Trop malmenée par l’existence, Helena avait perdu ses espoirs en une vie meilleure et oublié les sentiments ordinaires qui différencient l’humain de l’animal. Elle était devenue froide et insensible; elle agissait comme un automate. C’est avec une sorte d’indifférente résignation qu’elle avait accepté le contrat. Elle l’avait fait sans arrière-pensées.
Il soupira profondément en pensant aux mois passés et au vide que Carol avait laissé dans son existence. Des images lointaines surgissaient une à une de sa mémoire, d’abord floues, puis de plus en plus précises. Il en avait la preuve, le passé ne s’effaçait jamais. Tout au plus s’estompait-il au fil du temps pour réapparaître comme un livre déjà lu il y avait longtemps et que l’on décidait de feuilleter à nouveau un beau jour, sur une inspiration subite. Il songea que la nature humaine était bien faite puisqu’elle permettait ainsi d’ouvrir et de refermer à volonté les pages, même les plus anciennes, de son histoire.

J'ai aimé ce livre sans avoir un coup de coeur pour celui-ci.
Ce livre nous amène à plusieurs groupes de personnages que nous voyons à tour de rôle à chaque 2,3 voir 7 pages. Je vous les présentent: Le premier groupe est Lisbeth, sa fille Nelly (ayant la maladie de kromsky), son mari ( un homme froid, autoritaire, ne laissant aucune place à Lisbeth) et les médecins de Nelly. Le deuxième groupe est Helena (infirmière, la seule personne ayant un lien avec le clone de Nelly), bien sûr le clone (vu comme un objet de rechange mais...) et Victor ami et allié D'Helena. Le troisième groupe est le policier Thomas qui fera enquête sur le clonage, ses patrons et la serveuse (personnellement, je trouve que le personnage de serveuse n'est pas utile à l'histoire).Le quatrième groupe est l'équipe de la clinique Sky Water (centre de clonage et...).
J'ai trouvé les 200 premières pages un peu longue (sans surprise). L'auteur par ses fréquents changements de personnages et son écriture s'attarde aux éléments essentiels permettant de faire avancer l'histoire et de créer naturellement l'action entre tous ces personnages.
Par contre, j'aurais aimé que l'auteur construise ses personnages avec d'avantage de nuances et de profondeur, car je trouve qu'ils sont un peu caricaturales. A 3, 4 endroits dans l'histoire l'auteur nous donne un indice, selon moi, trop évident de l'action des prochaines pages à travers les paroles de ces personnages ce qui m'a enlevé quelques surprises. Deux, 3 éléments en lien avec le milieu policier (ex: le temps avant d'avoir un mandat) m'a paru illogique. Je me suis beaucoup attaché aux personnages du clone (surnommé Laura) et d'Helena, ces personnages ont créés pour moi le suspense du livre et mon désir d'en savoir plus. Justement la grande qualité du roman d'Henri Belloto est que je voulais le lire d'un coup afin de savoir ce qu'il va arriver aux personnages, peu importe l'heure à laquelle j'allais dormir. Ha oui, j'ai bien aimé la finale! C'était mon avis de lectrice.
S’il lui avait parlé d’amour avant leur mariage, il avait ensuite rapidement oublié toute tendresse, se contentant de la posséder brutalement dans le seul but, semblait-il, d’assurer sa descendance, sans lui consentir pour autant quelque marque d’affection que ce soit.
« Je t’aime… » Elle avait longtemps attendu vainement ces mots magiques que tous les amoureux de la terre savaient pourtant se dire. En désespoir de cause, elle s’était résignée. Leur couple était alors entré dans une sorte de routine exaspérante dont la seule finalité semblait être la procréation.
S'il savait depuis longtemps que le simple citoyen était toujours le jouet des intérêts supérieurs de l’État, il trouvait inadmissible que les choix des dirigeants puissent impacter des enfants. Quelle politique pouvait garder toute sa dignité en prétendant garantir l'avenir et en risquant en même temps la vie de ses jeunes générations ?
Sans le martyr et l'abnégation de ces six cent mille liquidateurs qui ont lutté contre le risque de fission dans le réacteur N°4, l'Europe serait inhabitable aujourd'hui ! Essayez d'imaginer un no man's land de millions et de millions de kilomètres carrés vide de toute forme de vie et des dizaines de pays rayés de la carte.
Dans un milieu où tous les coups bas étaient permis et où l’information circulait à grande vitesse, de persister pouvait être considéré comme une preuve d’incompétence. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour ruiner une réputation et nuire à la bonne marche de ses affaires.
"...Un thriller scientifique d'une qualité et d'une intensité que l'on ne retrouve habituellement chez les Américains. Mené tambour battant, L'Offrande des fous de Henri Bellotto vous tiendra en haleine tout au long de ses 520 pages." - Critique de Cyberpresse
Dans les entrailles du réacteur N°4, il reste environ cent quatre-vingt-seize des deux cents tonnes du combustible d'origine. Mais il est totalement inaccessible. La combustion se poursuit, lentement, sans que rien ni personne ne puisse l'interrompre.
Quelques dizaines de mètres plus loin, deux silhouettes noires tracées au pied d'un bâtiment semblaient lancées dans une gigue endiablée. Elles ressemblaient à deux âmes damnées, dansant joyeusement sur les restes d'un monde sinistré.