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Critiques de Hélène Machelon (133)
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Envolée (Trois petits tours)

D'abord avant de vous parler de l'histoire, je tiens à dire aussi que j'ai été agréablement surprise par la fluidité du texte et par la qualité de l'écriture. C'était important de le dire maintenant car pour un auteur inconnu, ces qualités d'écriture sont très importantes pour moi...



Dans un service de pédiatrie particulier de l'Hôpital Necker, où l'on soigne les enfants et adolescents qui ont un déficit génétique, leur enlevant toute défense immunitaire, et les empêchant de vivre une vie normale, arrive la petite Rose et ses parents. Nous sommes en 2004.

Le lecteur sait dès les premières pages qu'il s'agit d'une autofiction car l'auteur dédicace son livre à sa petite Jeanne "tu n'étais pas née pour cette vie"...dit-elle, et précise que "des portraits dépeints, seuls les nôtres, du père et de la mère sont authentiques".

L'auteur donne la parole à toutes les personnes qui entourent les parents et qui se sont occupées de la petite fille, et en miroir pour chacune d'elles, aux parents et à leurs ressentis face à la situation décrite, et à la personne concernée.

Ainsi le lecteur découvre les portraits de personnes formidables qui travaillent dans ces services où ils côtoient la mort à longueur de journée, mais où la vie est une victoire permanente sur le temps...



Leur ressenti, la façon dont ils arrivent à prendre un peu de recul pour se préserver, l'empathie dont ils font preuve envers les familles des enfants, tout est bouleversant, chacun réagissant avec son propre vécu, sa propre histoire familiale présente et passée. Nous constatons qu'ils n'ont pas choisi leur métier par hasard, que la vie ne leur a pas toujours fait de cadeaux à eux-aussi...



Ainsi nous parle la pédiatre responsable du service, une infirmière qui fait tout pour se blinder face à la souffrance, une maman bénévole qui vient animer les après-midis clown car "un enfant est un enfant avant d'être un malade", une secrétaire du service administratif, que tout le monde prend pour une peau de vache, Aline, une amie devenue proche car elle a, elle-aussi, un enfant hospitalisé, l’aumônier, la vieille tante de la famille, et Jean-François, le thanatopracteur...

Tous ont des choses terribles à nous révéler et tous ont le cœur brisé chaque fois qu'un petit enfant s'en va...aucun enfant (et aucun parent) ne devrait vivre pareil destin.

Avoir des enfants en bonne santé est un bien précieux qui n'a pas de prix.

Et bien entendu, il y a les parents, leur drame sans nom...

Comment appeler des parents ayant perdu leur enfant ? Rien n'est prévu dans le dictionnaire. C'est la plus grande douleur qui soit, même si la mort après la maladie est "adoucie" par l'idée que l'enfant ne souffre plus.



C'est un premier roman poignant. Il sonne juste, il n'y a pas un mot de trop, aucun pathos...il parle directement à notre cœur avec beaucoup de délicatesse, des mots d'une grande douceur, mais il faut avoir le cœur bien accroché tout de même pour le lire.



En tous les cas, je peux vous dire que c'est mon coup de cœur parmi mes lectures d'été, sans aucun doute possible au sens propre et au sens figuré...alors que ce n'est pas du tout le genre de lecture que je recherche.

Ce livre bouleversant est un bel hommage de l'auteur à cette petite fille, si belle et pétillante qui ne demandait qu'à vivre, un hommage aux personnels hospitaliers tant négligés aujourd'hui, alors qu'ils font des prouesses au quotidien et...une histoire d'amour, celle d'une mère et d'un père, mais la parole est donnée davantage à la mère, et de leur enfant partie trop tôt.

J'espère que l'écriture aura été bienfaitrice pour eux.



Pour nous, ce livre nous démontre qu'encore une fois il nous faut profiter de ce que nous avons... ici et maintenant.

A découvrir, même si la lecture est douloureuse pour nous parents, et grands-parents.
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Envolée (Trois petits tours)

C'est la première fois que je lâche un livre en ayant honte de ne pas l'avoir terminé... il était pourtant plus d'une heure du matin, j'avais le droit d'être fatiguée, je pouvais le reprendre le lendemain, mais je ne voulais pas le refermer, je voulais continuer le récit et surtout je ne voulais pas abandonner la maman de Rose à sa solitude.

Je l'ai donc terminé le lendemain matin dès mon réveil et à présent j'ai besoin de partager mon avis, de rendre hommage à Hélène Machelon pour le courage de son écriture.

Le thème du livre est LE sujet que je redoute le plus de lire, autant dans une peur d'identification, que d'un trop plein de larmoyant ou de pathos, rien de tout cela ici. J'y ai trouvé un bel hommage à plusieurs niveaux, du courage, de la finesse, beaucoup de compréhension. Y compris dans les descriptions des ressentis du personnel de l'hôpital Necker.

Chaque chapitre nous présente une personne de l'hôpital puis son interaction avec la maman de Rose. Comment réagir face à une maman qui vient à peine de perdre sa fille, même formé, même préparé, même (c'est horrible à écrire) "habitué", ces personnes restent humaines et peuvent commettre le faux-pas, prononcer la phrase insupportable, ne pas être en mesure de dire un seul mot ou noyer les parents sous un flot de banalités qui ne sont réconfortantes que pour celles qui les disent. Dans ces premières heures, les rencontres se succèdent et les sentiments aussi. A travers ces lignes, et notamment via l'épilogue, on ressent le besoin de l'auteure de les remercier (peut-être pas tous...) a posteriori, parce qu'il était impossible de le faire ce jour-là.

L'épilogue justement apporte la lumière, nous permet de revenir lentement à notre quotidien car il n'est pas question de nous culpabiliser, simplement de nous faire partager et de nous éclairer sur des situations dont nous préférons nier la réalité.

L'émotion est montée plusieurs fois lors de la lecture, par forcément quand je m'y serais attendue, un autre signe d'une belle écriture. Merci de m'avoir touchée par vos mots.
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Envolée (Trois petits tours)

Le commentaire de Carole:

Un livre, de peu de pages, basé sur un fait vécu, mais l’auteur a bien su nous faire sentir l’émotion sans tomber dans le mélodrame. La vie de Rose va passer trop vite, et dès les premières pages les émotions sont venues me chercher. Mes yeux ne lâchaient pas les mots qui ne voulaient que découvrir de l’espoir pour la guérison de Rose. Malheureusement, ce ne sera pas le cas. Les chapitres sont divisés en deux, la première partie, l’intervenant s’explique et l’autre partie appartient aux parents. Chaque intervenant dans la vie de Rose va parler d’eux, de leur vie personnelle, ce qui les a amenés à faire ce travail et pourquoi ils continuent à le faire. Tandis que les parents vont parler de leur état d’âme face à chaque intervenant rencontré. Un exemple simple, juste le fait de voir la bonne humeur des gens autour d’eux dérange beaucoup plus qu’on pense. Donc on va connaître le pédiâtre, l’infirmière, les clowns qui rendent visite, une fois par semaine, à l’hôpital pour égayer les petits, la dame de l’administration qui vous mets devant les faits réels en vous montrant l’acte de décès, l’aumônier, le thanatopracteur et finalement la famille. C’est tellement bien décrit par l’auteur le fait que nous sommes mal à l’aise devant des parents en deuil, quoi leur dire pour les aider à traverser cette épreuve. C’est très bien fait, ça fait réfléchir et la conclusion du livre est belle. J’ai aimé le fait que l’auteur est inclus dans l’histoire ceux qui travaillent très fort et qui sont dans l’ombre. Je me pose encore une question, les orphelins sont des enfants ayant perdus leur parent, mais il n’y a pas de mot pour les parents ayant perdu un enfant, c’est probablement parce que ça ne devrait pas arriver.




Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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Envolée (Trois petits tours)

Il n’existe aucune recette pour apprendre à gérer la mort d’un enfant.

Chacun fait comme il peut, englué dans une chape de tristesse ou de rage, avec l’ envie de tout détruire, de tout réduire en miettes, de tout faire cramer autour de soi, et en même temps le besoin irrépressible de se rouler en boule et de rester inerte en attendant qu’une vague immense vienne nous submerger et nous anesthésier définitivement de cette douleur sans fond.

Trois petits tours...et puis s’en vont, certains enfants ne font que de brefs passages sur cette terre, leur vie n’en est que plus intense mais celle de leurs proches s’en trouve irrémédiablement changée pour toujours.

J’ai été très émue par cette lecture qui donne la parole à ceux qui s’occupent au quotidien de ces enfants malades, le médecin, l’infirmière, la femme clown, celle qui gère les dossiers administratifs, le thanatopracteur, l’amie qui elle aussi a un enfant malade et bien sûr la maman.

Ces voix se croisent et sont comme les différents morceaux d’un patchwork, ce sont comme d’étranges petits bouts de tissus colorés, aux formes improbables qui, mis bout à bout, forment un motif subtil, un dégradé de nuances qui donne des couleurs et de la texture à la vie.

L’écriture est belle, simple, brutale par moment, empreinte de douceur à d’autres, toujours juste, jamais mièvre.

J’ai lu ce livre d’une traite, presque en apnée, tant le sujet est difficile, mais j’en ressors avec l’envie de serrer très forts ceux que j’aime, d’aller marcher sous la pluie, de sentir le vent balayer mes cheveux, de penser à ceux qui ne sont plus là en me disant « Qu’est-ce que tu me manques, mais putain, ce que c’était bon de t’avoir connu ».

Je remercie mille fois l’auteur qui m’a proposé et envoyé son ouvrage.
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Envolée (Trois petits tours)

Témoignage touchant, un court livre électronique reçu d’une amie babeliote.



Une petite Rose qui se meurt dans un hôpital. Les personnes qui la soignent et l’entourent viennent à tour de rôle raconter les difficultés de cette lutte et un peu de leurs propres parcours. En parallèle, les réactions de la mère au contact de chacune de ces personnes.



Une écriture dépouillée, concise. L’auteure ne s’apitoie pas en longues descriptions, elle dissèque les faits avec précision et nous laisse imaginer l’ampleur des émotions.



Et malgré le drame, c’est aussi la bonté du cœur et la beauté de la vie qui continue…

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Envolée (Trois petits tours)

Grande première pour moi, j'écris mon premier avis sur Babelio. J'ai suivi vos recommandations et j'ai lu Trois petits tours. Comment dormir après cela ? Je suis fière de commencer mes premières aventures littéraires avec ce livre que j'ai adoré. Je sors grandie même si je me sens si petite à côté de certains portraits.

C'est comme une vague mais je n'ai pas vu la tasse. Je me pince et je vis. Merci !

Longue vie à ce tout petit livre très beau.
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Envolée (Trois petits tours)

Au fur et à mesure de ma lecture, et plus encore depuis que je viens de le terminer, je réalise que la rencontre entre ce livre et moi était des plus improbables.



D'abord, quand son auteure, Hélène Machelon, m'a contactée pour me proposer son texte, rien ne me paraissait de l'ordre du possible : difficultés techniques pour le recevoir, pas de disponibilité sur mon calendrier bien trop rempli et, cerise (amère) sur le gâteau, après quelques renseignements pris, le thème de Trois petits tours m'apparut extrêmement éloigné de mes goûts en général, et plus particulièrement de mes aspirations du moment.



Pourtant quelque chose me dictait d'y aller, coûte que coûte. Comme une alchimie magique et ensorcelante entre un texte et une lectrice. Alors, j'ai foncé, et je crois avoir compris pourquoi.



"Rien n'est plus abject que la mort d'un enfant " raconte cette autofiction, qui est aussi un puzzle polyphonique montrant tour à tour les ressentis et les points de vue des différents protagonistes ayant croisé Rose petite fille (bébé ?) anciennement leucémique traitée à l'hôpital Necker et venant de décéder. Ceux-ci ne sont jamais caricaturaux, mais entre interrogation et chagrin, ils se questionnent et interrogent le monde, leur monde.

Seuls les parents y sont de chair, d'os et surtout de cœur. Les autres personnages croisés au cours de ce terrible événement de vie ont, j'imagine, été dessinés à coup de rencontres, de souvenirs et d'interprétations par une maman qui a écrit.



"Avoir des enfants c'est risqué de les perdre "…



Aucun passage facile, aucun pathos, aucune plainte... la narratrice s'avère droite et digne dans ses aller et retour avec le passé et ses souffrances. Son écriture est douce et raffinée à la fois. Elle nous caresse comme elle a caressé sa fille pendant les mois vécus ensemble.

La forme fictionnelle choisie donne un roman parfaitement abouti, parce qu'il est construit à la fois comme un journal de l'intimité, un témoignage de ce qui se passe aussi parfois pour les jolis enfants tant aimés qui disparaissent, et comme un hommage à une jolie Rose qui a fané à peine sortie de terre malgré l’Amour, tous les soins prodigués et les prières dites.



"Je meurs de toi " lui susurre cette "mère en miettes ", à mi-chemin entre spectre et mort-vivante.



Ce texte tricoté par une femme intelligente et pudique nous dit l'innommable : la leucémie récidiviste et incurable, la souffrance du petit patient, la profondeur abyssale du désespoir des parents, le doute des soignants, la peur d’oublier.



Chère Hélène, c'est votre vie que vous avez déposée dans un herbier qui a séché. Mais aujourd’hui, votre cœur n'est plus sec, car vous y avez, malgré votre tsunami émotionnel, arrosé les graines d'amour qui s’y trouvaient en dormance pendant votre long hiver.

L’écriture est-elle thérapeutique ? Je pense qu’elle apaise, un peu.

Ne pas trop lui en demander non plus.

Votre écriture à la fois sensible et belle montre par contre votre subtile âme.



Trois petits tours est un livre sur un drame et sur l’ "interminable convalescence ", et il m'a, étonnamment, donné de la force et du courage pour admirer chaque jour un peu plus "les louves " qui, comme vous, se saisissent de leur délicate plume pour tracer dans nos cœurs de lectrice/eurs une petite place à leur fleur disparue.

Maintenant, elle y est, car votre récit donne aussi du sens au monde, qui souffre mais qui vit.

Comme vous.



Pas de larmes au cours de cette lecture, moi pourtant équipée d’une sensibilité à fleur de peau, votre projet d'écriture ne va pas dans cette direction.



Ma première émotion une fois le texte lu, juste une envie folle : vous connaître et vous serrer dans mes bras.

Maintenant, volent au-dessus de ma tête votre douceur et celle de votre personnage, Rose, le tout étant accompagné par une petite musique bienveillante et lumineuse. A jamais dans mon cœur.



Je ne peux pas terminer ma critique sans dire que votre livre que j’ai adoré est à l’opposé d’un roman sur le même sujet d’Eric-Emmanuel Schmitt «Oscar et la dame rose » que je n’ai pas apprécié du tout (voir ma/la critique d’anlixelle sur Babelio https://www.babelio.com/livres/Schmitt-Oscar-et-la-dame-rose/2774/critiques/1231540?modifier=1).

Il m'avait profondément choquée et j'en attendais secrètement un autre...maintenant, il existe, c'est celui que vous avez écrit.



Mais j’aurais tant aimé que personne n’ait eu à le rédiger. Sous forme d’autofiction.



"Quand il faut évoquer la mort, nous savons que ... nous ne savons rien.

Quand il nous faut parler des morts de notre vie - qui vivent encore en nous - , habitent notre cœur -, les mots nous manquent.

De cette perte, de la mort même, nous préférons ne pas parler.

Et pourtant, les absents n'en finissent pas d'être présents."

Les morts de votre vie Le Guay / de Tonnac chez Albin Michel



Pour vous, ce ne fut pas le cas, vous avez préféré parler, à votre manière, et c’est bien mieux.

En effet, le monde, parce qu’il est dur, parce qu’il est vaste, a grandement besoin de mots… et notamment pour garder le lien avec ceux qu’on ne pouvait pas retenir.
Lien : http://justelire.fr/trois-pe..
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Envolée (Trois petits tours)

Merci à Hélène Machelon de m'avoir proposé de lire son livre "Trois petits tours".

Merci pour ce livre poignant, sensible, qui au travers de différentes tranches de vie, différents portraits, nous présente tous ceux qui ont pu côtoyer Rose.

Ce livre pourrait apparaître comme le récit d'une défaite, et uniquement le récit d'un drame, d'un deuil, d'un départ.

Mais il est aussi émouvant, lumineux, humain.

Car tous ont un caractère, une histoire, des anecdotes et souvenirs (de la vie de Rose, ou de leur propre vie, avec leurs douleurs, leurs deuils aussi ...), et tous aimeraient pouvoir faire plus pour le père et la mère de Rose.

J'ai aimé connaître les différentes personnes, le ballet de la vie qui continue, malgré tout. Les différentes personnes, encore vivantes, maladroites, muettes, désolées ...

On trouve plein de choses très belles chez ces personnes : la foi (foi en la science pour la pédiatre, foi en l'avenir pour l'autre maman d'enfant malade, foi religieuse pour le prêtre), l'engagement auprès des enfants et le rire (la clown de l'hôpital, ses complices, les autres clowns, chanteurs, danseurs), l'humilité devant la mort qui emporte même les enfants (le thanatopracteur, le prêtre), l'espoir (la famille, les amis ...)

Enfin, j'ai aimé la note d'espoir en fin d'ouvrage, apaisante après ce drame et ce tourbillon d'émotions.

Bravo ! Un très beau livre que je vous recommande
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Envolée (Trois petits tours)

Un très joli texte.

Rose est le fil conducteur, Rose est cependant absente, déjà partie et pourtant tellement présente.

Tout en douceur, tout en délicatesse, ce livre exprime le décès d'une enfant. On ne connait vraiment pas son âge, pas vraiment sa maladie. On découvre quelques personnes dans l'entourage, non pas de l'enfant ou de la mère, mais dans l'entourage de cette mort. Alors, effectivement, la mort est aussi synonyme de tristesse, de perte, d'abandon, de descente aux enfers, mais au-delà, il y a la vie. Chaque personne autour de Rose a sa propre histoire, ses propres réactions, ses pourquoi et comment si personnels.

Et oui... la vie continue... Mais Rose, et chaque personne décédée, font et feront toujours partie de la vie des survivants, dans les souvenirs et par ces souvenirs. Rose est vivante et a transformé la vie des personnes croisées.

Un très bel hommage...
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Envolée (Trois petits tours)



Dans le vocabulaire courant, quand on perd son père, sa mère ou ses deux parents, on dit qu'on est "orphelin". Quand on perd sa femme, on dit qu'on est "veuf" ou "veuve", si c'est son époux. En revanche, quand on perd ses enfants, on ne dit rien. Il n'y a pas de mot pour désigner cet état.



Avec des mots simples et limpides, c'est l'histoire d'une vie éphémère écourtée par la maladie. Rose était douce et facile avec de grands yeux bleus. Mais pour la petite Rose, le miracle n’est pas venu. Il a passé son chemin…



Chapitre après chapitre, Hélène nous fait partager les témoignages de sympathie des personnages qui se sont investis dans leur mission tout en accompagnant Rose agréablement dans les moments les plus éprouvants ; avec en alternance, elle nous décrit toute l’estime, le respect et l’admiration d’une mère dédiés à toutes ces personnes merveilleuses pour leurs qualités extraordinaires.



Les parents, dont personne n’envie leur sort, sont impuissants devant la maladie qui les ronge tout en se sentant coupables de ne pas l’avoir suffisamment protégée. Quand le pire est arrivé, Rose leur laisse un vide insondable… D’être soudain de vrais pantins désarticulés, des « parents à la retraite » et l’envie de ne plus vivre.

Extrait : Si nous avions su que ce fameux Noël était ton dernier, nous aurions déplacé la Laponie à l’hôpital, fait naître le petit Jésus dans ta chambre, allumé l’étoile pour dévier la route des rois mages afin qu’ils t’apportent myrrhe, or et encens.



Le récit qu’Hélène nous raconte n’est pas pour nous faire pleurer. C’est en effet toute l’originalité de ce roman dénué de pathos, qui nous livre un témoignage digne et bouleversant sur le deuil, la reconstruction et l’engagement.



Une histoire émouvante, d’une rare sensibilité et d’une grande profondeur qui nous laisse apaisé, sans colère, serein et une larme au coin de l’œil…

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Envolée (Trois petits tours)

✔️Mon ressenti : Il y a des douleurs qui sont insurmontables. Un enfant doit être plein de vie et l’avenir devant lui… Mais quand le décès d’un enfant survient, c’est l’univers qui s’écroule pour tous ceux qui l’on côtoyé de près comme de loin.



Le thème de cette autofiction est incroyablement fort et dur. Et pourtant l’auteur a su transmettre au lecteur toutes ces choses qui sont habituellement passées sous silence.



Dans cette unité pédiatrique, où la mort s’invite trop souvent, Rose est arrivée au bout de ses soins.



Chaque chapitre reprendra personnages après personnages, les ressentis de chacun, leur façon d’appréhender l’événement. Et ce qui les a amenés à être là où ils en sont.



Il y a le personnel soignant, les parents, les parents des autres enfants hospitalisés, les proches de la famille…



C’est un récit tout en émotion, mais porteur d’espoir avant tout.



Il reprend le moment entre le décès et l’enterrement, donc vraiment les heures les plus intenses et les plus difficiles à vivre.



L’auteure a une plume très agréable, douce et juste qui rend un très bel hommage à Rose et à tout l’amour qui l’entourait.



🗣Citation : « Saviez-vous que les petites filles naissent pour faire tourner leur jupon de princesse jusqu'à s'étourdir, pour massacrer les bâtons de rouge à lèvres en se tordant les chevilles sur les escarpins de leur mère, pour sauter sur les lits et s'admirer dans le grand miroir de l'entrée en récitant des poèmes ?

La mienne aussi. Enfin, c’est ce que je croyais ».



🎯Mots Clefs : Enfant / Décès / Hôpital / Entourage / Soignant



🏆Ma note : 17/20
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Envolée (Trois petits tours)

Alors me revoilà... J'ai attendu de faire reposer mon cœur qui était à vif, partagé entre bondir de joie et hurler d'impuissance.

Quel livre ! Vraiment chapeau.

On y est, j'ai eu l'impression d'écouter aux portes mais dans voyeurisme jamais.

En tous les cas, ça remue. Je ne regrette pas, ça valait le coup de plonger dans le grand bain.

😍😍😍😍
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Envolée (Trois petits tours)

Une fois n’est pas coutume, j’ai eu la chance d’être contactée par l’auteure de ce livre sur mon compte babelio pour me proposer cette lecture. Pour être honnête j’étais à la fois très contente de cette perspective de lecture nouvelle et de ce contact direct avec l’auteure et un peu inquiète aussi pour deux raisons : la première, le thème de ce récit particulièrement difficile puisque l’auteure y parle du décès de sa fille et la deuxième, le risque de ne pas aimer et de devoir faire une critique négative… Dès les premières lignes mes craintes se sont évanouies. Oui le thème est très dur et le livre s’ouvre avec le décès de Rose mais tout est vu à travers le point de vue de ceux qui l’entouraient : sa mère bien sûr mais aussi le médecin, l’infirmière, l’aumônier, le thanatopracteur ou même le clown de l’hôpital. Je n’ai pas ressenti de voyeurisme ou de complaisance morbide. L’auteure parle évidemment de la douleur incommensurable de la perte de sa fille mais elle évoque surtout le rapport à la mort à travers les réactions de de tous ceux qui ont connu Rose. Ça donne une toute autre dimension au récit, plus universelle. Elle montre à quel point la mort reste un sujet tabou et elle met l’accent sur l’extrême difficulté pour l’entourage de ceux qui y sont confrontés d’apporter un quelconque soutien. La mort de Rose va avoir des répercussions sur la vie de tous ceux qui la connaissaient d’une manière ou d’une autre. Ça sera compliqué mais chacun va avancer y compris ses parents. C’est un message d’espoir qui prend le dessus mais sans jamais tomber dans quelque chose d’un peu mièvre. On ressort de cette lecture chamboulé, profondément touché et avec un regard différent sur la vie et sa fragilité.
Lien : http://monpetitcarnetdelectu..
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Envolée (Trois petits tours)



Voilà un sujet difficile : un enfant est hospitalisé depuis des mois, subit un traitement douloureux qui s’avère inefficace. Son pronostic vital ne tient qu’à un fil.

L’auteure aborde le sujet à travers tous les intervenants : l’enfant, les parents, le personnel soignant, le personnel administratif. Chacun est ausculté avec attention et tendresse sans jamais tomber dans le pathos : c’’est le grand tour de force de l’auteure.

Le lecteur est très touché par le sort douloureux réservé à cette famille et découvre que chacun porte en lui ses chagrins et ses douleurs.

Dans le respect de chaque personnage, l’auteure démontre que nous avons tous une raison de souffrir et que se soulager est aussi aider les autres à porter leur fardeau.

Bravo



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Envolée (Trois petits tours)

L’éphémère de la vie dans un regard transperçant, dans une main câline, dans un sourire cristallin, dans les mots susurrées au creux de l’oreille, dans ces ritournelles candides. L’éphémère qui se compte, auquel on s’accroche, contre lequel on se bat. Les cris silencieux de douleur et l’espérance qui fait battre chaque cellule d’un corps qui s’use. Le déchirement insupportable. L’impuissance. L’abnégation. Le refus. La solitude. Le désespoir. L’effondrement. Des coulées de larmes qui noient toutes notions et enflent le courant de la haine. Et ses regards de ces hommes et de ces femmes qui continuent leur danse funèbre au rythme d’un pas stoïque. Figures de marbre dans un lieu aseptisé où les vivants font la guerre aux morts. Mais qui sont-ils ? Comment survivre dans un lieu qui ne prend plus qu’il ne donne ?





Dans ce ballet chargé d’espoir et de désillusion s’affronte la dure réalité de la vie. Une infirmière, un clown, une copine éphémère, une secrétaire, un curé, un croque-mort, une femme se livrent à tour de rôle. Mettant le cœur sur la table et l’âme à découvert, leur portrait est saisissant, effroyable et déstabilisant. Rentrer dans leur vie est comme un cadeau qui peut se révéler empoissonné ou au contraire merveilleux.





Dans cet endroit où la douleur règne en reine, elle percute différemment ces hommes et ces femmes. Alors que l’on voudrait qu’elle soit partagée pour mieux la supporter, certains se renferment, courent après le temps, font un timide sourire d’autres l’acceptent et la magnifient.





Cette immersion dans ces intimités chamboulent. Elles éclatent les petites bulles de bonheur personnelles pour en créer une merveilleuse où l’espoir transparaît, façonnées avez un zeste de douleur.





Une plume efficace et fluide mettant en scène des mots comme de véritables perles. Je pense être passée par tout un tas d’émotions, de la plus destructrice à la plus paisible. Bouleversant, déchirant et déstabilisant, il est vraiment impossible d’être insensible à cette vague émotionnelle. L’humilité côtoie l’honnêteté et la perte. Une histoire tout simplement magnifique.




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Envolée (Trois petits tours)

Je remercie Hélène Machelon, Librinova et Net Galley qui m’ont permis de croiser la route de ce roman.



Une rencontre qui ne se serait sans doute jamais faite si l’auteure n’avait pas, par l’intermédiaire d’un message sur Babelio, forcé la main au destin en faisant se croiser nos chemins (le roman et moi, cela s’entend).



Il est vrai que sans l’intervention directe d’Hélène (je me permets de vous appeler simplement par votre prénom), je serai tout simplement passé à côté de son roman un regard ; pas par manque d’intérêt, juste parce qu’il aurait été noyé dans la masse des sorties (injustement ou pas) anonymes.



Bien que le roman ne rentre clairement pas dans le cadre de mes lectures habituelles (comme l’a souligné l’auteure dans son message), la quatrième de couv’ aura quand même attisé les braises de ma curiosité (élément déclencheur sans quoi je n’aurai pas donné suite). J’aime à penser que je suis ouvert à tous les genres littéraires ou presque, à condition toutefois que le pitch m’inspire à minima.



Le terme autofiction sur la couverture laisse deviner que Hélène a malheureusement connu l’épreuve de la perte d’un enfant (confirmé par la dédicace), les mots ne pouvaient donc qu’être justes, mais encore fallait-il trouver le bon ton. C’est chose faite avec un juste équilibre entre l’affect et une certaine neutralité, le côté pathos n’est pas surjoué (un écueil qui eut pourtant été tentant), mais le ton n’est pas non plus totalement détaché (ce qui eut été franchement malvenu).



Un récit court, mais intense au niveau émotionnel, il s’en dégage une profonde humanité sublimée par l’impression de vérité qui ne nous abandonne jamais, de la première à la dernière page.



Les chapitres alternent entre les points de vue extérieurs (médecin, infirmières, personnel administratif…) et celui de la mère, terrassée par la douleur, mais qui se force à faire face à ses obligations jusqu’à la mise en bière de son enfant.



Lors de nos échanges via Babelio, Hélène se posait la question de savoir si elle avait écrit un roman réservé à un public féminin. Même si la plupart des personnages que l’on croise sont en effet des femmes, je pense pouvoir affirmer sans prendre trop de risques que son roman saura toucher aussi bien les femmes que les hommes ; impossible de rester de marbre devant un récit débordant de justesse et de dignité.



Je vois aussi en ce roman un bel hommage (amplement mérité) au personnel de l’hôpital Necker (et des autres hôpitaux pour enfants de France et d’ailleurs), leur travail et leur dévotion forcent le respect et l’admiration.



Merci Hélène, d’avoir forcé la main au destin, merci pour ce roman que je qualifierai de lumineux malgré un thème central on ne peut plus sombre. Une rencontre improbable qui aura matché au-delà de mes espérances.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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Envolée (Trois petits tours)

Je suis une lectrice exceptionnellement téméraire, même pas peur de me confronter à une horde de zombies ou aux crimes les plus gore détaillés au micron. Mais voilà, je ne suis pas courageuse, surtout depuis que je suis devenue maman. Je fuis avec une lâcheté assumée tout livre mettant au centre la mort d'un enfant, surtout s'il relève du vécu.

Je suis donc clairement sortie de ma zone de confort avec ce roman classé autofiction qui annonce la mort d'une petite Rose dès le premier chapitre, d'une leucémie, à l'hôpital Necker. J'ai choisi de faire confiance à l'auteure qui m'a proposé cette lecture.



Je pense que si le roman avait été un récit-témoignage type journalistique, je n'aurais pas poursuivi au-delà de quelques pages. Il fallait dépasser le terrible et cela ne pouvait passer que par la forme romanesque, la seule à pouvoir réellement transcender la douleur et raconter la perte inacceptable.



Hélène Machelon y parvient brillamment grâce à une construction intelligente qui apporte souffle et lumière à ce huis clos hospitalier. Huit chapitres. A chaque fois au «  je » de la mère répond en miroir un «  je » d'un autre qui a gravité autour de Rose dans ses dernières semaines de vie puis sa mort : pédiatre, clown, infirmière, gestionnaire administrative des dossiers «  décès », aumônier, thanatopracteur, vieille tante. Très belle idée qui m'a fait plusieurs fois pensé à la sublime choralité de Réparer les vivants de Maylis de Kerangal. On est bien dans de la littérature, la vraie.



Je ne suis pas sûre que l'écriture répare les vivants, ceux qui restent après la mort d'un proche. Mais ce qui est sûr, c'est qu'Hélène Machelon sait dire avec force la révolte, l'indignation, la fatigue, la colère, la sidération, la souffrance abyssale des vivants à travers les voix des différents personnages ( magnifiques, notamment l'aumônier et le thanatopracteur ). Son écriture est incroyablement juste et précise, souvent crue, parfois drôle même. Tellement sincère qu'elle touche à l'universalité. Et avec dignité, sans jamais tomber dans le pathos. C'est très facile de prendre en otage les émotions du lecteur avec la mort d'une enfant. Là, si mes larmes ont coulé, ce n'est pas parce qu'elles ont été racolées mais parce que les mots m'ont prise à certains moments, sans que ce soit les mêmes que pour un autre. Je me suis sentie libre en tant que lectrice.



L'infirmière de Rose : «  Mes tripes parlent et dès que j'entre dans le service, les odeurs me tordent le ventre et me filent la chair de poule. Mais je sais plus encore pourquoi je suis là. Je sais à présent d'où vient l'essence du courage et la bravoure qui se distille dans les veines de chaque mère. Etre mère fortifie les plus faibles, désinhibe les plus réservées, retient les plus libres et anime les plus fades.

Je sais d'où vient la folie des louves. »



Un roman très intense sur un sujet douloureux qui se transforme en ode à la vie.

Je souhaite de tout coeur que cette auteure profonde soit rapidement repérée par une belle maison d'édition. Trois petits tours est publié en auto-édition.
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Envolée (Trois petits tours)

Trois petits tours - Hélène Machelon - Autofiction - Reçu par l'auteure en format PDF, lu ce 12 juillet 2019.

"Avertissements

Des portraits dépeints, seuls les nôtres,

du père et de la mère sont authentiques.

Les enfants-bulle ou bébés-bulle sont de petits patients

dont les défenses immunitaires sont fortement affaiblies,

voire inexistantes, si bien que pour leur survie, ils sont

placés sous une enveloppe de plastique en atmosphère

totalement stérile".



"Pour toi, Jeanne, mon enfant.

Tu n'étais pas née pour cette vie.

Pour Paul, Capucine et Olivia.

Pour Gilles"



Hôpital Necker, hôpital des enfants malades, service d'immunologie.



Rose, Victoire, Adrien...

Enfants dont le destin n'est pas celui de la plupart des enfants.

Ils sont malades, leur système immunitaire est très fragile, voire inexistant.



J'ai vécu le temps de cette lecture dans la chambre de Rose, dans la tête des parents de Rose, de la pédiatre en chef de ce service si particulier, de Margaux Montagne en

Mademoiselle Lilas Sardine, clown assermenté de l’hôpital, de deux infirmières tellement dévouées à ces petits malades, d'Aline, maman d'Adrien, l'amie de la maman de Rose, amitié née dans les couloirs de ce service d'immunologie, de la secrétaire administrative, peau de vache, de l'aumônier qui n'en peut plus, de Jean-François le thanatopracteur qui prépare les enfants avec tant de douceur, de la grand tante de Paul le papa de Rose.

Au travers de chacune de ces tranches de vie, j'ai côtoyé les pensées de chacun(e), j'ai côtoyé la souffrance, physique et morale, j'ai côtoyé la mort de Rose, et je viens de dire adieu à Rose. Sans mélodrame, mais avec son cœur de maman, Hélène Machelon, nous raconte la lente et douloureuse période entre l'entrée à l'hôpital de Rose et son envol vers un ailleurs sans souffrance. C'est beau, c'est doux, c'est triste, c'est poignant, c'est émouvant. Il n'y a pas de plus grande douleur que celle de perdre son enfant.

Comment appeler des parents ayant perdu un enfant ? Il n'y a pas de mot. Le dictionnaire n'en a pas. C'est contre nature.



Rose laisse un message :



"La vue est belle d’ici, elle vaut la peine de prendre de la

hauteur.

Ce vieux couple avait raison lorsqu’il disait le jour de

mon enterrement que « de tout ce chagrin sortirait de la

lumière et des fleurs, que je n’avais pas donné ma vie pour

rien ! ».

"Vous comprenez maintenant.

Vous m’avez bercée. Vous m’avez soignée. Vous m’avez

rendu la vie belle. Vous m’êtes fidèles. Vous m’aimez d’un

amour inconditionnel et éternel. Ne doutez pas, je suis dans

chacun de vos pas.

Séchez vos larmes, je n’étais pas née pour cette vie".



Si le thème ne vous effraie pas, lisez ce petit livre qui nous fait comprendre

qu'il faut vivre chaque instant de sa vie le mieux possible, que rien n'est acquis, que la vie peut être très courte et donc qu'il faut dire sans compter, sans pudeur à ceux qui nous sont proches que nous les aimons.

C'est le message que j'en retire.







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Envolée (Trois petits tours)

Rose est atteinte d’une leucémie, sa mère lui a fait un don de moelle osseuse et la greffe a pris. La petite fille qui a tout subi, chimiothérapie, chambre stérile, pour éviter toute contamination et tant d’autre, s’accroche tellement qu’on y croit et puis tout s’écroule : problèmes respiratoires qui l’emmènent en réanimation et… c’est la fin au grand désarroi de la pédiatre, qui se retrouve en échec, de la mère qui se demande pourquoi cela lui arrive, et comment continuer à vivre.



Hélène Machelon nous raconte, outre la réflexion sur la mort, sur le sentiment d’impuissance des membres de l’équipe médicale, tous les évènements qui vont suivre : il faut débarrasser la chambre, pour pouvoir faire le ménage, alors que plein de souvenirs s’y sont accumulés, durant le séjour de Rose. Sa mère a du mal à enlever les posters, ou autres objets personnels car cela veut dire accepter que tout est fini. « Trois petits tours et puis s’en vont » comme on dit et Rose s’en est allée.



On découvre aussi l’infirmière, touchée-coulée, qui s’en veut de ne pas avoir été là… « C’est de cette vie ordinaire dont rêvent mes petits malades. On la croit normale et acquise alors qu’elle est extraordinaire et fragile. Je suis du bon côté, celui des vernis à la vie douce et préservée. »



Le pire, c’est la froideur de l’administration, lorsqu’il s’agit de faire la déclaration de décès (la femme drapée dans son armure pour se protéger, et qui entraine les parents au pas de course dans les couloirs, sans leur laisser le temps de reprendre leur souffle. Bien-sûr, elle a des problèmes personnels, mais quand même, comment faire ce métier si l’on ne peut plus éprouver la moindre once d’empathie.



On découvre aussi, la douceur du thanatopracteur, qui ne pense qu’à rendre Rose plus jolie, effaçant tout signe évoquant la maladie. Il la traite avec un immense respect, tout en lui passant sa jolie robe blanche et cachant les cheveux perdus sous un bonnet.



Hélène Machelon nous livre un récit très émouvant, sans jamais tomber dans le pathos : cette mère est digne, magnifique dans sa dignité même, elle se souvient du moment magique de la greffe, et de tout l’espoir qui l’a entourée ; sa souffrance est là, mais elle ne l’exhibe jamais, elle décrit ce qu’elle ressent et cela va droit au cœur et aux tripes…



Elle pourrait sombrer dans la victimisation, on le comprendrait d’ailleurs, mais non, elle continue d’avancer malgré les doutes sur ce que la foi peut apporter devant l’innommable, ou sur l’existence d’un au-delà.



L’auteure rend hommage au passage aux personnes qui officient à Necker : les clowns qui tentent d’apporter un peu de joie aux enfants et n’hésite pas à entre dans leur vie afin de mieux cerner leur ressenti.



J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre et la manière dont l’auteure évoque tout ce qui entoure la maladie et la mort d’un enfant. Il va marquer ma mémoire pour longtemps. Inutile de préciser que ce fut dur de rédiger ma critique…



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Librinova qui m’ont permis de découvrir ce livre et son auteure.



#TroisPetitsTours #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Envolée (Trois petits tours)

Très agréable à lire en vacance.
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