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Critiques de Henri Barbusse (113)
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Le Feu - Carnets de guerre

J'ai débuté la lecture de ce roman directement après avoir refermé À l'ouest rien de nouveau qui m'avait littéralement époustouflée. Je m'attendais à revivre quelque peu ce qu'Erich Maria Remarque avait fait naître, mais du côté français, cette fois.



J'ai été à la fois comblée et déçue. Comblée car oui, Henri Barbusse fut un témoin lucide de la Grande Guerre : pas qu'un témoin, mieux qu'un témoin, un acteur. Il sait parfaitement ce qu'est le front, l'arrière, tout. Il sait tout ça et il veut en témoigner. Entendons-nous bien, l'opinion que je vais émettre ne concerne absolument pas la valeur ou l'utilité du témoignage, qui tous deux, selon moi, sont indiscutables et indispensables.



Ce que je questionne, c'est la pertinence du format choisi. En effet, il n'est jamais très clair dans le Feu si l'on a affaire à un roman ou à un reportage journalistique ; on navigue constamment dans ce no-man's land inconfortable et pas trop bien maîtrisé d'après moi.



Il y a un côté Zola chez Barbusse, un côté exhaustif, un côté « je vais tout vous montrer et vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas. » En 1916, en plein conflit, ça se comprend, c'est défendable et même plus que souhaitable, mais c'est du ressort du journaliste, pas du romancier.



Ce qu'il nous explique très bien, c'est qu'à l'époque des faits, les journalistes étaient largement investis dans une mission de propagande et donc, seul le roman pouvait avoir les coudées franches pour accomplir le véritable travail d'information du public.



Soit. Je suis pleinement consciente des contraintes qui pesaient sur le romancier. Ajoutons-y la contrainte ô combien lourde et pressante du temps, l'impératif du témoignage RAPIDE. Je sais tout ça, le comprends et l'excuse amplement.



Toutefois, pour les lecteurs du XXIème siècle et de tous les siècles à venir, seul demeure le roman car le contexte et son urgence ont disparu. Et là, je ne puis m'empêcher de tiquer sur des problèmes inhérents à la construction romanesque et qui amoindrissent et la satisfaction du lecteur, et le pouvoir de conviction de l'oeuvre.



C'est l'écueil dans lequel ne tombe pas Erich Maria Remarque : il a bâti un vrai roman, avec tous les codes et les impératifs propres au roman, d'où son incroyable pouvoir de conviction. Henri Barbusse, lui, dit tout, absolument tout, si bien qu'il dilue son histoire.



Remarque se focalise sur un nombre volontairement limité de personnages, qui tous quittent la scène les uns après les autres pour cause de décès ou de blessure affligeante ; toujours dans un but romanesque précis qui fait mouche à chaque fois. En gros, Remarque a opéré un tri, fait une synthèse de son expérience du conflit là où Barbusse nous fait un reportage à chaud, sans trop avoir hiérarchisé ses informations.



Autre différence notable, Remarque utilise un narrateur qui a une identité, qui parle avec des mots simples de soldat, qui souffre et qui ressent la guerre. Barbusse, lui, se cache derrière une espèce d'ectoplasme qui est lui sans jamais être clairement assumé comme étant bien lui, qui porte un regard distancié sur ce qu'il vit et qui, du coup, nous distancie également. Si bien que j'ai ressenti, moi lectrice du XXIème s., beaucoup moins d'intensité chez Barbusse que chez Remarque, alors même que la violence et l'horreur décrites sont rigoureusement les mêmes.



Quand Remarque fait mourir un soldat, il a pris le soin au préalable de nous le faire connaître, de nous y attacher, de nous faire compatir à l'atrocité quotidienne qu'il subit. Barbusse, lui, nous décrit vraiment beaucoup de personnages, souvent à peine esquissés, une bande de rouspéteurs pour lesquels on ne ressent pas forcément grand-chose, en tout cas, vis-à-vis desquels on n'est pas très attaché.



Étonnamment, le seul moment où Barbusse parvient à nous prendre aux tripes, à nous faire crever de chagrin, c'est lorsqu'il aborde le cas de la jeune femme, Eudoxie, pour laquelle Lamuse en pince, et que ce même Lamuse découvre quelques semaines plus tard, à moitié décomposée en creusant une tranchée. Ici, Barbusse obéit aux codes romanesques et c'est exceptionnellement bon, puissant comme jamais. La scène du soldat noyé parce qu'il n'arrive pas à sortir d'un trou d'obus à cause de la boue, vers la fin du roman est presque aussi intense et pour les mêmes raisons : on a eu le temps de s'attacher au personnage.



En revanche, quand il fait son Zola bas de gamme, à décrire avec un souci du terme poétique les bombardements, les bourbiers, les blessures, je trouve que le décalage entre l'horreur vécue et les termes pour l'exprimer est préjudiciable.



Le décalage, encore lui, est si grand entre ce pseudo lyrisme et l'authenticité des dialogues de poilus qui eux sentent le vécu à plein nez et qui jouent justes quasiment tout le temps est, d'après moi, mal senti. J'écris que les dialogues jouent juste quasiment tout le temps car il est manifeste que dans le dernier chapitre, intitulé L'Aube, les dialogues ne masquent que très grossièrement et très imparfaitement l'expression des convictions de l'auteur et cela sonne faux, malheureusement.



Balzac reprochait exactement cela à Hugo (à propos de ces dialogues) dans sa critique restée fameuse sur la Chartreuse de Parme de Stendhal (oui, je sais, c'est un peu compliqué, la critique concernait Stendhal mais il parle aussi un peu de Hugo et de quelques autres) ; le fait de mettre les paroles de l'auteur dans la bouche des personnages au lieu de s'oublier et de se mettre lui, l'auteur, dans la peau du personnage. (Hugo en tiendra d'ailleurs compte bien des années plus tard en écrivant Les Misérables et son fameux passage sur Waterloo.)



Au-delà de ces problèmes de construction romanesque, l'auteur décrit admirablement l'enfer de cette guerre, et de toutes les guerres en général. Il montre, selon moi de façon assez convaincante, que l'ennemi est au moins autant si ce n'est plus le gouvernement qui envoie ses enfants se faire tuer que les pauvres bougres d'en face qui font le même sale boulot en sens inverse. Tout cela, évidemment, pour des intérêts qui dépassent largement les infortunés soldats commis d'office.



Bref, souvenons-nous de cette leçon d'atrocité que nous évoque courageusement Henri Barbusse et demandons-nous qui est le véritable ennemi : l'État qui vous dit « Allez vous battre et fermez vos gueules ! » ou les pauvres types d'en face auxquels leur propre État a intimé le même ordre ? En outre, ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, vraiment pas grand-chose à mettre sur le feu.



P. S. : Je suis allée récemment tâcher de retrouver la tombe de mon arrière-grand-père, tombé le 12 février 1915 à Souain-Perthes-lès-Hurlus lors de la fameuse et ô combien meurtrière première bataille de la Marne. Le cimetière y est parfaitement tondu et une adorable mousse recouvre le sol à beaucoup d'endroits. Pourtant, l'autre jour, rien qu'avec les fortes pluies et les rejets de terre sous forme de tortillons imputables aux vers de terre, j'avais les chaussures entièrement pleines de boues en moins de cinq minutes.



Donc, oui, j'imagine très bien la boue et le bourbier que cela pouvait être à l'époque quand rien qu'à marcher sur une pelouse bien entretenue on en a déjà plein ses bas de pantalon ! Je n'ai d'ailleurs pas réussi à retrouver la tombe de mon aïeul car les tombes sont disposées au hasard ou à peu près et j'avais l'impression de rejouer la scène du truand, à la fin du Bon, la Brute et le Truand quand il cherche une tombe précise dans un cimetière immense.



Mais j'ai été moins courageuse que lui, j'ai abandonné quand j'ai eu deux kilos de terre à chaque pied et que mon manteau a été entièrement transpercé par la fine pluie qui tombait alors sans discontinuer… On n'a pas tous la fibre héroïque, pardon, très cher aïeul (je reviendrai par temps sec).
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Le Feu - Carnets de guerre

Engagé volontaire en 1914 à l'âge de 41 ans, Henri Barbusse va passer 22 mois dans les tranchées pendant lesquels il tiendra un journal où il notera ses expériences de soldat et la vie de son escouade.

Je ne sais pas si beaucoup d'écrivains ont "fait la guerre", mais le fait qu'un "lettré" puisse raconter le quotidien des tranchées donne un éclairage particulier, un témoignage de "première main", celui d'un observateur pertinent.

Le 231ème régiment d'infanterie est constitué d'hommes de tous âges et de toutes conditions et l'auteur nous fera vivre les états d'âmes de ses compagnons au quotidien, leurs craintes et leurs espoirs avec leurs mots et leurs expressions souvent "fleuries".

Une lecture aisée et instructive sur les conditions de vie dans les tranchées, un regard sur la guerre et ses absurdités, mais surtout une histoire vraie, la sienne, la leur.

Henri Barbusse recevra le prix Goncourt dès 1916 pour cette oeuvre, le seul Goncourt que j'ai lu à ce jour.
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Le Feu - Carnets de guerre

Si je vous dis : boue, poux, pluie, mitraille, tranchée... vous me répondez : Première Guerre Mondiale, Grande Boucherie, Der des Ders. Bonne réponse ou presque puisque, hélas, ce ne fut pas la dernière...



Henri Barbusse, engagé volontaire au début du conflit, prend soigneusement note pendant deux ans de ce qu'il voit, entend, ressent et expérimente. Au fond des tranchées putrides, au fond des granges humides, veillent, attendent et luttent une poignée d'hommes, son escouade, modeste échantillon d'une classe d'hommes jetée en enfer. Venus d'horizons différents, ces Poilus sont liés entre eux par l'instinct de survie, par la misère de leur condition et par leur solidarité fraternelle de soldats. Ils ont pour (sur)noms Volpatte, Tirette, Blaire, Cocon, Poterloo, Fouillade, Barque, Paradis, Poilpot, Poitron, Salavert, Bertrand, Eudore et Farfadet ; tous sont éreintés, écoeurés, désespérés et apeurés ; tous se sentent pris au piège.



Ce roman, paru en 1916 et couronné dès sa sortie du prix Goncourt, brave la langue de bois et décrit la réalité sordide du troupier. Un naturalisme qui n'a pas plu à tout le monde, étant donnés les enjeux politiques et la propagande pro-conflit de l'époque, mais qui a largement interpellé l'opinion publique, comme il interpelle toujours aujourd'hui le lecteur. Avec l'acuité d'une caméra cachée, le récit, narré par l'auteur-narrateur, déroule en les juxtaposant histoires personnelles et documentaire de terrain. Impossible de ne pas se remémorer les rares images filmées et les photos floues de cette période. Impossible aussi de ne pas ressentir toute l'horreur de ces existences assassinées.



A travers son roman-témoignage, Henri Barbusse donne la parole à ses camarades dans leur argot natif, ce qui rend la lecture colorée à défaut d'être toujours aisée. Ce qui personnellement m'a fait le plus mal à l'estomac en refermant ce livre, c'est de savoir que ces héros de l'ombre n'en étaient alors qu'à mi-parcours de leurs souffrances et qu'il leur faudrait encore subir deux ans de cette vie de chien, moins pour certains...



Au final, je ne peux pas dire que j'ai réellement apprécié ma lecture, dans le sens "prendre du plaisir" car un récit de guerre ne m'enthousiasme jamais ; de plus, bien qu'assez classique, la plume de Barbusse ne m'a pas renversée d'admiration, mais son sujet est si grave qu'il est évident que ce roman-mémoire - qui n'a pas grand chose de fictif - doit exister et doit être lu pour toute l'humanité qu'il contient. L'humain pour décrire l'inhumain.



Enfin, ce qui a fini de me démoraliser complètement, c'est la conscience que je n'avais personnellement hérité d'aucun - d'absolument aucun - témoignage familial concernant l'expérience de cette guerre que mes arrière-grands-parents ont pourtant vécue. La mémoire s'efface hélas plus vite qu'on ne le croit.





Challenge GONCOURT

Challenge MULTI-DÉFIS 2018

Challenge Petit Bac 2017 - 2018

Challenge 50 OBJETS 2018 - 2019

Challenge ATOUT PRIX 2018

Challenge 1914-1989 / Edition 2018

Challenge ABC 2047 - 2018

Challenge PAVES 2018
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Le Feu - Carnets de guerre

Triste et sale comme un ciel de traîne après la tempête.

Gris et boueux comme le fond des tranchées.

Brutal et glaçant comme la mort au combat.

Sans fioritures comme un vaste trou d’obus.

Réaliste et photographique comme seul pouvait le décrire et l’écrire un vrai poilu.



“Le Feu, journal d’une escouade.” est un témoignage fort du quotidien des soldats dans les tranchées de la Grande Guerre.

C’est le feu de la haine, le puits sans fond de l’ignorance, la victoire de la propagande. Et pourtant, ils le savent bien au fond de leur cœur, ces soldats, que comme l’a chanté Boris Vian : Ils ne sont “pas sur terre pour tuer des pauvres gens”.

Au final c’est surtout une preuve, s’il en fallait, de la bêtise et du cynisme infinis de l’univers des puissants, car comme l’a chanté Boris Vian : “S’il faut donner son sang, Allez donner le vôtre, Vous êtes bon apôtre, Monsieur le Président.”



Plus jamais ça ! qu’ils espèrent ces bons petits soldats, plus jamais ça…

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Le Feu - Carnets de guerre

Merci aux éditions Archipoche et à Babelio pour cet envoi tombé pile dans ma boîte aux lettres. Ce sont de fins artilleurs. Heureusement que ce n'est qu'un livre.

Pourtant ce livre est bien plus puissant qu'un obus. Paru en 1916, en France, en plein effort de guerre, sous la forme d'un journal, il révèle le quotidien, les drames et les horreurs d'une escouade en première ligne dans les tranchées et suggère l'absurdité du conflit quand, dans un champ de boue , Allemands et Français se confondent et s'allongent les uns à côté des autres sans discernement , à bout de force.



Céline a hurlé son dégoût de la guerre -et de la vie en général- dans son « voyage au bout de la nuit ». Mais Barbusse se met en retrait de la narration, à aucun moment il ne parle de lui et il n'expose pas une rage comme Céline. Il s'en tient aux faits d'armes de ses compagnons.

Cependant, un message subliminal est sussuré, dans le fracas de fer et de feu, qui passe à travers la censure et les lignes du front : qu'on arrête le bourrage de crâne et toute cette boucherie !



Ce prix Goncourt, de 1916, est un centenaire toujours vif dans l'action et dans le style avec des dialogues que ne renieraient pas Dard ou Audiard.



C'est un témoignage qu'il faut avoir absolument lu pour comprendre ce qui se passe sur un même endroit occupé pendant 6 mois par deux énormes armées qui s'affrontent au corps à corps après avoir labouré la terre grâce à une artillerie incessante qui mélange le sang et le fer tout en exhumant ceux que les brancardiers n'ont pu ramasser lors de la précédente attaque...



Aujourd'hui il pleut et mes habits sont mouillés. Je les ai changés. Je ne vais pas dormir dans le froid, l'humidité, les rats et la vermine en attendant l'ordre d'avancer de nuit dans un boyau le fusil à la main. Je vais revoir ma famille et je pense à Cocon, Biquet, Poterloo, Fouillade et à la multitude, dont le nom orne les cimetières militaires , et qui n'ont jamais revu la leur.
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Le Feu - Carnets de guerre

Roman avec de nombreux personnages, un univers narratif glaçant, des drames et un style magnifique, Le feu méritait largement de remporter le prix Goncourt. Ne vous y trompez pas, ce n’est pas seulement un récit sur la Grande Guerre, mais aussi une œuvre littéraire qui résonne encore aujourd’hui.

En 1914, Henri Barbusse a 41 ans et a pris des positions pacifistes. Malgré cela et malgré des problèmes pulmonaires, il s’engage volontairement. Pendant l’année 1915, il tient un journal qui lui servira pour écrire Le Feu alors qu’il est convalescent en 1916. Il obtient le prix Goncourt la même année. Il est réformé en 1917.

Le livre est composé de courts récits, les chapitres, qui décrivent le quotidien des poilus.

D’abord, ils attendent, mal-logés et mal nourris, dans le froid et la saleté, obéissent à des ordres sans les comprendre, mais c’est la guerre non ?

Ils regardent ce qui se passe au loin, pas loin de ressembler à un feu d’artifice, mais oh combien mortel !

Et puis c’est l’épreuve du feu et la mort des camarades

J’aimerais croire que c’est du passé


Lien : https://dequoilire.com/le-fe..
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Le Feu - Carnets de guerre

En peine de décrire l'inconcevable, la plupart se sont tus.



Henri Barbusse a su trouver les mots. Il a su leur donner un sens pour exprimer ce qu'aucune imagination n'aurait pu concevoir.



Il a su écrire l'horreur des tranchées : la boue, le froid, la vermine, les odeurs nauséabondes, la peur qui glaçait le sang quand le cri du gradé commandait de monter à l'assaut.



Il a su nous parler de ces hommes fauchés par la mitraille, agonisant sans secours, des survivants qui entendaient leurs plaintes s'éteindre dans la nuit, des corps déchiquetés qui n'étaient déjà plus rien, plus que chair pourrissante, à rendre l'atmosphère irrespirable.



Il a su dire l'incompréhension de ces humbles, extirpés de leur atelier, de leur ferme, pour aller en affronter d'autres, aussi mal lotis. Il a su dire l'attente angoissée des épouses, la terreur de voir le maire du village s'arrêter devant la porte, revêtu de son costume sombre et de son écharpe tricolore.



Henri Barbusse a su écrire tout cela. Avant même que cela ne cesse. Avant même que l'abattoir officiel n'arrête sa funeste entreprise, sous couvert de patriotisme. Avant même que la folie collective ne s'éteigne. Et que renaisse l'espoir. Enfin.



La première guerre mondiale est un événement qui me fascine d'horreur. Mon imagination est dépassée par la dimension inconcevable de pareil mépris de la personne humaine.



Henri Barbusse n'a pas eu besoin d'artifice pour décrire l'horreur. Les mots de tous les jours ont suffi. Car l'horreur était le quotidien des tranchées.



Le feu. Un ouvrage qui vous prend aux tripes.



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Le Feu - Carnets de guerre

Henri Barbusse commence sa carrière littéraire en écrivant des poèmes et des nouvelles. Il fait paraître deux romans, avant de s'engager, en 1914, à plus de quarante ans. Il découvre alors « ces choses épouvantables faites par trente millions d'hommes qui ne le veulent pas ».

En 1916, il rédige « le Feu », tiré de son expérience personnelle du front et de ses carnets de guerre où il a noté ce qu'il a vécu durant 22 mois, publié tout d'abord sous forme de feuilleton dans un quotidien. Il y évoque la vie des tranchées et l'horreur des combats dans un récit au souffle épique qui constitue une violente dénonciation de la guerre. Outre les assauts inutiles et les massacres effroyables, Henri Barbusse trace des tableaux tragiques de la misère quotidienne dans la boue des tranchées.

Le roman édité intégralement aux éditions Flammarion fait scandale mais obtient le prix Goncourt en 1916 et reste de nos jours un témoignage précieux.

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Le Feu - Carnets de guerre

Henri Barbusse, engagé dans les tranchées en 1914, décrit objectivement dans ce livre la vie de son escouade.

Il raconte la vision des bombardements, la fatigue surhumaine qu'engendrent les corvées, l'attente dans les tranchées, la lutte contre la pluie et la boue et la grande fresque tragique des assauts.

Cet ouvrage qui met la guerre à nue, devient le plus formidable réquisitoire contre la guerre.

Prix Goncourt 1914, ce cri de vérité, d'un grand courage, n'a pas vieilli, il est l'oeuvre d'un grand auteur pacifiste et moderne.
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L'enfer

Il s’agit d’un roman de Barbusse, le moins connu aujourd’hui (moins connu que son fameux livre "Le feu") mais qui lui a valu une certaine notoriété et reconnaissance à sa publication. Ce roman vient après des essais poétiques intéressants.



"L’enfer" de Barbusse n’est pas un roman ordinaire, il est aussi mystérieux qu’innovateur à mon sens. Il est composé de scènes dont le point commun est le lieu ; une chambre d’hôtel assez magique puisqu’elle réunit les situations les plus inédites (pour un hôtel) ; "une chambre double" baudelairienne. Ces scènes sont vues secrètement par le locataire de la chambre d’à côté via une fissure dans le mur. Le héros est ainsi témoin de plusieurs événements : la mort, l’amour, l’adultère, la naissance…



Henri Barbusse étale son érudition et démontre son talent dans ce roman. L’auteur s’intéresse à tous les domaines et parle en vrai connaisseur, et l’on se retrouve parfois surpris de trouver tant de richesse dans un roman présenté comme érotique ! de longs dialogues savants et intéressants entre médecins, mêlés à des dialogues passionnées de couple d’amoureux, ainsi que des descriptions poétiques et des pensées philosophiques du personnage principal à la vie monotone et fade et dont le seul plaisir est ce qu’il voit parfois dans le pénombre ou le noir même de cette chambre. Ce personnage (sans qualités) regarde et analyse les tréfonds des autres personnages, les coulisses de leur vie dans son intimité la plus secrète. Et ce n’est point le monde organisé et fardé qu’il rencontre entourant la table des repas. Au contraire, la passion est bouleversante et la déception et la perte ont envahi les cœurs.



C’était vraiment une belle surprise pour moi que ce livre, naturaliste ? décadent ? je ne crois pas vraiment à cette classification, je crois qu’il s’inscrit par sa soif du savoir, par sa poésie, par son pacifisme à cette grande littérature d’Avant-Guerre. Ce livre n’est pas un roman, il réunit tous les genres à la fois (essai, poésie en prose, nouvelle, voire même théâtre) dans un style du XIXe siècle.



Avant "Le feu", l’auteur a choisi un autre titre du même genre infernal "L’enfer". Un titre assez significatif et métaphorique. Après toute cette vérité qu’il a vue, le personnage n’est plus comme avant il vit en enfer comme un damné! il se compare à Prométhée (qui a volé la lumière, alors que lui a volé la vérité). Il a découvert ainsi que tout autour de nous est néant et que la seule grandeur est en nous.

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L'enfer

Henri Barbusse met en scène dans ce livre un jeune provincial venu à Paris pour travailler dans une banque, et à qui par un procédé un peu miraculeux il est permis d'observer la vie de ses voisins de la pension de famille où il loge.

Il verra la servante, deux adolescents qui s'éveillent au désir de devenir amants, le couple adultère et la peur qui les tenaille, il entendra aussi le premier cri du nouveau-né...

L'enfer a reçu à sa sortie en 1908 la consécration de tous les hommes de lettres reconnus, manquant à l'étonnement de tous l'attribution du prix Goncourt.

Il fit connaître le nom de son auteur dans le grand public et dans les milieux cultivés. C'est une formidable "recherche du sens de la vie et du mystère de la mort", un livre puissant.
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Le Feu - Carnets de guerre

Ce livre est un vrai crève-coeur. Pauvres, pauvres poilus, que n'ont-ils pas enduré !

Henri Barbusse, qui a eu la "chance" d'échapper au massacre témoigne pour eux. Il raconte, avec leurs propres mots, ainsi qu'il leur a promis, leur quotidien dans les tranchées.

On s'épouille, on se gratte, on discute, on rouscaille.

On mange ou on a faim, on joue, on observe les visiteurs, les passants.

On se moque, on se chipote, on boit le fuchsia ( le vin ).

On obéit, on se bat, on meurt ou pas, on est blessé ou pas.

On marche jusqu'à l'épuisement, on sue, on claque des dents.

On les fusille "pour l'exemple".

ETC

Je vous l'ai dit, un vrai crève-coeur. Un témoignage qu'il faut lire, même en pleurant, pour ne pas les oublier, tous ces innocents "morts pour la France".

Je trouve même que ce livre devrait être étudié au lycée.
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L'enfer

Seule dans sa chambre à la pension Lemercier, un trentenaire "monté" à Paris pour travailler dans une banque, mesure la vacuité de sa vie en observant le plein de la vie des autres qu'il pense aussi vide que la sienne.

Un roman sans concession, écrit en 1908, dont l'écriture et la force des mots est une véritable leçon de littérature.

"Je me lève, haussé, poussé par la hâte de voir la sincérité des hommes et des femmes se dévoiler à mes yeux, belle malgré sa laideur, comme un chef-d'oeuvre ; et, de nouveau, rentré chez moi, les bras ouverts, posé sur le mur dans le geste d'embrasser, je regarde la chambre."

Derrière cette honte bue, le désir de jouir de la vie, au sens propre, de vivre l'amour dans sa chair, de se laisser emporter par le souffle des sens.

"Je voudrais de la gloire ! de la gloire mêlée à moi comme une étonnante et merveilleuse blessure que je sentirais et dont tous parleraient ; je voudrais une foule où je serais le premier, acclamé par mon nom comme par un cri nouveau sous la face du ciel."

Quand il observe le comportement des pensionnaires de la maison Lemercier, les écoute échanger des banalités lors des repas, la vie, la mort, les faits divers, le travail, les saisons, ce dont lui est incapable, accaparé par son questionnement, il pense :

"Et j'ai compris, à voir ce regard jaillir d'eux sous le choc de l'idée de la mort, que ces êtres s'aimaient et s'appartenaient au fonds des nuits de la vie."

Lorsqu'il découvre une fissure dans une cloison lui permettant d'observer la chambre mitoyenne dans laquelle réside une femme, il fait de ce spectacle l'activité la plus importante de sa journée.

La servante vient faire la chambre et embrasse une lettre de son amoureux : « (…) en me montrant son baiser nu, n'est-ce pas l'espèce de beauté qui règne, et dont le reflet vous couvre de gloire ? » ; puis vient la locataire « (…) je ne pense à me demander compte du crime que je commets à posséder cette femme des yeux. (…) le bruit de ses jupes est un bruit d'ailes dans mes entrailles. (…) je ne vois pas plus sa figure que sa pensée. »

Pour se rassurer il imagine que chacun porte en soi cette envie frénétique de gloire, d'amour, de sexe, qui leur est dénié mais que lui entend :

« Autour de l'image apparue, autour de ce paroxysme effrayant de nos timides instincts, le silence s'est propagé circulairement, comme un bruit formidable dans les âmes. »



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Elévation

Ce roman d'Henri Barbusse laisse un peu perplexe.

Empreint d'une forte idéologie, il est écrit dans un style très déconcertant, de manière lapidaire, un peu poétique mais très politique.

Un aviateur, dont on ne connaîtra pas le nom, entame avec son coéquipier Belloir, un vol sur un avion que l'on suppose expérimental.

A de très grandes altitudes jamais atteintes, la perspective se modifie et le monde apparaît différent.

La grandeur se mêle à la petitesse, des paysages d'abord, puis des différents personnages rencontrés.

De ruines romaines en Normandie à l'Afrique, en passant par l'Asie, les escales vont se multiplier et devenir autant de messages voulus et transmis aux lecteurs de Barbusse.

Ce dernier veut y faire "un pas en avant dans la mathématique humaine".

Et, pour cela, il "fait de l'Histoire avec de la Géographie".

Henri Barbusse ne mâche pas ses mots.

Dans une allégorie tout à fait judicieuse mais très personnelle, il réhabilite la tour de Babel, condamnant pêle-mêle le militarisme dont la machinerie militaire est posée sur le monde, le colonialisme de l'homme blanc qu'il décrit avec une figure de plâtre et une voix de médicament, l'église qui, pour lui, a été posée sur le vide au début de l'Histoire, le capitalisme sauvage et l'exploitation des "meurt-de-faim", de la "racaille de la souffrance".

Il y décrit aussi la répression de la révolte et de la grève, la mort d'une femme, la fin "d'une foule punie de n'être pas une foule".

Paru en 1930, ce livre est beau mais violent.

Il est moderne, dans sa forme mais aussi dans son propos car il évoque le colonialisme économique nouveau qui se dessine pour l'avenir, attaque les politiciens et les littérateurs qui, selon lui, parlent tout seuls.

C'est qu'Henri Barbusse avait une grande exigence et une haute opinion de la littérature.

Il est aujourd'hui reconnu essentiellement pour son ouvrage audacieux et polémique,"le Feu", qui lui valut le prix Goncourt en 1916.

Mais Henri Barbusse fût aussi une figure emblématique du Front Populaire, et plus largement de l'histoire de la gauche française.

Quelques jours avant sa mort, il a été acclamé par la foule qui avait envahi les rues de Paris le 14 juillet 1935.

Son oeuvre est puissante, engagée et pacifiste.

Mais aussi violente, orientée et accrochée à son embrigadement communiste.

Ici, dans "Élévation", il maîtrise son verbe, utilise une langue neuve, et fait ainsi participer le lecteur à son voyage.

Le collectif se confond avec le singulier, le grand avec le petit.

Les cahots du sort projettent l'avion dans quelques petits coins particuliers de la grande vie.

Et la plume de Barbusse en tire parti afin de redonner espoir aux illuminés en qui brûlent la logique et la justice, de rejeter dans l'ombre le vieil angle de vision de la convoitise et de l’assujettissement.

"Élévation" est donc un ouvrage idéologique et politique surgi d'un autre temps, et qui pourtant laisse parfois songeur ...
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Le Feu - Carnets de guerre

Challenge Lectures de guerre (Lavoleusedelivres)



C'est étrange à dire, mais malgré son sujet, ses morts, ses descriptions d'apocalypse car nous sommes dans les tranchées de la guerre 1914-1918, ce journal-roman a une écriture très poétique. Peut-être parce que son auteur s'est fait connaître pour ses poèmes ? Le langage des hommes de troupe (à l'oral, ça doit valoir son pesant de cacahuètes !) ?

Le fait est que c'est un livre écrit pendant la guerre, dans les tranchées ou presque. Si l'horreur est bien présente, sous les yeux de Barbuse, il a réussi à la faire passer sans descriptions sanguinolentes. La mort n'est pas absente (comment le pourrait-elle ?), l'horreur vient surtout de ce qu'il se passe dans les hommes, rongés par l'attente, la faim, la soif, le mépris, l'habitude ; tout cela les transforme petit à petit, parfois sans qu'ils sans rendent compte. Il a observé, déduit, sans jamais les juger.

Il arrive à avoir un regard très proche, presque omniscient et à mettre de la distance en même temps, à analyser leur situation à eux tous. Ce qui ne l'empêche pas d'être affecté par la mort de ses camarades et de nous le dire (globalement, ce sont les seules données personnelles que nous sauront de lui.)

Un texte criant de vérité, sans effets dramatiques (y a t-il besoin ?), qui a bien mérité son Goncourt. Qui mérite que l'on s'en souvienne encore presque 100 ans plus tard.
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Le Feu - Carnets de guerre

Avant d' avoir lu Le Feu, j'ignorais que l'on pouvait mourir noyé dans un trou d'obus, sur le champ de bataille.

Le livre de Barbusse est devenu un classique de cette littérature née d'une guerre aussi atroce qu'absurde (quelle guerre ne l'est pas? d'ailleurs)

Ce récit est l' hommage rendu à tous ces combattants, et en particulier à ceux qui ne s' en sont pas sortis ou en sont revenus mutilés, amoindris.

Des fragments de cette guerre atroce qui a fait se jeter pendant quatre horribles années, deux peuples l' un contre l'autre...et qui portait déjà le ferment putride ce celle d'après.
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Le Feu - Carnets de guerre

Ce livre permet de donner la parole à ces soldats, frères d'armes , pour ne surtout pas les oubliés. Ils sont les sacrifiés de ce début de XX siècle , mort pour rien, défendant des terres désolés qui mettront des siècles à les digérer.

Barbarie inimaginable comme souvent la barbarie se révèle au monde. Henry Barbusse nous livre ici, une carte postale de l'horreur, avec son quotidien, cette camaraderie, ces temps d'attente de l'attaque , l'enfer de celle-ci... Par des descriptions criantes et remuantes , il écrit tout le respect porté à ces hommes naufragés de guerre, perdus dans l'enfer des tranchés.
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L'enfer

Quittant sa province pour Paris, un jeune trentenaire rejoint une pension de famille. Sans amis, sans famille, sans loisirs, sans attaches d’aucune sorte, il va vivre sa vie par procuration en espionnant ce qui se passe dans la chambre d’à côté et en essayant de grappiller un peu du bonheur des autres.



Hélas pour lui, ses éphémères voisins ont bien du mal à le trouver, ce bonheur : que ce soit un couple de jeunes adolescents venant de découvrir les premiers aiguillons du désir, un couple d’amants qui veulent s’aimer à l’abri des regards, ou un mourant qui veut désespérément trouver un sens à sa vie tant qu’il est encore temps, tout échoue pitoyablement. Les idées transcendantes (l’Amour, Dieu, …) semblent toujours sur le point d’être atteintes, on pense que le couple va enfin pouvoir se sublimer, mais à chaque fois que quelqu’un se met à nu et parle enfin du fond de son âme, il ne rencontre qu’incompréhension et dialogue de sourds. En dehors des convenances, on ne se comprend plus. On naît seul, on vit seul, on meurt seul.



Sans doute est-ce là l’Enfer de Barbusse : notre capacité à percevoir notre possible bonheur, si proche, que notre imperfection humaine nous rend pourtant inaccessible.



Roman très dense, avec un message écrasant et une symbolique toute aussi riche. Le genre de roman pour lequel on regrette de ne pas avoir un professeur qui nous explique en détails chaque page que l’on vient de lire.
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Le Feu - Carnets de guerre

J'ai enfin mis un style sur le nom d'Henri Barbusse qui m'évoquait jusque-là plutôt des noms de rues ou d'écoles.

Il est assez impressionnant. Il faut dire que "Le feu, journal d'une escouade" récompensé par le prix Goncourt en 1916 (dont cette édition est suivie du Carnet de guerre), est un témoignage sur la boucherie vécue au front par les poilus durant la première guerre mondiale. C'est un roman assez bouleversant très proche du reportage de guerre.

En vingt-quatre chapitres, Henri Barbusse nous plonge dans l'enfer des tranchées de l'Artois. On voit les entrailles et viscères sur les champs de bataille, les soldats brisés face à l'enfer de la mitraille et à la mort omniprésente.

Mais ce qui est remarquable, c'est le style de l'écrivain qui trouve l'occasion d'évoquer son engagement politique contre l'absurdité de la guerre et son humanisme.

Il utilise le langage parlé des poilus de l'escouade avec lesquels il a vécu de longues journées, entre l'attente et les atrocités dont ils sont témoins. D'ailleurs, Barbusse dédie ce livre "A la mémoire des camarades tombés à côté de moi à Crouy et sur la cote 119". Bel hommage.





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Le Feu - Carnets de guerre

Sans doute le meilleur “roman” sur la Grande Guerre. Avec un paquet de guillemets vu la masse de recherches et la part d'autobiographie. Une documentation de première main puisque Barbusse passe les deux premières années de la guerre dans les tranchées. Il SAIT de quoi il parle.

Le récit est très direct, “coup de poing” dirait-on aujourd'hui, très cru aussi bien dans ce qu'il décrit que dans la façon de le faire. L'argot des tranchées n'a pas que vocation à enrober le récit d'authenticité, c'est la langue de ceux qui ont passé assez de temps avec les pieds dans la merde pour s'économiser les artifices d'une bienséance hypocrite.

Réaliste et minutieux, le Feu dépeint l'enfer des quatre éléments déclenchés par un cinquième, l'Homme (Mila Jovovitch n'était pas née). La pluie, le froid et surtout la boue, qui aurait pu lui donner son titre tellement on patauge dans un monde de gadoue. Enfin, le feu. Celui d'une guerre qui se donne les moyens. Moderne, totale, inédite. Entre les escouades pulvérisées par l'artillerie et les charges à la baïonnette, les poilus (les nôtres comme ceux d'en face) découvrent la modernité et retrouvent le Moyen Age.

Une boucherie d'une autre trempe que les “grands” films de guerre, qui te balancent des discours patriotiques justificateurs, de la violence esthétisée “qui rend bien à l'écran”, sur fond de musique héroïque et pompière.

Barbusse, la guerre, la vraie. Et il la déteste.
Lien : https://unkapart.fr/critique..
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Ronsard a écrit trois volumes de vers pour trois femmes différentes. La première et la dernière, Cassandre et Hélène, ne l’approchèrent point ; l’une parce qu’elle était trop belle et l’autre parce qu’elle était hideuse. C’est du moins ce qu’en disent ceux qui les ont connues ; mais Ronsard, ne voulait rien d’elles que leurs noms à mettre en sonnets, fit Cassandre plus belle encore que Cassandre, et daigna donner à Hélène tout ce que Dieu lui avait refusé. Aussi nous les voyons toutes deux incomparables.

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