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Critiques de Hakan Günday (81)
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D'un extrême l'autre

Un roman que je n’ai pas lâché, c'est un livre qui parle de la souffrance, de l'injustice, d'enfermement, de rejet, tout ce qui peut conduire à l'extrémisme mais aussi de la volonté d'aller au delà.

Il y a beaucoup de nuances dans l’écriture et d'émotion mais aussi trop d’excès parfois.
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D'un extrême l'autre

Deux personnages : Derdâ et Derda, une fille turque de onze ans vendue en mariage et un garçon, du même âge environ, qui vivote pour s’en sortir et choisi comme salut la loyauté à un écrivain décédé. Ce sont deux récits qui se suivent et dont les événements et les personnages s’entremêlent.

L’auteur nous offre deux réalités de la jeunesse turque, deux parmi des milliers. Elles sont dures, ces réalités, assez extrêmes comme peut l’annoncer le titre et elles sont portées par le besoin de vengeance et la soif d’espoir, une stratégie de survie qui est celle des deux personnages. L’atmosphère est habilement rendue, on est complètement immergé dans l’histoire. Le seul inconvénient (et encore) viendrait de trop nombreuses coïncidences qui deviennent irréalistes et fort faciles à la longue.

Quel curieux roman que celui-ci. Grave et réaliste, on sent une pointe d’invraisemblance qui ne nuit nécessairement pas à son charme. J’ai aimé son écriture, sa violence et l’amour pour la littérature qu’il distille ici et là.

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D'un extrême l'autre

Ce roman mérite tous les qualificatifs. Insoutenable, magnifique, désespéré, romantique, implacable… C’est un formidable conte, comme on en lit peu. L’écrivain Turc Hakan Günday, qualifié d’enfant terrible de la littérature turque contemporaine, n’est pas seulement terrible. Il est aussi extrêmement doué. Son roman est d’abord un hommage appuyé à Oguz Atay, pionnier disparu du roman moderne en Turquie. C’est aussi une prodigieuse histoire d’amour, de violence et de rédemption.

Derdâ, fille d’une mère misérable, est vendue et mariée de force à onze ans à un islamiste borné, dont le père a fait fortune à Londres dans l’immobilier. Son parcours croise à Istambul, le jour de son transfert pour Londres, celui de Derda, jeune garçon de son âge, qui survit en nettoyant les tombes d’un cimetière. Dès lors, ces deux innocentes victimes de ce que l’humain recèle de pire, vont suivre séparément leurs destins douloureux, dans un monde de cupidité et de cruauté, où tout sens moral semble avoir disparu. Derdâ et Derda, de Londres à Istambul, parviendront-ils à échapper aux prisons auxquelles leurs origines les condamnent ? Hakan Gunday, qui manie avec une égale jubilation la dérision, la poésie et l’humour, entraîne avec une grande virtuosité son lecteur dans la noirceur de son intrigue. D’une beauté vénéneuse et inoubliable.

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D'un extrême l'autre

J'ai lu avec beaucoup de jubilation ce livre assez épais. L'auteur raconte comment deux personnes vont se rencontrer et vont s'aimer. Derda et Derdà, deux écorchés vifs, deux vies qui auraient pu très mal tournées. Le destin est le 3e larron qui remet tout en place et fait des miracles. La fille turque, achetée très jeune par un homme âgé qui la méprise et la bat. Elle ne trouve de réconfort que dans une solitude forcée, que dans des actions destructrices et violentes d'automasochisme avec son voisin anglais. Son mari assassiné, la vie ne sera pas rose. Elle passera par des moments très durs mais elle rencontrera Anne qui la sauvera. Le garçon, lui aussi seul, il affronte la dure réalité de la vie et de la mort avec le décès de sa mère. Il fera, à son tour la rencontre d'un écrivain qui lui fera entrevoir l'espoir. Par des suites d'événements heureux et malheureux, Derda et Derdà feront chemin ensemble et heureux, enfin.



Par son style fluide et direct, l'auteur a su faire passer l'émotion et une certaine tendresse dans cette réalité inhumaine.

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Encore

Une plongée dans les trafics de réfugiés. Un livre cruel de l’écrivain turc Hakan Günday, dans la lignée de Céline.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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Encore

L'essence de l'homme est-elle vile et sale ?

Dans l'existence de Gaza, les vies humaines sont pareilles à des coquilles vides qui se recroquevillent pathétiquement sur leur propre survie. Les crispations désespérées des migrants qu'il capture avec son bourreau de père renvoient au jeune homme l'image de sa nature profonde : celle d'une âme monstrueuse, condamnée au désespoir et à l’échec. Traumatisé par une enfance volée et une virée dans les abîmes cadavériques, Gaza déambule de page en page comme un mort-né, traînant sa pensée de frustrations bouillonnantes en mutismes maladifs.



L'encre d'Hakan Gunday est épaisse. Ses mots sont autant de rasoirs qui tranchent les non-dits d'une société turque piégée et grise. Pourtant, la poésie effleure à chaque paragraphe. Elle nous rappelle que le combat intérieur que livre Gaza à ce démon vicieux et sadique est aussi inaltérable que beau. Le malaise existentiel qui l’emprisonne dans une aigre solitude le conduit progressivement aux portes de la destruction. Fou, il l'a toujours été peut-être, mais sous ses strates de violences accumulées a couvé un désir viscéral de vivre, de se libérer, d'aimer. C'est cette incapacité à aimer son prochain qui mène Gaza dans l'addiction (sulfate de morphine, mon ami) et la recherche perpétuelle de la destruction humaine, dont la pratique collective du lynchage représentera le décevant aboutissement. Bien que prisonnier de lui-même, Gaza se fuit constamment. Sa lâcheté est la conséquence de ses remords, de son existence jonchée de pertes :



" La perte d'une mère inconnue, d'un père, Ahad, qui n'a jamais cru en lui et ne l'a jamais écouté, d'un ami fugueur parti à jamais, d'un jeune afghan, Cuma, tué de ses propres mains et dont l'origami de grenouille hante sa conscience, d'une jeune femme violée jusqu'à l'âme, etc."



Dès le départ, on sent que la détresse de ce personnage incroyablement bien tissé ne trouvera de salut que dans la mort. Cette mort qui l'a tant fasciné et effrayé, qu'il a tant provoquée et côtoyée, s’avérera salvatrice. C'est ce que nous révèle la dernière phrase de ce très puissant et dur roman :



" Je considérai le vide grandiose qui s'ouvrait en moi et me relevai."
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Encore

Poignant et actuel.
Lien : http://rss.lapresse.ca/c/336..
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Encore

Encore est un roman qui m’a été recommandé dans le cadre de la réception d’une box mensuelle. Je ne sais pas si je serai allée naturellement vers ce récit mais il est tout à fait atypique, dérangeant et en même temps un brin obsédant, reflet d’une bien cruelle réalité. L’auteur nous entraîne dans une terreur et un acharnement extrêmes et cela n’empêche pas le lecteur de tourner les pages.

Gazâ est un petit garçon turc dont le père est passeur de clandestins. Dès son plus jeune âge il se trouve enrôlé dans ce commerce sordide et causera malencontreusement la mort d’un homme. Alors commence à grandir en lui une haine féroce, une haine apaisée par moment par une petite grenouille en papier que lui avait donné le clandestin, une haine rythmée par le mot « Encore » comme une rengaine glaçante.

Je ne saurai vous dire si je vous conseillerai ou non de le lire. Ce que je peux en dire c’est que l’auteur a un grand talent stylistique et une plume cynique que viennent adoucir des métaphores brillantes, relevant avec affront la dureté du récit. J’ai été à la fois captivée, bouleversée et choquée par ma lecture, tant le sujet est brutal. L’atmosphère oppressante subie dans l’entrepôt sous terre par les clandestins se retrouve avec justesse dans la tête et les pensées de Gazâ, emportant le lecteur dans une noirceur absolument étouffante. Malheureusement, certains enchaînements dans la vie du jeune garçon manquent peut-être parfois de cohérence et je n’ai pas toujours bien saisi où l’auteur voulait m’emmener. Certaines scènes frôlent juste le cauchemar. La folie de Gazâ entraîne le lecteur dans des méandres obscurs, à contre-pied de la réalité. Je crois que je me serais bien passée de la dernière page – dans la version poche – mais ce n’est là que mon ressenti, peut-être était-ce inéluctable. Voilà en quelques mots mon retour sur ce roman déroutant qui a reçu le prix Médicis du livre étranger. Je vous laisse seul juge de savoir si vous souhaitez ou non tenter l’expérience… !
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Encore

Gaza, à 10 ans, seconde son père, passeur clandestin. Il s'agit de maintenir en vie le plus de "marchandises" possibles avant que le commanditaire n'ordonne leur départ pour embarquer vers la Grèce. "Si mon père n'avait pas été un assassin, je ne serais pas né" scande le récit. Dans des scènes très réalistes, on voit l'enfant obéir, s'endurcir et se transformer lui-même en monstre. Le romancier nous fait vivre dans la tête du garçon tous ses débordements, ses violences , celles qu'il a subies et celles qu'il inflige aux autres, sa sortie de l'enfer, son éducation et enfin sa folie qui le ramène au point de départ.

Ce roman illustre parfaitement la force du mal, les ressorts utilisés pour manipuler autrui, le comportement des hommes en groupes.

Il est en plus tristement d'actualité.
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Encore

S'il les descriptions de viols et d' actes nécrophiles vous dérangent, vous serez mieux de ne pas lire "Encore" qui est un roman plus ambitieux que réussi. Il faut reconnaitre que la tentation est grande car le sujet (en l'occurrence l'immigration clandestine en provenance de la Turquie) est très actuel. Cependant, Günday choque beaucoup et met très peu de lumière sur le phénomène.



Comme roman turque, "Encore" est très francais. On y voit les influences de Céline ("Voyage au bout de la nuit"), de Cendrars ("Moravagine") et de Balzac ("La peau de chagrin") mais surtout "Encore" ressemble aux "Bienveillants" de Jonathon Littel et à "La mort est mon métier" de Robert Merle.



Les protagonistes de Littel et de Merle sont des dirigeants dans le réseau de camps d'extermination Nazis de la deuxième grande guerre. Gazâ , le héros de Günday, est un passeurs d'immigrants clandestins qui quittent l'Asie dans le but de s'installer en Europe. Le problème est que Littel et Merle semblent avoir fait beaucoup plus de recherches. Parmi d'autres choses, ils ont bien étudié les entrevues faites par les psychiatres du procès de Nuremberg. Dans "Encore" par contre il n'y a rien qui indique que Günday ait fait des grandes recherches sur l'immigration clandestine. Sa version des faits s'accorde très bien avec les reportages télévisées mais elle n'apprend rien de nouveau au lecteur.



À mi-chemin Günday abandonne totalement le réalisme pour se lancer dans une allégorie et son roman dérape. Gazâ se fait submerger par une pluie de cadavres et craque psychologiquement. On le sort de la pile de cadavres et on le met dans un hôpital psychiatrique où il devient toxicomane. Ensuite il commence des études mais il ne peut pas les compléter. Pour se guérir il décide de remonter la piste des immigrants clandestins. À la fin du roman, Gazâ se trouve dans un petit village en Afghanistan face à face avec un adolescent armé d'un Kalachnikov.
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Encore

fort glauque mais mais sans doute aussi une lecture nécessaire compte tenu de l'actualité!
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Encore

Cela aurait pu être un très grand livre certaines parties sont excellentes mais cela traîne en longueur et certaines parties du livre sont de décevantes avec une intrigue qui s égare totalement (comportement du psychiatre)

En fait toute la seconde partie est pénible à lire pour ses longueurs et la première est très dure dans son contenu

C est avec soulagement que j ai pu reposer ce livre

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Encore

Encore fait parti des livres dont on ne sait pas si on a aimé ou pas. Explication...tiraillée entre fascination et répulsion, ce roman traite tout d'abord d'un sujet grave: le trafic d'être humain. D'autant plus actuel, il expose le passage des clandestins vers des destinations européennes. Ce qui rend le roman atypique n'est pas tant le thème mais le regard interne du protagoniste principal: il n'ai pas clandestin mais tortionnaire. Et au commencement ce tortionnaire à 9 ans. Il faut alors s'accrocher car il est juste impensable qu'un enfant soit confronté au quotidien à autant d'ignominies. Il est juste inacceptable que sa personnalité et sa jeunesse se soit forgé dans un monde aussi cruel et insensible. Mais il est surtout insupportable de penser qu'un enfant soit un bourreau.



En Turquie au bord de la mer Egée, à 9 ans, Gazâ premier de sa classe aurait pu avoir une vie pleine de rêves et d'espoir. Mais le destin en décide autrement ou plutôt son père car celui-ci, passeur de clandestins, initie son fils au labeur d'une vie et sa triste réalité. Loin de s'apitoyer du sort des malheureux, Gazâ nous explique d'un regard dépourvu de sentiments son rôle au sein de cette industrie. Mais un jour en causant la mort de Cuma, un Afghan, sa conscience se fissure pour le rattraper toute sa vie jusqu'à le mener à la folie. Cuma, en lui offrant une grenouille de papier, ne se doutait pas qu'elle serait l'incarnation de sa culpabilité. Un dialogue s'établit entre eux, comme un examen de conscience, à des moments clés de sa vie.



"C'est vrai, je ne les aimais pas. J'avais même parfois du mal à accepter leur existence. Parce qu'ils n'étaient pas seuls dans cette citerne. Ils ne se rendaient eut-être pas compte, mais j'y étais enfermé moi aussi. Ma haine restait en moi, bloquée juste derrière mes lèvres."



En entreposant la marchandise humaine dans un dépôt, Gazâ amenage et expérimente au fil du temps une étude anthropologique sur les groupes qu'il détient jusqu'à leur départ. Sa rationalité justifiée par une nature sombre est pétrifiante. Fataliste et rongé par les circonstances de sa naissance, il lutte pour comprendre et s'absoudre de son comportement. D'ailleurs on peut souligner que le roman commence ainsi: "Si mon père n'avait pas été un assassin, je ne serais pas né..." Dans un second temps, sa vie prend une toute autre tournure après un accident de la route qui le plonge dans l'horreur du confinement. La survie change de camp...



"Si la peur de la mort est le sens de la vie, l'une des façons des se sentir immortel est d'exercer une autorité... Le sujet méritait réflexion et justifiait des expériences."



Rythmé par quatre définitions de techniques de peinture de la Renaissance, comme le Sfumato, qui définissent très bien la nature profonde de ce personnage, le roman marque une vie complexe ou la lumière et l'obscur se côtoient. Déstabilisé par la sincérité et la lucidité du personnage le lecteur est écoeuré mais la force de l'auteur est d'en faire à son tour, un être meurtri . Loin d'un faire un martyre, il impose une réflexion sur la rédemption, la solitude pour réveiller une conscience. A travers des descriptions très dures, l'auteur condamne le lecteur à voir la noirceur humaine avec un style affirmé et sagace. Donc un bon roman qui m'a séduite dans un premier temps puis déstabilisé pour me laisser perplexe. Un thé noir et une tarte à l'orange devrait m'aider à y voir plus clair!




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Encore

Gazâ est un jeune turc qui vit seul avec son père, Ahad. A première vue, c’est un garçon ordinaire. Il va à l’école et a de bonnes notes. Cependant, lorsqu’il n’est pas à l’école, il doit travailler aux côtés de son père. Cela ne pourrait être qu’un détail, qu’un élément qui montre que Gazâ et Ahad ne croulent pas sur l’or. Mais c’est plus que ça, bien plus que ça. Ahad est passeur de clandestin. Il prend en charge des êtres humains qui ont tout quitté dans leur pays par désespoir et qui espèrent trouver une vie meilleure en Europe. Entre deux transports, les migrants sont parqués dans un entrepôt, près de la maison de Gazâ. Très vite, le garçon se voit confier des responsabilités. C’est lui qui doit surveiller la marchandise et s’assurer qu’elle reparte en bonne état. Il doit distribuer – ou plutôt, vendre – l’eau et la nourriture. A seulement neuf ans, il sait qu’il peut exercer un certain pouvoir sur ces gens qui sont, malgré leur âge, plus faibles que lui. Il sait également, par expérience, qu’il a le pouvoir de vie ou de mort… Bien qu’il soit habitué à cette situation, il voit arriver la fin du collège comme un soulagement. Faisant partie des cents meilleurs étudiants de Turquie, il peut prétendre à un bon lycée. Il va enfin pouvoir échapper à cet enfer. Enfin, c’est ce qu’il croyait…



Mon avis sur ce livre est, dans l’ensemble, très positif. Du début à la fin, j’ai été complètement happée par l’histoire de Gazâ, même si au final, je me rends compte que j’ai détesté ce personnage. Il est vrai que si le jeune garçon est aussi odieux, c’est à cause du métier de son père. Cependant, cela ne l’excuse pas pour toutes les horreurs qu’il a commises de son propre chef. A vrai dire, Gazâ m’a vraiment mis mal à l’aise. Son état psychologique est assez désastreux et, puisque c’est lui qui raconte son histoire, nous avons accès aux recoins les plus sombres de sa conscience. Parfois, c’est très dur. Certains passages sont clairement écœurants. Je n’ai pas non plus aimé la façon dont ce personnage évoluait. Attention, je dis que Gazâ est un personnage que j’ai détesté, mais cela ne veut pas dire que j’ai détesté découvrir son histoire. C’est juste que ce personnage me perturbe vraiment et je n’ai pas ressenti la moindre sympathie ni pitié à son égard. En fait, je me rends compte que je ne me suis attachée à aucun personnage, je les ai tous trouvé odieux. A la limite, je pourrais dire que j’ai apprécié Felat et Cuma, deux personnages importants qui brillent par leur absence…



D’ailleurs sur ce point, j’étais un peu déçue. Cuma, ce jeune afghan dont on parle dans le résumé, semble occuper une place prépondérante dans l’histoire. La petite grenouille en papier qu’il donne à Gazâ se retrouve même sur la couverture. Pourtant, en lisant ce livre, je n’ai pas compris pourquoi Cuma était mis autant en avant. D’accord, Gazâ pense à lui, ponctuellement, tout au long du livre, mais de là à en faire un élément central du résumé… Je ne sais pas, je reste perplexe sur ce personnage. A la limite, Rastin m’aurait semblé plus important. Il est plus présent et fait partie d’un grand projet mené par Gazâ. Ce serait plus légitime de le mettre en avant.



En ce qui concerne l’histoire en elle-même, elle m’a captivée. Dès les premières lignes, j’étais très intéressée par le récit de Gazâ. En tant qu’Européens, on ne connait que peu de choses des migrants. On voit au journal leur arrivée en bateau en Grèce, ou leur vie dans les bidonvilles de Calais. C’était donc assez intriguant, et même effrayant de découvrir « l’envers du décor » et toutes les épreuves que ces gens doivent traverser avant d’atteindre leur objectif final. On en apprend plus sur cette micro-économie qu’est le trafic d’êtres humains. C’est vraiment affolant de voir que les personnages en apparence respectables sont souvent les plus abjectes. Puis, à partir de la deuxième partie, nous suivons Gazâ dans sa quête de rédemption et dans sa découverte approfondie de l’espèce humaine (mais je ne vous en dévoilerais pas plus pour ne pas vous spoiler). J’avoue qu’à un moment, je me suis demandé pourquoi il me restait encore 200 pages à lire puisque le « principal problème » était réglé. Au final, cette partie ne m’a pas déçue par son contenu, mais le rythme étant moins soutenu, je l’ai trouvé un peu plus ennuyante. Quant à la toute fin du livre… Je suis extrêmement frustrée! Je ne m’attendais pas du tout à ça et pour être honnête, j’aurais préféré que l’histoire s’arrête quelque pages avant.



Le style de l’auteur m’a bien plu en général. Je n’ai pas eu un coup de coeur pour la plume de Hakan Günday, mais elle n’en est pas moins agréable à lire. Malgré les sujets abordés, qui sont souvent lourds ou dérangeant, le style reste fluide et plutôt simple à lire. En revanche, à certains moments j’ai trouvé quelques longueurs. Tout un paragraphe de périphrases pour décrire une sensation par exemple. C’est le genre de choses que je n’apprécie pas puisque je suis (malgré moi) dépourvue de toute fibre poétique. Quand je vois ce genre de répétitions, ça me fait un peu penser à Kuzco voyez-vous (Oh, right. The poison. The poison for Kuzco, the poison chosen especially to kill Kuzco, Kuzco’s poison. That poison? – Pardonnez mes références). Donc bon, à certains moment, j’avais tendance à vouloir lire en diagonale pour en revenir à l’essentiel.



En bref, lire un roman de ce genre était une expérience inédite pour moi. Je ne le regrette absolument pas, le style de l’auteur étant agréable à lire et l’histoire étant captivante. Les personnages ne m’ont inspirée aucune sympathie mais j’ai trouvé leurs aventures intéressantes. Ce livre est très instructif et nous fait ouvrir les yeux sur cet immondice qu’est le trafic d’êtres humains. En revanche, quelques petits détails comme des descriptions à rallonge m’ont fait passée à côté d’un coup de coeur. Il n’empêche que ce livre est très émouvant et très bien écrit. Je vous encourage à le lire.
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Encore

Un roman coup de poing difficile à lire. Une immersion dans le monde cruel du « transport de migrants clandestins » devenu « un véritable trafic d’esclaves ». Un personnage principal détestable à qui l’on s’oblige, au départ, à donner des excuses par le fait de son très jeune âge et de ses probables influences… jusqu’à ce que l’on se rappelle et se rende compte que, même dans un livre, il ne faut pas se fier aux apparences… Ce héros, je dirais même anti-héros, devient de plus en plus cruel, passant son temps (actions et pensées) dans la violence et son expérimentation.



Une lecture dénonciatrice au cours de laquelle j’ai dû faire de très nombreuses pauses pour me changer les idées.
Lien : https://lecturesgourmandeswe..
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Encore

Il y a quelquefois de ces coïncidences dans nos choix de lecture... Après avoir terminé Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline, j'entreprends celle de Encore d'Hakan Günday sans savoir que l'auteur porte lui-même un culte particulier à ce roman de Céline... Et c'est bien à ce type de monologue qu'on est confronté dans Encore. Un jeune garçon initié très tôt par son père au métier de passeur d'émigrés clandestins en Turquie, à qui on a enlevé l'insouciance de l'enfance, se confie avec sincérité dans ces pages au texte serré. Un récit poignant, cruel et d'une profonde tristesse. Et qui m'a fait repenser à la liste créée par fanfanouche24 Non au malheur... Résiliences. Il faudrait une fois pour toutes considérer qu'en tant qu'adultes, il nous faut protéger l'enfance à tout prix.
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Encore

Une histoire (politique) d’une dureté saisissante, d’un cynisme percutant et d’une lucidité dérangeante (l’écrivain n’épargne personne), absolument nécessaire et qui nous concerne tous. Et nous implique. D’urgence.


Lien : https://www.actualitte.com/a..
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Encore

Oulala, un livre coups de poing…et j’en ai pris plein la figure….trop surement.

Un enfant de 9 ans sous la coupe de son père gère des groupes de clandestins dans l’attente d’un hypothétique passage vers….. »L’Eldorado »….hommage à Laurent Gaudé.

Pendant plusieurs années, il manipulera ces pauvres gens, deviendra tueur, violeur,…

Une réflexion sur la valeur d’une vie, le manque d’humanité des passeurs et le silence des politiques.

Une première partie choc….mais la suite devient le long soliloque d’un enfant rescapé du néant que tout le monde veut sauver mais bloqué par ce qu’il a vécu et par la drogue.

J’ai voulu terminé le livre mais en lecture diagonale.

Je ne regrette pas cette lecture…mais trop long, trop lourd……et quand c’est trop…..

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Encore

Je vois, à l’instant, qu’il a eu le Prix médicis étranger 2015. C’est l’horreur dans toute sa splendeur. Première ligne : Si mon père n’avait pas été un assassin, je ne serai pas né. C’est à 9 ans que Gaza rentre dans le business de son père comme passeur de clandestins. Ils habitent au bord de la mer Egée où ils ont fait construire en sous-sol une cave, où ce qui n’est pas pour eux des êtres humains, sont entreposés de quelques jours à quelques semaines. L’enfant branchera PC et micro reliés à la cave pour faire des expériences de manipulation sur les prisonniers. On trouve chez ce monstre tout ce qu’il y a de plus abject : le mal, l’insensibilité, le viol et puis plus tard l’attirance pour les lynchages. Il fera mourir un homme par oubli. ‘Cette viande sur pied’ qui lui a offert une grenouille en papier où il a dessiné son village. Très doué dans les études, le passé le rattrapera, l’homme à la grenouille également. J’ai failli le lâcher à la scène où il tête un sein parmi les morts. Ce jeune est tellement répugnant qu’il est difficile d’avoir une compassion quant à sa rédemption. Pourquoi daha (encore) ? C’est le seul mot que les migrants connaissent en langue turque pour avoir encore à boire, encore à manger, etc. 4 étoiles pour la belle écriture, la construction et l’intelligence. L’écrivain dénonce un système, ce qui est bien. 1 étoile de moins : ce livre coup de poing est trop dur pour ma sensibilité.
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Encore

Un jeune enfant turc, très doué à l'école subit l'emprise de son père avec qui il travaille comme passeur de clandestins.Destin terrible ou la violence et l'inhumanité sévissent. On s'interroge sur le libre arbitre de l'homme, existe t'il ? Il arrive parfois que l'humain apparaisse dans l'inhumain mais c'est rare !
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