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Citations de Harald Welzer (58)


L'évènement n'est pas ce qui se passe. L'évènement est ce qui peut se raconter. (Allen Feldman)
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[…] une simple question destinée à favoriser la compréhension est presque déjà ressentie par tous les protagonistes comme une remise en cause du récit qui fait autorité sur ces évènements terrifiants [...]
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Manifestement, les liens de loyauté engendrés par le contexte familial ne tolèrent en aucun cas qu'un père ou un grand-père s'avère avoir, quelques décennies plus tôt, tué des êtres humains. […] On relève des "héroïsations cumulatives" par les enfants et les petits-enfants dans vingt-six des quarante familles interrogées, c'est-à-dire dans un peu moins des deux tiers des cas.
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[…] seuls 4,3 % des Allemands de plus de quatorze ans ne savent pas ce que signifie le terme "Auschwitz". Ils sont 73,7 % à considérer que le souvenir d'"Auschwitz", en tant que synonyme des crimes nazis, est important si l'on veut empêcher que "quelque chose comme ça" se reproduise, et parce qu'on le doit aux victimes […].
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contre toute attente, le souvenir de la Shoah n’a pratiquement pas de place dans la mémoire des familles allemandes
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C’est une memoire vivante dont les critères de vérité sont focalisés sur la loyauté collective au groupe et sur l’identité collective
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Paradoxalement, il semble que ce soit justement la réussite de l’information et de l’éducation sur les crimes du passé qui inspire aux enfants et petits-enfants le besoin de donner à leurs parents et leurs grands-parents, au sein de l’univers horrifique du national-socialisme, une place telle qu’aucun éclat de cette atrocité ne rejaillisse sur eux
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ce processus établit la cohésion transgénérationnelle et suprahistorique du groupe s’exprimant à la première personne du pluriel, et, pour produire ce contexte, tous les protagonistes ont besoin de ces petits ou grands arrangements du vécu qui se reproduisent dans notre matériau sous des formes tellement diverses
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De génération en génération, l’image devient plus univoque, « les nazis » se transforment peu à peu en « autres », et la distance de leurs propres aïeux à l’égard des événements survenus sous le « Troisième reich » ne cesse d’augmenter
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le passé des Juifs allemands exterminés apparaît uniquement, dans les familles allemandes non juives, sous forme d’histoire de leur disparition, pas même comme histoire des morts, et encore moins comme une histoire vivante
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l’information sur les crimes nazis et la Shoah a pour effet paradoxal de transformer ses propres parents ou grands-parents en adversaire du régime, en personnes ayant apporté leur secours à des Juifs, voire en résistants explicites
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Quels que soient les responsables de la Shoah, quels qu’aient été les criminels de la guerre d’extermination, du sytème du travail forcé et des camps, une chose semble claire aux yeux de toutes les citoyennes et de tous les citoyens allemands : Grand-Père n’était pas un nazi !
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L’opposition aussi peut faire partie de la société majoritaire. C’est d’ailleurs une règle générale dans les démocraties modernes. Les sociétés modernes ont besoin de sous-cultures critiques : elles ouvrent la voie aux changements, elles canalisent les frustrations, elles modernisent en arrangeant des zones tampons. C’est toujours problématique pour les groupes qui se rebellent de manière non violente contre les rapports existants. La capacité d’adaptation si élastique des sociétés de marché modernes est tout à fait en mesure de les « mainstreamer », c’est ce qui est arrivé au mouvement punk, et c’est ce qui est arrivé au mouvement écologiste. Et il n’y a rien à y opposer, tant que l’on est conscient d’intégrer de cette manière la société normale et qu’on ne la critique pas « de l’extérieur », mais qu’on y contribue. Si, cependant, cette conscience se perd, ou même si elle n’a jamais existé, c’est qu’on se trompe sur soi-même et qu’on croit être « contre », alors qu’en réalité on n’a fait qu’endosser le rôle de l’opposition, et du coup on est même complètement pour. En ce sens, les membres de l’élite fonctionnelle par exemple, qui adoptent un mode de vie exigeant mais sensible à l’écologie, conduisent une hybride, vivent dans une maison passive et votent vert, contribuent bien plus à la satisfaction intérieure de la société que le manager exigeant dans le genre de Jürgen Grossmann ou de Josef Ackerman, qui sont aujourd’hui passés de mode.
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Nul besoin de Gestapo ni de Tchéka : à l’ère de Google et de Facebook, chaque internaute livre délibérément toutes les informations nécessaires sur lui, sans que personne ne l’y force.
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Il se pourrait bien que le totalitarisme d’aujourd’hui se manifeste justement sous les traits de la liberté : pouvoir, à tout instant, avoir et être tout ce que l’on croit vouloir avoir et être. Il n’existe qu’un seul système de régulation qui limite cette liberté : le marché.
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Il ne faut pas nécessairement tout vouloir simplement parce que l’on peut tout avoir.
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Il semble qu'il y ait chez les êtres humains un refus fondamental de passer pour "mauvais", et même le criminel le plus dénué de scrupules paraît tenir plus que tout à être perçu comme "humain" sous tel ou tel angle de sa personnalité et à ne pas être rangé dans les catégories des personnes se faisant horreur à elles-mêmes. Cette observation, banale, n'a pourtant rien de scandaleux dans une perspective psychosociologique partant de l'idée qu'il n'existe pas de vie humaine en dehors des liens sociaux ; de ce fait [...], ç'eût été trop demander à des exécuteurs [...] que de se voir comme les monstres qu'ils paraissent être. (p. 33)
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[...] quand nous nous examinons nous-mêmes, de considérables différences apparaissent parfois entre nos exigences morales et nos actes ; nous sommes capables, selon les situations, d'adopter des façons fort diverses d'interpréter, d'agir et de parler ; nous nous permettons de nous comporter "mal" en le sachant fort bien ; nous manions le mensonge, la contradiction et l'infraction tout aussi bien que la confiance, l'intégrité et la reconnaissance . Et un tel examen a tôt fait de révéler autre chose encore : c'est qu'en passant en revue le patchwork de notre existence morale, à chaque facette qui nous semble un peu douteuse nous tentons aussitôt de faire valoir la raison pour laquelle nous avons agi à l'encontre de ce dont nous étions tout à fait capables et sommes restés en deçà de nos possibilités, la raison pour laquelle nous avons été forcés de mentir, de tromper, de trahir ou de décevoir. Il est étonnant de constater que généralement nous trouvons à tout cela de bonnes raisons, de sorte qu'un comportement ressenti comme fâcheux peut ainsi apparaître a posteriori comme sensé et, du moins à nos propres yeux, comme justifié. Ces raisons sont nécessaires à la satisfaction de nos propres exigences morales, même quand nous y avons "exceptionnellement" manqué. (p. 25-26)
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