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Citations de Iain M. Banks (188)


Tout était métaphore ; toute chose était aussi autre chose qu’elle-même. La douleur, par exemple, était un océan sur la surface duquel il allait à la dérive. Son corps était une cité, son esprit une citadelle. Entre les deux, toutes les communications étaient coupées, mais dans le donjon qu’était sa pensée il avait encore de l’énergie. La facette de sa conscience qui lui affirmait que la douleur ne faisait pas mal était comme… comme… Aucune comparaison ne lui venait. Comme un miroir magique, peut-être.
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"Oui" dit le jeune homme. " Ca doit être une drôle d'expérience,
croire que vous êtes sur le point de mourir."
" Pas l'expérience la plus agréable" convint l'Ethnarque, passant d'abord une jambe, puis l'autre, dans son pantalon.
"Mais quel soulagement, quand on recoit un sursis."
"Mmmh" L'Ethnarque produisit un petit rire.
"Un peu comme être arrêté dans un village et croire qu'on va vous fusiller..." s'étonna le jeune homme, faisant face à l'Ethnarque " ... et s'entendre dire que rien de pire qu'un déménagement n'est prévu." Il sourit. L'Ethnarque hésitait.
"Relocalisation par train" dit l'homme, en sortant un petit pistolet noir de sa poche. "Un train qui contient votre famille, votre rue, votre village..."
Le jeune homme ajusta quelque chose sur le petit pistolet.
"...Et qui à la fin,ne contient que des fumées diesel, et plein de morts." Il fit un petit sourire jaune. " Qu'est-ce que vous en pensez, Ethnarque Kerian? Quelque chose dans ce genre ?"
L'Ethnarque ne bougeait plus, fixant les yeux grands ouverts le petit pistolet noir.
"Les gentils s'appellent La Culture," expliqua le jeune homme,"et j'ai toujours cru qu'ils étaient trop mous." Il allongea le bras qui tenait le pistolet. "Je ne travaille plus pour eux. Je me suis mis à mon compte."
L'Ethnarque regardait, muet, les yeux noirs et vieux au-dessus du canon du pistolet noir.
"Je m'appelle", dit l'homme, "Cheradanine Zakalwe". Il aligna le pistolet sur le nez de l'Ethnarque. "Vous, vous êtes mort."
Il fit feu.

(pp.37-38)

"Vous ne gagnerez pas" lança la femme en postillonnant."Vous ne pouvez pas gagner contre nous." Elle agita la petite chaise.
"Quoi?" fit-il, s'éveillant de sa rêverie.
"Nous gagnerons" dit-elle, secouant la chaise si violemment que les barreaux grattaient le sol de pierre.
Pourquoi est-ce que j'ai attaché cette idiote sur une chaise, pensa-t-il.
"Vous avez peut-être bien raison" fit-il, fatigué."Les choses n'ont pas l'air brillantes, pour le moment. Ca vous fait sentir mieux?"
"Tu vas mourir" lança la femme, le fixant du regard.
"Aucun doute là-dessus" fut son commentaire, en regardant le plafond qui avait une fuite d'eau.
"Nous sommes invincibles. Nous n'abandonnerons jamais."
"Oh, mais on vous a vaincu deux ou trois fois par le passé...". Il soupira, se souvenant de l'histoire de cet endroit.
"Nous avons été trahis! " cria la femme. "Nos armées n'ont jamais été vaincues; nous..."
"Poignardés dans le dos, je sais."
"Oui ! Mais notre esprit ne mourra jamais ! Nous..."
"Oh, la ferme !" (...) "J'ai déjà entendu ces conneries. 'On nous a volé'.'Les politiciens nous ont abandonné.' 'Les médias étaient contre nous.' Merde."
(...) "Et je ne crois pas que Dieu soit de votre côté."
"Hérétique !"
"Merci."
"J'espère que tes enfants mourront. Lentement."
"Merde, ils doivent vous laver le cerveau jeune; c'est une chose horrible à dire, surtout pour une femme."
"Nos femmes sont plus viriles que vos hommes !"
" Et pourtant vous vous reproduisez. Je suppose que le choix est limité."
" Que tes enfants souffrent atrocement et meurent !" hurla-t-elle.
"Si c'est vraiment ce que vous pensez, je ne peux rien vous souhaiter de pire que d'être la conne que vous êtes."
"Barbare! Infidèle!"
" Vous allez tomber à court d'insultes. Je suggère d'en garder un peu pour plus tard. Enfin, garder des réserves n'a jamais été votre point fort, hein? "
"Nous vous écraserons !"

(P.154-155)

Le téléphone sonna.
"Allo?"
"Monsieur...Staberinde?"
"Oui."
"Ah, oui, bonjour. Mon nom est Kiaplor, de ..."
"Ah, les avocats."
"Oui.Merci de votre message. J'ai ici un telex confirmant la mise à votre disposition de tous les revenus et actifs de la Fondation Vanguard."
"Je sais. Etes-vous satisfait, mr.Kiaplor?"
"Mmmh...Je...oui... le telex est très clair...même si le degré d'autonomie conféré est sans précédent, pour un compte de cette taille. Non que la Fondation Vanguard ait jamais été conventionnelle."
"Bien. D'abord, j'aimerais disposer de fonds suffisants pour couvrir la location de deux étages de l'Excelsior, immédiatement. Ensuite, je voudrais acheter deux ou trois choses."
"Ah...oui. Des choses de quel genre?"
Il s'épongea les lèvres avec une serviette. "Et bien, pour commencer, une rue."
"Une rue?"
"Oui.Rien de trop ostentatoire, et elle ne doit pas être très longue, mais je veux une rue complète, près du centre ville. Pensez-vous pouvoir m'en chercher une, immédiatement ?"
"Euh...Oui...Nous pouvons certainement commencer les recherches..."
"Bien. Je passerai vous voir dans deux heures; j'aimerais être en mesure de prendre une décision à ce moment."
"Deux...? Euh, et bien...ah..."
""L'urgence, monsieur Kiaplor, est vitale. Mettez-y vos meilleurs juristes."
"Bien. Très bien."

(P.174)

Sma fronca les sourcils en fixant le visage de la femme."Quoi? Alors..."
Retournes, retournes-y. Qu'est-ce que je devais faire? Retournes-y.
Il s'agit de gagner. Retournes-y. Tout doit céder devant cette vérité.
"Cheradanine Zakalwe, mon frère" dit Livuetta Zakalwe " est mort il y a près de deux cents ans. Il est mort peu après avoir reçu les ossements de notre soeur, façonnés dans la forme d'une chaise."

(P.394)
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'Bon après-midi, monsieur.Comment puis-je vous être utile?'
'J'aimerais vos deux étages supérieurs, s'il vous plait.'
L'employé de la réception eut un regard vide, puis il se pencha en avant.
'Pardon, monsieur?'
'Les deux étages supérieurs de l'hotel; j'aimerais les avoir. ' Zakalwe sourit.
'Je n'ai pas fait de réservation. Désolé.'
'Aaah..' fit l'employé. Il semblait un peu ennuyé en regardant son image
dans les verres sombres de Zakalwe. ' Les deux...?'
'Ni une chambre, ni une suite, ni un étage mais deux étages, et pas n'importe lesquels mais les deux étages supérieurs. Si certaines chambres sont occupées, je suggère que vous proposiez poliment aux occupants d'accepter une chambre à un autre étage; je paierai leurs notes.'
'Je vois...' fit le réceptionniste. Il ne semblait pas avoir décidé s'il fallait prendre Zakalwe au sérieux. 'Et... pour quelle durée monsieur souhaite-t-il occuper ces étages?'
'Indéfiniment. Je payerai un mois d'avance.Mes avocats auront transféré le montant d'ici à demain midi. Il ouvrit sa valise et sortit un paquet de billets, qu'il placa sur le bureau de la réception. 'Je payerai une nuit cash, si vous voulez.'
'je vois', fit l'employé, les yeux fixés sur l'argent." Et bien si monsieur voulait bien remplir ce formulaire...'
'Merci. J'aimerais aussi un ascenseur pour mon usage exclusif, et acces au toit. Je pense qu'une clef serait la meilleure solution.'
'Aah.Effectivement. Je vois. Excusez-moi un moment, monsieur.' L'employé alla voir son chef.
Il négocia une remise pour les deux étages, puis accepta de payer une indemnité pour l'ascenseur et l'accès au toit, qui ramena le total à la somme initiale. Il aimait marchander.
'Et le nom de monsieur?'
' Je m'appelle Staberinde'.

(pp.167-168)
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D'un vaisseau-mère vers une unité offensive rapide, de celle-ci vers un module, du module vers une capsule, et, de là, vers ce scaphandre de combat,
scaphandre posé sur le sol froid du désert, scaphandre englobant un homme.

"Eh bien" dit-il sans escompter d'audience, regardant un autre ciel étranger,
"C'est reparti"

(p.149)
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(suite de la citation précédente p.284).

Sma poussa un soupir. (...) " Qui le sait, Zakalwe? Nous ne savons pas cela; nous pensons avoir raison; nous pensons même pouvoir le prouver, mais nous ne pouvons jamais être certains; il y a toujours des arguments contre nous. Il n'y a pas de certitudes; dans les Circonstances Spéciales moins qu'ailleurs, les règles y sont différentes."
"Je croyais qu'elles étaient les mêmes pour tout le monde."
"Elles le sont. Mais en CS nous nous trouvons dans l'équivalent éthique d'un trou noir, où les lois normales, les lois morales que les gens croient être d'application partout ailleurs, implosent; au -delà des ces horizons métaphysiques il y... des circonstances spéciales. "Elle sourit. "Ca, c'est nous, c'est notre territoire, notre domaine."
"Certains prendraient ca comme une bonne excuse pour un mauvais comportement" dit-il.
Sma haussa les épaules. "Et ils auraient peut-être raison. Peut-être que ce n'est que ca. " (...) "Mais si c'était le cas, cela démontrerait qu'au moins nous avons besoin d'excuses. Pense à combien s'en passent très bien."

(pp.284-285)
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Sma sourit : "Alors, vous pensez rester ?"
"Certainement pas" dit-il en riant. " Je deviendrai dingue, ou je disparaitrai dans un de ces jeux immersifs. J'ai besoin de ...plus."
"Mais est-ce que vous voulez travailler pour nous ?"
"Tout le monde semble croire que je devrais, ils croient que vous êtes du bon côté. Il y a juste que ... quand tout le monde semble d'accord, ca me rend méfiant."
Sma rit . "Est-ce que ce serait important pour vous si nous n'étions pas du bon côté, Cheradanine ? Si tout ce que nous offrions c'était une bonne paye et de l'action? "
Il admit " je ne sais pas." " Ce serait plus difficile. J'aimerais juste...J'aimerais pouvoir croire, finalement savoir, enfin prouver que je ..." Il se râcla la gorge " ... que j'étais du bon côté."

(p.284)
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Le vaisseau faisait plus de quatre vingt kilomètres de long et s'appelait "Il n'y a pas que la taille". (...) "Comment ces choses font pour ne pas se désarticuler?" Il était au balcon, regardant une sorte de mini vallée faite d'immeubles d'habitation; chaque terrasse était abritée par un feuillage, l'espace était traversé de passerelles et de ponts élégants, et un petit cours d'eau parcourait le fonds du "V". Les gens étaient assis à des tables dans les cours, se reposaient sur l'herbe près du cours d'eau ou sur les coussins ou les divans des cafés ou des bars le long des terrasses. Suspendu au-dessus du centre de la vallée, de chaque côté du fleuve, sous un ciel bleu azur, un tube de transport partait au loin, suivant le cours sinueux de la vallée. Sous le tube, une ligne de lumière solaire artificielle brûlait, comme une publicité géante.

"Hmm?" fit Diziet Sma, arrivant à son épaule avec deux verres, et lui en tendant un.
"Ils sont trop grands" dit-il. Il fit face à Sma. Il avait vu ce qu'ils appelaient des docks, où ils construisaient des navires plus petits ( plus petit voulait dire " au moins trois kilomètres de long"), des hangars gigantesques sans supports structurels et dotés de parois ultra-fines. Il avait approché les immenses moteurs, qui lui avaient semblé solides, inaccessibles et extrêmement massifs, il s'était senti menacé en apprenant qu'il n'y avait pas de salle de contrôle, pas de pont, nulle part sur le vaisseau, juste les trois Esprits - apparemment des sortes d'ordinateurs - qui controlaient tout ( Quoi ?!).

(pp.272-273)
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Sma, se détournant de la fenêtre, entendit un bruit de bottes dans l'escalier. Skaffen-Amtiskaw était près de la porte et la regarda paisiblement. Des cris jaillirent de la place, en bas, et des étages inférieurs de l'auberge. Quelqu'un cogna sur la porte de la chambre, faisant s'envoler la poussière et trembler le plancher. Sma n'avait plus de tours dans son sac.

Elle fixa le drone et cria " fais quelque chose !"
"Avec plaisir" murmura Skaffen-Amtiskaw.

Le porte fut projetée contre le mur. Deux hommes drapés de noir étaient dans l'ouverture. Sma pouvait les sentir. L'un s'avanca vers elle, l'épée dans une main, une corde dans l'autre, ne voyant pas le drone sur le côté.

"Je vous demande pardon" fit Skaffen-Amtiskaw.
Sans ralentir, l'homme jeta un regard à la machine.
Puis il disparut, et l'air de la chambre était plein de poussière. Les oreilles de Sma bourdonnaient , de la boue et des morceaux de papier tombaient du plafond, et il y avait un grand trou dans le mur. Une femme hurla de l'autre pièce, ou ce qui restait du bonhomme était encastré dans le mur au-dessus du lit,son sang recouvrant le plafond, le plancher, les murs, le lit et elle-même.

Le second homme fonça dans la pièce, déchargeant un gros calibre à bout portant sur le drone; la balle devint une mince pièce un centimètre devant ses senseurs , et tomba à terre en claquant sur le plancher. L'homme sortit un sabre et essaya de lacérer le drone à travers les nuages de poussière et de fumée. La lame se casse nette sur un champ énergétique rouge juste au-dessus du corps du drone, puis l'homme fut projeté en l'air. Il s'agita comme un dingue pendant quelques instants, puis devint comme une tâche confuse dans l'air au-dessus de Sma, il y eut un autre bruit effarant, et une ouverture apparut dans le plafond au-dessus de sa tête, à côté de la fenêtre donnant sur la place. (...)

Le corps du second bonhomme s'étalait comme un sac rougeâtre au beau milieu des cavaliers. Pendant qu'ils fixaient des yeux cette chose (...) un objet passa à côté de l'épaule de Sma et déscendit vers la place.
Un des guerriers tonna, brandit son épée et se rua sur la porte de l'auberge.
Il réussit à faire deux pas. Il était encore en train de tonner quand le nanomissile le dépassa, champs ouverts. Ils séparèrent le cou des épaules (...) Plus rapide que n'importe quel oiseau ou insecte, le nanomissile fit une révolution autour du gros de la troupe, émettant comme un bruit intermittent. Sept cavaliers tombèrent dans la poussière, en quatorze quartiers. Sma se mit à crier au drone d'arrêter le nanomissile, mais elle n'avait plus de souffle, et se mit à tousser. Le drone lui fit des petites tapes sur l'épaule:" allons, allons". (...) Un type jeta son épée et se mit à courir. Le nanomissile le traversa de part en part. Il fit un virage serré et passa à travers les cous des deux derniers cavaliers. (...) Le nanomissile tourna lentement sur son axe, comme pour inspecter le travail de ces quelques secondes, puis remonta tranquillement vers la fenêtre.
(...)
"Salaud!" Sma essaya de frapper le drone, puis de lui mettre des coups de pied. enfin lui cassa une petite chaise sur le corps."Salaud ! Espèce de foutu assassin !".
"Sma" fit le drone calmement, sans bouger dans la tornade de poussière, et continuant à soutenir le plafond, " tu m'as dit : 'fais quelque chose' ".

(pp.45-46)
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Sma était arrivée sur le Xenophobe juste avant le petit déjeuner, selon l'heure du vaisseau. Elle se réveilla en début d'après-midi. Elle finissait sa toilette, pendant que le drone rangeait ses vêtements dans l'armoire, ordonnés par type et par couleur. C'est alors que la sonnette de la porte se déclencha. Sma sortit de la petite salle de bains, portant un short, la bouche pleine de pâte dentifrice. Elle essaya de dire " entrez" mais la pâte dentifrice empêchait la porte de comprendre ce qu'elle disait. Elle alla vers la porte et poussa le bouton "ouverture".

Ses pupilles s'aggrandirent; elle émit un glapisselent, fit des bulles, sauta en arrière, un cri se formant dans sa gorge.

La fraction de seconde après que ses pupilles se soient agrandies , avant même que le signal nerveux qui devait la faire sauter en arrière ait atteint les muscles de ses jambes, il y eut comme l'impression d'un mouvement trop rapide pour être visible, suivi d'une déflagaration et d'un sifflement.
Tout à coup se trouvaient entre elle et la porte les trois nanomissiles du drone, environ à hauteur des yeux, de la poitrine et du bassin; elle les voyait à travers le champ energétique que la machine avait projeté devant elle. Puis un clic le fit disparaitre . Les nanomissiles retournèrent tranquillement dans le casier de Skaffen-Amtiskaw. " Faut pas me faire des frayeurs comme ca" marmonna-t-il, retournant au rangement des chaussettes de Sma.

Sma s'essuya la bouche et regarda le monstre velu de trois mètres de haut courbé dans la coursive.
" Vaisseau...Xeny, qu'est-ce que tu fous là?"
" Désolé" dit la créature, la voix plus profonde que quand elle avait eu les dimensions d'un bébé. " je me suis dit que si vous n'aimiez pas les petites choses à fourrure, une version plus grande..."

(p.65
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Un des membres du groupe portait, au creux de son épaule, un peu comme un bébé, une petite boule de fourrure brune et jaune. " Tiens" dit l'homme en présentant la petite créature à Sma. Elle la prit, non sans hésitation. La boule de fourrure était chaude, avait quatre membres, une odeur agréable, mais n'était pas un animal qu'elle ait jamais vu avant; les oreilles et la tête étaient grandes, et, quand elle toucha la chose, elle ouvrit ses grands yeux et la regarda. "C'est le vaisseau" dit l'homme qui la lui avait donné.
-"Bonjour" fit la petite chose.
Sma la regarda " Tu es le Xénophobe ?"
"Son représentant. La partie à laquelle on peut parler. Tu peux m'appeller Xeny". Le petit animal sourit, il avait de petites dents rondes.
"Je sais que la plupart des vaisseaux ont un drone comme représentant, mais" la petite chose regarda Skaffen-Amtiskaw " ils peuvent être ennuyeux, vous ne trouvez pas?"
Sma sourit et sentit l'aura de Skaffen-Amtiskaw clignoter. "Parfois" conceda-t-elle.
"Oh Oui", dit la petite bête, "je suis beaucoup plus mignonne."
(...)
" Votre cabine est la première porte à gauche" dit-elle à un carrefour, " au fait, nous venons de quitter l'orbite".
"Bien" dit Sma.
" Est-ce que je peux vous faire un calin ?"
Sma s'arrêta, détacha la petite créature de son épaule d'une main et la regarda en face.
"Quoi ?!"
"Juste par amitié" dit la petite chose, baillant et clignotant des yeux " Je ne donne pas offense, c'est une bonne procédure relationnelle".
Sma était certaine que, derrière elle, Skaffen-Amtiskaw était rouge d'hilarité contenue . Elle porta la petite chose jaune et brune plus près de son visage.
""Ecoute, Xénophobe..."
" Xény, s'il te plait"
"Xény, tu es un vaisseau interstellaire d'un million de tonnes, une unite offensive rapide de la classe Tortionnaire. Même..."
"Mais j'ai été démilitarisé !"
"Je parie que même sans ton armement principal tu pourrais bousiller une planète."
"Et alors ! Même les tocquards savent faire ca !"

(P.61-62)
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Le pistolet parlait, en marrain, bien sûr, la langue de la culture.
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De toute façon, l'identité a-t-elle une quelconque importance ? Personnellement j'en doute. On est ce qu'on fait et non ce qu'on pense. [...] Et d'abord qu'est-ce que le libre arbitre ? Le hasard, le facteur aléatoire. Si l'on admet qu'en dernière analyse l'individu n'est pas prévisible, alors le libre arbitre ne saurait être autre chose.
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Des larmes ,encore. Comment pourrais-je résister à mes sentiments ?
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Le ciel ici est rose vif.
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Cela me rappelle le premier jour, quand j'ai cru que le scaphandre était mort.
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Les libertariens. Une idéologie débile de droite, idéale pour tous ceux qui refusent ou sont incapables de voir au-delà de leur égocentrisme sociopathe.
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Directement au-dessus de nous, un miroir géosynchrone dessinait une ligne jaune-blanc en travers du plus grand cyclone de la géante gazeuse, qui se déplaçait dans le ciel telle une meurtrissure orange-brun grosse comme mille lunes.
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« Non, la vie n’est pas juste. Pas intrinsèquement. » (…)
« Mais on peut s’efforcer de la rendre juste, reprit Gurgeh. C’est un but qu’on peut se fixer. On peut choisir de tendre vers lui, ou bien s’en détourner. Nous avons opté pour la première solution. Je regrette que vous nous trouviez si répugnants pour cela.
« Le mot ’’répugnant’’ est faible pour décrire ce que je ressens à l’égard de votre précieuse Culture, Gurgeh. Je ne suis même pas sûr de disposer des termes adéquats pour vous dire ce que j’en pense, de cette… Culture. Vous ne connaissez ni la gloire, ni la fierté, ni la notion de culte. Vous détenez un certain pouvoir, je l’ai constaté. Je sais ce dont vous êtes capables… Mais vous n’en restez pas moins des impuissants. Et vous le serez toujours. Les êtres humbles, pitoyables, apeurés, lâches… ceux-là ne durent pas éternellement, aussi terribles et imposantes que soient les machines à l’intérieur desquelles ils rampent. Un jour viendra où vous vous effondrerez ; et ce n’est pas votre batterie d’engins flamboyants qui vous sauvera. Ce sont les forts qui survivent. Voilà ce que nous enseigne la vie, Gurgeh, voilà ce que nous montre le jeu. La lutte pour la suprématie, le combat qui révèle la valeur. » (…)
Que répondre à cet apical ? (…) Que l’intelligence pouvait surpasser la force aveugle de l’évolution et sa tendance à mettre l’accent sur la mutation, la lutte et la mort ? Que la coopération consciente était plus efficace que la compétition sauvage ? Que l’Azad pouvait être tout autre chose qu’un simple combat, si l’on s’en servait pour structurer, communiquer, définir… ? (…)
« Vous n’avez pas gagné, Gurgeh, reprit Nicosar d’une voix basse mais dure, presque un croassement ? Les individus dans votre genre ne gagneront jamais. (…) Vous jouez, mais vous ne comprenez rien à rien, n’est-ce pas? »
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Et de toute façon, l’identité a-t-elle une quelconque importance ? Personnellement, j’en doute. On est ce qu’on fait, et non ce qu’on pense. Seules comptent les interactions (cela n’empêche pas le libre arbitre, non incompatible avec la thèse qui veut que nous soyons définis par nos actes). Et d’abord, qu’est-ce que le libre arbitre ? Le hasard. Le facteur aléatoire. Si l’on admet qu’en dernière analyse l’individu n’est pas prévisible, alors le libre arbitre ne saurait être autre chose. (…)
C’est le résultat qui compte, et non les moyens mis en oeuvre pour l’obtenir (sauf, naturellement, si l’on considère le processus d’achèvement comme une série de résultats en soi). Quelle importance qu’un esprit soit constitué de grosses cellules animales spongieuses fonctionnant à la vitesse du son (dans l’air !), ou de nanomousse étincelante à réflecteurs et structures de cohérence holographiques, le tout agissant à la vitesse de la lumière ? (…) L’un comme l’autre, ce sont des machines, des organismes qui s’acquittent de la même tâche.
Tout cela n’est que matière commutant l’énergie sous une forme ou une autre.
Commutations. Mémoire. Cet élément aléatoire qui est le hasard et qu’on appelle choix : tous des communs dénominateurs.
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Vous savez, monsieur Gurgeh, j’ai entendu dire que dans votre « Culture », vous n’aviez pas de lois. Je suis sûr qu’il s’agit d’une exagération, mais il doit tout de même y avoir un peu de vrai là-dedans ; donc je veux croire que vous voyez dans le nombre et la rigueur de nos lois… une grande différence entre notre société et la vôtre. Nous possédons ici un grand nombre de règles, et nous essayons de vivre en accord avec les lois de Dieu, du Jeu et de l’Empire. Mais il y a un avantage à posséder des lois : le plaisir qu’on peut prendre à les enfreindre. Les personnes ici présentes ne sont pas des enfants, monsieur Gurgeh. (…) Règles et lois n’existent que par le plaisir que nous prenons à commettre ce qu’elles interdisent, mais, du moment que la plupart des gens respectent leurs prescriptions la plupart du temps, elles remplissent leur office : l’obéissance aveugle aux lois ferait de nous… ha ! (…) Rien de plus que des robots !
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