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Critiques de Jack Kerouac (551)
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Les clochards célestes

C'est bien dans ce livre où l'auteur décide d'effectuer une randonnée sur plusieurs jours, de gravir une haute montagne pour se sentir en etroite communion avec la nature, en pleine contemplation ? C'est jusqu'à présent mon Kerouac préféré ! Je m'identifie pleinement, pour autant que je me souvienne du récit. Les déviances, les débauches de toutes sortes ne sont pas à opposer à la quête d'une nature originelle, mais au contraire servent à en potentialiser les effets. le but ultime pour Kerouac est de s'échapper des contingences et du conformisme. Fait-il référence à Thoreau ? Je ne m'en souvient plus. Difficile d'aller jusqu'au bout de choix aussi radicaux. Snyder, Brautigan, Kaufmann mourront de leurs dissidence anti-conformiste, persuadés que la vérité se trouve ailleurs que dans la consommation et la télé. Il est des quêtes dont on ne sort pas indemme et une fois le point-limite franchi, pas de retour en arrière possible. Un jour j'atteindrai peut-être ce point.



Juste un petit apparté : les auteurs de la Beat generation ont parfois pu être comparés au Taoïstes, notamment les 7 sages de la Forêt de bambous qui, pour manifester leur désaccord avec le pouvoir central, d'obédience confucéenne, se sont réfugiés dans cette forêt pour écrire leur ressenti. Un peu à la manière des poètes Beat qui ont choisi le non-conformisme face au matérialisme de la société americaine. Comme quoi tout se rejoint. Et il n'est pas étonnant que le Zen ou le Tao accompagnent les turpitudes des Beat.
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L'océan est mon frère

Comme quoi ! Je vais avoir un point commun avec l'auteur, je ne vais pas être sympa (il a été sévère avec son propre texte, elle le laissant au grenier - où il aurait dû resté !). On croit lire le grand Jack Kerouac, et on découvre qu'il s'agit de son tout premier roman, inachevé en plus, sorte de brouillon de "Sur la route". Peut-être plus autobiographique ici : il a été cet universitaire, dans une vie rangée, qui décide de devenir marin (sur un navire marchand après avoir rencontré un autre marin amoureux de l'océan bien plus que de sa propre femme). On retrouve les thèmes chers à J. Kerouac et qui ont fait de cet auteur le symbole de la liberté et des grands espaces. En attendant, ici, à part quelques dialogues anti-conformistes, la globalité se concentre autour de bières : ça picole ! Bref, sans grand intérêt. Heureusement, il s'agit là du brouillon, préparant le chef d'oeuvre qu'on connait. Déçu donc vous l'aurez compris.
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Big Sur

Kerouac, l'anticonformiste, le poète, le "roi des beatniks", fait le point sur sa vie cinq ans après "La route". Cinq ans de vie sous perfusion éthylique. Un jour, il décide de trouver un peu de quiétude et de fuir la ville de San Francisco et ses nombreuses sollicitations - tout le monde veut voir la grande célébrité et boire un coup - pour se réfugier dans la cabane d'un ami à Big Sur. le repos du guerrier se résume à un retour à la nature mais la solitude l'étreint au bout de deux semaines. Alors il va faire venir ses amis à Big Sur pour recommencer ce qu'il faisait à San Francisco... Ce roman autobiographique m'a paru au premier abord gentillet. Pourtant, après réflexion, il représente ce courant contraire, à la marge, choquant pour l'époque mais si important, qui a traversé les années 60 aux Etats-Unis puis ailleurs.
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Sur la route

1947, traversées est-ouest et retours de jeunes new-yorkais paumés, hébergés par d'autres paumés, perpétuellement fauchés malgré les petits boulots foireux et les mandats postaux de la mère, côtoyant des ex taulards déjantés, vieux pédés, musiciens noirs au gré des états traversés, cherchant juste à boire, faire la fête en écoutant de la beat et draguer les filles!



J'ai surtout apprécié la deuxième partie, leur enthousiasme perpétuel et communicatif et des scènes fabuleuses comme la défonce du sax ténor à Frisco!

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Sur la route

Voici un roman qui se passe de présentation, le classique des classiques de la littérature beatnik. Je ferai donc une très courte critique, en zappant le résumé de l’histoire. Je dirai simplement que c’est une relecture pour moi, ayant lu cette œuvre majeure adolescente, dans une période de ma vie un peu hippie. Je suis ailleurs aujourd’hui, très loin de cette époque, mais j’ai éprouvé la même sensation qu’à ma première lecture : celle de la liberté. De celle qui nous fait partir, rien dans les poches, se promenant au gré du destin, dicté par les rencontres, les embûches. On aime ou on n’aime pas ces pages, c’est vrai, mais prendre le pari de lire ce bouquin jusqu’au bout, c’est gage d’en sortir marquer à vie.
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Sur la route

Sal décide de traverser l'Amérique pour rejoindre ses amis et se sentir libre (c'est court, mais c'est tout ce que ça m'inspire !)...



Déjà quand j'ai visité le musée de la Beat Generation à San Francisco il y a un mois, il y avait quelque chose qui ne collait pas. Tous ces bibelots sacralisés chapeautés de poussière ne me parlaient guère, et encore moins cette déification de Moriarty, présenté comme un dieu, comme la muse sans laquelle le monde n'aurait jamais pu bénéficier de ce "chef d'oeuvre". Kerouac comme gourou d'une génération, comme la voix d'une époque ! Seulement voilà : je n'étais certes pas de ce monde dans les années 50, mais j'imagine que beaucoup de gens n'avaient pas la même conception de la liberté que Kerouac et tous ses amis affranchis des convenances.

On the Road, c'est typiquement le genre de bouquin qu'on qualifie de culte parce qu'il parle pour les autres, qu'il transcrit le rêve d'évasion chérit par les p'tits jeunes d'une époque, et qui du coup est vendu par les pros du marketing (déjà requins très tôt) comme THE livre d'une vie, de THE auteur qu'il ne faut pas manquer, dans THE pays où tout est possible. Et l'argument reste... pendant des décennies... jusqu'à ce qu'on arrive... 60 ans plus tard... à une société qui n'a plus rien à voir (quoi que les ados resteront toujours des ados, et même qu'entre temps on a inventé le mot "adulescent"). Est-ce que ce livre est représentatif d'un état d'esprit à un instant T ? Probablement. Est-ce que ça en fait le chef-d'oeuvre du siècle ? Certainement pas. le lecteur qui n'en a rien à carrer des beuveries, orgies, escroqueries et compagnie ferait mieux de passer son chemin. le lecteur qui n'en a rien à cirer de savoir que Sal parcourt 10km avec un chauffeur, puis 100 autres avec un autre, et que les seules précisions sont qu'ils ne se sont arrêtés qu'une fois pour boire une bière et aller au pipi room ferait mieux de s'abstenir. le lecteur qui cherche un récit construit doit s'adresser à un autre comptoir. Je préfère largement passer à autre chose plutôt que de perdre mon temps sur ce voyage sans fin et presque sans raison, habillé d'un récit typographique sans pause non pas indigeste mais lassant.

Nous sommes en 2014, ce livre était culte.


Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Big Sur

« Je me considère comme le plus grand misérable, le plus sale individu de la terre ; mes cheveux emmêlés par le vent se sont rabattus sur ma face stupide d’idiot profond, la gueule de bois a fait pénétrer la paranoïa en moi, jusque dans les moindres fibres de mon être. »



Il faut avouer qu’en matière de gueule de bois Jack Kerouac était spécialiste. Au-delà même de ce qu’il est possible à un organisme humain d’endurer… Ce roman me paraît être un récit, à peine transposé, d’une période difficile de sa vie, pendant l’été 1960. Un ami lui prête une maisonnette perdue dans la nature désolée de la côte sauvage de Big Sur.



La côte est très découpée, mais la plage est accessible et Jack Duluoz, le narrateur, y passera ses nuits à écrire de la poésie en écoutant le ressac. Il avait prévu d’y passer plusieurs semaines absolument seul, pour se ressourcer.

Il tiendra trois semaines avant de retourner à San Francisco, où ses nombreux amis l’attendent et où des beuveries sans fin et des liaisons amoureuses compliquées le pousseront à bout.



Les premiers jours de retraite semblaient pourtant idylliques mais rapidement Jack sent monter en lui de la dépression et de l’angoisse. Il n’y a pas vraiment de suspense car Jack révèle qu’il a connu là-bas, à son retour dans cet ermitage finalement très peuplé, un épisode effrayant de paranoïa et de delirium tremens.



Je me suis plongé dans ce roman de Jack Kerouac car ce site de Big Sur était aussi le cadre du premier roman de Richard Brautigan, « Le général sudiste de Big Sur ». Mais là où la poésie douce-amère de Brautigan fait merveille, je dois avouer que ce roman trop sombre et répétitif est une déception. Il n’est vraiment pas « aimable ».



Il me reste encore un roman à découvrir dans mon périple « Big Sur » : celui d’Henry Miller, « Jérôme Bosch et les oranges de Big Sur », que je lirai prochainement.

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Sur la route

Comme une envie - en déposant ce bouquin - de traverser les Etats Unis dans une vieille caisse avec une machine à écrire et une bouteille de bourbon dans le coffre. D'avoir Ginsberg, Neal et Burroughs comme potes. D'écrire, de jacter et de picoler. Puis surtout de quitter son job et de partir sur la route. ( pas celle de Black M hein )
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Sur la route

Voici le genre de livre que l'on dévore quasiment d'une seule bouchée ou bien que l'on abandonne par ennui. J'imagine mal un entre deux.

En fait, avec les deux protagonistes que sont Dean Moriaty (Alias Neal Cassady) et Sal Paradise (alias Jack Kerouac), soit on embarque avec ceux-là pour des virées insensées à travers l'Amérique sans louper la moindre goutte de vie à l'extrême qu'ils propagent, soit on tombe sur le bas-côté de la route à bouffer la poussière des Ford et autre Cadillac filant à 120 Miles l'heure.

Ce livre, je le crie haut et fort, n'est pas fait pour tout le monde. Et la première fois que je l'avais entamé, j'avais senti que je pouvais en être écarté. J'avais volontairement quitté la route - l'esprit même de ce voyage me laissait sans doute de marbre - donc, pas concerné par ce trip se perdant dans les bas quartiers de Denver et de la Nouvelle Orléans.

Sauf que là, en cette année 2015, j'ai eu une envie soudaine de ré-entamer tout l'itinéraire de Kerouac, vivre avec lui l'ensemble de son voyage, sentir l'amitié forte de ces potes qui vous refont le monde en deux temps trois mouvements. Quel plaisir j'ai eu de voir ces deux zigs parcourir l'Amérique et jouir d'une existence libre de toute contrainte. Bien sûr, alcool, drogue, sexe furent des aspects qui ont cadencé le voyage. Mais, j'en retiens autre chose. Ce livre nous présente avant tout (et j'y reviens encore) l'échange voire l'osmose qu'il y a entre des amis qui sont presque devenus des frangins.

Comme certains l'ont dit, il n'y a pas d'histoire ici (quoique). Je m'en fiche un peu. Je me sentais, souvent, confortablement installé aux côtés de Sal, Dean, Ed ou encore Marylou et j'en avais même oublié que le livre pouvait se terminer.

Et là, stupeur chez moi!!. En arrivant subitement à la dernière page, j'ai eu un sentiment de vide, de ravin, comme si j'avais loupé un virage de montagne. Eh oui: Dean et Sal n'étaient plus. Il en était fini pour moi de cette belle évasion.

En tout cas, trop trop content d'avoir repris ce livre et de m'en être presque soûlé.
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Les clochards célestes

Que les fans de Jack Kerouak me pardonnent deux choses:

-La première, mais là c'est réparé : je n'avais jamais lu de roman de ce grand écrivain ...

-La deuxième, plus difficile à avouer : je me suis demandée assez longtemps si c'était du premier ou du second degré .

C'est d'abord par méconnaissance de ce mouvement littéraire et artistique des années 1950 aux Etats Unis et de ses protagonistes comme Gary Snider.

Je connaissais, bien sur, le mouvement "Beat génération "mais sans le relier au bouddhisme Zen.

D'ailleurs, j'ai eu une certaine difficulté à trouver l'esprit du bouddhisme dans les moeurs sexuelles fort libérées de ces jeunes gens qui refusent toute convention et où l'alcool et la drogue semblent également un principe de base !

On est loin de la sagesse et de la réserve du moine Matthieu Ricard ...



Seul ce besoin de grands espaces, de nature sauvage parait propice à la méditation, à l'évasion mais lors de leurs randonnées dans les montagnes nos lascars partent en espadrilles, sans sac de couchage loin des préceptes de base de tout montagnard !



On peut envier, bien sûr, cette façon de penser et de vivre, détachée des boulets que l'on traine quotidiennement , des contingences matérielles , cette liberté en dehors de toute obligation morale : c'est bien ce qui a entrainé une partie de la génération suivante dans le mouvement hippie mais pour moi cette lecture arrive beaucoup trop tard dans mon cheminement idéologique !
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Sur la route

Fin des années 1940, Amérique du Nord.



Sal, ancien soldat, est étudiant et prépare l'écriture d'un livre. Il se laisse convaincre par le projet fou de son ami Dean Moriarty, désireux de prendre la route jusqu'à San Francisco. Des milliers de kilomètres en perspectives. Rien n'est organisé. Ils n'ont pas un sou. Alors, ils dorment n'importe où, gagnent de l'argent sur la route, vivent d'amour, de bière et de musique, au jour le jour. Les deux amis se posent en fonction du moment. Drogue, alcool et sexe sont au programme, le tout au rythme du jazz dans une Amérique d'après-guerre.



"J'ai connu Dean peu de temps après qu'on ai rompu ma femme et moi. J'étais à peine remis d'une grave maladie dont je n'ai rien à dire sinon qu'elle n'a pas été étrangère à cette lamentable et déprimante rupture, à mon impression que tout était foutu. Avec l'arrivée de Dean commença le chapitre de ma vie qu'on pourrait baptiser 《ma vie sur la route 》".

A travers un personnage qui lui ressemble, l'auteur nous conduit dans un road-trip à la recherche d'un idéal et d'un quotidien sans contraintes.



Jack Kerouac est à l'origine du mouvement de la "Beat Generation" avec ce roman s'inspirant de son expérience personnelle sur les routes américaines. C'est l'histoire d'une insouciance, d'un retour au source, d'une génération de "l'instant" avançant sans but précis.



Dans cette lecture, on rencontre des personnages qui semblent perdus, traversant les états au gré des envies. Ce sont des rebelles dans l'âme, des jeunes opposés à la guerre, anti-conformistes, usant et abusant de tous les excès. C'est le début du mouvement hippie. Jack Kerouac semble s'identifier à Sal. Il a fait le même voyage avec ses amis et a mené cette vie de bohême sur la route, plusieurs fois.



Ce roman parle aussi d'une Amérique des grands espaces. Des paysages grandioses aux routes escarpées, on traverse les Etats-Unis d'Est en Ouest, de New-York à San Francisco, en passant par Denver, aux villes de l'Iowa. Entre l'agitation des villes qui ne dorment jamais à l'Est, le silence et le clame de l'Amérique profonde et la liberté du côté du Pacifique, on se ressource du côté des ranchs perdus, on se perd dans les grandes villes bondées et toujours en activité, on erre dans les bars douteux. L'auteur nous propose un livre sur une jeunesse des années 1960 à l'aube des grands changements.



C'est le roman d'une génération qui cherche peut-être un sens à son existence et à revenir à l'essentiel.


Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Sur la route

Mes impressions : Avant la lecture, appréhension, car il s’agit d’un livre sans aucun chapitre ni paragraphe, l’auteur l’a écrit d’un seul tenant sur un long rouleau de papier analogue à la route 66 qui traverse les Etats Unis d’Est en Ouest ou d’Ouest en Est si vous préférez. Je vais donc lire la version originale contrairement au roman épuré qui a été publié auparavant.

Voilà, je me lance et de suite, j’adopte le rythme de lecture que m’impose Jack. C’est une première, une lecture sans repère, sans pause, tout se suit et s’enchaîne à merveille !

Je suis happée par les récits de Jack, emballée difficile de m’arrêter. Quel prodigieux talent !

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Sur le chemin

Après l'exhumation du rouleau original de Sur la Route il y a quelques années et sa nouvelle traduction par Josée Kamoun, voici le petit dernier: Sur le chemin. Comme dit Josée Kamoun, ce n'est pas une première version du roman emblématique de Kerouac mais plutôt une "préquelle" rédigée lorsque le récit de Sur la Route trottait dans la tête de l'auteur.

Et ce court roman qui vient de sortir a toute une histoire qui le rend intéressant. Se basant sur les extraits retrouvés dans les archives de Kerouac, écrits en un patois français oralisé - Kerouac a parlé presque exclusivement ce patois dans sa famille jusqu'à ses 6 ans, ce qui en fait sa langue maternelle. Vous pouvez l'écouter parler français en cherchant sur youtube, il assure - le chercheur Jean-Christophe Cloutier a fouillé méthodiquement dans les différents cahiers jusqu'à retrouver tous les fragments éparpillés du texte.

Le résultat: un récit écrit en grande partie dans ce français oralisé incroyable dans sa transposition - une première selon Kamoun et Cloutier - avec certains extraits en anglais. Sur le chemin a donc conservé à l'identique les segments en français mais les segments anglais ont été traduits dans un français "littéraire".

Quand on le lit, et sans aucun doute on devrait le faire à voix haute, on peut entendre l'accent dérivé du québécois et les sonorités agréables de ce mélange entre ce patois et les mots anglais qui se sont intégrés à cette langue; le tout est d'une totale liberté d'écriture dans ses formes orthographiques et syntaxiques. Kerouac aurait lui-même décidé de remplacer les phrases en "bon français" par ce patois pour le rendre plus authentique, ceci démontrant qu'il maitrisait très bien le français, comme on peut l'entendre dans certaines interview.

Ancienne collectionneuse des différentes éditions de Sur la route, je ne pouvais que lire Sur le chemin... je ne peux pas dire que c'était chose aisée, l'exercice devenant lassant au fil des pages et les parties traduites permettant un certain repos du cerveau, mais ça reste une vraie prouesse qui m'a rappelée certains de ses autres textes expérimentaux et difficilement lisibles comme Vieil ange de Minuit qui joue à fond sur les sonorités et la langue. Nul doute que ces textes ont influencé l'écriture de ses autres romans plus populaires.

Enfin, concernant le récit: Kerouac a imaginé ici que ses personnages Dean Pomeray (alias Moriarty) et Ti Jean (alias lui-même, tel qu'on l'appelait dans sa famille) se rencontrent enfant l'histoire d'une nuit de poker entre adultes. On y retrouve également Pic, le petit garçon noir du roman éponyme parti en route pour New York et c'est donc un roman familial à double titre puisque le texte tourne autour des deux pères des enfants mais aussi des différents personnages qu'on retrouvera dans ses autres écrits.

Vous l'aurez compris, il s'agit plus d'une expérience de lecture pour les fans de Kerouac ou les passionné.e.s de bizzareries linguistiques qu'une vraie lecture en soi, mais qui montre à ceux qui en doutaient que Kerouac est un vrai écrivain passionné par les mots.

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Sur la route

Wouah, quelle gifle ! Tourbillon d’énergie, de rencontres, d’enthousiasme désespéré …. Et d’amitiés (un comble quand on sait que Kerouac finira sa vie seul …)



J’avais lu une première fois ce classique (eh oui, il faut bien appeler un chat un chat et je considère ce roman comme un classique) lors de mon adolescence. Je n’en avais pas gardé un souvenir impérissable … Comme quoi, la période de la vie est une donnée essentielle dans l’activité de lecteur...



La relecture de « sur la route » à cette période-ci de ma vie était une très bonne idée. Et une magnifique occasion de me rabibocher avec les Etats-Unis.



Et pourtant, on peut se demander ce que le héros cherche sur cette route (et c’est probablement ce que dans ma prime jeunesse je n’ai pas capté), à toujours se remettre en chemin, à toujours se remettre en question. Bizarrement aujourd’hui je comprends cette soif d’aventure, ce refus de s’enfermer dans une vie bien réglée, cette envie de liberté, cette recherche d’absolu, d’extase métaphysique. Et bien que je n’adhère pas à toutes les solutions essayées par Kerouac, loin s’en faut, je ne comprends que trop bien sa frustration et sa recherche de consolation face au si affligeant « La vie, c’est boulot-métro-dodo, rien de plus. Et encore estimez-vous heureux d’avoir un boulot !», qu’on nous ressasse à longueur de journée.



Partir, pour mieux se (re)trouver, prendre de la distance face au quotidien, accueillir l’autre dans sa différence, … Vivre et sentir la musique, le jazz, la transe …



C’est frais, c’est vivant. Ecrit au fil du voyage, avec ses temps morts, ses détours, ses banalités. Sans tricherie, sans artifice. Hypnotique. Puis tout à coup une ambiance (j’ai beaucoup pensé au chanteur-poète-comédien américain Tom Waits pendant cette lecture), une étincelle, une lumière, … et le livre nous tombe des mains car oui c’est exactement ça. Dans le mille !



Et on ne peut que s’étonner de la modernité du propos, le constat de la surconsommation, la dénonciation de l’obsolescence programmée, et d’autres choses encore. Tout reste d’actualité, sauf peut-être le Mexique qui entretemps est devenu gris, uniforme, où tout se monnaie. Un endroit comme un autre, une pâle copie du grand frère américain. Comme l’Europe …

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Sur la route

J'avoue avoir été complètement insensible à ce livre. Ils montent dans un camion, ils boivent dix bières, ils descendent vidanger, ils reboivent dix bières, ils remontent dans le camion, ou un autre, ou une voiture, ils repartent, ils boivent des bières, ils taillent la route...Après 1000 kilomètres et quinze fûts je suis descendu du camion. Sans doute suis-je obtus mais je ne suis pas près de rembarquer, ou, alors, je prendrai le train...
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Mexico City Blues 01

Il semblerait que pour Jack Kerouac, la poésie, au contraire de ses romans dans lesquels les phrases se font proustiennes, enferme son écriture dans un monde plus clos, loin des grands espaces de ses récits.

Ici, on ne contemple pas l'eau brune du Mississippi, on ne voit pas défiler, comme hypnotisé, les plaines interminables du Texas, et les néons rouges et les murs de briques de San Francisco, Denver ou New York sont absents des poèmes de ce recueil... quel dommage.

Après l'avoir régulièrement feuilleté, puis oublié, puis repris, j'ai tenté une lecture plus assidue. On y retrouve ses préceptes d'écriture, spontanéité, pas de censure, musicalité -jazz, bop - oralité... si tous les poèmes contiennent sur une page et sont plus ou moins de la même longueur, les vers sont libres et souvent dictés par un rythme intérieur et sonore. Parfois le poème se dessine, d'autres fois il part dans plusieurs directions.

Si on le lit dans l'ordre, on se rend vite compte que certains poèmes amènent le suivant, et qu'ainsi le recueil part d'un point pour osciller doucement vers un autre.

Kerouac aborde le quotidien, le jazz, les potes, l'écriture, l'alcool, la drogue, les expérimentations, le tout dans une réflexion philosophique empreinte à la fois de catholicisme - dans lequel il a grandi et auquel il reste fidèle - et de bouddhisme - qu'il étudie, Beat Generation et années 50-60 obligent.

Honnêtement, si j'ai bien retrouvé ce en quoi il croyait quant à l'écriture elle-même, l'espace, la liberté, la mélancolie et l'extase qui caractérisent ses romans m'ont terriblement manqués et je n'ai pas vraiment pris de plaisir à lire ce recueil. Peut-être m'aurait-il plus plu à l'époque où j'étais une inconditionnelle de Kerouac...



Lu dans le cadre du Challenge Poésie 2014-2015
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Sur la route

C'est une gageure que de se lancer dans la critique d'une oeuvre aussi puissante. Inventeur du road-movie improbable et déjanté, chef de file de la Beat Generation, Jack Kerouac nous décrit d'une écriture magnifique à la fois serrée et boulimique le périple de jeunes paumés à travers les Etats-Unis. Serrée parce que sans fioritures sentimentales et sans reflexions philosophiques inutiles (en pragmatique au style "viril" Kerouac va directement à l'essentiel, utilisant des métaphores réalistes qui percutent ) et boulimique parce que à travers ses descriptions et ses procédés stylistiques d'accumulation, Kerouac s'efforce d'atteindre une vison maximum de l'Amérique profonde, celle des petits et des perdants, qui ne peuvent pas ou ne veulent pas s'intégrer au système, celle de ceux qui boulinguent pour fuir ou pour se fuir, à l'image même de la vie où celui qui s'arrête meurt. Violent, passionnant, difficile, cocktail détonnant d'alcool, de sexe et de drogue, le roman de Kerouac nous plonge dans l'urgence, celle de l'instant vécu qui ne sait pas de quoi celui d'après sera fait, celle de la folie où le mensonge tient lieu de sagesse et la déchéance de destin. Celles où des filles, aussi perdues que leurs compagnons les supportent avec héroïsme par amour (!) quand elles ne sont pas plaquées par eux. Celle où sa majesté le Jazz est roi, seule identité véritable de l'Amérique profonde.

Il y aurait tant à dire que je préfère m'arrêter à ce bref aperçu, consciente que je suis de n'avoir fait qu'effleurer ce chef-d'oeuvre qui aura marqué toute une époque.
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La grande traversée de l'Ouest en bus et autr..

Du Kerouac dans sa plus grande forme!

Ce petit livre de la collection Folio à 2 euros reprend quelques-uns des textes publiés dans Vraie Blonde et Autres. Ca a été une grande joie de les relire.

Les textes ne sont pas datés, le recueil est posthume, mais on reconnaît une plume plus proche de Sur la Route que des derniers écrits, en tout cas pour les incontournables Principes de la Prose Spontanée et les deux récits de voyage : la Grande Traversée de l'Ouest en Bus et En Route vers la Floride.

Le recueil, donc, s'ouvre sur les principes que Kerouac s'est édicté pour écrire spontanément, librement, et dans une sincérité qui se veut la plus totale. En voici deux:

"Ecris ce que tu veux depuis le fond sans fond de l'esprit"

"Sois comme Proust un vieux défoncé du temps".

On retrouve dans ces quelques principes de son célèbre roman Sur La Route, bien au-delà de cette simple histoire de jeunes se défonçant et ne pensant qu'aux filles comme on peut l'entendre parfois.

Les deux autres récits de voyage nous entraînent dans une frénésie de vouloir tout enregistrer dans ces traversées Ouest-Est et Nord -Sud , autant les paysages que l'Histoire du continent, les légendes, la vie des Américains jusqu'à leurs visages, toute cette Amérique qu'il magnifie de son écriture particulière. Dans En Route vers la Floride, Kerouac profite d'une commande au photographe Robert Frank pour déménager avec la voiture de celui-ci les affaires de sa mère partie s'installer en Floride.

Kerouac, admiratif en voyant le photographe prendre des photos à la volée de derrière son volant, s'enthousiasme de ce regard de l'artiste capable de voir ce qui lui reste invisible, un pylône seul dans une rue mouillée, des carcasses de voitures, pour les magnifier. Kerouac revient sur son propre travail d'écrivain et cette volonté absolue de tout écrire dans sa totalité.

Je souhaiterais reprendre ce récit avec le livre Les Américains de Robert Frank à la main afin de comparer les photos et les descriptions qu'en fait Kerouac à l'instant où elles sont prises.

Les derniers textes sont consacrés à expliciter le sens de Beat Generation donné à ses amis et à lui, vu comme signifiant "battu, épuisé" alors qu'il le voit lui-même comme "béats".

Un court recueil mais d'une grande richesse autant pour les fans convaincus que pour celles et ceux qui souhaitent découvrir l'auteur, dont c'est le centenaire de la naissance.



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Sur la route

Amis de la “Beat Generation” bonjour.

Aller de New York à San Francisco en passant par Denver ou Salt Lake City puis revenir à New York pour voir des amis embarquer pour l’Europe.

Sauter sur la plateforme d’un train de marchandises, faire du stop, emprunter une voiture ou un bus Greyhound.

Partir découvrir le monde plutôt que de s’enfermer dans la bien pensance et conformisme d’une carrière toute tracée.

Puis sur un coup de tête et avec trois dollars en poche , aller voir à quoi ressemble Mexico.

Quitter sa femme, sa mère, sa copine d’un soir tant l’appel de la route est plus fort et lui promettre de revenir bientôt.

Écouter à la radio Billie Holiday, Lionel Hampton et Charlie Parker tout en roulant à fond sur le bitume.

Faire la tournée des bars pour finir sur le banc d’un square.

Avoir pour potes Neil Cassady, William Burroughs ou Allen Ginsberg, les écrivains de la contre-culture.

S’habiller de chemises violettes, de pantalons troués et n’en avoir rien à foutre.

Refaire le monde jusqu'à 5 heures du matin sur un canapé bien déglingué.

Se griser de vitesse, de filles, d’herbe et de bière.

Traverser maintes fois ce pays de part en part sans savoir au fond pourquoi car ce qui compte, c’est davantage le chemin que la destination.

Et enfin, jeter en trois semaines ce texte mythique sur un rouleau de papier de 36 mètres.



Lors de mon road-trip aux Etats-Unis, tout juste âgé de 18 ans avec un sac à dos et un forfait illimité Greyhound dans ma poche, j’ai croisé plusieurs fois le parcours de Kerouac : à New-York, San-Francisco, Los Angeles, Salt-Lake City, dans le Nevada, le Wyoming, l’Arizona ou le Nouveau Mexique. Autant dire que ce récit me parle même si j’ai été quelque peu dérangé par certains propos datés sur les femmes et les homosexuels en particulier. J’ai adoré les passages consacrés à la musique. Je ne me reconnais pas plus que ça dans la beat generation ou le mouvement hippie qui lui a succédé mais il a incontestablement exercé une influence sur une partie de ma vie et de ma génération et l’appel de la route est chez moi toujours bien présent. Une phrase tirée d’une autre lecture me revient à cet instant : “et même si on ne rattrape jamais le temps perdu, on peut décider de ne plus en perdre”.



Challenge MULTI-DÉFIS 2022.

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Sur la route

Écrit comme une symphonie, " Sur la Route", est encore aujourd'hui, un rouleau de papier que nous essayons tous de déchiffrer, selon nos intuitions et notre propre histoire. Un rouleau de papier qui s'effrite, où les premières volutes se dérobent, une carcasse de voiture avec ses dératés au départ d'un long voyage celui de Jack Kerouac et de son ami Neal Cassady.



En effet, "Sur la Route", est le récit de plusieurs voyages est-ouest ou l'inverse de 1947 à 1949 . Le livre a été écrit à bride abattue par l'auteur, nuit et jour, sur un rouleau de papier à dessin d'une longueur de 30 m. Il l'a achevé en trois semaines, porté à son éditeur, il a essuyé un refus.





À la façon de Céline, Kerouac réinvente sa propre partition, une prose artisanale, primitive entre le charme et l'humour entre les maladresses et les envolées lyriques. Il écrit vite comme il parle vite, dans un style proche de la confidence, tels deux amis qui se raconteraient dans le désordre, les plus fumeuses ou les plus cocasses anecdotes. "On aboutit à un courant, centré sur le récit de la route comme, des personnages de Dostoïevski qui se racontent leur enfance" .





La démesure de l'enfance de Neal Cassady, inonde le roman de Kerouac, cette douloureuse enfance, que Neal Cassady lui-même a su raconter dans "Ma Première Jeunesse" : "Neal n'avait jamais connu le visage de sa mère. Chaque maîtresse, chaque épouse, chaque enfant qui lui venait, ne faisait qu'aggraver sa misère noire. Mais où était-il, son père, Neal Cassady le coiffeur ce vieux clochard qui l'abandonna à 10 ans."





Comment exprimer leur première rencontre, une lumière qui lui apparaît troublante,  "Neal Cassady semble baigner de cette lumière dorée silencieuse, mais je ne sais pas ce que ça veut dire, sauf à penser que Neal est un ange, ou un archange descendu sur cette terre".





Il fallait avoir tiré cinq ans de tôle pour se livrer à des extrémités aussi démentes : "Neal portait dans son corps les sources de toute béatitude : suppliant aux portes mêmes de la matrice, il essayait d'y rentrer une fois pour toutes, de son vivant, avec en plus la libido effrénée et le tempo d'un vivant, page 284."





Neal Cassady allait ainsi devenir l'icône de la Beat Generation, précurseur de la libération sexuelle et modèle de vie pour une partie de la jeunesse. Sur la Route est une ode aux grands espaces, à l'épopée vers l'ouest, à la découverte de mondes nouveaux.  la Beat Generation témoigne également d'un attachement profond à la nature et aux spiritualités dans lesquelles l'homme fait partie intégrante du Cosmos.





L'itinéraire devient un lacet de folies quand le groupe se met à grover, et que le contrebassiste recroquevillé sur son instrument, cogne de plus en plus vite.  "On dirait que tout s'accélère. Shearing se met à plaquer ses accords. Ils jaillissent du piano en cataractes, on croit qu'il ne va pas avoir le temps de les aligner. Ils déferlent en vagues successives, océaniques. Page 281."





les éditeurs bouleversés par ces textes, ont surtout perçu une menace, car rien de comparable n'avait jamais été écrit. Muni d'un rabot, d'une gouge et de ciseaux, pour plaire à ses commanditaires, Jack Kerouac , râpe rogne, lime, découpe. C'est un passage par la casse, pour une revente en pièces détachées.

Avec Neal refaire une carrosserie, n'était pas un problème, Jack a puisé dans leur correspondance, un arsenal délirant et infernal, pour maquiller, et sortir de nouveaux modèles de romans, où le mécano et ses copains avaient disparu, toutes les plaques introuvables, Cassady, Ginsberg, Bill Burroughs et les autres habillés sous pseudos anonymes.

Suivront ainsi, Anges de la Désolation, Dean Pomeray, Cody Pomeray...

En Juillet 2010, le rouleau est de retour, frais, bio, et dispo chez Gallimard, cette fois, aucun nom n'est effacé, une merveille.





On ne peut plus faire une lecture sorbonale d'un tel fluide, Nous avons là un document essentiel sur la vie de la hip ou de la Beat Génération.

J'ai voulu écrire un livre, avance Kerouac, sur la tendresse entre des jeunes gens turbulents, indisciplinés. Je n'ai jamais au grand jamais exalté un personnage violent.

"C'est toujours ce qu'on a écrit de meilleur qui fait l'objet des pires soupçons. Si je manie les mots avec une telle aisance, c'est parce que l'anglais n'est pas ma langue, que je dois le refondre pour l'adapter à des images françaises.page 83"





À mesure que Kerouac émancipe le vrai Cassady de l'idée romantique qu'il s'en fait, on passe du symbole au mythe, de l'humain à la vision.

Ce sentiment de la mort qui le hante et l'étouffe l'accompagnera toute sa vie. Ce sentiment remonte à la mort, en 1926, de son frère Gérard, alors âgé de neuf ans.

Kerouac voit en Cassady le frère dont la mort a constitué le centre même de son éducation catholique, Cassady est lui-même catholique. "Il l'appelle son frère, et leur lien est exprimé de manière encore plus explicite dans le rouleau : je m'intéresse à lui comme je me serais intéressé à mon frère qui est mort quand j'avais neuf ans s'il faut tout dire. Page 89"





En refermant ce livre et me détachant avec émotion de la vie de ces deux survoltés de l'écriture, je sorts sonné par ce livre incandescent, où l'on monte très haut dans l'extase, et où au fil de la route l'on descend très bas dans le glauque.





Je pense , côté extase, à cette scène de pure bonheur, où Kerouac se livre à une description effrénée en trois longues pages d'une déferlante de musique de Jazz, dans les rues de Détroit.

Dans les passages les plus noirs Je ne peux oublier les portraits de Louanne, Diane, Carolyn, Pauline, Béa, Agnès,..ces femmes qui ont partagé des bouts de route, et qui finiront par suivre un autre chemin moins chaotique.





Je vous invite sur la route de Kerouac dans cette fabuleuse version, en vous accompagnant de « mes Premières Jeunesses » de Cassady, puis de relire leur correspondance.



Gallimard ( paru en 2010)

Sur La Route, le rouleau original

édition établie par Howard Cunnel 2007

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