AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Henri Laborit (533)


Le seul amour qui soit vraiment humain, c'est un amour imaginaire, c'est celui après lequel on court sa vie durant, qui trouve généralement son origine dans l'être aîmé, mais qui n'en aura bientôt plus ni la taille ni la forme palpable ni la voix, pour devenir une véritable création, une image sans réalité.

(p.25)

On a dit que De Gaulle aimait la France, mais méprisait les Français. Il aimait la conception imaginaire qu'il s'était faite de la France. L'artiste préférait son oeuvre au modèle imposé par la réalité.

(P.27)

Si l'autre vous cherche, ce n'est pas souvent pour vous trouver, mais pour se trouver lui-même.

(p.29)
Commenter  J’apprécie          174
Il y a plusieurs façons de fuir. Certains utilisent les drogues dites « psychotogènes ». D’autres la psychose. D’autres le suicide. D’autres la navigation en solitaire. Il y a peut-être une autre façon encore : fuir dans un monde qui n’est pas dans un monde, le monde de l’imaginaire.
Commenter  J’apprécie          170
Finalement, on peut se demander si le problème du bonheur n'est pas un faux problème. L'absence de souffrances ne suffit pas à l'assurer. Mais lorsqu'il l'est, le désir disparait et le bonheur avec lui. Il ne reste donc qu'une perpétuelle construction imaginaire capable d'allumer le désir et le bonheuir consiste peut-être à savoir s'en contenter. Or, nos sociétés modernes ont supprimé l'imaginaire s'il ne s'exerce pas au profit de l'innovation technique .

(P.100-101)
Commenter  J’apprécie          161
Pour bien des raisons, les sociétés de l'ennui ont besoin de l'art et de la culture, qu'elles séparent de façon péremptoire du travail et de la production.

(p.49)
Commenter  J’apprécie          161
[La société] a cru qu’il était possible de fournir un exutoire au malaise social : la culture. Comme celle-ci ne semble avoir aucun rapport avec la profession, on l’a rapprochée des loisirs, inutiles si ce n’est pour entretenir la force de travail et lui faire oublier son malaise.
Commenter  J’apprécie          160
Dès la naissance l'individu se trouve pris dans un cadre socioculturel dont le but essentiel est de lui créer des automatismes d'actions et de pensée indispensables au maintien de la structure hiérarchique de la société à laquelle il appartient.
Commenter  J’apprécie          161
Il est plus facile de dire que l’on aime l’espèce humaine, l’homme avec un grand H, que d’aimer, et non pas simplement avoir l’air d’aimer, son voisin de palier. Mais il est plus facile aussi d’aimer sa femme et ses enfants quand ils font partie des objets gratifiants de votre territoire spatial et culturel, que d’aimer le concept abstrait de l’Humanité dans son ensemble.
Commenter  J’apprécie          150
Se révolter, c’est courir à sa perte, car la révolte, si elle se réalise en groupe, retrouve aussitôt une échelle hiérarchique de soumission à l’intérieur du groupe, et la révolte, seule, aboutit rapidement à la suppression du révolté par la généralité anormale qui se croit détentrice de la normalité. Il ne reste plus que la fuite.
Commenter  J’apprécie          150
Devant l’incohérence de sa vie et l’injustice de sa mort, l’Homme a cherché une explication logique avec sa logique humaine. Oppressé par l’angoisse d’un monde incompréhensible, il lui a cherché une explication que son observation ne lui fournissait pas. Il a trouvé dans le mythe une thérapeutique de son angoisse, sans se douter que ce mythe lui-même allait être la source de nouvelles angoisses au second degré.
Commenter  J’apprécie          150
Nous avons contracté l’espace-temps dans lequel l’information nous parvient, mais nous n’avons pas le plus souvent contracté de la même manière celui dans lequel notre action personnelle peut être efficace.
Commenter  J’apprécie          150
Dans notre organisme, certaines cellules chaque jour naissent, vivent et meurent sans que notre organisme, lui, cesse pour cela de vivre. Chaque jour, dans l'espèce humaine des individus naissent, vivent et meurent sans que l'espèce interrompe pour autant sa destinée. Chaque cellule durant sa courte vie remplit la fonction qui lui est dévolue en s'intégrant dans la finalité de l'ensemble. Chaque individu fait de même au sein de l'espèce. Nous ne nous attristons pas sur le sort réservé à ces cellules passagères. Pourquoi devrions-nous nous attrister sur celui des individus qui ont contribué à l'évolution déjà longue de l'espèce humaine ?
Commenter  J’apprécie          151
De toute façon, au milieu des remaniements bouleversants qui s’amorcent au sein de notre société moderne, je suis persuadé que l’histoire d’un homme et sa finalité n’ont aucun intérêt. Il n’était peut-être pas inutile, quand il s’agit de quelqu’un qui essaie de se présenter aux autres sous le couvert d’un prétendu rigorisme scientifique, que ceux qui l’écoutent ou le lisent et risquent d’être influencés par lui, sachent que derrière tout scientifique ou soi-disant tel, se trouve un homme engagé dans la vie quotidienne.
Commenter  J’apprécie          150
Le tragique de la destinée humaine ne vient-il pas de ce que l'homme comprend qu'il en connaît assez pour savoir qu'il ne connaît rien de sa destinée, et qu'il n'en connaîtra jamais suffisamment pour savoir s'il y aura autre chose à connaître.
Commenter  J’apprécie          150
Cela veut dire que l'homme n'est capable de réaliser que des modèles utopiques. Ces modèles sont irréalisables tels qu'il les a imaginés et il s'en aperçoit aussitôt qu'il tente de les réaliser. L'erreur de jugement et l'erreur opérationnelle consistent alors à s'entêter dans la réalisation de l'irréalisable, et de refuser l'introduction dans l'équation des éléments nouveaux que la théorie n'avait pas prévus... Ce n'est pas l'utopie qui est dangereuse, car elle est indispensable à l'évolution . C'est le dogmatisme ...
(...)
Il n'y a pas de société idéale car il n'y a pas d'hommes idéaux ou de femmes idéales pour la faire.

(p.165)
Commenter  J’apprécie          140
Bien sûr, personne n’empêche personne de « sublimer » sa vie, de rechercher la « transcendance », d’absorber la culture en place et d’y trouver des compensations à l’absurdité de sa vie quotidienne. De même, à l’absence d’action gratifiante, la soupape de l’engagement politique ou syndicaliste, du militantisme, peut procurer à l’individu l’impression qu’il sort de lui-même, travaille pour le bien commun et un monde meilleur, mais, dans ce dernier cas, il lui est généralement interdit de penser par lui-même, de rechercher ses sources d’information ailleurs que dans les bréviaires généreusement psalmodiés au cours de réunions publiques où, comme partout, c’est la mémoire et le conformisme qui sont le plus appréciés. Il lui est généralement interdit de faire fonctionner son imagination s’il veut bénéficier de la sécurisation apportée par l’appartenance au groupe et éviter de se faire traiter d’anarchiste, de gauchiste, voire même d’utopiste. Il lui faut faire allégeance aux leaders, aux pères inspirés, aux hommes providentiels, aux chefs responsables. Même dans la contestation des structures hiérarchiques de dominance, il doit encore s’inscrire dans une structure hiérarchique de dominance. Il existe un conformisme révolutionnaire comme il existe un conformisme conservateur.
Commenter  J’apprécie          141
Être heureux, c'est à la fois être capable de désirer, capable d'éprouver du plaisir à la satisfaction du désir et du bien-être lorsqu'il est satisfait, en attendant le retour du désir pour recommencer.
Commenter  J’apprécie          140
Il y a plusieurs façons de fuir. Certains utilisent les drogues dites psychogènes. D’autres la psychose. D’autres le suicide. D’autres la navigation en solitaire. Il y a peut-être une autre façon encore : fuir dans un monde qui n’est pas dans un monde, le monde de l’imaginaire.
Commenter  J’apprécie          130
La société idéale, ce n’est pas être pessimiste, mais au contraire optimiste, de dire qu’elle n’existera jamais.
Commenter  J’apprécie          130
Il est intéressant de chercher à comprendre les raisons qui font que les hommes s’attachent avec tant d’acharnement à ce concept de liberté. Il faut noter tout d’abord qu’il est sécurisant pour l’individu de penser qu’il peut « choisir » son destin puisqu’il est libre. Or, curieusement, dès qu’il nait au monde, sa sécurisation il la cherche au contraire dans l’appartenance aux groupes : familial, puis professionnel, de classe, de nation, etc., qui ne peuvent que limiter sa prétendue liberté puisque les relations qui vont s’établir avec les autres individus de groupe se feront suivant un système hiérarchique de dominance. L’homme libre ne désire rien tant que d’être paternalisé, protégé par le nombre, l’élu ou l’homme providentiel, l’institution, par des lois qui ne sont établies que par la structure sociale de dominance et pour sa protection.
Commenter  J’apprécie          130
L’enfant est inculte et c’est bien là sa chance. Il est énergie potentielle et non cinétique, homogénéisée. Dès qu’il entre dans la vie, ses potentialités vont s’actualiser, se figer dans des comportements conformes, envahies par l’entropie conceptuelle, incapables de retourner à leur source, de remonter le cours du temps et de l’apprentissage. Alors que le sol vierge de l’enfance pourrait donner naissance à ces paysages diversifiés où faune et flore s’harmonisent spontanément dans un système écologique d’ajustements réciproques, l’adulte se préoccupe essentiellement de sa mise en « culture », en « monoculture », en sillons tout tracés, où jamais le blé ne se mélange à la rhubarbe, le colza à la betterave, mais où les tracteurs et les bétonneuses de l’idéologie dominante ou de son contraire vont figer à jamais l’espace intérieur.
Commenter  J’apprécie          130



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Henri Laborit (1061)Voir plus

Quiz Voir plus

La Décision d'Isabelle Pandazopoulos

A quel moment de l'année se déroule l'histoire ?

Après les vacances d'avril
Pendant les grandes vacances
Avant les vacances de la Toussaint

9 questions
78 lecteurs ont répondu
Thème : La Décision de Isabelle PandazopoulosCréer un quiz sur cet auteur

{* *}