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Citations de Grégory Nicolas (47)


Les lettres ,c est ce qui faisait tenir les marins. Certains prétendaient que les feuilles et les crayons étaient plus précieux que l'eau douce à bord des canots .
Les lettres ,c'est ce qui faisait tenir celles qui attendaient le retour des marins.Sûr que c'était plus précieux que l'eau douce.
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Les lettres, c'est ce qui faisait tenir les marins. Certains prétendaient que les feuilles et les crayons étaient plus précieux que l'eau douce à bord des canots.
Les lettres, c'est ce qui faisait tenir celles qui attendaient le retour des marins. Sûr que c'était plus précieux que l'eau douce.
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Et pourtant il y a toujours eu comme de la mélancolie dans son regard, celle de l'enfance perdue, et on n'y peut rien, comme quand la ligne casse. On ne rattrape pas le poisson qui s'en va à l'hameçon dans la gueule, c'est comme ça. Il a essayé de le cacher pendant longtemps. Nous n'étions dupes de rien avec les frères, mais on n'en parlait pas, ni entre nous ni avec lui.
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Et papi nous a confié qu'il était super copain avec Buzz Aldrin, l'un des trois astronautes de la mission. Ils avaient été dans la même équipe de badminton quand papi était plus jeune. Même qu'une fois papi avait donné un coup de raquette si puissant que le volant s'était envolé jusqu'à ce qu'on ne le voie plus et Buzz, admiratif, avait dit que le volant était parti "vers l'in-fini et au-delà". C'est à cause de cette partie de badminton que la phrase est devenue célèbre par la suite.
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-Ah, la sacrée Jeanne ! Je la connaissais super bien, a dit papi. Car nous étions à côté en classe, en CE2. Je me souviens qu'elle me répétait tout le temps : "Arrête de me parler, arrête de me parler, arrête de me parler", alors que je ne lui parlais pas du tout, moi ! Elle était un peu spéciale, la Jeanne d'Arc, il faut bien l'admettre. Après le CE2, j'ai déménagé et on s'est perdus de vue.
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Perrine a les yeux dans le vague. Perrine a les doigts dans le poisson. Perrine pense au moment où le salaud est devenu ce qu'il est. Pour en être arrivé là, il a dû commencer tôt. Perrine ne croit pas qu'il soit né mauvais. Elle a trop d'affection pour les bébés. Une fois, quelqu'un a cru malin de lui demander si elle aurait assassiner Hitler à la naissance. Elle avait répondu du tac au tac, comme une évidence, que non elle aurait été gentille avec lui. Elle l'aurait élevé bien comme il faut.
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En fait, c'est ultra-méga-giga simple : pour résumer, la France était divisée en trois équipes (on dit en trois "ordres").
L'équipe des bleus s'appelait "la noblesse". Dans cette équipe il y avait les comtes et les comtesses [...]
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Ah, la sacrée Jeanne ! Je la connaissais super bien, a dit papi. Car nous étions à côté en classe, en CE2. Je me souviens qu'elle me répétait tout le temps : "Arrête de me parler, arrête de me parler, arrête de me parler", alors que je ne lui parlais pas du tout, moi ! Elle était un peu spéciale, la Jeanne d'Arc, il faut bien l'admettre. Après le CE2, j'ai déménagé et on s'est perdus de vue.
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La première fois que papi s'est rendu à Versailles, c'était à l'invitation de Louis XIV qui organisait une soirée pyjama.
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je regardais les mains d'Yvik en essayant de retrouver celles de notre père. Mais elles étaient différentes. Yvik avait les mains d'un très vieux monsieur, la peau était fine sur les tendons épais et les doigts tout tordus. Mais c'était de belles mains tout de même. De celles qui racontent une vie.
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La mer, avant Brest, notre père ne la connaissait pas, car il était enfant de cette partie de la Bretagne, au centre, que l'on nomme l'Argoat, "le pays des arbres". Jusqu'à son service, ça lui allait bien. L'Armor, "le pays de la mer", la houle et le bruit des galets qui se cognent, il n'en savait rien, ou alors il savait comme on sait le Far West...
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Notre père, dans une petite rue dont j'ai oublié le nom, mais ce n'était pas loin de la rue de Siam, nous avait fait remarquer le ciel si bas, si particulier et si beau de Brest et la façon qu'il a de se perdre à la surface de l'eau grise de la rade. C'est comme si le ciel et la mer se confondaient. Comme si l'un et l'autre s'étiraient ainsi que le fonts les gros chats, rie que pour se coucher.
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En l’appelant mon naufrageur, Benoit Notre Dame a désenchanté mon monde. Il a transformé mon père en croque-mitaine. Je ne voulais pas être le fils du croque-mitaine. Je ne voulais pas être le fils du naufrageur. Je voulais être le fils du pêcheur.
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J’avais neuf ou dix ans puisque je me souviens que j’écoutais en boucle « mangez moi ! mangez moi ! » de Billy Ze Kick et que je portais souvent un jogging à pressions Adidas noir et gris du plus bel effet. C’est de cette époque que date la fin de mes rêves, la mort du bon goût et mon entrée dans l’âge adulte.
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La vie est faite de rencontres. Bonnes ou mauvaises, elles nous guident, influencent nos choix et la direction que l'on veut donner à nos projets.
Lorsqu'une rencontre est plus intense, plus intime et plus sincère que les autres, alors une relation d'amitié s'installe. Une relation bienfaisante.
Clément Chevrier & Romain Bardet (préface).
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Dans le premier couplet , Souchon chante : " Tu la voyais grande et c'est une toute petite vie..." Je n'avais jamais rêvé d'une grande vie. Mais je ne l'imaginais pas devenir si petite tout de même. Je n'ai jamais eu d'ambitions démesurées .
Je n'ai jamais vraiment eu de rêve quand j'étais gamin , à part celui peut-être de devenir champion olympique, et encore. Je n'ai rien contre le tapioca et les salsifis. Seulement, dans mon corps rabougri , je me sentais comme dans la chanson : j'étais un espadon dans une baignoire. Si vous comprenez ça , vous avez tout compris.
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Papi s'est redressé d'un coup, avec le bidon bien en avant, et il s'est adressé à moi le plus sérieusement du monde :
- Mais tu sais que j'étais un chevalier, moi !
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Alors papi m'a confié qui est l'homme qui se cachait derrière le masque de fer. Jamais vous me croirez... Seulement, j'ai promis de ne pas le répéter.
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À l’été 1997, Jean-Baptiste et Thibault furent pris d’une « fièvre cabanistique ». Ils se mirent à construire des cabanes à toute heure et en tout lieu. Sans raison précise. C’était une sorte de compulsion de la cabane. Tels deux petits castors, ou deux petits ragondins, plus communs en Bretagne, ils construisaient et construisaient encore. Thibault et Jean-Baptiste devinrent deux experts reconnus de la cabane. Plus tard, Thibault finit même par élaborer une troublante théorie de « la cabane en milieu rural ».
Son expérience et ses différentes recherches en la matière l’avaient amené à en établir une typologie relativement précise. Il concluait que l’on pouvait classer les cabanes en deux grandes catégories. La première comprenant les cabanes perchées dans les arbres avec un plancher, celles ne prenant pas l’eau, celles avec une porte à gonds, celles couvertes par des ardoises et autres tuiles, celles peintes, celles ne s’écroulant pas après une saison, celles dans lesquelles les mamans se rendent parfois pour chercher leur enfant. Toutes ces cabanes et leurs variantes sont construites par les papas.
La seconde catégorie est celle que nous nommerons « cabane réalisée par un enfant ». Cette catégorie inclut les cabanes construites essentiellement avec des morceaux de carton et des branches, parfois des planches de récupération comportant des clous rouillés. Quand on y entre, on n’y voit rien, on se pique le dos. On y a le cul humide dès que l’on s’y assoit. Très vite, on doit admettre que dans une « cabane réalisée par un enfant », on s’ennuie. Jamais une maman ne se rend dans ce genre de cabane.
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En même temps que Jean-Baptiste découvrait la victoire, il touchait aux limites de la souffrance.
Cette souffrance qu’aucun cycliste n’ignore.
C’est, sous une socquette blanche, la voûte plantaire qui se transforme en un véritable fer à cheval. L’ensemble du pied qui se rigidifie, jusqu’à ce que la jointure avec les orteils se paralyse. Les pieds qui s’endolorissent et des fourmillements interminables qui apparaissent.
Ce sont les mollets. Ces muscles fins et longs, qui, quand ils se contractent, quand ils durcissent et finissent figés par une crampe, sont pareils au tranchant d’une feuille de papier. Ce tranchant qui coupe sur quelques millimètres le bout d’un doigt. Ce sont les genoux qui subissent une pression telle, que les tendinites s’accumulent. Mais la douleur la plus vive, c’est lorsque, dans un sprint, le genou frappe le bas du guidon. La douleur est sourde, interminable, elle se diffuse dans toute la jambe. Et si un coureur y va fort, vraiment fort, ce peut être la fracture pure et simple de la rotule.
Ce sont les cuisses. La locomotive du coureur. C’est là que le maximum de puissance est développé. Après trois ou quatre heures, elles sont tellement dures que la douleur remonte jusqu’aux fessiers. Les quadriceps se tétanisent. On a vu, un jour, un gamin de 14 ou 15 ans tomber, dévasté par la douleur. Sa chute a été si violente qu’il s’est brûlé entièrement le côté droit. Quand on l’a relevé, on s’est aperçu qu’une fine tige de fer qui devait traîner sur la route lui avait traversé l’arrière de la cuisse.
C’est la selle qui broie les testicules.
C’est le dos qui n’en finit pas de faire souffrir, tant la position est inconfortable. Et pourtant, c’est encore de lui dont on se sert pour sauter sur la ligne, dans un dernier coup de rein, le gars devant soi.
Ce sont les bras. À pleine vitesse, dans une descente, le sort du cycliste relève de leur seule capacité à résister à la douleur. Ce sont les bras qui dirigent et donnent la fluidité aux mouvements. La tension s’y accumule. Parfois, dans une descente rapide, où les coudes doivent former un parfait angle droit, où les biceps et les triceps sont envahis par les secousses issues de la route, vient l’idée de se laisser tomber…
Ce sont les poumons qui s’assèchent et brûlent la poitrine, comme si une brosse métallique grattait l’intérieur du thorax.
C’est le visage, glacé par le froid, qui gratte le sol à la suite d’une chute.
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