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Critiques de Ian McGuire (89)
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Dans les eaux du Grand Nord

« L’argent fait ce qu’il veut. Il se fiche bien de ce qu’on préfère. Si tu lui barres la route d’un côté, il s’en ouvre une autre ailleurs. Je ne peux pas l’empêcher. Je ne peux pas dire à l’argent ce qu’il doit faire, ni où il doit aller. » Alors, puisque la chasse à la baleine ne nourrit plus aussi bien son homme qu’autrefois, la ressource mais aussi les débouchés se faisant de plus en plus rares, pour le capitaine Brownlee ce sera, au seuil de cet hiver 1859, la dernière campagne qu’il entreprendra avec son navire dans les eaux du Grand Nord. Soit il parviendra à remplir ses cales de graisse de baleine – et il tuera ses hommes à la tâche pour cela s’il le faut –, soit il coulera « accidentellement » son bateau dans les glaces pour toucher une grasse prime d’assurance. Le voilà donc qui met le cap vers les eaux du Groenland, avec pour équipage le pire assemblage de sac et de corde qui soit, tous de furieux durs-à-cuire n’ayant guère de recommandable que leur force méchamment brutale, mais expérimentée. L’enfer sera glacé et l’aventure dans la blancheur arctique très noire...





Un intrus s’est toutefois malgré lui glissé à bord. Ex-chirurgien chassé de l’armée britannique pour une faute commise en Inde, Patrick Summer n’a pas pu faire la fine bouche, et désormais compagnon de galère de cet effrayant et peu ragoûtant ramassis, se retrouve non seulement médecin de bord, mais aussi à prêter main forte aux marins. Il est l’esprit élevé embarqué sur le Volunteer, le seul à faire preuve de raison et à s’attacher au « bien » dans cette expédition loin de la civilisation et de la loi. Déjà durement confronté à la souffrance des hommes trimant sans répit dans des conditions dantesques et périlleuses, à l’immonde boucherie que représentent le massacre et le dépeçage des baleines, phoques et ours, à la promiscuité dans la puanteur de la graisse et du sang, il va en plus devoir faire face à la noirceur de l’âme humaine, au « mal » le plus absolu, en la personne de Henry Drax, un harponneur brutal et sanguinaire au dernier degré, dont il est le seul à avoir compris le rôle dans la mort mystérieuse d’un jeune mousse peu de temps après l’appareillage.





Entre les rigueurs d’un environnement polaire ne pardonnant aucune erreur et le combat entre eux de fauves humains sans foi ni loi, y aura-t-il seulement des survivants ? Les péripéties s’enchaînent sans trêve, dans une violence crue curieusement relatée dans une telle sécheresse factuelle, presque prosaïque dans son absence d’émotion et de parti pris, qu’on la traverse comme anesthésié par le choc et l’urgence, lorsque par réflexe l’on oublie de penser et de ressentir pour se concentrer sur l’action face au danger. Ici, pas de romantisme, ni d’héroïsme : tandis que les personnages font face comme ils peuvent, la plupart en bêtes sauvages, au rouleau féroce de la vague sur le point de les écraser, seules quelques bribes de moralité survivent ça et là, éclats échappés au sauve-qui-peut général.





Et plus encore que l’immersive aventure relatée avec une exactitude des plus convaincantes, c’est bien cette mise à nu de la nature humaine profonde, la révélation de ce qui subsiste lorsque les rudesses de l’existence, l’âpreté d’un environnement et la bataille pour la survie font voler en éclats l’être social et son appareillage de lois et de conventions, qui font tout l’intérêt de ce roman, classé parmi les dix meilleurs livres de 2016 par le New York Times.


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Dans les eaux du Grand Nord

Voici un grand roman d’aventures et de survie, pétri de bruit et de fureur aveugle, l’incroyable épopée sauvage d’un chirurgien irlandais Patrick Summer , ancien de l’armée britannique , venant d’un hôpital du Cachemire , trainant une mauvaise réputation ——jusque dans un igloo sur le cercle polaire arctique .——



1859: Patrick embarque sur le Volunteer, un baleinier groenlandais qui entreprend un voyage de sis mois .



Brownlee , son capitaine a la réputation d’avoir la poisse.



L’équipage se compose de trois harponneurs , Henry Drax, qui n’a pas hésité à fracasser le crâne d’un homme pour lui prendre son argent et son tabac, meurtrier sanguinaire, Black qui a le projet d’être à la tête de son propre équipage , Otto , un homme bon, philosophe et mystique,.



Cavendish , sournois , sous- lieutenant qui passe son temps chez les putes...



On sent la crasse, l’alcool, les odeurs de viande avariée, la pisse , les arômes mêlés de sang et de pourriture , le harpon brandi, les chairs éparses de la baleine , les énormes icebergs d’un blanc bleuté , menaçants, les rafales de vent , l’air rare et nauséabond dans le huit- clos du bateau, la nature hostile où le froid devient glaçant et l’homme un diable.. en ajoutant le meurtre d’un mousse , victime innocente retrouvée sodomisée et étranglée par le sanguinaire Drax..



C’est un livre à l’écriture crue, réaliste, féroce , aux scènes saisissantes qui désarçonnent le lecteur, transporté , heurté par la violence de ces hommes sans scrupules .....les conditions de vie à bord du baleinier sont remarquablement décrites .

Les bagarres sont monnaie courante.

La chasse à la baleine ou à l’ours se parent de détails sanglants , parfois répugnants, à soulever le cœur ...

La blancheur du paysage se pare de poésie noire, très noire,...

L’auteur décrit le mal à l’état pur, infernal et terrifiant ——espèce d’opéra baroque et effrayant——-un ouvrage qui choque, impressionne, surprend , porté par la part sauvage de l’homme, sa cupidité et sa bestialité ,et la beauté sépulcrale des grands espaces , sorte de combat entre le bien et le mal.

C’est aussi une réflexion morale passionnante , poétique et diabolique .

Une vraie découverte pour un premier roman , page d’histoire de L’Angleterre du XIX° siècle







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Dans les eaux du Grand Nord

Une grande envie d’aventures m’a amenée vers ce roman ; j’ai été servie, quoique…

Le 19ème siècle entame sa deuxième moitié et la pêche à la baleine son déclin. Summer, chirurgien déchu, s’embarque sur le Volunteer en compagnie d’une horde de marins aguerris et brutaux, dont le redoutable Drax, pour une expédition dans le grand Nord qui devra à son retour faire la fortune de Baxter l’armateur. Un meurtre sordide commis pendant la traversée ne sera que la première des intempéries que va connaître l’équipage…

L’action et l’aventure sont là, pas de doute, copieusement arrosées d’ailleurs de jurons, de coups, de giclées de sang et autres fétides émanations bileuses. Les rebondissements s’enchaînent et les pages se tournent très vite.

Et pourtant, je ne suis pas vraiment parvenue à ‘vivre’ ce livre, auquel il manque un peu d’âme ou de chair. On n’est pas, contrairement à la promesse de la quatrième de couverture, dans la confrontation sublime de deux hommes comme dans ‘Le loup des mers » de Jack London ; on n’est pas non plus écrasé par l’atmosphère étouffante du navire ni l’atmosphère chargée d’onirisme du grand nord hostile du « Terreur » de Dan Simmons.

Lecture dépaysante et tonique donc, mais pas inoubliable.

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Dans les eaux du Grand Nord

Après ma croisière dans les mers du Sud avec l'ile des Perroquets de Robert Margerit , me voilà embarquée à bord du Volonteer pour un départ vers le Grand Nord pour la chasse à la baleine avec à son bord, Patrick Summer, un chirurgien , viré de l'armée des Indes .



Mais en cette fin du XIX ème siècle, la chasse à la baleine vit ses dernières saisons , les baleines se font plus rares et ses produits sont supplantés par le pétrole .



Ce n'est pas le sujet principal du roman, quoique cela tienne une place importante de part les descriptions qui sont toujours aussi difficilement soutenables et d'autre part par les répercussions sur le capitaine et l'armateur du navire qui voient avec inquiétude l'arrêt de cette activité lucrative et les moyens pas forcément honnêtes de s'en sortir .



Pour Patrick Summer, c'est surtout la découverte du meurtre d'un mousse à bord du bateau et sa confrontation avec un homme violent Drax qu'il sait être l'auteur du meurtre .



Une bande de marins brutes  et ivrognes  qui va se retrouver échouée finalement sur la banquise en plein hiver par la bêtise et la cupidité du capitaine et de son second dont on ne s'émeut pas du sort , le seul à sortir du lot est Summer qui mène son combat contre la violence à bord , un homme meurtri par son passé et dont la vraie place n'était pas sur ce bateau .



Roman d'aventures que j'ai trouvé original , bien rythmé, s'attaquant à des thèmes peu abordés comme la maltraitance des mousses à bord des bateaux et à la fin de la grande époque de la chasse à la baleine .
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Dans les eaux du Grand Nord

Melville,Jack London, Dan Simmons,Joseph Conrad.Les précédentes critiques ont évoqué tous ces auteurs prestigieux et ce n’est pas un hasard. Comment ne pas penser à leurs fameux romans d’aventure souvent lus il y a fort longtemps.Avec Ian McGuire, j’ai retrouvé le plaisir du vrai roman d’aventure avec ses personnages bien typés,tous un peu louches, tous un peu fous ou fourbes.L’environnement est dur,malsain.On sent les odeurs dans ce livre.On sent que rien ne va se passer comme prévu.La Mal, le mensonge, le malheur, tout est déjà là quand le baleinier part pour l’Arctique.Un meurtre comme une évidence dans ce huis clos malsain et fascinant

Car , bien sûr, il ne s’agit pas seulement de pêcher la baleine

L’ expédition à d’autres buts que je vous laisse découvrir

J’ai lu ce livre d’une traite sans trop chercher à en faire une analyse littéraire

J ‘y ai retrouvé le plaisir simple de mes lectures adolescentes

Un livre qui vous amène ailleurs , loin , bien loin du quotidien

S’il vous prend une envie d’aventure , si tout à coup Conrad ou Jack London vous reviennent en souvenir, ce livre est fait pour vous.

Bon voyage littéraire.
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Dans les eaux du Grand Nord

1859, le Volunteer, un baleinier groenlandais est à quai, il va entreprendre un voyage de six mois. Brownler son capitaine a la réputation d’avoir la poisse.



L’équipage se compose de trois harponneurs . Henry Drax qui n’a pas hésité à fracasser le crâne d’un homme pour lui prendre son argent et son tabac. Black qui a un projet, d’ici 5 ans ou avant si la chance lui sourit, il sera à la tête de son propre équipage. Otto un allemand philosophe et mystique, plus Cavendish le sous-lieutenant, une sous merde qui passent son temps chez les putes.



Sumner ex médecin militaire à la recherche d’un emploi rémunérateur s’est fait embaucher à bord. Il survit grâce à l’opium qu’il prend chaque jour, et dans ses délires, il revoit l’hopital miltaire en Inde, trente brancards qui arrivent toutes les heures, chargés de blessés. Il sonde, il scie, il suture, dès qu’une opération se termine une autre commence. Il revoit cet indien avec son enfant à l’os cassé , sa promesse d’un trésor en échange de soins. Il revoit l’embuscade, ses trois compagnons morts, la trahison, la cour martial, jeté hors de l’armée comme un malpropre. Drax et Cavendish on vu l’anneau dans le coffre de Sumner, il vaut peut-être vingt-cinq guinées et il appartiendra au connard qui mettra la main dessus quand Sumner aura passé par-dessus bord.



Un jeune mousse retrouvé étranglé. Les bagarres entre membres d’équipage sont monnaie courantes, mais là il s’agit d’un meurtre. Sans compter une escroquerie à l’assurance qui se prépare sous couvert de cette campagne de pêche.



Un roman noir dans les étendues blanches du Grand Nord. Un récit porté par la cupidité et la bestialité des hommes. L’incroyable épopée sauvage d’un chirurgien irlandais d’un hôpital de campagne du cachemire jusque dans un igloo sur le cercle polaire arctique. L’auteur sait fait revivre avec réalisme les bars louches, les filles, la bière éventée, les coups de poing, les meubles qui se cassent, Les odeurs de viande avariée, de tabac froid, de pisse de cheval. La frénésie de la chasse à la baleine, le harpon brandi, le fer qui s’enfonce dans la chair, l’animal qui continue à résister désespérément, les eaux sanglantes tout autour . La nature hostile où le froid devient glace et l’homme se transforme en diable. La traque du chasseur pour tuer l’ours seule chance de survie.



Un vrai roman d’aventure sombre et brillant au milieu de la brutalité de la nature et des hommes. Une écriture réaliste, féroce et crue, des scènes saisissantes, des personnages sans foi ni loi. Le lecteur est littéralement happé par le récit, transporté, c’est tout simplement grandiose.
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Celui qui sait

La révolte des Féniens, en particulier les événements de Manchester en 1867, est l'un des thèmes principaux du roman de Jules Verne Les Frères Kip.

Ian McGuire a également choisi d'en faire le contexte de son polar "Celui qui sait".

Nous sommes donc à Manchester en 1867, trois militants féniens sont pendus pour avoir assassiné un policier Charles Brett et côté irlandais la réplique se prépare. Une vengeance terrible croit-on savoir à la lecture.

Depuis la grande famine entre 1845 et 1852, la population irlandaise est devenue une diaspora répartie essentiellement entre l'Angleterre et les Etats Unis, mais aussi d'autres pays européens comme la Hollande et la France.

La caractéristique de cette communauté est son grand sens de la solidarité, sa foi catholique, et sa croyance dans le retour d'une république indépendante d'Irlande qui ne sera une réalité qu'en 1921...Ce délai permet de mesurer la résilience et la ténacité des Irlandais.

Dans le roman de Mc Guire deux héros s'affrontent, d'une part James O'Connor, un policier né à DublIn, engagé par la police de Manchester pour infiltrer la communauté des Féniens et prévenir tout acte de terrorisme. Vu du côté de la police et de son chef Palin, la force est la seule réponse possible :

"— Ce qui signifie qu'ils ont peur de nous, commente gaiement Palin. C'est évident. Notre démonstration de force a réussi, conformément à nos attentes."

O'Connor ne partage pas ce point de vue et les renseignements qu'il obtient de ses indicateurs ne sont pas rassurants.

Les Féniens sont prêts à tout, ils engagent les services de Steephen Doyle un Irlabdais qui a combattu aux Etats Unis dans les rangs de l'armée du Nord, un homme sans foi ni loi.

« La révolte des Féniens, en particulier les événements de Manchester en 1867, est l'un des thèmes principaux du roman de Jules Verne Les Frères Kip.

Ian McGuire a également choisi d'en faire le contexte de son polar "Celui qui sait".

Nous sommes donc à Manchester en 1867, trois militants féniens sont pendus pour avoir assassiné un policier Charles Brett et côté irlandais la réplique se prépare. Une vengeance terrible croit-on savoir à la lecture.

Depuis la grande famine entre 1845 et 1852, la population irlandaise est devenue une diaspora répartie essentiellement entre l'Angleterre et les Etats Unis, mais aussi d'autres pays européens comme la Hollande et la France.

La caractéristique de cette communauté est son grand sens de la solidarité, sa foi catholique, et sa croyance dans le retour d'une république indépendante d'Irlande qui ne sera une réalité qu'en 1921...Ce délai permet de mesurer la résilience et la ténacité des Irlandais.

Dans le roman de Mc Guire deux héros s'affrontent, d'une part James O'Connor, un policier né à DublIn, engagé par la police de Manchester pour infiltrer la communauté des Féniens et prévenir tout acte de terrorisme. Vu du côté de la police et de son chef Palin, la force est la seule réponse possible :

« — Ce qui signifie qu'ils ont peur de nous, commente gaiement Palin. C'est évident. Notre démonstration de force a réussi, conformément à nos attentes. »

O'Connor ne partage pas ce point de vue et les renseignements qu'il obtient de ses indicateurs ne sont pas rassurants.

Les Féniens sont prêts à tout, ils engagent les services de Steephen Doyle un Irlabdais qui a combattu aux Etats Unis dans les rangs de l'armée du Nord, un homme sans foi ni loi.

« — Je n'ai pas rejoint l'armée de l'Union pour libérer les Noirs de l'esclavage, mais parce qu'un recruteur à la moustache cirée et à la redingote à boutons dorés m'a offert vingt-cinq dollars et un verre de bière. Je n'étais pas un soldat au début de la guerre, mais j'en suis vite devenu un. Obligé. Ensuite j'y ai pris goût. »

O'Connor est partagé entre ses origines que lui reprochent ses « collègues » anglais, « Ils se moquent de lui, bien sûr. Palin vient de le remettre à sa place. Si O'Connor a l'habitude d'être raillé par ses collègues, il n'aurait pas cru que le chef de la police en éprouverait le besoin. », et le sentiment insupoortable de passer pour un traitre aux yeux des Irlandais.

Le personnage de O'Connor est tout dans le remords, le regret, le sentiment d'impuissance et la certitude d'être un éternel incompris.

Face à lui, des hommes et des femmes pétris de certitudes. Doyle notamment, qui se joue de la police et a toujours un coup d'avance, « pour Dublin, Daniel Byrne est le nom d'emprunt de Stephen Doyle, vétéran de la guerre de Sécession, membre supposé de la Confrérie des féniens, la branche américaine de la Fraternité républicaine irlandaise. de source sûre, on sait que Doyle a été impliqué dans le soulèvement de mars, mais a échappé aux arrestations. Ils ont perdu sa trace. »

La lutte fratricide entre les deux hommes prendra un tour inattendu et conduira chacun d'entre eux à des extrémités mettant en danger leurs vies.

Un polar ramassé, court (277 pages), dont la lecture est palpitante et au cours de laquelle le lecteur apprend beaucoup de choses sur l'histoire de la communauté irlandaise.

A recommander.


Lien : https://camalonga.wordpress...
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Dans les eaux du Grand Nord

L’écrivain britannique Ian McGuire signe avec « Dans les eaux du Grand Nord« , son tout premier roman. Précédé par des critiques presse plutôt élogieuse, c’est avec avidité que je me suis plongé dans cette reconstitution historique de la pêche à la baleine telle qu’elle était pratiqué au milieu du XIXème siècle.. Vous allez me signifier qu’il s’agit d’un ersatz du chef d’oeuvre de Melville « Moby Dick » et je vous répondrais par la négative car si le cadre historique est analogue et l’écriture de Ian McGuire affutée, nous sommes néanmoins très loin de ce récit mythique car ici la chasse à la baleine et la description de ce bateau, où s’entassent ces hommes féroces, n’est qu’une toile de fond. L’objet de cet ouvrage est avant tout de décrire les conditions terribles affronter par ces marins aguerris et de suivre l’histoire de Summer, un ancien chirurgien de l’armée britannique en Inde (à l’époque une colonie de l’empire britannique) qui échoue sur ce rafiot faute de mieux en temps que médecin à bord. Très vite, les raisons de ce voyage vont apparaitre et notre homme d’enquêter suite au meurtre sordide d’un jeune mousse.. La plume de Ian Mc Guire ne nous épargne rien des conditions de vie de ces marins. Il est beaucoup question de la mauvaise hygiène de ces derniers. L’auteur décrit les miasmes, la saleté, la crasse.. Sombre ce roman l’est assurément. J’ai trouvé l’ensemble original et le choix de porter l’action dans ces lieux éloignés de toute « civilisation » (du moins est-ce ainsi que l’on percevait les choses à cette période), judicieux. Le personnage de Summer est pleins d’aspérité, de contraste.. La lumière, lorsqu’elle apparait dans ce récit secoué par les embruns, se fait rare mais elle peut prendre l’apparence d’une nature hostile certes, mais pourtant moins cruel que tous ces hommes damnés, aux yeux des prêtres, pour l’éternité. On est emporté par le souffle du récit et les descriptions du Grand Nord sans toutefois être totalement emballé, comme s’il manquait à ce premier roman un petit quelque chose qui l’aurait fait passer au rang de chef d’oeuvre absolu. Pour ma part, j’ai trouvé la dernière partie du livre plutôt prévisible et j’aurais préféré une fin moins attendu. Malgré cet écueil que je soulève ici, on passe un agréable moment de lecture. Efficace à défaut d’être pleinement transcendant.
Lien : https://thedude524.com/2018/..
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Dans les eaux du Grand Nord

J'ai longtemps hésité avant d'ouvrir Dans les eaux du Grand Nord. J"avais entendu dire que c'était un roman dur, violent et sombre. Et je ne suis pas forcément partisane des trucs trop noirs. Et puis j'ai lu les premières lignes et je me suis lancée.



Que dire ? Que j'ai bien fait ! Parce que j'ai pris la claque de l'année. J'ai tellement aimé ce livre qu'il m'habite encore au moment où j'écris ces mots. Je pense que ce sera le cas encore longtemps. L'histoire est totalement addictive. C'est sombre, oui, mais pas autant que je le craignais. C'est surtout incroyablement réaliste, une retranscription fidèle et sans concession de l'époque et de la vie à bord d'un baleinier du dix-neuvième. Je ne sais pas si ça tient au style de l'auteur dont les descriptions sont juste jouissives, au fait que ce soit bel et bien un roman d'aventure, ou à l'action qui ne faiblit jamais, même si on se trouve à bord d'un bateau coincé dans les glaces, mais je l'ai dévoré. Les péripéties se succèdent de façon très fluide, les dialogues sont accrocheurs et jamais inutiles, les flash-backs sont bien dosés, tout est réfléchi pour emporter le lecteur toujours plus loin dans le drame et l'horreur.



Le gros point fort de ce roman, ce sont les personnages : Sumner, le "héro", chirurgien embarqué sur le Volonteer, un homme au passé trouble quelque peu détestable au départ et qui s'avère surprenant par ses actes et ses décisions ; Otto le sage, Cavendish l'arrogant et Brownlee, le capitaine corrompu ; Drax bien sûr et les autres... Tout un tas de portraits d'hommes violents et sans scrupules prêts à tout pour gagner de l'argent et assouvir leurs penchants, même à écraser les autres...



Et dès le début, j'ai aimé qu'on en découvre plus sur chacun puisqu'ils possèdent tous leurs failles, leurs secrets et leur noirceur. Que les motivations du capitaine soient rapidement dévoilées n'enlève rien à la force du récit, à la montée en puissance de l'horreur qui atteindra son apogée sur la banquise, au milieu d'une nature glacée et hostile, alors que l'équipage, livré à lui-même, deviendra la proie des éléments et de quelque chose de plus terrible encore que l'hiver arctique...



C'est un livre qui aborde des thématiques graves : le massacre d'animaux en tous genres largement répandu à l'époque, notamment les changements qui commencent à intervenir dans la population de cétacés avec la modification de leurs trajectoires et de leur instinct de survie ; les crimes impunis, le viol, la pédophilie, les exactions perpétrées à bord d'un navire de l'époque avec ses contraintes abominables et ses règles abjectes...



C'est dur, c'est sanglant, c'est parfois assez répugnant et les détails sur la chasse à la baleine, aux phoques ou à l'ours blanc vous soulèveront le cœur. L'auteur a un talent manifeste pour les descriptions - notamment les odeurs qu'on arrive à s'imaginer lorsqu'on se balade sur le pont aux côtés de Sumner -, mais ça permet d'être plongé jusqu'au cou dans cette atmosphère incroyablement reconstituée, puante et corrompue. Ça permet de se perdre complètement au cœur d'un baleinier souillé par la graisse et le sang. Et j'ai aimé ça : c'est l'une des plus belles et des meilleures description du genre que j'ai pu lire. Même si vous n'êtes pas fan de gréements, de cordage et de voilures, peu importe ! Laissez-vous tenter quand même par l'intrigue et le surprenante galerie de personnages hauts en couleurs que nous dépeint Ian McGuire. Laissez-vous emporter aux côtés d'un équipage damné.



Jusqu'au bout, l'auteur m'aura tenu par la main et emmenée là où il le souhaitait. Je l'en remercie pour ça parce que son livre va rester l'un de mes meilleurs souvenirs de 2020.



Dans les eaux du Grand Nord est un livre qui choque, qui révolte, qui impressionne, qui surprend, mais qui ne laisse pas indifférent. Quant à moi, j'ai profondément adoré et si vous aimez les récits réalistes et bien écrits, vous aimerez ce livre parce que c'est une page d'Histoire et une incroyable aventure humaine.
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Dans les eaux du Grand Nord

1859, Angleterre… Nous allons faire la connaissance du sieur Henry Drax et, comme dans un Columbo, nous ne raterons du meurtre et nous aurons l’identité du coupable. L’analogie s’arrêtera là. Et dans "analogie", il y a… anal, en effet.



Drax aime les jeunes garçons, je ne vous ferai pas de dessin. Le meurtre du gosse est violent et marquant. Quelle entrée en matière !



Ce roman d’aventures restera aussi dans mes annales en raison de sa violence, qu’elle soit envers les animaux (nous sommes à bord d’un baleinier) du Grand Nord (phoques, baleines, ours blancs) ou envers les hommes.



Parce que dans un baleinier, les marins ne sont pas des enfants de chœur, mais si en plus des mousses, vous avez embarqué le fameux Drax et son goût pour les jeunes gamins, ça risque de mal se terminer ! Déjà que vous vouliez couler votre navire pour toucher les assurances…



Oui, ce roman restera dans mes annales, en partie pour les raisons exposées ci-dessus, mais aussi parce qu’après un tiers de pages, je me suis de temps en temps ennuyée et j’ai souqué plus ferme dans le but de passer outre de ces vagues d’ennui.



Ce roman possède des émotions fortes (violences, naufrage, survie, meurtres,…), des descriptions remarquables des paysages, des actions, de la vie sur un baleinier, par contre, je n’ai pas trouvé la bouée de sauvetage et j’ai bu la tasse de temps en temps. Trop de détail tue le détail, même si, pour l’immersion, c’était parfait.



Me voici donc mitigée au moment d’écrire ma chronique : le roman n’est pas mauvais du tout, il apporte le souffle de la grande aventure, il est précis, documenté, l’écriture descriptive est très jolie, et pourtant, il m’a manqué quelque chose pour que j’adhère totalement à ce récit.



Sans doute un personnage auquel me raccrocher, même si le chirurgien, Patrick Sumner, a fait l’affaire durant une grande partie du roman.



C’est une impression fugace qu’il manquait une âme à ce récit, un corps. Des émotions autres que le dégoût devant les massacres d’animaux ou des assassinats d’être humains.



Décrire avec précision la vie sur un baleinier, l’assaisonner de violence, de sodomie, d’assassinat d’un mousse, de fausses accusations, d’un coupable souffrant de déni purulent, rajouter une couche de violence, de descriptions peu ragoutantes, faire couler le navire et passer ensuite dans un récit de survie, tout en rajoutant une énorme couche de violence, ne fait pas d’un roman d’aventure un excellent roman d’aventure.



Dommage, le premier tiers était addictif et je l’avais lu en un rien de temps. La suite a défilé un peu plus vite lorsque je me suis mise à sauter des pages.



Une lecture en demi-teinte et le cul entre deux chaises (inconfortable) pour rédiger ma chronique.



Tout n’est pas mauvais, dans ce roman, que du contraire, mais il manquait d’âme, que ce soit pour le récit ou pour les personnages, un peu trop brièvement esquissés. Zut alors…


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Dans les eaux du Grand Nord

Violent, froid et viril, voici les mots qui me viennent après la lecture de ce roman.

Embarqués pour la chasse à la baleine, un équipage se trouve confronté à des faits de pédophilie, puis à un meurtre. Le médecin de bord, homme au passé torturé, se charge "d'enquêter"... Mais il y a aussi les desseins du capitaine, qui vont mettre les hommes dans une situation de survie inextricable.

J'ai adoré cette lecture, âpre, engagée, certains moments même insoutenables sont d'une beauté monstrueuse. Une très belle écriture, un rythme parfait. Belle découverte de cet auteur !

Un roman qui ferait un excellent film...
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Dans les eaux du Grand Nord

Angleterre – 1859

Le Volunteer, baleinier, s'apprête à quitter les côtes anglaises pour entreprendre un voyage de six mois vers l'océan Arctique. En ce XIXème siècle, l'huile de baleine est très prisée ainsi la pêche à la baleine s'intensifie. Le capitaine Brownlee constitue son équipage dont Patrick Sumner, un chirurgien irlandais renvoyé de l'armée anglaise. Pendant la traversée le jeune mousse de 14 ans, Joseph Hannah est assassiné. Le meurtrier est forcément à bord, Patrick Sumner n'aura de cesse de le traquer.



Si vous avez envie de quitter votre quotidien le temps d'une lecture, n'hésitez pas à vous plonger dans ce roman de Ian McGuire. Après avoir lu la quatrième de couverture, j'ai pensé à un p'tit polar du froid puisqu'il est question du meurtre d'un jeune mousse sur un baleinier. Mais non, pas que et c'est la grande surprise de ce livre puisqu'il est aussi et surtout un formidable roman d'aventures. Je ne vous dévoilerai rien de plus que ce qui y est dit mais sachez qu'il se passe mille choses et dans des directions inattendues.

Dès les premières pages, j'ai adhéré à cette histoire. L'écriture de l'auteur y est pour beaucoup à tel point que je n'ai pas hésité à embarquer sur le Volunteer. Si je ne me suis pas prise pour Patrick Sumner, j'ai été tout près de lui. J'ai appris à me méfier des différents hommes que composent l'équipage dont Henry Drax, l'harponneur. J'ai eu peur de la brutalité de ces hommes, j'ai été horrifié de cette pêche à outrance, tous mes sens ont été sollicités, j'ai ressenti une grande solitude, j'ai souffert et j'ai sombré et j'ai eu froid, très froid. Ah oui, j'ai rencontré un ours aussi. Vous l'aurez compris, l'auteur ne vous laissera aucun repos et vous serez en permanence sous tension.

Le style est aussi brutal que poétique. Les descriptions du meurtre de Joseph, de la pêche au phoque et à la baleine sont violentes mais elles servent le récit. Elle dénonce une bestialité humaine plus qu'animale. Les paysages sont sublimes et dépaysants. Les personnages sont ultra soignés. Leur caractère et comportement en sont ainsi crédibles. C'est sombre, brillant et passionnant.



Un vrai coup de cœur, vous l'aurez compris.

Alors prêt à embarquer ?
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Dans les eaux du Grand Nord

Chronique de Serial Lecteur, l’avis de Jean Luc pour Collectif Polar

Dans les eaux du grand nord , Ian Mc Guire

Quand j’ai commencé la lecture de ce roman, je ne pensais pas commencer un roman noir, en plein Arctique, et pourtant… le quatrième de couverture était totalement exacte.

Ce roman relate, en effet, la croisière dans le Grand Nord d’un ancien chirurgien et de sa confrontation avec un assassin de la pire espèce !

« Dans les eaux du grand Nord » est un petit bijoux, en revanche dès le début, le lecteur est plongé dans un environnement cruel, l’action se passe vers la fin du dix neuvième siècle (1858). Le contexte historique est plutôt bien rendu, la chasse à la baleine devient de plus en plus ardue et le pétrole commence à détrôner l’huile de baleine. Dans le même temps, il est également fait référence aux soulèvements des cipayes en Indes sous le temps des colonies anglaises.

L’ensemble est admirablement reconstitué mais l’auteur installe le lecteur dans un univers sans pitié et décrit des scènes crues où il n’hésite pas à employer un vocabulaire familier et très imagé. C’est donc un roman très dur que nous propose l’auteur.

Les scènes de chasse à la baleine et leurs dépeçages sont décrites précisément, ce livre n’est pas un plaidoyer contre la chasse à la baleine ou pour la préservation du grand Nord, mais c’est d’abord la lutte entre le bien et le mal dans un environnement hostile.

Au final, un très beau roman original dans son contexte, qui mérite le détour.


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Dans les eaux du Grand Nord

La vie, la mort, la violence des hommes et de la nature.

Nous partageons leurs conditions de vie et de survie. Nous respirons le même air qu'eux chargé d'odeurs et de relents.

Nous participons pleinement à la vie du baleinier et au destin de l'équipage.



Un super polar, noir à souhait, sur fond blanc, comme pour effacer la noirceur d'âme pour peu d'humanité, les machinations, le crime....













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Dans les eaux du Grand Nord

Le terme qui résume le mieux à mon sens ce récit, c'est violence. Violence des humains, incarnée par l'effroyable Henry Drax, harponneur embarqué sur le Volunteer, baleinier en route pour le Grand Nord. Violence de la vie sur le bateau, des relations humaines au sein de l'équipage, entre odeurs fétides et horrible promiscuité. Violence des éléments (le froid, le vent, la glace,...) sur cette terre hostile du Grand Nord. Le réalisme de l'écriture, le côté historique de l'aventure, sont des atouts pour cette histoire à la tonalité très sombre. Mais on ne ressort pas indemne d'une telle lecture, certains passages étant assez éprouvants...
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Dans les eaux du Grand Nord

Ian McGuire a livré ici un roman qui m'a proposé tout ce que j'en attendais : un voyage sombre et désabusé dans un monde ancien, une aventure dans les hautes mers, un conte plein de péripéties.



L'équipage qui s'apprête à voguer sur les mers du Nord à la recherche des baleines va entrainer le lecteur dans un récit sombre, où se manifeste l'aspect le moins glorieux de la nature humaine. Dans ce livre, le sens moral a bien du mal à éclairer le sinistre décor de cette farandole d'âmes perdues, ou chacun ne cherche qu'à préserver ses intérêts, ou chaque parole n'est motivée que par l'assouvissement et l'appât du gain.



Ian McGuire s'est manifestement amusé à ne rien épargner à ses lecteurs : marins repoussants à la moralité bafouée, tempêtes, trahisons, violences physiques barbares, manigances et autres imprévus œuvrent à créer un climat étouffant, un livre où les catastrophes s'effondrent en cascades régulières sur ces pauvres hommes, comme pour se rire de leur bassesses.



"Dans les eaux du grand nord" est un roman haletant, un récit d'aventure épicé, qui nous plonge dans la noirceur d'une fable pour adulte, désespérée et drôle, dont on sort épuisé.
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Celui qui sait



▶️Manchester, Angleterre, 1867 : la communauté irlandaise est en colère, 3 militants de la fraternité des Féniens (mouvement de lutte pour l’indépendance de l’Irlande) viennent d’être pendus pour le maître d’un policier anglais.

▶️Dans ce contexte, James O’Connor, officier de police originaire de Dublin, récemment muté à Manchester, est chargé d’infiltrer la communauté des féniens et de neutraliser tout nouvel acte terroriste ; ses indicateurs (des traitres à la cause!) l'on prévenu qu'un acte de vengeance se préparait...

▶️Les Féniens, eux, ont fait appel à Stephen Doyle, un irlandais parti aux Etats-Unis, vétéran de la guerre de Sécession - un homme autoritaire, cruel et sans pitié - pour diriger la fraternité et mener une action d’éclat contre les institutions anglaises...

▶️...Deux convictions opposées, d'un côté, la préservation de l'unité de la Couronne d'Angleterre, de l'autre, l'accès l'indépendance de l'Irlande .....

▶️O’Connor et Doyle, tous deux irlandais, se vouent une haine tenace et s’engagent dans une guerre personnelle, chacun voulant tuer l’autre....et l'un des deux devra mourir...

▶️Entre roman policier et roman d’aventure, une immersion dans le Manchester de la 2de moitié du 19ème s., ville ouvrière pauvre, grise, avec ses filatures, ses tanneries, ses pubs, toute une économie modeste....

▶️...Ces conflits entre anglais et irlandais et déjà ce désir d’indépendance et de séparatisme...

▶️Un roman aux personnages complexes, moins prenant que le précédent, "dans les eaux du grand Nord", mais que l’on ne peut tout de même pas lâcher avant la dernière page : prenant !!..
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Dans les eaux du Grand Nord

Quel roman ! Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, et franchement ce fut vraiment une très bonne surprise.

J'avais beaucoup aimé me retrouver à bord du HMS Erebus et du Terror dans le TERREUR de Dan Simmons, et grâce à ce plus petit roman en volume, j'ai retrouvé le quotidien terrifiant de ses marins à la peau dure, qui survivent sans doute à cause de leur force de caractère et de leur hargne, je ne parle même pas de courage ! L'auteur nous décrit avec justesse la vie à bord de ce baleinier groenlandais le "Volonteer", il est apprêté pour partir dans le grand Nord à la chasse à la baleine, et là on pense aussi à l'univers de Moby Dick ! L'industrialisation en cette fin de XIXe se développe de plus en plus et cette chasse est très lucrative, même si elle arrive aussi à sa fin.



(D'ailleurs, j'ai vu un très bon film sur le sujet qui vient parfaitement clore cette lecture. Je vous le recommande. " Au coeur de l'océan " réalisé par Ron Howard !)



Mais revenons à notre livre ... Au delà de l'aventure que représente cette expédition, la dimension humaine est très importante, et Patrick Summer, chirurgien de fortune, banni de l'armée britannique, sera le porte-parole de cette histoire. Un personnage qui a aussi beaucoup de comptes à régler, il combat ces propres démons et devra se pencher aussi sur ceux de l'équipage, chacun a son secret et son lourd passé, l'atmosphère déjà pesante avant le départ s'intensifiera au fil du voyage...



Notre docteur se retrouve donc au milieu d'une bande de sauvages, des hommes violents et sans concession pour les petites natures, dont il nous fait partager les états d'âmes. A bord, ça va vite se compliquer quand on va retrouver un jeune mousse assassiné dans d'étranges circonstances. Cette mort rend notre chirurgien très inquiet, et malgré la brutalité de ces hommes, il s’acharnera à connaître le coupable et la vérité, dévoilant encore plus d'ignominie au sein même de l'équipage. Je vous laisse goûter par la lecture, la "joie" d'être mousse à l'époque !



Un auteur inconnu qui gagne vraiment à être lu, une écriture fluide, un rythme agréable et une immersion totale dans un univers glauque où la convoitise rend les hommes cupides et manichéens. On a juste envie de mettre de bonnes baffes à ces fieffés escrocs qui composent l'équipage de ce capitaine poissard ! On assiste aussi à des scènes animalières dures mais on est happé par le réalisme du récit et on est près d'eux dans l'immensité glaciale d'une nature hostile et magnifique à la fois. Un grand frisson m'a parcouru tout au long de cette lecture ! A découvrir !
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Dans les eaux du Grand Nord

1859, Patrick Summer, Irlandais, ancien chirurgien de l'armée britannique s'engage à bord du Volunteer, un baleinier du Yorkshire en route pour les eaux du Grand Nord. Alors que la chasse à la baleine est sur le déclin, qu'est-ce qui pousse le riche homme d'affaires Baxter a investir dans cette expédition ? Surtout quand on connait la réputation douteuse du capitaine Brownlee depuis l'histoire du Percival où la majeure partie de son équipage a péri.



Summer espère trouver un peu de répit à bord du baleinier en acceptant ce poste très mal payé et peu contraignant. Il pense pouvoir s'adonner à ses recherches, à la lecture de l'Illiade et sans doute oublier cette mésaventure en Inde. Mais très vite, notre médecin est rattrapé par le quotidien à bord du bateau et la violence des marins, un jeune mousse du nom de Joseph Hannah est découvert brutalement assassiné. Pris au piège dans les entrailles du navire, il espère faire la lumière sur ce meurtre mais les suspects sont légions : l'ambitieux Cavendish, Henry Drax, une pourriture brutale et sanguinaire, McKendrick le charpentier sodomite ou encore la horde de harponneurs Shetlandais. Les véritables objectifs de l'expédition se dévoilent et cet incident n'est que le premier d'une longue liste...



Dans les eaux du Grand Nord est un roman plaisant, bien mené, le rythme est nerveux et les rebondissements nombreux. On se croirait à bord du baleinier tellement les descriptions de Ian McGuire sont réalistes et crues. Les jurons, la violence, la puanteur et les giclées de sang pendant le débitage de la baleine rendent bien l'atmosphère de ce monde disparu. Un huis-clos sombre et glacial comme la banquise. Si vous avez encore un peu foi en l'humanité, ne lisez pas ce livre !
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Celui qui sait

un polar sous le signe du trèfle



Nous sommes à la fin du XIXe siècle, en Angleterre et plus précisément dans la ville de Manchester.

Dans ce polar historique, nous sommes en présence de 2 protagonistes qui s’opposent.

Stephen Doyle a combattu durant la guerre de Sécession. Il arrive ainsi en Angleterre depuis les Etats-Unis. Il appartient à une société secrète, Les Fenians qui se battent pour l’indépendance de l’Irlande (et ce, même depuis les Etats-Unis).

En face, nous avons James O’Connor (surnommé Jimmy). Il fait partie des services de police et est irlandais. Ses origines l’aident ainsi à avoir des renseignements que les irlandais ne voudraient pas donner directement à la police anglaise. Il cherche à neutraliser les Fenians mais ne veut pas les tuer car ce sont ses compatriotes.

Nous assistons ainsi à un duel à distance : d’un côté, Stephen qui est arrivé en Angleterre pour mettre la pagaille et chercher à déstabiliser le gouvernement anglais pour aider la cause irlandaise et de l’autre, Jimmy qui cherche à déjouer les plans des Fenians pour faire son travail correctement et ne pas être taxé d’aider les personnes hors la loi.



Même si je connais peu de choses sur la lutte menée par l’Irlande pour obtenir son indépendance, j’ai trouvé ce polar historique très intéressant et plutôt agréable à lire.

Je le conseille à ceux qui aiment les polars historiques car cela change de ceux avec une intrigue se déroulant en France ou aux Etats-Unis.

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