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Critiques de Graham Swift (370)
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Le grand jeu

Au cœur de l’été 1959, dans la station balnéaire de Brighton, va se constituer un trio magique. Trois jeunes gens qui se produisent chaque soir sur les planches pour divertir un public de vacanciers. Jack Robins, le maître de cérémonie, Ronnie Deane alias Pablo le magnifique et sa partenaire Evie White enchantent les foules. Mais en coulisses, les choses ne se passent pas tout à fait comme elles le devraient. Car si Pablo et Eve sont partenaires de scène, Ronnie et Evie sont aussi partenaires de vie et prévoient de se marier à la fin de la saison. Enfin ça, c’était ce qui était prévu avant que Jack ne succombe aux charmes de la jeune femme.



Graham Swift nous plonge au cœur du monde du spectacle, plus précisément de la magie, et au centre d’un trio dont l’équilibre va se trouver bouleverser.



A travers des allers-retours entre les différentes époques, il construit un récit qui amène le lecteur dans l’Angleterre des années 40, en pleine guerre, alors que le jeune Ronnie se voit confier à une famille d’accueil pour échapper aux bombes qui tombent sur Londres. C’est là qu’il va découvrir la magie et son pouvoir, grâce au couple Lawrence chez qui il vit. Une véritable passion qui va donc le conduire à vouloir monter sur scène, poussé en cela par Jack dont il a fait la connaissance à l’armée et sur les conseils de qui il va s’adjoindre les services d’une assistante. Et voilà comment Evie entre en scène et dans la vie de Ronnie et de Jack, en venant compléter le triangle.



On comprend très vite que le couple que forme Ronnie et Evie ne va pas survivre. Le sujet n’est pas tant leur séparation que la manière dont chacun va vivre avec cette nouvelle distribution des cartes amoureuses. Ainsi, l’auteur nous fait traverser les années pour nous amener à la rencontre d’une Evie âgée, qui se souvient de ces moments à Brighton, du moment où les choses ont basculé et de la tournure que sa vie, et celle de Jack, ont pris.



Comme dans Le dimanche des mères, on est ici saisi par la justesse des phrases, par l’atmosphère légèrement nostalgique qui se dégage du roman, par cette narration tout en douceur qui nous transporte dans un univers de faux-semblants et d’illusions.



La relation des trois personnages est ainsi auscultée, leur passé raconté pour expliquer leur présent, leurs vies entremêlées pour tisser un récit à la fois personnel et universel. Mais c’est aussi l’histoire de l’Angleterre qui nous est raconté à travers ces trois destins que les hasards de la vie ont réunis et qui sont marqués par le monde du spectacle auquel ils appartiennent.



Un récit sobre, presque minimaliste, qui se ressent au plus profond du cœur du lecteur sans qu’il soit besoin d’en faire ou d’en dire plus que nécessaire. Ce genre de roman qu’on pourrait croire léger mais qui marque l’esprit par ce qu’il rencontre d’écho auprès de celui qui le lit.
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Le grand jeu

Je connaissais l'auteur de nom et de renom. C'était mon premier Swift. Pas sûr de vouloir recommencer l'expérience. Trop décousu, trop doux, trop calme, trop brouillon.

Et le sujet – la magie, l'illusion – ne m'intéresse pas…

Par contre, la description de l'Angleterre, pendant et juste après la guerre, est, elle, fort intéressante.

Je reprendrai l'expression d'une autre Babeliote : trop soporifique.

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Le dimanche des mères

Lu d'une traite tellement j'étais avec Le personnage principal, Jane Fairchild.

La scène de début est décrite avec une vraieprécision littéraire pleine de sensualité tout en restant romantique et gardant comme un suspense. On sent qu'il va peut-être arriver quelque chose, que ces moments sont fragiles et on s' accroche.

Très beau roman qui m'a laissée réveuse quant aux forces de l'amour versus l'éducation aritocratique, les effets de la 1ère guerre mondiale, le pouvoir des secret et des choses invisibles mais réelles.
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Le dimanche des mères

Dans ce roman, on suit Jane, une domestique qui nous raconte la journée qu'elle a passé le 30 mars 1924. À l'époque, on appelait ce jour le dimanche des mères. Tous les domestiques étaient en congés pour rendre visite à leur maman. Cependant, Jane est orpheline. Comment s'occuper ? C'est alors que son amant de longue date lui propose de le rejoindre. C'est un homme de bonne famille, cette entrevue doit rester secrète.



Je vous avoue que je ne sais pas trop quoi penser de ce roman. Je n'ai pas vraiment accroché au style d'écriture, je me suis même ennuyée alors qu'il est très court.
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Le dimanche des mères

Un roman très anglais. L'héroïne orpheline ira voir son amant lors de sa journée annuelle de congé normalement dédiée aux mères. C'est la dernière fois qu'elle le rencontrera de cette façon puisque ce jeune aristocrate va épouser une femme de sa condition deux semaines plus tard. La première partie du roman est déconcertante mais elle prend tout son sens une fois la révélation faite. Comment et pourquoi nous expliquer dans le détail l'attention de cette jeune femme aux moindres détails de cette journée ? Ce roman d'une journée se transforme en roman d'une vie pour nous présenter un personnage très fort.
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Le dimanche des mères

Ambiance Downton Abbey garantie pour ce court roman qui nous accroche avec son écriture recherchée et l’ambiance début vingtième siècle parfaitement restituée.

Le dimanche des mères est une ancienne coutume anglaise consistant à offrir une journée de repos aux domestiques pour visiter leur mère.

Le hic pour Jane, l’héroïne, c’est qu’étant orpheline, elle ne sait pas quoi faire de sa journée de liberté ou bien si, lire se dit-elle. Passionnée par les livres d’aventures, portant réservé aux garçons d’habitude lui dit son maître, elle attend le soir pour s’y plonger. Ses plans vont changer lorsque Paul, jeune aristocrate, la convoque chez lui.

Un portrait tout en finesse et délicatesse d’un monde révolu où les grands bourgeois emploient de jeunes bonnes orphelines comme Jane, les voitures remplacent peu à peu les chevaux et les fils de famille s’encanaillent avec leurs domestiques.

Ce récit raconte une journée lumineuse et ensoleillée qui ne se déroulera pas comme prévu et révolutionnera la vie de Jane.

Coup de chapeau pour les descriptions et détails de cette journée distillés avec beaucoup de subtilité tel un tableau avec un nuancier aux superbes couleurs. Un livre aux multiples facettes à découvrir pour l’ambiance, l’écriture et l’histoire : un trio parfait.

Je vous le recommande chaudement.


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Le dimanche des mères

30 mars 2024, en Angleterre c’est le dimanche des mères. Ce jour de la semaine où les employés donnent congé à leurs domestiques pour qu’ils rendent visite à leur famille. Dans cette campagne anglaise, qui se remet petit à petit de la guerre, Jane est éprise de Paul. Mais Jane est bonne et Paul, un aristocrate qui va bientôt se marier. En ce 30 mars, il l’invite à pénétrer pour la première fois chez lui, mais Jane sait que ce sera la dernière.



En ce dimanche des mères, Graham Swift nous entraîne dans une chambre, là où Jane et Paul se découvrent pour la dernière fois. Ce dimanche marquera à jamais la vie de Jane, qui 70 ans plus tard, alors écrivaine, nous raconte ce jour mémorable. Sensuel, déroutant, avec une écriture gracieuse, on plonge dans ce récit émouvant aux côtés de Jane, qui fera partie d’une classe nouvelle, émergente, en quête de liberté.
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Le dimanche des mères

Le dimanche des mères est une journée de congé accordée aux domestiques par les aristocrates afin qu'ils rendent visite à leur famille.

Jane, la jeune bonne orpheline va occuper sa journée bien autrement. Elle retrouve en secret un jeune homme de bonne famille. Leur étreinte sera la dernière car Paul doit se marier 2 semaines plus tard.



Cette journée du 30 mars 1924 marquera à tout jamais son destin.

L’auteur nous embarque dans cette journée avec une dextérité remarquable. Le lecteur est mis sous tension par une densité due à la répétition de chaque instant jusqu’à s’élever en spirales. Puis en agrandissant le cercle, la jeune domestique va prendre son destin en main et changer sa condition sociale



Une narration brillante.
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Le dimanche des mères

Sur la quatrième de couverture on peut lire: "Une version féministe de Cendrilllon à l'époque de Downton Abbey" ou encore "Un joyau". Le Dimanche des mères n'est ni l'un ni l'autre, c'est un juste petit roman agréable à lire (encore que) durant un trajet en train ou une longue après-midi d'hiver. Sans plus. C'est vrai que le contexte rappelle Downton Abbey: nous sommes en 1924 et la narratrice est la bonne d'une famille d'aristocrates anglais. La Grande guerre a décimé les garçons et les temps ont changé. La comparaison s'arrête là. Aucun humour, aucun piquant. A cette époque, les domestique disposaient d'une journée de congé par an (!) pour aller voir leur mère. La narratrice étant orpheline, elle n'a pas de mère à aller voir. C'est pourquoi elle a accepté de rejoindre son amant, dernier garçon vivant de ces aristocrates en déclin, pour une dernière partie de jambes en l'air avant que celui-ci n'épouse une riche voisine. Cela ne justifie aucunement que ce roman soit qualifié de "féministe". "Erotique", à la rigueur, et encore. Ce n'est pas parce que la narratrice parle de chatte et de couilles que ça en fait un monument de transgression féministe. En réalité, c'est assez ennuyeux. Graham Swift prétend traiter plusieurs sujets: l'après-guerre, la condition des bonnes, le déclin de l'aristocratie, le libertinage sensuel, la découverte de la littérature, la création littéraire, le féminisme. Seuls les 3 premiers sont a peu près traités correctement et puis, brutalement, l'auteur change de sujet, fait un saut dans le temps, pour raconter une partie de la vie de la narratrice qui n'a rien à voir avec ce dimanche des mères et qui ne m'a absolument pas intéressée. Du coup, malgré ces 140 petites pages, Le Dimanche des mères m'a semblé loooong !

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Le dimanche des mères

Je dois reconnaitre que je n'ai pas vraiment "accroché" à l'histoire, pourtant prometteuse, de Graham Swift.

Je pense que cela tient au style de cet auteur que j'ai trouvé un peu lourd. L'abondance de tirets voulant apporter des informations complémentaires aux phrases, les alourdissent.



Cela étant dit, je lui reconnais une bonne description de la condition des gens de maison dans les années 20.

Les personnages, bien qu'ils ne m'ont pas touchée, sont emprunt d'une grande sensualité et auront un destin que l'on découvre au fur et mesure grâce à de petits indices énigmatiques répétés.



Mais plus largement, ce livre est , me semble t il, une réflexion sur les sources de la création littéraire, la part de vérité dans un récit ainsi que sur la réelle fiabilité de la mémoire dans la restitution d'un souvenir. Projet assez ambitieux; pour un résultat qui ne restera pas marquant dans ma mémoire...



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Le dimanche des mères

Une belle découverte pour moi. J'ai apprécié l'écriture à la fois simple et littéraire. Sans cela je pense que le livre ne m'aurait pas laissé un grand souvenir. L'histoire est simple mais tellement bien écrite que je me suis sentie happée dans l'univers de Jane, dans cette partie de sa vie qui fut tellement importante pour la suite de son existence.
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Le dimanche des mères

Si ce titre ne me tentait pas au départ, je me suis laissée convaincre par plusieurs avis ici et là qui en disaient du bien, notamment de la part de libraires. Bien m'en a pris, puisque j'ai découvert un roman sensible. L'auteur dépeint avec délicatesse une journée fondatrice pour une jeune femme : de domestique, elle deviendra par la suite une auteur reconnue.

Le roman est très court et pourtant il se déploie de manière magistrale : Graham Swift semble, à la manière d'un peintre, passer et repasser sur un événement. Il ajoute des touches de couleurs, des nuances sans jamais lasser. Pas de répétition inutile, au contraire : les ajouts successifs donnent de la profondeur aux différentes scènes roman. Les sentiments et le personnage principal en paraissent d'autant plus réels.
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Le dimanche des mères

L’histoire que nous raconte Graham Swift dans ce roman se déroule en Angleterre, le 30 mars 1924, un dimanche durant lequel la tradition veut que les domestiques de tout le pays soient en congés pour pouvoir rendre visite à leur mère, il est ainsi appelé « Le dimanche des mères ». Jane, une jeune femme de chambre qui travaille pour la famille Niven, est orpheline. Elle hésite donc entre passer la journée au soleil, à lire dans le parc de la maison où elle travaille, ou partir à la découverte de la campagne environnante à vélo, pendant que ses patrons se rendront à un déjeuner avec leurs amis aristocrates. Mais, un appel de Paul Sheringham, fils de très bonne famille avec qui elle entretient une relation charnelle depuis quelques temps, va changer ses plans. A sa demande, elle va finalement se rendre chez lui alors que tous les autres occupants de la maison se sont absentés. Cette journée va être pour eux l’occasion d’apprécier leur probable dernier rendez-vous secret puisque Paul doit épouser quelques jours plus tard la jeune et riche Emma Hobday… elle sera aussi pour Jane un tournant dans sa vie. C’est à travers les souvenirs de Jane, soixante-dix ans plus tard, que Graham Swift nous raconte cette journée unique, entre réalité et fantasme, entre passé et présent.



J’ai beaucoup apprécié le style de Graham Swift, que je ne connaissais absolument pas avant cette lecture, et je l’ai trouvé très habile avec les mots. J’ai également beaucoup apprécié l’atmosphère se dégageant de ce petit, mais intense, roman (seulement 140 pages) ainsi que sa trame narrative plutôt bien construite. Enfin, j’ai beaucoup aimé toute la réflexion qu’il y a dans ce roman à propos de la liberté, de la vie et des mots qui nous permettent de la raconter. C’est un très joli roman hommage à la littérature et à la vie, à la fois épuré et subtil.
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Le dimanche des mères

Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme : celle de Jane jeune domestique dans l'Angleterre des années vingt...mais pas une banale journée de travail, une journée de liberté, une journée décisive pour le reste de sa destinée. Beaucoup de longues et belles critiques de sont succédées dans Babelio, j'ajouterai simplement mon ressenti. Ce roman est tout d'abord pour moi l'occasion de découvrir Graham Swift et l'envie de poursuivre cette découverte. C'est ensuite le plaisir d'avoir savouré un délicieux moment de lecture : la lumineuse et très sensuelle Jane parcourt le manoir abandonné de son amant, puis se promène à bicyclette dans la campagne éclatante au début du printemps. Elle est belle et se sent étrangement libre...La dramatique soirée qui suivra lui donnera les clés de cette future liberté. En bref, un style étincelant, un récit gourmand et pictural....un superbe hommage à la femme et à la littérature !



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Le dimanche des mères

Quand ce roman est sorti, il m'a tout de suite interpellée. Il raconte l'histoire d'une domestique qui, pendant l'entre-deux guerres, a pour amant le fils du châtelain voisin. Une histoire d'amour interdite, donc, sur cadre historique. Tout pour me plaire ! Mais dans ce roman, on ne voit se dérouler sous nos yeux qu'un seul jour de cette relation amoureuse. Une fois par an, en mars, les domestiques anglais se voyaient accorder une journée de congé pour aller visiter leurs parents. La narratrice est orpheline, elle va donc en profiter pour passer cette journée avec son amant, tout en sachant que ce sera certainement le dernier moment de liberté dont elle pourra profiter avec lui, puisqu'il doit se marier deux semaines plus tard. En fait, la narration se situe bien des années plus tard : la narratrice, âgée et ayant une vie bien remplie, revient sur ce moment qui fut un tournant décisif de sa vie. Elle explique son rapport à l'amour et au pouvoir de la classe dirigeante, et surtout, elle évoque sont amour des mots, elle qui a toujours pioché dans la bibliothèque de ses maîtres, et spécifiquement dans les romans d'aventure, qui étaient alors plutôt destinés aux jeunes hommes qu'aux femmes. Cela donne un beau roman, mais surprenant. On est loin de l'épanchement de sentiments qu'on voit dans certains livres romantiques. Ici, on se laisse porter par une écriture très travaillée et assez tendre. Il est difficile de rentrer dedans, mais le charme lointain de ce livre habite pleinement son lecteur.
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Le dimanche des mères

Ce roman conte les amours ancillaires de Jane, jeune bonne pertinente et joyeuse, employée dans une famille de l'aristocratie anglaise.

Le 30 mars 1924, le jour du "dimanche des mères ", chacun abandonne le manoir pour se réunir en famille ou entre amis.

Jane, orpheline, part rejoindre son amant dans un château du voisinage.

Au fil du roman, éclatent la sensualité de la jeune fille, la beauté de l'amour, la liberté d'une journée de campagne.

la lumière à travers les branches, les jonquilles le long des allées printanières, le charme des vieilles demeures éclairent les pages.

GRAHAM SWIFT peint, pour le lecteur enchanté, la chambre encombrée d'un gentilhomme, les superbes bibliothèques des manoirs, la cuisine propre et claire, très "british"

Il décrit, avec subtilité, l'aristocratie déclinante, le drame de la première guerre, l'évolution des classes

sociales.

Ce livre procure un vrai plaisir, un régal, un rayon de soleil dans la grisaille d'un jour sans heure.

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J'aimerais tellement que tu sois là

Voilà un livre fort, passionnant mais aussi bien exigeant à la lecture.

De quoi s'agit il ?

Jack attend à sa fenêtre le retour de son épouse Ellie. Il a un fusil à deux canons chargés. Ellie est partie après une dispute violente le matin même.

Et pendant l'attente, toute l'histoire de ce couple va défiler dans la tête de Jack.

Celle ci commence dans l'Angleterre des éleveurs de bétail. Les deux familles, celle de Jack et celle d'Ellie, vont tout perdre dans l'épidémie de la vache folle. Non seulement des animaux et de l'argent, mais d'une façon ou d'une autre elles éclateront. Seuls nos deux héros et Tom le frère de Jack vont s'en sortir. Tom en s'engageant dans l'armée et Jack et Ellie se verront offrir une seconde chance par un courrier inattendu.

Notre histoire se termine peu après le retour du corps de Tom mort en Irak.

Mais tout cela nous l'apprendrons en suivant les pensée de Jack dans son attente à la fenêtre.

Et cette pensée n'est pas linéaire, elle va elle vient, une chose en rappelant une autre.

Et l'écriture de Graham Swift est dense serrée.

C'est tout cela qui rend la lecture exigeante. Au sens où il faut rester concentré, attentif, pour ne pas se perdre.

Mais c'est aussi un plaisir de lecture, que d'avancer dans ce roman.

Donc allez y cherchez, le en bibliothèque et essayez.
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Le pays des eaux

Le genre de livre dont on a coutume de dire qu'on n'en sort pas intact. On a l'impression d'être imprégné de cette eau vaseuse qui coule entre des berges surélevées, canalisée avec opiniâtreté au long des siècles après l'assèchement des marécages, afin de rendre exploitables ces basses terres du Fenland [voir carte plus bas]. Y apparurent alors des champs de blé et d'orge, lequel donna des bières qui jouèrent leur rôle dans les confondantes accointances de deux lignées familiales, au cours d'un siècle marqué par des guerres mondiales.



Le professeur d'histoire Tom Crick, dont la famille et ses contemporaines du pays des Fens, ont connu bien des infortunes, préfère raconter à sa classe ces histoires-là – les élèves (et le lecteur peut-être) les trouveront diablement envoûtantes, car ce monotone nulle-part, qui s'étend jusqu'à l'horizon, se prête à l'imaginaire et au surnaturel –, plutôt que suivre le programme officiel où il s'agit de Révolution Française, de guerre de tranchées hérissées de barbelés ou d'oiseaux d'acier, chargés de feu, décollant vers le continent.

Non, au grand dam de son principal de collège, l'histoire, la Grande, Tom la remise dans les marges :



"Ah, mes enfants, [...] Considérez que l'étude de l'histoire est l'opposé même, est le contraire même, de l'action de la faire. Considérez votre professeur d'histoire à l'âge de dix-sept ans, qui, alors que la lutte pour l'Europe atteint son point culminant de folie, alors que nous faisons une percée en France et que les Russes foncent sur Berlin, n'accorde que peu d'attention à ces grands Événements (des événements de nature locale, mais néanmoins dévastatrice ayant éclipsé à ses yeux leur importance) et se plonge lui-même, à la place, dans un travail de recherche d'un genre obscur et obsessionnel : les progrès de l'assèchement des terres (et du brassage de la bière) dans les Fens orientaux, [...], ... l'histoire, recueillie aussi bien de la mémoire vivante que des archives, tant publiques qu'on ne peut plus privées, des familles Crick et Atkinson."



Parmi ces deux lignées, les uns riches de leur réussite pour assécher les sols et produire de la bière, les autres oeuvrant aux entreprises ingénieuses des premiers, augurent une oeuvre romanesque profuse : le prestige de hardis et efficaces entrepreneurs, de timides puis charnelles amours adolescentes, Sarah, figée à vie dans un fauteuil par une gifle de son mari, et dont la rumeur vit maintes fois le spectre, un enfant volé sur ordre divin, une faiseuse d'ange un peu sorcière, un inceste, un garçon à tête de patate et au sexe surdimensionné, une anguille vivante dans une culotte, un noyé – meurtre ou accident ? –, un coffret sous clé avec des bouteilles d'une bière spéciale et un testament en guise d'aveu. Et fatalement des crues, où tout est à refaire.

Beaucoup d'épreuves et d'efforts, ici et maintenant, et c'est en cela, pour le vieux prof Cricky, que le bruit de la Grande Histoire paraît lointain, inapproprié, oserait-on écrire.



Je crois que ce qui fait la qualité de cette fiction est la manière dont Graham Swift l'a structurée, alternant adroitement les fils du récit, de sorte que la trame semble s'écouler telle une eau fangeuse dont il faut canaliser les ramifications fantasques. S'y côtoient des identités nébuleuses, dans une atmosphère qui tient du conte de fée, noir comme il se doit, avec des personnages féminins extrêmement bien cernés : Sarah Atkinson est belle, d'une beauté d'actrice, source de rumeurs – on l'a vu – après son "accident" ; Helen Atkinson, mère de Tom Crick, fait trébucher un défilé de soldats ; Mary Metcalf, seize ans, trop curieuse des garçons, tente de perdre un embryon en sautant de haut, jambes écartées, encore et encore.

Et les hommes, direz-vous ? Ils n'ont pas – avis masculin – cette prestesse de crever la page, si l'on excepte l'attachant professeur, l'époux de Mary, qui détourne ses leçons d'histoire pour en raconter une autre.

[...]

Ce roman anglais fut considéré ("Le Monde") dans les années 1985 comme un des meilleurs de la littérature contemporaine. Je pense qu'il peut toujours, à mes yeux certainement, ambitionner ces étoiles. Publié en 1983 (2001 en Folio), on ne le trouve pas aisément d'occasion, mais merci aux bibliothèques (avec quelques réserves toutefois, il nest pas partout).

[...]

(Compte rendu complet sur le site "Marque-Pages")


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Le grand jeu

L'histoire se déroule en 1959 sur la plage de Brighton et le Palace Pier, une jetée sur laquelle est installée une fête foraine et divers petits stands.



Ronnie et Jack se rencontrent pendant leur service militaire. Ils ont tous les deux une enfance compliquée. Pendant la Seconde Guerre Mondiale Ronnie, comme beaucoup d'enfants londoniens, a été envoyé dans une famille à la campagne - en l'occurrence Oxford - où il a été élevé par un couple très prévenant. Le mari lui a même appris quelques tour de magie.



Jack chante et danse et il présente un spectacle de music hall au Palace Pier de Brighton. Il propose alors à son copain Ronnie d'y participer avec un numéro de magie. Mais il lui faudra trouver un assistant. Ce sera Evie, une jeune assistante, ancienne danseuse de revue. Ils seront Pablo et Eve et leur numéro fera rapidement la tête d'affiche. Ronnie et Evie sont fiancés, mais Jack est tombé amoureux de la jeune femme. A la fin de la saison, Pablo le magnifique va offrir un ultime spectacle époustouflant avant de disparaître, laissant Jack et Evie désemparés.



J'ai eu un peu de mal à m'attacher aux personnages, même si le récit de l'enfance de chacun est intéressant. Ils ont chacun un passé compliqué, des parents absents, des relations difficiles avec leur mère. Les difficultés des classes populaires d'après-guerre sont également présentes.
Lien : http://dviolante5.canalblog...
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De l'Angleterre et des Anglais

J’ai eu un coup de cœur incroyable pour 𝑳𝒆 𝒅𝒊𝒎𝒂𝒏𝒄𝒉𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒎è𝒓𝒆𝒔. J’étais impatiente de savoir si l’effet waouh serait le même… Moins.. car c’est un exercice différent que la nouvelle ! Mais j’y ai retrouvé la description d’un instant où tout capote, où tout peut arriver.

Avec ce recueil de 25 nouvelles, nous plongeons dans l’intimité la plus intense de personnes de conditions, d’époque, de milieux, de métiers, d’âge différents. Chaque personnage nous fait ressentir ses moindres envies, désirs, peines, drames intimes… des moments de vie presque banaux où le héros se demande ce qui va arriver, ce qu’il a fait, va faire… J’étais dans leur tête, vécu l’instant, faisais turbiner leurs neurones… Il est question de vie, amour, mort, désir, maladie, famille, chagrin, solitude, amitié, enfance….

Certaines m’ont plus émue que d’autres…

L’écriture est belle, l’ironie et l’humour anglais pointent toujours.. L’auteur est parvenu malgré la brièveté de la nouvelle à dépendre la psychologie du personnage à merveille, à les croquer en quelques pages.



La plupart n’ont pas vraiment de chute ce qui peut laisser le lecteur un peu en attente.



Une préférée ? Oh je n’ai jamais su choisir.. alors deux des plus poignantes ? «𝑭𝒖𝒔𝒊𝒍𝒍𝒊 » et « 𝐣𝐞 𝐯𝐢𝐬 𝐬𝐞𝐮𝐥 » et… ah vous avez dit deux ? dommage… Lisez ce recueil. Un conseil ? Commencez par la fin ? J’ai eu l’impression qu’elles étaient meilleures encore au fur et mesure de la lecture. Very british.




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