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Citations de Håkan Nesser (104)


Les mots de son père s’enfonceraient en lui, fermes et implacables. « Comme des dards de guêpe dans une peau galeuse. » Il l’avait lu quelque part. Robert prendrait conscience de la portée de son geste. Il s’en repentirait profondément, mais cela n’y changerait rien. Un regard sur son père suffirait : pour un acte pareil, le pardon était impossible. Seuls le silence et l’oubli couvriraient peu à peu les événements de leur nappe de brume.
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Il faut veiller pour ne rien perdre de la nuit d'été."
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"La raison a une soeur ainée, ne l'oublions pas. Elle se nomme Intuition "
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Si, à la fin de ta vie, tu as une douzaine de bons souvenirs, lui avait un jour expliqué oncle Arndt quand il était assis sur ses genoux, tu auras été un homme heureux. Mais n'oublie pas que douze, c'est beaucoup, et qu'il ne faut pas attendre trop longtemps pour commencer la collection.
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_ Est-ce que tu t'es déjà fait taper dessus ? Je veux dire, est-ce que tu as déjà reçu une bonne branlée ?
Après une petite réflexion, j'ai répondu que non.
_ Moi, si, a dit Edmund sur un ton presque solennel. Par mon paternel. J'ai reçu de sacrées branlées.
_ Par ton père ? Qu'est-ce que tu racontes ? Pourquoi ton père ferait ...?
_ Non, pas lui, m'a interrompu Edmund. Je te parle de l'autre, de mon vrai père. Albin, c'est mon beau-père. Il s'est marié avec ma mère quand mon vrai père a foutu le camp. T'imagines même pas comme il nous battait... ma mère et moi. Une fois il a tellement cogné sur ma mère qu'elle est restée sourde.
_ Mais pourquoi ?
_ Il était comme ça. C'est impossible à oublier, a-t-il ajouté après un moment de silence. L'effet que ça fait. On a tellement... peur quand on attend. L'attente, c'est presque pire que les coups.
C'est monstrueux les gens qui cognent sur les autres, a poursuivi Edmund en remettant ses lunettes dégoulinantes. Les gens qui s'attaquent à des plus faibles qu'eux. Je ne peux pas le supporter.
_ Oui, c'est monstrueux, j'ai consenti. On ne devrait pas tolérer ce genre de merde.
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Dans ce lieu enfumé se bousculaient une dizaine de talents locaux pour défier un couple particulièrement spectaculaire, Harry Diamond et sa femme Vicky. De vrais pros. Il émanait d'eux une odeur de péché si forte qu'il suffisait de s'approcher de leur tente pour avoir des fourmis dans le pantalon.
Le jeu était une variante du poker, une sorte de Stud à sept cartes. Harry jouait contre trois ou quatre personnes à la fois et Vicky s'occupait de la distribution. On aurait dit qu'elle était née avec un jeu de cartes dans la main. Impossible de voir si elle commençait par le haut ou par le bas de la pile. Au moment le plus critique, elle se penchait en avant, exposant ses seins gonflés et brillants sur le point de s'échapper de sa robe, et plus personne n'était capable de suivre son petit manège. Les gens étaient au courant de son truc mais ça ne changeait rien. Infichus de détourner le regard de ses nichons, ils tombaient tous dans le panneau. C'était comme ça.
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La seconde vraie maison était toute petite et avait appartenu à un soldat. Elle était occupée par les Levy, un couple de Juifs âgés qui avaient survécu à Treblinka, et qui ne fréquentaient personne. Une fois par semaine, ils se rendaient chez Laxman avec leur vieux tandem, traînant derrière eux un chariot qu'ils chargeaient de produits pour les sept jours suivants.
A cette époque, j'ignorais la vraie signification de "avoir survécu à Treblinka", mais j'avais compris que c'était quelque chose de trop épouvantable pour qu'on en parle.
Mes parents n'en parlaient donc pas. Les autres non plus. On avait l'impression qu'il aurait presque mieux valu mourir à Treblinka plutôt que d'y avoir survécu. Quand je passais à vélo devant cette petite maison paisible, je me disais qu'elle devait être à l'image du monde. Il existait des choses tellement terribles qu'il était préférable de ne pas essayer de les comprendre. Il fallait les laisser tranquilles et considérer les mots qu'on mettait dessus comme des pansements d'invisibilité et de silence.
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Eva Kaludis intervenait seulement dans deux classes, dont la nôtre, si bien que les autres élèves devaient se contenter de la regarder quand l'occasion se présentait. Kim Novak. Eva Kaludis. La copine canon de Bertil le Canon. Je faisais partie des chanceux... soumis au phénomène Eva Kaludis. les trois dernières semaines avant les grandes vacances.
En réalité, elle n'avait pas besoin de faire cours. Ce n'était pas la peine. Nous trimions comme des bêtes sans qu'elle ait à nous le demander. Il régnait toujours un silence religieux dans sa classe. Lorsqu'elle arrivait, elle nous souriait et un frisson parcourait la salle. Quand on levait le doigt pour lui demander de l'aide, elle se penchait sur notre épaule et ses seins nous effleuraient. Ou du moins un des deux. C'était surtout les garçons qui avaient besoin d'aide. l'air de la salle de classe était saturé de son parfum et lourd de l'odeur de jeunes mâles en rut.
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- Mais je suis infoutu de savoir où elle se trouve, l’âme. A mon avis, elle se déplace. Quand je mange, elle doit être dans mon estomac, quand je lis, elle est dans ma tête, quand je pense à Britt Laxman, elle doit être…
- Ça suffit, je l’ai interrompu. J’ai compris. Tu as une âme nomade.
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C'est quoi, une vie ? je me suis demandé. Bon Dieu ! C'est quoi, une vie ?
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Prétendre que la vacuité intérieure de sa vie d’adulte serait une conséquence directe de la vacuité extérieure de son enfance était le passe-temps favori des naufragés de l’âme. Il faut pourtant bien naître quelque part.
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On pourrait refaire le monde en partageant une bouteille de vin.
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Même dans le meilleur des mondes, il y a des ratés.
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Un homme doit pouvoir se tenir droit et avancer la tête haute.
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Alors qu’il avait emménagé dans son lugubre trois-pièces de la Baldersgatan, à Kymlinge, au cours d’une de ses nombreuses nuits d’insomnie, Dieu fit son apparition. Possible que Gunnar l’ait convoqué, que son âme martyrisée en ait fait une projection mentale pour faire répondre le Tout-Puissant de ses actes. Quoi qu’il en soit, ils eurent une conversation longue et enrichissante […] Les preuves de l’existence de Dieu étaient légion, mais souvent d’une teneur déplorable - là-dessus, Gunnar Barbarotti et le Seigneur étaient du même avis. […] Ce que Gunnar demandait - et Dieu le comprenait parfaitement -, c’était quelque chose de plus concret. Une méthode simple et rationnelle qui donnerait la réponse à cette question ontologique une fois pour toutes. Dieu fit remarquer que cela pouvait mettre un certain temps. Pas trop, quand même, objecta Gunnar, qui devait prendre en compte son espérance de vie limitée. Il aurait aimé apprendre la vérité avant d’avoir quitté ce monde. Toujours à l’écoute, Dieu accepta sans palabres cette dernière condition.
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- Venons aux faits, monsieur le procureur! - Volontiers. […] -Monsieur Mitter avez vous noyé votre femme? - Non - Comment le savez-vous? […] - Je sais que je ne l’ai pas tué, parce que je ne l’ai pas fait… de la même façon que vous savez que vous ne portez pas de slip en dentelles, parce que vous n’en portez pas… aujourd’hui. Ce fut une explosion dans les tribunes. Ferrati retourna s’asseoir. Havel donna en vain des coups de marteau répétés sur la table. Ruger secoua la tête, tandis que Mitter se levait et s’inclinait légèrement devant l’audience qui applaudissait à tout rompre.
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La salle d’audience était comble. […] Il y avait le jury, composé de quatre hommes et de deux femmes, assis un peu à l’écart, à la droite du juge. […] Il y avait aussi une grosse mouche bleue. La plupart du temps, elle restait tout en haut du plafond, exactement au dessus de la table du procureur, mais il lui arrivait de faire quelques excursions dans la salle, essentiellement en direction de l’une des deux femmes du jury, celle qui était assise à droite de l’homme aux sourcils froncés. A plusieurs reprises, la mouche s’élança vers le nez de cette femme qui la chassa énergiquement, mais la bestiole revenait à la charge avec autant d’obstination que d’énergie. Au cours de ces raids, la mouche faisait entendre un bourdonnement sourd qui contrastait agréablement avec la voix plutôt aiguë du procureur… On aurait dit un duo entre un violoncelle et un clavecin, ce qui devenait frappant dès que le procureur faisant une pause pour reprendre haleine. Dans l’ensemble, ce fut une journée bien ennuyeuse. [...] Sur la question de savoir qui avait tué Eva Ringmar, tout le monde en savait à peu près autant que la mouche bleue.
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Certain, il l’était neuf fois sur dix et même plus souvent, pour être tout à fait honnête. Dix-neuf fois sur vingt, Van Veeteren était parfaitement capable de dire s’il avait devant lui le coupable ou non. Ce n’était pas la peine d’y aller par quatre chemins. Il existait toujours une multitude de petits signes qui allaient dans un sens ou dans l’autre… et, au fil des ans, il avait appris à interpréter ces signes. Non pas qu’il les analysât un par un et peu importait, d’ailleurs. L’essentiel était qu’il distinguait le dessin, qu’il devinait l’image. Ce n’était pas très difficile et il n’avait pas besoin de se forcer. Autre chose était de trouver des preuves et de construire une accusation susceptibles de convaincre une cour.
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La vie est comme un arbre, peu importe sur quelle branche nous nous perchons, nous parvenons toujours à trouver le chemin qui mène aux racines... » p 324 a 6
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Puisqu’il est possible de rendre la virginité à une femme en lui donnant un nouvel hymen, transformer un mensonge en une vérité rétroactive ne devrait pas poser de problème. » p 22 a – 8
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