Le clown,c'est le poète en action.Il est l'histoire qu'il joue.Et c'est toujours la même sempiternelle histoire:adoration,dévouement,crucifixion."Crucifixion en rose" bien entendu.
Après tout,se disait-il,ce n'est jamais qu'un petit coup d'épaule que je lui donne.La vie est pleine de petites feintes dont il faut savoir tirer profit.A-t-on vu un type arriver tout seul,sans aide?
C'est drôle, hein? Un fond de teint,un rien de blanc,une vessie,une défroque de carnaval..il n'en faut pas beaucoup,et zéro,plus personne!Car c'est cela que nous sommes..zéro.Personne,et en même temps tout le monde.Ce n'est pas nous qu'ils applaudissent,c'est eux-mêmes.
L'enchantement,c'était la délicieuse sensation qui se répandait dans tout le corps, chaque fois que le museau tiède et humide du cheval léchait la paume de sa main.
Auguste,lui,tout en étant un homme,était forcé de devenir quelque chose de plus:forcé de se charger des pouvoirs d'un être très particulier, au génie très singulier.Forcé de faire rire le peuple.Faire pleurer les gens n'était pas difficile;ni même les faire rire;il y avait beau temps qu'il avait découvert cela-bien avant qu'il eût seulement rêvé de cirque.