AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jack Kerouac (551)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Sur la route

Je n’avais jamais eu particulièrement envie de lire Sur la route. Le manifeste de la beat generation, ce n’était a priori pas trop mon truc. Et pourtant, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, et surtout à découvrir son histoire, car je l’ai lu dans l’édition du rouleau original (the original scroll), donc avec tout un appareil éditorial et avec les vrais noms des protagonistes dans le texte. Je trouve que cela ajoute à la force du roman.

J’ai aussi beaucoup aimé l’écriture de Jack Kerouac (comme en témoigne le nombre de citations que j’ai eu envie de partager sur Babelio), avec notamment un mélange de passages très poétiques et de style familier, le tout dans un rythme inspiré par le jazz.

On ne s’étonne pas non plus en lisant ce roman que Kerouac ait écrit une biographie de Rimbaud, car on y trouve une éloge du vagabondage qui fait penser à Ma bohème, ainsi que des formes de dérèglement des sens à travers l’alcool, la drogue, la vitesse, le sexe, qui font d’une certaine manière penser à la lettre du voyant.
Commenter  J’apprécie          230
Sur la route

Si vous avez déjà fait ce rêve fou furieux d'une voiture qui roule n'importe comment et qui vous entraîne sur la route que vous soyez au volant ou sur la banquette arrière, que vous soyez seul ou non, alors vous saurez conduire comme Sal Paradise & Dean Moriarty. Est-ce un rêve ou un cauchemar le fait de perdre tout contrôle sur la route, de galoper à tombeau ouvert comme un cheval fou, d'être sur le point de chavirer dans le fossé mais de toujours, s'en sortir vivant ?

Si vous voulez vivre l'expérience à fond, n'hésitez pas à lancer dans la voiture quelques morceaux de jazz, de mambo, et puis foncez dans le talus ou jouez à éviter les voitures à contresens sur une route cabossée tout en étant défoncés et roulez jeunesse ! Profitez-en avant d'être bons pour la fourrière mais choisissez bien votre route et assurez-vous que la route soit ou ne soit pas la destination.

*Pour ma part, si je devais choisir une route, j'éviterais la route 6 et la route 66. C'est trop dangereux les voitures surtout quand ça se conduit tout seul. Autant voyager à pied et faire le PCT ou l'AT (Plutôt le PCT pour voyager du Mexique jusqu'au Canada).
Commenter  J’apprécie          230
Les clochards célestes

C'est une maison bleue

Adossée à la colline

On y vient à pied

On ne frappe pas

Ceux qui vivent là

Ont jeté la clé

On se retrouve ensemble

Après des années de route

Et on vient s'asseoir

Autour du repas

Tout le monde est là

À cinq heures du soir



San Francisco - Maxime le Forestier.



Tout l'univers de la beat generation. Les filles portent des bottes en caoutchouc et des manteaux tibétains à boutons de bois. Les garçons sont tous un peu poètes, composent des Haïkus et s'adonnent à la méditation. On se déplace en auto-stop ou l'on saute sur la plateforme des trains de marchandises. le soir, dans les appartements, on pose des foulards rouges sur les lampes et on sort les guitares, on boit, on fume et on refait le monde. Notre sac à dos est toujours prêt, on déroule une natte de paille sous un arbre, on allume un feu de camp, on nage dans les rivières, on boit du lait de chèvre, on fait des bouquets de fleurs. On refuse de travailler et de consommer et c'est sur la route qu'on est dans son élément.

C'est ainsi que va la vie de ces clochards célestes, adeptes avant l'heure du minimalisme et de la sobriété heureuse.



A courir du Pacifique à l'Inde, on voulait quoi?

On voyait partout des sardines

Alignées dans de l'huile de moteurs.

Fallait donc qu'on couse à nos Jean's

Des fils de couleurs.

On était nés sur des ruines.

The times were changing.

On pouvait planter des fleurs.

On voulait juste des jours meilleurs,

Juste des jours meilleurs.



Les jours meilleurs - Maxime le Forestier.



Challenge Multi-Défis 2022.

Challenge ABC 2021-2022.

Commenter  J’apprécie          235
Sur la route - Le rouleau original

Imaginez le contexte d'écriture de ce roman, tapé à la machine en moins de trois semaines sur un rouleau ininterrompu de près de 40 mètres de long, un seul paragraphe sans retour à la ligne, le minimum de ponctuation, du bop dans les oreilles et de la benzédrine dans les veines ! Il a fallu une folie hallucinée pour produire un tel monument mais la folie du lecteur serait de ne pas privilégier cette version de « Sur la route » sous-titrée « Le rouleau original » car il a fallu attendre 50 ans pour que cette version la plus fidèle possible au tapuscrit initial parvienne jusqu’à nous, et ce n’est qu’en 2010 que sa traduction française a été publiée par Gallimard. La version sortie en 1957 avait été significativement modifiée par les éditeurs en regard du rouleau de Kerouac qui était impubliable tel quel, certains passages parmi les plus choquants pour l’époque ayant été expurgés ou édulcorés, comme l’abus d’alcool, de drogues, la prostitution, la relation homosexuelle entre Neal Cassady et Allen Ginsberg… L’identité des réels protagonistes avait été travestie également : Dean Moriarty était l’alter ego de Neal Cassady, Carlo Marx celui d’Allen Ginsberg, Sal Paradise un pseudonyme pour Jack Kerouac lui-même… Dans le rouleau original, plus de censure, plus de masque, juste une folie formelle et décadente à la hauteur des élans libertaires de ces comètes lancées sur la route à travers les nuits américaines. La musique braille, les excès s’enchaînent, le sexe s’émancipe, les consciences s’éveillent au fil de ces lignes interminables qui filent comme autant de routes sans fin et font de ce récit déjanté un état d’esprit, presque une religion, et surtout, une œuvre emblématique de la Beat Generation !
Commenter  J’apprécie          235
Sur la route



SUR LA ROUTE : L'ORIGINAL



"J’ai souvent entendu les gens parler de Sur La Route avec une pointe de frustration, voire de déception. Pour une œuvre emblématique que la planète entière se devait de lire, symbole de toute une génération, le tout les laissait un peu sur leur faim. Nous avons été nombreux à nous satisfaire de la version censurée, ignorant alors qu’elle l’était – et après avoir été bercés par le récit de Kerouac, il est temps de nous secouer un peu.



Cette nouvelle version, l’originale, telle qu’elle aurait dû être publiée, mettra une sacrée claque à ceux qui ont bien connu la première édition. D’abord, on oublie les pseudonymes. Tous les personnages sont présentés sous leur vrai nom. Leur sexualité n’est plus vaguement sous-entendue, mais exprimée à voix haute et sans aucune retenue. Les relations ne sont plus vaguement ambigües mais clairement définies, et les détails croustillants nous sautent à la gueule sans prévenir. Sans être prude et facilement impressionnable, le lecteur qui a connu la première édition aura quelques sursauts tout au long du livre, en réalisant ce qui se cachait vraiment sous les corrections de 1957.



Sur La Route fait toujours autant rêver, mais cette version bouscule encore plus l’imaginaire. La gentille image du road trip peinard entre potes se transforme en une aventure plus brutale, dont les limites s’effacent au fur et à mesure qu’on avance. L’absence de censure rend le tout plus « facile » à comprendre – non pas que ce soit une œuvre compliquée – parce qu’elle élimine toute impression de flou, et rend le tout moins énigmatique, justement parce que tout est exprimé et que l’imagination du lecteur est beaucoup moins mise à l’épreuve. L’effort que l’on faisait avant pour deviner ce qui se cachait sous les allusions de Kerouac n’a plus de raison d’être et le tout se déroule sous nos yeux sans que nous ayons à aller chercher les détails ailleurs.



Cette édition se savoure donc avec cent fois plus de force, de plaisir et d’intensité que la version censurée, pour toutes les raisons évidentes. Et ceux qui n’ont pas été convaincus par leur première lecture trouveront peut-être leur bonheur dans le rouleau original. Ne serait-ce que pour le plaisir de redécouvrir une œuvre qui a tant circulé, et qui a tant fait parler. C’est un nouveau classique, une nouvelle référence, il y a l’avant et l’après rouleau original et notre génération a la chance de pouvoir passer de l’un à l’autre.



Les fans de la première heure s’amuseront, comme moi, à faire une lecture comparative en parallèle. Jongler entre les deux éditions devient alors une sorte de jeu de piste, et permet de mettre en relief les grosses différences entre les deux versions."





Etonnant!



Merci à Lucrèse 1 pour avoir attiré mon attention sur cet original (de 30 m de long, en feuilles de papier japonais collées les unes aux autres)
Commenter  J’apprécie          236
Sur la route

De retour au pays après les ravages de la seconde guerre, Sal Paradise ( Jack Kerouac ), le narrateur, a du mal à du mal à trouver sa place. Il fait la connaissance de Dean Moriarty ( Neal Cassady ), un jeune type, un peu exalté, qui lui fera goûter aux plaisirs de la route, et l'encouragera à parcourir l'Amérique, d'est en ouest, du nord au sud, jusqu'au Mexique.



Nous suivons, les voyages de Sal comme un hymne à la vie la plus simple, au-delà de toutes considérations pathétiques sur la pauvreté ou la folie.

Le style "prose spontanée ", toujours enjoué, rythmé par le be bop confère à ce grand livre sans véritable intrigue un attrait particulier dans cet enchaînement de "hasards objectifs" si chère aux surréalistes.



Une fois la dernière page terminée reste en mémoire cette phrase :

«Les seuls gens qui existent sont ceux qui ont la démence de vivre, de discourir, d'être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller.»
Commenter  J’apprécie          232
Sur la route

« Sur la route » est un voyage à travers les États-Unis. Un périple en stop, en bus, à pied, en Cadillac, en Ford, du Nord au Sud, d’Est en Ouest. Un périple remplit s’alcool, de jazz, d’amitiés fluctuantes et de rencontres brèves et mouvementées. Une course de folie dans un pays magique qui évoque toujours chez moi des images de grands espaces, de routes infinies et de motels perdus dans le désert.J’ai plongé avec bonheur dans cette fuite vers nulle part à cent à l’heure et j’ai envié l’insouciance de ces routards dilapidant leur jeunesse en échange de quelques moments d’éternité.

« Sur la route » possède indéniablement un souffle particulier ce qui explique l’aura exceptionnelle de roman. On comprend aisément qu’un tel livre peut faire chavirer plus d’une âme en quête de liberté et d’intensité et même si l’expérience comporte sa part d’ombre, elle attire immanquablement le lecteur vers des horizons lointains.



« Nos bagages cabossés étaient de nouveau empilés sur le trottoir ; nous avions encore bien du chemin à faire, mais qu’importait, la route, c’est la vie. »

Commenter  J’apprécie          230
Sur la route

Il n’est jamais simple de s’attaquer à la lecture d’un livre culte comme "Sur la route" le road trip légendaire de Jack Kerouac, fondateur de la Beat Generation.

Et bien voilà c’est fait avec plaisir car j’ai eu la chance de trouver une version audio à la bibliothèque en complément de mon livre numérique. Lue et mise en musique par quatre jeunes acteurs de la Comédie Française dans une forme proche du spectacle vivant, cette version sonore électrique rend passionnant ce manifeste de l’écriture spontanée qu’est "Le rouleau original".

Comme ce sous-titre l’indique, la forme du texte est hors norme puisque Kerouac écrit d'une seule traite ce texte tapée à la machine en 1951, sans paragraphes, en deux semaines et demie, sur un rouleau de télex de trente-cinq mètres (qui est aussi une métaphore de la route). Je pensais donc qu’il était difficile à lire pour cette raison. Pas du tout, du moins avec la version audio.



Roulez jeunesse !

L’écrivain américain raconte une virée insensée de potes alcooliques et drogués qui prennent la route dans tous les sens, entre New-York, Détroit, San Francisco, la Nouvelle-Orléans et même le Mexique. Ils cherchent à échapper au vide et à une société dont ils pensent qu'elle ne leur apporte rien. Pied au plancher, le souffle tendu, un monde s’ouvre à eux, leur donne un sentiment de liberté à travers la poésie de kilomètres avalés sous les roues des voitures.

Dans le souffle d'une écriture rythmée comme le jazz, Jack semble le plus raisonnable de la bande, celui qui immortalise les délires des voyous de la Beat. Il écrit sur le sexe, la drogue, adule le viril et violent Neal Cassady, côtoie la folie de William S. Burroughs et d'Allen Ginsberg mais n’oublie pas d’envoyer une carte postale à sa mère.

Pour autant, dans la confusion mentale de cette vie à toute allure, il y a un rapport aux filles trop souvent machiste (des poules bien juteuses qu'ils essaient de se faire !!!). C’est le bémol que je mets à cette approche de l’écrivain qui perçoit la route comme une précieuse alliée parce qu’elle nourrit son inspiration mais aussi parce que le simple fait de se déplacer entraine un changement d’état d’esprit, offrant de nouvelles perspectives.



Il faut dire que Jack Kerouac a toujours eu conscience qu'il viendrait bousculer la littérature. D’ailleurs, il semble avoir transformé la vie de nombreux lecteurs surtout s’ils l’ont lu jeunes (ce qui n’est pas mon cas) car "Sur la route" se lit fenêtres ouvertes et décoiffe allègrement.





Challenge Pavés 2023

Challenge Multi-défis 2023

Challenge XXème siècle 2023

Challenge XXème siècle illimité

Challenge BBC illimité

Commenter  J’apprécie          220
Sur la route

Un monument de la littérature américaine… sur lequel je me suis cognée. Qui n’a pas entendu parler de ce livre, porte étendard de la « Beat Generation ». Un titre qui fait rêver, qui a un goût de liberté. Un calvaire de lecture pour ma part : 6 mois pour en venir à bout, en m'accrochant, quelques pages par jour, parce que s’il fait partie des incontournables de la BBC et du Monde, il doit bien y avoir une raison. Je l’avoue, elle m’a totalement échappé.



Ma chronique sera donc bien plus courte à écrire et à lire que le temps qu’il m’aura fallu pour venir à bout de cette lecture pénible. Deux raisons à cette pénibilité : l’ennui et le style. Seul le dernier voyage est écrit avec un peu de lyrisme et de poésie, comme s’il avait été rédigé des années après le reste du récit, par un auteur qui aurait gagné en maturité.



Car sur la route de Jack Kerouac, il ne se passe rien, sauf dans cette dernière partie, celle dont nous ne connaîtront jamais la fin puisque les dernières pages du rouleau ont été mangées par un chien.



Ce n’était peut-être pas une bonne idée de s’attaquer à cette version dite « le rouleau original ». Certes on peut relever l’exploit de l’auteur : récit écrit d’un seul jet en 3 semaines. Mas cette version non expurgée n’a ni chapitre ni paragraphe a été pour moi très indigeste. L’écriture est de fait spontanée, rapide presque de l'écriture automatique si chère aux surréalistes. Kerouac écrit comme il parlerait, sautant du coq à l’âne, suivant le fil de sa pensée qui l'emporte parfois dans des méandres nébuleux.



Ce long récit de voyage n’en est pas un, sauf pour le dernier qui l’emmène au Mexique. On suit deux types qui semblent incapables de prendre leur vie en main, notamment Neal Kassidy qui fait l’admiration de Jack Kerouac. Ils vont de ville en ville, sans autre but que d’y retrouver des copains et des filles (voire des épouses actuelles ou dont ils ont divorcé), et il ne se passe quasiment rien, pas même des rencontres qui auraient pu être riches intellectuellement à défaut de l'être financièrement pour nos voyageurs. La route défile, d’un bout à l’autre des États-Unis, avec pour leitmotiv l’alcool, la drogue et les filles. Un seul but : prendre du bon temps et surtout pas ses responsabilités.



La route de Kerouac s'étire, telle un long ruban, inexorable, long, ennuyeux. Qu’y a-t-il au bout de cette route : le même vide que celui qui remplit la vie de ces jeunes de la « beat generation », une vie sans joie ni fête, sans exaltation mais empreinte de tristesse, loin de l’esprit de liberté auquel le titre m’invitait.



« Il faut lire « Sur la route » à 15 ans, après c’est trop » dit-on souvent. C’est clair, je n’ai plus l’âge requis pour apprécier.

Commenter  J’apprécie          226
Big Sur

Deuxième lecture 20 ans plus tard et aucune déception. Je retrouve intact mes impressions du récit pathétique (au sens littéraire) d'un homme hypersensible, dépassé par sa notoriété, ne se reconnaissant plus dans le personnage qui l'a rendu célèbre.

La retraite de Jack Duluoz à Big Sur, sur les côtés escarpées californiennes qui dominent le fracas de l'océan Pacifique, commence pourtant bien. Il est seul dans sa cabane, une rivière court gentiment à quelques mètres, la nature l'entoure. Jack Duluoz a vieilli, s'est mis au zen et respecte la moindre vie rencontrée. Mais, au creux de ces vagues violentes qui s'écrasent sur la côte se blottit un pressentiment de folie, celle qui va gagner Jack petit-à-petit.

Alcoolique, instable, angoissé, Jack recommence après quelques semaines cette vie frénétique de rencontres et beuveries, les allers-retours parfois stériles d'un ami à un autre, les soirées pleines d'adrénaline avec Cody alias Dean Moriarty dans Sur la Route alias Neil Cassady dans la vraie vie qui, lui, est casé, apaisé depuis sa sortie de prison et que j'ai retrouvé avec plaisir dans ce roman.

On est loin de la liberté éprouvée dans Sur la Route, ce que reproche certains lecteurs de ce livre, mais pour l'auteur, même si le succès de ce roman est récent, cette partie de sa vie fait partie d'une jeunesse maintenant passée. Ici on aborde la déchéance de l'auteur qu'il décrit avec une réelle sincérité, et on lit le roman comme si on était tout près de lui à vivre ses tourments en direct.

Sans doute une lecture qui ne touchera pas tout le monde, mais pour les fans de Kerouac, une retrouvaille bouleversante.







Commenter  J’apprécie          224
Sur la route

« Long is the road »



J'ai lu le Rouleau.... qui n’en finissait pas de se dérouler sans aucune respiration…..



Déception totale !



J'ai surtout été déçue car je pensais m'évader dans les vastes étendues américaines et me plonger dans l'Amérique profonde des années 50 : rien de tout cela.

C'est un récit très nombriliste qui laisse peu de place à la description d'une époque.

Mais je veux bien croire que lors de sa sortie une génération s'y est reconnue. C'est un peu comme si je montrais aujourd'hui "Le grand bleu" à un ado : il va trouver "ça nul" alors que ce film a été culte pour une génération.

C’est le talon d’Achille de toutes les œuvres artistiques qui retranscrivent l’état d’esprit du moment.

Commenter  J’apprécie          220
Sur la route

Cela faisait de nombreuses années que j'avais l'intention de lire ce livre-culte, mais à force de repousser l'echeance, ce n'est que maintenant que je viens de le faire.

Je viens de tourner la dernière page avec une pointe de regret : non pas de le terminer, ce livre, mais de ne pas l'avoir lu plus tot.

je pense sincèrement, que même si j'ai beaucoup apprécié la lecture de Sur la Route, je l’aurais encore plus aimé à une époque de ma vie où seul comptait le moment présent.

Comme l’écrit fort bien Nastasia dans sa critique, ce livre est un état d'esprit et il souffle un formidable vent de liberté.

Il est d'ailleurs très difficile pour moi de faire la critique de ce livre inclassable , car que raconter à son sujet ?

Ce duo d'amis qui vont et viennent sur la route , le pied sur le champignon, nous emmènent au gré de leurs pérégrinations, d'est en ouest, du nord au sud...

Mais sur la Route n'est pas que cela evidemment...et sa réputation de livre-culte n'est pas usurpée selon moi.



Challenge ABC 2015/2016







Commenter  J’apprécie          210
Sur la route

Merci aux 68 premières fois et aux Éditions Folio de m'avoir permis de découvrir ce livre.

Il y a quelques années, j'ai eu l'occasion de voir le film Sur la route, tiré du roman de Jack Kerouac et je ne l'avais pas trop apprécié. Là ce livre est arrivé au bon moment, j'ai pu prendre mon temps pour le lire et il m'a permis de m'évader sur les routes des États-Unis. Cette histoire et ces grands espaces m'ont rappelé des vacances passées dans l'ouest américain.

Ce récit nous relate les voyages qu'ont pu effectué Sal Paradise donc Jack Kerouac et Dean Moriarty, tous les deux rêvant de liberté. Ils partent de New-York à Denver, puis San Francisco, Los Angeles et le retour par la fameuse route 66 en passant par le Texas, un périple d'est en ouest. Il suivra également un voyage du Nord au Sud des États-Unis, de New-York à La Nouvelle-Orléans. Dans le sud américain , ils retrouveront des amis musiciens et écouteront du jazz toute la nuit en compagnie de filles, d'alcool et de drogues.

On suit leurs pérégrinations faites de petits boulots et de Stop pour se déplacer.

Leur dernier voyage les conduira jusqu'au Mexique et après chacun reprendra un chemin différent.

J'ai aimé ce livre avec ces deux énergumènes déjantés. Surtout la folie de Dean Moriarty qui est présente tout au long de ce récit et qui au fur et à mesure prend de plus en plus d'importance. Deux êtres épris de liberté, de filles, de soirées et d'alcool …

Liberté d'esprit afin de profiter de l'instant présent, de ne pas se poser trop de questions sur leur avenir.

Un récit écrit en trois semaines.

Commenter  J’apprécie          204
Sur la route - Le rouleau original

A fond la caisse

Je viens de refermer le livre et j'entends encore le tap tap tap de la machine à écrire de Kerouak. Bien davantage que le contenu du livre, c'est l'écriture qui frappe. Frénétique, rythmée, rageuse, elle donne l'illusion de la spontanéité. On s'imagine qu'il a écrit ses pages, en direct, juste après avoir vécu les événements racontés, pour les retenir encore et fuir, fuir "l'homme voilé" qui lui colle aux fesses. Le fameux rouleau est une autoroute que j'ai lu aussi à fond la caisse, en sautant des pages, pour éviter de m'écraser contre l'ennui. Heureusement il y a ce bon vieux Neal Cassady, pour relancer la machine, un fou furieux qui fonce, se défonce et baise, rebaise, sans jamais se retourner, sans remords ni regrets; Jack est moins insouciant , bon gars, bon fils, mais il veut tout vivre, tout expérimenter, à fond la caisse...
Commenter  J’apprécie          200
Sur les origines d'une génération - Le dernie..

Vaincue ? Battue ? Perdue ? Béate ? Rêveuse ? Illuminée ? Déchue ?

On ne cessera jamais de tenter de trouver quelque qualificatif à cette génération.

Qualificatif qui risquerait de retarder l'annonce de celui qui, à la lecture de ces textes, ne cesse d'apparaître. Quel serait donc pour moi ce qualificatif ? Visionnaire.

Y a t il un lien entre La génération de Kerouac et la génération de Despendes ? L'une serait la génération H, H comme Hisroshima, comme fin d'un monde, l'autre la génération X, X comme inconnue, inconnu comme génome manquant, la suite d'un jeu de perles de verre. H, ..X, , quel sera Z ? « Ζ », zêta, l'initiale du mot grec ancien « ζῇ / zi », qui signifie « il vit » ou « il est vivant »…

Cette part de nous tous, inconnu. Entre les deux..génération R ? R comme route, comme Rimbaud ?

Mais n'anticipons pas.

Rilke nous a enseigné les premiers mots d'un vers.

Qui inscrira la dernière lettre du poème ? « ...Un jour, peut être, au cours des siècles à venir, on lirait cette écriture, elle serait déchiffrée elle aussi, et traduite. Et l'immensité d'un poème illisible se déploierait dans le ciel », Duras.

L'alchimie des lettres me plaît, elle fait toujours naître la magie de l'hybridation des mots, et qu'importe si tout cela n'est que vision. Je préfère la vision de nos tentations à la fumigation de nos petites poudres d'escampette.

Alors je choisis le terme : visionnaire.

« Il aurait voulu que je parle contre le monde entier, voilà son idée de la liberté »,

« Non je veux parler en faveur des choses, j 'élève la voix pour le crucifix, j'élève la voix pour l’Étoile d’Israël, j'élève la voix pour l'homme le plus divin qui ait jamais existé et qui était allemand (Bach), j'élève la voix pour le doux Mahomet, j'élève la voix pour Bouddha, j'élève a voix pour Lao-tseu, et Tchouang-tseu, j'élève la voix pour D.T Suzuki...Pourquoi devrais-je attaquer ce que j'aime au nom de la vie ? Voilà le Beat. Vivez vos vies à fond. Non, aimez vos vies à fond. Quand ils viendront vous lapider, au moins vous ne serez pas dans une serre, vous n'aurez que votre peau transparente ».

Ces serres, ces maisons de verre dont parlait Paulhan, sur lesquelles Paulhan nous mettait en garde, ces maisons où tous ont accès, où tout se doit d'être vu et su par tous. Cette dictature du dévoilé qu'instaure et impose le pouvoir…Alors tentons de sauver, non notre peau, mais sa transparence.



« Le mot « Beat » signifiait au départ pauvre, fauché, claqué, à la dérive, dans la dèche, triste , dormant dans le métro. Maintenant que le mot a trouvé un reconnaissance officielle, il a fini par désigner des gens qui ne dorment pas dans le métro mais possèdent une certaine attitude ou allure nouvelle, que je ne peux définir que comme un nouveau plus. « Beat generation » est devenu le slogan ou le label d'une révolution des mœurs en Amérique. »



Slogan, label...Kerouac savait que cette génération ne serait pas celle qui écrirait le dernier vers du poème. Mais peu importe, à jamais ils sont, sur la route, et on écrit, dans « un langage sans retenue » un chapitre important de l'histoire.



Kerouac, visionnaire et lucide, explorateur du futur.



« Je n'ai jamais rien eu à voir avec la violence, la haine, la cruauté, et toute cette horrible absurdité que, néanmoins, Dieu , en raison de a grâce qui dépasse les bornes de l'imagination humaine, finira par pardonner...ces millions d'années pendant lesquelles je m'enquiers de toi, Amérique. »



Oui, il faut être lucide pour être visionnaire.



« Beat provient en fait du vieux youpi américain et il ne fera que transformer quelques robes et pantalons et rendra obsolètes les fauteuils dans les salons et très bientôt nous aurons des Ministres Beat, et on instituera de nouvelles guirlandes, en fait de nouvelles causes de méchanceté et de nouvelles causes de vertu et de nouvelles causes de pardon. »

Beat... , ce n'était pas un point d'arrivée, ni même une étape, c'était peut être l'espoir d'un nouveau départ sur une autre route.



«  Malheur à ceux qui croient à la bombe atomique, qui croient à la haine envers les pères et mères, qui nient le plus important des Dix Commandements, malheur à ceux qui nr croient pas à l'incroyable douceur de l'amour charnel, malheur à ceux qui sont les porte-étendards de la mort, malheur à ceux qui croient au conflit et à l'horreur et à la violence et qui remplissent nos livres et nos écrans nos salons de cette merde, malheur en fait à ceux qui font des films atroces sur la Beat Generation où d'innocentes ménagères sont violées par des beatniks ! Malheur à ceux

qui sont les véritables et sinistres pécheurs que Dieu trouve encore encore à pardonner... 

Malheur à ceux qui crachent sur la Beat Generation, le vent le leur renverra ».



Ainsi parlait Kerouac.



« ..j'ai vu comment tout le monde meurt et personne ne s'en soucie, j'ai enti combien il est horrible de vivre pour mourir comme un taureau coincé dans une arène qui résonne des cris des hommes ».



« mais qu'arrive-t- il à l'Amérique quand des hommes sont tellement accrochés à leur emploi qu'ils sont prêts à mentir en public, un grans nombre d'entre eux, en faisant la supposition érronée que »les nouvelles » doivent être mauvaises, pas bonnes, ou bien personne ne s'y interessera. »



Oui, qu'arrive-t-il à l'Amérique ?



«  Comment les enfants tragiques peuvent-ils raconter ce que leurs pères ont tué, apprécié et ce qui les a enjoués et tués pour en faire moisson comme légumes et fruits tombés dans un panier...l'homme, ce pauvre engrais. »...



« Prions dans les grandes pluies sombres d'un carnage...demandons la connaissance...trouvons un dossier pour appuyer notre doute. »



Lire Kerouac, oui, mais l'entendre, et surtout le comprendre.



Un recueil extrêmement dense, qui nous permet d'un peu mieux découvrir ce que «  Beat Generation » veut vivre.



Astrid Shriqui Garain

Commenter  J’apprécie          200
Le livre des haïku

Dans sa rédaction de haïku, Jack Kerouac se veux américain ; il ne cherche pas à singer les maîtres japonais ; il ne cherche pas le formalisme, et ceci n’a rien de surprenant de la part d’un yankee du XX° Siècle débutant. Ce qu’Il cherche c’est plutôt à exprimer brièvement un sentiment, souvent diffus et indicible et en ce sens il rejoint bien l’essence du Haïku.

Malgré ces approximations qui peuvent choquer, il nous produit quelques joyaux et c’est très bien ainsi.

Cerise sur le gâteau, l’édition est bilingue et nous permet parfois d’apprécier une finesse que nous n’aurions pas forcément traduite par les mêmes mots que ceux choisis par le traducteur et c’est très bien ainsi, aussi.

Bref un bel ouvrage mais qu’il faut, à mon avis, réserver à des amateurs de haïku déjà avertis faute, d’un tantinet, trop dérouter.

Commenter  J’apprécie          200
Le Vagabond américain en voie de disparition ..

Jack Kerouac a ouvert la route à des milliers de nouveaux voyageurs pour qui l'errance est devenue un mode de vie, un idéal, un destin.

Cat Stevens, Bob Dylan, Neil Young lui feront écho en chantant le désir de la route et des chemins qui mènent ailleurs, à Katmandou ou dans la Cordillière des Andes. "Like a rolling stone"



Peu importe où il va, en baskets et sac au dos, Kerouac se trimballe en stop, en cargo, en bus, en train, il ouvre les yeux et note tout ce qu'il voit, les bergers de l'Atlas portant un agneau comme dans la Bible, les gamins de Marseille et leur baguette, les jolies filles, il note ce qu'il mange, combien il a payé, il éclaire le monde avec son regard, parle de sa rencontre avec Dieu au cours d'une tempête, il est humble, attentif, crasseux et fauché, il ne juge pas, il se mêle à la vie des gens humbles croisés dans les rues, puis il continue sa route.



C'est écrit comme un vrai livre d'écrivain, un carnet de voyage au jour le jour, plein de vie et de sentiments. Ce n'est ni un bloc-notes ni un reportage, c'est l'essence du voyage, les parfums les couleurs et les sons des pays traversés, les rencontres, les amis, les anonymes.

De la brûlante Tanger aux brouillards de la Tamise, sans mélancolie mais avec une voix toujours vibrante, ardente, nous suivons les pas du Clochard céleste avec ravissement.
Commenter  J’apprécie          201
Sur la route

Encore un roman mythique que j'ai lu, attiré par son succès intemporel, et qui ne m'a pas transcendé plus que ça. Je reconnais qu'il y a de la provoc, une ambiance dans cette voiture et une quête de la vérité au bout du chemin mais je n'ai pas dû embarquer.

Il faut tout de même avouer qu'il n'y a que les Américains pour savoir utiliser leurs routes interminables et leurs longs voyages pour faire des oeuvres d'art, que ce soit la littérature ou le cinéma. Ça ne donne jamais la même chose quand il s'agit de la campagne française. Ce doit être dû à la couleur de la terre des Rocheuses, plus appropriée que nos vertes prairies, et aux cadillacs, plus puissantes que nos Peugeot...

Peut-être que le récent film pourrait m'aider à mieux comprendre cette œuvre, mais je doute que le cinéma américain, si prude, réussisse à faire ressortir l'esprit libre de Kérouac.
Commenter  J’apprécie          200
Mexico City Blues 01

La poésie de Kerouac est unique, et particulièrement ce recueil : Mexico city blues.

Pourquoi ?

Simplement parce qu'elle est inexplicable.

A l'image de Kerouac, sa prose poétique est une poésie d'instinct, de sauvagerie littéraire, d'impressions immédiates et impalpables.

Du moins en apparence, car quand les mots défilent, cette prose vous entraîne dans une mélopée rythmique au beat lancinant.

Tel un joueur de saxophone, le poète nous plonge au cœur d'un jazz poétique déjanté, ou les mots sortis des limbes profonds et mystérieux du cerveau de Kerouac se croisent délicieusement avec les volutes de fumée de la weed emmenant l'auteur sur les sentiers de la création surréaliste, aux confins d'un monde à la philosophie zen et bouddhiste.

Néanmoins, les lueurs du réel revenant parfois d'un voyage imaginaire au Karma enchanteur, Kerouac nous régale en poèmes nostalgiques, égrenant des souvenirs de façon anarchique dans un délire versificateur indissociable du reste du recueil,

faisant de cette œuvre poétique, incontestablement, un opus exclusif d'un art porté à l'extrémité de ces rivages expérimentaux.

Commenter  J’apprécie          190
Sur la route - Le rouleau original

Quand Gallimard a sorti Sur la route - le rouleau original, je me suis précipitée pour l’acheter puis je l’ai oublié dans mon rayon « livres culte ». Alors quand je suis tombée dessus lors d’une de mes errances littéraires, je me suis embrasée comme si c’était la première fois que je le voyais! Alors que j’ai lu la version antérieure il y a bien longtemps…

Je ne vais pas vous faire l’insulte de vous le résumer, juste de vous donner mon ressenti (et encore, si je peux). Cette version non censurée et avec les vrais noms des personnages fait de ce livre autant un morceau d’histoire qu’un livre culte. Il y a trois personnages centraux dans ce roman: Jack le baroudeur, Neal le gourou de la liberté, paumé peut-être, drogué sans doute, fou sûrement, et la route elle-même, qui se déroule au jour le jour, sans plan, sans carte et sans argent, à bord de voitures plus ou moins volées, ou en stop avec des inconnus magnifiques et gratinés - cette route que symbolise le fameux rouleau.

C’est un docu-roman d’aventures, toutes extraordinaires, légendaires, de celles qui font l’Amérique, à une époque où un dollar était une fortune puisqu’il ouvrait toutes les portes à la fête et au voyage. Tous les types de voyages...

Bref, bien que j’aie déjà lu le livre, et vu le film (il y a moins longtemps), cette version (nouvelle traduction, pas de censure, juste la fin qui manque car elle a été bouffée par un chien: on est barré ou on ne l’est pas!) m’a semblé être un autre roman, plus fort, plus sauvage, plus intense, plus "tout" quoi. La seule qui mérite d’être retenue.

Je m’en vais de ce pas la mettre dans mon panthéon…
Commenter  J’apprécie          194




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jack Kerouac Voir plus

Quiz Voir plus

Jack Kerouac et ses avatars

Sous quel nom Jack Kerouac apparaît-il dans "Big Sur" ?

Jack Duluoz
Jack Sandoz
Jack Dulac
Japhy Rider

10 questions
129 lecteurs ont répondu
Thème : Jack KerouacCréer un quiz sur cet auteur

{* *}