AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jacques Heers (41)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le clan des Médicis. Comment Florence perdit ..

Jacques Heers relate avec brio comment Florence cessa d’être une République pour tomber sous la coupe des Medicis...



Dès les premiers chapitres de ce livre une question se pose : comment une ville en proie à un tel chaos politique a pu connaître un tel essor des arts ?

Car Jacques Heers, au rebours des chroniqueurs florentins de la Renaissance, dresse un portrait peu flatteur de ce que fut la République florentine. La cité-état de Florence était une bien étrange ville, livrée aux factions rivales gibelines et guelfes. Elle convulsait sous les émeutes et les bannissements. On élevait des tours (jusqu’à deux cents) aussi vite qu’elles étaient démolies, au gré des revers de fortune des puissants. Heers puise chez Machiavel et Guichardin la chronique des violences inouïes de cette guerre civile quasi-permanente qui dura de 1100 jusqu’au règne de Côme l’Ancien en 1434.





Une large place est aussi faite à l’inventivité politique. Des formes archaïques de démocratie naissaient à travers des institutions comme les contradas-unités administratives et militaires regroupées autour d’un quartier-les arti-corporations de métiers- et le podestat-un arbitre étranger à la cité qui devait se tenir au dessus des factions. L’idée noble d’un arbitre étranger ne résiste pas à ce que fut la réalité de cette institution : le podestat vivait reclus dans un des palais, unanimement détesté, et devait bien souvent quitter la ville à la hâte.



Comment ne pas considérer dès lors, que le règne de Côme l’Ancien, le premier Médicis qui contrôla Florence, fut bénéfique ? C’est la position de Heers, qui rappelle combien ce tyran donna une stabilité au pouvoir et maintint la paix dans et à l’extérieur de Florence. Les Medicis régnèrent sans le dire, en conservant les instituions proto-républicaines, mais en les tournant à leur avantage grâce à une clientèle d’affiliés.

Jacques Heers souligne la spécificité de Côme qui choisit pour imposer son pouvoir, non pas le fracas des armes, mais une tactique pour se concilier le plus grand nombre dans une ville où l’émeute était toujours latente. Le Prince se fit donc populaire en distribuant les honneurs et en embellissant Florence. C’est dans cette stratégie du pouvoir du prince prodigue que se trouve sans doute un des éléments qui permit à Florence l’essor des arts et des savoirs.



Fabien LACOSTE


Lien : http://bit.ly/1dNI30q
Commenter  J’apprécie          40
Le Moyen Age, une imposture

Ce livre est absolument nécessaire pour comprendre que l'homme médiéval, la société médiévale, tout ça n'existe pas, et n'a jamais existé. Le Moyen Age est une notion strictement négative qui renvoie à une infinie variété de moeurs pendant les mille ans qui ont séparé la civilisation gréco-romaine ("l'Antiquité") de la Renaissance. En historien et en universitaire, Heers a fait un travail extrêmement sérieux et parfaitement justifié. Malheureusement, la présentation du livre laisse à désirer, et la couverture qui fait le trottoir risque de lui faire manquer son public.
Commenter  J’apprécie          170
Le Moyen Age, une imposture

Le thème est sans doute très intéressant, touché déjà par d'autres historiens et historiennes, et détaillé tout au long des plusieurs chapitres. Malheureusement le ton agressif de l'auteur est assez dérangeant. Il utilise un lexique très dur et presque offensif envers les courants intellectuelles différentes. Il ne connaît pas des nuances et la lecture risque de devenir répétitive à cause de ce jugement omniprésent. Le contenu du livre risque donc d'être endommagé par une attitude qui devrait être plus distante et qui pourrait laisser plus d'autonomie et de réflexion au lecteur.

Je crois qu'il s'adresse à un public pas vraiment académique, mais intéressé par le Moyen-âge (si j'ai encore le droit d'utiliser cette expression).

Mais je ne trouve pas de la place pour un débat constructif, une confrontation, ni une véritable exposition des ressources à confirmer une partie de cette "ideologie" exprimé avec extrémisme
Commenter  J’apprécie          10
Le Moyen Age, une imposture

Le moyen-âge, une imposture ? Ce livre passionnant, au titre et pourtant dû à l'un des grands médiévistes du XX°siècle, Jacques HEERS, interroge à la fois le concept même de Moyen-âge et ce que l'on y met couramment

Selon l'auteur, le concept a été élaboré sur des bases erronées, par des historiens considérant que finalement,l'histoire de la civilisation se résumait à sa naissance avec l'antiquité gréco-romaine, et à sa renaissance (justement!) après une longue éclipse, une période sombre, qu'on appellera moyenh-âge par défaut.

Mais une période historique (quoi que, la notion même de période historique....faut-il vraiment découper l'histoire en tranches ? Pour reprendre le titre d'un ouvrage de Jacques LE GOFF) se définit d'abord par ses limites ; et là les difficultés commencent.

Quand commence en effet le Moyen-Âge ? A la fin de l'Antiquité ? Oui, don à la fin de l'Empire Romain ; mais ce n'est pas si simple ; beaucoup de dates sont possibles ; on ne retient plus guère l'événement finalement de peu de conséquences que fut la déposition du dernier Empereur, Romulus Augustule, par l'Ostrogoth Odoacre, qui renvoya ses insignes à l'Empereur d'Orient....en lui demandant d'ailleurs de le reconnaître en tant qu'Empereur d'Occident ! Au vrai les chefs « barbares » Odoacre le premier, sont passablement romanisés et n'ont ni le sentiment ni l'intention de détruire l'Empire. Une génération plus tard, Clovis portera encore le titre de gouverneur de la Belgique Seconde, et recevra de l'Empereur les insignes de consul. Et on qualifiera souvent cette époque d'Antiquité tardive à la suite d'Henri-Irénée Marrou

L'Empire d'ailleurs si peu terminé qu'au siècle suivant Justinien manquera de rétablir l'Empire après en avoir reconquis une partie, et que la monarchie franque conservera longtemps une part des institutions romaines

Et pour la fin, c'est tout aussi compliqué. 1453, date de la prise de Constantinople par les Turs et de la fin de l'Empire Romain d'Orient ? Et pourquoi pas 1492, date de la découverte de m'Alérique et de la fin de la Reconquista ?

Mais si la Renaissance commence avec la redécouverte de la culture antique, alors elle a lieu beaucoup plus tôt, avec le retour en Occident dès le onzième siècle, depuis Byzance et par Pise et Bologne, de manuscrits originaux grecs et latins des grands auteurs de l'Antiquité,(*).

Pour sauver les concepts, certains parleront de pré-renaissance....

Et finalement ce « moyen-âge » ne mérite-t-il pas d'être considéré pour lui-même, autrement que comme un intermédiaire, et en lui conférant une unité qu'il n'a pas ? Dans ses limites convenues, la période recouvre près de mille ans, le temps qui nous sépare d'Hugues Capet. Et peut-on dire que Clovis et Louis XI appartenaient à une même culture ?



Heers poursuit ensuite sa « déconstruction » du concept en analysant et en réfutant un certain de mythes encore largement répandus aujourd'hui et dont il voit l'origine dans les idéologies héritées de la Révolution Française (qu'il semble ne pas aimer beaucoup)

Qu'il ait ou non raison sur ce point précis, il n'en trouve pas moins beaucoup de sottises qu'il serait trop long d'énumérer ici ; on citera cependant, pêle-mêle, l'incompréhension de ce qu'était le féodalité, les droits féodaux imaginaires, tels que le droit de cuissage, la légende noire de l'Inquisition, l'apocryphe « tuez-les tous, Dieu reconnaître les siens », les prétendus débats sur l'existence de l'âme chez les femmes, la croyance à la terre plate, la surestimation de certains personnages, l'opposition artificielle entre campagnes et villes, et l'idée que ces dernières étaient une oasis de liberté, ce qu'elles n'étaient nullement, au contraire, la surestimation du mouvement communaliste (**)

Dans cette section, l'auteur est peut-être trop systématique et vouloir pour les besoins de son raisonnement trouver à l'époque plus de vertus qu'elle n'en a.

Cependant, et c'est un autre mérite de ce livre, il révèle des choses qu'on a coutume d'occulter, telle que la persistante de l'esclavage au sens antique du terme au moins jusqu'au seizième siècle, et y copris entre chrétiens, le massacre des prisonniers de guerre, le sac des villes prises (on se rappelle de celui de Rome -en 1527 d'ailleurs, soit théoriquement sous la Renaissance- par les reîtres luthériens de Charles Quint, mais il y en eu bien d'autres)

En résumé, un livre aussi passionnant qu'instrutif,



(*) Par parenthèse, ce fait est connu depuis longtemps, et on ne comprend pas les critiques soulevées à l'occasion de la parution du livre de Gougenheim, Aristote au Mont-Saint-Michel par certains chercheurs tenant à tout prix à ce que les classiques grecs aient été retraduits de l'arabe et non à partir des textes originaux, chercheurs parmi lesquels d'ailleurs on ne trouva aucun médiéviste de premier plan



(**) Je m'étends un peu sur cette question qui m'a particulièrement intéressé.On sait qu'au XIIIème siècle, un certain nombre de villes se virent attribuer par le Roi, les princes territoriaux, certains seigneurs ecclésiastiques, ou les pouvoirs ecclésiastiques des Chartes qui leur permirent de s'ériger en Communes, de se doter d'une administration municipale et de s'auto-administrer.

Et l'historiographie en vigueur nous décrit ces communes comme autant de petites républiques, démocratiques, heureuses, florissantes et prospères. réalité est malheureusement toute différente ; les Communs étaient des aristocraties rien moins que démocratiques, très médiocrement administrées, avec une fiscalité importante, et beaucoup de quasi-guerres civiles internes.

Au point que la plupart disparurent d'elles-mêmes, demandant au Roi , au comte ou à l'évêque de bien vouloir reprendre les" libertés "qu'il avait accordées.Ainsi à Provins un véritable référendum fut organisé par les magistrats municipaux en 1320 sur l'opportunité d'abandonner l'administration en place pour s'en remettre au Roi. Parmi 2701 personnes ayant exprimé un vote, 2545 opinèrent désirer « être libres du gouvernement des maires et échevins et ne plus êtres gouvernées que par le roi seul »
Commenter  J’apprécie          84
Le Moyen Age, une imposture

En Histoire, certaines périodes sont portées aux nues comme l’Antiquité grecque et romaine alors que d’autres sont vouées aux gémonies comme le Moyen-Âge, considéré comme une longue période de ténèbres et d’obscurantisme qui s’achève à la Renaissance. De même, constate-t-on une différence de traitement entre l’avant 1789 et l’après, comme si un certain 14 juillet l’humanité était soudain passée comme par enchantement de l’ombre à la lumière et depuis n’avait cessé de progresser vers un avenir de plus en plus radieux. Il est aussi particulièrement difficile de situer le début de la période communément appelée « Moyen-Âge ». Doit-on le placer dès la chute de l’empire romain d’Occident ou après celle de Byzance ? Tout aussi peu évident est la datation de celui de la Renaissance. Doit-on s’en référer aux débuts de l’époque gothique ou à celle de la fin du gothique flamboyant, à l’époque de Dante, de Giotto ou de Boccace, donc au XIIᵉ, XIIIè, XIVᵉ, XVè siècle ou même après ? Les termes de « Moyen-Âge » et de « Renaissance » ne furent d’ailleurs que très tardivement utilisés par les historiens (vers 1800). Et c’est d’ailleurs en France que l’on parla en premier de Renaissance italienne alors que le terme était toujours inconnu en Italie. On comprend ainsi le côté artificiel de toutes ces notions !

« Le Moyen-Âge, une imposture » est un essai historique de grande qualité, très référencé, très documenté et taillant de jolies croupières aux tenants de l’Histoire des manuels républicains à la Michelet et autres Fernand Nathan qui servirent de références des maîtres d’école jusqu’aux maîtres de conférence pour distiller une Histoire assez éloignée de la réalité et même complètement déformée pour servir une idéologie. Quand la politique se mêle de réviser le passé, on peut s’attendre au pire… Jacques Heers, tout comme Régine Pernoud, autre référence sur le sujet, s’attache dans cet ouvrage remarquable à tordre le cou à un grand nombre d’idées fausses, de contre-vérités et mêmes de forgeries (comme l’histoire de la papesse Jeanne pour ne citer que la plus loufoque). Le lecteur découvrira un grand nombre de choses bien différentes de ce qu’on lui avait enseigné ou de ce qu’il avait entendu, lu ou vu un peu partout. Il est bon que des auteurs courageux remettent les choses du passé à leur juste place. Nous aurait-on menti, raconté des carabistouilles ? Une fois de plus, l’on constatera que si le mensonge prend l’ascenseur, la vérité ne peut prendre que l’escalier. Mais, au bout du compte elle finit quand même par apparaître un jour…
Lien : http://www.bernardviallet.fr
Commenter  J’apprécie          30
Le Moyen Age, une imposture

Utile et lisible mais apporte peu de choses au final
Commenter  J’apprécie          40
Le Moyen Age, une imposture

Jacques Heers remet les pendules à l’heure sur cette période de l’histoire si mal considéré par notre époque. Il balaie les fausses croyances, les approximations souvent hérités de la littérature ou des premiers livres d’histoire républicains cherchant une période a laquelle s’opposer.

Avec sa méticulosité habituelle, il analyse et compare, ce qui lui permet de dire,que non la culture classique n’avait pas totalement disparu d’Europe, que non la peur de l’an mil n’existait pas. Il tord le coup à beaucoup d’autres sornettes, sans pour autant perdre la réalité de l’époque.

Par contre comme pour tout livre d’histoire, il faut savoir parfois prendre du recul, chercher la sensibilité de l’auteur par exemple. Il apparaît que ce livre est très apprécier de certains milieux extrêmes qui y voit une justification de leurs thèses. Le journal « le monde » n’a pas eu des mots tendres pour la radio pour laquelle, il travaille. Il faut donc prendre du recul avec certain point comme la diffusion de la culture par le Nord qui suinte tout au long de l’ouvrage ou encore certains sujets sur les impositions, les effets de la guerre féodale comparés à celles de la renaissance, qui bien que très détaillés et inattaquables laissent sous silence d’autres parties essentielles à la comparaison.

On ne peut retirer à Jacques Heers son immense savoir et son érudition, tout est certainement vrai, mais il faut faire attention et savoir chercher les omissions, les non dits pouvant amener sur un chemin glissant.

Commenter  J’apprécie          120
Le Moyen Age, une imposture

Pourquoi, après avoir connu une période "glorieuse" telle que l'Antiquité, l'homme serait-il tombé dans ce "Moyen-Age ténébreux" qu'on nous rabache à longueur de temps ? Avant de renaître 1000 ans plus tard, à la "Renaissance éclatante" ?

Jacques HEERS nous explique dans ce livre, pourquoi il a fallu rendre cette époque sombre afin que la suivante soit éclatante et débouche sur les "Lumières" et la Révolution pour le bien des hommes. Point par point, dates, croyances, religion, féodalité, paysannerie... il "détricote" tous ces mensonges ou omissions qui ont été colportés et inculqués pendant des générations jusqu'à devenir aujourd'hui ce stupide lieu commun "Oh mon Dieu, mais c'est le Moyen-Age ça !!".

Ce livre m'a beaucoup appris et fait réfléchir, j'ai été surtout sidérée par le passage sur les "croisades" contre les infidèles Albigeois et Cathares, remis dans leurs contextes politiques...
Commenter  J’apprécie          50
Les Barbaresques

Le nom de Barberousse vous évoque peut être quelque chose ; vague souvenir d'histoire de pirates ... Ce livre vous en dira plus sur ce Barberousse et la réalité historique des pirates dits "barbaresques" (terme impropre nous précise l'auteur dès les premières lignes de l'introduction).



Du point de vue chronologique, le livre couvre principalement le XVIème siècle avec, en point d'orgue, la bataille de Lépante en 1571 qui clôture une époque. Les premiers chapitres sont essentiellement une relation chronologique et politique des événements et des batailles (dans laquelle il peut arriver qu'on se perde). Un des axes essentiels est l'interprétation de la politique de François 1er d'alliance avec les Turcs contre l'Espagne, dont l'origine est à rechercher dans le désir de conquête du roi français en Italie plus que dans la crainte de la toute puissante Espagne, et dont les conséquences seront parfois assez désastreuses. Il décrit les relations politiques compliquées entre l'Espagne, Venise, Gêne, la France, la papauté, les ottomans, les royaumes d'Afrique du nord et les nommés "barbaresques" qui n'hésitent pas à venir razzier sur les cotes.



La suite présente davantage les conditions de vie, la situation des esclaves et des prisonniers, souvent objet et principal butin de ces batailles. Le dernier chapitre " frayeur et propagande" traite de l'imaginaire créé autour de ces corsaires, barbaresques, bien au-delà du XVIème siècle, m'a paru particulièrement intéressant.
Commenter  J’apprécie          10
Les Barbaresques

Jacques Heers nous livre ici une étude complète de la course en Méditerranée que l’on désigne par le terme, inventé au 16ème siècle, de Barbaresque. A l’évocation de ce nom, l’imagination s’envole ; on pense au port d’Alger, à Barberousse, aux felouques cinglants la mer les cales remplies de trésors. La réalité en est a la fois proche et éloigné, plus compliqué. Les cité commerçantes sont tantôt impliquées, tantôt victimes. On peut même y inclure dans bataille rangé comme la tristement célèbre bataille de Lépante. Sans oublier non plus le rôle du sultan de Constantinople, les razzias. Pour peu il ne nous manquerais qu’Angélique.
Commenter  J’apprécie          30
Les Barbaresques

Le sujet des corsaires dits barbaresques m'intéressait beaucoup et ce livre m'a permis de satisfaire ma curiosité.



Je précise d'abord qu'il s'agit d'un ouvrage qui demande une certaine concentration car très dense, parfois complexe, avec beaucoup de dates, de noms, de récits et d'anecdotes, de chiffres et même des passages en vieux français ou Latin non traduits ! Il faut donc s'accrocher pour ne pas s'y perdre.



Pour le reste, le livre est très complet, parfaitement documenté et permet de bien comprendre le monde méditerranéen et ses enjeux aux alentours du 16ème Siècle.

Il a en outre le mérite de ne pas tomber dans la facilité et le manichéisme, car l'auteur rappelle que la guerre de course, les razzias sur les côtes et la mise en esclavage des populations civiles étaient pratiquées aussi bien par les Chrétiens que par les Musulmans.

Il rappelle également un fait peu connu ou peut-être oublié dans la mémoire collective, savoir que les corsaires barbaresques, terreurs de la mer, étaient en grande majorité des Européens convertis à l'Islam : albanais, grecs, espagnols, vénitiens, génois.

Ils avaient eux-mêmes été captifs, ont renié leur foi pour échapper à leur triste sort et se sont mis au service du sultan ottoman et des pachas d'Alger ou de Tunis.

Certains de ces renégats ont connus des destins parfois exceptionnels, à l'image des célèbres frères Barberousse, ou du moins connu Euldj'Ali (ou Uluç Ali) qui, simple pêcheur calabrais, est devenu amiral de la flotte ottomane et Pacha d'Alger.



Ainsi, contrairement à ce que certains de nos jours voudraient faire croire, ce n'est pas une histoire avec des gentils d'un côté et des méchants de l'autre.

C'est au contraire une période et un monde beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît.
Commenter  J’apprécie          10
Les négriers en terre d'islam. La première trai..

Ouvrage à rapprocher de "Les seigneurs du désert" de Francis Fèvre et d' "Esclaves chrétiens, maîtres musulmans" de Robert C.Davis.

Oui, les premiers esclavagistes furent les propres Noirs, puis les Arabes qui, au nom de l'Islam, vendaient des esclaves Noirs qu'ils capturaient parce qu'animistes ou même s'ils étaient musulmans.

A l'heure de l'éphémère, du no past no future, de la repentance, ... qui peut encore s'intéresser à la vérité historique?
Commenter  J’apprécie          80
Les négriers en terre d'islam. La première trai..

Ou "La Première Traite des Noirs - VIIème-XVIème siècles"


Disons tout d'abord que Jacques Heers n'est pas n'importe qui, puisqu'il a été professeur à la Sorbonne et directeur du département d'études médiévales de Paris-Sorbonne. C'est un spécialiste du Moyen-Age qui a consacré deux ouvrages passionnants, le premier à Louis XI, l'autre à Gilles de Rais.


Avec "Les Négriers en terres d'islam", il remet à l'heure certaines pendules que les "bien-pensants" d'aujourd'hui voudraient voir se fixer sur l'heure d'une "repentance" de l'Occident aussi disproportionnée qu'éternelle. Discours vraiement un peu trop facile, messieurs les donneurs de leçon !


Avant toutes choses, Heers évoque évidemment le principe de l'esclavage, qui toucha aussi bien les peuplades blanches que les tribus d'Afrique :


"Dans les tous premiers temps de l'islam, les esclaves étaient, comme dans l'Antiquité romaine ou du temps de Byzance, essentiellement des Blancs, raflés lors des expéditions ou exposés sur des marchés par les trafiquants qui allaient les acheter en de lointains pays, très loin même des terres d'islam."


Au demeurant, Ibn-al-Fakih, géographe et poète arabe, pour qui l'esclavage était parfaitement naturel puisqu'il vivait dans les années 900, écrit :


"De la mer occidentale, arrivent en Orient les esclaves hommes, Romains, Francs, Lombards et les femmes romaines et andalouses"


tandis qu'Ibn Haukal, auteur de traités de physique, de médecine et de grammaire, qui naquit à Bagdad en 1122, affirme de son côté :


"Le plus bel article importé de l'Espagne sont les esclaves, des filles et de beaux garçons qui ont été enlevés dans le pays des Francs et dans la Galice. Tous les eunuques slaves qu'on trouve sur la terre sont amenés d'Espagne et aussitôt qu'ils arrivent, on les châtre. Ce sont des marchands juifs qui font cela."


Il faudra en fait attendre quelques siècles après la mort de Mahomet pour que les Arabes se lassent de la Nubie, où ils exigeaient des tributs d'esclaves dès 642, et décident de se lancer à l'assaut de l'Afrique noire et du "royaume du Prêtre Jean", en Ethiopie, en passant par la vallée du Nil et par la mer Rouge. Plus à l'ouest, le royaume musulman du Maroc va, lui aussi, décider de s'étendre et, pour ce faire, tentera une aventure terrifiante : plus de 100 jours de marche au-delà de Marrakech, la moitié du voyage se déroulant sous le soleil du désert.


C'est la prodigieuse expansion de l'islam en Afrique noire, expansion guerrière et aussi expansion faite par racolage et prosélytisme, que nous conte Heers dans la première partie de son ouvrage - chapitres I et II. Certains la trouveront peut-être trop touffue mais elle n'en reste pas moins passionnante - et ô combien édifiante !


Je vous recommande tout particulièrement le passage qui évoque les "fous de Dieu" de la secte marocaine des Toubenae. Ceux-ci s'étaient auto-proclamés "bons musulmans" et partirent à l'assaut de villages sénégalais, dont les habitants étaient par contre "de mauvais musulmans." (P. 55-57). La chose se passait ... en 1673.


Mais ce sont les chapitres III et IV qu'il faut absolument lire. On y apprend que, contrairement par exemple à la Sérénissime qui ne publiait que des catalogues d'objets et d'épices, les marchands arabes avaient de véritables vade-mecum ne parlant que d'esclaves.


L'un des plus célèbres de ces catalogues demeure celui établi par Ibn-Butlan :


Il dit tout savoir des qualités et des défauts de chaque race, des aptitudes au travail ou à l'amour. Les Turcs et les Slaves sont, dit-il, de bons soldats mais, pour les gardes des Palais, mieux vaut prendre des Indiens et des Nubiens, et, pour les travailleurs, serviteurs et eunuques, des Zendjs, Noirs de l'Afrique orientale.


La traite négrière servant beaucoup les fantasmes sexuels des clients, Ibn Butlan


"vante surtout les mérites des Grecques, des Turques, des femmes du Buja (pays entre la Nubie et l'Aybissinie) mais dit pis que pendre des Arméniennes, sournoises, rebelles, paresseuses, les pires de toutes les Blanches, et plus encore de mal des Zendjs, de la côte orientale de l'Afrique, les pires des Noires. Les Zendjs "montent toutes sortes de mauvais penchants et plus elles sont noires, plus elles sont laides et leurs dents agressives. (...) ..." (Chapitre III : L'Homme de couleur mal-aimé - Le Mépris.)


Le grand Avicenne lui-même n'a pas failli à une vision que le MRAP aurait quelques difficultés à ne pas juger "raciste" :


"Le corps des Noirs est transformé par la chaleur,


Leur peau est recouverte de Noirceur.


Le Slave au contraire a pris la Blancheur


Et sa peau n'est plus que douceur."


Certains poètes noirs, convertis à l'islam, ont tenté de répondre. Ainsi, Nusayb, mort en 726, que le grand poète arabe Kutthayyu tourna trop de fois en dérision, s'en prenant à son physique, à la couleur de sa peau, etc ..., lui répondit ces fières paroles :


"Le Noir ne me diminue pas, aussi longtemps


Que je garde fière ma langue, et solide mon coeur.


Certains n'ont réussi que grêce à leur lignage,


Les vers de mes poèmes sont mon lignage.


Mieux vaut un Noir d'esprit clair, de parole aisée


Qu'un Blanc qui ne sait que rester muet."


La pratique barbare de l'excision, qui n'est pas d'origine arabe mais bel et bien africaine, fut en tous cas largement tolérée par l'occupant arabo-musulman. Ibn-Butlan, toujours lui, raconte :


Certaines Buja sont excisées ; toute la partie supérieure du pubis est découpée jusqu'à l'os au moyen d'un rasoir. Elles sont pour cela devenues fameuses."


Il précise cependant que, si ces esclaves sont "importées" (sic) jeunes, on leur épargne la mutilation.


N'oublions pas les esclaves qui finissaient dans les mines de sel ou dans les champs de canne à sucre. Car enfin, il faut bien le rappeler :


Pendant des siècles, tout le sucre consommé et vendu dans l'Europe chrétienne venait du monde musulman.


Heers évoque aussi la révolte des esclaves Zendjs dans les marais de l'Euphrate où leurs maîtres, de riches marchands, les faisaient travailler dans des conditions de servitude absolue.


Un livre dur, passionnant, un peu ardu sans doute mais qui se lit presque d'une seule traite. Un livre digne aussi qui démontre ce que certains voudraient oublier : qu'aucun peuple n'est supérieur à l'autre dans les vertus ou dans le crime. Les rabatteurs qui livraient les esclaves noirs aux marchands arabes, juifs et chrétiens étaient le plus souvent noirs et possédaient eux-mêmes des esclaves. Ils le faisaient non parce qu'ils étaient noirs, tout simplement parce qu'ils étaient humains. Et parce que, tout comme il est capable du meilleur, l'être humain, sans distinction de sa couleur de peau ou de sa religion, est aussi hélas ! capable du pire. ;o)
Commenter  J’apprécie          160
Les négriers en terre d'islam. La première trai..

J’ai découvert ce livre cette année (c’est une réédition en Poche) au « Maghreb des livres » et je viens de le reçevoir comme un coup de poing.

L’auteur, que je ne connaissais pas est un grand historien, décédé en 2013, spécialiste d’histoire médiévale du bassin méditerranéen, élève de Braudel, professeur à Paris X, puis à la Sorbonne, où il dirigeait le département d’étude médiévale. Et sans doute, mais là, je m’aventure, une personnalité assez iconoclaste.

Son livre est bouleversant. Nous avons tous entendu parler des harems de Turquie, des belles esclaves circassiennes et des grands eunuques noirs. Image d’Epinal, élégante et tolérable, teintée d’un délicat érotisme XVIIIème un peu alangui, témoignant d’une différence de culture, d’un orientalisme de bon aloi. Il s’agit là de tout autre chose, d’une exploitation délibérée et bien réglée du continent africain ( et un tout petit peu, comparativement, de l’Europe du Nord) : il s’agit là de pépinière d’esclaves dans certains pays d’Afrique, de convois d’hommes et de femmes affamés à travers les déserts africains, de travaux forcés dans les mines de sel ou de cuivre, dans les latifundia où se pratiquaient à grande échelle la monoculture, de l’assèchement de marais insalubres, toutes activités grosses consommatrices de bétail humain. Des centres de castration systématique de tous les mâles, aussi, avec plus de 60% de mortalité !

L’ouvrage est très documenté, très argumenté, un gros travail d’historien, presque ennuyeux (j’avoue avoir un peu survolé certains passages, comme le chapitre sur la lente pénétration de l’Afrique par les marchands arabes et berbères). Très référencé, même si les témoignages directs sont rares, mais il y en a. Complété par une très solide bibliographie.

Bigre ! L’exploitation de l’homme par l’homme nous stupéfiera toujours.

Je ne note pas ce livre dérangeant, je le propose à la sagacité des lecteurs babéliens : critiquez, contestez, apportez des compléments d’information : le livre est indéniablement à lire pour tous ceux que ces questions intéressent.

(Voir aussi "Le génocide voilé" de Tidiane N'Diaye)
Commenter  J’apprécie          222
Les négriers en terre d'islam. La première trai..

Un livre Salutaire mais pas très passionnant.

Cet ouvrage apporte un éclairage nouveau et salutaire sur les traites négrières. Tout est analysé, sourcer, décrit, détailler avec la plus grande rigueur scientifique et la plus grande objectivité.

C'est une analyse froide et sans concession loin de toutes idéologies et par delà le bien et le mal se qui était indispensable vu le thème abordé. Sur le sérieux et rigueur du livre rien à redire, c'est parfait.

Par contre, et c'est se qui justifie que je n'ai mis que trois étoiles, le plaisir de la lecture n'y était pas.

IL faut bien reconnaître que ce livre ne s'adresse pas au grand publique et qu'il demande une certaine habitude de se genre d'ouvrages très pointu mais aussi très rébarbatif du fait de ses nombreuses précisions, détails et répétions qui peuvent très facilement perdre le lecteur de peu d'érudition dont je suis. Ce n'est en rien un reproche fait à l'auteur mais plus une précision pour le futur lecteur.
Commenter  J’apprécie          20
Les négriers en terre d'islam. La première trai..

Jacques Heers (1924 – 2013), disciple de Fernand Braudel, assistant de Jacques Duby et enfin Directeur des études médiévales à la Sorbonne est un grand historien spécialiste du Moyen-Âge, une de mes périodes d’investigations préférées. C’était aussi un homme qui affectionnait de tordre le cou aux idées toutes faites …



Cet ouvrage ne suscita pas les mêmes polémiques que celui d’Olivier Pétré-Grenouilleau, publié un an plus tard sur le même thème. Il met pourtant en lumière un trafic millénaire d’êtres humains qui commença bien avant le commerce triangulaire et perdura bien après l’abolition de l’esclavage Atlantique. Des raisons pour ne pas, en Europe, être les seuls à invoquer une culpabilité collective … mais ce n’est pas politiquement correct.



La période et l’espace étudiés couvrent le monde islamique et l’Afrique du 7 ème au 16 ème siècle. Dès les premières années du 9ème siècle, des comptoirs, des relais, de petits établissements de musulmans familiers de l'Afrique et parlant les langues locales donnent une impulsion considérable à la chasse aux captifs. Plusieurs sultanats islamiques sont présents à la périphérie de l’Ethiopie et tirent l’essentiel de leurs ressources de la



Les guerres « saintes » entre chrétiens et musulmans se succèdent jusqu’à la fin du 16ème siècle autour de l’Ethiopie et de l’Abyssinie. Autour de Tombouctou, les premiers raids transsahariens restent sans conséquence jusqu’à ce que les Almoravides prennent l’offensive au 11ème siècle. En 1590, les Marocains conquièrent l’empire du Songhaï et provoquent une extraordinaire chasse aux esclaves dans les pays du Niger. Est-ce une œuvre sainte ? En réalité, ces noirs ne sont jamais de « bons » musulmans (que l'Islam interdit d'asservir) et jusqu’au 19ème siècle, les chefs musulmans se gardent de faire du prosélytisme afin de ne pas tarir cette ressource puisque, dans la plupart des pays d’Islam, la condition sociale est estimée au nombre d’esclaves possédés.



Ainsi, l’or et les esclaves firent la fortune des navigateurs et des caravaniers. Tombouctou ou Djenné ne furent à l’origine que des haltes de stockage pour les marokas, négociants en bétail humain. Il faut imaginer les conditions de convoyage des captifs à travers le désert, de point d’eau à point d’eau, entravés, tombant d’épuisement, perdus parfois et mourant sur le chemin, les caravanes mal protégées assaillies par les bandes de Touaregs, l'esclavage sexuel des femmes, le carnage perpétré par les faiseurs d'eunuques (dans des stations situées en dehors des pays d'Islam où la mutilation est interdite).



Les monnaies de troc sont des pièces d’étoffe, des barres de cuivre (extrait par des esclaves noirs), des pavés de sel (où la main d’œuvre est uniquement servile), des perles de verre (c’est là l’origine de la prospérité de Murano et importées depuis Tunis), des coquillages (cauris), de la poudre d’or.



Au Moyen-Orient, les chantiers navals, l'assèchement des marais du golfe persique, la mise en culture des champs de mil, les mines de sel, les champs de canne à sucre - très prisé en Occident - emploient exclusivement des captifs venus du Soudan. Sur le marché d’Alger en revanche, on ne trouve que des chrétiens raflés par les navires barbaresques. Les premiers maîtres du trafic furent les hommes du Yemen, du Hedjaz, d’Oman et de Bahrein, puis les Persans. Les Comores servent d’étape entre l’Afrique et l’Inde, dont les marchands arrivent et repartent avec la mousson. Ils prisent aussi l’ivoire car les défenses des éléphants d’Asie sont trop petites pour y tailler des bracelets … Les esclaves-soldats (ou sidis) servent dans les armées des Rajahs. Chez les Turcs, l’emploi d’esclaves razziés très jeunes est général dans les armées.



Le mépris pour les Noirs, décrits comme sans foi ni loi, corrompus et adonnés à la fornication forme un corps de notations toutes hostiles et racistes, qui ont profondément marqué les opinions et les attitudes populaires. Ainsi la chasse aux captifs, ouverte dès les premiers temps de l’Islam, n’est jamais remise en question et les esclavagistes, en tous temps comme en tous lieux, ne sont jamais en manque d’arguments.



Il y eut pourtant des révoltes : entre 869 et 883, dans les marais de Bassorah, un Etat rebelle fut créé par les Zendj, esclaves Noirs … sans espoirs de terres à cultiver eux-mêmes, sans espoir de retour, sans lien avec le pays, sans possibilité de descendance. Ils n’avaient rien à perdre.



Selon Jacques Heers, la traite des Noirs n’a donc pas commencé à Saint-Malo, Nantes, La Rochelle ou Bordeaux au 16ème siècle. Son livre est un texte engagé, enragé même. Il nous faut rester objectifs, mais à la lumière de récents événements ( la prise d'otages ou la razzia de jeunes lycéennes au Nigéria), on ne peut que réfléchir à certains phénomènes de rémanence.



On connaît les conséquences effroyables de l’esclavage sur le développement de l’Afrique. C’est une honte pour le genre humain en général mais personne ou presque n’évoque la traite dans le monde musulman, qui existe encore aujourd’hui en Afrique et ailleurs …



Sauf, peut-être, en 1958, Hergé dans « Coke en Stock ».



Amnésie collective ?
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          104
Les négriers en terre d'islam. La première trai..

Enfin un bon livre sur l’esclavagisme. Pourquoi ? Parce qu’il nous rappelle ou nous apprend que l’esclavagisme n’est pas limité à Rome et au tristement célèbre commerce triangulaire. Les européens n’ont pas été les seuls. La traite à aussi existé dans la sphère musulmanes. Une traite des noirs transporté par les caravanes avec la aussi des comptoirs et ce sur une très longue période. Attention, pas la peine du voire une justification à la xénophobie dans ce livre, c’est un travail fort documenté et sans partie pris. Du bon Jacques Heers, du très bon.
Commenter  J’apprécie          110
Louis XI

Malgré sa grande erudition, Jacques Heers n'arrive pas à faire de son "Louis XI" un livre pationant. Quand j'ai reposé le livre je me suis aperçu que j'avais lu un livre sans le lire ; j'étais incappable de n'en rein resortir. A garder pour des personnes très pointus sur l'époque et le sujet.
Commenter  J’apprécie          50
Louis XI

Jacques Heers a habitué ses lecteurs à mieux : cette biographie de Louis XI est un peu ennuyeuse. Il est vrai qu'entre Calmette, Champion, Murray Kendall et Favier, Heers a sur ce personnage de grands devanciers et après lui un maître en biographie (Favier).

Cela dit, il y a des passages passionnants. Mais l'écriture est un peu trop plate et terne pour que l'on accroche. Dommage.

Commenter  J’apprécie          190
Marco Polo

Vie de Marco Polo, ses rêves, son véritable voyage: un livre passionnant !
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jacques Heers (366)Voir plus

Quiz Voir plus

Jane Eyre, personnages et lieux

Où se passe la première rencontre entre Miss Eyre et Mr Rochester ?

A l’école où enseigne Miss Eyre
Sur une route déserte aux alentours de Thornfield
Lors d’une somptueuse fête donnée par Mr Rochester

10 questions
312 lecteurs ont répondu
Thème : Jane Eyre de Charlotte BrontëCréer un quiz sur cet auteur

{* *}