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Critiques de Hélène Grimaud (71)
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Variations sauvages

Souvent j'associe intérieurement musique et littérature. Non pas que j'ai besoin de musique pour lire, cela dépend juste du moment, et surtout du lieu. La musique me sert pour m'isoler du reste du monde, afin de pénétrer au mieux dans le livre. Pénétrer quel beau mot, surtout quand le roman est écrit par une femme que je trouve des plus magnifiques. Mais la beauté ne fait pas tout parce qu'en plus, elle sait m'émouvoir avec ses silences et ses notes de musique, un piano aux accents du sud, Aix-en-Provence, la Camargue, le Vercors, les loups. le roman me faisait un poil peur, poil de loup, poil de bison, une touffe d'émotion. Je n'imaginais pas que la femme pouvait être parfaite, m'émouvoir autant par sa crinière brune et par son interprétation de Beethoven que par la mise en scène de sa biographie, mélangeant souvenirs d'enfance, références musicales et passions animales. Les passions bestiales, ça me cause… Une passion physique, même.



Trouble. Non je ne parle pas du fond de mon verre de bière, mais de ce qu'elle peut provoquer en moi sa musique, sa chevelure, son sourire. Ses silences. Ma vie est faite de silence, je les écoute, les intègre, les partage. Ils sont compris ou pas. Comme la musique. Plusieurs niveaux, il faut de la patience, des dièses et des soupirs, de la jouissance, parfum d'une vie, fougue de la jeunesse mais moi je suis vieux, alors à quoi bon, à quoi bon écouter encore de la musique, rester dans le silence, creuser sa tombe, sentir la terre et le parfum des louves qui viennent respirer mon corps en putréfaction dans les steppes du silence, territoire sauvage d'un coeur battant pour des envolées aussi lyriques qu'un vol de grues ou de lagopèdes à queue blanche.



Je suis son parcours, du moins sa jeunesse, ce premier roman relate ses premiers événements, juste avant la consécration, ses doutes et sa détermination. Entre deux réflexions sur sa vie, elle me parle animaux, bestialité des hommes, sauvageons êtres que l'homme qui a toujours massacré le loup pour sa fourrure. Je sens qu'elle les aime ces bêtes à fourrure, envie de me transformer en loup, sentir ses caresses, caresser par sa mélodie, mélodie du coeur, élévation de mon âme, spiritualité d'un majeur en pleine action qui écoute Rachmaninov. J'aime la musique. La musique fait partie de moi, comme les silences. La musique est silence, et inversement. Une meute de loups hurle sous la lune, lune bleue bien évidemment, photo nocturne d'une transcription européenne de nos contes d'enfant. D'ailleurs, le premier disque que j'ai acheté pour mon fils ne serait-il pas Pierre et le Loup. le classique mène donc aux loups. C'est clair, maintenant. le hurlement du loup n'est qu'une longue mélodie du coeur que les plus grands pianistes retranscrivent en y mettant l'âme et le silence. le silence et les loups. le silence des loups.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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Variations sauvages

"Variations sauvages" est une autobiographie.

"Variations".

Hélène Grimaud, née en 1969, parle de sa jeunesse rebelle à Aix. Dès sept ans, c'est une passionnée de musique classique, de piano. Elle veut jouer à 200%... Rachmaninov ... elle rêve de grandes symphonies. Les professeurs de l'école de musique la remarquent. Elle est douée, mais se heurte à chaque étape au mur de sa jeunesse ; alors elle se rebelle : qu'est ce que c'est cette histoire de maturité ? Ne peut-on pas être jeune et mature ? Il y a bien des adultes immatures !

Elle se plie au programme en rechignant, passe les concours, à Aix, à Paris. Elle aime Rachmaninov, Brahms. Plus tard, elle aimera Gould.... Elle gagne le premier prix à 17 ans. Elle est enfin reconnue, et enregistre un CD. Puis quelqu'un la remarque, et sa carrière internationale est lancée.

.

La musique classique, c'est pour "variations", cela remplit les trois quarts du livre. C'est dommage, fan de blues et de rock, je suis insensible à la musique classique. J'admire la performance technique des instrumentistes classiques, mais cela "ne me lève pas les poils".

Je dois ajouter qu'Hélène Grimaud possède un très beau style, profond et juste ! On perçoit qu'elle est atteinte de synesthésie, comme souvent les HPI peuvent l'être. de plus, elle est "habitée", et croit aux esprits. Cela a donc tout pour me plaire ( dommage que le sujet principal soit, au risque de me répéter lourdement, la musique classique !)

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"Sauvages".

Heureusement, pour la deuxième partie du titre, "sauvages", il y a les loups... Et alors là, c'est pour moi le paradis, les amis. Elle en parle avec passion comme Elli H. Radinger, elle les aime aussi avec passion, ... les animaux le sentent, et lui rendent bien, et alors là :

"mon sourire aurait pu éclairer la nuit", comme elle dit !!!

.

Bref, je me suis régalé à lire les quarante pages consacrées aux loups.

Loups qui lui ont permis d'affirmer, au piano, son caractère passionné et sauvage, qui d'après elle, lui donne sa signature.

Loups qui fascinent les chercheurs et les éthologues.

Loups encore, découverts lors d'une installation en Floride ( elle prend d'affection Alawa )... et, grâce à sa ténacité, Hélène Grimaud a pu, malgré les tracasseries administratives, installer le "New York Wolf Centre" au nord de New York : chapeau, l'artiste !

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Retour à Salem

Hambourg, de nos jours. Hélène Grimaud, pianiste célèbre et éthologue ayant créé le centre de préservation des loups de Salem, est amenée à ses promener dans de vieilles ruelles obscures. Elle entre dans une vieille boutique d'antiquaire tenue par une petite fille, dans laquelle se trouve des trésors : le miroir (le vrai !) d'Alice au pays des merveilles, et un vieux manuscrit allemand, qui aurait été écrit par Brahms lui-même, "LE" musicien intime de l'artiste.

La narratrice partage ses doutes quant à la réalité des évènements décrits dans la manuscrit, le manuscrit lui-même, traduit au fil de l'eau par un ami, ce qu'elle sait de la vie de Brahms, notamment ses relations avec le couple Schubert, ses pensées sur sa pratique de la musique, le fameux "instant présent" appris auprès des loups, ses réflexions sur les dégats des hommes sur la planète.



J'avoue ne pas avoir été convaincue par ce Retour à Salem d'Hélène Grimaud, une pianiste connue et reconnue. C'est dommage parce que j'avais l'impression que ce livre avait beaucoup de choses pour me plaire, notamment les sujets abordés. J'ai trouvé l'alternance des histoires (celle actuelle, celle de Brahms), les pensées et réflexions de Grimaud sur l'écologie, les loups, les sorcières... plutôt maladroites, avec des parties qui m'ont plutôt moins que plus intéressée. De même, si j'ai trouvé le mystère autour du magasin d'antiquité bien amené, le contenu était en revanche particulièrement peu original. L'ensemble manquait de rythme, et si au final, j'ai découvert des choses intéressantes autour de Brahms et des Schumann, les répétitions, l'abus jusqu'à écœurement d'utilisation de mots tels que "intuition" et équivalents, et le manque de liant entre les différentes parties m'ont amené à une quasi-indifférence vis-vis de ce livre. Dommage !
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Retour à Salem

Tout d'abord je ne connaissais pas Hélène Grimaud, célèbre pianiste spécialiste de Brahms, mais aussi écrivaine. Son troisième roman « Retour à Salem » est une merveille. Mais comment en faire la critique, tant les thèmes abordés sont touffus et imbriqués. Nous sommes plongés dans le romantisme allemand à plusieurs niveaux. D'abord par le contexte autobiographique de l'auteure, à travers sa fascination de l'oeuvre de Brahms. Lors d'un passage à Hambourg, elle achète un manuscrit qui se révèle être un texte du compositeur publié sous le pseudonyme de Karl Würth. Dans ce texte également autobiographique, le musicien évoque son amour de la nature et ses longues promenades le long de la mer Baltique, notamment sur l'île de Rügen. C'est sur cette île que le peintre Friedrich peindra quelques uns de ces plus beaux paysages. Hélène Grimaud ira bien sûr sur ses traces à la découverte de cette île. Elle nous conviera également à son amour pour la nature et les animaux. Mais également à ses déceptions concernant le sort que l'humain est en train de réserver à cette merveilleuse nature. D'autres fois, en revanche, nous avons le sentiment d'être plongés dans un conte merveilleux où le fantastique nous emporte dans une rêverie où on l'imagine facilement dans les forêts enneigées au milieu de ses loups à Salem. Nombreuses références aux frères Grimm, à Lewis Carol, et au monde de Brahms, avec son amitié pour Schumann et sa femme Clara. C'est toute cette époque que nous fait revivre Hélène Grimaud avec sa passion pour la musique et la nature, qu'elle érige en divinité. C'est en tout point un livre remarquable. Un très grand merci à la personne qui me l'a fait découvrir.
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Variations sauvages



❤️ 📜𝕸𝖔𝖓 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖎📜 ❤️

Variations sauvages est un récit initiatique avant d'être aussi une autobiographie.

Ecrit par Hélène Grimaud une pianiste connue dans le monde entier .

cela aurait pu être un roman ,mais non .

Sa recherche spirituelle, et les péripéties, mêlées aux coïncidences de son existence,

forme un texte, porté à un degré élevé de subtilité, de raffinement, et de pureté.

Hélène Grimaud possède un sens inné de la poésie. et de la métaphore,

Elle a un don d'interpréter sur les mots, et sur les aspects visuel de la vie , des sons ,de la musique que nous lecteurs apercevons dans son récit et recevons dans sa musique .

Dans cette oeuvre , on rencontre des petites phrases parfois triviale, parfois profonde sur le sens de la vie.

Il est en effet question dans cet ouvrage: analyser le sens de la vie pour : soi même, pour la nature ,et pour l'excellence de la création.

Pour soi même ?: elle a des qualités indéniables ,notamment ,le courage et l'obstination d'y arriver !

Quand elle a découvert le piano, à sept ans. « ce fut un éblouissement ». le sentiment que sa vie ne serait plus jamais la même. .Pour la nature ? : Il y a eu plus tard, cette rencontre avec Alawa, une louve croisée en Floride.

Une « reconnaissance », dit-elle qui changera encore une fois le cours de son existence. Pour l'excellence de la création ? c'est avant tout une recherche intérieure profonde du sens de la vie.

Ce sont toutes ces rencontres qu'elle nous explique dans son ouvrage

Comme par exemple ce centre de protection des loups qu'elle a fondé près de New York.

Alawa en a été l'ambassadrice.

Bien sûr ! Les prédateurs de sommet sont essentiels à la santé de nos écosystèmes.

Les sauver signifie donc sauver l'habitat où ils évoluent

et la diversité des espèces situées au-dessous d'eux dans la chaîne alimentaire. C'est ce qu'elle défend profondément .

Tout ces considérations , nous donne ce livre initiatique.

Ce mélange d'amour pour les loups, elle en donne une création musicale magnifique .

Et dans le livre grâce à un habile procédé de construction, c'est a dire écrire des passages autobiographiques alternant avec des considérations mythologiques sur ce prédateur fascinant et .... ( mais ne dévoilons pas la trame ! chutttt!!!!!)



Bien sûr il est beaucoup question de musique, de sa vie au conservatoire, des professeurs contemporains , comme des musiciens d'une autre époque , dans ce livre .



Variations sauvages peut s'avérer précieux pour le mélomane ou le futur musicien professionnel ,mais , ce livre possède, à mon humble avis ,une vocation plus universelle ;

il peut être lu, relu, à plusieurs niveaux et nous éclairer sur notre propre cheminement, du sens de notre vie .

Je vous engage à le lire ,vous ne serez pas déçu , se lisant facilement , sans être fastidieux , c'est une lecture enrichissante pour chacun de nous .
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Variations sauvages

Voilà le livre d'une femme de caractère et d'exception aussi, une musicienne hors pair qui très jeune découvre ce langage subtile et merveilleux, surtout qui va savoir s'imposer pour que la musique devienne son art de vivre. mais ce n'est pas seulement la description de cette découverte et l'ascencion de cette virtuose aux sommets. Non, c'est aussi et en même temps la passion des loups qui naît. Tout le récit est émaillé d'anecdoctes sur les loups et les hommes, en même temps que ce besoin d'être avec cet animal magnifique. La rencontre avec la louve Alawa marquera le début de cette histoire d'amour entre elle et les loups, histoire qui dure et se poursuit.

Une plume alerte, des réflexions puissantes, bref une biographie comme je les aime, prenante, riche...Lisez et écoutez, entre deux mélodies de Brhams ou de Schumann, il y a le chant des loups, le souffle de la vie, et c'est là le message le plus beau, celui qu'on ne devrait jamais oublier.
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Retour à Salem

Se peut-il qu'il y ait autant de talent, autant de passion, autant de souffrance dans un si beau regard? N'est-ce pas d'ailleurs ce qui fait la beauté du regard d'Hélène Grimaud ?



Le talent c'est celui de cette pianiste de génie. Je l'ai découvert en cherchant à faire connaissance avec elle à l'occasion de la lecture de cet ouvrage : Retour à Salem. Je l'ai regardée, et surtout écoutée jouer Brahms. J'avoue sincèrement être tombé sous le charme.



Quant à parler de passion à son sujet, force est d'employer le pluriel. Il faut bien sûr évoquer sa passion pour la musique, mais il y a aussi celle tout aussi forte pour la nature, faune et flore confondues, au premier rang desquels les loups qu'elle évoque comme un symbole. Elle aime les retrouver, les observer au bout du monde, dans un endroit où elle leur préserve un espace de liberté, à Salem aux Etats-Unis.



La souffrance, c'est bien sûr celle qui la submerge au spectacle de cette même nature martyrisée par l'être qui s'est arrogé le monopole de l'intelligence. Hélène Grimaud est une militante écologiste fervente. Son ouvrage est un vibrant plaidoyer pour une planète à l'agonie.



Mais sa souffrance est tout sauf résignée. Elle ne s'exprime pas en jérémiades. Elle s'exprime dans un cri d'indignation, de colère, lancé à la face de l'être obstiné, méprisant et irraisonné, qui est en train de couper la branche sur laquelle il est assis. Retour à Salem est un ouvrage très sombre, voire désespéré : "Je songe à la lame des couteaux qui égorgent, découpent, éviscèrent, aux rivières de sang qui coagulent dans les abattoirs, à notre âme de boucher. Et j'ai envie de pleurer".



Il y a dans cet ouvrage un tiraillement marqué entre ses élans pour une nature enlaidie de jour en jour par l'homme d'un côté et de l'autre la beauté pure, celle de la musique. Car, se prend-t-elle à espérer en citant cette phrase de Dostoïevski, "la beauté sauvera le monde".



Il faut voir et entendre Hélène Grimaud en soliste au piano dans le concerto n°1 pour piano et orchestre de Johannes Brahms pour voir l'énergie, la passion qui se dégagent de sa personne. C'est l'expression d'une sensibilité à fleur de peau qui vit la musique comme l'ultime moyen de faire recouvrer la raison au pourfendeur de la planète. "L'essence de la musique est dans le devenir". Il se dégage de cette artiste une sensualité spirituelle transcendée par ce don qu'elle possède à faire passer des émotions au bout de ses doigts qui courent sur le clavier du piano, tantôt malmené presque martyrisé, tantôt caressé, avec la même alternance que celle des sentiments qui animent cette personne enflammée par son art et sa passion pour la nature.



L'intrigue de l'ouvrage devient accessoire devant le message à faire passer. Johannes Brahms a-t-il relaté sous forme d'un conte fantastique, et sous un pseudonyme, une échappée dans une forêt septentrionale, en quête de révélation. Une confrontation avec une nature dont on imagine qu'elle seule pourrait être l'inspiratrice de toutes ses œuvres et dont il se plaisait à ravir ses amis et admirateurs, le couple Clara et Robert Schumann, dans la relation si particulière qui les réunissait autour de la musique.



Les espèces vivantes désertent notre monde à une cadence emballée. Le silence du chant des oiseaux disparus inondera un jour la planète. Il entraînera alors avec lui le mutisme de l'inspiration. Car Hélène Grimaud nous le clame, c'est la nature qui inspire l'homme dans ses plus belles créations, au rang desquelles la musique a la meilleure place. Faudra-t-il un jour le dire à l’imparfait ?



Retour à Salem est un ouvrage difficile à lire si l'on considère que la vérité est difficile à entendre.

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Retour à Salem

Une biographie de Brahms ?

Un reportage sur la grippe aviaire ?

Une réhabilitation des sorcières de Salem ?

Une ode aux loups ?

Un pamphlet sur l’écologie ?



Qu’a voulu faire exactement Hélène Grimaud ?

Mêlant des passages autobiographiques et des annotations musicales à une sorte de conte philosophique reprenant les sujets ci-dessus questionnés, en résulte ce roman dédié à Brahmes et à l’écologie.

Je ne sais pas trop ce qu’elle a voulu faire, mais une chose est sûre, elle en a fait trop, elle a tout mélangé, et je n’y ai pas été sensible du tout. J’ai même lu de nombreuses pages en diagonale.

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Retour à Salem

Pourquoi essayer d écrire un commentaire, une critique si tout est dit dans le résumé de l auteur?

Ce résumé en dit long sur ce livre ainsi que mes citations je pense.

Si vous avez aimé Variation Sauvage, vous allez adorer celui-ci.

Le Figaro Magazine, écrit : ce roman vertigineux et magnifique oscille entre autobiographie, journal intime et conte fantastique. Et c est exactement ce qu il est.
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Variations sauvages

Hélène Grimaud, est pianiste concertiste ; même si vous n’êtes pas familier de l’univers de la musique classique, vous avez peut-être entendu parler d’elle car, ainsi qu’elle-même le dit, sa blondeur photogénique ainsi que sa passion pour les loups lui ont valu une exposition médiatique que son talent aurait pu justifier à lui seul. Avec Variations sauvages, elle nous propose nettement plus que quelques réponses à une interview formatée. Le récit alterne entre paragraphes autobiographiques et paragraphes a priori moins intimes, traitant tantôt d’épisodes historiques– la place congrue que les femmes y ont, notamment, tantôt de réflexions autour du rôle d’interprète et surtout d’éthologie. J’avoue que ces derniers ne sont pas ceux qui m’ont le plus intéressée.

Par contre, elle m’a paru très pertinente dans sa façon de transmettre au lecteur le vécu ainsi que le ressenti d’un interprète… avec elle, j’ai pu appréhender autrement la musique, en percevoir une dimension plus large, moi qui suis habituellement confinée à celle de simple spectateur

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Retour à Salem

Aimez-vous Brahms ?



Un livre de Françoise Sagan, avec ce triangle amoureux, qui a fait l'objet d'une adaptation ciné avec le film Anatole Litvak et un trio d'interprètes mythiques.



En ce qui me concerne j'ai un relationnel particulier avec Brahms. Ce n'est pas mon compositeur de musique dite « classique » préféré mais dans mes vertes années alors que mes goûts musicaux avaient été formatés par la contreculture pop rock, dans une bibliothèque-discothèque j'avais emprunté par curiosité le concerto pour piano n°1 de Brahms avec Brendel au clavier, un choc immense et le début d'une fièvre de découverte.



Pas nécessaire naturellement d'avoir écouté l'intégrale pour apprécier ce livre de la pianiste star mais dans ce livre Hélène Grimaud exprime la sensibilité, la passion qui la lient au compositeur et en particulier l'affectif avec ce concerto n°1 ; difficile de ne pas entendre des notes sympathiques, en mode pianissimo.



Mais le livre commence avec le concerto pour piano n°2, celui avec son fameux tube, le second mouvement ; pour apaiser la tension créatrice quelques pas à Hambourg dans un quartier sans relief guident la pianiste chez un antiquaire où elle achète un manuscrit. Il y a aussi un miroir aux reflets troubles ; mais le vrai miroir que va traverser l'artiste c'est ce manuscrit.



Hélène Grimaud découvre progressivement le récit, au fil de la traduction faite par un ami ; la silhouette du rédacteur, un dénommé Karl Würth, s'affine et prend les traits de Brahms. Récit d'une exploration d'un lieu irréel, entre deux, trouble, inquiétant, mousseux, poisseux, d'une époque antédiluvienne, un univers de frissons lovecraftiens. Une forêt primaire, au plus profond un arbre vertigineux s'anime mystérieusement.



Ce lieu, cet arbre hantent les pensées de l'auteure et après avoir scanné encore et encore la vie de Brahms, une intuition se fait certitude, les réponses se situent sur l'ile de Rügen, la plus grande ile allemande en mer Baltique, ses falaises et son massif forestier sauvage ; l'île de Rügen où Brahms séjourna pour y travailler sa symphonie n°1.



Quel qu'il soit, cet arbre interpelle Hélène Grimaud qui se désespère de la nature en souffrance, violentée par l'homme. On pourrait procéder à des raccourcis, considérer que ces développements flirtent avec un opportunisme de saison pour entretenir le marketing. Mais Hélène Grimaud n'est pas seulement une rock star dans sa spécialité, elle s'investit dans l'éthologie, les chevaux, les loups…



Au total un livre inclassable, à la lecture difficile à en croire certains lecteurs, décontenancés par ces va et viens, ces échos indicibles, indociles entre la vie d'artiste internationale contemporaine, ce manuscrit irréel, et cette désespérance face à la folie suicidaire de l'homme.



Une belle écriture, un talent rare de passer ainsi d'un clavier à un autre avec inspiration et émotions.

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Leçons particulières

Un livre qui touche au coeur, un voyage initiatique qui nous emmène à travers l'Italie, la musique et les loups d'Hélène, et qui nous parle aussi de nous, de notre musique intérieure, de notre relation avec le monde sauvage, de notre propre recherche intérieure.

Etre d'exception, Hélène Grimaud évoque sans les nommer les sacrifices qu'exigent ses passions et dont nous, public, ne voyons que la face éclairée.

C'est bien écrit, et l'on est conquis de tant de talents conjugués chez une même personne.
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Variations sauvages

Un superbe récit, un chemin de vie.

Passion, émancipation, détermination, libération.

Un merveilleux amour de la vie, du vivant.

"Le vrai but de l'art n'est pas de créer de beaux objets : c'est une méthode de réflexion, un moyen d'appréhender l'univers et d'y trouver sa place." écrit Paul Auster.

Ce récit en est l'une des plus magnifiques illustrations. Hélène Grimaud nous fait comprendre que la musique est une lumière qui nous donne matière, et c'est sans doute pour cela qu'elle touche à ce qui nous dépasse, au providentiel, à l'universel.

https://www.youtube.com/watch?v=S3QzqBFkhtg&fbclid=IwAR0TQ27xv0jp-8kW27AdNqrGPCWPt8F-EMPY64eZ8gwr_b6lEOXPH70kGxg



Astrid Shriqui Garain



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Variations sauvages

Je ne connaissais pas Hélène Grimaud, et j'ai beaucoup aimé la découvrir à travers son autobiographie. Son style d'écriture est prenant et sa façon de voir les choses est fort intéressant. J'ai beaucoup aimé ses traits d'esprit et son raisonnement.

J'ai bien aimé les chapitres alternant récits et anecdotes historiques. C'est principalement tous les mythes et ce qui tournait autour des loups et du côté spirituel qui a piqué mon intérêt.

C'était vraiment un livre très intéressant qui m'a beaucoup plu.
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Leçons particulières

Une octave fort diminuée, une écriture hors de portée. La clé étant de ne pas se tromper de clavier.

Bref, pas de quoi crier au loup.
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Leçons particulières

Récit initiatique d'une personnalité riche, que nous accompagnons au cours d'un voyage intérieur, dont le but est la recherche du bonheur



C'est bien écrit, quelque fois “surécrit”.






Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Variations sauvages

Quelle étrange et fascinante personne qu'Hélène Grimaud.

Je n'apprécie pas comme il convient la musicienne car son répertoire n'est pas celui qu'en tant que mélomane, je préfère. Mais je retrouve sous sa plume le même élan.. sauvage, que dans son jeu pianistique. Surtout, j'ai été passionnée à la lecture de sa découverte de la musique. Comment vivre par et à travers la musique, y compris dans sa relation si particulière aux animaux tels que les loups.. Un livre à découvrir.
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Variations sauvages

Très beau livre autobiographique d'une artiste d'exception Hélène Grimaud qui aime autant le piano que les loups. Plaidoyer pour la défense des loups, ce livre nous raconte également la façon dont elle a appris le piano d'une part avec des visualisations de couleur et l'anglais qu'elle n'avait pas appris au collège et qu'elle a dû apprendre en une semaine, seule chez elle en regardant des films en VO et en lisant plusieurs heures par jour. Une femme remarquable.
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Leçons particulières

Se lit les yeux fermés comme on écouterait une symphonie.

La pianiste, à un moment de doutes de sa vie, nous transporte dans un magnifique voyage.

Hélène Grimaud est d'une grande sensibilité, blessée, intelligente et cultivée.
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Variations sauvages

Je me demande pourquoi cette pianiste virtuose a voulu écrire ses mémoires à 36 ans. Il est question d’éthologie et de mythe tournant autour des animaux, d’histoire, des mentalités dans l’art de considérer l’animal dans sa condition d’être vivant.

Hélène Grimaud est une force de la nature. Ses souvenirs d’enfance m’ont replongé dans les miens et j’ai du interrompre la lecture, parce que mon enfance devenait obsédante. Elle analyse avec une extrême finesse, dans une langue précise et élégante, le rapport du musicien, de l’instrument, de la musique qu’ils produisent en symbiose. On a du mal, quand on est pas mélomane, à concevoir la richesse infinie d’une œuvre de Brahms, de Beethoven,.. Hélène est une solitaire, elle se sait différente, mais jamais l’ego ne prend le dessus. C’est dans sa manière d’être, sa sensibilité si vive, sa capacité à sentir dès son enfance son environnement, à capter les infinis variations des odeurs, paysages, couleurs,… Elle est sensible et violemment sensible. Pourtant lorsque son corps souffre, il n’est que soumis à l’épreuve d’une dureté que mesure l’échelle intérieure et qu’incorpore son esprit. Au début, on peut la croire masochiste ! Mais elle semble suivre le cours de sa carrière par une volonté inébranlable, et un plaisir qui ne la quitte jamais. Elle adore la littérature Tolstoï et Dostoïevski, qui lui ouvre les secrets des âmes. Ainsi que Hermann Hesse. Comme le récit est mené, on a le sentiment d’une fuite en avant. Mais elle ne fuit rien pourtant. Tout le récit vise à la rassembler. Il y a beaucoup d’amour dans ce livre et beaucoup de laissez moi tranquille. Elle est unique, comme chacun de nous.

Les passages sur l’éthologie scande le récit, c’est comme un essai dans cette autobiographie de la tourmente, ils visent à réhabiliter la condition animale. Saisissent des rapports entre comportements humain et animal,..

Pourquoi ce livre ? Je veux dire qu’il n’est pas une initiation au monde animal, ou à la musique, c’est peut-être plus du côté de la philosophie, il est grand quand il dévoile des vérités humaines

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