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Citations de Henri Laborit (534)


Aimer l’autre, cela devrait vouloir dire que l’on admet qu’il puisse penser, sentir, agir de façon non conforme à nos désirs, à notre propre gratification, accepter qu’il vive conformément à son système de gratification personnel et non conformément au nôtre. Mais l’apprentissage culturel au cours des millénaires a tellement lié le sentiment amoureux à celui de possession, d’appropriation, de dépendance par rapport à l’image que nous nous faisons de l’autre, que celui qui se comporterait ainsi par rapport à l’autre serait en effet qualifié d’indifférent.
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Se révolter, c’est courir à sa perte, car la révolte, si elle se réalise en groupe, retrouve aussitôt une échelle hiérarchique de soumission à l’intérieur du groupe, et la révolte, seule, aboutit rapidement à la suppression du révolté par la généralité anormale qui se croit détentrice de la normalité. Il ne reste plus que la fuite.
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Prendre systématiquement le parti du plus faible est une règle qui permet pratiquement de ne jamais rien regretter.
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"De quoi est faite la vie quotidienne de l'homme contemporain dans la société industrielle ?
Du fait du progrès technique, dont nous connaissons maintenant la motivation, il est rare qu'il meure de faim. La structure sociale à laquelle il appartient lui permet d'assouvir généralement, souvent il est vrai au minimum, ses besoins fondamentaux.
Si le déterminisme auquel il s'est trouvé soumis par sa niche environnementale depuis sa naissance ne lui a pas permis d'atteindre un niveau honnête d'abstraction dans son activité professionnelle, il parviendra à maintenir sa structure au prix d'un dur travail énergétique au sein du processus de production.
Dans les pays capitalistes, il dépendra presque entièrement pour cela des détenteurs des moyens de production et d'échanges qui décideront de son salaire, des gestes qu'il doit effectuer, de son taux de productivité, et lui fourniront le minimum nécessaire à l'entretien de sa force de travail."
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Le bien-être est acceptable, la joie est noble, le plaisir est suspect.
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Être heureux, c'est à la fois être capable de désirer, capable d'éprouver du plaisir à la satisfaction du désir et du bien-être lorsqu'il est satisfait, en attendant le retour du désir pour recommencer.
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Même en écarquillant les yeux, l’Homme ne voit rien. […] Dès sa naissance, la mort lui passe les menottes aux poignets. C’est parce qu’il le sait, tout en faisant l’impossible pour ne pas y penser, qu’il est habituel de considérer que lorsque des primates ont enterré leurs morts en mettant autour d’eux leurs objets familiers pour calmer leur angoisse, dès ce moment, ces primates méritent d’être appelés des Hommes.
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Il est plus facile de dire que l'on aime l'espèce humaine,l'homme avec un grand H, que d'aimer, et non pas simplement avoir l'air d'aimer, son voisin de palier.

(p.32)
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Henri Laborit
L'homme n'a jamais pu se passer de grilles. Devant le désordre apparent du monde, il lui a fallut chercher les termes signifiants, ceux qui, associés entre eux, rendaient son action sur le milieu efficace, lui permettaient de survivre. Devant l'abondance infinie des objets et des êtres, il a cherché entre eux des relations, et devant l'infinie mobilité des choses, il a cherché des invariances.
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Nous ne vivons que pour maintenir notre structure biologique, nous sommes programmés depuis l'œuf fécondé pour cette seule fin, et toute structure vivante n'a pas d'autre raison d'être, que d'être.
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Dans notre organisme, certaines cellules chaque jour naissent, vivent et meurent sans que notre organisme, lui, cesse pour cela de vivre. Chaque jour, dans l'espèce humaine des individus naissent, vivent et meurent sans que l'espèce interrompe pour autant sa destinée. Chaque cellule durant sa courte vie remplit la fonction qui lui est dévolue en s'intégrant dans la finalité de l'ensemble. Chaque individu fait de même au sein de l'espèce. Nous ne nous attristons pas sur le sort réservé à ces cellules passagères. Pourquoi devrions-nous nous attrister sur celui des individus qui ont contribué à l'évolution déjà longue de l'espèce humaine ?
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L’amour. Avec ce mot on explique tout, on pardonne tout, on valide tout, parce qu‘on ne cherche jamais à savoir ce qu’il contient. C’est le mot de passe qui permet d’ouvrir les cœurs, les sexes, les sacristies et les communautés humaines. Il couvre d’un voile prétendument désintéressé, voire transcendant, la recherche de la dominance et le prétendu instinct de propriété. C’est un mot qui ment à longueur de journée et ce mensonge est accepté, la larme à l’œil, sans discussion, par tous les hommes. Il fournit une tunique honorable à l’assassin, à la mère de famille, au prêtre, aux militaires, aux bourreaux, aux inquisiteurs, aux hommes politiques. Celui qui oserait le mettre à nu, le dépouiller jusqu’à son slip des préjugés qui le recouvrent, n’est pas considéré comme lucide mais comme cynique. Il donne bonne conscience, sans gros efforts, ni gros risques, à tout l’inconscient biologique. Il déculpabilise, car pour que les groupes sociaux survivent, c’est-à-dire maintiennent leurs structures hiérarchiques, les règles de la dominance, il faut que les motivations profondes de tous les actes humains soient ignorés. Leur connaissance, leur mise à nu, conduirait à la révolte des dominés, à la contestation des structures hiérarchiques. Le mot d’amour se trouve là pour motiver la soumission, pour transfigurer le principe du plaisir, l’assouvissement de la dominance.
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Mais que l’on nous fiche la paix avec tous les mots creux qui ont permis jusqu’à ce jour de mener les masses vers un idéal de meurtres et de dominance, toujours pour la bonne cause : celle de l’amour, de la responsabilité, de la liberté, de la fraternité, de l’espérance. Ne serait-il pas alors possible d’atteindre la paix et la tolérance, en louant la haine, l’irresponsabilité, l’esclavage, l’égoïsme et le désespoir ? […] Qu’on en finisse avec les humanistes bêlants qui tentent de nous faire croire au père Noël et à la force des mots. Il ne leur en coûte pas beaucoup de les prononcer. Le sens de la vie humaine n’est sans doute que l’accès à la connaissance du monde vivant sous laquelle celle du monde inanimé n’aboutit qu’à l’expression individuelle et sociale des dominances sous la couverture mensongère du discours.
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“Ce n’est pas lâche de fuir devant la tempête.”
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Henri Laborit
Don Quichotte avait raison.
Sa position est la seule défendable.
Toute autorité imposée par la force est à combattre.
Mais la force, la violence, ne sont pas toujours du côté où l'on croit les voir.

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Quand il ne peut plus lutter contre le vent et la mer pour poursuivre sa route, il y a deux allures que peut encore prendre un voilier : la cape le soumet à la dérive du vent et de la mer, et la fuite devant la tempête en épaulant la lame sur l’arrière, avec un minimum de toile. La fuite reste souvent, loin des côtes, la seule façon de sauver le bateau et son équipage. Elle permet aussi de découvrir des rivages inconnus qui surgiront à l’horizon des calmes retrouvés.
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Malheureusement, ne pas juger, c’est déjà juger qu’il n’y a pas à juger.
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L'Homme est un être de désir. Le travail ne peut qu'assouvir des besoins. Rares sont les privilégiés qui réussissent à satisfaire les seconds en répondant au premier. Ceux-là ne travaillent jamais.

(p.109)
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Une société ne fournira que la culture qui la sécurise, celle qui a le moins de chance de la remettre en cause. Elle cherchera toujours, par la culture qu'elle choisit, à diffuser le moyen de créer chez l'individu la structure mentale favorable à sa survie. La culture! Voilà encore un mot qui a tant de sens qu'il est bien près de ne plus en avoir du tout.
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Dans notre monde, ce ne sont pas des hommes que vous rencontrez le plus souvent, mais des agents de production, des professionnels. Ils ne voient pas non plus en vous l'Homme, mais le concurrent...Quand il vous arrive cependant de rencontrer un homme qui accepte de se dépouiller de son uniforme et de ses gallons, quelle joie !

(p.30)
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