Giuliano da Empoli

Un bon résumé de l'histoire de la Russie, de la décomposition de l'URSS à aujourd'hui. Je n'ai pas accroché au procédé narratif un peu grossier mais le roman fait une excellente synthèse de l'univers politique russe. C'est un tantinet géopolitique pour les nuls à certains moments mais c'est bien fait et l'auteur connait son sujet. Toutefois certains personnages n'ont pas beaucoup d'épaisseur et la fin m'apparait hors-sujet. Pas mal mais c'est tout.

Un roman captivant qui s'avère plus éclairant que bien des essais.
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Giuliano da Empoli déroule les dessous de son règne et médite sur la nature de son pouvoir.
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Nul doute, Giuliano da Empoli a eu le nez creux. Ecrit depuis deux ans, le roman de cet ex-conseiller de Matteo Renzi et directeur du think tank Volta relate l'étonnante trajectoire de celui qu'on appelait "le mage du Kremlin", Vadim Baranov dans la fiction, Vladislav Sourkov dans la vraie vie, ancienne éminence grise de Poutine.
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Il est lumineux. Implacable. De Budapest à Rome et de Saint-Cloud à Moscou, il éclaire les menées de ces partis qui misent sur une sorte d'e-démocratie totale pour flatter la rage de la vox populi et, à l'arrivée, parvenir a démolir l'UE.
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La période pose d’importantes questions quant à l’incompétence des hommes politiques en place et aux problèmes récurrents. L’ouvrage trace les lignes d’une évolution permise par « Le Florentin » Matteo Renzi, jeune démocrate qui a réussi à atteindre de hautes fonctions dans un environnement politique sclérosé par l’immobilité et la volonté de prolonger coûte que coûte le système existant et ses acteurs. Giulano da Empoli partage avec son lecteur bien des histoires et des anecdotes, n’oubliant jamais d’agrémenter son essai d’une touche d’humour. Relatant les actions du personnage central, Matteo Renzi, il nous intéresse également par son analyse de l’utilisation de Twitter ou par le traitement a posteriori réservé à d’anciens leaders tels que Tony Blair en Grande-Bretagne. « Le Florentin » est connu pour faire au lieu de parler, pour réformer, et ce rapidement et en profondeur. La notion de parresia apparaît rapidement : il s’agit de la langue de la franchise, opposée à la rhétorique. Enfin, l’Europe est au cœur du propos...
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Impressions mitigées en refermant ce livre : entrée en matière un peu artificielle (un journaliste français part à la recherche du mystérieux Baranov, personnage fictif ex éminence grise du Kremlin) puis ce fameux Baranov entre en scène et raconte sa vie. Le récit est chronologique, bien écrit, relevé de faits historiques et de nombreux dialogues prêtés à des personnages bien réels dont le maître actuel du Kremlin. Le tout doit permettre au lecteur de comprendre l’ascension de Poutine et le système qu’il a mis en place. Je me suis plongée facilement dans ce livre et je l’ai lu d’une traite avec une certaine fascination mais, parallèlement, un malaise grandissant quant au procédé utilisé de faire parler des personnages réels et contemporains dans une œuvre de fiction. J’ai éprouvé à de nombreuses reprises le besoin de vérifications pour démêler le réel et la fiction. Au final, ce procédé d’écriture ne me parait pas plus acceptable que les récits de «  vérités alternatives » ou les deep fake de l’IA, même si l’auteur joue cartes sur table en nommant son texte « roman ».

C'est bien écrit, le style est là, on a vu mieux et on a souvent vu pire. Toutefois, le procédé est d'une paresse incroyable, on s'attend à un dialogue on tombe sur un long monologue invraisemblable. Ce dernier, non content de décevoir par sa forme vous surprendra par sa platitude réactionnaire. L'auteur avait visiblement des choses à dire, il a choisi de se cacher derrière un personnage presque omniscient pour légitimiser ses propos. Ce procédé est je trouve d'une grande malhonnêteté, que l'auteur écrive un essaie, pas un roman.

Le message de ce livre est actuel et très pertinent. La comparaison entre populisme et carnaval est, à ma connaissance, originale et me semble correcte et féconde. Il était nécessaire de décrire ce qu'est (aussi) le populisme: un défouloir pour gens frustrés, quelque chose de bigarré, qui comme le carnaval n'a rien de très sérieux et devrait être un exutoire temporaire, une fête, une soupape à la vie des classes populaires, mais qui par la volonté de certains profiteurs a pris un caractère permanent et revendicateur tout à fait absurde. Ces profiteurs, connus ou pas du grand public, y gagnent pouvoir et argent en remettant en cause tout ce sur quoi se sont construites nos démocraties, et aussi notre humanisme. L'auteur nous les fait connaître et je crois qu'il était important qu'il le fasse.

Le livre pèche par un ton dès le départ ironique et même insultant envers ces manipulateurs à grande échelle (même si on ne peut, in fine, que partager l'avis de l'auteur). C'est dommage, en présentant les faits de manière plus neutre et en laissant le lecteur ou la lectrice tirer peu à peu ses propres conclusions, ce livre aurait été beaucoup plus édifiant et efficace. La forme laisse donc à désirer selon moi, mais le message, les informations et l'angle choisi me semblent indiscutablement corrects et même essentiels.

Pour résumer : les politiciens anti ou hors système sont le produit des outils modernes, eux mêmes entièrement aux mains et au service du système, j'ai nommé « les réseaux sociaux ».

Une thèse pour le moins « zozo sociale »

le peuple (cible des populistes) est l'instrument de ce « complot » contre nos dirigeants dévoués et garants de la démocratie ( Biden, Scholz, Macron etc. )

l'auteur est un ultra-libérale anti-russe, atlantiste, auteur d'un roman nous décrivant Poutine comme une marionnette à la Macron mais plus violent et méchant ( c'est à dire russe )

Il parait que ce livre est porté aux nues par nos Lemaire, Darmanin, Macron etc. (on a du leur faire une fiche)

on comprend pourquoi.

Un livre passionnant et instructif, qui donne une autre vision sur la Russie que la visions simplement occidentale. L’auteur nous emmène dans les coulisses du Kremlin et de l’ascension au pouvoir de Vladimir Poutine, à travers le témoignage d’un de ses anciens conseillers. Une plongée dans les méandres du pouvoir politique russe, qui met à jour certaines de ses absurdités. Un incontournable pour nous aider à comprendre le monde actuel.

Une pépite ! J'ai beaucoup apprécié la lecture de ce livre qui montre une position intéressante et intriguante au sein du pouvoir, celui du conseiller stratégique.



Le livre se termine de manière poétique par l'arrivée de l'enfant de Baranov, signe d'espoir mais aussi d'une nouvelle éducation à débuter pour le précité. Le dernier chapitre me semble apporter une nouvelle lecture possible de cet ouvrage, mais peut-être vais-je trop loin.

Ce roman nous fait entrer dans les coulisses du Kremlin. Nous assistons à l'intronisation de Poutine. Le narrateur Baranov a participé à cette prise de pouvoir silencieuse. On sent la froideur, le règne de la peur, l'absence d'empathie. Meme ce Baranov qui raconte ce récit semble être dépourvu de sentiment. Il a participé au événements malheureux de tchétchénie. Il aider à fomenter la guerre d'Ukraine. Il a répondu à chaque ordre de Poutine sans hésiter... fidèle compagnon

Un livre qui m'a happée. Il est déjà prêté à quelqu'un : lui aussi voyage. Des cours de géopolitiques simples, fascinants puis terrifiants. Quel est la limite entre la Russie et notre contexte politique qui se met en place ? Je poursuis, logiquement, par Limonov de Carrère.

Un roman sur une réalité est pour moi quelque chose de souvent ambigu. Pourtant je l’ai lu en parallèle à celui de Catherine Bolton: « les hommes de Poutine. » et cette combinaison fonctionne vraiment bien. Les faits plus ou moins bien décortiqués et étayés dans l’un et humanisés dans le roman. Lors d’un voyage en Russie en 2018, allant de Moscou jusqu’à Saint petersbourg, on ressent très bien le soulagement de la population qui est reconnaissante à Poutine pour avoir rétabli l’ordre après le pillage des biens de l’Etat par des requins et mafieux. Poutine a aussi redonner de la fierté au peuple (les 3 piliers: autorité, la patrie et l’église). Le tout est bien traduit dans les 2 livres. Le livre permet de mieux comprendre l’état d’esprit des russes et doit nous interroger sur l’attitude des occidentaux qui ont profité du chaos après la chute du mur en 1989. Donc lecture à recommander.

Est ce que c’est un intéressant essai sur le fonctionnement politique de la Russie contemporaine ? oui clairement.

Est-ce que cela en fait une belle œuvre littéraire ? Non, à aucun moment.



Da Empoli est un essayiste compétent et impliqué. Ce n’est en aucun cas un écrivain.

Difficile de s'imaginer que dans ce pays, tant de haine , de corruption, tant de manipulation font avancer certains personnages hauts placés. Ils ne pensent en fait qu'à nuire aux occidentaux qu'ils détestent et paradoxalement qu'ils envient, puisque qu'ils ont les mêmes travers concernant l'argent, la richesse. Beaucoup de ces personnages pas toujours honnêtes ont des biens immobiliers dans des pays européens, pas toujours acquis honnêtement, profitent en fait d'un système qu'ils haissent. L'argent et le pouvoir cest que qu'ils veulent. Triste réalité !

Le mage du Kremlin est un excellent livre... Et pourtant je ne suis pas fan de ce type de littérature ! C'est fin, c'est passionnant et surtout ça engage à la réflexion et pas que sur la Russie. La lecture de la situation en Europe, la réaction du genre humain est passionnante. A lire absolument !

Auteur Giuliano da Empoli Italo-Suisse ayant assuré des postes de conseiller au maire de Florence, aux affaires étrangères ...etc. et diplomatique à haut niveau. Très au courant des milieux russes. Il a eu des relations privilégiées avec des conseillers des hommes politiques chefs d'états et en l'occurrence avec Vladim Baranov le conseiller particulier de Poutine aussi appelé "le Raspoutine" du Tzar Poutine. Celui-ci démissionne de son poste de conseiller après 30 ans, et conte son histoire à l'auteur de ce roman, qui reflète la montée de Poutine en Russie.

Le livre suit l'histoire, passant du chaos indéniable de l'après pérestroïka, voulue par Michaël Gorbatchev, où la mafia a pris le pouvoir en Russie.

Puis apparaissent quelques personnages politiques et apparatchik des débuts 1990-2000.

L' arrivée de Poutine, lieutenant du KGB, au début timide qui voulait continuer à travailler dans l'ombre, mais qui a vite fait d'accepter de s'emparer du pouvoir qui s'offrait à lui. Il a choisi un conseiller "Spin doctor" tout à sa cause qui a œuvré pour donner une image acceptable de cet ancien responsable du KGB Soviétique, qui a formé le FSB pour reprendre la main sur le pays. Son ambition non cachée est de reconstruire l'ancien empire tzariste.

Tout le livre montre le pouvoir grandissant de Poutine qui petit à petit se considère comme le nouveau Tzar de Russie et, surtout sa manière d'opérer pour être incontesté et admiré par le peuple russe toujours sous le choc d'avoir perdu sa grandeur.

Sa volonté de réussir les jeux olympiques de Sotchi à tout prix pour obtenir une image de gagnant vis-à-vis de l'occident. Sa reprise en main de toutes les entreprises de l'énergie, gaz pétrole.. et à la manière de tout dictateur, l'élimination systématique de ses opposants.



Vers la fin du roman, il fait un parallèle entre un dictateur et un ordinateur montrant qu'à la différence des chefs des démocraties, un dictateur n'a pas d'affect et que les décisions prises n'ont que le but d'atteindre l'objectif à n'importe quel prix, que ce soit contre la famille, les amis, etc. En ce sens l'algorithme est le même que dans un ordinateur.

Considérant l'ensemble des objets connectés, dits intelligents, ils forment les embryons d'un cerveau gigantesque, auquel on attache des robots et machines capables d'exécuter des tâches simples unitaires, sans affect capables de tuer un être humain parce qu'il n'a pas respecté les règles pondues par cet ordinateur monstrueux. Alors ce mécanisme monstrueux prendra la maîtrise totale du monde. Il aura la vue sur toute action humaine défaillante selon la loi qu'il produit au-fur et à mesure pour accroître son pouvoir. Ainsi il pourra intervenir en parallèle sur tous les points du globe, et il sera à même de détruire l'humanité.

Ce sera tout simplement l'avènement de Dieu, qui n'a pas existé mais que nous contribuons à construire année après année sans nous en apercevoir.....



Le roman est dans un style vivant, en français extrêmement bien écrit, très enrichissant sur la pensée et la culture russe, et l'impasse dans laquelle le peuple russe se trouve, du fait de son histoire et de sa manière de penser.

Je recommande vivement.

Wahou ! Quelle belle découverte!

Je ne savais pas que le livre avait autant fait parlé de lui avant d'en avoir terminé la lecture .

Ce récit est palpitant , effrayant et addictif. Ce roman, très bien écrit, plonge le lecteur dans une actualité angoissante, saisissante... peut réjouissante .