Citations de Jacques Chirac (89)
´ Il faut soutenir les dictateurs
africains, sinon ils ne feraient pas
d’élection. ª
Mobilité et stabilité ne sont pas antinomiques: un cycliste n'est stable sur sa bicyclette qu'en avançant.
L'ennemi n'est pas le capitalisme et ce n'est pas d'avantage le socialisme, c'est le gigantisme, aussi bien celui des monopoles dits privés que celui des économies étatistes tentaculaires et bureaucratisées. Il ne faut condamner ni le libéralisme, ni le socialisme, car tous deux ont représenté des étapes de la pensée et de la vie, mais l'un et l'autre doivent être aujourd'hui dépassés et surtout il importe de surmonter leur antagonisme systématique et les conflits passionnés qu'il provoque. Tel est le rôle que le général de Gaulle a désigné à la société de participation. Inventer les mécanismes qui permettent cette prise de parole et cette prise de pouvoir, corriger la démesure des structures actuelles, aussi bien celles de vieille "mégalopole" que celle de l'entreprise déshumanisée et hypertrophiée à l'échelle du trust international, construire aussi bien pour le citoyen que pour le producteur la véritable démocratie, celle que Léon Blum évoquait dans A l'échelle humaine, celle où l 'homme demeure le principe et la mesure à la fois pour l'univers qu'il construit et pour la vie qu'il compose, telle est l'ambition qu'il faut traduire en actes. L'enjeu mérite que chacun se décide à agir.
(Revue des deux mondes, octobre 1976)
Il ne faut pas pleurer sur le lait renversé.
La première chose que je regarde chez une femme, c'est si ma femme me regarde (Patrick Sébastien, rapportant une blague de Chirac)
Le plus difficile, dans l'exercice du pouvoir, est de se doter de collaborateurs qui osent affirmer ce qu'ils pensent à celui qui les dirige, sans craindre de lui déplaire, ni se contenter d'abonder dans le sens de ce que lui, selon eux, souhaite entendre. Le phénomène de cour est inhérent au fonctionnement des entourages. C'est un mal inévitable qui peut devenir fatal si l'on ne dispose pas de solides contre-feux pour en limiter les effets. Homme de caractère comme on en dénombre peu au sein de l'appareil d'État, inventif, fougueux, stimulant, riche d'une expérience internationale acquise dès sa jeunesse, peu enclin à masquer ses convictions ou à atténuer ses jugements, Dominique de Villepin est un excellent antidote à cet esprit courtisan où la servilité le dispute toujours au conformisme (...)
On n'exporte pas la démocratie dans un fourgon blindé.
[à propos de l'intervention militaire américaine en Irak]
Il y a déjà tellement de jeunes qui sont vieux que ce n’est pas la peine de rajouter des vieux qui veulent jouer les jeunes.
Quand, malgré tous ses efforts, on est enfermé dans le chômage, quand on est un couple qui travaille dur et à qui il ne reste rien à la fin du mois sinon des découverts, la tentation peut naître de voir comme une solution de fermeture des frontières et de l'un de ses avatars économiques : la sortie de l'euro. Ne nous laissons pas abuser par ces sirènes du passé. Ce serait un choix à la fois suicidaire et injustifié et les plus modestes, les plus vulnérables en seraient les premières victimes. Le protectionnisme ne mène qu'à la régulation économique et sociale. Spirale destructrice, il a conduit, par le passé, à l'aggravation de la crise de 1929 et à la guerre.
Par expérience et par tempérament, je me méfie des de toute attitude jusqu'au-boutiste dans la gestion des conflits sociaux. D'instinct et par respect de l'opinion, je suis davantage porté à la négociation qu'à l'affrontement. La France n'est plus un pays qu'on peut gouverner à coups de diktats. La volonté de réforme a peu de chances d'aboutir si elle ne bénéficie pas d'un minimum de consentement et de compréhension. Une saine pratique démocratique commande, selon moi, non de se résigner au statu Quo, mais de faire en sorte que les évolutions nécessaires s'opèrent dans la concertation plutôt que dans l'épreuve de force.
En dehors de circonstances exceptionnelles, je ne crois pas que la rigueur soit une bonne réponse aux situations de crise. Je suis a priori plus sensible aux arguments de ceux qui veulent organiser la relance que de ceux qui préfèrent s'interdire toute initiative. Ma conviction naturelle est qu'il vaut mieux tout faire pour privilégier l'emploi et le pouvoir d'achat, parce qu'il s'agit là du moteur même de l'économie.
on premier message est qu'il faut relever le défi de la mondialisation, non pas en imitant les autres, mais en assumant notre identité.
L’inauguration du musée du Quai Branly, le 20 juin 2006, a été un des moments les plus heureux de ma présidence et l’une des grandes joies de ma vie
En chaque homme il y a le meilleur mais aussi le pire. Le problème c'est de cultiver le meilleur et d'éliminer le pire.
Etre dans le vent, c'est un peu avoir un destin de feuille morte.
« Une histoire abracadabrantesque. »
Mais il faudra encore plusieurs semaines avant que l'opinion commence à basculer en ma faveur, à tel point, que faisant campagne sur l'île de la réunion, a la fin de l'année 1994, et constatant le peu d'enthousiasme que j'y rencontre, je confierai à Jean-Louis Debré, en plaisantant : Si ça tourne mal, nous ouvrirons ensemble une agence de voyages. Tu la tiendras, et moi je voyagerai...
J'ajoute que c'est tout cet édifice qui me paraît aujourd'hui menacé, sous la pression de revendications identitaires liées à l'évolution apparemment contradictoire dans un monde où l'abaissement des frontières et la multiplication des échanges se conjuguent à une tendance exacerbée au repli sur soi est à l'affirmation des différences.
La mondialisation n'a pas créé l'exclusion, mais elle aggrave sans doute, en laissant au bord du chemin tous ceux qui ne peuvent suivre le rythme toujours plus rapide des adaptations rendues. nécessaires par la concurrence.
Nos professeurs, à l'ENA, nous expliquent, démonstrations lumineuses à l'appui, que le redressement économique de la France est devenu impossible. Le déficit de la balance des paiements est considéré, par les plus éminents de nos maîtres, comme une fatalité inéluctable, tout à fait comparable à une anémie chronique, reconnue comme telle par le malade lui-même, qui s'y est résigné. Imaginer une guérison, fût-ce à longue échéance, pouvait faire douter de nos aptitudes à exercer une activité sérieuse. Le bateau coulait lentement dans le port, sous les yeux de promeneurs trop avertis et trop convaincus pour être vraiment attristés. Là-dessus, le général de Gaulle reprend les rênes du pays et Jacques Rueff lance son Plan dans la foulée. Six semaines se passent et la balance des paiements est de nouveau en équilibre. Le redressement est saisissant. J'en tire la conclusion que mieux vaut se méfier de l'opinion des théoriciens, des technocrates et des économistes. Et, depuis lors, mon jugement n'a guère changé.