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Citations de Hyam Yared Schoucair (147)


"Le rapport de forces est inégal. Nous annexer, tu te rends compte, comme si nous n'étions qu'une vieille peau à greffer. Ces salauds pensent que nous sommes toujours une circonscription de l'Empire ottoman. Notre indépendance et les nouvelles frontières délimitées après la Première Guerre mondiale leur sont restées en travers de la gorge. L'idée même de notre indépendance les rend fous, malades, jaloux, avides, abjects. Nous aurons beau leur résister, ce pays n'abandonnera jamais son rêve d'annexes le Liban au projet d'une grande Syrie. Le Liban est trop petit pour leur résister. Trop fragmenté. La pluralité est une damnation, un talon d'Achille, qui nous voue à la convoitise d'un plus fort. Tant qu'à faire autant choisir son fort. Israël est le seul pays qui puisse tenir tête au régime syrien avec qui nous n'avons rien en commun. Tu entends ? Rien."
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La mère n'aimait pas ce qui était confus. Le monde devait être binaire. Vaincu / vainqueur.Aimer / haïr. Grossir / maigrir. Bien / Mal. Liban victime vertueuse / Syrie prédatrice perverse.
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"La torture et la vie sauve en pleine captivité, voilà ce qu'ils nous offrent", disait la mère dont les analyses politiques ne concernaient jamais la captivité de ses enfants.
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Lorsque je demandais à Fadia la différence entre un corps humain et un massif géographique, elle répondait : "Aucune. Les deux sont sujets aux violations."
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De toutes les armées présentes sur le territoire libanais, Tsahal semblait à ses yeux la moins menaçante."C'est une question de priorités, disait-elle. Il faut se débarrasser d'abord de la Syrie et des Palestiniens. Les Israéliens ensuite. D'ailleurs peut-être pas. Il n'y a qu'eux pour nous débarrasser des Syriens." Elle voyait dans leur présence militaire une alliance judeo-chrétienne susceptible de tenir tête à l'islam, véritable menace démographique et politique.
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Avec le temps votre mère finit par s'habituer à la dureté de sa mère, y voyant un signe suffisant d'amour.
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Mon sexe ne m'appartenait pas. A la naissance déjà je ne l'avais pas choisi. La vraie liberté consisterait à choisir son sexe au lieu de laisser le hasard faire les choses. Dieu avait-il un prépuce quand il créa Adam sexué ? Le créa-t-il par amour de lui-même, de son ego, de son image ? Sexiste et narcissique, Dieu devait déjà l'être depuis son ciel, là-haut. Il créa l'homme, masculin à son image, et réduisit la femme à naître d'une côte d'homme, avec en sus, une castration reproductive. A quoi servirait-il aux femmes d'enfanter des queutards sur cette planète si ce n'est pour servir une dynastie patriarcale commencée aux cieux, et perpétuée par nos sexes formatés à dominer ou à subir ? Dès la naissance, nos entourages manifestent le désir de découvrir ou rejeter nos corps, en tout cas, occupés. Nos sexes colonisés, annexés aux pères, aux fils, aux mères, aux frères, à tous les Monsieur D. de la planète, aux professeurs d'anatomie déguisés en maîtres nageurs. Nos sexes sont des galets, érodés, effacés, fantomatiques.
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"Le summum, c'est la disparition", disait Fadia en se désolant de ne pas y arriver. Elle mangeait juste assez pour ne pas être hospitalisée.
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Elle-même essayait de disparaître en ne mangeant plus ses sandwichs, longs et grands comme des gratte-ciel.
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Avec le temps j'appris à dire non en me taisant et entrai dans le cercle infernal de ceux qui prennent du poids en ravalant le langage.
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Grand-mère n'avait rien en commun avec la mère de la mère. L'autorité était une chose qui lui avait été, route sa vie, étrangère. Une sorte de plante qui n'avait jamais poussé dans son jardin.
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Il y a dans l'idée d'humilier autant de violence que dans l'exercice de l'humiliation.
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- Dites-nous ce que nous devons confesser.
- Ce que vous avez commis.
- Rien.
- L'enfer, vous connaissez ?
- Tous les jours.
- Mon enfant, je me soucie de votre vie après celle-ci.
- Et de celle-là, on fait quoi ?
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Je pensai aux ortolans que la mère de la mère grillait les dimanches au charbon de bois. L'idée du gras juteux et croustillant des oisillons me donna faim.
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Fadia ne comprenait pas non plus pourquoi le mot con, "très gros mot" selon la mère, désignait la profondeur universelle d'un gouffre de bêtise.
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En famille, le mot "sexe" était tabou. Pourtant les manifestations du Sénégal à travers le déni, le refoulement, la surveillance et les allégories de substitution pour le désigner étaient nombreuses. Dans la rue, mon Orient n'était que sexué. L'insulte, la haine, les murs criblés de tirs de roquettes et de graffitis. Au moindre accrochage de voitures, les mots fusaient. Cons, zobs, bite à fourrer, à enculer, à niquer, à décharger. "Ayré Bi immak*".
* Ma queue dans ta mère.
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Tandis qu'il s'avançait vers nous, je revis la scène de la mère assise avec sa mère, dans la tradition des oppression hiérarchiques. Lorsque je pensais à la mère de la mère, son regard froid, presque glacé, je compatissais avec la mienne, éternelle fille.
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De la fumagine s'est déposée sur les pousses de ses rosiers. "La fumagine, c'est la preuve d'un dépôt de pucerons."
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Ma mère m'a reconnue au nombre de trous dans mon corps. Elle a fait le décompte à deux reprises afin d'en être sûre. Puis elle m'a aimée du mieux qu'elle a pu, c'est à dire avec la haine inconsciente d'elle-même. J'aurais bien échangé le poids des attributs masculins contre la pesanteur du rien. Car il n'y a rien dans cette besace de femme, sinon une infinie douleur. Ah si ! j'oubliais. Il y eut mes enfants bien plus tard. Mais revenons au commencement. Au commencement était la peur."
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"La masturbation vous rendra toutes aveugles. Le renoncement à la chair, seul, rend la vue", enchaînait Sœur Paule aussi obsédée par la pratique du français que par la pratique de la masturbation. Je ne comprenais rien aux corps mais l'idée que le mien pût m'offrir la cécité me plaisait. Vissée à nos peaux, la douleur s'érigerait en plaisir à coups de : il ne faut pas que tu vives. Que tu vibres. Que tu jouisses. Que tu cries. Que tu. Queue-tue. Queutard. Têtard.
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