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Critiques de Giuliano da Empoli (547)
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Le mage du Kremlin

Vadim Baranov : C’est lui le mage du Kremlin, le nouveau Raspoutine.

Après avoir pendant 20 ans servi consciencieusement le Tsar, entendez Poutine, il s’est retiré des affaires, suscitant les spéculations les plus folles.

Par un concours de circonstances, le narrateur va l’approcher et entendre sa « confession ».

Baranov déroule le fil de sa vie : son enfance, ses ambitions artistiques de jeunesse, une déception amoureuse cuisante puis son ascension comme conseiller politique. Il fait le récit du sentiment né de l’effondrement de la Russie lors de la présidence Eltsine, de l’humiliation russe face à l’opinion publique internationale qui rit du vieil ours ivrogne,de la rencontre orchestrée par l’oligarque Berezovsky avec le chef du FSB (services secrets russes) un obscur fonctionnaire , de la façon dont Poutine se sert des évènements, des imprévus pour consolider son pouvoir et rendre sa fierté au peuple russe.

C’est assez intéressant même si les évènements clés sont seulement évoqués et que le rôle du conseiller ne m’a pas toujours semblé bien clair. Il m’a semblé plus souvent observateur qu’acteur.

Par contre, le récit de l’évolution et de la construction du personnage « Poutine » est tout à fait passionnant. On voit cet homme effacé, secret, extrêmement courtois, devenir peu à peu l’autocrate qu’on connait, froid, distant, de plus en plus cassant, de plus en plus seul.

Les récits se multiplient sur la Russie en ce moment. Ce roman est une nouvelle porte d’entrée pour comprendre les ambitions russes, le mode de pensée russe, le mépris russe pour l’Occident..

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Le mage du Kremlin

Je découvre ce roman sur le tard. « Le mage du Kremlin » de Giuliano Da Empoli est paru aux éditions Gallimard mi-avril. Un livre qui tombe en pleine actualité, avec le conflit provoqué par la Russie qui tente d’envahir l’Ukraine, pour y installer un régime fantoche pro Kremlin. Sans doute ce roman a t’il pâtit, malheureusement, de cette conjonction des planètes qui a empêché Giuliano Da Empoli de remporter le prix Goncourt cette année. C’est vraiment dommage car c’est un formidable roman sur les arcanes du pouvoir russe, ce panier de crabes cherchant désespérément à attirer l’œil du Tsar ou bien à le conserver. Tout tourne autour de l’astre suprême. Cet homme moyennement intelligent, sans charisme, jugé comme étant un agent du contre-espionnage soviétique plutôt médiocre, a réussi à gravir échelon après échelon jusqu’à prendre le pouvoir. Ce tsar c’est Vladimir Poutine et l’homme qui se confie au narrateur n’est autre que Vadim Baradov, un conseiller politique important de Poutine qui a dû démissionner. Les Russes détestent l’horizontalité du pouvoir. Tout est fait pour que le pouvoir soit uniquement basé sur une construction verticale. Maire de Saint Pétersbourg, Poutine comme beaucoup d’hommes de cette période post chute du mur de Berlin, a été traumatisé de voir son pays humilié sur la scène internationale avec un dirigeant alcoolique et corrompu, Eltsine, vendant les biens de l’Etat aux hommes de son clan. L’insécurité et la corruption, la pauvreté, la déliquescence d’une institution comme l’armée, garante de l’honneur et de la fierté russe, tous ces éléments ont convergés pour mettre au pouvoir un autocrate comme Poutine. Celui-ci s’est fait connaître dès son arrivée au pouvoir en menant une guerre d’extermination contre la Tchétchénie en 1999-2000. L’opération est la marque de fabrique de Poutine : des crimes contre l’humanité avec viols systématiques des femmes, tortures, massacres de civils par les troupes russes ou bien par des missiles et autres unités d’artillerie. Cette guerre va impressionner le peuple russe qui se dit que cet homme, Poutine, va rendre la gloire perdue, à la Russie. C’est un nouvel impérialisme construit sur la frustration des masses, la propagande omniprésente, la soumission des oligarques dont certains sont éliminés physiquement ou expédiés en prison pour le restant de leur vie. La mise au pas des membres gravitant autour du Tsar est une autre « réussite » de Poutine. Son vœux est d’être craint, sa brutalité est sans limite, sa paranoïa aussi, son manque de scrupule, sa capacité à dissimuler ses pensées hérité de sa formation au KGB. Aujourd’hui, tous les hommes hauts placés sont des anciens cadres du KGB devenu FSB. Une anecdote montre l’ingéniosité de l’homme. Angela Merkel a été, alors qu’elle était enfant, agressée par un chien qui a manqué de la tuer sous le regard de son père. Merkel est terrorisée par les chiens. Lorsqu’elle se rend à Moscou, elle entre dans le bureau de Poutine pour échanger. Elle s’installe. Tout près d’elle, un énorme chien, Poutine lui demande malicieusement si il doit faire sortir le chien, soulignant qu’il y est très attaché. Poutine c’est aussi celui qui fait attendre près d’un quart d’heure, Erdogan, l’autocrate turque, à la porte de son bureau. Le but est clairement de l’humilier. « Le mage du Kremlin » est un roman passionnant car il démonte les pièces permettant au système Poutinien de tenir d’une poigne de fer l’Etat, le peuple, le FSB, l’armée, les médias etc. Toute opposition est muselée. On l’a vu pour « l’opération spéciale » menée contre l’Ukraine ou le simple fait d’user en public du mot « guerre » amène à être envoyé en Sibérie pour 15 ans… Poutine a plus que jamais mis l’Etat russe en coupe réglée pour lui et ses proches. Sa paranoïa l’a coupé du monde réel. Entouré de courtisans ultranationalistes, de conseillers du FSB, la guerre en Ukraine a fissuré l’image d’un Poutine maitrisant toutes les situations. Mais un homme comme lui, ne peut renoncer à gagner la guerre en Ukraine, son mécanisme psychique sans foi ni loi, fanatique et dénué de tout scrupules, peut conduire son pays à l’abîme. C’est une plongée dans l’âme russe, son nationalisme guerrier, son opposition frontale avec un Occident honni car jugé comme décadent. Poutine hait l’Occident, sa soif de grandeur peut le pousser à toutes les extrémités. « Le mage du Kremlin » n’a remporté qu’un prix médiocre sentant la naphtaline, le prix de l’académie française. Cela aurait dû me faire fuir, mais pour une fois, la curiosité à pris le dessus sur mes aprioris quant au choix des académiciens. Je le redis, « Le mage du Kremlin » de Giuliano Da Empoli aurait mérité le Goncourt. N’hésitez pas, le roman est court mais puissamment évocateur en ces temps de guerre Russo-Ukrainienne.
Lien : https://thedude524.com/2022/..
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Le mage du Kremlin

Une histoire sur le pouvoir, celui de Poutine, mais surtout celui de n'importe quel dictateur présent et à venir, avec une vision pessimiste de cet avenir de plus en plus envahi par la technologie.



Mais aussi avec une touche d'espoir au regard de la pureté des enfants, qui auront sûrement, on le souhaite, leur mot à dire sur ce qu'ils en feront de cet avenir ...
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Le mage du Kremlin

C’est un livre que j’ai trouvé lent à démarrer. Cela m’a pris un bon 75-80 pages avant de réellement susciter mon intérêt. Il faut dire que l’histoire avec Ksenia ne m’a pas captivée. Toutefois, dès que le roman met en scène Poutine avec les moyens qui sont pris pour le faire élire, alors là le roman est devenu passionnant et il faut bien le dire parfois troublant. Lorsque l’on vit dans une démocratie libérale, c’est parfois difficile à imaginer comment fonctionne la gouvernance dans un pays autoritaire, une dictature ou une « démocratie souverainiste » comme se plait l’auteur à qualifier le régime russe. Et c’est là que le roman est intéressant car on y apprend des modes de fonctionnement du régime russe.



On y découvre que l’ordre, la protection, la défense sont omniprésents dans ce régime et que peu de place est laissée à la liberté individuelle. Plusieurs passages sont inquiétants, notamment lorsqu’on nous présente comment le régime de Poutine réussit à faire circuler à l’étranger des informations qui vont dans plusieurs directions afin de créer de la division dans les populations étrangères et ainsi affaiblir leurs régimes.



Un livre qui nous en apprend donc sur Poutine (comparé à un Tsar), sa suite composée d’oligarques (comparée à une Cour), ses idéologies, ses idées de grandeur et le fonctionnement de son régime. Comme quoi des apprentissages peuvent être retenus de ce livre, je porte à votre attention qu’il s’agit du premier roman à faire partie des lectures obligatoires pour les étudiants en sciences politiques de l’université de Montréal.

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Le mage du Kremlin

Pendant des mois je n’ai pas eu très envie de lire ce livre, pensant y trouver une analyse un peu dure et sèche du pouvoir en Russie et peut-être ailleurs. Pourtant, il n’a pas arrêté de croiser ma route jusqu’à ce que je me dise qu’il devait y avoir une raison. Mes craintes avaient été vaines! Certes, il y a l’analyse, dure évidemment, mais pas trop sèche puisque ça reste un roman, assez facile et parfois plaisant à lire, si on peut s’exprimer ainsi pour un sujet aussi difficile. Elle est précise et terriblement vraisemblable, je dirais plutôt vraie et précise et je n’ai eu aucun mal à me mettre dans la peau du narrateur, et même à comprendre certains agissements du tsar, sans les approuver bien-entendu. Mais pour moi c’est aussi à cela que peut servir la littérature: à comprendre ce qui est hors de notre propre manière de voir les choses. Or, je ne suis ni Russe ni politicienne et si je suis révoltée, je peux très bien accepter qu’un Russe puisse ne pas avoir envie de devenir un serviteur de « l’Ouest », de notre économie et de notre manière de vivre. Après, les choses se compliquent, j’ai encore pu suivre la manière de penser mais ni celle d’agir ni les valeurs de Poutine, mais cela m’a permis de comprendre ce qui s’est passé et ce qui se passe encore là-bas, plus à l’est. Certes j’aurais apprécié un peu de répit par moments, car le roman est très dense, il n’y a aucun passage superflu, les événements se bousculent sans cesse, mais n’est-ce pas exactement ce qui se passe en politique? Alors merci à l’auteur pour son éclairage pointu et pourtant à la portée de tous les intéressés, et à tous ceux qui ont contribué à la parution du livre, hormis le tsar.

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Le mage du Kremlin

Inspiré d'un personnage réel, cet ouvrage est un vrai coup de coeur.



Ce roman, puisqu'il s'agit de cela, alors que nous pourrions nous croire dans un récit autobiographique, nous entraine avec lui dans les affres du pouvoir poutinien. De la guerre en Tchétchénie à la crise ukrainienne, en passant par les Jeux olympiques de Sotchi, Le mage du Kremlin est le grand roman de la Russie contemporaine.

Ce récit nous fait tant réfléchir sur le pouvoir au coeur des États, que la vision du pouvoir Russe bien plus idéologique que capitaliste, si loin des pensées étatiques contemporaines occidentales.
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Le mage du Kremlin

Excellent roman de vulgarisation de l’arrivée au pouvoir de Poutine. A travers son atypique conseiller, nous découvrons la vie du Tsar et les arcanes du pouvoir politique. Plus abordable qu’un essai et très réussi dans un langage châtié qui nous emporte dans l’intimité des grands.



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Le mage du Kremlin

Auteur Giuliano da Empoli Italo-Suisse ayant assuré des postes de conseiller au maire de Florence, aux affaires étrangères ...etc. et diplomatique à haut niveau. Très au courant des milieux russes. Il a eu des relations privilégiées avec des conseillers des hommes politiques chefs d'états et en l'occurrence avec Vladim Baranov le conseiller particulier de Poutine aussi appelé "le Raspoutine" du Tzar Poutine. Celui-ci démissionne de son poste de conseiller après 30 ans, et conte son histoire à l'auteur de ce roman, qui reflète la montée de Poutine en Russie.

Le livre suit l'histoire, passant du chaos indéniable de l'après pérestroïka, voulue par Michaël Gorbatchev, où la mafia a pris le pouvoir en Russie.

Puis apparaissent quelques personnages politiques et apparatchik des débuts 1990-2000.

L' arrivée de Poutine, lieutenant du KGB, au début timide qui voulait continuer à travailler dans l'ombre, mais qui a vite fait d'accepter de s'emparer du pouvoir qui s'offrait à lui. Il a choisi un conseiller "Spin doctor" tout à sa cause qui a œuvré pour donner une image acceptable de cet ancien responsable du KGB Soviétique, qui a formé le FSB pour reprendre la main sur le pays. Son ambition non cachée est de reconstruire l'ancien empire tzariste.

Tout le livre montre le pouvoir grandissant de Poutine qui petit à petit se considère comme le nouveau Tzar de Russie et, surtout sa manière d'opérer pour être incontesté et admiré par le peuple russe toujours sous le choc d'avoir perdu sa grandeur.

Sa volonté de réussir les jeux olympiques de Sotchi à tout prix pour obtenir une image de gagnant vis-à-vis de l'occident. Sa reprise en main de toutes les entreprises de l'énergie, gaz pétrole.. et à la manière de tout dictateur, l'élimination systématique de ses opposants.



Vers la fin du roman, il fait un parallèle entre un dictateur et un ordinateur montrant qu'à la différence des chefs des démocraties, un dictateur n'a pas d'affect et que les décisions prises n'ont que le but d'atteindre l'objectif à n'importe quel prix, que ce soit contre la famille, les amis, etc. En ce sens l'algorithme est le même que dans un ordinateur.

Considérant l'ensemble des objets connectés, dits intelligents, ils forment les embryons d'un cerveau gigantesque, auquel on attache des robots et machines capables d'exécuter des tâches simples unitaires, sans affect capables de tuer un être humain parce qu'il n'a pas respecté les règles pondues par cet ordinateur monstrueux. Alors ce mécanisme monstrueux prendra la maîtrise totale du monde. Il aura la vue sur toute action humaine défaillante selon la loi qu'il produit au-fur et à mesure pour accroître son pouvoir. Ainsi il pourra intervenir en parallèle sur tous les points du globe, et il sera à même de détruire l'humanité.

Ce sera tout simplement l'avènement de Dieu, qui n'a pas existé mais que nous contribuons à construire année après année sans nous en apercevoir.....



Le roman est dans un style vivant, en français extrêmement bien écrit, très enrichissant sur la pensée et la culture russe, et l'impasse dans laquelle le peuple russe se trouve, du fait de son histoire et de sa manière de penser.

Je recommande vivement.
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Le mage du Kremlin





Qu’attendais-je au juste de ce roman ? Est-ce que j’espérais lever le voile sur Poutine, mieux comprendre la guerre en Ukraine ? Je ne sais pas exactement, mais je n’ai rien trouvé de tout cela dans le livre de Giulliano Da Empoli.



C’est sur France-Inter que j’ai entendu parler du roman et son titre a déclenché de nombreux fantasmes jusqu’au moment où je l’ai tenu entre les mains.



Le Mage Du Kremlin est son premier roman mais pas son premier livre. Et cela se sent. Il ressemble plus à un essai transformé en roman : le récit de Vadim Baranov, conseiller imaginaire de Vladimir Poutine, de son ascension du KGB au poste de premier ministre jusque la guerre en Ukraine.



L’auteur esquisse un Poutine avec quelques anecdotes historiques mais ne rentre pas dans l’intimité, même imaginaire du président russe. Il s’attarde un peu sur les russes blancs, sur la grande URSS bafouée et évoque quelques personnages qui ont tenté d’infléchir la politique de l’homme du Kremlin.



Il raconte surtout l’histoire de ce conseiller désireux de toujours gagner, qui parfois avait l’oreille de Poutine avant que l’homme ne devienne autocrate.

Le récit s’achève sur une étonnante diatribe sur les machines et le pouvoir avant que Vadim, redevenu humain, ne clot le chapitre sur sa fille.



Le roman Le Mage Du Kremlin survole quelques épisodes de l’histoire de la Russie sous Poutine, évoque les jeux de pouvoir du Kremlin mais n’éclaire pas le lecteur et ne réussit pas à écrire un bon roman, pas même un essai.
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Le mage du Kremlin

GDE a librement imaginé les confessions d’un personnage réel, intellectuel raffiné et discret, éminence grise de Poutine pendant 20 ans. L’occasion de nous raconter l’ascension de Poutine, son mode de fonctionnement, sa volonté de reprise en main face à un occident condescendant ; de disserter sur l’âme russe, sa fierté, son attachement à la puissance ; de plonger dans les coulisses du pouvoir russe et la réalité glaçante de ses turpitudes. C’est un véritable cours de géopolitique qui nous éclaire sur la situation actuelle, et le plus fascinant : on ne s’ennuie pas, c’est captivant, intéressant et instructif.
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Le mage du Kremlin

Vadim Baranov reçoit le narrateur dans sa datcha et lui confie son histoire: celle de la Russie depuis la chute du communisme, celle de Poutine et sa fulgurante ascension, la sienne, homme de l’ombre.



Les deux hommes sont « récupérés » par les hommes en place dans les années 90 et placés là comme des pions au service d’une Russie en pleine explosion libérale, dominée par l’argent et la violence.



Ils vont verticaliser le pouvoir, éliminer ou soumette les oligarques, détourner l’attention sur les cibles à abattre, diviser les groupuscules pour mieux les dominer…



Stratégie, manipulation, impunité, anticipation et audace sont leurs principales forces dans l’action.

Ces forces feront de la Russie la puissance qu’elle est redevenue aujourd’hui et de Poutine un président dictateur très populaire aux yeux des Russes.



Mais Baranov, l’intellectuel, le poète, a vendu son âme au diable. Comment continuer d’y croire quand on est à l’origine de bains de sang…



Cette histoire, romancée certes, mais vraie de bout en bout, fixe son œil sur les mécanismes de construction du pouvoir. Baranov (Sourkov en réalité) raconte. Il y a donc de nombreux passages théoriques, qui demandent attention et compréhension.

Pourtant, pas un seul instant on ne se sent lassée ou perdue dans ce flux. Giuliano da Empoli, malgré son érudition, emboîte récit et théorie avec une limpidité admirable. On est littéralement pendu à chacune de ses phrases.



J’ai refermé le livre en me demandant comment il avait fait pour me passionner à ce point alors que je déteste la politique. Je sais depuis longtemps qu’il ne faut pas se fier au « sujet » d’un livre pour le lire, en voilà une confirmation de plus.



Il y a du génie dans ce premier roman. Alors qu’un énième essai sur Poutine aurait tenu deux mois en librairie, Da Empoli réussit le tour de force d’être sorti en mars, d’avoir survécu à la rentrée littéraire, d’être sur la liste de plusieurs prix, dont le Goncourt, et d’être absolument passionnant et incroyablement bien écrit.



Si ce n’est pas déjà fait, lisez le, vous lirez un excellent roman (qui fera un excellent Goncourt).
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Le mage du Kremlin

Quasiment vingt ans avec Poutine, de son accession au pouvoir à l'annexion de la Crimée et du Donbass. le narrateur, conseiller du Tsar a réellement existé, même si dans le roman il a un nom fictif. Giuliano da Empoli, politologue qui connaît ses dossiers, remplit les blancs, un peu comme Dugain dans Une exécution ordinaire, autre fiction sur les débuts de Vladimir Poutine : la force du roman. Une réflexion sur le pouvoir (à base de testostérone, les femmes sont des créatures extra-terrestres à tous points de vue).

L'avant-dernier chapitre, crépusculaire, tente une prospective sur ce qui nous attend. La Machine avance.

A lire.
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Le mage du Kremlin

Très bon livre, qui se lit d'une traite, tant est brûlant, aujourd'hui, tout sujet qui touche à la Russie. Alors que dire du Kremlin !..On sent bien que Giuliano Da Empoli maîtrise son sujet, et, outre la mise en avant du pouvoir d'un seul homme, ou d'un homme seul, il est utile pour le lecteur de se remettre en tête ou de découvrir l'évolution de la Russie depuis la chute du mur, et surtout l'impact des relations internationales sur le positionnement d'un pays qui a toujours entretenu, au moins depuis la révolution de 1917, un rapport pour le moins méfiant avec l'occident. L'histoire autour du personnage principal, proche conseiller de Poutine, est magnifiquement écrite. En dépit de son réalisme malheureux, elle se lit donc avec plaisir et intérêt.
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Le mage du Kremlin

Dans un superbe premier roman qui fait fureur depuis sa sortie, un politologue italien nous propose quelques clés pour mieux comprendre le dictateur.
Lien : https://www.lapresse.ca/arts..
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Le mage du Kremlin

Vadim Baranov , après être intervenu dans le milieu du spectacle et de la télévision va être propulsé sur la scène politique par un de ces oligarques qui tutoyait le pouvoir sous Boris Eltsine. C'est son histoire qui nous est racontée.



Mais pas que . Certes le livre croule sous les anecdotes de la période Poutine , le Tsar, mais offre une profonde réflexion entre ce qui fera toujours la différence entre le peuple russe et le monde occidental. Vision complètement différente du curseur de l'importance , du sens de l'honneur ou des moyens à utiliser pour arriver à ses fins.

Ce livre est remarquablement documenté,et même certains d'épisodes narrés sont plus ou moins connus, on plonge littéralement dans la tête de Poutine pour y trouver ce qui l'anime dans ses actes .

Ce livre donne certes le point de vue russe , notamment sur le conflit en Ukraine ,mais force est de constater que comme à leur habitude , les américains et leur légendaire ingérence ne sont pas si propres que cela .

Ce n'est pas non plus un livre pro russe , les arcanes du pouvoir y sont présentées de façon pour le moins diabolique mais comme toujours , avoir un point de vue différent permet de s'abstraire ou du moins de s'élever de la propagande télévisuelle sur le sujet.



Roman très agréable à lire retraçant les dessous du pouvoir russe depuis B.Eltsine et narrant bien la nouveauté des rapports occidentaux / Russie, je ne peux que le conseiller à qui s'intéresse à la question . Et même à ceux qui ne s'y intéresse pas !

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Le mage du Kremlin

Je connais parfaitement le sujet et j'ai été donc époustouflée par la clarté et la précision avec laquelle il raconte les différentes étapes de la "carrière" de Poutine. Il restitue aussi magnifiquement l'état d'esprit qui prévalait durant les années 1990. Le roman, souvent très drôle, est servi par une plume magnifique.
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Le mage du Kremlin

Inutile de d’insister sur l’intérêt qu’il peut y avoir à lire cet ouvrage qui surfe sur l’actualité et dont l’auteur est un politologue averti . A travers la confession d’un ex proche de Poutine (étonnamment encore en vie) il raconte l’ascension de ce dernier et les racines de son pouvoir. Son personnage ,Baranov, est un avatar imaginaire de Vladislav Yuryevich Surkov et beaucoup d’autres sont réels (par exemple Berezovsky) . Classique histoire de Docteur Frankenstein dépassé par sa créature . Cependant rien de ce qui est raconté (hormis quelques anecdotes plus ou moins croustillantes) ne surprendra qui suit attentivement l’activité géopolitique, l’écriture est assez banale et , enfin , on peut s’interroger sur les arrière-pensées d’un auteur qui a des appartenances et une activité politique . En effet il me semble percevoir ,en filigrane ,une certaine fascination , voire une admiration pour Poutine et les personnages de son type ,adeptes de la force. A lire avec lucidité.
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Le mage du Kremlin

Il y a deux semaines, je jouais avec des amis à un très bon jeu de mimes (« Olé Mains ! »).

Et puis est arrivé ce « mot » à mimer.

Mes amis étaient à fond dans leurs rôles.

Mais moi, j’étais plus occupée à rire qu’à comprendre les significations de leurs gestes.

J’avais sous mes yeux un mélange entre un ours et une personne faisant du Judo.

C’était donc…

Vladimir Poutine (évidemment, qui d’autre).



Et c’est là, qu’à une heure avancée de la nuit, je me suis rappelée, que, vraiment, je devais lire « Le Mage du Kremlin ».



J’ai donc ouvert ce livre, fidèle à ma promesse, quand bien même je l’avais prise à 1h du matin.

Et franchement ?

J’ai (presque) tout compris, alors que soyons honnêtes, je ne suis pas la personne la plus calée en géopolitique.

Et surtout, c’était passionnant.



J’ai lu une critique très dure qui disait que « ce livre ne vous apprendra rien, sauf si vous sortez d’un coma de vingt ans et que Poutine sonne alors pour vous comme un nom nouveau ».

Alors, il faudra que je vérifie avec mon médecin tout de même, mais je crois pouvoir avancer sans trop de risques que, même si on n’était pas dans le coma, on y apprend des choses très intéressantes.



Il y a deux semaines, je jouais avec des amis à un très bon jeu de mimes.

Ils ont aussi mimé « se brosser les dents ».

Mais ça, vraiment, j’ai eu beau me creuser la tête, ça ne m’a fait penser à aucune livre que je devais lire 🤔
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Le mage du Kremlin



Une lecture rapide au coeur du Kremlin et

la machine politique de Poutine ...

J'ai bien aimer, les Russes sont toujours

empreints de mystères. Je me suis un peu perdue par moments pour tout ce qui concernait les magouilles politiques mais ca reste une bonne lecture dans l'ensemble.

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Le mage du Kremlin

Le titre de ce roman donne la tonalité de sa teneur. Et « Giuliano Da Empoli », homme d’expérience qui fut conseiller de Matteo Renzi – ancien président du conseil italien – dont c’est le premier roman, utilise sa verve pour nous plonger dans les arcanes du pouvoir en Russie, des années 1990 à nos jours. En l’occurrence, Vadim Baranov personnage fictif, (cependant quelques ressemblances avec Vladislav Sourkov) dont le parcours passe de metteur en scène , puis producteur d’émissions de télé-réalité pour devenir l’éminence grise de Vladimir Poutine, surnommé le Tsar. De sa datcha, il va livrer une nuit au narrateur ses mémoires orales de sa proximité auprès du Tsar, en tant que puissant stratège du Kremlin, avant son exil suggéré.



Un récit sur l’ascension après les événements de mur de Berlin, de la société et l’éviction des apparatchiks, l’enrichissement des oligarques dans un semblant de marché capitaliste, mais laissant le « petit peuple » désorienté. C’est ainsi que le Tsar, va devoir répondre aux besoins de sécurité et d’autorité de celui-ci. Ainsi à l’aide son conseiller, que rien ne rebute pour satisfaire le président, agit en conséquence notamment lors : de la guerre de Tchétchénie, le naufrage du sous-marin Koursk, la prise d’otages du théâtre de Moscou ou encore la révolution orange. Ainsi est restituée la montée en puissance de Vladimir Poutine, et sa volonté inexorable de reformer les anciens territoires de l’U.R.S.S. ; et ce, sous une main de fer !



Une vision sociétale de l’avenir, qui concerne l’espèce humaine, et postule que pour qu’il puisse garder sa liberté, la seule issue serait une société autoritaire, sous l’apparence de rationalisation et d’organisation sociale. Notamment avec l’utilisation de la technologie, tel que : l’intelligence artificielle ; qui sous prétexte du bien social, semble fournir le privilège d’un bonheur programmé par la machine, mais qui sous-tend une forme d’esclavage...



« Le mage du Kremlin » décrit les coulisses du pouvoir et offre de multiples méditations sur les dérives déclinées par le pouvoir politique. À l’instar des risques inhérents au totalitarisme qui ne présagent rien de bien pacifique ; l’avenir le dira. On peut sans doute conclure avec Blaise Pascal ; « La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique ».


Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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