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Citations de Ingmar Bergman (135)


"Toute mon éducation et toute celle de mes sœurs ne visaient qu'à nous rendre agréables. J'étais plutôt laide et gauche et on n'arrêtait pas de me le dire. Petit à petit, je me suis rendu compte que si je dissimulais mes pensées, si je me faisais insinuante et prudente, cette attitude me rapportait. Mais le grand mensonge eu lieu à l'époque de la puberté. Tout ce que j'éprouvais, tout ce que je faisais, tournait autour de l'érotisme. Je n'en ai rien laissé paraître ni à mes parents, ni à personne. […] Et depuis, c'est toujours pareil. Dans les rapports avec les autres. Dans mes rapports avec les hommes, toujours la même dissimilation. Toujours les mêmes efforts désespérés pour plaire. Jamais je n'ai pensé : Voilà ce que je veux, moi. Mais : Que veut-on que je veuille ? Autrefois je croyais que c'était de l'altruisme, mais non, c'était de la lâcheté et pire encore, cela prouve que j'ignorais absolument qui je suis. Ma vie n'a jamais été un drame. Je ne suis pas douée pour ça. Mais pour la première fois tout mon être est passionnément tendu à l'idée de savoir ce qu'au fond, je veux faire de moi. Dans ce monde protégé où nous avons tous les deux vécu, Johan et moi de façon tellement inconsciente, comme si tout allait de soi, existait implicitement une cruauté, une brutalité qui plus j'y pense m'effraie. Pour s'acheter une sécurité extérieure, ce monde exige un prix très élevé : accepter la destruction permanente de sa personnalité."
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Ca c'est son premier livre, je l'aime beaucoup. C'est là qu'elle a écrit : "Il faut apprendre à vivre, je m'y exerce tous les jours. Mon plus grand obstacle : je ne sais pas qui je suis, alors je tâtonne comme une aveugle. Si quelqu'un m'aimait comme je suis, peut-être oserais-je me regarder en face." (Il interrompt sa lecture.) Je voudrais lui dire, rien qu'une fois, qu'elle est aimée sans réserve, mais je n'arrive pas à m'exprimer de manière à ce qu'elle me croie, les mots justes me manquent.
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Je vais maintenant décrire la querelle qui, bientôt, éclatera entre Anna et Henrik. Exactement ici, dans cette ancienne palmeraie délabrée, devenue, à la suite d’un caprice, une maison de Dieu et qui, à la suite d’un autre caprice, se délabra de nouveau. Il est toujours difficile de retrouver la véritable raison d’un conflit. Il est d’ailleurs rare que l’origine et le déclenchement d’un conflit soient identiques (de même que le lieu du meurtre et le lieu de la découverte du crime). On peut imaginer d’assez nombreuses possibilités, à la fois sans motifs et fondamentales. S’il vous plaît ! Mais deux faits sont clairs. D’abord, nous assistons au premier affrontement déchirant entre nos principaux personnages. Deuxièmement, Luther a raison : un mot qu’on a laissé s’envoler ne se laisse plus jamais rattraper par l’aile. Oui, certains mots sont impossibles à annuler et à pardonner. Et des mots de cette espèce seront échangés au cours de la dispute qui va être décrite. En fait, je ne sais pratiquement rien de ce qui s’est passé ce vendredi après-midi dans l’église en ruine de Forsboda. Je ne me rappelle que quelques mots de ma mère : « Nous nous trouvions pour la première fois dans la chapelle et nous nous sommes disputés. Si je me souviens bien, nous avons mis un terme à la fois à notre amour et à nos fiançailles. Je crois qu’il a fallu ensuite beaucoup de temps avant que nous nous pardonnions. Et je ne suis même pas certaine que nous nous soyons jamais tout à fait pardonné. » (p197)
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Karin Åkerblom referme le livre d'un claquement sec, la pendule au-dessus du canapé sonne justement dix heures, il est temps d'aller se coucher. Et dire que tant de bonnes intentions, dit Svea en rouvrant les yeux et en clignant des paupières sous la lumière du lustre, et dire que tant de bonnes intentions aboutiront à tant de misère. Parce que c'est bien comme ça que ça se termine.
(page 124)
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Musique, crépuscule. Henrik se laisse envahir : tout ça est comme un rêve, en dehors et au-delà de sa terne vie quotidienne. Anna est assise près de la fenêtre, elle ne quitte pas les musiciens des yeux, elle écoute avec une attention soutenue. Son profil se découpe dans la lumière du crépuscule. Maintenant, elle sent qu'on la regarde, elle domine son premier mouvement, mais tout de suite après, elle cède et tourne son regard vers Henrik. Il la regarde gravement, elle a un petit sourire poli, un peu ironique, mais elle devient grave à son tour, en réponse à la gravité de Henrik : oui, je te vois. Je vois.
On s'en va, on prend congé. Henrik s'incline devant les uns et devant les autres et remercie ; un court instant, Anna se trouve en face de lui. Elle se dresse sur la pointe des pieds et vite elle lui chuchote à l'oreille - parfum de ses cheveux, très léger contact.
Anna : Mon nom c'est Anna, et toi, ton nom c'est Henrik, n'est-ce pas?

Elle va, aussitôt, se placer à côté de son père, elle prend son bras, pencher la tête sur son épaule, le tout est un peu théâtral, mais aimable et ça ne manque pas de talent.
(pages 46-47)
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Johan : [...] J'ai remarqué que finalement, on peut dire n'importe quoi de n'importe qui. Ca colle toujours d'une façon ou d'une autre.
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Johan : Tu sais à quoi elle ressemble mon assurance ? Je vais te le dire. Je pense que la solitude est totale. S'imaginer autre chose est une illusion. Prends-en conscience. Et tâche d'agir en conséquence. Ne t'attends qu'à des emmerdements . Si quelque chose de bien arrive, tant mieux. Mais ne crois jamais que tu pourras vaincre la solitude. Elle est absolue. Tu peux faire comme s'il existait une communion sur différents plans, mais cela restera un faux-semblant religieux, politique, amoureux, artistique, etc. la solitude n'en demeurera pas moins totale. Le plus sournois, c'est quand il t'arrive de croire qu'il y a communion. Prends conscience que c'est un leurre. Tu éviteras ainsi d'être déçu, plus tard, lorsque tout rentre dans l'ordre. Il faut vivre en sachant que la solitude est totale. Alors, on cesse de se plaindre et de gémir. Alors, on l'a vraiment son assurance et on apprend à accepter l'absurde avec une certaine délectation. Je ne veux pas dire par là qu'il faut s'en contenter. Je crois qu'il faut faire son travail le mieux qu'on peut. Mais pour la seule raison qu'on se porte mieux quand on fait ce qu'on peut plutôt que lorsqu'on renonce.
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Marianne : Je voudrais qu'on se cache dans un lit et qu'on ne fasse que se serrer très fort l'un contre l'autre et qu'on ne bouge pas de là de toute une semaine. Et puis, on pleurerait aussi tous les deux.
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Peter : [...] Les gens qui n'ont pas d'imagination mentent bien mieux que ceux qui en ont trop.
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Johan : Les gens que j'admire le plus sont ceux qui prennent la vie comme une bonne blague.
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Je ne veux pas. Lâche-moi, lâche-moi. (Alexandre)
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Je t'aime encore Johan, il faut que tu le saches. Parfois je te hais de m'avoir fait tellement de mal. Quand je peux arriver à chasser ton image quelques heures et à t'oublier, alors je retrouve le goût de vivre. Je ne suis pas à plaindre, j'ai tout ce qu'on peut désirer : des amis, des filles adorables et même un amant, un métier qui me passionne et qui me donne beaucoup de joie. Mais c'est fou ce que je te suis attachée. Pour quelle raison ? Je ne le sais vraiment pas. Sans doute y a-t-il en moi une tendance masochiste ou alors un penchant à devenir une Pénélope, une de ces femmes qui n'aiment qu'une fois.
Je ne sais pas. C'est si difficile, Johan. Je ne veux pas vivre avec quelqu'un d'autre que toi.
Avec les autres hommes je m'ennuie. Je ne veux surtout pas te donner mauvaise conscience ou bien faire une sorte de chantage sentimental auprès de toi, mais par contre je veux que tu saches la vérité.
Tu vois, c'est pour ça que je trouve insupportable nos baisers, nos caresses, et que je refuse de faire l'amour avec toi. Je ne vois pas d'autre façon d'expliquer ce qu'il en est. Je sais bien qu'après tu repartiras, que tout sera à recommencer. Durant ton séjour à Paris j'ai appris à supporter ton absence et à la fin j'y avais même pris goût. Tout arrive. Alors, nous n'allons pas tout compromettre ce soir. Si on commence à se caresser, tu me prendras et ensuite tu repartiras.
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Aujourd'hui j'y ai pensé sans arrêt, à ce que tu me prennes dans tes bras, à ce qu'on fasse l'amour tous les deux. Johan, si tu savais comme tu me manques. J'étais toute excitée, mais ensuite je me suis dit que tu laisseras un vide affreux. Je serai à nouveau seule à pleurer et je ne veux plus de cette souffrance.
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Je veux que tu saches que je pense à toi tout le temps. Je me demande si tu vas bien ou si tu as peur ou si tu es seul. Tu vois, tous les jours depuis que tu as quitté la maison je me demande quelle faute j'ai pu commettre pour que notre couple aille de mal en pis. Je sais que c'est puéril et que ça ne sert à rien, mais je suis comme ça, que veux-tu. Johan, quelles ont donc été mes fautes ?
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C'est tellement dur de se sentir exclue. Pour moi, tout vaut mieux que cette solution. Promets-moi de revenir mon chéri. Je ne pourrai pas vivre sans toi… Promets-le moi, qu'il me reste quelque chose. Je te demande seulement de me laisser un espoir, je t'en supplie Johan.
Même si tu ne penses pas revenir tu peux bien me dire que tu reviendras. Ne me laisse pas comme ça…
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Si seulement c'était vrai…
Nous repartirions de zéro tous les deux. On ne laisserait plus s'installer la routine. On refuserait la lâcheté. Nous remettrions notre mariage en question. Nous chercherions nos erreurs. Je reconnaîtrais mes torts, je ne te ferais plus de reproches. Essayons. Je t'en supplie, essayons… Johan… Oh je n'arrive pas à croire que tu t'en vas. Je ne sais pas quoi faire, je suis perdue. Johan !
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Je leur dirai : « Votre père est amoureux d'une autre femme et il nous plaque pour aller vivre avec elle » ?

Oui, c'est une très bonne formule ! Par-dessus le marché elle a l'avantage d'être vraie et de mettre les points sur les i.
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Je sais peu de choses sur moi et sur les autres. Et je n'ai pas non plus l'expérience de la vie, bien que j'ai lu beaucoup de bouquins.
Mais je crois que cette catastrophe est une chance fantastique, aussi bien pour toi que pour moi.
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Et tu penses sans doute que ta Paula est l'ange bienfaiteur qui te réanimera ?
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Oh je sais très bien à quoi tu penses. Tu penses à tes parents, à tes frères, à tes sœurs et à toutes nos relations qu'il faudra prévenir. Ben ça je te fiche mon billet que ça va jaser ! Et tu penses à tes filles et aux mères des amies de ces petites pucelles, à la gêne de devoir décommander les dîners acceptés pour les mois de septembre et d'octobre et à ce que diront Peter et Katarina. Eh bien je m'en contrefous ! Je serai mufle jusqu'au bout ! Et je m'en réjouis.
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