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Critiques de Imbolo Mbue (197)
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Voici venir les rêveurs

J’ai lu goulûment les 420 pages de ce livre sans pouvoir m’arrêter, avide et presque inquiète de savoir ce qui allait arriver à ces personnages terriblement attachants, pleins d’humanité, fous d’amour pour l’Amérique et prêts à tout pour y rester.

L’histoire est toute simple, elle est celle de beaucoup…

Jende Jonga, originaire de Limbé, au Cameroun, où il travaillait pour le conseil municipal, vit depuis peu à New-York. Il multiplie les petits boulots, fait la plonge dans les restaurants de Manhattan, vit dans les sous-sols d’un foyer, mange ce qu’il trouve. Et pourtant, il ne veut pas repartir : il en est bien persuadé, son avenir est ici, sa vie aussi.

C’est en Amérique qu’il pourra s’accomplir, devenir un homme, s’enrichir. Il y croit dur, a une volonté de fer et il fera tout pour que ça marche.

Très vite, il fait venir Neni, sa femme et Liomi son fils. Et l’aventure à trois commence… Leur rêve ? La Green Card, espèce de « sésame ouvre-toi », qui leur permettrait enfin de dormir en paix et de rêver d’un avenir meilleur. En attendant, il faut trouver un avocat, payer, passer et repasser au bureau de l’Immigration afin de régulariser leur situation.

Leur état d’anxiété est indescriptible. Heureusement, Jende va finir par décrocher un travail digne de ce nom : il va devenir le chauffeur de Clark Edwards, banquier chez Lehman Brothers. Costume, cravate, « oui Monsieur, non Monsieur ». Ponctuel, serviable, affable, discret, intègre, aimant infiniment celui qu’il sert, souffrant de voir son patron inquiet ou anxieux, Jende est une perle et se coule parfaitement dans ce nouveau rôle qu’il souhaite assumer jusqu’à la fin des temps…

Sa femme reprend ses études de pharmacie et le petit Liomi s’amuse bien à l’école…

Mais, nous sommes en 2007, la crise des subprimes est là et le tremblement de terre est imminent…

Pourquoi ai-je aimé ce livre ?

Certainement parce que les personnages sont, comme je le disais au début, extrêmement attachants : je vous assure, on tremble littéralement pour eux. Leur malaise est là, palpable, insondable. Leur volonté de devenir citoyens américains si essentielle, si existentielle que l’on se dit que c’est, pour eux, une question de vie ou de mort.

Ce qui est extrêmement touchant en même temps, c’est leur immense naïveté et leur optimisme infini : ils y croient, ils le veulent, ils ont la foi et l’on espère de tout cœur pour eux qu’ils y arriveront… En attendant, ils vivent dans leur petit deux pièces de Harlem plein de cafards…

J’ai beaucoup aimé aussi, dans cette œuvre, les échanges, les dialogues entre Clark, le riche cadre et Jende, le pauvre chauffeur : l’un a tout, l’autre n’a rien et pourtant va naître entre eux une véritable fraternité qui est belle à voir et tant pis si ça fait mélo, j’assume ! Une scène finale entre eux m’a vraiment beaucoup touchée. Si j’ai pleuré ? Je ne vous le dirai pas, vous vous moqueriez…

On découvre aussi que sur cette terre d’Amérique, l’intégration n’est pas si simple, loin de là ! Et puis, au fond, posons-nous les vraies questions, comme disent les politiques : quelles sont les valeurs proposées par ce pays de rêves ? Les gens y sont-ils plus heureux qu’ailleurs ? La vie que mène Clark laisse rêveur… Bien sûr, il a de l’argent… bien sûr, sa femme peut s’acheter des vêtements Gucci ou Valentino, bien sûr la vue qu’ils ont sur Manhattan de leur appartement est à couper le souffle mais… sont-ils heureux ? Pas sûr !

Vraiment, ne boudez pas votre plaisir, vous allez vous régaler, ce serait vraiment dommage de s’en priver !


Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Voici venir les rêveurs

Lecture abandonnée page 137 sur 422 (version brochée)...

La narration est atone et ennuyeuse, les personnages lisses, sans aspérités et sans vrai caractère...ma lecture est telle un long fleuve tranquille trop tranquille, à m'endormir........

Il vaut mieux que je lâche ce roman, il y en a tellement d'autres à découvrir...
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Voici venir les rêveurs

Ce que j'aime des défis, c'est qu'il nous sorte de notre zone de confort et nous font faire de bien jolies découvertes et ce fut le cas pour ce livre. En fouillant pour trouver un auteur camerounais, je suis tombé sur ce livre et le thème m'a beaucoup plu. Celui du rêve américain... ou le sentiment que tout sera plus beau et plus clair partout ailleurs que chez soi. C'est en inspirant de sa vie et celle de ses proches que Mbue nous raconte l'histoire de ces deux personnages qui aspirent à une vie meilleure... C'est plein de tendresse, d'humanité, d'amitié... Mais le roman est parfois dur, comme la vie, lorsqu'on se rend compte qu'il n'y a rien de facile. Une très belle lecture !
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Voici venir les rêveurs

Une fable moderne sur l’immigration, qui n’a rien d’un conte de fée!!

Ici les rêves de l’immigration sont parfaitement décrits et donnent un texte d'une grande puissance, l'auteur décrit les douleurs de l’exil, ce qui ne l'empêche pas d'avoir un humour parfois décalé, c'est une histoire profondément humaine, avec des personnages attachants.

Neni et Jende ont quitté leur Cameroun natal pour vivre le rêve américain, ils vivent avec leur fils Liomi dans un petit appartement à Harlem. Jende obtient un emploi de chauffeur auprès de Clark Edwards, un directeur chez Lehman Brothers, Neni quant à elle, peut reprendre des études à l'université pour devenir pharmacienne. Mais pour vivre le rêve américain il faut le sésame, la Green card!!!

Un roman dont les dialogues hauts en couleur sont savoureux, un roman profondément humain et réaliste, un auteur à suivre.
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Voici venir les rêveurs

Ce premier roman conte l’histoire de la famille Jonga, ayant quitté son Cameroun natal pour les États-Unis dans l’espoir d’une vie meilleure. Jende le père de famille est parti en éclaireur, suivi quelques mois après de Neni sa femme, et Liomi leur fils ; la petite Timba naîtra sur place.

Jende et Neni travaillent pour les Edwards, une très riche famille new-yorkaise, mais la crise économique arrive...



C’est une histoire emprunte d’une profonde humanité que nous livre Imbolo Mbue. A travers une narration relativement linéaire malgré quelques flash-back, et un récit presque au jour le jour qui peut sembler plat, elle donne à voir avec beaucoup de sensibilité l’intimité de ces familles, leurs joies et leurs peines, leurs espoirs déçus, les liens qui se tissent.



Pour ma part j’ai eu un gros coup de cœur pour la belle relation qu'entretiennent Jende et son patron Clarke Edwards, tout en discrétion et respect.

J’ai également apprécié le fils aîné du dit patron, Vince, et sa rébellion qui lui fait déclamer des tirades savoureuses sur la société américaine.



Quelques longueurs sur la fin, mais un roman puissant.
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Puissions-nous vivre longtemps

C'est l'histoire d'un village doté de richesses (pétrole, hévéa, ...). Celles-ci avaient le malheur d'intéresser des envahisseurs. Ainsi débute la tragédie des habitants de cette contrée ouest africaine, si similaire à d'autres sur le continent. Voilà qui explique peut-être pourquoi tant de protagonistes ont des prénoms qui invoquent des villes africaines.

Mais à Kosawa, des villageois pas dupes tentent d'affronter en vain, le rouleau compresseur de l'exploitation des terres et qui malgré le départ "des maîtres" en Europe continuent, différemment. Plus les générations passent, plus le constat est amer : les acquis (électricité, alphabétisation...) ne soldent pas l'époque où la nature avait le temps de se régénérer.



"Puissions-nous vivre longtemps" est une fresque fouillée semblable à de précédents ouvrages abordant la colonisation et les indépendances aux promesses trahies. Si l'histoire est prenante, le style teinté de mysticisme et par endroits faussement naïf m'a déroutée.



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Voici venir les rêveurs

La confrontation entre les rêves et la réalité est au coeur de ce roman. Les personnages sont portés par des ambitions pour leur avenir qui se fracassent sur la vie réelle, peu importe leur origine ou leur condition sociale.

Jende Jonga, camerounais, vit le rêve américain en tant que chauffeur. Vivant à New-York depuis plusieurs années, son souhait le plus cher est de posséder enfin la green card qui officialiserait sa présence. Son épouse, Neni, découvre les attraits de la vie occidentale et n'imagine pas retourner au Cameroun. Leur employeur, Clark Edwards, a sacrifié sa vie de famille pour devenir un riche homme d'affaire mais à quel prix ? Et son fils se désespère de la vie matérialiste qui est la sienne et aspire à plus de spiritualité en partant en Inde. Chacun a au fond de lui un rêve à réaliser qui sera ou pas brisé par la vie et ses contraintes. J'ai aimé ce questionnement sur la place des rêveurs dans une société américaine ébranlée au niveau financier (nous sommes à l'époque de la crise des subprimes). Les réponses aux idéaux de chacun apportées par l'auteur m'ont semblé justes et réalistes. J'ai ressenti une certaine véracité qui donne de l'ampleur au récit. Serait-ce du au parcours de l'auteur qui a quitté le Cameroun pour vivre aux Etats-Unis ?

Imbolo Mbue nous raconte les vicissitudes de ces personnages avec simplicité et efficacité. L'écriture est agréable sans être recherchée.

Bref, un bon roman intelligent qui se lit facilement et qui ne manque pas d'intérêt.

J'ai reçu ce livre dans le cadre de Masse critique. Merci à Babelio et aux éditions Belfond.
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Voici venir les rêveurs



Voici plusieurs années que Jende est à New-York. Sa femme et son fils restés au Cameroun viennent enfin le rejoindre. Grâce à son cousin, il trouve un emploi de chauffeur pour un des directeurs de Lehman Brothers, Clark. Jende et sa famille sont en attente de papiers. Nous sommes en 2007. Le mirage peut commencer.

Toute l’histoire repose sur le fantasme du rêve américain.

Jende espère une vie meilleure pour lui et sa famille et surtout un avenir pour ses enfants.

Clark sait que l’économie va s’effondrer sous peu et va sacrifier sa famille pour cette cause perdue.

Ces deux familles que tout semble opposer sont très attachantes. Elles sont toutes deux mues par la valeur famille et prêtes au sacrifice pour la préserver même si le chemin que chacun entreprend est très différent voire opposé. L’auteure traite son lecteur en spectateur, comme s’il était au théâtre et que deux pièces a priori différentes se jouaient devant lui. Or il s’agit bien de la même histoire, celle de l’effondrement du rêve américain.

Lu 10 ans après la chute de Lehman Brothers et alors que l’économie mondiale ne s’en est toujours pas remise, ce roman semble presque pouvoir être classé dans la catégorie « roman historique » tellement il est emblématique d’une fracture à un instant T qui a bouleversé le monde entier et dont ces deux familles sont extrêmement représentatives.

Passionnant

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Voici venir les rêveurs

Un livre, un rêve, une destinée.

Jende camerounais émigre avec femme et enfant à New York.

A l'espoir d'une vie meilleure succède désenchantement et désillusion.

C'est fort et poignant.

Le lecteur vit à travers Jende toutes les frustrations et déceptions liées à l'immigration.

Un joli texte, une jolie histoire, un joli rêve.

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Voici venir les rêveurs

Merci beaucoup à Babelio et aux éditions Belfond pour l'envoi de ce premier roman d'une auteure dont j'aurai envie de poursuivre la découverte si elle poursuit dans l'écriture.

En effet, j'ai beaucoup aimé le fond et la forme de ce premier roman. Le fond c'est l'histoire d'une famille ordinaire camerounaise qui quitte son pays pour la terre promise (les Etats-Unis) dans l'espoir de vivre une vie meilleur et surtout d'offrir un avenir plus radieux à ses enfants.

La forme ce sont des chapitres courts, des dialogues, du rythme, de la fougue, de la passion, du rire, de l'émotion, de la colère, de la révolte.

J'ai beaucoup apprécié la manière dont Imbolo Mbue incarne avec ses personnages le drame de l'immigration, le choc des cultures (africains d'un côté, américains de l'autre), la pauvreté, la fierté, la volonté de s'en sortir sans perdre son âme, renier ses valeurs. J'ai apprécié la profondeur des réflexions sur la crise, sur le couple, sur les changements inévitables quand on quitte son pays, sur l'éducation, sur la pauvreté, sur la frontière qui sépare les blancs et les noirs. J'ai trouvé le ton juste et j'ai été très touchée par les Jonga : Neni et Jende et les Edwards : Cindy et Clark.

L'argent ne fait pas le bonheur, même s'il y contribue grandement. Vous ne partagez pas ce point de vue ? Imbolo Mbue vous le prouve à travers son premier roman Voici venir les rêveurs. Les rêveurs, ce sont les époux Jonga qui voient la green card comme un eldorado. Au fil du roman, ils s'apercevront que le parcours pour l'obtenir est semé d'embuches. Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? A vous de le découvrir en vous plongeant dans ce premier roman. Personnellement, j'y ai pris beaucoup de plaisir.
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Voici venir les rêveurs

épopée fulgurante d'Africains à New York !

se lit très vte car on veut savoir comment cela va se terminer !!
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Voici venir les rêveurs

Quel image avons nous dans les médias de l'immigration, des clandestins..... Des bateaux surchargés, la misère,, des migrants à l'agonie, des émeutes dans certains centres, la peur, des peuples qui veulent à tout prix échapper à la guerre.

Imbolue Mbue rend hommage à cette population montrée du doigts. Elle fait honneur au Cameroun et à sa terre d'accueil, les Etats Unis. A travers la famille de Jende Jonga, père de famille, époux dévoué qui souhaite le meilleur avenir possible pour ses descendants, l'auteur raconte une autre face de l'immigration clandestine. Une face avec plus d'espoir et de dignité.

Jende va débarquer au Etats Unis avec des rêves pleins la tête. Installé dans un quartier pauvre d'Harlem, il côtoie tous les jours par son travail de chauffeur le gratin de Wall Streets, la richesse, les hommes d'affaires et leur femme au foyer.... Devenir chauffeur pour un richissime banquier va lui faire toucher du doigts le St Graal, à ses yeux possibilité d'obtenir la Green Card.

Deux familles que tout oppose (la Famille Jonga et Edwards) vont partager leur tracas du quotidien, se découvrir leur culture, s'écouter, se confier, négocier..... Deux familles où il n'y a pas seulement l'argent qui les oppose. Il y a aussi les valeurs familiales, le rôle de la femme dans le couple, les attentes pour nos progénitures, nos espérances pour l'avenir. Deux familles qui vont rencontrer des problèmes sur les aléas de la vie et lecteur se retrouvera à pointer du doigt les deux clans.

Franchement l'auteur offre une autre image des clandestins. Elle ne prend aucune position et brosse parfois un portrait peu reluisant des protagonistes, qu'il soit américain ou camerounais. Elle apporte une certaine dignité au sans papier. Je repense aussi au tandem Mme Edward/Neni, deux femmes prêtes à tout pour sauver les apparences, pour leur famille. Une confrontation que j'ai adoré lire malgré l'issue tragique.

De plus, l'auteur offre un final des plus déroutant. Une autre issue de l'immigration. Une prise de position qui m'a surprise et émue.

Un premier roman touchant, intéressant, émouvant avec un zest d'humour. Il offre une image plus digne de l'immigration. Il donne de l'espoir. Je le conseille.

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Voici venir les rêveurs

Un premier roman réussi où l'auteure nous plonge dans la New York des années 2000-2010. Entre espoir, rêve et désillusions, la famille de Jendé et Neni Jonga enchaînent les aléas. Réaliste, poignant le récit de leurs déboires nous montre cette société américaine sous le jour de ceux qui vivotent en marge dans l'espoir d'obtenir la "Green Card". Mais le bonheur est-il vraiment dans le pays où l'on vit. L'analyse sociétale est fine, mais les personnages sont parfois insupportables : je cite notamment Jendé dans la seconde moitié du livre et le personnage de Cindy Edwards qui, pour pathétique qu'il soit n'a pas réussi à gagner ma sympathie. Seuls les enfants dans leur candeur réussisse un temps soit peu à se tirer des miasmes de l'hypocrisie ambiante. Neni m'a convaincue et c'est la seule pour qui j'ai éprouvé une réelle compassion face à la situation qu'elle traverse.

Un livre intéressant sur le thème de l'immigration d'aujourd'hui.
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Voici venir les rêveurs

Un petit bijou que ce "Voici venir les rêveurs"! Imbolo Mbue nous décrit avec justesse, au travers des vies de Jende et Neni, sa femme, toutes les difficultés et tous les espoirs qu'engendrent le rêve de vivre aux États-Unis pour des africains venus à sa conquête. On y trouve les différences et le choc culturel (parce que s'en est vraiment un énorme!), le mode de vie , de vision de la vie et de ses écueils mais également la recherche du bonheur, d'une certaine liberté (comme par exemple pouvoir s'extirper d'une classe sociale de par sa propre réussite et non de par sa naissance) et d'un acharnement au traval pour prouver que tu es venu dans ce pays pour y trouver une place et non pour en vivre à ses crochets. Mais tout cela ne compte pas pour le service de l'immigration et la lutte, le combat est difficile, long, administratif, fait de peurs, d'angoisses et d'espoirs. Jende et Neni ne veulent que la réussite pour être fiers d'offrir à leurs enfants un avenir, un futur qu'ils ne peuvent pas avoir au Cameroun.

L'histoire est simple: Jende, Camerounais, part aux États-Unis grâce à son cousin, afin de pouvoir gagner assez d'argent pour épouser Neni et faire venir celle-ci, ainsi que Liomi, son fils, auprès de lui. Il y parvient. Suite à cela, Neni, qui veut devenir pharmacienne, entre aux États-Unis avec le visa étudiant et poursuit ses études. Mais cela coûte cher et la vie est difficile. Quand Jende arrive à se faire embaucher comme chauffeur d'un dirigeant de Lehman Brothers, il croit pouvoir enfin toucher du doigt ce rêve américain tant espéré! Mais 2008 et la crise arrivent et tout s’effondre...

Imbolo Mbue nous retrace tout ce cheminement avec brio. C'est émouvant, touchant, drôle, cynique. Je recommande vivement la lecture de ce livre qui est au niveau d'Americanah" de Chimamanda Ngozi Adichie.
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Voici venir les rêveurs

Chaque jour, Jende Jonga se réjouit d’avoir pu obtenir un travail de chauffeur auprès de Clark Edwards, banquier chez Lehmann Brothers. Il va pouvoir faire venir son fils et sa femme Neni qui projette de faire des études de pharmacie aux États-Unis. Le minuscule logement du Bronx leur semble un palais, ils font tout leur possible pour s’adapter, se conformer au mode de vie américain de leurs rêves. Car c’est bien du rêve qu’il s’agit dans ce roman, et de la profondeur du fossé qui le sépare de la réalité… Jende et Neni sont vraiment des personnages excessivement attachants, leur petit garçon, Liomi, aussi. Pour autant, les membres de la famille Clarks, représentants de la classe moyenne supérieure new-yorkaise, ne sont pas montrés comme imbus d’eux-mêmes ou foncièrement désagréables. L’auteure a eu la subtilité de créer des personnages qui aient de multiples facettes et qui tous, puissent être sympathiques à un moment ou à un autre.

L’envers du rêve américain est en passe de devenir un genre littéraire à part entière, et ce thème ne manque pas d’intérêt, surtout lorsqu’il s’agit du point de vue des immigrés illégaux. Ce roman de Imbolo Mbue a la finesse de ne pas s’arrêter à ce seul point de vue, mais à alterner avec les angoisses d’une famille américaine typique, et très aisée, confrontée à la crise économique. Jusqu’à quel point ces deux familles pourront se rapprocher est l’un des éléments-clefs du livre. L’autre étant de savoir si les Jonga pourront obtenir des cartes vertes.

Ce roman aurait été un coup de cœur si je n’avais pas déjà lu, et aimé, Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie, Tous nos noms de Dinaw Mengestu et Le ravissement des innocents de Taiye Selasi…

Toutefois, si tous ces romans ont un point commun évident, celui de Imbolo Mbue est passionnant à plus d’un titre, notamment parce qu’il s’inscrit dans une actualité récente, lors de la crise des subprimes aux États-Unis, et parce qu’il donne à voir différents points de vue, notamment la différence de ressenti entre hommes et femmes, chacun n’attendant pas la même chose d’une installation dans un nouveau pays. J’ai particulièrement aimé ce premier roman d’Imbolo Mbue pour les beaux portraits de Jende et Neni, authentiques, touchants, et pleins d’humanité, restés fidèles à leur famille au Cameroun qui les sollicite bien trop souvent, de même qu’à leurs souvenirs de là-bas, mais manifestement sous le charme de leur nouveau pays malgré les difficultés.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Voici venir les rêveurs

Jende Jonga, fraîchement débarqué à New York, grâce à l'aide de son cousin Winston, découvre "The Big Apple" avec les yeux exorbités du loup de Tex Avery. Toujours grâce à l'aide du cousin prodigue, ce dernier décroche un travail de chauffeur pour un richissime trader. Grassement rémunéré, Jende peut payer les billets d'avion qui vont permettre à sa femme et son fils, restés au pays, de le rejoindre. Vêtu de son costume de chez " Bergdorf Goodman" qui lui a "coûté un bras" et muni de sa superbe mallette en simili-cuir qui renferme sa lunch box et ses trésors personnels, Jende exécute le coeur joyeux son travail. Le job est plaisant, sans stress et sans fatigue, et le boss est agréable... mais nous sommes en 2007, l'année où la crise des subprimes va toucher de plein fouet les États-Unis et par extension la famille Jonga...



Sans misérabilisme et avec beaucoup d'humour, Imbolo Mbue, nous brosse les difficultés d'une famille de sans-papiers qui espère décrocher la "Green card" et "faire son trou" à New York. Entre utopies, espoirs et désillusions, l'auteure nous brosse le "parcours du combattant" de ces demandeurs d'asile à la recherche de l'Eldorado.

Après le rêve... la réalité : un appartement grouillant de cafards dans le Bronx, la confrontation au racisme latent, un travail intensif de plus de douze heures par jour avec l'obligation de courber l'échine en s'humiliant en "Merci M'dame et merci Mr" si l'on veut conserver son gagne-pain...

La carte verte mérite-t-elle autant de sacrifices ?



Pourquoi vous allez le dévorer ?



- Pour les dialogues croustillants qui valent leur pesant d'or !



- Pour le dépaysement, le style d'écriture et les expressions camerounaises savoureuses qui émaillent le texte !



- Pour le parallèle intéressant entre la culture africaine et la culture américaine, qui ne peut que nous interpeller et nous faire réfléchir !



- Pour les personnages : Neni, Jende et Liomi sont vraiment irrésistibles, aussi émouvants qu'attachants !



- Pour le plaisir de lire un page-turner divertissant, intelligent et sans prise de tête !



Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour cette découverte.






Lien : http://leslecturesdisabello...
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Puissions-nous vivre longtemps

Roman choral



Kosawa est un petit village au Cameroun. L'unique industrie est Pexton, une compagnie pétrolière qui surexploite le sous sol, et qui finit par empoisonner tous les habitants à petit feu. Les enfants sont les premiers décimés, jusqu'au jour où Malombo, le père de Thula décide de partir à la ville voisine pour réclamer des explications : aucun homme de l'expédition ne reviendra : le groupe s'est volatilisé.

Alors quand les villageois qui restent reçoivent un comité de Pexton, ils n'hésitent pas à les prendre en otage…



Parmi les narrateurs j'ai aimé la voix de Thula, 10 ans, Thula qui finira partir étudier aux Usa, celle de son oncle (frère de son père disparu), la mère et aussi la grand mère Yaya ….



Un livre très intéressant mais très très triste (peu d'espoir pour ces malheureux villageois : David contre Goliath….)

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Voici venir les rêveurs

Ah ! Le rêve américain, l'idée selon laquelle n'importe quelle personne vivant aux États-Unis, par son travail, son courage et sa détermination, peut devenir prospère. C'est cela qui a poussé Jende à quitter sa ville de Limbé au Cameroun pour s'installer à New York puis faire venir Neni sa fiancée et leur fils Liomi.



Voici venir les rêveurs nous raconte ce rêve américain. Il nous plonge dans la vie de ces migrants qui espèrent obtenir le graal, la Green Card. Il nous fait vivre le quotidien de Jende et Neni leur découverte de l'Amérique et leur intégration en gardant un lien avec leurs compatriotes, leurs espoirs et leurs déceptions. C'est un formidable récit naviguant entre le quotidien, ici et les flashbacks, là-bas, permettant d'apprécier d'autant plus leurs attentes et leurs choix.



Les personnages sont attachants, et la relation entre les patrons blancs, adultes et enfants, et leurs employés noirs est décrite tout en subtilité. J'ai beaucoup aimé la voir se construire et s'exprimer.



C'est aussi une véritable déclaration d'amour à la ville de New York.



J'ai trouvé l'auteur un peu moins inspiré dans la seconde partie du roman . Le comportement de Jende et de Neni m'a semblé moins crédible car moins nuancé.



Il n'en reste que cette lecture à été fort agréable et pleine de saveur.





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Voici venir les rêveurs

Jenge et Neni tous deux Camerounais vont traverser l'Atlantique pour vivre le rêve américain.

Jenge aura la chance, un temps, d'être chauffeur pour un riche banquier de Manhattan.

Puis il perdra ce précieux travail et avec lui toute chance d'obtenir un jour le fameux sésame "la green card" et de devenir un jour citoyen américain.

Il va travailler dur jusqu'à 16 heures par jour, puis devra rentrer au pays.

Il aura gardé tout ce temps là ses valeurs, son honnêteté et le désir de rester un homme digne.

Pour sa femme il n'en sera pas de même elle aura accès à tant de choses que cette nouvelle culture, elle y adhèrera complètement et n'aura pas toujours un comportement correct et envisagera toutes sortes de compromis, tous plus tordus les uns que les autres pour rester en Amérique.

Elle y perdra ses valeurs et sera bien malgré elle obligée de suivre son mari avec ses enfants.

Deux caractères très dissemblables avec des réactions complètement opposées face à des choix pas faciles.

J'ai préféré et de loin l'attitude de Jende Jonga à celle de sa femme.

Très belle descriptions du choc des cultures et de cette quête du bonheur , qui finalement n'est pas forcément celle que l'on croit.

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Voici venir les rêveurs

Un vrai coup de cœur !



Un livre qui nous emporte telle une houle, voici ce qu'est parvenu à écrire Imbolo Mbue. Sans nulle doute un livre qui saura faire bouillonner la rentrée littéraire par sa qualité d'écriture et son histoire pleine d'humanité.



Jende vit à Limbe au Cameroun. Il souhaite épouser celle qu'il aime, Neni et fonder une famille. Mais la dot que demande son père est une sacrée somme à sortir. Parvenant à aller aux États unis, il parvient à réunir la somme nécessaire pour faire venir Neni et leur fils. Son rêve à lui : devenir quelqu'un, trouver un travail et être un homme capable de subvenir aux besoins de sa famille. Neni rêve de devenir pharmacienne. Lliomi, leur fils, s'intègre déjà très bien dans son nouveau pays.

Parvenant à se faire embaucher auprès de Mr Edwards, un riche banquier, il en vient à s'occuper de toute la famille. Au fil des journées, la confiance s'installe, et Jende, toujours aussi discret et humble, noue une relation toute particulière avec cet américain blanc : les deux hommes ont un but commun : ils souhaitent un bon avenir à leurs enfants.



Mais lorsque Jende apprend que sa demande d'asile n'est pas acceptée, un trou béant s'ouvre sous ses pieds. Accompagné de son avocat, il tente d'obtenir ce droit pour lui ouvrir à lui et à sa famille les portes du rêve américain.



Imbolo Mbue a une plume incroyable et est parvenu à parler d'un sujet très sensible avec douceur et simplicité. Il n'y a ni jugement, ni agacement, ni colère dans ce livre. Tel un témoignage, elle est parvenue à aborder ce rêve américain en prenant toute la distance nécessaire pour ne pas le mettre sur un piédestal, mais à le montrer tel qu'il est : avec ses promesses, ses difficultés, ses espoirs et sa réalité.

Une question se pose dès le début : peut-on tout sacrifier et tout endurer pour une promesse et un rêve ?



Ce qui est également très touchant durant la lecture, c'est cette "confrontation" silencieuse et respectueuse : le monde riche des blancs, la vie difficile du noir. Je caricature volontairement, car c'est ce qu'on pourrait imaginer. Mais l'auteure aborde cette différence avec une distance qui permet de ne prendre aucun partie. Ni haine, ni violence dans son propos, hormis celle de la réalité.



Un livre fort, un livre brut, un livre percutant et qui ne laisse pas le lecteur sur sa faim. J'en retiens un moment passé dans un univers différent, où les questionnements sont nombreux. Les personnages sont entiers, authentiques. On s'attache pour différentes raisons à chacun, et on est curieux de leur devenir.

Ce livre est plein d'espoir, d'interrogations, de richesse. Un véritable coup de cœur.


Lien : http://lecturedaydora.blogsp..
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