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Citations de Itzhak Katzenelson (11)


Sur ma harpe j'ai jeté la main comme on jette son cœur
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Pas un nuage n’a obscurci votre bleu de pacotille et son chatoiement mensonger,
Le soleil, cruel bourreau encagoulé de rouge, a poursuivi sa course éternelle,
La lune, vielle putain impénitente, est sortie par les nuits faire sa ronde,
Et les étoiles se sont réjouies, obscènes, en clignant de leurs yeux de souris !
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Déshabillez-vous…


Extrait 2

Pourquoi ? personne ne le demande, personne au monde, alors que tout,
  tout demande : pourquoi ?
Écoute, écoute ! Chaque demeure vide en ses murs dévastés, par mille
  cités et villages par milliers,
Demande pourquoi… Écoute, écoute ! Car les logis vides ne sont pas
  longtemps vides, les foyers déserts ne sont pas longtemps déserts,
Un autre peuple vient y habiter, d’autres hommes, une autre langue,
  autres les jours et les nuits.
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Chante, chante! Prends ta harpe, vide, creuse et légère,
Sur ces cordes fines jette tes doigts pesants,
Cœurs lourds de douleur, et chante le dernier chant,
Chante les derniers juifs d'Europe sur cette terre,

Comment chanter? Comment ouvrir la bouche et chanter,
Moi qui suis resté seul et dernier -
Ma femme et mes enfants, mes deux petits - horreur!
M'étreint l'horreur... On pleure! J'entends au loin des pleurs...

Chante, chante! Lève haut ta voix brisée de douleur,
Cherche! Monte Le trouver là-haut, s'Il y est encore -
Et chante, chante-Lui le chant du dernier Juif dernier -
Il a vécu, est mort, sans sépulture, et n'est plus!...

Comment chanter? Comment lever ma tête roide?
Ma femme déportée, et mon Betsion, et Yomele, un enfant,
Ils ne sont plus à mes côtés et ne me quittent pas un instant!
Ô ombres noires de mes seules lumières, ombres aveugles et froides!

Chante, chante une dernière fois encore sur cette terre,
Jette la tête en arrière, vrille sur Lui ton regard lourd,
Et chante une dernière fois, joue pour Lui sur ta harpe légère:
De juifs il n'en est plus! Exterminés, à jamais disparus!
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Maintenant, a posteriori, quand nous savons les conditions de vie et de mort de ces hommes, le travail de Katzenelson, comme de nombre d’autres écrivains et artistes, semble inimaginable. Ils laissaient des traces ténues, certaines éphémères comme l’existence humaine, d’autres enfouies, confiées à la terre, comme on jette une bouteille à la mer, sans connaître le destinataire ou même s’il en existera un. Cette production de traces par des hommes affamés et épuisés, les conférences devant des auditoires sous-alimentés, roués de coups, humiliés de toutes les façons possibles, sauva la dignité et l’existence même de l’espèce humaine.
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« Ô toi qui a fui dans la terreur, dis, pourquoi revenir en ta demeure ?
Tu étais parti, pourquoi dans le malheur n’es-tu resté à l’étranger ?
Tu aurais évité de voir ton foyer en sa peine, en sa cruelle épreuve,
De le voir saigner, torturé sans aucune raison, brisé et outragé.

Ô dis pourquoi »… Et celui qui est revenu, triste et muet, ébauche un sourire,
Ombre amère figée sur sa face comme sur un masque d’argile.
Il se tait un instant encore, puis regarde alentour, jette à la ronde un regard d’effroi :
« Je reviens de chez moi… Partout, un seul et même foyer dévasté, anéanti ! »
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Racontez-moi la fin, vous, racontez, moi je saurai écouter et pleurer en silence,
Racontez, je suis un roc que l’on frappe et qui ruisselle, l’eau s’égoutte de ma pierre.
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Ni des lèvres, ni des yeux, pas un mot... Les yeux avaient peur même de se lever...
Les regards disent comme de claires paroles ce que le cœur pressent, ce qui tenaille...
Les mains ! Seules les mains muettes ne craignaient pas de parler fort -


(VII - Trop tard ! )
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Malheur à nous ! Nous pouvons, oui, nous aussi pouvons nous soulever, et vous tuer ! Nous aussi ! Nous aussi !
Mais nous pouvons aussi ce que vous n'avez jamais pu ni ne pourrez jamais sur cette terre:
Ne pas tuer son prochain ! Ne pas exterminer un peuple désarmé qui lève en vain les yeux vers les cieux.
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Dans la rue, il n'y a plus de honte,
A se coucher, enflé, bouffi et bientôt putréfié.
Légions nous sommes à mourir ainsi ensemble,
A mourir en gros, en gros, en gros,


'ai enjambé des corps gelés,
Arbres terrassés
Les bras tendus
Dans une terreur muette
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Déshabillez-vous…


Extrait 1

« Déshabillez-vous, rangez vos habits en tas, vos chaussures par paires,
  laissez ici tous vos biens,
Vous en aurez besoin, vêtements, souliers, tout ce que vous laissez,
  vous reviendrez le cherchez !
Vous arrivez de voyage, pas vrai ? De Varsovie, Paris, Prague,
  Salonique ? Allez prendre un bain ! »
Et l’on en fourre mille dans une salle… Et mille attendent, nus, que
  les premiers mille soient gazés.

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