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Critiques de Hélène Machelon (133)
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Flagrant déni

Un coup de coeur pour ce roman d’Hélène Machelon dans lequel elle nous partage l’histoire de Juliette, une adolescente (presque) modèle qui, un soir d’été, admise aux urgences pour de violentes douleurs au ventre, apprend sa grossesse mais surtout son accouchement imminent.



Pourtant, rien ne laissait paraître qu’une vie se développait en Juliette qui avait toujours ses règles et une silhouette svelte d’une jeune adolescente sportive.



Flagrant déni nous parle du déni de grossesse à travers les yeux d’une mère qui ne peut se préparer à l’arrivée de son bébé et ce avec des émotions et des mots forts, brutes et tranchants. J’ai adoré cette plume fluide et incisive !



L’auteure explore le point de vue et les émotions de Juliette a travers les facettes psychologiques du déni de grossesse.



Comment devenir mère ? Qu’est ce qui définit la maternité ? Comment appréhender cette nouvelle vie, l’accepter ? Comment vivre avec ce nouveau corps, cette nouvelle vie sans s’y être préparée ?



Le personnage de Juliette est ultra intéressant, ébranlée entre la fin de l’enfance la maternité soudaine et non désirée qui survient dans un moment de sa vie emplie des grands tourments de l’adolescence où les émotions sont exacerbées, violentes.



Un gros coup de cœur couplé à une belle découverte de l’auteure qui traite ce sujet tabou et encore très peu connu avec une grande réussite !
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Flagrant déni

Après avoir lu Trois petits tours, je fus ravie de pouvoir lire le nouveau roman de Hélène Machelon.



J'y ai retrouvé la justesse de ses phrases. Tout est précis et limpide pour une histoire douloureuse et pleine d'émotions.

Dans Flagrant déni, tout est mis à rude épreuve. La sidération des proches, notamment des parents qui se font des reproches et surtout le choc psychologique et physique pour Juliette qui en quelques heures passe d'un mal au ventre à la perte des eaux. Un instant pour entendre pour la première fois le battement du cœur de l'enfant qui se cache en elle depuis neuf mois et accoucher l'instant suivant .



L'autrice ne fait l'impasse sur rien : d'une part la vision extérieure, la rumeur, les regards, la pitié, les critiques et d'autre part la vision intérieure, la colère, le rejet et l'enfermement. Juliette est propulsée d'adolescente rebelle à jeune maman désorientée.



Ce roman est très bien écrit. On se retrouve, à la fois, dans une fiction bien construite, dans laquelle chaque personnage campe un rôle crédible avec ses failles, ses faiblesses, ses questionnements, mais aussi, le témoignage d'un fait de société trop souvent caché, montré du doigt même en 2023 et peu traité en littérature.

C'est une juste distance entre émotion et esprit critique.
Lien : https://leslecturesdecallie...
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Flagrant déni

Un soir d’été, alors qu’elle croit être emmenée à l’hôpital pour être opérée en urgence d’une crise d’appendicite aiguë, Juliette va finalement accoucher.

Cette jeune fille de 17 ans qui termine une brillante année scolaire de terminale et qui, la veille encore venait de participer à une compétition de natation se retrouve maman d’un petit garçon dont elle ignorait l’existence.

Le déni de grossesse est un thème difficile, on ne comprend pas comment des jeunes filles ou des femmes peuvent avoir été enceintes pendant plusieurs mois sans avoir jamais soupçonné quoi que ce soit.

Leurs familles et leurs amis sont souvent sidérés, parfois, même le corps médical semble ne rien avoir vu, car leurs corps ne montrent aucun signe de cette grossesse, pas de fatigue, de symptômes, de douleurs, et surtout elles arborent un ventre plat alors qu’un bébé s’y cache.

J’ai dévoré ce court roman et j’ai été comme aspirée par une vague géante, qui m’a attrapée par surprise, m’a malmenée et m’a recrachée sur le rivage en me laissant toute contusionnée.

J’ai été touchée par Juliette, qui n’a rien d’une idiote ni d’une écervelée mais qui pourtant, s’est retrouvée enceinte sans le savoir et qui doit affronter cette épreuve soudaine toute seule, car même si les amis et la famille sont présents, il n’y a qu’elle à pouvoir décider du sort du bébé qu’elle vient de mettre au monde.

Juliette va donc devoir accepter ce qui s’est passé, accepter l’idée qu’un être vivant a pris vie dans son corps et est sorti de son ventre, et plus difficile encore, elle va devoir décider si elle souhaite être la maman de ce bébé ou pas.

Il lui faudra du temps, alors qu’elle n’en a pas beaucoup, entre les lois en vigueur sur l’abandon et la rentrée scolaire qui se profile, pour décider du reste de sa vie et de celle d’un petit garçon.

Après avoir refermé ce livre, je me suis sentie vraiment chanceuse de n’avoir jamais vécu une telle chose, de n’avoir pas eu à faire ce choix qui bouleverse forcément de nombreuses vies.

Un roman d’une grande force, dont les mots justes m'ont bouleversé et qui me restera longtemps en mémoire.

Je remercie l’auteure et les éditions Le Dilettante pour cet envoi.





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Flagrant déni

Le déni de grossesse: une situation que je trouve à la fois fascinante et terrifiante. Comment le cerveau peut ordonner au corps de masquer tout signe de grossesse (et y parvenir) ?



C'est cette situation dont est victime Juliette, une lycéenne de 17 ans. J'emploie le mot de victime volontairement car la jeune fille découvre sa grossesse non désirée le jour de l'accouchement. Une véritable onde de choc pour Juliette mais aussi sa famille qui ne de doutait de rien.



J'ai retrouvé avec plaisir la plume d'Hélène Machelon, qui une fois encore, dépeint la situation sans pathos.

J'ai grandement apprécié suivre le cheminement à la fois de Juliette mais aussi de ses parents et de sa sœur cadette pendant les deux mois (et un peu plus) suivant l'accouchement. Deux mois, c'est le délai fixé par l'administration à Juliette pour prendre sa décision concernant son enfant : le garder ou le faire adopter.



Une belle découverte, je remercie l'autrice pour sa confiance renouvelée.

Je vous recommande également son premier opus que vous pourrez retrouver sous le titre d'Envolée (anciennement paru sous le titre Trois petits tours).
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Flagrant déni

"Flagrant déni" est le second roman de Hélène Machelon et je ne pense pas que ce soit un hasard si, comme son premier opus "Trois petits tours" (réédité sous le titre "Envolée"), il traite de la maternité. Un thème qui pour des raisons sans doute personnelles tient fort au cœur et au corps de l'autrice. Contrairement à moi pour qui il est douloureux, également pour des raisons personnelles. Toutefois, le talent de Hélène Machelon mérite vraiment que je passe au-delà de mes préférences de lectrice pour sortir de ma zone de confort.



"Flagrant déni" est un récit touchant, empreint d'une grande sensibilité et d'une approche psychologique fouillée. Juliette, adolescente de 17 ans dont les études brillantes semblent lui ouvrir les portes d'un avenir prometteur quoique tout tracé, assiste, impuissante, au basculement brusque de sa vie lorsqu'elle se retrouve en salle d'accouchement sans avoir soupçonné une seule minute qu'elle attendait un enfant.



Mais ce n'est pas seulement la vie de Juliette qui est bouleversée par ce déni de grossesse, cette "grossesse invisible" comme il semble que ce phénomène se nomme. Celle de sa famille également. Mère, père, sœur, géniteur de l'enfant, entourage de Juliette... personne ne semble vraiment prêt à faire face à une grossesse adolescente. Hélène Machelon traite les différentes postures avec, tour à tour, délicatesse, empathie et esprit critique.



Le rythme du récit est très rapide, il se lit d'une traite, d'autant qu'il est court en pages et en temps, l'action se déroulant sur deux mois. Deux mois durant lesquels une seule question capitale doit trouver sa réponse : que faire de l'enfant de Juliette ? L'autrice ne cherche pas du tout à faire naître de suspense ou le pathos ; la narration se veut réaliste, proche du témoignage. "Flagrant déni" offre un regard intéressant, complexe et touchant sur un sujet de société peu traité en littérature.





Challenge MULTI-DEFIS 2023

Challenge PLUMES FEMININES 2023

Challenge ENTRE DEUX 2023
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Flagrant déni

Juliette a 17 ans, elle est brillante et la vie lui sourit. Mais un soir, une douleur, une simple douleur au ventre et son monde bascule en quelques secondes.

Car Juliette accouche sans même avoir pris conscience qu’elle était enceinte. Son ventre était plat, elle avait ses règles, le bébé était caché contre sa colonne vertébrale, discret, indétectable, comme conscient de ne pas être désiré. A tel point que pour Juliette, ce nouveau-né va immédiatement devenir l’Autre, celui qu’on ne veut pas voir et que l’on rejette.



Hélène Machelon va s’appliquer à nous décrire l’onde de choc qui va percuter brutalement cette adolescente ainsi que toute sa famille. Car personne n’a rien vu, ni ses parents, ni ses amies. C’est donc une faute qui devient collective et qui interroge durement sur une telle situation.

Comment est-ce possible ? Comment peut-on être être enceinte 9 mois sans aucun symptôme ? Sans que même ses proches s’en doutent ? Comment donner la vie d’un moment à l’autre, sans préparation et sans pour autant en perdre la raison ?



Autant de question que tout un chacun s’est déjà posé à la lumière des quelques faits divers médiatisés ses dernières années.

Filles faciles ? Femmes inconscientes ? Mères dénaturées ? Qui sont ces femmes, que l’on ne comprend pas et que l’on juge parfois trop vite, tant elles nous paraissent monstrueuses ?



Le sujet n’est pas facile et il a, à ma connaissance, été peu visité en littérature. Le déni de grossesse est un sujet tabou, mal admis et mal compris par la société.



Ce petit roman se lit vite mais quelle densité d’émotion, on en voit de toutes le couleurs (mon correcteur d’orthographe m’avait proposé « de toutes les colères » et c’est vrai aussi).

Rien n’est simple, le personnage de Juliette est complexe, torturé et parfois à la limite du désagréable. C’est une « sale gosse » de 17 ans, comme le sont parfois les filles à cet âge. On aurait presque envie de la détester et pourtant, on ressent immédiatement une telle vague d’empathie qu’elle en devient touchante et émouvante dans sa rébellion et sa détresse ! Petit fille grandie trop vite, projetée avec une violence inouïe dans une nouvelle vie que mêmes certaines femmes plus matures et préparées embrassent parfois avec difficulté.



Dans ce tourbillon de sentiments antagonistes mas riches, Hélène Machelon va chercher une forme de réalité, d’authenticité dans ce qui paraît impossible, inexplicable : le déni de son propre enfant.

Ce livre va titiller nos certitudes et suivre le parcours de cette jeune adolescente en pleine perte de repère, vers le chemin de la résilience et la paix.



J’ai aimé la délicatesse et la justesse de l’auteure pour évoquer ce sujet quasi impossible.



Merci en tout cas pour ce touchant moment Madame Machelon, ainsi qu’à Babelio et aux Editions Le Dilettante pour l’envoi de ce roman.

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Flagrant déni

Résumé

Juliette, 17 ans, lit tranquillement sur son lit d’adolescente lorsqu’elle est assaillie par une douleur au ventre. Craignant une crise d'appendicite, Agnès, sa mère, l’emmène à l'hôpital. “Mais…Mademoiselle, vous accouchez !” lui lance l’infirmière. Impossible, Juliette a ses règles et le ventre plat. Et surtout, elle ne veut pas d’un enfant. Celui qu’elle surnomme “l’Autre” a grossit pendant neuf mois derrière ses vertèbres, bien caché pour que personne ne vienne l’en arracher. Juliette est forcée d’accoucher par césarienne. Lorsqu’il tarde à pleurer, la jeune mère espère tout autant qu’il aille bien pour ne pas avoir tué un être innocent que de ne jamais l’entendre pleurer pour mettre fin à son cauchemar. Elle ne souhaite pas le voir, son existence même lui est insupportable. Elle qui avait à peine connu ses premières expériences sexuelles avec un collègue plus âgé qui avait su la charmer… Sa naïveté en prend un grand coup. Pour les parents, le choc est tout aussi important. A qui revient la faute ? À la maman, Agnès, d’avoir laissé sa fille découcher ? Ou à Juliette, que l’on soupçonne d’avoir caché sa grossesse ? L’adolescente reste brisée par cette naissance surprise qu’elle ne désirait pas. L’équilibre de toute sa famille en prend un coup. Mais finalement, Agnès et Rafael, le père de Juliette, ne seraient pas contre de s’occuper de ce bébé qu’ils aiment déjà… Qu’en est-il de la jeune adolescente ?



Commentaire

Belle écriture d’Hélène Machelon. Les pensées de l’adolescente sont honnêtes, sincères, sans essayer de répondre à des idées préconçues sur la maternité ou l’accouchement. Elle relève les incompétences et les manques du corps médical, mais aussi de la parentalité (autant la sienne que celle de ses parents, qui ne savent pas mieux comment réagir face à la situation que l’adolescente). Cette histoire nous plonge dans une réalité en laissant tomber les stéréotypes et en se concentrant sur les ressentis de la jeune femme. Néanmoins, la fin m’a beaucoup déçue ! Le communiqué de presse vantait un ouvrage “bien loin des romans feel good suintant le sirop trop sucré des bons sentiments” : c’est exact, jusqu’à ce qu’on arrive à la dernière partie de l’histoire ! J’aurais aimé voir Juliette se reconstruire, et le livre s’achever sur la conviction que toutes les femmes ne sont pas destinées à être mères, et que la grossesse n’est pas le rêve refoulé de toutes les femmes. Mais on dirait qu’au moment de terminer le récit, l’autrice a été obligée de nous faire une happy ending, qui décrédibilise toute son œuvre, en faisant de Juliette une “maman gaga” (c’est elle qui le dit) qui prénomme son fils en l’honneur du Soleil après avoir vu quelques mamans jouer au parc avec leurs enfants. Je n’arrive pas à croire que cela à suffit à la convaincre d’être mère ; la fin prend franchement des airs de morale chrétienne en nous faisant croire que finalement, même les grossesses non-désirées sont toujours des bénédictions.



Structure du récit : 3/5 : Chronologique, le roman est bien découpé en plusieurs parties.



Personnages : 4/5 : Chaque personnage a ses failles et sa crédibilité. Le père est à côté de la plaque, la mère est complètement dépassée, et la petite sœur est encore délaissée au profit de l'aînée.

Le père du bébé est tenu très à l’écart du récit, leur histoire n’est pas le sujet du roman. Il est suffisamment abordé pour répondre aux questions que se pose le lecteur, sans faire irruption dans le récit : c’est appréciable car l’accent est mis sur le ressenti de Juliette, et non sur ses histoires d’amours infructueuses.



Style : 4/5 : Pas de temps mort ni de phrases inutiles. Une écriture néanmoins imagée et poétique parfois, qui n’hésite pas à nous heurter à la brutalité du déni de grossesse.



Intérêt de l’histoire : 4/5 : Le déni de grossesse et l’accouchement sont abordés avec sincérité, sans tomber ni dans le gore ni dans le cliché du “miracle de la vie”. L’accent est mis sur Juliette et son ressenti de jeune femme.

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Flagrant déni

Jusqu’où déni de grossesse peut aller chez une très jeune fille de 17 ans à peine volontaire, intelligente et excellente élève ?

Comme on dit » un moment d’égarement », un moment d’admiration pour un homme âgé de 35 ans qui vite détourne le regard et passe à une autre ;

C’est ce qui arrive à Juliette ; jusque sur la table d’accouchement elle nie l’arrivée de l’Autre, cette chose qui aurait poussé en elle sans jamais se faire remarquer.

Les rapports de Juliette avec sa sœur, ses parents et en particulier sa mère qui veille sur son bonheur et qu’elle méprise tout particulièrement sont bien décrits , le déni de grossesse aussi. Mais soudain dans la dernière partie, l’écriture bascule dans du « feel good » sirupeux qui a fichu en l’air ce que j’avais apprécié dans ce texte.
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Flagrant déni

Juliette, élève en terminale, dans la banlieue de Nice, est prise un soir d’été d’un terrible mal de ventre, alors qu’elle lisait tranquillement sur son lit. Elle tente de reprendre sa lecture, mais la douleur la terrasse de plus belle. Accompagnée de sa mère, elle se rend aux urgences. En réalité, Juliette accouche, d’un enfant qu’elle n’attendait pas, un être qui n’existait pas encore il y a quelques heures, caché contre sa colonne vertébrale. Choquée, sidérée, la jeune fille refuse cet enfant, cet « Autre » qui vient bouleverser sa vie d’adolescente et de bonne élève. Dans la famille, c’est également le cataclysme. Rafael, le père, Agnès, la mère, et Chloé, la jeune soeur, font face, ensemble, prêts déjà en silence à accueillir cet enfant, si jamais… Mais la lycéenne, elle, jongle avec des sentiments variés : le rejet, la colère, l’incompréhension. Elle doit intégrer bientôt une prépa renommée. L’adoption semble la voie la plus évidente. Depuis des années, Juliette est dans l’agressivité, surtout avec sa mère. Comment accueillir l’amour ? Agnès attend, choisit l’espoir, et accompagne sa fille, qui sombre petit à petit… Le sujet du déni de grossesse est traité dans ce roman avec une grande justesse. Le lecteur ne peut que s’approprier cette histoire qui semble pouvoir arriver à tout le monde, et débarque là dans une famille ordinaire. J’ai beaucoup aimé qu’aucun des personnages ne soit traité de manière manichéenne. Les relations interfamiliales sont posées là dans toute leurs complexités habituelles. Et il paraît naturel d’être déstabilisé par cette situation extraordinaire. J’ai eu beaucoup d’empathie pour le personnage de la mère, fragile, et pourtant solide dans la tempête. Un livre dévoré.
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Flagrant déni

Flagrant déni - Hélène Machelon - Roman - Éditions Le Dilettante - Lu en février 2023.



"Comment accouche-t-on lorsqu'on n'est pas enceinte ? "



Pas possible me direz-vous. C'est ce que j'aurais répondu avant d'avoir lu Flagrant déni d'Hélène Machelon.



Juliette, 17 ans, brillante étudiante, famille aisée, Agnès et Rafael, parents aimants, Chloé, soeur dévouée, Juliette donc est une jeune fille détestable, "Au lycée, Juliette était ce qu'on appelle méchamment une sainte nitouche... Infernale oui, mais en famille et surtout avec sa mère, Agnès. Juliette était l'étincelle responsable du chaos qui pourrissait avec méthode l'ambiance familiale, et elle semblait s'en délecter" (page 15)



Nice, fin juin, Juliette est emmenée à l'hôpital sans penser un instant qu'elle allait accoucher, c'est la panique, elle refuse l'évidence elle va accoucher. Et pourtant, né par Césarienne un petit garçon voit le jour pour être aussitôt rejeté par sa mère, elle ne veut même pas le voir. Agnès, la grand-mère est immédiatement attirée vers cet enfant venu d'on ne sait encore où.

Rafael le grand-père en voyage revient aussitôt. Petit à petit, on apprend par bribes que Juliette a eu une liaison qui n'a pas duré mais qui a laissé dans son corps cette marque indélébile, un enfant.



Je ne vais pas réécrire toute cette histoire douloureuse, 27 chroniques ont été faites à ce jour, mais il faut que je vous dise qu'Hélène Machelon a le chic pour nous transporter dans l'univers de Juliette et sa famille, dans l'univers du déni de grossesse et des suites que ce déni implique avec une plume qui vous tient en haleine du début à la fin, l'autrice décortique avec réalisme toutes les phases physiques et psychologiques d'une telle situation, du côté de Juliette mais aussi du côté de cette famille qui traverse un tsunami. Tous les sentiments y sont décrits avec une parfaite maîtrise.



Dire que j'ai aimé cette lecture, c'est trop peu, j'ai vraiment adoré malgré le sujet grave et tabou encore aujourd'hui. Est-il possible de découvrir seulement au moment d'accoucher que l'on est enceinte ? Oui. On peut alors imaginer ce que doit traverser une femme dans cette problématique et ici une toute jeune fille étudiante qui n'a pas eu le temps de se préparer à être mère.



J'avais déjà lu d'Hélène Machelon "Envolée/Trois petits tours qui m'avait retourné le coeur, Flagrant déni est de la même veine, il y a de l'humanité dans la plume d'Hélène Machelon, elle "vit" ce qu'elle écrit. Je lirai certainement ses prochaines publications !



Bonnes lectures à tous.



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Flagrant déni

Hélène Machelon a ce don d'explorer avec justesse et intensité les fêlures autour du thème de la maternité.



C'est le deuxième livre que je découvre de l'autrice (son premier roman "Envolée / Trois petits tours" évoquait la perte d'un enfant, la petite Rose, inoubliable…) et cette histoire m'a une nouvelle fois percuté le cœur.



Le déni de grossesse d'une adolescente est le sujet principal de ce livre d'une intensité rare et bouleversante.



Si on a tous entendu ces témoignages de mères qui découvrent leurs grossesses sur le tard au bout de plusieurs mois, cette fois-ci la révélation est encore plus brutale puisqu'elle a lieu quasiment en salle d'accouchement.



Et puis, cette histoire concerne une enfant, car Juliette est une adolescente, certes un peu rebelle (à vrai dire comme le sont presque toutes les adolescentes) mais une jeune fille sérieuse avec des envies de réussite et des rêves plein la tête. Elle n'imagine donc pas un seul instant qu'elle puisse être enceinte.



Ensuite, et ça c'est vraiment d'une violence inouïe, elle le découvre le jour de l'accouchement !



Le bébé s'est si bien dissimulé - n'osant prendre la place qui lui revenait pour ainsi dire - que tous, même la mère de Juliette, pensent à une appendicite… jusqu'à ce que le médecin annonce la nouvelle, ou plutôt la sentence à Juliette.



La jeune fille est abasourdie et ne veut pas y croire, car enfin, comment accepter cette nouvelle cataclysmique ?

C'est tout l'enjeu de ce livre puissant.



Hélène Machelon a la sensibilité d'une belle plume, elle raconte avec sincérité, mais aussi, malgré la violence apparente, une certaine forme de tendresse qui nous étreint.
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Flagrant déni

Hélène Machelon est une autrice qui ose les sujets casse-gueules, ceux qui peuvent fuir les lecteurs par leur charge émotionnelle trop lourde à assumer ou par l'incompréhension dérangeante qu'ils peuvent susciter. Précédemment ses Trois petits tours racontait les quelques semaines ayant précédé la mort d'une fillette hospitalisée pour une leucémie. Avec Flagrant déni, double prise de risque puisque le roman est centré à la fois sur la grossesse précoce d'une lycéenne et sur le déni de grossesse qui l'accompagne.



Juliette a dix-sept ans, c'est une jeune fille brillante qui après son bac ira poursuivre ses études dans une prestigieuse prépa lyonnaise. Des douleurs abdominales la conduisent à l'hôpital où sidérée, elle découvre qu'elle est en train d'accoucher malgré ses 48 kilos et son ventre plat.



Comment accouche-t-on lorsqu'on n'est pas enceinte ?



«A l'intérieur de son corps, un mouvement s'opéra. Son ventre incontrôlable se déplia, se déroula et Juliette perdit son centre de gravité. Ses organes descendirent, attiras par la terre, et de ses mains inutiles, elle voulut les retenir. La réalité prenait corps en elle. Traumatisante. Ce ventre se mit à s'animer, à grossir. L'adolescente, même si elle luttait de toutes ses forces, ne pouvait s'opposer à cette poussée qui la déformait. En silence, l'incrusté qui s'était tapi sournoisement pendant neuf mois, enfin débusqué, sortait de sa planque pour apparaître aux yeux du monde. Il n'était plus un passager clandestin. Il exultait. Prise d'assaut, Juliette le sentit bouger en elle. Dans sa chambre d'adolescente, quelques heures plus tôt, Juliette s'était mieux préparée à l'idée de mourrir qu'à celle de donner la vie. A choisir, elle préférait accueillir la mort. »



Les phrases d'Hélène Machelon parvient à décrire très précisément l'onde de choc provoqué par l'arrivée de ce bébé non attendu, sur Juliette mais aussi sur sa famille, durant deux mois, la durée légale pour décider définitivement de garder son bébé ou de le mettre à l'adoption.



L'autrice trouve le ton juste. Les mots, les phrases sont à fleur des personnages et de leur ressenti, au plus près des corps, explorant avec intensité et justesse leur intimité. Les corps sont constamment présents, un fil conducteur même de la narration, apparaissant dans tous les titres des chapitres : «  A son corps défendant », « Haut-le-corps », « Faire corps », véritable cartographie de l'évolution du récit.



Si le roman sonne aussi juste, c'est que jamais il ne verse dans du pathos dramatisant les enjeux malgré leur poids, jamais la sensibilité se mue en sensiblerie. Si l'on est touché par l'histoire qui avance. J'ai beaucoup apprécié que Juliette ne soit pas une adolescente posée comme sympathique. On comprend que son caractère est difficile, bien avant la grossesse, qu'elle est dure, ingrate avec ses parents y compris sa mère pourtant très patiente et dévouée qu'elle semble mépriser pour sa gentillesse à toute épreuve. La sympathie, qu'elle finit par susciter irrésistiblement, est construite évidemment par l'épreuve que constitue ce déni de grossesse et surtout par le cheminement qui va la faire évoluer et essayer de le dépasser.



Pas d'idéalisme béat dans le dénouement. Juliette fait un choix qui n'est ni « bon » ni « mauvais », juste le sien conforté par le soutien inébranlable de sa famille. Je regrette cependant que la bascule psychologique qui y mène Juliette soit trop rapidement amenée pour consolider sa crédibilité. A l'instar de la scène ( très jolie au demeurant ) qui explique le choix de la couverture, on sent trop les intentions de l'autrice, ce qui donne au dernières pages un côté « scolaire ». Disons que j'ai préféré la spontanéité très immédiate des deux premiers tiers du roman avec cette violence contenue et singulière qui sourd derrière le déni saisissant et la colère tranchante de Juliette.



Un récit à la fois sensible, délicat et fort qui montre comment réapprendre à vivre en portant fièrement ses cicatrices.



Lu dans le cadre de la Masse critique Babelio de janvier 2023
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Flagrant déni

Récit haletant, qui emmène le lecteur sur le terrain si mystérieux du déni de grossesse. Sans pathos, mais avec honnêteté, on découvre ce à quoi doivent être confrontées ces femmes qui découvrent cet "Autre" tapis au fond de leurs entrailles depuis de longs mois, invisible... A lire, de toute urgence. Bravo à Hélène Machelon pour ce deuxième roman ! Je recommande vivement.
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Flagrant déni

Flagrant déni – Hélène Machelon



Comment accouche-t-on quand on n’est pas enceinte ?

Pour son troisième livre, l’auteure a souhaité nous présenter Juliette, une adolescente de 17 ans qui sans le savoir va accoucher d’un moment à l’autre alors qu’elle se fait accompagner par sa mère pour une appendicite.

Première histoire que je lis sur le déni de grossesse dans un style contemporain propre sans coup d’éclat d’une écriture sadienne.

Je déplore peut-être que le père de famille Rafael ne soit pas plus présent dans le livre à donner son avis et surtout Bastien qui l’a mise enceinte.

L’écriture se concentre sur l’adolescente et la mère de famille dont la mort d’un de ses nourrissons remonte à la surface à la vue de celui de sa fille.

Il est aussi question des regards qui vont se porter sur une elle et de son passage au statut de sainte nitouche à celui de Marie-couche-toi-là.

Avez-vous déjà lu des livres sur le sujet ? Dans celui-ci il est question d’une ado de 48 kilos qui la veille encore était en compétition de natation, possible !?

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Flagrant déni

Hélène Machelon traite une thématique très délicate de manière très fine et justement délicate aussi. Les titres des chapitres ont tous un lien avec le corps, le lexique choisi est subtil. Un roman à la fois dur et tendre qui prend aux tripes (c'est la cas de le dire !).
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Flagrant déni

Juliette est une jeune fille de 17 ans. Brillante étudiante, son avenir est tout tracé. Mais un soir une douleur au ventre, violente, va faire basculer sa vie en quelques minutes.



Il se trouve que Juliette est enceinte sans même en avoir conscience. Ce corps si parfait a tout fait pour lui cacher. Un ventre plat, des règles toujours présentes, une vie toujours normale.



Ce bébé s'est fait discret, caché contre sa colonne vertébrale comme si lui seul savait qu'il n'était pas désiré. Car pour Juliette c'est impossible ! Inimaginable ! Elle n'est pas enceinte. Les médecins se trompent. Elle ne l'accepte pas.



Cet événement va bouleverser la vie de la famille Conti. Personne ne s'en est douté. Ils n'ont rien vu. Sont-ils des mauvais parents ? Juliette n'a ressenti aucun symptôme. Tout s'est déroulé comme si de rien n'était. Comment réagir face au déni de grossesse de Juliette ?



Un sujet difficile, peu abordé et toujours jugé négativement. Un sujet tabou.



Avec sa plume gracieuse et subtile, l'auteure nous plonge dans un tourbillon d'émotions, du déni à l'acceptation car Juliette a deux mois pour faire valoir ses droits auprès de l'Autre, cet enfant sans nom.



Un roman court, percutant, riche en émotions.



Je dois avouer que Juliette m'a agacé mais comme toutes les ados de son âge. Elle se cherche, est en colère, passe du rire aux larmes.



Un récit juste, réaliste qui tente d'expliquer ce qui paraît inimaginable. C'est le parcours d'une jeune fille qui devient femme et qui trace son chemin avec le soutien de sa famille.



L'auteure nous livre un récit authentique et d'une grande justesse.



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Flagrant déni

Dès le début, cette plume est vraiment percutante. On entre direct dans le sujet mais avec déjà tellement d émotions😱. Je trouve les mots choisis pour décrire les émotions et les ressentis vraiment très justes et posés. Bravo pour cela❤. La plume est très belle et met vraiment l accent sur les émotions et les ressentis de Juliette biensur, cette jeune fille qui apprend le jour de son accouchement qu elle est enceinte. Il y a également ses parents, sa sœur et les bruits de couloirs des gens extérieurs. C est vraiment une belle lecture, par moment douloureuse tellement tout est bien décrit. Je l ai lu d une traite car on ne sait partir loin de Juliette avant la fin. On voit toutes les étapes par lesquelles elle passe, on a véritablement mal pour elle. C est vraiment une lecture remplie d émotions, qui nous apprend une vérité dont on ne parle pas souvent🥺. Elle permet de lever un voile sur nos jugements hâtifs et ce que l on croit toujours savoir. Un beau moment de lecture, ou plutôt de tranche de vie❤. J avais l impression de voir la vie d une si jeune femme et d être au fond d elle pour ressentir ses émotions, ses ressentis et les étapes pas lesquelles elle a du passer. Bravo!❤

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Flagrant déni

Un soir d'été, Juliette Conti, 17 ans, est prise de violentes douleurs au ventre. On pense à une appendicite, mais les médecins de la clinique sont formels : la jeune fille est en train d'accoucher. Mais Juliette n'en démord pas : elle a continué d'avoir ses règles, son ventre n'a pas grossi, elle n'a pas pris de poids. Et pourtant il est bien là, cet "Autre" qui lutte pour sortir d'elle, et qui va lui voler sa jeunesse ses projets d'intégrer une prépa parisienne. Malgré le soutien de ses parents, elle ne parvient pas à se faire à l'idée d'être mère, et décide de se débarrasser de l'enfant en le proposant à l'adoption...



Ici, point de bon sentiment, mais le rejet, cru, de cet enfant issu d’une relation dont on ne connaîtra jamais que le caractère délétère. Les mots sont précis et n’occultent pas la réalité insupportable que découvre cette jeune fille. Cet intrus est un cancer qui s’est nourri d’elle, et dont elle n’aspire qu’à se séparer. L’accouchement est un traumatisme, le retour à la maison une fois l’enfant confié à un foyer d’accueil, douloureux. Au point que la folie guette Juliette, malgré toute la patience et tout l’amour que lui portent ses parents et sa jeune sœur. Le roman est d’autant plus efficace que l’auteur évite habilement tout pathos en présentant Juliette comme une adolescente difficile, agressive envers sa mère qu’elle ne craint pas de malmener. Elle fait du corps le filigrane du récit, rappelé dans les en-têtes des chapitres. Ce corps d’adolescente fin et musclé, sculpté par la pratique sportive, qui dès lors que la jeune fille prend conscience de la présence de cet « autre » au creux de son ventre, se met à enfler soudainement, au point de devenir méconnaissable. Ce corps qu’ensuite Juliette n’arrive plus à accepter, comme si, d’une certaine façon, il l’avait trahi.



Si ce roman sur le déni de grossesse a de nombreuses qualités, je regrette cependant certaines longueurs dans la deuxième partie du récit, après l’accouchement : certaines scènes semblent s’étirer, notamment dans les réflexions de Juliette, d’autant plus que l’auteur use de l’imparfait, qui donne une impression de longueur et de lourdeur, ce qui dessert quelque peu le caractère percutant de ce récit.


Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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Flagrant déni

Décidément les romans d’Hélène Machelon ne sont pas facile à lire tant ils sont vibrants d’émotions. Après avoir lu Trois petits tours, j’étais bouleversée et plusieurs fois au cours de ma lecture j’en ai eu les larmes aux yeux. Ce qui ne fut vraiment pas le cas cette fois-ci!



Avec ce deuxième roman, nous sommes complètement ailleurs, mais les émotions sont toujours au rendez-vous. Je ne sais pas comment elle fait, mais l’auteure arrive à faire ressortir les sentiments réalistes que ressentent ses personnages et qui ne peuvent faire autrement que nous heurter. Ce roman, c’est tout simplement une jolie claque!



Si vous vous attendez à un roman doudou, passez votre tour. Ce roman nous démontre des émotions brutes et qui font mal. Ce n’est pas le déni de la grossesse de Juliette qui m’a tant bouleversé, mais plutôt sa réaction qui a suivi. Les émotions vécues par notre protagoniste sont venues heurter la mère que je suis.



Déjà que j’ai eu de la difficulté à comprendre le déni de sa grossesse, j’ai eu encore plus de difficulté à comprendre les émotions qu’elle a ressenties suite à son accouchement. Les scènes qui ont suivi son accouchement furent difficiles à lire. Cela m’a profondément touché. Cette fois-ci, l’auteure n’y va pas dans la délicatesse. Ce qui rend d’autant plus le roman réaliste.



Le roman est court, mais lourd et profond à lire. Cela m’a pris quelques jours pour le lire. L’hypersensible en moi fut parfois choquée et à d’autres moments j’ai ressenti de la tristesse. Il n’y a pas à dire… les romans de cette auteure ne laissent pas ses lecteurs indifférents!


Lien : http://alapagedesuzie.blogsp..
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Flagrant déni

Avec des livres comme celui-ci, voilà tout l'intérêt de participer à des prix littéraire, tel que le prix Cezam. En effet, le choix de lectures imposé, nous oblique à sortir de notre zone de confort et à faire des découvertes, belles ou moins belles.

Pour ce livre, il s'agit d'un moment particulièrment fort, qui nous fait vivre un évènement dont on a entendu parler à l'occasion par les médias, au plus près de la réalité avec une prise de conscience réel de ce vécu.

C'est extrêmement bien décrit sans "bons sentiments" pour attendrir le lectorat. Il s'agit juste de nous faire vivre au plus près une réalité et cela est très réussi !

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