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Citations de Gore Vidal (62)


Tant que je pouvais lire, je n'étais jamais tout à fait désespéré.
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Les chrétiens ont habilement incorporé dans leurs rites la plupart des éléments populaires des cultes de Mithra, de Déméter et de Dionysos. Le christianisme moderne est une encyclopédie de la superstition traditionnelle.
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Si Julien avait été ce qu'il croyait être - un philosophe dans la tradition de Platon -, on aurait pu comprendre son aversion à l'égard des absurdités du christianisme. [...] Mais, en fin de compte, Julien se préoccupait de l'idée de l'immortalité personnelle, la seule obsession que les chrétiens partagent avec ceux qui sont attirés vers les vieux cultes à mystères.
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Il est vrai que je n'ai jamais compris Gallus. Plus tard, quand il devint un monstre, je n'en fus pas surpris. Il aurait pu être n'importe quoi, car au fond, il n'était rien.
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Le 22 mai de l'an 337 Constantin mourut à Nicomédie, à sa grande surprise, puisqu'il venait de suivre une cure d'eaux à Hélénopolis et que tous les augures lui accordaient une longue vie.
Traduction à partir de:
El 22 de mayo del ano 337, Constantino mutio en Nicodemia, para su propia sorpresa, pues acababa de realizar una cura de agua en Helenopolis y todos los augurios le concedian una large vida. p. 29
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Gore Vidal
Tout Américain disposé à se lancer dans la course à la présidentielle devrait automatiquement, par définition, se voir retirer le droit de se lancer dans cette aventure.

Cité dans « The Penguin Dictionary of Modern humorous Quotation » de Fred Metcalf
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"Je pense que tu es le plus à plaindre, dit Sullivan qui se tourna pour se mettre à plat ventre sur le lit. Tu plairas à tous les gens que tu rencontreras, et tu n'y pourras rien. Tu connaîtras peut-être une femme qui te forcera à sortir de toi-même, mais je sais qu'un homme n'y parviendra jamais. Tu n'es pas comme les autres qui veulent un miroir. C'est excitant, bien sûr, mais à la longue c'est attristant.
- Je ne comprends pas ce que tu veux dire", répliqua Jim, qui le comprenait parfaitement mais qui préférait protéger son secret : le souvenir d'une cabane près d'une rivière. Un jour il revivrait cette aventure pour de bon et sa vie aurait accompli son cycle. Pour l'instant il lui fallait apprendre la vie, s'amuser et cacher soigneusement son secret à ceux qui voulaient le forcer à aimer.
p. 128
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Gore Vidal
Il n'y a aucun problème humain qui ne pourrait être réglé si les gens faisaient tout simplement ce que je leur dis.
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Gore Vidal
"Le grand fléau au coeur de notre culture, un fléau dont on n'ose pas parler, est le monothéisme. A partir d'un texte barbare de l'âge de bronze connu sous le nom d'Ancien Testament, ont évolué trois religions antihumaines : le judaïsme, le christianisme et l'islam. Ces religions vénèrent un dieu du ciel. Elles sont littéralement patriarcales - Dieu est le Père Tout-Puissant, ce qui explique le mépris dont souffrent les femmes depuis deux mille ans dans les pays soumis à la férule de ce dieu du ciel et de ses délégués masculins sur la terre.Le Dieu du ciel est jaloux. Il exige une obéissance aveugle. Ceux qui Le rejettent doivent être convertis ou éliminés. Le totalitarisme est la seule politique qui peut véritablement servir les desseins du Dieu du ciel. Toute velléité de liberté met en péril Son autorité. Un Dieu, un roi, un pape, un maître au travail, un père chef de famille au foyer."

En anglais : "The great unmentionable evil at the center of our culture is monotheism. From a barbaric Bronze Age text known as the Old Testament, three anti-human religions have evolved--Judaism, Christianity, and Islam. These are sky-god religions. They are, literally, patriarchal--God is the Omnipotent Father--hence the loathing of women for 2,000 years in those countries afflicted by the sky-god and his earthly male delegates. The sky-god is a jealous god, of course. He requires total obedience from everyone on earth, as he is not just in place for one tribe, but for all creation. Those who would reject him must be converted or killed for their own good. Ultimately, totalitarianism is the only sort of politics that can truly serve the sky-god's purpose. Any movement of a liberal nature endangers his authority and those of his delegates on earth. One God, one King, one Pope, one master in the factory, one father-leader in the family at home."
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On s'était servi du cinéma pour stigmatiser le ennemis de la nation. Pourquoi ne pas l'utiliser à présent pour modifier la perception que le spectateur avait de lui-même et du monde?
p.444
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Jackie venait tout juste de refaire la salle à manger avec un papier peint du XVIIIe siècle représentant des soldats en armes. "Un peu trop martial" dit Jack tout en se plaignant des odeurs qui émanaient de la cuisine toute proche. A cet instant précis je sus que c'était cela, être président. Les odeurs de cuisine, Alice Longworth, Bill Walton et Oatsie Leiter à table. Un mauvais dos, une mauvaise presse, l'éventualité d'une guerre nucléaire et des ragots, des ragots à n'en plus finir qui deviennent ensuite de l'histoire...
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C'était vendredi, et les Etats-Unis étaient en guerre avec l'Espagne depuis trois mois. Et maintenant Madame Cameron venait de lui annoncer que la guerre était terminée. Elle essaya de se souvenir de la date: était-ce le 12 ou le 13 août 1898?
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Leurs deux visages se rencontrèrent et avec un gémissement Bob serra Jim dans ses bras. Ils étaient maintenant complets, l'un devenant l'autre, deux corps se heurtant avec une violence ancestrale - identiques, métal contre aimant, deux moitiés restaurant le tout.
Et ainsi ils furent ensemble, paupières serrées contre un monde absurde. Un vent chaud et soudain secoua tous les arbres, dispersa les cendres, plaqua les ombres à terre.
Mais le vent retomba. Le feu n'était plus que braises. Les arbres étaient silencieux. Aucune comète ne raya le beau ciel obscur, et l'instant ne fut plus.
Dans le battement affolé d'un coeur double, il n'y eut plus rien.
Les yeux se rouvrirent. Deux corps se faisaient face là où un seul univers avait été rien qu'un instant avant ; l'étoile explosa, diminua, les ramenant dans une spirale au monde du peu, du séparé ; de la nuit, des arbres et des flammes ; et ce n'était presque plus rien après ce qui avait été.
p. 54
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J'ai toujours eu du mal à regarder un autre homme dans les yeux. Cette difficulté doit être la même pour tous les gouvernants. Pourquoi? A cause de ce qu'ils voient: l'égoïsme, l'avarice, la peur.
Texte original:
Siempre he tenido dificultad para mirar a otro hombre a los ojos. Esta dificultad deben de tenerla todos los gobernantes. Por qué? Por lo que ven: egoismo, codicia, temor.
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La véritable histoire de la vie du Galiléen a disparu. Mais j'ai passé des moments bien intéressants à tenter de la reconstituer. Il y a trente ans encore, les archives de Rome renfermaient un certain nombre de rapports de contemporains sur sa vie. Ils ont depuis lors disparu, détruits sur l’ordre de Constantin. C’est bien entendu une vieille et amère plaisanterie que le Nazaréen lui-même n’était pas chrétien. Il était autre chose. J’ai discuté avec des amateurs d’antiquités qui connaissaient l’existence du dossier dans les archives ; plusieurs l’avaient lu ou bien connaissaient des gens qui l’avaient lu. Jésus tout bonnement un prêtre juif réformateurs, exclusif comme tous les Juifs, et qui ne s’intéressait pas à faire du prosélytisme en dehors du petit monde des Juifs. Ses ennuis avec Rome n’étaient pas d’ordre religieux (quand Rome a-t-elle jamais persécuté personne pour ses opinions religieuses ?) mais politiques. Ce Jésus se prenait pour le messie. Or le messie est une sorte de héros juif qui, selon la légende, établira un jour un empire juif avant la fin du monde. Il n’est certainement pas un dieu, encore moins le fils du Dieu Unique. Le messie a donné lieu à bien des prophéties juives et Jésus s’est soigneusement comporté suivant les exigences de ces prophéties afin d’être sûr de ressembler à ce héros (le messie entrerait à Jérusalem monté sur un âne ; c’est ce qu’il fit, et cætera). Mais l’entreprise tourna mal. Le peuple ne le soutint pas. Son dieu l’abandonna. Il eut alors recours à la violence. Avec l’aide d’une importante troupe de rebelles, il s’empara du temple, en annonçant qu’il était venu avec une épée. Ce que son dieu ne voulait pas faire pour lui, il devrait le faire lui-même. Si bien qu’à la fin il n’était ni un dieu ni même le messie juif, mais un rebelle qui tenta de se faire proclamer roi des Juifs. Et, de façon parfaitement justifiée, notre gouverneur le fit exécuter.

Il ne nous faut jamais oublier que, selon sa propre expression, Jésus était un Juif qui croyait à la Loi de Moïse. Cela signifie qu’il ne pouvait être le fils de Dieu (le blasphème le plus absolu), encore moins Dieu en personne, provisoirement descendu sur terre. Il n’y a rien dans le livre des Juifs qui nous prépare à un lien de parenté entre un messie et Jéhovah. (pp. 486-487)
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Car moi, je connais l’origine des guerres grecques. Lui non. Comment le pourrait-il ? Comment un Grec le pourrait-il ? J’ai passé la plus grande partie de ma vie à la cour de Perse et maintenant encore, dans ma soixante-quinzième année, je sers le Grand Roi, comme j’ai servi son père — Xerxès, mon ami bien-aimé — et le père de son père, un héros que même les Grecs connaissent sous le nom de Darius le Grand.
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Les prédications morales du Galiléen, encore que souvent notées de façon incohérente, échappent à toute critique. Il prêche l’honnêteté, la sobriété, la bonté et une sorte d’ascétisme. Autrement dit, il était un rabbin juif très ordinaire, avec des tendances au pharisaïsme. Il rappelle grossièrement Marc Aurèle. Comparé à Platon ou Aristote, ce n’est qu’un enfant.

C’est le miracle de notre époque que ce prêtre de province, à l’esprit simpliste, ait été si extraordinairement transformé en un dieu par Paul de Tarse qui a surpassé tous les charlatans et autres bonimenteurs qu’on ait jamais vu, où que ce soit. Comme l’a écrit de façon si pénétrante Porphyre au siècle dernier : « Les dieux ont déclaré que le Christ était extrêmement pieux ; il est devenu immortel et grâce à eux sa mémoire est vénérée. Alors que les chrétiens sont un groupe souillé, contaminé et pris dans les filets de l’erreur. » C’est encore pis aujourd’hui. Le temps que Constantin, Constance et la horde des évêques en aient fini avec Jésus, il ne restait plus grand-chose de son message originel. La conception du triple dieu est leur ultime trouvaille.

Une des raisons qui font que les galiléens deviennent pour nous toujours plus puissants et plus dangereux c’est la façon qu’ils ont de sans cesse assimiler nos rites et nos jours fériés. (pp. 487-488)
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Les évêques, bien entendu, ont tendance à écarter les nombreuses contradictions qu'on relève dans leurs livres sacrés en y voyant les signes d'un divin mystère plutôt que la preuve éclatante que leur religion est d’essence humaine et bonne pour des esclaves et des femmes sans instruction.
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p. 156
début du chapitre 12,
Le narrateur écrit à Thessalonique en 96 après J.C., il s’agit de Timothée, évêque de Thessalonique.

Il y a trente ans, Jérusalem était une ville extrêmement explosive. Il y sautait aux yeux des uns comme des autres que les juifs n’allaient pas tarder à se rebeller contre l’autorité romaine, et il n’était pas moins clair que, sauf intervention divine, Rome l’emporterait haut la main. C’est alors que Jésus entra dans l’Histoire, et Son arrivée – tardive – à Jérusalem servit aux sionistes de signal pour lancer l’attaque contre les Romains et leurs alliés, ou collabos, les juifs infatués du Temple, ou, plus précisément, contre les banquiers de cette organisation qui n’employait pas moins de vingt mille salariés.
Jésus, à la tête d’une armée de rebelles, occupa donc le Temple. Il en chassa économistes et arbitragistes, puis prit une décision qui allait sceller Son destin : celle d’abaisser le taux d’escompte officiel.
Ponce Pilate, avant d’être nommé gouverneur de Palestine, avait été un des premiers économistes de la Banque centrale de Rome. En fait, il avait été propulsé dans les hautes sphères par les anti-inflationnistes qui, sous le règne de Tibère, avaient investi le ministère des Finances. L’empereur, on le savait, préconisait des taux d’intérêt élevés afin de maintenir une taux d’inflation quasi nul – au risque de voir augmenter le nombre des chômeurs parmi la population des hommes libres. Ponce Pilate, comme Jésus, était un tenant de l’économie de l’offre. Il applaudissait donc, intérieurement, à la politique monétaire de Jésus et eût été parfaitement disposé à Le nommer roi des Juifs, comme Hérode avant Lui, mais à condition qu’Il se soumette à l’autorité romaine.
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Comme tout le monde le sait, j’ai horreur des jeux de gladiateurs, parce qu’ils ravalent les hommes au niveau des bêtes, et je ne veux pas dire les malheureux qui sont forcés de s’exhiber ainsi, je parle de ceux qui les regardent.
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