Citations de Henri Meunier (80)
Le cri de l'ornithorynque: COUAC COUAC
Tu as forcé mon refuge. Tu m'obliges à monter avec toi ou à descendre pour te livrer aux miliciens. À marche égale, je suppose qu'il est plus estimable de choisir l'inconnu à l'ignominie.
- Tu veux savoir ? s'enquit l'assassin après un long silence. Pour l'homme que j'ai tué, je veux dire.
- Je ne préfère pas, répondit le berger. Des justifications, on en trouve toujours. Des bonnes et des mauvaises. Aucune n'est valable. Le mal qui est fait ne peut pas se défaire.
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Peut-être bien que chacun fait ses petits pas et rien de plus. Et à coup sûr, certains de nos pas vont de travers quand d'autres sont de velours. Crétins à part, qui peut différencier sans l'ombre d'un doute les pas qui nous portent vers les sommets de ceux qui nous en éloignent ?
Tout lasse, tout casse, tout passe.
De la nuit naît le jour, d'une larme éclot un sourire.
L'honneur disait mon père est une jolie fadaise qui habille bien les morts !
« C’eeeest Pipo le pompieeer poiluuu.
Qui peste, l’entends-tuuuu ?
Chauve qui peut, chauve qui peeeeuuuut !
Mes cheveux sont en feuuuuuu ! »
Un jour, Petit ouvre sa boîte d'allumettes. Il ne voit plus rien.
Grand, devenu trop petit est invisible à l’œil nu.
Mais Petit le devine.
Il le sait.
Et toujours, il se confie à lui.
Et toujours, il entend sa réponse.
Dans la vie, il n'y a pas de sommets. Pas de points. Nous nous en inventons pour jouir du réconfort d'un possible destin. La vérité c'est que les jours succèdent aux jours. Rien de plus. Et chacun avance. Comme il peut. De sa naissance à son trépas. À notre mort, un autre prend la suite. Nous allons, tous liés en cordée. De petit pas à petit pas, de vertige en vertige, l'humanité se tient dans l'ascension comme dans la chute.
-Depuis tout gamin, j'suis au moins celui à qui les gens balancent leurs restes parce que le pasteur aimerait sûrement pas qu'il crève.
A coup d'os de poulet, ils veulent acheter le bon dieu.
Les gens sont cons, m'sieur.
-S'cusez-moi d'insister, m'sieur mais le cimetière compte un certain nombre de pensionnaires qu'étaient v'nus pour s'faire un nom sur la couenne de not' sherif...
Aujourd'hui, c'est plus rare... sa couenne a réputation d'être salement imperméable...
Elle ne pouvait s'imaginer vivre sans se promener dans les bois.
Nous, Brian Hirsch, Lord Goldwin, David Goldwin, Edward Robert, John Whale, Peter Brannagh et Adrian Buttler, revenus de la mort pour crever en enfer prenons possession du continent antarctique au nom de Peter Brannagh et pour nation commune et véritable, l'Empire des gueux et des damnés !
- John, que diriez-vous d'aller chasser quelques pingouins avec moi ? J'en ai aperçu une colonie sur la plage.
- Ce sont des manchots, sauf votre respect. Et comme ces bestioles n'ont jamais eu d'ennemis terrestres, elles ne sont pas bien farouches. A dire vrai, ça se cueille plus que ça ne se chasse.
- En avant pour la cueillette alors.
Dans un meublé modeste il est un petit verre qui contient toute la mer, la mer et ses fidèles, poissons, moutons, tempêtes, vagues et hauts-fonds, étoiles, alizés, phares, brumes et sirènes en grande conversation avec le capitaine.
Nous allons, tous liés en cordée. De petit pas à petit pas, de vertige en vertige, l'humanité se tient dans l'ascension comme dans la chute, ajouta-t-il pour préciser sa pensée.
- Peut-être bien, admit l'assassin.
Je vis à l'écart de toutes les choses, les belles comme les laides, parce-que je ne sais pas vivre autrement.
- Mulot, c'est écrasant, une mouche à élever. Je ne suis pas certain d'être à la hauteur. Crois-tu que je saurai la nourrir, la réconforter, l'aimer, la protéger, lui apprendre à voler de ses propres ailes ? s'interroge Taupe.
Tout est affaire de présent.
Tout est affaire de saison.
Tout est affaire de fruits.
Tout est affaire de présents.