Citations de Honoré de Balzac (7038)
Felipe aime tant, que je le trouve digne d’être aimé
Depuis que j’existe, personne, pas même ma mère, ne m’a souri. La belle jeune fille qui m’était destinée a rebuté mon coeur et s’est éprise de mon frère. Mes efforts, en politique, ont trouvé la défaite. Je n’ai jamais vu dans les yeux de mon roi qu’un désir de vengeance; et nous sommes si ennemis depuis notre jeunesse, qu’il a regardé comme une cruelle injure le voeu par lequel les Cortès m’ont porté au pouvoir.
Si vous pouviez vous voir où je vous ai mise, entre la Vierge et Dieu, vous comprendriez en quelles angoisses j’ai passé la nuit
La récompense est grande, elle a l’air d’une promesse, et, chose horrible, d’une invitation; mais, ce qui va te sembler plus horrible encore, j’ai voulu que la récompense exprimât promesse et invitation sans aller jusqu’à l’offre.
Ce qui me surprend chaque jour davantage, est l’activité que l’amour donne à la vie. Quel intérêt prennent les heures, les actions, les plus petites choses! Et quelle admirable confusion du passé, de l’avenir dans le présent! On vit aux trois temps du verbe.
Eh bien, tu es un amour de femme, ma Renée; et je suis maintenant d’accord que c’est être honnête que de tromper : es-tu contente?
Tu m’as appris l’étendue des sacrifices de la femme mariée. J’avais à peine jeté les yeux sur ces beaux steppes sauvages où tu bondis, et je ne te parlerai point de quelques larmes essuyées en te lisant; mais le regret n’est pas le remords, quoiqu’il en soit un peu germain.
Moi, j’ai mes camélias rouges, ils sont sur mes lèvres, en sourirent qui fleurissent pour ces deux êtres, le père et le fils, à qui je suis dévouée, à la fois esclave et maîtresse.
Je veux l’occuper beaucoup pour beaucoup le distraire de moi, au nom de son propre bonheur; et tel n’est pas le calcul de la passion. Si la tendresse est inépuisable, l’amour ne l’est moi, t : aussi est-ce une véritable entreprise pour une honnête femme que de le sagement distribuer sur toute la vie.
Le loi naturelle et le code sont ennemis, et nous sommes le terrain sur lequel ils luttent
On peut avoir en mariage une douzaine d’enfants, en se mariant à l’âge où nous sommes; et, si nous les avions, nous commettrions douze crimes, nous ferions douze malheurs. Ne livrerions-nous pas à la misère et au désespoir de charmants êtres? Tandis que deux enfants sont deux bonheurs, deux bienfaits, deux créations en harmonie avec les moeurs et les lois actuelles.
Comme on voit bien que tu n’as pas encore arrêté ta pensée sur ce mot indissoluble, appliqué au contrat qui lie une femme à un homme!
ô ma vieille raisonneuse! Jouis-tu de mes amours autant que je me suis attristée de ta sombre philosophie?
Il est mon esclave, je dois l'occuper, et je vais l’écraser de travail.
Prends ou ne prends pas tes deux camélias. Oui ou non, tue ou fais vivre! Enfin, une voix me crie : « éprouve-le! » Aussi l’éprouverai-je!
Oh! Voilà l’amour vrai, sans chicanes : il est ou n’est pas; mais quand il est, il doit se produire dans son immensité.
Moi aussi, Renée, j’ai philosophé. J’ai pensé qu’il y avait quelque chose d’horrible à aimer un homme beau. N’est-ce pas avouer que les sens sont les trois quarts de l’amour, qui doit être divin?
Le devoir, voilà ta règle et ta mesure; mais agir par nécessité, n’est-ce pas la morale d’une société d’athées? Agir par amour et par sentiment, n’est-ce pas la loi secrète des femmes?
L’amour, comme tous les principes, ne se calcule pas, il est l’infini de notre âme.
Louis, il est devenu charmant. Sûr de me plaire, il déploie son esprit et révèle des qualités nouvelles. Être le principe constant du bonheur d’un homme quand cet homme le sait et mêle de la reconnaissance à l’amour, ah ! Chère, cette certitude développe dans l’âme une force qui dépasse celle de l’amour le plus entier.