Citations de Honoré de Balzac (7043)
Oh! Voilà l’amour vrai, sans chicanes : il est ou n’est pas; mais quand il est, il doit se produire dans son immensité.
Moi aussi, Renée, j’ai philosophé. J’ai pensé qu’il y avait quelque chose d’horrible à aimer un homme beau. N’est-ce pas avouer que les sens sont les trois quarts de l’amour, qui doit être divin?
Le devoir, voilà ta règle et ta mesure; mais agir par nécessité, n’est-ce pas la morale d’une société d’athées? Agir par amour et par sentiment, n’est-ce pas la loi secrète des femmes?
L’amour, comme tous les principes, ne se calcule pas, il est l’infini de notre âme.
Louis, il est devenu charmant. Sûr de me plaire, il déploie son esprit et révèle des qualités nouvelles. Être le principe constant du bonheur d’un homme quand cet homme le sait et mêle de la reconnaissance à l’amour, ah ! Chère, cette certitude développe dans l’âme une force qui dépasse celle de l’amour le plus entier.
Si je n’ai pas l’amour, pourquoi ne pas chercher le bonheur?
Nous allons à un état de choses horrible, en cas d’insuccès. Il n’y aura plus que des lois pénales ou fiscales, la bourse ou la vie. Le pays le plus généreux de la terre ne sera plus conduit par les sentiments. On y aura développé, soigné des plaies incurables. D’abord une jalousie universelle : les classes supérieures seront confondues, on prendra l’égalité des désirs pour l’égalité des forces ; les vraies supériorités reconnues, constatées, seront envahies par les flots de la bourgeoisie. On pouvait choisir un homme entre mille, on ne peut rien trouver entre trois millions d’ambitions pareilles, vêtues de la même livrée, celle de la médiocrité.
Tout pays qui ne prend pas sa base dans le pouvoir paternel est sans existence assurée. Là commence l’échelle des responsabilités, et la subordination, qui monte jusqu’au roi. Le roi, c’est nous tous! Mourir pour le roi, c’est mourir pour soi-même, pour sa famille, qui ne meurt pas plus que ne meurt le royaume.
Nous sommes entre deux systèmes : ou constituer l’état par la Famille, ou le constituer par l’intérêt personnel : la démocratie ou l’aristocratie, la discussion ou l’obéissance, le catholicisme ou l’indifférence religieuse, voilà la question en peu de mots.
En coupant la tête à Louis XVI, la Révolution a coupé la tête à tous les pères de famille. Il n’y a plus de famille aujourd’hui, il n’y a plus que des individus.
En détail, la Révolution continue, elle est implantée dans la loi, elle est écrite sur le sol, elle est toujours dans les esprits; elle est d’autant plus formidable qu’elle paraît vaincue à la plupart de ces conseillers du trône qui ne lui voient ni soldats ni trésors.
Je trouve que nous valons mieux que tous les hommes, même les plus justement illustres. Oh! Comme j’aurais dominé Napoléon! Comme je lui aurais fait sentir, s’il m’eût aimée, qu’il était à ma discrétion!
Je ne me sens pas le moindre respect pour quelque homme que ce soit, fût-ce un roi
En vérité, ma chère belle, comme tu ne peux plus me parler que d’amour conjugal, je crois, dans l’intérêt bien entendu de notre double existence, qu’il est nécessaire que je reste fille, et que j’aie quelque belle passion, pour que nous connaissions bien la vie.
Eh bien, j’ai choisi : je ferai mes dieux de mes enfants et mon Eldorado de ce coin de terre.
Une grande force morale a corrigé pour toujours ce que nous nommons les hasards de la vie. Nous avons des terres à faire valoir, une demeure à orner, à embellir; j’ai un intérieur à conduire et à rendre aimable, un homme. À réconcilier avec la vie. J’aurai sans doute une famille à soigner, des enfants à élever. Que veux-tu! La vie ordinaire ne saurait être quelque chose de grand ni d’excessif.
Je suis très humiliée de ne pas avoir rencontré d’adorateur. Je suis une fille à marier, mais j’ai des frères, une famille, des parents chatouilleux. Ah! Si telle était la raison de la retenue des hommes, ils seraient bien lâches.
L’homme qui nous parle est l’amant, l’homme qui ne nous parle plus est le mari.
Quel crime ai-je commis avant de naître pour n’avoir inspiré d’amour à personne? Dès ma naissance étais-je donc un vieux débris destiné à échouer sur une grève aride? Je retrouve en mon âme les déserts paternels, éclairés par un soleil qui les brûle sans y rien laisser croître
Nous connaîtrons les étranges vicissitudes de la vie provençale et les tempêtes d’un ménage sans querelle possible: M. De l’Estrade annonce l’intention formelle de se laisser conduire par sa femme. Or, comme je ne ferai rien pour l’entretenir dans cette sagesse, il est probable qu’il y persistera. Tu seras, ma chère Louise, la partie romanesque de mon existence.