AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Irene Vallejo (39)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'infini dans un roseau : L'invention des l..

Les mots de cette modeste chronique ne seront sûrement pas assez puissants pour exprimer mon ressenti à la lecture de « L'infini dans un roseau » (quel joli titre !) sur le thème a priori peu affriolant de l'histoire du livre sous l'Antiquité gréco-romaine.

Avec un immense talent de conteuse, l'Espagnole Irene Vallejo nous entraîne dans un périple haletant de la bibliothèque d'Alexandrie à la vocation universaliste à la chute de l'Empire romain en passant par Pergame ou encore le couvent San Marco où naquit « la première bibliothèque moderne ».

L'autrice n'hésite pas à faire des incursions dans des époques plus récentes. Pour mieux souligner, malgré toutes les vicissitudes (censure, oubli, destructions volontaires ou non, autodafés...), la pérennité du livre, et ce, quelles que soient ses supports, à part le très fragile papyrus. Le livre et les endroits qui l'abritent – bibliothèques publiques et privées, librairies... - furent une invention si formidable que, aujourd'hui encore, ils sont à l'origine de multiples innovations technologiques. Irene Vallejo cite l'exemple d'Internet : « le réseau électronique […] est une réplique du fonctionnement des bibliothèques », l'URL étant « l'équivalent […] de la cote d'une bibliothèque. »

Elle ose même, attitude peu commune pour une scientifique fût-elle spécialisée en philologie, nous plonger dans un récit plus intime. Elle se souvient ainsi de son enfance et de sa mère lui racontant des histoires : « ce temps de lecture me semblait un petit paradis provisoire ». Elle se rappelle sa professeur de grec avec laquelle elle découvrit « l'incroyable joie de l'apprentissage »...

Un grand merci à Babelio et à la maison d'édition Les Belles Lettres de m'avoir offert ce livre, puissant hommage au pouvoir des mots figés pour toujours dans l'éternité, qui se lit comme un roman d'aventure et n'est pas dénué d'un humour réjouissant !



EXTRAITS

Toute bibliothèque est un voyage...

Un catalogue n'est pas juste un appendice de la bibliothèque ; c'est son concept, son liant et son apogée.

Dans une société qui n'eut jamais de livres sacrés, l'Iliade et L'Odyssée étaient ce qui ressemble le plus à la Bible.

Avec la colère d'Achille s'ouvre la route qui nous emmène sur les terres d'Euripide, de Shakespeare, Conrad, Faulkner, Garcia Lorca, Rulfo.

Nous comprendrons notre identité seulement si nous la confrontons à d'autres.

C'est pourquoi l'Europe est née quand elle a accueilli les lettres, les livres, la mémoire. Son existence même est redevable au savoir volé en Orient. Rappelons qu'il y eut un temps où, officiellement, les barbares, c'étaient nous.

En une nuit, Cléopâtre vint, vit et séduisit.

La grande Bibliothèque me fascine […], car elle inventa une patrie de papier pour les apatrides de tous les temps.

Le roman est, au fond, un éloge des ces territoires où on conjure l'oubli.

J'écris pour que les contes ne s'arrêtent pas.

On doit aux livres la survie des plus belles idées fabriquées par l'espèce humaine.

Le livre est un message.

Nous sommes les seuls animaux à raconter des histoires.




Lien : http://papivore.net/litterat..
Commenter  J’apprécie          120
L'infini dans un roseau : L'invention des l..

J’ai reçu ce livre dans le cadre d’une opération masse critique et je remercie Babelio, malgré la pression du décompte des jours qui s’affiche en ouvrant l’application ! J avais 30 jours pour publier ma critique il m’en a fallu à peine 3 de moins pour absorber la densité de l’ouvrage... et pour cause, tout commence avec l’invention de l’écriture, et donc du livre en tant qu’objet, son évolution, sa conservation, le message qu’il porte, sa place dans la société, son rôle dans l’histoire. Le livre comme instrument de la liberté, et malgré la transformation du support, il a traversé les millénaires. Je suis ravie d’avoir fait ce voyage passionnant , d’avoir appris tant de choses, grâce à cette écriture légère et entraînante... Merci.
Commenter  J’apprécie          60
L'infini dans un roseau : L'invention des l..

Un grand moment de jubilation avec ce livre où Irène Vallejo nous parle... des livres ! Une histoire qui nait avec le papyrus au bord du Nil, se développe avec la bibliothèque d'Alexandrie et la passion de Rome pour l'antiquité grecque que les Romains se sont appropriés en la dédoublant. Le livre est magique : il conserve la mémoire de génération en génération, se renouvelé et en même temps préserve l'essence même de la civilisation. Ouvrage érudit et plein d'humour, "L'infini dans un réseau" est un hommage vibrant à tous ceux qui ont inventé le livre, en les écrivant, les perfectionnant, les classant et en créant ainsi cette chaîne ininterrompue qui nous permet de remonter à Homère. Un très bel hommage au livre qui faut chérir et respecter !
Commenter  J’apprécie          71
L'infini dans un roseau : L'invention des l..

Un ouvrage très complet sur l'histoire du livre et de la diffusion des idées. De la naissance de l'écriture, en passant par les sciences de l'antiquité, Irène Vallejo aborde de façon plaisante la transmission du savoir par l'écrit. Cette porte d'entrée sur les civilisations gréco-romaines permet d'aborder des thèmes variés tels que la littérature classique, les civilisations antiques, la philosophie, l'histoire du livre et de la lecture... Le parallèle effectué entre nos sociétés actuelles et les sociétés anciennes apporte un enrichissement intéressant. La partie concernant l'histoire de la bibliothèque d'Alexandrie est sans doute la plus fascinante.
Commenter  J’apprécie          140
L'infini dans un roseau : L'invention des l..

Cette histoire du livre s'organise autour des Grecs (1ere partie) et des Romains (2e partie), tout comme les bibliothèques de l'Empire romain qui présentaient deux structures parallèles, l'une consacrée à la littérature grecque, l'autre à la littérature latine (et les Latins peinaient pour présenter autant d'ouvrages que les Grecs!).

On peut reprocher à l'ouvrage les assez nombreuses répétitions, les coq-à-l'âne et pirouettes, une structure peu apparente. Mais malgré quelques inexactitudes ou manques de références historiques, ce livre se savoure parce que c'est un livre de conteuse. de conteuse cultivée et amoureuse de la lecture. Elle donne envie de se (re)plonger dans Aristophane ou Martial, dans les Travaux et les jours d'Hésiode, dans les vers conservés de Sappho, tout comme dans les écrivains contemporains.

Les anecdotes savoureuses et les parallèles amènent aussi à réfléchir sur notre époque, qu'on soit d'accord ou non avec les rapprochements (les Romains sont fascinés par la culture grecque, tout comme les Américains du XXe siècle par la culture européenne). L'idée que la censure est inefficace, mais que l'auto-censure ("inertiae dulcedo" selon Tacite : la douceur de ne pas faire") est très efficace, reste d'actualité ! La place des femmes n'est pas oubliée, de même que celle des citoyens périphériques de l'Empire romain.

On réfléchit aussi au rapport de l'écrit avec l'oral (les premières éditions d'Homère ont figé les récits des aèdes et leurs multiples variantes), au fait qu'on a lu très longtemps à voix haute, à la transmission liée aux copies ou aux rééditions d'ouvrages, à la perte, à la diffusion du savoir chez les hommes comme les femmes, les riches comme les pauvres ....

Un livre sur les livres qui donne envie de lire !

PS Coquilles ou problèmes de traduction ? César a massacré les Gaulois et non les Gallois, l'Antiquité connaissait les orgues hydrauliques, mais les organes hydrauliques, j'en doute ; les femmes tissaient avec une navette et non un crochet, etc.
Commenter  J’apprécie          50
L'infini dans un roseau : L'invention des l..

Parce que je lis quasi de tout, je suis tombée par hasard sur ce livre parlant des livres "L'infini dans un roseau" d'Irène Vallejo en me baladant dans une des librairies de ma ville... je l'ai d'abord pris en photo (car je ne venais pas acheter celui-ci) et depuis, je me suis renseignée, je l'ai acheté tout d'abord en audio-book (je l'écoute dans ma voiture mais il y a 20 heures d'écoute au moins ^^ et deux CD, chez Audiolib, je vous mets le recto avec les chapitres) et franchement emballée, je suis retournée le prendre en papier.

Que dire? cet essai est PASSIONNANT! Je ne l'ai pas encore fini MAIS je ne pouvais pas passer une journée de plus sans vous le recommander archi-vivement! (horreur grammaticale volontaire évidemment ^^ ) La version audiolib est en plus vraiment bien lue et la "conteuse", Katherine Erhardy, est hyper agréable à écouter : elle transmet parfaitement ce que l'auteure a voulu dire et met bien en valeur certains mots. On ne s'ennuie jamais et même sur de courts trajets, elle nous transporte dans ce monde des livres.

Quant à la version papier, elle est une ressource inépuisable comme le sujet dont elle parle : à déguster sans modération!



Non seulement, il est extrêmement bien documenté, l'on apprend plein de choses sur les début de la lecture dans l'Antiquité mais l'auteure fait des parallèles avec les époques suivantes et même avec notre civilisation, mais il s'adresse aussi à un large public, soucieux d'apprendre ce qui a fait notre Histoire à travers la lecture et les livres.



On découvre ou redécouvre les bibliothèques oubliées et l'on comprend pourquoi les livres sont autant harcelés voire chassés et brûlés chaque fois qu'ils dérangent un régime dictatorial (or, de nos jours, on interdit certains livres aussi bien dans des pays qui sont des dictatures que dans ceux se prétendant évolués mais où le poids de la religion est omnipotent) J'ai été fasciné notamment sur le passage des tunnels de la bibliothèque d'Oxford.



Je ne peux que comprendre le succès d'un tel essai (alors que c'est un genre qui fait parfois peur) mais il est évident que l'auteure transmet son amour de la littérature, de la lecture, des bibliothèques qu'elle semble avoir arpentées dans de nombreux pays et des livres en général. Les citations liées à la lecture ne pourront que faire écho aux amoureux des livres.



Bravo! Il serait bon de lire des passages à nos jeunes d'aujourd'hui, toujours étonnés qu'on puisse tuer pour voler ou faire disparaître"UN LIVRE" (je cite l'un de mes élèves) tant il est enrichissant.








Lien : https://solysbooks.blogspot...
Commenter  J’apprécie          72
L'infini dans un roseau : L'invention des l..

Histoire du livre et de la lecture... Sujet passionnant.. Alberto Manguel a déjà consacré une œuvre conséquente à ce thème. Je l'avais trouvé intéressant mais un peu indigeste parfois à cause de la surcharge de références bibliographiques et du temps consacré à des écrits religieux qui ne me passionnent pas. Irène Vallejo a largement corrigé ce défaut et nous propose un ouvrage d'une taille conséquente mais particulièrement "digeste". La clé de sa réussite : avoir longuement parlé des origines du livre et de la littérature, en particulier en Egypte, en Grèce et dans l'empire romain, mais avoir complété ce récit par de nombreuses digressions et une belle collection de petites anecdotes concernant les livres, les libraires et les lecteurs. Se côtoient ainsi un historique de la grande bibliothèque d'Alexandrie, mais aussi des remarques pertinentes sur le rôle important de la lecture pendant le récent confinement sanitaire. Sont évoqués les différents bûchers auxquels ont succombé quelques trésors de la littérature mondiale, mais on ne se limite pas à ceux allumés par les tyrans de l'antiquité : les autodafés hitlériens ou les colères religieuses intégristes ont aussi leur place dans ce vaste tableau de l'histoire de l'écriture partagée.

Bref, on ne s'ennuie pas et l'on peut déguster ce livre à la petite cuillère comme un dessert succulent et stimulant pour les papilles.

Cette histoire d'infini dans un roseau va largement plus loin qu'un ouvrage documentaire de plus : la poésie et les réflexions philosophiques y tiennent largement leur place. Un bel ouvrage, impressionnant par l'accumulation de savoirs mais aussi par la finesse de son approche.
Commenter  J’apprécie          82
L'infini dans un roseau : L'invention des l..

" Les livres sont faits pour unir les hommes par delà la mort, et nous défendre contre l'ennemi le plus implacable de toute vie : la fugacité et l'oubli." (Stefan Zweig)

Voilà un formidable récit sur l'invention des livres dans l'Antiquité d'Irène Vallejo. Tout s'écrit à partir d'un roseau.

Les critiques sont d'ailleurs assez unanimes, excepté (comme l'a bien dit Laetitiaflagothier ici) le coté purement historique lié aux liens (?) entre Alexandre le Grand et à la bibliothèque d'Alexandrie.

Mais, ce livre est tellement agréable à lire et Irène Vallejo est tellement une formidable conteuse, qu'on lui pardonne.

Cet essai reste vraiment passionnant, malgré quelques longueurs parfois, et quelques manques de datation dans les nombreux propos à travers les différentes époques qu'elle nous fait vivre, et à travers les nombreux personnages qui parsèment l'histoire des livres, du livre.

Pour les amoureux des écrits, l'Infini dans un roseau restera une référence

tant il est bourré d'anecdotes notamment sur les grecs et sur les romains bien sûr.

Le fait qu'elle parle d'elle aussi et de sa jeunesse ajoute une émotion particulière à cette lecture.

N'oublions pas, et elle nous le raconte, qu'au cours des époques passées lointaines et plus récentes, que certains ont brulé en masse des livres qui ne correspondaient pas à leur "vision" .

Le passé est là pour nous parler aujourd'hui, et ceux qui voudraient supprimer des livres ou déboulonner des statues feraient mieux de réfléchir.

"Sans les livres, les plus belles choses de notre monde seraient tombées dans l'oubli." conclut-elle.



Commenter  J’apprécie          330
L'infini dans un roseau : L'invention des l..

Un livre magnifique, qui m’ a fait rentrer dans l’histoire. Personnellement, j’ai du mal à lire des livres historiques pourtant j’aime l’histoire et sa compréhension. Ce livre a l’intelligence de mêler histoire, aventure, roman… simple, très complet avec une masse d’infos colossales qui nous donne envie de « fouiller « davantage, d’aller chercher, d’apprendre encore et encore. Un seul mot : merci
Commenter  J’apprécie          00
L'infini dans un roseau : L'invention des l..

Un livre dense, riche, extrêmement bien documenté dans lequel on découvre la genèse du livre et de la littérature dans l'univers de la Grèce et de la Rome antique.

On pourrait alors penser que ce voyage dans ces époques reculées pourrait s'avérer ardu mais l'auteure rend cette épopée très plaisante et très agréable en mêlant à son écriture fluide des exemples proches de nous notamment en partageant ses expériences personnelles.

Une vraie très belle découverte pour tous les amoureux des livres et de l'histoire.
Commenter  J’apprécie          20
L'infini dans un roseau : L'invention des l..

J'ai du laisser passer quelques jours pour vous partager l'essai d'Irene Vallejo, L'infini dans un Roseau... J'avoue que ce livre m'a écartelé entre l'affection né pour l'autrice et la trahison que j'ai ressentie par rapport à sa maison d'édition Les Belles Lettres!



Irene Vallejo au travers de son essai à eu l'ambition de parler de l'invention du livre et de dater celui - ci à la période antique. Philologue classique ayant un doctorat européen des universités de Saragosse et de Florence, on ne peut nier son Amour des mots, des livres et de la lectures... J'avoue que les parties plus personnelles, ceux qui font références à son enfance, ses lectures et les liens qu'elle a faites et qui sont venus la nourrir, ont été ceux qui m'ont fait lire le livre jusqu'au bout... Ils m'ont donné envie de rencontrer l'autrice et d'échanger avec elle!



Par contre, certainement grande philologue, elle n'est pour moi pas historienne! Et c'est là où je me suis sentie trahie! Il faut savoir que la maison d'Édition Les belles lettres, c'est la maison d'édition de référence pour les historiens et historiens antiques plus particulièrement. L'équivalent en Espagne pour ce type d'ouvrages est la maison d'édition Catedra... Or ce n'est pas celle-ci qui l'a édité... Je pense d'ailleurs que ma lecture aurait été tout autre si cela aurait été une autre maison d'édition comme en Espagne, qui l'aurait édité... Ici, c'est comme si Les belles lettres avaient cautionné ce travail d'historien manqué et à du coup semer le doute en moi, pour la qualité des publications futures... Je vous rassure! Je m'en remettrai...



Il est une erreur qu'il est facile de commettre en Histoire... En tant qu'historien nous connaissons le futur des événements... Ce n'est pas pour autant que d'office à l'événement , c'était ce futur qui allait émerger... On est pas comme en mathématique où 1 + 1=2. L'historien entre l'événement et ce futur qui a émergé s'occupe aussi d'analyser les futurs possible et pourquoi celui qui a été réalisé l'a été parmi tout les autres... Et là, je recale Irene Vallejo! C'est là déjà que pour moi, sa structure historique s'effondre...



J'ai eu en effet plus que du mal dans son traitement de l'Histoire... Le livre a failli voler par la fenêtre plus d'une fois... Qu'elle ait voulu sortir d'une écriture académique pour son essai... Why not! On peut en effet faire un ouvrage de grande qualité sans y perdre au niveau du style... Mais à partir du moment où l'Histoire est manipulé pour servir son but final et n'offrir aucune critique... Là je dis non!



Je ne suis pourtant pas historienne de l'Antiquité. Je le suis pour les Temps Modernes. Ma culture se borne à ce que l'université a pu m'enseigner et mes lectures depuis... Or déjà dès le départ, je tique quand on me parle de livre pour la bibliothèque d'Alexandrie alors que s'y trouvait des papyrus... Ce fut tellement perturbant que je suis même allé revoir la définition du terme!!



Ensuite, son postulat de départ sur lequel toute l'architecture de son livre va reposer et qui est le fait qu'Alexandre le Grand est à la base du livre et de son développement ne tient pas par manque d'argumentations pour étayer son postulat...Il serait en effet a l'origine de la création de la bibliothèque lui qui ne l'a pas connu... Pourquoi? Comment? Le lien est né du fait qu'il aurait toute sa vie été accompagné du livre d'Homère... On sait pourtant que le règne d'Alexandre le Grand est à traiter de façon très délicate tant toute une mythologie a été créée autour de sa personne et nourrie depuis... On pense pouvoir s'appuyer sur des notes de bas de page à défaut de trouver une critique nourrie... Mais ceux - ci sont inexistant malgré qu'on retrouve bien des références bibliographiques pour chaque chapitre, en fin de livre... Pourtant tout va s'appuyer sur ce postulat de départ...



Du coup heureusement que l'Histoire bien que le propos central voulu, n'ait pas occupé tout le devant du travail et que le domaine de prédilection de l'autrice, la philologie ait réussi à gagner du terrain... Ce qui m'a fait un fine rejoindre les propos d'Alberto Manguel auteur lui aussi de nombreux essais sur la lecture, les livres et autres: "Vallejo a judicieusement décidé de se libérer du style académique pour choisir la voix du conteur. L'histoire n'est pas considérée comme une liste d'ouvrages cités, mais comme une fable. Ainsi, pour n'importe quel lecteur curieux, ce charmant essai est accessible et émouvant dans sa simplicité parce qu'il est un hommage aux livres par une lectrice passionnée. "



Et c'est le point de vue d'Alberto Manguel sur le 4ème de couverture qui par sa justesse m'a permis d'apprécier L'infini dans un Roseau à sa juste valeur...
Commenter  J’apprécie          134
L'infini dans un roseau : L'invention des l..

Ce livre est un petit bijou pour tous ceux qui aiment la lecture. L'auteure explique l'histoire des livres, surtout en période grècque et romaine. Elle est vraiment une enthousiaste, qui nous fait nous émerveiller avec quelque chose qui nous parait tellement simple et dont on oublie le parcours si accidenté quelques fois.... Des incendies, des innondations, des tribulations de l'histoire! C'est un petit objet qui avait tout pour ne pas survivre, et malgré cela, a survécu, presque inchangé au cours du temps, grâce à a tennacité de quelques lecteurs, au désir de culture et de philosophie, à la patience de milliers de copistes... Quelle merveilleuse histoire, celle du livre! Je n'ai qu'une seule remarque à faire: je l'ai lu en version traduite, et je ne sais pas si le style n'est pas très sympathique, ou si la traduction n'est pas très bonne...
Commenter  J’apprécie          110
L'infini dans un roseau : L'invention des l..

"Lettre d’amour pour le livre, jamais redondante, jamais ennuyeuse, dans une langue simple et élégante, “L’Infini dans un roseau” donne l’occasion à Irene Vallejo de faire d’emblée son entrée dans la cour de ces auteurs qui frappent de leur poésie la solennité du monde. Ces auteurs qu’on n’oubliera plus."


Lien : https://marenostrum.pm/linfi..
Commenter  J’apprécie          30
L'infini dans un roseau : L'invention des l..

Depuis toute petite, Irene Vallejo baigne dans les livres grâce à sa mère qui lui lisait énormément d'histoires.

Et l'écriture et les livres sont devenus sa passion.

Alors, avec un courage pharaonique, c'est le cas de le dire, elle a entrepris ce livre.

Elle est remontée aux toutes premières origines de l'écriture et de la transmission.

Depuis l'Antiquité jusqu'aux tablettes numériques, il semblerait qu'elle n'ait rien oublié.

C'est un travail pharamineux qui laisse sans voix.

Quel dommage que je sois si ignare en histoire

Malgré cela, j'ai été passionnée et le fait qu'Irene Vallejo mêle des passages de sa vie personnelle et des faits et des références littéraires ou cinématographiques actuels, permet à une néophyte de mon espèce d'avoir suivi sans difficultés cette fabuleuse épopée de l'écriture, des livres et des bibliothèques.

J'admire énormément cette capacité à mener des recherches très précises et à conclure un livre si abouti.

On traverse à travers toutes les civilisations le long chemin qui nous a mené jusqu'aux lecteurs de babelio et de Navarre.

C'est une superbe aventure dans laquelle nous embarque l'auteure.
Commenter  J’apprécie          444
L'infini dans un roseau : L'invention des l..

N’hésitant pas à recourir à des anecdotes personnelles, conjuguant épisodes connus ou méconnus de l’Histoire, la philologue espagnole a compressé toute son érudition entre les pages de ce livre qui se lit comme un roman.
Lien : https://www.ledevoir.com/lir..
Commenter  J’apprécie          00
L'infini dans un roseau : L'invention des l..

Un merveilleux voyage à travers l’histoire des livres et des bibliothèques dans l’Antiquité. L’ouvrage est divisé en deux grandes parties : La Grèce imagine l’avenir et « les chemins de Rome ». Particulièrement, j’adore ce genre d’ouvrages où on efface la distinction entre roman et essai. L’auteur a gagné le prix national au meilleur essai en 2020 et le prix des libraires en Espagne. Ce qu’on peut trouver comme annoncé dans le titre c’est des histoires à travers le temps où on apprend plus de la fabrication des livres, de la constitution et propos des bibliothèques. La grande bibliothèque d’Alexandrie nous est présentée comme « un voyage » et les livres comme « un passeport sans date de péremption ». J’ai beaucoup plus apprécié la première partie. J’ai découvert des histoires sur les premières traductions, sur l’écriture et la fabrication d’ouvrages et j’étais surprise d’apprendre la valeur des livres dans le monde ancien. Des véritables trésors de différents peuplés. On voyage à travers un fil conducteur unique « le livre ». De l’Égypte à Athènes ou Rome. L’auteure nous mène doucement à travers les siècles tout en nous racontant sa propre histoire avec les livres et l’écriture. De plus, à travers ses innumérables lectures qu’elle met en relation avec les histoires anciennes. Notamment, on trouvera des histoires ou les livres font l’objet du récit. J’ai retenu l’histoire d’un club de lecture dans un champ de concentration allemand pendant la 2e guerre mondial ; ou bien celle de fahrenheit 451 ou les personnes apprennent par cœur les livres à fin de ne pas les perdre à tout jamais. L’histoire de l’auteure conclue comme un chant de liberté et d’épanouissement à travers la lecture. « Moi la petite exclue de Saragosse » qui a inventé « une patrie de papier pour les apatrides de tous les temps ».







Commenter  J’apprécie          110
L'infini dans un roseau : L'invention des l..

Ce livre est un petit chef d'œuvre, un trésor - de connaissances - , une pépite - d'anecdotes - , une merveille qui à sa place dans toute bibliothèque d'amoureux des livres et d'h(H)istoire(s), un joyau d'écriture qui renferme tant de réflexions toutes aussi éclairantes et érudites les unes que les autres. 



C'est un livre brillant. Qui nous en apprend sur ce qui fait la communauté des "babelionautes" : le livre et son histoire.

"La passion du collectionneur de livres ressemble à celle du voyageur. Toute bibliothèque est un voyage ; tout livre est un passeport sans date de péremption".



"Si un livre est un voyage, le titre sera la boussole et l'astrolabe de ceux qui s'aventurent sur ses chemins Cependant, il ne fut pas toujours là pour orienter les voyageurs. Les premiers récits, les plus anciens, arrivèrent au monde sans titre, ni nom". Alors petite explication sur son titre : il fait référence au roseau qui a constitué l'une des premières surfaces d'écriture, le papyrus. Le rouleau de papyrus représenta une fantastique avancée. Après des siècles de recherche de supports et d'écriture humaine sur de la pierre, de l'argile, du bois ou du métal, le langage découvrit finalement son foyer dans une matière vive. 



Le premier livre de l'Histoire est né quand les mots, à peine des bulles d'air, trouvèrent refuge dans la moelle d'une plante aquatique. Face à ses ancêtres inertes et rigides, le papyrus dès le départ un objet flexible, léger, prêt pour le voyage et l'aventure et quelle aventure !!!. 

Malheureusement, le papyrus était sujet à la destruction, qu'il s'agisse d'incendies, d'insectes ou de pillages. il faut considérer comme miraculeux, grâce à la passion, de nombreux lecteurs anonymes que des œuvres aussi formidables, que les classiques aussi vulnérables, soient arrivées jusqu'à nous "en longeant le précipice des siècles".



La naissance de la philosophie grecque coïncide avec le début des livres. Face à la communication orale qui avait cours à cette époque, l'écriture permit de créer un langage complexe que les lecteurs pouvaient assimiler et méditer tranquillement. Développer un esprit critique est plus simple pour celui qui a un livre entre les mains — et peut interrompre sa lecture, relire, s'arrêter pour réfléchir — que pour l'auditeur captivé par un aède. 



Alors si vous voulez en savoir plus sur l'histoire du livre, en apprendre sur le rôle des Grecs et des Romains dans notre histoire d'amour mutuelle du livre, ce livre est fait pour vous.



Dans la première partie l'auteure s'intéresse à l'héritage des Grecs qui ont fait beaucoup en plus que de créer la démocratie. Leurs écrivains ont créé la base de la civilisation occidentale. 

Les philosophes : Platon, Aristote et Diogène ; 

les dramaturges : Euripide, Aristophane et Eschyle ; 

les historiens : Hérodote, Plutarque, Xénophon et Thucydide ; 

les romanciers : Achille Tatius, Longus ou Ésope et ses fables animales. 

Et n'oublions celui par qui tout aurait commencé Homère et qui est présent dans l'ouvrage comme un fil d’Ariane. 



Suit une galerie de portraits de personnages, de lieux ou d'inventions qui firent beaucoup pour cet objet que nous tenons en main, et pour la propagation du savoir :

- Tout d'abord un jeune homme du nom d'Alexandre a décidé qu'il voulait diriger le monde. Il l'a fait et a obtenu le nom de "le Grand". Il parcourait les routes d'Afrique et d'Asie sans se séparer de son exemplaire de l'Iliade, qu'il consultait, d'après les historiens, pour y glaner des conseils ou pour nourrir sa soif de grandeur. Pour Alexandre la lecture, comme une boussole, lui ouvrait les chemins de l'inconnu. 

- Ensuite un de ses généraux, un homme appelé Ptolémée, qui dirigeait l'Égypte, créa la première bibliothèque à Alexandrie. Pour la première fois, un endroit gardait plusieurs des grands « livres » en un seul endroit. Son bibliothécaire a même créé un système pour garder une trace de tous ces « livres ».

- Callimaque le père des bibliothécaires remplissant les premières fiches bibliographiques de l'Histoire — sûrement des tablettes. En s'inspirant des bibliothèques babyloniennes et assyriennes et de leurs méthodes d'organisation, mais il alla beaucoup plus loin que tous ses prédécesseurs. Il traça un atlas de tous les écrivains et de toutes les œuvres. Il résolut des problèmes d'authenticité et de fausses attributions.

- Antiphon qui fut un véritable pionnier.Il avait appris que les discours, quand ils sont efficaces, peuvent agir puissamment sur l'état d'esprit des gens : ils bouleversent, réjouissent, passionnent, apaisent.Et qu'il fallait faire parler celui qui souffre sur les raisons de sa peine, car c'est en cherchant les mots que parfois on trouve le remède





Mais aussi des lieux, avec Alexandrie point de départ. Là, où l'argent des rois et l'engagement des savants permirent un grand travail de conservation et de protection. Les Grecs comprirent que les mots fragiles des livres étaient un héritage dont leurs enfants et petits-enfants auraient besoin pour expliquer la vie ; que quelque chose d'aussi éphémère — le dessin d'une bulle d'air, la vibration musicale de nos pensées — avait besoin d'être préservé en pensant aux générations futures ; que les histoires anciennes, légendes, contes et poèmes étaient le témoignage de quelques aspirations et d'une façon de saisir le monde qui refusait de mourir 



La vision des savants de la bibliothèque d'Alexandrie fut de comprendre qu'Antigone, Œdipe et Médée — ces êtres d'encre et de papyrus menacés par l'oubli — devaient voyager à travers les siècles ; que des millions de personnes pas encore nées ne pouvaient en être privées ; qu'ils inspireraient nos rébellions, nous rappelleraient combien certaines vérités peuvent être douloureuses, nous révéleraient nos plis les plus sombres ; qu'ils nous gifleraient chaque fois que nous serions trop fiers de notre condition d'enfants du progrès ; qu'ils resteraient importants pour nous. Pour la première fois, ils envisagèrent les droits des générations futures.



La seconde partie est consacrée aux Romains qui étaient doués pour l'appropriation. Romulus a "volé" la terre de son frère en tuant Remus. Les Romains ont "volé" les femmes des Sabines voisines et, ce faisant, ont créé un vaste empire, "volant" d'autres terres. Ils ont "volé" la terre des Grecs mais ont respecté leur littérature. Un bon aristocrate connaîtrait le grec et le latin. Mais avec leurs auteurs

Les poètes : Virgile, Ovide, Horace ;

les historiens : Tite-Live, Tacite ;

les orateurs : César, Cicéron ;

les dramaturges : Terence, Plaute, Sénèque ;

les  romanciers : Apulée. 

Même liste, mais personnes différentes.



Voler mais entre guillemets car pour la première fois, "une grande puissance ancienne assumait l'héritage d'un peuple étranger — et vaincu — comme un ingrédient essentiel de sa propre identité. Sans culpabilité, les Romains admirèrent la supériorité grecque et osèrent explorer leurs découvertes, les intérioriser, les protéger prolonger leur onde de choc. Cette entreprise de séduction a eu d'énormes conséquences pour nous tous. C'est là qu'a parut le fil qui unit notre présent au passé, et nous relie à un monde éteint magnifique. Au-dessus, comme des funambule les idées, les découvertes scientifiques, les mythes, les pensées, l'émotion, et aussi les erreurs et les misères de notre histoire marchent d'un siècle à l'autre. Nous avons appelé classiques toutes ces paroles en équilibre dans le vide. À cause de la fascination qu'elle exerce toujours sur nous, la Grèce survit comme le kilomètre zéro de la culture européenne."



Irene Vallejo a un talent brillant pour parler de toutes ces histoires gréco-romaines et les relier à notre monde contemporain.



Qu'est-ce qui empêche une histoire de sombrer dans l'oubli ? Quelqu'un crée une histoire, elle est copiée, traduite, vendue dans les librairies, stockée dans une bibliothèque, échangée, transportée à l'étranger, enseignée .



Ni le savoir ni toute la littérature ne tient dans un seul cerveau mais, grâce aux livres, chacun de nous trouve les portes ouvertes à tous les récits et à toutes les connaissances. On peut penser, comme l'avait prédit Socrate, que nous sommes devenus une poignée de prétentieux ignorants. Ou que, grâce aux lettres, nous faisons partie du cerveau le plus grand et le plus intelligent ayant jamais existé. « De tous les instruments de I'homme, le plus étonnant est, sans doute, le livre. Les autres sont des extensions de son corps. Le microscope et le télescope sont des extensions de sa vue ; le téléphone est une extension de la voix; puis nous avons la charrue et l'épée, extensions de son bras. Mais le livre est différent : le livre est une extension de la mémoire et de l'imagination. »



Alors que les textes des anciennes civilisations tombaient dans l'oubli au fil des siècles et, dans le meilleur des cas, furent redéchiffrés bien longtemps plus tard, l'Iliade et L'Odyssée n'ont jamais cessé d'avoir des lecteurs. 



En Grèce commença une chaîne de transmission et de traduction qui ne s'est jamais brisée et a réussi à entretenir la possibilité de se souvenir et de converser à travers le temps, la distance et les frontières. Nous lecteurs d'aujourd'hui, nous pouvons nous sentir seuls, au milieu de la frénésie, quand nous cultivons nos lents rituels. Mais nous avons derrière nous une longue généalogie et nous ne devrions pas oublier que, sans nous connaître, nous avons participé, entre autres, à un fantastique sauvetage.



On doit aux livres la survie des plus belles idées fabriquées par l'espèce humaine, sans les livres, les plus belles choses de notre monde seraient tombées dans l'oubli et nous, LECTEURS, y participons, chaque jour en partageant nos critiques en relevant des citations qui nous marquent. Homère serait fier...



Tout comme Homère chantait des chansons à son public (comme le dit l'auteure : "Lire, c'est écouter de la musique faite de mots"). Tellement simple et basique. Nous enseignons aux autres à suivre nos traces, afin qu'ils puissent apprécier la lecture et transmettre cette passion des livres. Homère serait fier...

Commenter  J’apprécie          410
L'infini dans un roseau : L'invention des l..

C'est un livre qui devrait intéresser tout utilisateur de Babelio, puisqu'il parle de livres et de tout ce qui les concerne: bibliothèques, lecteurs, matériel de production, façons de les lire et de les détruire. C'est très instructif, même si l'auteure a une façon d'écrire par associations d'idées qui surprend parfois. En mélangeant souvenirs personnels et travail historique, on se mêle aussi à son plaisir de lire, qui doit être immense.
Commenter  J’apprécie          50
L'infini dans un roseau : L'invention des l..

Voilà un ouvrage qui devrait être le livre de chevet de tous les amoureux du livre comme l’est , sans aucun doute, Irène Vallejo. Car ce n’est pas qu’une somme de savoir mais un hymne passionné à tous ceux qui ,dans l’ Antiquité européenne ( et au -delà) œuvrèrent à la confection , la conservation , l’entretien ,le classement ,la diffusion et l’usage de l’écrit sur pierre, bois, argile , cire, papyrus , parchemin et papier . Au fil des chapitres on redécouvre cette incroyable histoire , on rencontre les figures connues ou quasi oubliées qui participèrent à la saga . Toujours menacé , par les censeurs , les dictateurs ,les fanatiques , les insectes , l’eau et le feu , le livre est un phénix toujours annoncé mourant (aujourd’hui encore) , toujours renaissant . L’aventure est superbe et bellement racontée avec passion et humour car si le livre est vecteur de savoir et de culture , il l’est tout autant de plaisir et de rêve.
Commenter  J’apprécie          340




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Irene Vallejo (231)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz sur le Maroc

Quelles sont les premiers peuple marocain ?

Romain
Arabe
Bérbére

8 questions
17 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}