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Citations de Henri Queffélec (73)


Peut-être un jour, je ne sais pas quand, existera-t-il un monde où l'on aura dessouché la violence. Les enfants, le soir, pourrons jouer dehors jusqu'à la nuit.
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Amis, refusez le désespoir. Les dictatures politiques, les dictatures industrielles, tout ce qui menace l'homme et les forces de vérité et de beauté doit mourir. Il nous faudra refaire le monde.
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Ce que représente pour nous la langue française avec ses e muets et la densité de ses vocables et la subtilité de sa mélodie, c'est, je crois, une chose qui ne court pas les rues dans notre communisme, la confiance dans le droit au bonheur.
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Pauvre monde où les massacres prennent la suite des massacres, cigarettes s'allumant sur des mégots.
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O mon île de sable et de roches, o mon île sans bureaux ni antichambres, que j'aille te retrouver demain. Là n'existe qu'une famille d'hommes, les pauvres, blottie dans les frondaisons de la mer. Sur la dune, ma petit église m'attend, solitaire et froide comme une épée - je n'ai qu'à pousser la porte et c'est Dieu lui-même qui me reçoit. (p.90)
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Il ne voulait pas se fourrer au presbytère comme un bernard-l'hermite dans un bigorneau.
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Henri Queffélec
Nul ne saura jamais que ce bout de bois appartenait à un bateau qui fit naufrage ; et la veuve de pêcheur qui le ramassera demain, ses doigts ne reconnaîtront point le fragment de thonier péri dans le tumulte et dans l'angoisse . Sans pitié, sans réflexion, elle le brûlera pour chauffer ses aliments, comme un poisson mord à la chair encore fraîche de son semblable. Mail il faut que les choses aillent ainsi : les yeux et l'imagination épuisés de cette vielle lui ont, depuis toujours, valu miséricorde.
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Le ciel avait viré en une coulée de suie boueuse qui rendait le paysage fantomatique - un cauchemar de bruits et de formes dans une âme souffrante.
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Quelle ironie ! Venir au bout du monde et ne pas rencontrer la solitude. Ces sauvages pratiquaient aussi bien que les autres l'art de tirer les vers du nez. Le repas du soir, mangé tôt pour ne pas user de lumière, rendit l'interrogatoire plus solennel. (p.43)
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La présence des américains à Brest se faisait sentir jusqu'ici. Il en rôdait jour et nuit sur les chemins de Toul-Douar, officiers chassant le lièvre sans chien ni permis, déserteurs en quête de femmes, de nourriture ou de cachettes, gendarmes en quête de déserteurs, groupes joyeux de la YMCA (p.207)
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Édouard était un garçon réservé, timide, gentil avec les enfants quand le vin ne lui courait pas sur le haricot. Son passé alcoolique se tenait à carreau, par chance, sauf le jour du Pardon ou titillé par une contrariété imprévue.
Timide comme je l’étais moi-même, j’aimais bien le retrouver à la cale où il passait les soirées accoudé au muret. Qu’est-ce qu’il faisait ? Ce que font tous les anciens marins des villages de la côte : ils chiquent, ils surveillent la mer sans parler. Est-ce la mer qui leur donne soif au bout d’un moment ? un regret subit qui les fait déserter l’horizon du grand bleu pour l’horizon étroit du rouge limé ? Quel regret ?
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C’était bien pour nous qu’il avait roulé de Crozon jusqu’ici. Queffélec, Lesquiffinec, cela rimait. Il retira ses pieds des pédales et il se cala pour tendre le papier couleur de violette morte. A-t-il salué ? Il aura juste effleuré sa casquette. Sans prononcer un mot. Qu’il fît grand soleil, que la guerre fût une chose atroce, chacun le savait trop bien. Il reculait déjà sa bicyclette pour signifier qu’il ne voulait ni verre de vin ni pièce de monnaie. Une fois décachetée et lue la dépêche, devant chez Daniel, sur la petite aire bosselée, à l’entrée du sentier qui desservait la maison Prémel où nous habitions, la grand-mère, sûrement, aura conclu : « Votre père est allé au ciel, mes pauvres enfants. »
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Année après année, mètre cube de maçonnerie par mètre cube de maçonnerie, il avait fallu arracher l'exécution d'Armen à l'exigüité d'une roche, à la sauvagerie tyrannique de l'Océan. Et puis ! Une fois qu'on avait réussi à édifier l'ouvrage, il s'était révélé château branlant. Il avait fallu -encore une lutte menée dans l'angoisse- le reprendre par la base. Et aujourd'hui, chaque soir, le phare d'Ar-Men s'allumait, quel que fût l'état de la mer et du ciel, à la minute réglementaire, imperturbable. Et des
centaines de navigateurs déchiffrant leur route le guetteraient dans la nuit (Première partie - chapitre III).
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Au-delà des digues, l’eau, le ciel et la pluie se confondent en une sublime muraille de brume qui repousse dans un autre monde les rivages disparus. L’univers daourneniste se réduit à une grande flaque chargée de barques vaines et où un goéland fané par la pluie dérive lentement.
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Qu'est-ce que peut vouloir comme cadeau, par exemple, une veuve Abaléa ? Un beau peigne d'écaille à la manière espagnole ? Mais de quoi elle aurait l'air avec ? Un bouquet de fleurs ? Quelles fleurs ? Des grandes comme dans les églises ou des petites comme dans les champs ? Non, pas de fleurs, une langouste, une grosse, une monstrueuse, dans les cinq six kilos. Oui c'est ça, une fraîche, une vivante, une qui cause quand on la remue, grrriiii, grrriiii, on trouvera bien un camarade pour vous dénicher la bête.
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Après la dictée où il est questions de vaches "magnifiques, orgueil du maître, avec leurs larges flancs bruns, beaux et pleins de reflets comme des tapisseries", vient la traite du soir, assurée par Maria, de petites bêtes maigrichonnes et sales.
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Le lieu de naissance ne prête à aucune dispute : Assise. François est né à coup sûr dans cette vieille ville en terrasses de l’Umbria Verde, l’Ombrie verte.
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Les chiffres officiels disaient brutalement :
Roche accostée : 9 fois
Temps passé sur la roche : 8 heures
Tentatives infructueuses : 13
Temps passé en mer et sur la roche : 100 heures
Travail effectué. Percement de : 15 trous
Dépenses totales de la campagne : 8.000 francs...

Ce qui ne révélait ni le nombre des heures d'attente et d'impatience, ni la violence des lames et des averses, ni la gravité des conflits entre les hommes.
Ni le bruit des massettes, ni le glauque sournois des rouleaux, ni la blancheur extraordinaire des grandes griffes d'écume et des gerbes furieuses.
Ni la solidité de l'Armorique.
Ni le courage et l'habileté des pilotes et des pêcheurs.
Ni la persévérance d'un petit groupe.
Ni le cheminement d'une idée dans les esprits et dans les rocs...
La fameuse éloquence des chiffres n'était pas bavarde !
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Les huit jeunes corps, bien arqués sur leur tâche, avaient déjà trouvé contre Ar-men leur position la plus sûre. Selon toute une série de rythmes syncopés, les massettes frappaient les fleurets et les fleurets frappaient la roche, et cette chanson de l'outil sur la pierre, qui déjà ravissait le cœur dans un chantier de terre ferme, prenait, dans la sauvagerie et les périls du paysage, une poignante, une douloureuse grandeur. Les larmes vinrent aux yeux du très correct M. Lacroix. Une senteur de poudre se mêlait à l'odeur énorme de la mer. On eût dit le bruit d'une équipe d'hommes emprisonnés dans une mine et qui se fraient leur chemin. Et en vérité, un phare se trouvait emprisonné dans cet écueil, il fallait le retirer des affres de sa nuit.
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Thomas, la nuit, se trouvait bien seul. Le veuvage ne lui pesait pas ainsi dans la maison de ses parents, quand il s'endormait dans le lit clos qu'il partageait avec son jeune frère, au-dessus du lit clos où couchaient ses deux sœurs, et que la vie semblait une chose épaisse et sereine, une chose de plusieurs, une chose vieille et tranquille, sans aucun avenir, mais avec un passé riche et monotone qui culminait dans un présent sûr. Maintenant il s'agissait de vivre par soi-même, de construire la vie [...] La vie de chaque homme n'est pas un fragment de terre familiale, indissolublement lié à la glèbe commune, soumis aux mêmes secousses et aux mêmes intempéries que les mottes voisines, la vie d'un homme est une île lointaine, où l'on n'accède qu'après une traversée, plus ou moins périlleuse...
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