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Critiques de Hélène Machelon (133)
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Envolée (Trois petits tours)

Coup de coeur.

Je viens vous remercier car c'est grâce à vous tous et à vos critiques sur Babelio que j'ai mis ce livre sur ma liste de l'été. Je suis fraîchement inscrite sur Babelio mais je viens glaner vos bonnes idées depuis des années.

J'ai adoré Réparer les vivants et avec Trois petits tours, j'ai ressenti un peu les mêmes émotions brutes et délicates à la fois. Je me suis sentie vivante, embarquée sur le même navire que tous les autres personnages. J'avais envie de rester avec eux, de les comprendre.

Il faut dire que l'auteure a une très belle écriture et jamais on ne décroche.

Je souhaite un beau succès à ce petit livre très réussi,

Bravo
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Envolée (Trois petits tours)

Hélène Machelon, je vous remercie de m’avoir confié ces pages si bien écrites et qui en trois petits tours m’ont bouleversée dans le bon sens du terme.



J’ai aimé ce roman polyphonique, où vous donnez la parole à tous ceux qui la perdent face au drame de la perte d’un enfant. Tous ceux qui ne savent que dire au moment terrible, ou qui le disent mal, avec gêne, maladresse, manque de mots.



Mais vous nous entraînez aussi dans les pensées de ceux qui ont porté l’espoir et la bonne parole, le personnel médical, ceux-là mêmes qui ont dû ensuite trouver le courage d’annoncer la défaite.

Cette infirmière, j’ai épousé ses pensées intimes, et j’approuve ce que vous exprimez à son égard, la douleur que l’on emporte chez soi malgré la protection que l’on tente d’ériger. Certaines infirmières finissent par quitter leur poste, usée par tant de souffrances concentrées et d’avoir tant pleuré chez elle en secret. D’autres sont plus solides et œuvrent coûte que coûte, pour chaque nouveau petit patient qui entre dans leur service. Mais elles n’oublient jamais.



Tant de parents connaissent ce drame que je m’incline face à ce deuil impossible.



Vous avez partagé avec nous chaque étape et ces paroles croisées rendent hommage à toutes les personnes impliquées, les oubliées et les invisibles aussi.



De l’autre côté du miroir, celui que vous avez voulu sans tain, les scènes d’espoir, de vie et de joie succèdent à celles d’impuissance, de rage et de désespoir.



Parmi tant d’autres, une petite étoile brille quelque part dans le firmament, c’est la vôtre qui vous guide si bien.



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Envolée (Trois petits tours)

De très belles critiques ont déjà été écrites sur ce merveilleux petit livre. Des citations très justes aussi. Ce livre m'a été conseillé par une grande amie et je ne regrette pas d'avoir plongé. J'ai été emporté. Fort et lumineux.

J'ai particulièrement aimé le moment où la mère regrette que le don d'organes ne lui soit pas proposé tant elle aurait été fière des 100 vies de son enfant à travers la France. Enfin l'auteure écrit tout cela bien mieux que moi.

Merci
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Envolée (Trois petits tours)

Il m'aura fallu plusieurs jours pour lire ce récit et encore quelques autres de plus avant de pouvoir arriver à mettre des mots sur mon ressenti... et je ne suis vraiment certaine d'y parvenir avec justesse.



En premier lieu, je tiens à préciser que j'ai hésité à accepter de lire ce récit lorsque l'auteure a communiqué avec moi, et ce, pour plusieurs raisons. Principalement, je trouvais qu'aborder un sujet aussi lourd en si peu de pages risquait de faire en sorte que l'auteure passe complètement à côté du sujet. Heureusement c'est loin d'être le cas! D'ailleurs, je pourrais même dire que c'était amplement suffisant. Je ne crois pas que j'aurais pu lire un roman plus volumineux sur un sujet aussi délicat et qui venait toucher la corde sensible de la mère que je suis.



L'auteure a partagé avec nous un récit vibrant d'émotions qui ont su venir me toucher, je dirais même bouleverser. Je ne peux calculer le nombre de fois où les larmes me sont venues aux yeux. D'ailleurs, ce fut parfois difficile à lire en raison du fait que j'ai moi-même eu un fils gravement malade, et qui heureusement va bien aujourd'hui, mais cela n'enlève rien aux émotions que j'ai vécu à cette époque et qui sont revenues me hanter pendant ma lecture.



Malheureusement la petite Rose n'a pas eu la chance de s'en sortir. Je n'ose même pas imaginer les émotions que vivent les parents endeuillés. Peut-on seulement survivre à une telle épreuve?



Il était facile pour moi de comprendre les émotions de la mère de Rose étant donné mon vécu, mais j'ai trouvé vraiment génial que l'auteure nous démontre les émotions que ressentent les autres personnes qui entourent la famille de Rose, que ce soit l'infirmière, le médecin, le prêtre, etc. Cela nous offre une autre vision des événements et de l'impact du décès de la petite Rose.



Il est facile de se laisser porter par les personnages, et ce malgré que cela soit parfois difficile à lire, car ne vous y trompez pas, ce n'est pas toujours aisé de lire ce récit. Il est impossible de rester insensible en lisant ce roman. Et malgré le sujet très délicat que l'auteure a eu le courage d'aborder, elle réussit à le faire sans pour autant que le texte soit lourd. Malgré la perte et la détresse qui suivent l'envolée de Rose, l'auteure nous délivre un message d'espoir. De la vie qui continue malgré la perte.



Bref, ce roman ne fut pas toujours facile à lire, mais je ne regrette nullement de l'avoir lu. Je remercie chaleureusement l'auteure de m'avoir offert ce récit!




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Envolée (Trois petits tours)

C’est un livre qui fait parti de VOTRE sélection, je suis vraiment très heureuse de l’avoir lu. Ça fait longtemps que je l’avais dans ma PAL et à chaque fois, je ne trouvais pas le moment pour le lire.



Hé bien, c’est chose faite et : WOW QUELLE LECTURE ! Q.U.E.L.L.E L.E.C.T.U.R.E. !!! Je l’ai fini, il y a quelques jours et je ne m’en remets toujours pas.



Si…C’est…Je… Difficile et délicat d’en parler, j’avoue. Pourtant, il le faut ! Si vous avez lu « Poussière de toi » de Lily, hé bien, on est – on reste – dans le même thème : la perte d’un enfant.



Qu’il soit mort-né ou qu’il naisse et meure quelques années plus tard : on ne s’en remet jamais complètement…



Dans « Trois petits tours », on est plongé au cœur d’un hôpital pour enfants malades… Ils se battent contre la mort, tous les jours. Rose était l’une d’entre eux. Malheureusement, elle n’a pas gagné.



On suit tour à tour toutes les personnes qui ont suivi son combat : les médecins, les parents, les infirmiers, les clowns qui viennent chaque semaine donné le sourire aux enfants malades, le prêtre, et d’autres parents… Ils nous racontent comment, ils ont vécu la dispariton de Rose et comment chacun va vivre le Deuil.



C’est triste mais terriblement beau ! C’est douloureux mais en même temps, il y a pile cette petite note d’espoir qu’il faut pour redonner l’envie de continuer à vivre !




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Envolée (Trois petits tours)

J'hésite toujours un peu quand un auteur me propose son livre en direct. J'ai peur de ne pas aimer et de ne pas savoir en parler comme il faut. C'est bien plus facile quand c'est un livre que j'achète ou que j'emprunte à la bibliothèque car l'auteur me paraît alors bien loin de moi.



Alors j'ai accepté parce que le premier contact avec Hélène Machelon a été simple et chaleureux, j'ai accepté parce que j'ai déjà lu des livres sur ce sujet douloureux de la perte d'un enfant et que bien évidemment cela me touche en tant que maman.



J'ai aimé ce livre, beaucoup.

J'en ai d'abord aimé la construction, chaque chapitre donne la parole à une personne différente puis un chapitre sur la maman. Les narrateurs sont donc nombreux et variés en passant du pédiatre au clown de l'hôpital, ou d'une grand tante au thanatopracteur et d'autres plus ou moins proches de la famille de la petite Rose et qui ont croisé Rose ou ses parents à un moment ou à un autre de sa maladie.

J'aurais beaucoup aimé entendre la voix du papa, un peu plus que par les mots de la maman.



Le personnage qui m'a vraiment touchée est le thanatopracteur, tellement doux et attentionné pour préparer la petite Rose après sa mort, pour qu'elle soit toute belle.



C'est évidemment un sujet très douloureux mais ce n'est jamais larmoyant, c'est bien sûr très triste mais ce roman n'est pas écrit pour faire pleurer.



Une belle découverte, merci Hélène pour cette proposition, je suis bien contente de l'avoir acceptée.
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Envolée (Trois petits tours)

J'ai reçu ce livre après avoir été, je dois l'avouer, assez dure avec l'auteur qui m'a contactée, parce que je ne voulais pas le lire parce qu'il est autoédité, (je crois), que je ne voulais rien lire sur écran (je ne PEUX pas, cause migraines), etc. J'ai accepté mais sur format papier. Et là, surprise, très bonne surprise : couverture souple mate, toucher pêche, et le papier ivoire à l'intérieux, parfait. Un bel objet - livre.



Je devais terminer "La Cité de l'Orque", mais... dans la nuit j'ai posé l'orcamancienne de Sam J. Miller pour prendre "Trois petits tours", d'Hélène Machelon.



Sur la couverture il est écrit "Autofiction". Ce qui veut dire qu'on parle de soi mais qu'on invente aussi. J'avais lu sur Babelio que ce livre parlait de la perte d'un petit enfant après un séjour hospitalier.



Lorsqu'on commence le livre, on se demande si c'est vrai ou pas. Puis l'on voit la dédicace à une petite Jeanne qui a quitté cette vie.. et on se rend bien compte qu'il y a une histoire vécue, là-dessous.



Les chapitres, courts mais denses, font parler les divers acteurs qui ont entouré la petite Rose et ses parents, ces derniers mois. Rose, petite puce et "bébé bulle", dont on vient d'arrêter les soins, qu'on va "débrancher" dans une minute, car tous les protocoles de soins ont été essayés pour la soigner, la guérir, et se sont avérés sans effet. La pédiatre, d'abord, qui doit aller expliquer aux parents qui n'ont pas bien compris la fin inéluctable de leur enfant, lorsqu'elle a été descendue au service réanimation. La Pédiatre qui a une boule dans la gorge, comme à chaque fois qu'un drame de ce genre arrive. La Pédiatre, qui doit dire aux parents : votre enfant est en coma dépassé, il n'y aura jamais de mieux.. Puis la mère, qui assiste effarée, avec son mari, à l'arrêt des machine et voit son enfant partie dans ce même instant. Cette mère à qui l'on demande d'un ton gêné si elle peut "débarrasser la chambre", cette chambre d'hôpital dans laquelle ils ont vécu des mois à trois, tout prendre.



Et rencontrer là la jeune femme qui fait le Clown toutes les semaines, que la petite Rose aimait bien, qui va foncer vers la maman avec un grand sourire, que la mère va lui faire "ravaler" en lui disant " Rose est morte ce matin". Puis l'infirmière, la devouée, que le décès de Rose va dévaster aussi, et tout ce microcosme : l'amie, maman d'un petit garçon leucémique de la bulle d'en face, la secrétaire peau-de-vache qui a décidé de s'en foutre, des familles qui viennent de perdre un proche : c'est pas tout ça, il y a des formulaires à signer...



On se demande pendant cette lecture qui est l'auteure : la mère? L'infirmière? La Pédiatre ? On essaie de se mettre à la place d'une mère, d'un parent qui vit ça, et moi je n'en connais pas. À part la maman de la petite Wonder Augustine (décédée d'un gliome cérébral à 4 ans, dont les parents faisaient tout pour le bien être de leur fille, de la petite soeur, et levaient des fonds pour la recherche dans les cancers pédiatriques). À part cette maman, dont j'ai lu sur facebook les dernières semaines près de son enfant, une chose que je ne referai plus tant on se sent nul de ne pouvoir faire quelque chose qui sauverait cette petite, tant on essaie de montrer du soutien, tant on ne sert à rien..



L'auteure rend ici un formidable hommage aux acteurs de santé d'un service de maladies pédiatriques, à ceux qui accompagnent l'enfant et les parents, l'aumônier, le thanatopracteur, si investi de sa mission, si tendre avec ces enfants... et aux parents qui ont vécu ce drame. Loin d'être un livre qui tire des larmes (même si c'est infiniment triste), ce livre, par son parti pris de récit choral, se démarque de tout ce que j'ai pu lire jusqu'ici.



Le style est sobre, et malgré mon oeil critique qui n'a relevé que quelques adjectifs en trop au début, j'ai vite lâché cette retenue du second degré et j'ai plongé dans le récit.



Aucun doute, ce livre est une réussite. Et un coup de coeur.



Trois petits tours - Hélène Machelon, editions Librinova, 137 pages, Juillet 2019, 11,90€












































Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Envolée (Trois petits tours)

**🎵 "Par moment on dirait presque un chat,

Jamais vous ne l'entendez venir

Et soudain Elle est là

Qui sourit ne parle pas

Trois petits tours et s'en va

Seule dans mon bouquin

Je crois comprendre ses absences

Et entendre dans ses silences

Battre son coeur"🎵 **



"Qu'allons-nous faire de la brûlure de nos réveils ?"



Un coeur, une âme, une étincelle en trois dimensions. du haut de sa tour, une vue panoramique sur son souflle, celui de ses parents à l'amour immuable, et tous les acteurs de son passage sur terre, un ange veille et murmure en relief dans leurs mémoires.



Jeanne, Hélène, et Rose, trois prénoms, une enfant, une mère, une connection. Rose est née pour changer votre vie et couronner votre pupille. Penser et percevoir différemment.



Des prénoms qui me sont chers. Orchidophile, Jeanne est une de mes plus anciennes orchidées. Comme les roses, pour lesquelles nous vouons l'éternel en les cristallisant, je baptise mes fleurs, délicates et généreuses.

Jeanne est actuellement en boutons, une floraison que j'accueille avec joie et bienveillance pour la sixième fois en sept ans.

Quant à Hélène, il est certainement le plus beau nom qui résonne en moi, puisqu'il m'a mise au monde.



La preuve par trois, ce livre est un tour de magie, un tour de chant, à chacun son tour.



"Toi, ma Rose, tu es morte de jeunesse."



Rose n'est plus, et pourtant elle illumine les mots de chaque phrase. Rose est plus que jamais là pour nous donner le la, comme une leçon de vie. Elle nous guide page après page.

La parole est confiée à tour de voix. Une chorale personnelle et sensible pour une divine enfant. Rose le sait, à chacun sa croix et son chemin. Elle écoute, sage et humble, elle insuffle sa confiance et son énergie à sa maman pour qui la plume s'envole magistralement.



"Il va falloir me désintoxiquer de tes grands yeux bleus faits pour dévorer le monde."



Il n'est jamais aisé de rester objectif dans la critique d'un tel sujet dramatique. Prendre du recul sur l'impensable et lire. Tout simplement. Se détacher du tragique inconcevable pour écouter le message d'une autrice par son écriture.



"Nous nous sommes soignés sans chercher à guérir."



Mille couleurs ravissent les pages, j'en perçois les dessins de sa fille. Une richesse bouillonnante et des images chargées d'arômes.

Ne les cherchez plus ! Elles sont là !

Ces métaphores, j'aurais aimé les écrire. Elles me passionnent et m'etourdissent.



"Nos entrailles sont gelées, mordues par la mort."

"Rien n'est plus glaçant qu'une foule muette."



Les marionnettes sortent des tiroirs pour nous livrer leurs pensées, au regard d'une mère qui marque de son sceau les chapitres de son histoire.

Rose observe par la lucarne et son écho éclate dans l'expression de tous les personnages.



Écoutez plutôt et laissez-vous porter...



"D'une beauté saisissante, elle rayonne dans la pénombre, elle semble produire elle-même sa propre lumière."



"La souffrance c'est comme du goudron, vous le toucher, il vous sourit puis il est impossible de s'en dépêtrer."



"J'ai avancé dans le gris pour deux.

J'attends ma mesquine retraite comme on attend le train de banlieue sur le quai. Nous avons la vie chagrine que nous méritons."

"Les gens m'évitent, dessinent des cercles autour de moi sans jamais passer par mon centre."

"Elle s'est présentée si vite que ses mots se sont précipités en se coupant eux-mêmes la parole."



Rose, l'éternelle

"Ne doutez pas, je suis dans chacun de vos pas.

Séchez vos larmes, je n'étais pas née pour cette vie."





**🎵 "La laisser venir à soi

Trois petits tours et voilà

Seule dans mon bouquin

J'entends l'appel de son âme

Comme une douleur une larme

Un cri du coeur" 🎵 **



**Françoise Hardy, Trois petits tours - 2018



Lu en janvier 2020
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Envolée (Trois petits tours)

S'il est, dans nos sociétés dites évoluées, un sujet qui fâche et qu'on nomme tabou, c'est bien la mort, et encore plus lorsque cette dernière élit des enfants, des tout-petits.



"Rien n'est plus abject que la mort d'un enfant."



Rien de plus vrai, nous sommes fondés à le penser et, d'ailleurs, qui voudrait le contester ? Mais une fois qu'on a dit cela, on a dit peu de choses. Hélène Machelon, elle, décide d'en dire davantage dans son livre-témoignage où elle décrit la mort de Rose, une petite fille, à peine une enfant tant elle est jeune. Et pourtant, aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce récit n'est pas triste. Il est juste... juste. Beau de justesse, grand de justice.



"Trois petits tours" immortalise donc la courte histoire de Rose qui n'aura jamais été haute comme trois pommes. C'est l'histoire d'une vie écourtée par la maladie et du rapport des vivants à ce drame. Mère, père, pédiatre, personnel soignant, aumônier mais aussi thanatopracteur et clown d'hôpital, l'auteure nous livre le ressenti de chacun à travers une narration chorale aux mots simples et aux tournures lumineuses qui ne tombent jamais dans les phrases à effet ou les lieux communs, un tour de force pour ce thème.



"Trois petits tours" est un roman sensible et personnel offert à tous. Ce n'est certes pas un guide du deuil, je pense qu'Hélène Machelon détesterait cette pensée ; c'est un recueil de pages intenses, concentrées sur leurs personnages et reliées entre elles par l'amour de la vie, un amour qui s'exprime par des émotions fortes. Ni mièvrerie, ni sensiblerie, le juste ton.



Comme on est maladroit quand on aime ! Aussi ne faut-il pas s'étonner de nous voir tous si malhabiles et démunis à l'heure du deuil, quand nul mot n'est capable de consoler et quand seule la possibilité d'une présence, d'un bras, d'une épaule, d'un regard est la bienvenue. Dans un style véritablement talentueux qui mériterait d'attirer le regard de grands éditeurs, Hélène Machelon décrit ce qui se passe dans les coeurs quand l'esprit atteint ses limites.



"Trois petits tours" est un très beau coup de coeur dont je vous recommande la découverte. Laissez Rose vous montrer la voie des anges et nuancer votre regard sur la mort, ce grand mystère de la vie.
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Envolée (Trois petits tours)

J'ai lu, il y a peu, "Flagrant déni" d'Hélène Machelon, son deuxième livre qui m'a secouée, émue. Hélène m'a alors proposé de m'envoyer son premier opus que je souhaitais lire. Je ne savais pas avant de l'ouvrir qu'Hélène avait mis dans ce texte toute la peine, la douleur, la colère, la rage, les émotions, le vide qu'elle a ressentis face à la perte de sa petite fille, Jeanne (Rose dans le livre), qui n'avait pas encore un an suite à une déficience immunitaire.

Nous sommes à ses côtés et à ceux de son mari, Gilles, à l'hôpital Necker,lorsqu'elle apprend que c'est la fin jusqu'à l'enterrement. Puis nous la retrouvons quatorze ans plus tard.

Elle a réussi à mettre des mots sur l'indicible sans pathos, sans auto-apitoiement mais elle a aussi donné la parole à celles et ceux qui ont côtoyé Rose/Jeanne : la pédiatre, l'infirmière, la maman d'un autre malade, Margaux qui se transforme en clown pour apporter un peu de légèreté aux enfants qui souffrent, l’aumônier, le thanatopracteur, la grand-tante de son mari, une employée de l'administration. La mort de Jeanne touche chacun d'eux profondément, fait quelquefois écho à leur propre vécu; tous sont démunis face à ces parents, ne savent pas les mots, ne savent pas les gestes mais ils sont là, chacun apportant une touche de réconfort.

Personne ne peut prononcer "Rose est morte", trop cruel, trop définitif, préférant "Rose s'est envolée" qui évoque la liberté, la douceur, un ailleurs meilleur. Et ce témoignage bouleversant, poignant, qui enserre le cœur dans un étau, cette ode d'amour à Rose/Jeanne est cependant lumineux, car il laisse apparaître à nouveau la lumière et Rose est là à jamais.

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Envolée (Trois petits tours)

Trois petits tours d’Hélène Machelon est un livre hors du commun, hors du temps que j’ai découvert au détour d’une conversation avec l’autrice. Curieuse et intéressée par le sujet, je me suis lancée sans retenue, prête à recevoir la multitude d’émotions qui allaient me faire face.



Le sujet abordé est d’une profondeur sans nul autre pareil. C’est un thème que je n’avais jamais lu, un parcours qui me rend humble et qui me percute dans mon cœur de mère. C’est un livre qui me donne envie de remercier la vie et de serrer mes proches dans mes bras afin d’en profiter et de savourer chacun de nos moments passés ensemble. Pour reprendre une expression de ce texte qui illustre parfaitement ce que j’ai ressenti, j’ai juste envie de dire que cette histoire est monstrueusement belle.



Cet ouvrage relate un parcours douloureux, un chemin de souffrance à travers les regards de ses principaux acteurs. Tous forcent l’admiration, tous connaissent la valeur de la vie et sa fragilité. Chacun porte le poids de ses responsabilités, une charge qui parfois les dépasse, mais tous agissent pour le bien de ceux qui leur font face. Mon cœur a saigné durant cette lecture, mais je suis vraiment heureuse d’avoir pu assister à « l’envers du décor » si je puis dire. J’ai beaucoup appris en parcourant ces pages et ne suis pas prête d’oublier la bonté et l’altruisme qui en ressortent.



Attention, ce récit comme je le disais n’est pas une sinécure, il s’agit là d’un texte puissant, fort, intense. On affronte les regards, on se laisse guider par les administrations, on tente de garder espoir puis on se résigne. Nous nous retrouvons spectateurs de cette tranche de vie, impuissants face à cette situation. Je me suis prise d’affection pour chacun des personnages avec une compassion infinie pour cette mère à l’agonie.



« Trois petits tours » est un livre difficile à décrire, car il se vit et s’apprécie dans son ensemble. Je pourrais essayer de broder autour des événements, mais quel en serait l’intérêt ? Plus qu’avec de simples mots, je vous invite vivement à vous lancer et à ouvrir cet ouvrage rédigé avec beaucoup de justesse et d’empathie de la part de son autrice.
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Envolée (Trois petits tours)

Lorsque j'ai été contactée par Hélène Machelon qui m'invitait à découvrir son livre, je n'ai pas mis longtemps à accepter. La simple lecture de la quatrième de couverture me garantissait un moment de lecture intense. Ce bouquin est typiquement le genre de témoignage romancé que j'apprécie. Je remercie donc grandement l'auteure et les Editions Librinova pour avoir mis un exemplaire numérique à mon disposition via la plateforme Netgalley.



Au cours des heures suivant l’arrêt des soins qui maintiennent Rose en vie, ses parents croisent les héros de l'ombre qui les entourent. Leurs vies se racontent dans des portraits (la mère, la pédiatre ou le clown) qui embarquent le lecteur dans un monde d’émotions que généralement on tait. Il se glisse dans les conversations et partage les pensées de chacun pour mieux comprendre l’intensité inouïe du moment.

Une histoire d'amour avec un regard original sur l’inacceptable : la perte d'un enfant.

Un livre percutant et juste au style délicat, porteur d'espoir et de lumière.



Comme prévu, j'ai dévoré ce livre !



Le drame qui touche les parents de Rose, malheureusement je le connais plutôt bien puisqu'il a touché des membres de ma famille. Je me souviens de leur douleur et de leur sentiment de vide. J'ai été très touchée par les mots d'Hélène, par la façon tout en pudeur qu'elle a de nous présenter les choses. On rencontre les parents de la petite fille (j'avoue qu'au début de ma lecture je n'avais pas compris qu'elle était si petite) alors qu'un peu de vie coule encore en elle et on va assister à sa disparition. Cette petite Rose a réussi à conquérir mon coeur et je sais qu'elle y restera pendant très longtemps.



Hélène nous offre le point de vue de plusieurs personnes sur ce drame : les parents de l'enfant (en particulier sa mère), ses soignants, l’aumônier de l’hôpital etc ... Tous vivent et réagissent à cet événement d'une façon différente bien entendu. Mais ce sont surtout les passages consacrés à la maman de Rose qui m'ont beaucoup ému. J'ai été frappé par la peine de cette jeune femme mais aussi par la force qui se dégage d'elle malgré l'horreur du moment.



C'est une lecture douloureuse et difficile mais essentielle aussi. Le sujet est traité avec beaucoup de douceur et de pudeur. J'avais un peu peur qu'une sorte de voyeurisme et de surenchère de la douleur se dégage du récit mais ce n'est absolument pas le cas. Hélène a une plume délicate et fluide, facile à lire. Les chapitres sont courts, rythmés et l'alternance des points de vue permettent au lecteur d'avaler les pages sans même s'en rendre compte ! C'était délicat, touchant et j'ai eu la larme à l'oeil malgré le message d'espoir et de reconstruction proposée par l'auteure. Un message de vie.



Une belle lecture que je vous conseille, ne vous laissez pas impressionner par le thème qui peut paraitre difficile ...
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Flagrant déni

Ce roman aborde un sujet délicat et tellement mystérieux : le déni de grossesse.

Nous suivons donc l’histoire de Juliette, une adolescente de 17 ans, qui accouche soudainement d’un enfant qu’elle ignorait porter et qu’elle repousse violemment. Elle vit cet événement comme une agression, une intrusion, une violation de son corps et de son intimité. Elle ressent un mélange de peur, de colère et de rejet envers cet Autre, qu’elle nomme ainsi pour ne pas le reconnaître comme son fils. Comment faire face à ce choc, à cette honte, à cette culpabilité ? Comment reconstruire sa vie et sa famille après un tel drame ?

Hélène Machelon écrit avec une plume poétique, qui nous fait partager les émotions complexes et contradictoires de Juliette. Elle explore avec sensibilité les thèmes de la maternité et de l’abandon. Un livre court mais tellement puissant, qui ne laisse pas indifférent.

Je vous le conseille vivement.


Lien : https://instagram.com/plante..
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Flagrant déni

Flagrant déni - Hélène Machelon - Roman - Éditions Le Dilettante - Lu en février 2023.



"Comment accouche-t-on lorsqu'on n'est pas enceinte ? "



Pas possible me direz-vous. C'est ce que j'aurais répondu avant d'avoir lu Flagrant déni d'Hélène Machelon.



Juliette, 17 ans, brillante étudiante, famille aisée, Agnès et Rafael, parents aimants, Chloé, soeur dévouée, Juliette donc est une jeune fille détestable, "Au lycée, Juliette était ce qu'on appelle méchamment une sainte nitouche... Infernale oui, mais en famille et surtout avec sa mère, Agnès. Juliette était l'étincelle responsable du chaos qui pourrissait avec méthode l'ambiance familiale, et elle semblait s'en délecter" (page 15)



Nice, fin juin, Juliette est emmenée à l'hôpital sans penser un instant qu'elle allait accoucher, c'est la panique, elle refuse l'évidence elle va accoucher. Et pourtant, né par Césarienne un petit garçon voit le jour pour être aussitôt rejeté par sa mère, elle ne veut même pas le voir. Agnès, la grand-mère est immédiatement attirée vers cet enfant venu d'on ne sait encore où.

Rafael le grand-père en voyage revient aussitôt. Petit à petit, on apprend par bribes que Juliette a eu une liaison qui n'a pas duré mais qui a laissé dans son corps cette marque indélébile, un enfant.



Je ne vais pas réécrire toute cette histoire douloureuse, 27 chroniques ont été faites à ce jour, mais il faut que je vous dise qu'Hélène Machelon a le chic pour nous transporter dans l'univers de Juliette et sa famille, dans l'univers du déni de grossesse et des suites que ce déni implique avec une plume qui vous tient en haleine du début à la fin, l'autrice décortique avec réalisme toutes les phases physiques et psychologiques d'une telle situation, du côté de Juliette mais aussi du côté de cette famille qui traverse un tsunami. Tous les sentiments y sont décrits avec une parfaite maîtrise.



Dire que j'ai aimé cette lecture, c'est trop peu, j'ai vraiment adoré malgré le sujet grave et tabou encore aujourd'hui. Est-il possible de découvrir seulement au moment d'accoucher que l'on est enceinte ? Oui. On peut alors imaginer ce que doit traverser une femme dans cette problématique et ici une toute jeune fille étudiante qui n'a pas eu le temps de se préparer à être mère.



J'avais déjà lu d'Hélène Machelon "Envolée/Trois petits tours qui m'avait retourné le coeur, Flagrant déni est de la même veine, il y a de l'humanité dans la plume d'Hélène Machelon, elle "vit" ce qu'elle écrit. Je lirai certainement ses prochaines publications !



Bonnes lectures à tous.



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Flagrant déni

Un mal de ventre fulgurant, la panique qui enfle en même que la douleur gronde. Et voilà Juliette, 16 ans à peine, fine comme un haricot, en train d’accoucher.

Stupeur et tremblement doublé d’un immense déni personnel et familial.

Au cours de ce roman, et pourtant réalité pour tant de filles et de femmes, se mêlent la colère, le refus, la blessure et la difficulté d’appréhender ce que le corps a pourtant bien délivré. Que faire de l’enfant ? Comment devenir ou refuser de devenir mère ?

Avec délicatesse et franchise, l’autrice accompagne son héroïne et sa famille dans un chemin singulier. Sans juger. Sans pression, ni bon sentiment. Un art assez subtil du récit pour un sujet si fort.

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Flagrant déni





On est parfois sérieux quand on a dix-sept ans.

Assez sérieux pour se concentrer sur les études. Ne pas faillir.

Ne pas finir comme maman surtout. Surtout pas. Femme au foyer.

Elle le lui dit, à la mère, d'ailleurs. Tout plutôt que toi. Quand elle ne le lui dit pas, c'est son attitude qui prend le relais. La femme soumise, bien mise, mise en plis. Pliée, elle ne prend presque pas de place. Très peu pour Juliette !



Juliette, elle veut exister plus fort. Elle a commencé d'ailleurs, elle affûte ses dents et ses ongles sur les membres de sa famille. Petite fille prodige, prodigieusement méprisante aussi, pressée de rompre le cordon ombilical, radicale, la liberté, vite, très vite.



Jusqu'à la douleur.

Pliée au creux de son ventre.

Pliée, elle prend toute la place.



On conduit Juliette à l'hôpital.

On l'examine. On la rassure, cette gamine en panique. Maman lui tient la main, maman berce, caresse. Maman qu'on repousse et qu'on reprend. Son amour est un yoyo, un jouet d'enfant, regarde maman, je ne casse pas, je te repousse et te reprend, cela s'appelle l'enfance.



On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans.

On est enceinte et on ne le savait pas.



Hélène Machelon ose.

Pas simplement écrire sur le déni de grossesse, si mal connu, sujet à mille débats, mille jugements. Pire ! Le déni de grossesse quand on est mineure. Il en faut, du talent, pour ne pas abuser du pathétique de la situation.

Et la plume d'Hélène Machelon fait ça très bien, avec beaucoup de justesse et de pudeur.

J'ai été très touchée par la relation entre Juliette et sa mère, le personnage qui m'a certainement le plus bouleversée.



Armez-vous d'un brin de patience ;)

A paraître le 4 Janvier.
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Flagrant déni

Hélène Machelon est une autrice qui ose les sujets casse-gueules, ceux qui peuvent fuir les lecteurs par leur charge émotionnelle trop lourde à assumer ou par l'incompréhension dérangeante qu'ils peuvent susciter. Précédemment ses Trois petits tours racontait les quelques semaines ayant précédé la mort d'une fillette hospitalisée pour une leucémie. Avec Flagrant déni, double prise de risque puisque le roman est centré à la fois sur la grossesse précoce d'une lycéenne et sur le déni de grossesse qui l'accompagne.



Juliette a dix-sept ans, c'est une jeune fille brillante qui après son bac ira poursuivre ses études dans une prestigieuse prépa lyonnaise. Des douleurs abdominales la conduisent à l'hôpital où sidérée, elle découvre qu'elle est en train d'accoucher malgré ses 48 kilos et son ventre plat.



Comment accouche-t-on lorsqu'on n'est pas enceinte ?



«A l'intérieur de son corps, un mouvement s'opéra. Son ventre incontrôlable se déplia, se déroula et Juliette perdit son centre de gravité. Ses organes descendirent, attiras par la terre, et de ses mains inutiles, elle voulut les retenir. La réalité prenait corps en elle. Traumatisante. Ce ventre se mit à s'animer, à grossir. L'adolescente, même si elle luttait de toutes ses forces, ne pouvait s'opposer à cette poussée qui la déformait. En silence, l'incrusté qui s'était tapi sournoisement pendant neuf mois, enfin débusqué, sortait de sa planque pour apparaître aux yeux du monde. Il n'était plus un passager clandestin. Il exultait. Prise d'assaut, Juliette le sentit bouger en elle. Dans sa chambre d'adolescente, quelques heures plus tôt, Juliette s'était mieux préparée à l'idée de mourrir qu'à celle de donner la vie. A choisir, elle préférait accueillir la mort. »



Les phrases d'Hélène Machelon parvient à décrire très précisément l'onde de choc provoqué par l'arrivée de ce bébé non attendu, sur Juliette mais aussi sur sa famille, durant deux mois, la durée légale pour décider définitivement de garder son bébé ou de le mettre à l'adoption.



L'autrice trouve le ton juste. Les mots, les phrases sont à fleur des personnages et de leur ressenti, au plus près des corps, explorant avec intensité et justesse leur intimité. Les corps sont constamment présents, un fil conducteur même de la narration, apparaissant dans tous les titres des chapitres : «  A son corps défendant », « Haut-le-corps », « Faire corps », véritable cartographie de l'évolution du récit.



Si le roman sonne aussi juste, c'est que jamais il ne verse dans du pathos dramatisant les enjeux malgré leur poids, jamais la sensibilité se mue en sensiblerie. Si l'on est touché par l'histoire qui avance. J'ai beaucoup apprécié que Juliette ne soit pas une adolescente posée comme sympathique. On comprend que son caractère est difficile, bien avant la grossesse, qu'elle est dure, ingrate avec ses parents y compris sa mère pourtant très patiente et dévouée qu'elle semble mépriser pour sa gentillesse à toute épreuve. La sympathie, qu'elle finit par susciter irrésistiblement, est construite évidemment par l'épreuve que constitue ce déni de grossesse et surtout par le cheminement qui va la faire évoluer et essayer de le dépasser.



Pas d'idéalisme béat dans le dénouement. Juliette fait un choix qui n'est ni « bon » ni « mauvais », juste le sien conforté par le soutien inébranlable de sa famille. Je regrette cependant que la bascule psychologique qui y mène Juliette soit trop rapidement amenée pour consolider sa crédibilité. A l'instar de la scène ( très jolie au demeurant ) qui explique le choix de la couverture, on sent trop les intentions de l'autrice, ce qui donne au dernières pages un côté « scolaire ». Disons que j'ai préféré la spontanéité très immédiate des deux premiers tiers du roman avec cette violence contenue et singulière qui sourd derrière le déni saisissant et la colère tranchante de Juliette.



Un récit à la fois sensible, délicat et fort qui montre comment réapprendre à vivre en portant fièrement ses cicatrices.



Lu dans le cadre de la Masse critique Babelio de janvier 2023
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Flagrant déni

Puissant, juste, ce récit reste en mémoire longtemps, longtemps. Hélène Machelon possède l'art des mots qui font jaillir la vie, même dans la mort et la souffrance. Comme dans Envolée, paru en 2021 chez Mame, elle donne chair à une galerie de personnages avec lesquels on croit sincèrement avoir discuté, dont on a porté la peine, avec qui on a cherché la lumière... Juliette pourrait être notre fille, notre petite sœur, notre élève de Terminale. Enceinte sans l'avoir voulu, compris, su. Le mystère du corps, de l'âme et de l'esprit qu'est le déni de grossesse se révèle par l'écriture subtile, cinglante, d'Hélène Machelon, tellement observatrice. Rien n'arrête la mère de Juliette si souvent rabrouée, considérée comme inutile ; elle se fait roc. Et le père, Rafael, méditerranéen et sanguin, tellement tendre... Une belle sage-femme, expérimentée, proche, apparemment impuissante. Rencontrez-les tous et surtout l'Autre, ce petit blotti, caché, invisible. Si elle sait magnifiquement entraîner son lecteur dans les abysses, Hélène Machelon ne l'y abandonne jamais. Merci à elle. Pour l'entendre lire un passage de son livre :
Lien : https://www.ledilettante.com..
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Flagrant déni

Ce livre m'a happée et je l'ai lu en un dimanche...si on connait des exemples de déni jusqu'à parfois 6 mois de grossesse, personnellement je ne savais pas que le bébé pouvait toujours rester indiscernable caché le long de la colonne vertébrale au bout du 9 mois !

La vie de cette adolescente est remise en question, celle de sa famille aussi, et les traversées émotionnelles des uns et des autres sont passionnantes.

Ce livre fait partie de la sélection du prix Cezam 2024, je le recommande, l'écriture est percutante tout en étant facile à lire.
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Flagrant déni

Jusqu’où déni de grossesse peut aller chez une très jeune fille de 17 ans à peine volontaire, intelligente et excellente élève ?

Comme on dit » un moment d’égarement », un moment d’admiration pour un homme âgé de 35 ans qui vite détourne le regard et passe à une autre ;

C’est ce qui arrive à Juliette ; jusque sur la table d’accouchement elle nie l’arrivée de l’Autre, cette chose qui aurait poussé en elle sans jamais se faire remarquer.

Les rapports de Juliette avec sa sœur, ses parents et en particulier sa mère qui veille sur son bonheur et qu’elle méprise tout particulièrement sont bien décrits , le déni de grossesse aussi. Mais soudain dans la dernière partie, l’écriture bascule dans du « feel good » sirupeux qui a fichu en l’air ce que j’avais apprécié dans ce texte.
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Certains esprits chagrins m'avaient mis en garde, le titre de ce roman disaient-ils constitue le déclenchement d'un compte à rebours dont nous connaissons tous l'issue ...???....

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