Malgré sa grande erudition, Jacques Heers n'arrive pas à faire de son "Louis XI" un livre pationant. Quand j'ai reposé le livre je me suis aperçu que j'avais lu un livre sans le lire ; j'étais incappable de n'en rein resortir. A garder pour des personnes très pointus sur l'époque et le sujet.
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Pourquoi, après avoir connu une période "glorieuse" telle que l'Antiquité, l'homme serait-il tombé dans ce "Moyen-Age ténébreux" qu'on nous rabache à longueur de temps ? Avant de renaître 1000 ans plus tard, à la "Renaissance éclatante" ?
Jacques HEERS nous explique dans ce livre, pourquoi il a fallu rendre cette époque sombre afin que la suivante soit éclatante et débouche sur les "Lumières" et la Révolution pour le bien des hommes. Point par point, dates, croyances, religion, féodalité, paysannerie... il "détricote" tous ces mensonges ou omissions qui ont été colportés et inculqués pendant des générations jusqu'à devenir aujourd'hui ce stupide lieu commun "Oh mon Dieu, mais c'est le Moyen-Age ça !!".
Ce livre m'a beaucoup appris et fait réfléchir, j'ai été surtout sidérée par le passage sur les "croisades" contre les infidèles Albigeois et Cathares, remis dans leurs contextes politiques...
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Utile et lisible mais apporte peu de choses au final
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Depuis la fin du XIXe siècle, la légende noire de Gilles de Rais excite les passions. Pire, et malgré les faits exposés ici par un historien médiéviste ne se laissant pas dicter sa conduite par lesdites passions, il se trouve encore des défenseurs de ce maréchal de France pour affirmer qu’il est innocent des crimes nombreux et particulièrement sordides qu’on lui impute. Ce, malgré une quantité de preuves irréfutables. Quant à accuser l’Église d’une énième injustice, voici ce qu’en dit Jacques Heers : « La cour ecclésiastique qui siégea à Nantes n’était pas un tribunal de l’Inquisition mais celui de l’évêque. Surtout, il n’y eut pas un, mais deux procès, et c’est par la cour “civileˮ, présidée par le président du Parlement de Bretagne, que Gilles de Rais fut condamné à mort. »
Mais qui fut ce Gilles de Rais ? Certes de noble lignage mais pas issu d’une famille exagérément puissante, il évolue en pleine guerre de Cent Ans, oscillant entre tel ou tel parti selon ses intérêts. Puis il y a sa rencontre avec La Trémoille et Jeanne d’Arc, et le siège d’Orléans par les Anglais. Mais contrairement à une autre légende, Gille de Rais, qui participa bien à la libération de la ville, n’aurait pas été aussi lié à Jeanne d’Arc que d’aucuns le prétendent. D’autant qu’à ce moment, Gille de Rais est au service de La Trémoille, qui ne cachait pas son animosité à l’égard de Jeanne. D’ailleurs Gille de Rais l’abandonnera à son sort lors du siège de Paris.
Donc, après un éphémère succès auprès du roi Charles VII, Gilles de Rais « doit, contraint et forcé par manque d’emploi et de crédit, abandonner le métier des armes au service du roi. Ce renoncement, ou plutôt cette mise à l’écart, s’accompagnait d’une véritable déchéance politique et sociale ».
Cependant, à force de dépenses lors de fêtes et célébrations, visant à le faire à nouveau entrer dans les bonnes grâces du pouvoir, de dispenser ses bienfaits notamment à des religieux, le voilà « accablé de dettes, à demi-ruiné ». Sans compter que, plus que tout, « la guerre l’avait obligé à dépenser énormément pour lever et entretenir ses troupes, certainement sans contrepartie notable ». Sachant qu’il ne fut jamais aussi riche qu’on le prétendit. Il dut alors vendre beaucoup de ses biens, au grand dam de ses héritiers tout en risquant d’ébranler l’équilibre fragile de la région en redistribuant ainsi ses possessions.
C’est alors qu’il se laisse berner par des individus qui l’initient à des pratiques occultes. Toutefois, cela ne le dédouane en rien de ses crimes particulièrement abjects sur de jeunes garçons : « Ses crimes sont réfléchis, préparés. […] Cruautés gratuites, sadisme et raffinements prolongeaient les supplices. Tous les complices et serviteurs insistent sur ces monstrueuses délectations, sur son plaisir à voir couler le sang et assister aux agonies des jeunes corps. »
Aussi son procès, nonobstant les protestations de certains, n’eut rien de « stalinien ». Et Gilles de Rais s’évita la torture en avouant tout. Certes, c’est à cause de l’agression d’un homme d’Église en pleine célébration que les autorités se penchèrent sur son cas, tandis que les rumeurs de ses meurtres se faisaient de plus en plus insistantes, mais sa condamnation à mort ne releva pas d’une injustice infligée à un innocent. Privilège de la noblesse, son corps fut inhumé dans une sépulture.
Par son ouvrage, Jacques Heers fait œuvre d’historien et non d’accusateur ou de défenseur d’une cause. Ce qui, à une époque où l’Histoire est trop souvent étudiée par le seul prisme idéologique, fait du bien !
[Petit reproche : il eût été plus respectueux pour le lecteur contemporain de traduire les nombreuses citations en moyen français.]
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Jacques Heers nous livre ici une étude complète de la course en Méditerranée que l’on désigne par le terme, inventé au 16ème siècle, de Barbaresque. A l’évocation de ce nom, l’imagination s’envole ; on pense au port d’Alger, à Barberousse, aux felouques cinglants la mer les cales remplies de trésors. La réalité en est a la fois proche et éloigné, plus compliqué. Les cité commerçantes sont tantôt impliquées, tantôt victimes. On peut même y inclure dans bataille rangé comme la tristement célèbre bataille de Lépante. Sans oublier non plus le rôle du sultan de Constantinople, les razzias. Pour peu il ne nous manquerais qu’Angélique.
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Je connaissait déjà Jaques Heers éminent historien médiéviste, mais à par le titre, rien dans la description ne me renseignais sur le contenu du livre.
N'écoutant que mon courage et communiant avec l'esprit pionnier des descubridores, je me décide enfin à cliquer pour commander le livre...
Ce fut une bonne surprise car ce petit ouvrage présente une certaine originalité dans le traitement du theme de la découverte de l'Amérique.
En effect au lieu de s'intéresser à la découverte dans la chronologie et dans les faits brut, il parle des contours de la découverte c'est à dire la perception qu'en ont eut les gens de l'époque et les conséquences pour le monde Européens.
Pour ce faire Jacques Heers se base sur des lettres des récits et différent documents. Comme ont peu s'y attendre avec cet auteur c'est un travail très sérieux écrit dans style limpide très accessible pour nous autres néophytes et qui ne s'embarrasse pas d'effet de style.
Ce n'est donc pas du tout une biographie de Christophe Colomb (Jacques Heers en à écrit une) et tout l'intérêt réside dans le fait qu'il parle de personnages dont on parle peu dans les autres livres sur la découverte de l'Amérique avec en vrac : Martin behaim ; Juan de la Cosa ; Amerigo Vespucci ; Saint Dié des Vosges ; Giovanni Cabato ; Corte real ect
Le livre est complété par des notes, une chronologie, une bibliographie et un index
Un livre à posséder dans toute bibliothèque consacrer à la découverte de l'Amérique et à la renaissance.
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Un livre Salutaire mais pas très passionnant.
Cet ouvrage apporte un éclairage nouveau et salutaire sur les traites négrières. Tout est analysé, sourcer, décrit, détailler avec la plus grande rigueur scientifique et la plus grande objectivité.
C'est une analyse froide et sans concession loin de toutes idéologies et par delà le bien et le mal se qui était indispensable vu le thème abordé. Sur le sérieux et rigueur du livre rien à redire, c'est parfait.
Par contre, et c'est se qui justifie que je n'ai mis que trois étoiles, le plaisir de la lecture n'y était pas.
IL faut bien reconnaître que ce livre ne s'adresse pas au grand publique et qu'il demande une certaine habitude de se genre d'ouvrages très pointu mais aussi très rébarbatif du fait de ses nombreuses précisions, détails et répétions qui peuvent très facilement perdre le lecteur de peu d'érudition dont je suis. Ce n'est en rien un reproche fait à l'auteur mais plus une précision pour le futur lecteur.
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Un livre très pointu et savant sur la vie à la cour des Papes, aux temps des Borgia et des Médicis. Le parti-pris de parler de "vie quotidienne" m'a un peu surprise et laissée à la traîne car du coup, il me manquait les fondamentaux historiques très généraux, que je suis allée chercher ailleurs du coup... Autre bémol : je ne comprends pas trop le plan choisi, et le passage d'un chapitre à l'autre n'est pas évident. Lecture à réserver aux historiens, ou presque.
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Quel malheur que la chute de Constantinople. On oublie trop souvent que 1453 marque la fin définitive de l’empire romain, créé en 753 avant JC. Une civilisation de plus de 2000 ans - la nôtre - qui s’efface… Il faut aussi savoir la responsabilité des latins dans ce dénouement, notamment des vénitiens, qui ont définitivement fragilisé le vieil empire. Un livre à lire pour comprendre que tout passe, y compris les empires qui ont gouverné la moitié du monde…
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Le sujet des corsaires dits barbaresques m'intéressait beaucoup et ce livre m'a permis de satisfaire ma curiosité.
Je précise d'abord qu'il s'agit d'un ouvrage qui demande une certaine concentration car très dense, parfois complexe, avec beaucoup de dates, de noms, de récits et d'anecdotes, de chiffres et même des passages en vieux français ou Latin non traduits ! Il faut donc s'accrocher pour ne pas s'y perdre.
Pour le reste, le livre est très complet, parfaitement documenté et permet de bien comprendre le monde méditerranéen et ses enjeux aux alentours du 16ème Siècle.
Il a en outre le mérite de ne pas tomber dans la facilité et le manichéisme, car l'auteur rappelle que la guerre de course, les razzias sur les côtes et la mise en esclavage des populations civiles étaient pratiquées aussi bien par les Chrétiens que par les Musulmans.
Il rappelle également un fait peu connu ou peut-être oublié dans la mémoire collective, savoir que les corsaires barbaresques, terreurs de la mer, étaient en grande majorité des Européens convertis à l'Islam : albanais, grecs, espagnols, vénitiens, génois.
Ils avaient eux-mêmes été captifs, ont renié leur foi pour échapper à leur triste sort et se sont mis au service du sultan ottoman et des pachas d'Alger ou de Tunis.
Certains de ces renégats ont connus des destins parfois exceptionnels, à l'image des célèbres frères Barberousse, ou du moins connu Euldj'Ali (ou Uluç Ali) qui, simple pêcheur calabrais, est devenu amiral de la flotte ottomane et Pacha d'Alger.
Ainsi, contrairement à ce que certains de nos jours voudraient faire croire, ce n'est pas une histoire avec des gentils d'un côté et des méchants de l'autre.
C'est au contraire une période et un monde beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît.
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Le thème est sans doute très intéressant, touché déjà par d'autres historiens et historiennes, et détaillé tout au long des plusieurs chapitres. Malheureusement le ton agressif de l'auteur est assez dérangeant. Il utilise un lexique très dur et presque offensif envers les courants intellectuelles différentes. Il ne connaît pas des nuances et la lecture risque de devenir répétitive à cause de ce jugement omniprésent. Le contenu du livre risque donc d'être endommagé par une attitude qui devrait être plus distante et qui pourrait laisser plus d'autonomie et de réflexion au lecteur.
Je crois qu'il s'adresse à un public pas vraiment académique, mais intéressé par le Moyen-âge (si j'ai encore le droit d'utiliser cette expression).
Mais je ne trouve pas de la place pour un débat constructif, une confrontation, ni une véritable exposition des ressources à confirmer une partie de cette "ideologie" exprimé avec extrémisme
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Le nom de Barberousse vous évoque peut être quelque chose ; vague souvenir d'histoire de pirates ... Ce livre vous en dira plus sur ce Barberousse et la réalité historique des pirates dits "barbaresques" (terme impropre nous précise l'auteur dès les premières lignes de l'introduction).
Du point de vue chronologique, le livre couvre principalement le XVIème siècle avec, en point d'orgue, la bataille de Lépante en 1571 qui clôture une époque. Les premiers chapitres sont essentiellement une relation chronologique et politique des événements et des batailles (dans laquelle il peut arriver qu'on se perde). Un des axes essentiels est l'interprétation de la politique de François 1er d'alliance avec les Turcs contre l'Espagne, dont l'origine est à rechercher dans le désir de conquête du roi français en Italie plus que dans la crainte de la toute puissante Espagne, et dont les conséquences seront parfois assez désastreuses. Il décrit les relations politiques compliquées entre l'Espagne, Venise, Gêne, la France, la papauté, les ottomans, les royaumes d'Afrique du nord et les nommés "barbaresques" qui n'hésitent pas à venir razzier sur les cotes.
La suite présente davantage les conditions de vie, la situation des esclaves et des prisonniers, souvent objet et principal butin de ces batailles. Le dernier chapitre " frayeur et propagande" traite de l'imaginaire créé autour de ces corsaires, barbaresques, bien au-delà du XVIème siècle, m'a paru particulièrement intéressant.
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Après "la découverte de l'Amérique" voici "la ruée vers l'Amérique, le mirage et les fièvres" ! le premier ouvrage se consacrait à la découverte de l'Amérique au travers des documents et lettres que nous ont laissés les premiers explorateurs du continent pour nous donner une idée de la perception qu'en avaient les Européens de l'époque. Dans ce second ouvrage, il est question essentiellement de l'aspect économique, des premiers traffics et des velléités d'enrichissements dans l'Amérique nouvellement découverte mais aussi sur la cote ouest Africaine.
Selon le principe des rescates (équivalent de la razzia) et des armada, les Espagnoles et Portugais ont su tirer profits de ses terres nouvellement découvertes qui les firent rentrer dans leurs âges d'or.
Comme toujours avec Jaques Heers, on à affaire à un ouvrage très détaillé, d'une grande érudition et qui s'embarrasse des détails. Ce n'est certes pas du pur divertissement, car il n'y à pas de place pour la littérature dans cet ouvrage qui saura combler un passionné d'histoire mais qui pourras lassé des personnes un peu moins acharné.
A la fin de l'ouvrage quelques cartes, des notes, une chronologie et une biographie viennent parfaire le sérieux de l'ensemble.
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Dès Zara, et jusqu'au sac de Constantinople, Innocent III n'a cessé, en envoyant à l'ost de Montferrat toutes sortes d'exhortations parfaitement établies, de le détourner de ses "aberrations". Il a explicitement condamné le siège de Zara et la conquête de la "Romanie". Les preuves matérielles ne manquent pas et les historiens sont aujourd'hui unanimes à ce sujet. Si, après Zara, il ne menace plus d'excommunier, c'est parce qu'il sait, comme l'a très bien dit Achille Luchaire, qu'il a perdu le contrôle et que personne n'en tiendra compte. De telles menaces n'auraient donc qu'un effet: mettre en lumière sa totale absence d'autorité sur les croisés dévoyés. Ajoutons que le quatrième concile de Latran aura pour objectif principal, comme Innocent III l'exprime dans son allocution inaugurale, de faire comprendre qu'il faut "racheter" la quatrième croisade par la cinquième (qui se soldera aussi par un lamentable fiasco).
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A présent je vois les Médicis d'une manière différente. Cependant, je m'attendais à en savoir plus sur les futurs reines de France, les différents papes que compose cette famille. On découvre la manière dont cette famille fût connue et qui a une influence incontournable.
Pour moi, cela appelle à un deuxième tome; avec plus d’anecdote, plus sur les personnes qui ont marqué l'histoire. Mais peut-être qu'ils font déjà l'effet d'un ouvrage sur leur personne.
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Au risque de ne pas plaire, ce livre, au style lourd, n'apporte rien au débat sur Gilles de Rais. J'ai connu Jacques Heers en meilleur forme.
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