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Critiques de Giuliano da Empoli (554)
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Le mage du Kremlin

Je connais parfaitement le sujet et j'ai été donc époustouflée par la clarté et la précision avec laquelle il raconte les différentes étapes de la "carrière" de Poutine. Il restitue aussi magnifiquement l'état d'esprit qui prévalait durant les années 1990. Le roman, souvent très drôle, est servi par une plume magnifique.
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Le mage du Kremlin

Un livre passionnant et instructif, qui donne une autre vision sur la Russie que la visions simplement occidentale. L’auteur nous emmène dans les coulisses du Kremlin et de l’ascension au pouvoir de Vladimir Poutine, à travers le témoignage d’un de ses anciens conseillers. Une plongée dans les méandres du pouvoir politique russe, qui met à jour certaines de ses absurdités. Un incontournable pour nous aider à comprendre le monde actuel.
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Le mage du Kremlin

Le Magicien du Kremlin est un roman à la fois froid et chaleureux. Son auteur nous plonge dans la psyché brillamment tortueuse de Vadim Baranov, l'alter ego fictif de Vladislav Sourkov, celui qui fut le spin doctor de Vladimir Poutine jusqu'en 2021. Le temps d'une nuit, Baranov, l'homme connu comme le sorcier des Kremlin, raconte comment il a contribué à construire l'image du tsar en 2001, alors que ce dernier n'était qu'un quelconque ministre inconnu de l'ère Boris Eltsine.

Baranov, issu de l'avant-garde artistique et de la télé-réalité, est un homme cultivé mais c'est aussi et surtout un idéologue fasciste, capable de démultiplier le ressentiment de Poutine, et de légitimer son autoritarisme brutal, en corrigeant son vocabulaire grossier. Bref, Baranov contribue à doter la dictature d'un masque démocratique et devient rapidement l'artisan sans scrupule de la désinformation, exacerbant et canalisant la colère du peuple sur les réseaux sociaux et ailleurs.

Ce roman se lit avec effroi, comme une tragédie romaine : les personnes qui ont porté Poutine au pouvoir sont éliminées ou emprisonnées alors qu'à force de dollars, de manipulations, de cyberattaques, et de soutien aux mouvements extrémistes en tous genres, le mythe d'une Russie omnipotente capable de tout contrôler est créé. Le but n'est pas de prendre le pouvoir mais de semer le chaos. Mais au-delà de la radiographie implacable du système Poutine avec ses courtisans serviles, ses oligarques, ses exilés traqués, ses escortes, ses tueurs implacables, Le Magicien du Kremlin nous fait sentir le souffle glacial de la puissance russe.

Un empire capable de tisser tous les fils narratifs du grand roman russe : d'Ivan le Terrible aux usines à trolls jusqu'à la réalisation d'une effrayante fresque illusoire qui illustre l'histoire glorieuse d'un peuple qui n'a jamais été vaincu. Un empire pour qui la guerre, comme nous le rappelle tragiquement la situation actuelle, est le seul horizon de survie possible. Porté par une actualité brûlante, ce livre moderne et visionnaire a la grâce intemporelle d'un classique.

L'érudition, le style et l'art de raconter des histoires de Giuliano da Empoli donnent à cette histoire crue et brutale un niveau de pureté presque métaphysique. 

C'est le Prince de Machiavel traversé par les brumes de le Carré, dans le style de la littérature russe classique.


Lien : http://holophernes.over-blog..
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Le mage du Kremlin

Vadim Baranov est un pur produit de la société russe. Un grand-père ancien noble, un père fonctionnaire soviétique et lui, le fils, décidé à profiter de la chute du communisme des années 90 pour être un artiste.



Mais voilà, parfois votre vie prend un tour plus improbable et Vadim devient un producteur en vue. Avant un rôle plus majeur : aider le tsar de toutes les Russies en personne. Un tsar plus connu sous le nom de Vladimir Poutine.



Ce roman retrace l’itinéraire de cet homme qui participa à l’ascension de Poutine. Qui observa de très près les arcanes du pouvoir, joua ce jeu dangereux où personne ne gagne.



Ce roman, couronné du prix de l’Académie française, salué par la critique m’a véritablement emballé.



Giuliano Da Empoli s’inspire librement de la vie de Vladislav Sourkov, mais il ne s’agit pas là d’une biographie. Non, nous sommes bien dans l’exercice romanesque mais, tout est tellement réussi que j’ai eu du mal parfois à me rappeler qu’il s’agissait d’une fiction.



L’auteur exprime les contradictions russes, les points de vues si opposés aux nôtres pour expliquer la politique et la vision du pouvoir de Poutine. Et là encore, il faut se pincer pour se remémorer qu’il ne s’agit que du point de vue de l’auteur. Rien ne sonne faux dans ce roman.



Le mage du Kremlin offre aussi une belle analyse du pouvoir qui réussit à captiver les hommes de tout temps, tels des insectes attirés par la lumière d’une lampe qui ne peuvent résister à son fatal attrait.



Le roman est accessible dans son style et pourtant il offre une réflexion certaine.



Une plongée passionnante et très réussie dans les arcanes du pouvoir russe.
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Le mage du Kremlin

A la fois un roman et une analyse politique lucide de l’histoire de la Russie et de la carrière de Poutine. Les réflexions sur la nature et les effets induits du pouvoir dépassent le stricte cadre de la Russie et invitent à la méditation sur le sujet. Un bon mix entre romanesque et histoire.
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Le mage du Kremlin

Oh, vous savez ce que c'est, quand un livre est encensé, ça déclenche une petite poussée "avocat du diable" qui aime chercher la petite bête. En tous cas chez moi… Et ce Mage récolte tous les compliments, même des plus pointus des gens informés.

Là, ma petite bête, ça a été "C'est beau comme du Annezzo", ce qui n'est pas bon signe venant de moi (mais inattaquable, puisque ça m'autoflagelle au passage !).

Disons qu'il y a de la formule, de l'envolée lyrique notamment sur les amours du personnage principal, le fameux mage (Vadim Baranov), qui sonne un peu tape-à-l'oeil fatal. D'autant que je sortais d'une immense immersion dans l'immense livre de Don Delillo Underworld - Outremonde. J'étais encore toute humide de cette traversée à la nage épique dans un océan de style qui me va droit au coeur, le silence après du Delillo est encore du Delillo et le livre suivant n'avait qu'à bien se tenir…

Là, disons qu'il y a eu suspicion de pose. Rien de grave.



Une autre critique, serait celle des propos sur "vous les Occidentaux" qui brasse un peu large. Vous l'Occident, vous croyez que vous êtes les meilleurs, vous vous voyez comme démocrates pleins de pureté, vous pour qui seul l'argent compte, etc. Est-ce l'auteur qui parle ainsi et balance une pseudo-claque au lecteur ?..

... ou bien ce même auteur décrit son héros Baranov comme un donneur de leçon du haut de sa russitude ? Voilà, ça donne des leçons, et ça vise beaucoup beaucoup de millions de gens - les Occidentaux - dans de grosses généralités punitives. Je voyais déjà le lecteur bien-pensant hocher la tête en plissant les yeux avec une délectation masochiste, oui cet homme a tout compris, oui nous pétons plus haut que notre gloire (passée), tellement vrai… Ça, ça m'a un peu agacée.

Bon voilà, j'en ai fini avec le petit négatif.

Sinon, ah bah oui c'est foutrement intéressant.



A priori le livre a été écrit sans doute en 2022, avec la guerre en Ukraine déjà bien avancée, mais avant la chute de Prigojine le 23 août 23, (sans parler du 7 octobre 23 en cumul des massacres, ailleurs).



L'auteur nous propose Putin (écrit à l'anglaise, pardonnez mon accent) sur un plateau, comme si vous y étiez. Depuis ses débuts au pouvoir, jusqu'à son invasion de l'Ukraine. Le mage Vadim est plus un narrateur/observateur, qu'un intervenant. Putin suit son chemin à son rythme, a droit de vie et de mort sur son peuple, et au passage, sur les voisins et anciens territoires soviétiques. Putin a envie de bombarder, il bombarde. Putin a envie de faire tuer une journaliste qui le taquine, un dissident au goulag, il les tue. Putin a envie de poser une bombe dans deux immeubles en faisant croire que ces bombes viennent des Tchétchènes, il le fait, - sans pour autant aller sauver les victimes jusque dans les chiottes des immeubles effondrés - les chiottes, il les réserve à ceux qui ont l'heur de le contrarier.

Putin, c'est le loup de la fable de La Fontaine, et l'agneau, c'est Navalny, Karamourza, Orlov, l'Ukraine, l'Europe, l'Occident, nous. Comme dans la fable, il cherche à justifier ses actes en utilisant des mensonges éhontés, des arguments qui ne tiennent pas la route, parce qu'il aime bien se donner le beau rôle de l'offensé qui se défend, quand même. Et comme dans la fable, quand ça le lasse de dégoter n'importe quel prétexte, il arrête et chope l'agneau par la gorge, pour aller le manger sans autre forme de procès. Pardon, cette comparaison ne vient pas du livre, là c'est moi qui adore cette fable en la trouvant incroyablement d'actualité. Chaque mot colle si bien avec ce qui a pu se passer avec les daeshiens en 2015-16-17++, et ce qui se passe actuellement avec le tsar - les points communs entre ces deux destroyers ne se limitant pas à ça d'ailleurs.



Vadim raconte son entrée inattendue dans le monde sourd de la poutinerie, quand il n'était qu'un joyeux créatif à la télévision durant les années relâchées de Gorbatchev. On le charge de convaincre Putin, le modeste agent du KGB relégué à Dresde puis rapatrié au service d'Elstine au moment de la chute du mur, qu'il peut être sacré nouveau Tsar de toutes les Russies. Vadim devient son ombre, son maître de cérémonie, son metteur en valeur, et souvent son unique interlocuteur à peu près lucide. Ensemble ils élaborent quelques coups, puis petit à petit, Putin ordonne et Vadim obéit, sans plus créer grand chose, sinon la gloire ultime de rester en vie lui-même.

Et on comprend que c'est une prouesse, quand Putin évoque Staline, pour expliquer sa propre attitude dictatoriale. "Croyez-vous que les Russes glorifient encore Staline malgré les horreurs qu'il a commises, comme s'ils avaient oublié ? Que non, ils n'ont rien oublié, ils le glorifie justement parce qu'il a commis ces horreurs, ils aiment ça, un homme fort qui sait tenir le pays."



Da Empori fait parler Prigojine, avant qu'il ne se wagnérise. Vadim explique à Ivgueni à quoi servent ses usines à trolls qui s'infiltrent dans tous les rézossoss et media du monde afin d'attiser les haines et de monter les gens les uns contre les autres - opération chaos.

Concept intéressant : d'après Vadim Baranov le mage, c'est au moment où les démocraties auront compris que cette infiltration a eu lieu à tout instant, partout, depuis des années,

auront compris que l'armée des trolls nous a agité des Gilojines ou des antivasques à foison dans des manifs ultraviolentes, pour ne parler que de la France,

auront compris que les trolls attrapent n'importe quel sujet clivant (jusqu'aux punaises de lit !) pour y balancer leurs déjections,

c'est quand les démocraties comprendront l'énorme influence des trolls putiniens depuis une dizaine d'années…

que les putiniens auront gagné.

Parce que là, ça ne dira pas aux gens qu'il y a des 5G dans les vaquecins, ou des nazis drogués au gouvernement ukrainien,

ça dit au gens que leur cerveau est pris, et qu'ils sont foutus. Ils sont maintenant à la disposition de Putin comme I.A., Inintelligence Artificiellement créée. Corvéables à merci pour semer le chaos.

Sur ce point, que je trouve bien intéressant, je dirais que non, ouf, nous apprenons jour après jour le mal que font ces trolls, ces infiltrations, mais il reste quand même un majorité de gens "normaux" qui ne cèdent pas à ces influences néfastes. M'enfin, ça mérite réflexion. Ça mérite au moins méfiance…



Et d'autres concepts, qu'il faudrait étudier un par un, tous intéressants, moi j'ai surtout noté ce double concept-là et le concept Staline.



De ces livres dont on sort en ayant l'impression d'appartenir à une élite secrète, celle qui sait, celle qui reste dans l'ombre mais a tout compris du monde. Limite, on se sent un peu en danger en parcourant ces pages, genre si j'apprends ça, "ils" vont me retrouver et m'abattre discrétos… Ça m'avait fait la même chose avec des livres sur la CIA (Les 6 jours du Condor, par exemple), cette impression qu'après cette lecture, on devient une cible pour ces forces obscures autant qu'impitoyables. Et ce petit point rouge virevoltant sur mon col de chemise… En oubliant que des dizaines de milliers de gens ont lu et apprécié ce Mage, et que personne, ni eux ni nous ni l'auteur sa famille ses éditeurs, n'a glissé du balcon de sa villa d'Antibes ou de son yacht sur le lac Léman.

N'empêche, je l'ai échappée belle.



Á lire ? Que oui, jusqu'au bout, au désespoir de voir le monde se fracasser aux pieds d'un vieux schnock sinistre, un parmi d'autres…

Et reprendre deux fois des pâtes.

Non parce que comme on dit dans la famille de ma mère : надо пропадать, ​​будь то в музыке… Tant qu'à crever, que ça soit en musique ! Ou au moins le ventre plein…
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Le mage du Kremlin

"tout ce que vous avez toujours voulu savoir" sur Poutine sans oser le demander ...

Non.

C'est un roman. (Les éléments "romanesques" sont vite oubliés en fait, j'ai lu ce livre il y a un petit moment et j'avais zappé par exemple l'histoire d'amour du personnage, c'est la lecture de quelques critiques de Babelio qui m'a rappelé cet élément du bouquin)

Mais en fait c'est le meilleur livre d'analyse politique de l'Histoire contemporaine que vous ayez jamais lu !



Le "mage" du roman s'appelle Vadim Baranov,

inspiré d'un très réel Vladislav Sourkov, un vrai Machiavel pour "princes" russes, il est considéré (selon wikipedia) comme le principal idéologue du Kremin des années 2000.



C'est passionnant, intéressant, instructif, d'actualité, à lire absolument absolument!



(en fait, je me demandais si j'allais bien accrocher à cette lecture vu à quel point le roman de Padura sur Trotsky m'avait rebuté, mais non, ici la lecture est vraiment plaisante en plus de nous éclairer sur des nuances mal comprises de la politique de notre cher ennemi de l'ex urss.)
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Le mage du Kremlin

Très bon ouvrage et lecture passionnante. C'est intéressant de voir la politique de Poutine à travers la vie "romancé" de son conseiller. La situation actuelle de la Russie mérite qu'on s'attarde sur le côté russe de l'actualité. J'ai beaucoup aimé ma lecture qui fait le lien avec une réalité malheureusement beaucoup plus sinistre.
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Le mage du Kremlin

Le journaliste G. da Empoli nous raconte avec force détails l’histoire de l’éminence grise de Poutine avec de nombreuses références aux parents et grands parents de Baranov le personnage central de l’histoire (francophile) ayant grandi dans une grande famille de la bourgeoisie russe.

J’ai bien aimé la description de l’ère Eltsine. Il donne l’état et l’ambiance de la Russie il y a 30 ans. L’arrivée de Poutine au pouvoir y est décrit comme on le savait déjà, tellement les services spéciaux occidentaux l’ont rabâché. Il n’y a rien de nouveau. L’humiliation de la population russe après la chute du sovietisme y est bien traduite et permet de comprendre la méfiance de celle-ci vis-à-vis de nous aujourd’hui.

Les milliardaires russes sont différents des Américains des australiens et des arabes car ils sont dans le mauvais camp, nous raconte l’auteur.

Enfin j’ai compris que Poutine s’est entouré de Baranov pour sa communication envers la population russe et étrangère. En effet il était auteur dramatique et metteur en scène à la télé et ses talents de communiquant servent le pouvoir en place.

Je remarque qu’il était seul pour diriger cette partie publique du Président alors que l’on sait que chez les occidentaux on préfère faire appel à des cabinets de conseil onéreux. L’exercice du pouvoir ne m’a pas semblé différent de celui de nos hommes politiques. Il a l’avantage d’être plus précis dans les détails ; je suis donc tombé dans un journal à sensations. Facile à lire et pour qui est curieux attachant.

Mais, je ne comprends pas pourquoi cet ouvrage a été primé par l’Académie Française. Du copinage dans l’air !!





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Le mage du Kremlin

Tout simplement brillant. Une plongée vertigineuse et très réaliste dans les arcanes du pouvoir russe. Une grande réflexion sur le pouvoir en général : il y a plus à apprendre ici, dans ce roman, que dans bien des essais politiques. L'ensemble se dévore de plus sans difficulté malgré un sujet qui semble fermé et inaccessible.

Il est aussi à noter l'incroyable vision de l'auteur qui semblait déjà avoir deviné beaucoup de choses qui advienne aujourd'hui alors que le livre était déjà écrit.
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Le mage du Kremlin

Une plongée au cœur du pouvoir russe.



J'attendais de lire ce livre depuis fort longtemps !



Vous l'aurez compris au titre : nous sommes ici plongés au cœur du pouvoir russe.

Nous découvrons le bras droit du pouvoir, celui qui orchestre (ou croit orchestrer) au côté de Valdimir Poutine.



Par ce roman, l'auteur, par ailleurs conseiller politique, nous offre accès à l' ambiance des coulisses d'un pouvoir qui nous echappe plus qu'aucun autre pour nos yeux d'occidentaux : le pouvoir russe.

Un monde à part avec ses codes et sa culture. Un monde si différent du nôtre.



L'auteur offre également en fin de roman une réflexion sur l'avenir du pouvoir en général. Son point de vue est glacial et glaçant mais néanmoins fort intéressant et pertinent.



Si je suis très heureuse d'avoir lu ce "roman" je dois avouer qu'il a été en deçà de mes attentes.



L'entrée en matière du roman est assez étrangement amenée et peut donner envie de s'arrêter à la page 30.



C'est domage car la suite est nettement plus captivante et le style agréable, notemment pour plusieurs formules et passages sur le pouvoir et la manipulation qui sont à retenir.



Pour faire simple, on découvre de manière sommaire la manière dont Poutine arrive au pouvoir jusqu'à son invasion de l'Ukraine par le biais du récit de celui qui fut son bras droit pendant un temps. Une forme de Raspoutine Poutinien.



Séduite par la plume et l'ambiance du roman, je n'ai en revanche pas eu le sentiment d'apprendre quelque chose de nouveau.



Ce roman sera parfait pour quelqu'un qui souhaite aborder le sujet "Poutine" mais si vous avez déjà quelques notions du fonctionnement du pouvoir en Russie et de la manière d'agir de Poutine vous resterez sur votre faim.

A cet égard, pour bien comprendre ce qui se joue actuellement et depuis plusieurs années, je vous recommande l'excellent essai " Dans la tête de Vladimir Poutine" de Michel Eltchanninoff.



Pour en revenir au Mage du Kremlin et pour conclure je dirais : agreable découverte mais sans révolution pour ma part.

J'ai découvert une plume et un style plutôt agréables mais sur le fond rien de fondamentalement nouveau.

Je n'ai pas eu le sentiment que j'en attendais : être une petite souris dans le bureau de Poutine au Kremlin.
Lien : https://lespetiteslecturesde..
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Le mage du Kremlin

Me sentir orpheline à la sortie d'une lecture , voilà bien longtemps que cela ne m'était pas arrivée.

Mon imagination s'est perdue au point de ne plus savoir si elle reflétait la réalité ou la fiction de notre présent.

Et si tout cela était vrai?

Si comme dans le meilleur des mondes ou 1984 , les évènements devenaient réalité , notre réalité ?

Comme Orwell, Guiliano da Empoli ne nous narrerait-il pas un fiction prémonitoire ?

Cet auteur fait partie des grands .

Dans un style léger mais soutenu il nous décrit une Russie et son âme dans ses forces et sa pudeur. Tout semble si simple et si dur en même temps à partir du moment où les valeurs du peuple sont respectées.

Où doit on positionner l'individu dans le monde ?

Le collectif ? Le bien commun ?

J'ai adoré
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Le mage du Kremlin

LE MAGE DU KREMLIN – Giuliano DA EMPOLI









PRIX DE L’ACADEMIE FRANCAISE



J'ai eu mal à rentrer dans ce roman mais j'ai bien fait de persévérer.



C'est avant tout un roman mais je me souviens de -Limonov-, homme politique russe roman d'Emmanuel Carrère, du roman biographique -Dans les geôles de Sibérie- de Yoann Barbereau... Ces romans corroborent cette technique politique par ordinateur, protection, pression, sécurité, espionnage, peurs, chaos.



Passé, anticipation, ou réalité proche ?



Le roman de Guiliano DA EMPOLI, ancien Conseiller politique de Matéo Renzi et connaisseur de la Russie nous livre une radiographie de la Russie qui s'exerce surtout dans les couloirs du pouvoir russe pour le bien de la Mère Patrie,







Inspiré de faits et de personnages réels, l’auteur a su leur donner une vie tellement proche de la réalité que nous sommes en droit de nous inquiéter pour l’avenir du monde.



A travers le récit de Vadim BARANOV, qui a été pendant 30 ans le Mage du Kremlin, bras droit ou éminence grise de Vladimir POUTINE, qu’il nomme « Le Tsar » dans son récit, on assiste à la montée en puissance de ce petit agent du KGB, jusqu’à la fonction suprême. Lucide et un peu en retrait grâce à son passé de comédien et de metteur en scène, issu de l’ancien monde, il sait à merveille démonter les rouages de ce personnage impassible que semble être POUTINE. Une machine implacable qui n’abandonne jamais, avec une fascination de l'orchestration du chaos. Après un essai de démocratie, il lui faut reconstruire la grande Russie pour inscrire son nom dans l'histoire.



L'action se déroule au moment des jeux Olympiques de Sotchi et de la conquête du DOMBASS.



Notre raison rapproche ces événements de ceux que nous vivons aujourd’hui, tant les mécanismes et les raisonnements de Poutine restent les mêmes.



Vadim Baranov, image parfaite de Vladislav Sourkov, conseiller occulte de Poutine aura l’intelligence de s’effacer après quinze ans de service afin de ne pas être dévoré par l’ogre, pour vivre dans une datcha avec la fille qu’il a eu de son seul amour, Ksenia, la merveilleuse beauté froide. 



Un portrait glaçant que nous donne à découvrir l’auteur, dans une langue simple et élégante.



Il faut souhaiter qu’un petit grain de sable viendra enrayer la machine implacable qui semble s’être mise en route aux confins de l’Europe.



Souvenez-vous qu'il ne faut jamais humilier un russe.
Lien : https://annemariequintard.fr
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Le mage du Kremlin

Au centre du dernier roman de Giuliano da Empoli, "Le mage du Kremlin", se trouve le personnage fictif de Vadim Baranov, conseiller du président russe Vladimir Poutine, inspiré de l’éminence grise Vladislav Surkov. Giuliano da Empoli, lui-même ancien conseiller de Matteo Renzi et excellent connaisseur de la Russie, mène une enquête imaginaire dans laquelle son narrateur retrouve Vadim Baranov qui vient de prendre de la distance avec le pouvoir. Baranov lui raconte sa vie, dans une forme plus proche du monologue que de la discussion, lors d’une rencontre nocturne entre ces deux hommes, tous deux admirateurs d’Evgueni Zamiatine, écrivain russe et auteur du roman dystopique "Nous". Baranov évoque non seulement sa propre histoire, mais aussi les changements qui ont affecté la Russie depuis les années 1990 jusqu'à sa destitution en tant que conseiller.

Même si j’ai trouvé que leur rencontre avait un côté artificiel, j’ai été vite séduit par le personnage de Baranov, par sa culture, son intelligence, son récit est époustouflant. La forme du roman permet à Giuliano da Empoli de rendre plus accessible des sujets complexes liés à des personnalités peu connus pour ceux qui ne s’intéressent guère à l'actualité politique internationale. Des dialogues rapportés s'insèrent dans le monologue, ouvrant de nouvelles scènes au lecteur, qui peut ainsi quitter la maison de Baranov et entrer dans l'histoire récente de la Russie, comme dans les séquences d’un film en voix off.

Dans la première partie du roman, l’auteur invente à Baranov des origines nobles avec un grand-père aristocrate qui a survécu aux purges staliniennes, qui va jusqu'à amadouer les communistes en les séduisant avec de la vodka et des souvenirs nostalgiques d'un passé semi-mythique. Baranov lui-même, en racontant ses origines, se laisse aller à la nostalgie. Il idéalise la vieille génération de son grand-père, convaincue qu'il était indispensable de transmettre une bonne éducation et de bonnes manières aux enfants. Avec la génération de son père, en revanche, il semble que tout le monde soit devenu plus savant, plus moderne, et que personne ne veuille courir le risque d'être considéré comme vieux. Pourtant, son grand-père était déjà moderne à son époque : il lisait Kafka et Mann, et n'avait pas peur de paraître ridicule, tant que chacun pouvait « librement décider du sens à donner aux choses qui arrivent. »

Par analogie avec la cour tsariste de l’époque où la fréquentation du Tsar était le seul moyen d'obtenir pouvoir et richesse, Baranov évoque la folle décennie des années 90 en Russie où beaucoup d'argent circulait et finissait dans les mains de politiciens sans scrupules, d’oligarques intéressés ou de mafieux opportunistes. Dans le monde de la culture et des médias, les personnages évoqués par Baranov passent d'une vie de restrictions à la réussite économique, les catapultant dans les grandes capitales occidentales. Derrière le processus de libéralisation, cependant, l'âme russe, la fierté patriotique est toujours présente. Mais comment combiner les aspects confortables de l'occidentalisation sans renier sa propre histoire impérialiste ?

Avec l'arrivée au pouvoir de Poutine, l'idée que l'unité des Russes doit prévaloir sur toute division politique commence à s'imposer. Il y a en effet de la place pour tout le monde, jusqu'à des ententes irrationnelles comme dans le Parti national bolchévique d’Edouard Limonov où se retrouvent des tsaristes et des staliniens, des skinheads et des fanatiques religieux, unis non pas par un programme, mais par la volonté d'échapper à la banalité de leur vie.

Poutine réussit à interpréter le sentiment de défaite des Russes après la chute de l’URSS et donne au peuple de nouveaux motifs de fierté, en utilisant un discours populiste et néo-impérialiste qui pourrait inclure (presque) tout le monde.

Cela commence par la lutte sans merci contre le terrorisme tchétchène et la détermination de Poutine à les frapper partout où ils se cachent. « S’ils sont dans un aéroport, nous frapperons l’aéroport, et s’ils sont aux chiottes, excusez mon langage, nous irons les tuer jusque dans les cabinets. »

Face à un président aussi résolu, le rôle de Baranov lui-même, comme il le reconnaît, n'était que d'accompagner. Poutine s'est occupé seul du reste. Mais pour cet ancien directeur du contre-espionnage, la solitude au sommet ne pouvait que se traduire par une paranoïa et une violence froide et impassible. Un oligarque comme Boris Berezovsky qui avait favorisé son accession au pouvoir pensant le manipuler en fera les frais et tombera rapidement en disgrâce. La violence machiavélique est présente entre les lignes du récit, malgré l'approche stoïque de Baranov en tant que conteur. Les personnes de l’entourage de Poutine au caractère imprévisible et chaotique ne sont que des pions pour parvenir à une nouvelle définition du pouvoir, thème qui est au cœur du roman avec celui de la manipulation. Ce n'est d’ailleurs pas un hasard si Zamiatine est évoqué et transposé dans le monde contemporain, où le contrôle socio-politique est délégué aux nouvelles technologies.

Giuliano da Empoli nous raconte sous la forme d’un récit romanesque une réalité tout à fait plausible avec des dialogues qui reprennent des contenus effectivement exprimés par Poutine ou des personnalités russes. Dans son style, on retrouve le soin dans la recherche documentaire typique d'écrivains comme John Le Carré. Il y a aussi une inspiration qui rappelle la littérature russe de Nabokov ou de Dostoïevski. Même les descriptions des villes, pourtant contenues, témoignent de cette influence. En incluant Limonov dans son récit, l’auteur permet également de faire le lien avec le célèbre roman d'Emmanuel Carrère.

Écrit avant l’invasion russe en Ukraine de février dernier, ce récit captivant est tristement prémonitoire d’un pouvoir fasciné par le chaos et dont « la première règle (…) est de persévérer dans les erreurs, de ne pas montrer la plus petite fissure dans le mur de l’autorité. » J’en recommande la lecture.

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Le mage du Kremlin

Passionnant, ce livre est l'occasion de découvrir les coulisses du pouvoir russe, ou ce qui pourrait en être suspecté, car cela reste une fiction. La philosophie de vie et de réflexion prêtée au personnage principal amène à reconsidérer ce que l'on considère comme un pouvoir légitime. C'est une belle illustration de l'effet séduisant du totalitarisme.

Cette lecture m'a semblé fluide, intelligente et douce, sans commune mesure avec la violence du monde qu'elle nous décrit.
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Le mage du Kremlin

L'homme qui raconte est Vladislav Sourkov (ici Vadim Baranov), longtemps l'éminence grise de Vladimir Poutine, auparavant un théâtreux aristocrate mué en producteur de télévision, pas vraiment motivé par l'argent et le pouvoir à l'inverse de ceux qu'il côtoie. Et ce qu'il dit est très instructif pour qui veut mieux connaître celui qui a succédé à Gorbatchev et à Eltsine, quand le tout puissant milliardaire Boris Berezovsky a favorisé l'accession au poste de Premier ministre du ténébreux et obscur chef du FSB, Vladimir Poutine.



Jugé manipulable pour les oligarques un homme qui pourtant va leur échapper complètement – Poutine, en apportant aux Russes l'ordre et la dignité auxquels ils aspirent après le démantèlement de l'URSS et la répartition de ses immenses richesses entre quelques-uns, va prendre sans partage les rênes du pays, et sous prétexte de lutter contre la corruption éliminer les oligarques les plus puissants, à commencer par Boris Berezovsky.



Une histoire que tous nous croyons plus ou moins connaître mais que l'ancien conseiller du président Matteo Renzi, Giuliano da Empoli, par la voix Vladislav Sourkov remet dans son contexte, nous éclairant ainsi sur ce qui peut nous apparaître comme contre-intuitif : l'attachement d'une grande partie des Russes à leur président autocratique et leur assentiment à une guerre fratricide en Ukraine, par conséquent loin de son terme.



Merci à Idil grâce à qui j'ai découvert ce roman à bien des égards passionnant.



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Le mage du Kremlin

Enfin terminé! Quoi en penser, tellement de critiques élogieuses. Un sujet actuel, une écriture recherchée, érudite. Par l’entremise du conseiller de Poutine, on entre dans l’univers politique russe, de ses intrigues, de l’entourage de Poutine, de Poutine lui-même et de ce Baranov dit le mage de Kremlin. Vraiment très intéressant, mais tellement verbeux, bavard, au ¾ du livre je l’ai trouvé ennuyeux, j’ai tout de même persévérer. L’auteur a tellement bien décrit Poutine ce qu’il lui vaut ses excellentes critiques. Bon je l’aurai lu et constaté encore une fois que les grands prix ne couronnent pas nécessairement des livres excellents. Surestimé!
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Le mage du Kremlin

Voilà un livre passionnant, non pas tant parce que c'est un roman très intéressant, mais surtout parce que, comme nous le dit l'avertissement du début, il est inspiré de faits et de personnages réels. Après l'avoir lu, il me semble comprendre mieux cette fameuse "âme russe" dont on nous parle si souvent, et j'ai peur de devoir en conclure que la situation actuelle (2022/2023) de la Russie face aux occidentaux est sans solution. Le cerveau du Tsar Vladimir POUTINE n'est décidément pas fait de le même matière que les nôtres et il apparait comme impossible de le voir un jour raisonner sur des fondements que nous comprenons. J'ajoute que son âme damnée, le mage dont il est ici question, est plus proche des occidentaux, mais que son comportement de conseiller du Tsar l'amène à agir comme lui, sans aucun scrupules, comme si les vies humaines ne comptaient pas. C'est un livre pédagogique.
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Le mage du Kremlin

Abandon et déception ! mais comment est-ce possible de donner un "grand prix" du roman de l'académie française à un roman si mal écrit ? D'Ormesson se retournerait dans sa tombe si je pouvais lui en télégraphier deux mots et heureusement que je ne suis pas la seule à penser cela.
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Le mage du Kremlin

Lu en mode lecture rapide, et je n'ai pas rédigé immédiatement de critique. Dans mon souvenir, l'écriture est un peu ardue, on est dans une sorte de roman historico politico biographique, qui nous plonge dans l'atmosphère de la Russie de Poutine. C'est déroutant car l'accent est mis sur un état d'esprit différent de nos conceptions occidentales, de ce que l'on sait de ce pays ou plutôt de ce qu'on croit savoir. Nos certitudes vacillent forcément lors de cette lecture. Cependant, ayant peu d'intérêt personnel pour le contexte de ce roman, il ne m'a pas attiré des masses et ne fera pas l'objet d'une lecture étendue.
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