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Critiques de James Salter (268)
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L'Homme des hautes solitudes

Rand, un californien de 25 ans, libre, marginal, mène une vie d’errance au service d’une passion, l’alpinisme. Il part à Chamonix avec son ami, un leader, Cabot. Dans l’ascension très difficile des « drus », Cabot dévisse, se fracasse, est sauvé par Rand, après trois jours de calvaire. Cabot ne pardonne pas à Rand, il l’oublie. Rand multiplie les exploits à Chamonix, séduit des femmes sans s’investir dans ces relations, même avec Colette qu’il aime et dont il a un enfant mais qui le quitte, faute de sécurité. Périodes de parasitisme et d’errance à Paris avant des retours à Chamonix où il finit par s’isoler et par escalader seul. Quand il apprend que Cabot a eu un grave accident qui l’a laissé handicapé, il rentre en Californie mais il ne supporte pas de le voir en fauteuil roulant et manque de le tuer. Il reprend une vie d’errance.

La force, le charme, l’existentialisme de JS.

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Pour la gloire

Ayant lu « un bonheur parfait » de cet auteur, j’ai eu envie de te ter un autre livre de celui-ci sur un sujet qui a été peu traité par la littérature et le cinéma. La guerre de Corée qui m’intéresse particulièrement car l’un de mes oncles iconiques dans ma famille et que je n’ai jamais connu à participé à la guerre de Corée. Ce livre commence très bien, le personnage est aimable et j’ai eu envie d’aimer ce livre. Un peu comme si je me trouvais dans « les têtes brûlées », feuilleton américain des années 70 que j’ai adoré, version littéraire et en Corée plutôt qu’au Vietnam... peut être trop d’attentes ... en tout cas il m’a manqué ce petit quelque chose qui fait que je me serais sentie concernée. Je suis restée à la porte de ce livre qui m’a laissé un arrière goût de frustration...
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Et rien d'autre

Quatre femmes, parmi beaucoup d'autres, auront compté dans la vie de Philip Bowman, au gré de rencontres de moins en moins dictées par le hasard, semble-t-il, et se conformant peu à peu à une quête réfléchie d'harmonie avec sa nature propre conjuguée au bagage culturel accumulé au fil des ans. Tout juste revenu sain et sauf de la guerre du Pacifique, débutant dans la sphère professionnelle, novice en matière sentimentale, il épouse trop vite une fille dont il s'aperçoit presque aussi rapidement qu'elle appartient à un monde qui n'est pas le sien. Le roman se termine sans qu'on sache s'il se remariera, à plus de soixante ans, avec une collaboratrice de la maison d'édition où il a fait carrière. Entre-temps il aura vécu une liaison intense, mais condamnée à l'échec par l'éloignement, avec une Anglaise, puis une autre tout aussi torride avec une femme (mariée comme la précédente) côtoyée dans un taxi, qui s'achèvera lamentablement sur les bancs d'un tribunal.

Si le livre se bornait à retracer le parcours affectif de Bowman, le roman confinerait à la romance. Il échappe à ce travers – selon moi – grâce à la multitude de portraits brossés par Salter, amenés parfois de façon un peu abrupte il est vrai, digressions dont il faut détecter la naissance : ceux des autres personnes, femmes ou hommes, que Bowman eut l'occasion de fréquenter au cours de sa vie. Souvent, d'ailleurs, plus que des portraits, l'auteur retrace leur itinéraire en quelques paragraphes ou pages, selon l'importance qu'ils revêtent vis-à-vis de Bowman. Au total, c'est toute une société, new-yorkaise principalement, de la fin des années quarante au début des années quatre-vingt-dix, que dépeint Salter, le vécu de ses personnages témoignant de la lente évolution, en quelques décennies, d'une frange plutôt aisée et intello de la société américaine.
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Et rien d'autre

Euh ... très décevant de mon point de vue.

Le regard du personnage est très très autocentré, macho, et ne transpire vraiment pas la sympathie.

La langue n'est pas aussi fulgurante que dans Un bonheur parfait, mais il semble que ce soit son dernier ouvrage, ceci explique peut-être cela ...

On navigue au fil de la vie de Bowman, un type qui papillonne de femme en femme, les considérant de plus en plus comme des agréments à son plaisir.

Bref, à la fin j'étais contente de quitter cet odieux personnage.
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Un sport et un passe temps

On m'a conseillé ce livre pour ses belles descriptions de l'amour et de la sexualité. Alors, certes Salter a la plume habile et certains passages sont joliment mis. Mais j'ai perçu surtout un regard très masculin, bien-pensant et finalement assez normatif sur la sexualité et sur le corps féminin. S'il se passait quelque chose d'autre, j'aurais peut-être pu fermer l'oeil, mais hélas, il ne se passe rien d'autre. Le même regard mollement fantasmé se trouve dans le rapport du narrateur américain à la France. Une grosse impression de déjà-lu.
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Un bonheur parfait

Dans « Un bonheur parfait », James Salter décortique, avec une grande finesse psychologique, les ressorts de la définition du bonheur et de la recherche de celui-ci par une galerie de personnages savoureux, au premier rang desquels Nedra et Viri Berland.



Ceux-ci forment en effet, aux yeux de leur entourage, le couple parfait : assorti, avec une vie sociale riche, des goûts artistiques et esthétiques similaires, probablement des aspirations communes. Sauf qu’entre apparences et réalité, un gouffre peut parfois exister et s’approfondir, comme cet ouvrage rédigé en plusieurs parties va le laisser entrevoir. En effet, si au début, le couple Berland semble très uni, il va au fur et à mesure des réflexions et de l’avancée (notamment en âge) de Nedra, se briser au détriment de Viri. Qu’est-ce que le bonheur ? Est-ce une affaire de choix ? Doit-il passer par le mariage, cette illusion (le roman a été publié originalement en 1975…) ? Peut-on le saisir réellement ?



Certains ouvrages doivent se laisser apprivoiser pour que le lecteur entre pleinement dedans, cela a été le cas pour moi. J’ai été déroutée durant la première partie du roman par l’écriture de James Salter, qui m’a parue très « hachurée » (presque du sujet-verbe-complément) et à distance de son sujet, froide, pour devenir de plus en plus fluide avec l’avancée du roman et dans l’introspection de ses personnages : Nedra, dont l’égoïsme est pour elle le seul outil possible dans sa quête d’une absolue liberté (« dans la vie tu dois devenir quelqu'un de libre. La liberté dont elle parlait, c'était la conquête de soi. Ce n'était pas un état naturel. Ne la connaissaient que ceux qui voulaient tout risquer pour y parvenir. Et se rendaient compte que sans elle, la vie n'est qu'une succession d'appétits, jusqu'au jour où les dents vous manquent »), Viri, cet homme faible et tourmenté, à la quête d’un bonheur conjugal plus classique (« La fête était finie. Comme dans cette histoire qu’il leur avait lue si souvent, où un couple pauvre se voyait offrir la réalisation de trois vœux, mais gaspillait ses chances, il n’avait pas été assez exigeant. C’était très clair. En définitive, il n’avait eu qu’un seul désir, beaucoup trop modeste : que ses filles grandissent dans le plus heureux des foyers. »).



Car ce roman brille particulièrement par le talent de James Salter à dresser un portrait psychologique affûté de ses personnages, avec des descriptions parfois un peu cruelles par la recherche du bon mot (« Sa femme – les gens la trouvaient bizarre – vivait ses dernières années de jeunesse. Elle était comme un bon dîner laissé sur la table pendant la nuit. Elle était somptueuse, mais les invités étaient partis. Désormais ses joues tremblotaient quand elle marchait ») et de l’aphorisme, souvent au détriment des femmes (au choix : « Le problème, c'est qu'un homme peut partir avec une femme plus jeune, mais pas l'inverse. Ça ne marche pas » ; / « Une chemise mal faite, c'est comme une jolie fille célibataire qui tombe enceinte. Ce n'est pas la fin du monde, mais c'est ennuyeux. »).



L’ensemble forme malgré tout un bel ensemble, qui ravira les amateurs de roman psychologique.

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Un sport et un passe temps



Un sport et un passe temps.

James SALTER



Autun, Besançon, Blois, Angers,Nancy et bien d’autres villes…

Phillip Dean, jeune américain fauché en rupture avec ses études vient passer quelques semaines de vacances en France chez un ami.

Au cours d’une soirée il va rencontrer la jeune Anne-Marie et ils vont entamer une relation.

Anne-Marie est prête à tout (surtout sexuellement) pour satisfaire Dean.

En rêvant même qu’il restera en France pour toujours ou mieux : qu’il l’emmènera avec lui dans son pays pour qu’ils y vivent heureux.

Dean est un homme plutôt calme qui souhaite parler français le plus correctement possible, qui s’oppose peu et cède facilement aux désirs (caprices ?) d’Anne-Marie.

Mais ces plaisirs renouvelés de restaurants, voyages en voiture et hôtels vont lui coûter cher l’obligeant par la même occasion à demander de l’argent à son père, ce qu’il fait avec beaucoup d’appréhension et de honte.

Qu’adviendra t’il d’une telle relation ?



L’écriture de Salter est vraiment reconnaissable.

Les descriptions des paysages et des villes ne sont comparables à nulles autres.

Il en est de même pour les sentiments.

C’est fluide tout en étant détaillé, un peu suranné et cru à la fois.

Mais l’originalité de ce roman tient au fait que le narrateur est l’ami de Phillip Dean.

Il raconte ce qu’il sait et invente le reste.

Nous sommes donc dans une histoire mi-vécue mi-fantasmée.

Le tout est assez réussi et agréable passé les premières pages descriptives des paysages un peu longues.

Des photographies contrastées entre les belles demeures parisiennes et les hôtels bas de gamme de province.

Entre la bourgeoisie instruite et les petites gens des campagnes.

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Un sport et un passe temps

Il y a plusieurs manières de lire Un sport et un passe-temps de James Salter, traduit par Philippe Garnier. Si l'on pense y retrouver la dynamique romanesque tant appréciée dans Pour la gloire ou Et rien d'autre, alors on tombera de haut, et on s'ennuiera ferme. Avouons-le, ce risque m'a guetté en début de lecture.



Mais si on se laisse embarquer par l'atmosphère nébuleuse de cette parenthèse amoureuse et mélancolique dans les pas de Dean - jeune américain fauché échoué en France où il s'attarde dans les années 60 pour y vivre sa romance avec Anne-Marie sous le regard du narrateur - alors de nouvelles perspectives s'ouvrent vite. Et révèlent un foisonnement de questionnements et de contrastes qui font la force et la singularité de ce livre.



« Certaines choses, comme je l'ai dit, je les ai vues, certaines découvertes et d'autres rêvées et je ne peux plus faire la différence entre elles ». Ainsi parle le narrateur-voyeur, mêlant le récit amoureux observé ou rêvé, à ses propres errances. « Je ne dis pas la vérité sur Dean, je l'invente. J'invente à partir de mes propres carences, ne l'oubliez jamais ».



S'affranchissant ainsi d'une certaine forme de réalité, Salter nous plonge alors en plein contrastes. Contrastes de lieux, quand ses personnages voyagent sans cesse entre le Paris festif de l'après-guerre et les plafonds bas de l'hiver dans les terroirs de l'Est : Autun, Sens, Nancy. Vous en reprendrez bien un petit peu ? Alors voilà Dijon, Avallon, Besançon. Dean voyage. Pas toujours bien, mais il voyage beau, embarquant Anne-Marie dans sa Delage 1952.



Contrastes de l'amour et des montagnes russes perpétuelles des sentiments : intensité des corps qui exultent soir et matin dans une libération bienvenue, pour retomber dans la fadeur du quotidien et le réalisme d'une histoire dont le début évoque nécessairement la fin à venir. Si le cul est ici libéré, il garde sa part de tristitude face à son inéluctable impasse. « Quand il jouit, c'est comme si une merveilleuse imposture avait pris fin ». Tout est dit.



Contrastes de l'autre enfin, omniprésent dans les cafés, restaurants, soirées où se pose le couple et son double évanescent. Et tellement transparent en dehors de l'instant, renvoyant chacun à sa propre solitude et à la vacuité de son présent. Alors revient pour Dean la tentation de l'Amérique et du retour. Il est temps de refermer la parenthèse et d'entrer enfin dans la vie, plus fort de cette expérience.



Dans un style détaché qui m'a séduit, ce livre m'aura entraîné là où je ne m'y attendais pas, me faisant découvrir une autre face d'un auteur apprécié. Et rien que pour cela, je recommande !
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Et rien d'autre

On lit, on tourne les pages, on lit toujours et on se demande où l’auteur souhaite nous porter. Il ne se passe rien de spécial, juste des rencontres, des histoires d’amours et de déceptions parfois alors on s’ennuie presque. Mais c’est assez bien écrit alors on continue et puis, à la fin, on comprend. C’était donc ça, une vie.
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Un sport et un passe temps

Cela faisait longtemps que je voulais découvrir James Salter, je ne sais pas pourquoi j'ai autant traîné à me décider. Mais comment résister à cette réédition dans la jolie Bibliothèque de l'Olivier et ses couvertures plus appétissantes les unes que les autres ? Alors j'ai sauté à pieds joints dans ce roman écrit par Salter en 1967 et dont la traduction française a été publiée en 1995 par L'Olivier, je me suis laissé glisser au fil du courant qui porte le voyage en France d'un étudiant américain un peu oisif, un peu dandy, dans des décors empreints de nostalgie. Plus qu'une histoire, une atmosphère.



"Que s'était-il passé ? Ils étaient partis et avaient fait l'amour. Ce n'était pas si rare. On doit s'attendre à rencontrer pareils événements. Ce n'est rien qu'un doux accident, peut-être la fin de l'illusion. En un sens, on peut dire qu'il n'y a pas de mal à ça, mais alors pourquoi, au fond de soi, se sent-on si à part ? Si isolé. Meurtrier, même."



Philippe Dean est américain, étudiant en principe mais il n'en est plus très sûr. Son séjour en France le mène à Autun où il rencontre Anne-Marie Costallat une jeune française. Leur relation s'ébauche, leurs peaux se découvrent au fil des rencontres. Et tout ceci nous est raconté par un narrateur, ami récent de Dean qui les observe avec un soupçon d'envie, et qui imagine, invente ce qu'il ne voit pas, s'immisce au plus près de leurs échanges, au plus profond de leur intimité. Au point de la rendre incroyablement réelle, voire impudique aux yeux du lecteur. L'insouciance d'enfant gâté de Dean, l'éveil de quelques espoirs chez Anne-Marie, les escapades sur les routes, les passages des salons parisiens aux hôtels de province, les paysages d'automne dont la lumière perce les pages... Tout ceci irradie d'un charme fou, fait de petites choses à l'allure sépia, d'une atmosphère tout en langueur mais tenue par l'acuité de l'écrivain et les petits détails qu'il distille au fur et à mesure.



"Rien de ceci n'est vrai. J'ai dit Autun, mais ce pourrait tout aussi bien être Auxerre. Je suis sûr que vous vous en rendrez compte. Je ne fais que consigner des détails qui m'ont pénétré, les fragments qui ont pu ouvrir ma chair. C'est l'histoire de choses qui n'ont jamais existé..."



Le lecteur est prévenu dès le départ, la route - même en Delage - n'est pas droite, il faut se laisser porter un peu comme on feuillette nonchalamment et dans le désordre de vieux albums photos ou bien comme on décide soudain de partir à l'aventure au gré de son inspiration, charge au hasard de tracer le chemin. Mais il y a bien un pilote qui insuffle force et singularité à chaque page et grave les destins de météorites dans l'esprit du lecteur. La vie passe ici avec l'élégance que confère la vulnérabilité.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Un bonheur parfait



Un bonheur parfait.

James SALTER



Qu’est-ce que le bonheur ?

A quoi sait on qu’on est heureux ?

Nedra et Viri savent, eux, qu’ils sont heureux.

Ils ont deux filles qu’ils élèvent dans la campagne américaine dans une jolie maison au bord d’une rivière.

Viri est un architecte passionné par son métier.

Nedra une parfaite hôtesse.

Ils aiment recevoir des amis, boire du vin devant la cheminée, lire et se promener dans la campagne environnante avec chien et enfants.

Mais à l’approche de la quarantaine cette vie ne convient plus à Madame (qui malgré son amant) s’ennuie.

Elle souhaite reprendre sa liberté et Viri son mari la laisse mollement partir.

Le bonheur s’enfuit petit à petit.

Les filles grandissent.

Les relations adultères se fanent.

Si Viri réussi à se construire une nouvelle vie en Italie près d’une nouvelle femme il n’est cependant plus aussi heureux qu’avant.

Si Nedra est satisfaite d’avoir retrouvé une certaine liberté elle n’est pourtant pas plus heureuse qu’avant.

A quoi tient le bonheur alors ?



Au début de cette lecture je me suis demandé où ça allait m’emmener.

Certains passages étaient longs et plutôt monotones.

Et puis je me suis attachée à Viri et à Nedra.

A leur vie, leur relation, leurs amis.

J’ai terminé cette lecture en me disant que c’était un bon constat de la vie qui passe et que nous ne saisissons pas toujours à sa juste valeur.



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L'Homme des hautes solitudes

Un écrivain américain qui situe la majeure partie de son roman dans le massif du Mont Blanc, ce n'est pas très courant. Alors, bien sûr, il ne faut surtout pas tenter une comparaison avec le grand Frison-Roche qui vivait au coeur du massif, à Chamonix, était guide de la compagnie chamoniarde et, surtout, possédait un talent littéraire apte à décrire montagne, désert, grand nord et peignait les rapports humains en toute simplicité, naïveté même quelquefois.



Néanmoins, James Salter produit, avec cet homme de solitudes multiples, un roman qui tient le fil de l'arête, même s'il mêle plusieurs histoires dans la principale.



Drus, Triolet, éperon Walker, Eiger, glaciers et refuges, emmènent le lecteur avec Rand, l'américain, dans des ascensions jamais faciles, souvent dangereuses, très perturbatrices du mental fragile du héros.



On a également une belle scène de secours en montagne très bien décrite avec l'incertitude sur l'issue finale pour les alpinistes en danger de mort. D'ailleurs, l'ensemble des faits d'alpinisme sont décrits avec un réalisme traduisant parfaitement les situations, qu'il s'agisse du rocher, de la glace, des intempéries telles que orage, grêle, neige, tous les aléas de la haute montagne.



Les aventures sentimentales des protagonistes et la découverte, à cet égard, de la ville de Paris par Rand, apportent une touche de sensualité diffuse avec une valse des désirs qui ne laisse pas indifférent.



Il est intéressant également de découvrir le contraste entre les ascensions alpines et américaines dans les Rocheuses, ainsi qu'entre Los Angeles et Paris, et toutes les perceptions des personnages, l'angle de vue américain différent sensiblement du français.



Un bon roman qui peut paraître confus quelquefois mais qui est au top pour tout ce qui touche aux exploits d'alpinisme.



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Un bonheur parfait

Un de mes livres de chevet. Ne cherchez pas l'intrigue, tout est toujours question d'ambiance, de climat chez Salter et de rythme, de musique des mots. Il est question ici d'amour et de désamour, du passage du temps. Le livre me fait penser à une carte postale ou à une photo ancienne qu'on regarderait avec plus d'émotion à chaque fois.
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Un bonheur parfait

C'est l'histoire d'une famille, mais avant tout d'une femme, dans l'Amérique des années 70. Trés belle écriture, mais si détailliste, qu'on se croirait devant une peinture pointilliste : les personnages sont décrits par touches, et on a du mal à s'en faire une vision globale. Beauoup de personnages, qui traversent la vie de ce couple à qui tout semble réussir, mais qui mène une vie cachée, une double vie en fait, ce qui ne les rend pas sympathiques. Il y a dans ce livre de merveilleuses descriptions de fêtes d'anniversaie ou de noëls, comme si l'auteur nous décrivait des vitrines de magasins.

Traduit de l'américain dans une belle langue française.

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Un bonheur parfait

Je ne suis pas fan des critiques journalistiques sur les couvertures de livre mais celle du Point est assez juste en ce cas : "James Salter est un maître".

L'écriture de cet auteur est merveilleuse, ce n'est pas tant le récit_ qui est tout de même un tour de force de résumer deux vies dans leur presque intégralité en 400 pages_ que le style de caractérisation de chaque détail des pièces, des actions, des souvenirs, des sensations des personnages.

C'est très fort et plein de maestria, encore une fois.
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Et rien d'autre

Il semble que les avis sont mitigés sur ce roman.

Je ne connaissais pas Salter, mais si j'ai l'occasion,j'en lirai un autre.

J'ai trouvé l'écriture de celui-ci fluide et riche à la fois, et j'ai bien aimé l'originalité consistant à retracer une époque, plusieurs decennies, à travers des personnages différents et les anecdotes qui les relient, sans vraiment un récit chronologique pur et dur, et donc, classique.

Alors, certes,il y a le risque de se perdre parmi trop d'hommes et de femmes -et surtout de femmes pour Bowman- mais l'éxercice est plaisant et interessant.

Et on ne peut pas ne pas être frappé par les relations homme-femme de cette époque, et ce que nous connaissons aujourd'hui. L'écart, mais aussi leurs "similitudes": ils n'ont certes pas connu le speed-dating, mais le "mariage arrangé et intéréssé", était à la mode!!

Et avec juste ce qu'il faut d'humour matiné d'un zeste de cynisme.

En un mot: un roman original!
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Un bonheur parfait

Un joli roman qui m'a fait une forte impression de lors de la lecture, même si celle-ci s'est un peu émoussée avec le temps... Viri et Nedra sont un couple bourgeois très heureux avant leur mariage, mais celui-ci va les précipiter dans "la vie ordinaire", où on aime l'autre plus par habitude que par amour, où on finit par l'oublier définitivement entre les caprices des enfants et le boulot à fournir pour payer le loyer...



Bon dans leur cas, ce n'est pas tellement le cas : la femme ne travaille évidemment pas, et le mari n'a pas l'air de souffrir de son travail. Ils enchaînent les réceptions avec des mets de choix pour leurs meilleurs amis aussi parfaits qu'eux : beaux, souriants, sympathique et très chics, peuvent s'échanger l'adresse du nouveau tailleur entre deux commentaires comme quoi l'un trouve quand même la femme de l'autre très très charmante... Et quand le désir s'émousse, c'est de voyages en Europe qu'il est question, de mois entiers à flâner et à dormir dans des hôtels... Difficile de s'imaginer ça aujourd'hui.



J'ai aimé la description de leurs pensées à chacun, de voir petit à petit s'immiscer une légère différence entre ce qu'ils disent et ce qu'ils pensent, puis les horaires de travail qui se prolongent pour voir quelqu'un d'autre, tout en étant quand même content en rentrant de se dire qu'on a épousé quelqu'un qui nous plaît bien, malgré tout.



Il est aussi question du temps qui passe, de ce qu'on sacrifie en étant jeune car certaines choses paraissent éternelles, pour ensuite se demander s'il n'aurait pas valu accorder plus d'importance à d'autres... Un beau roman, que je conseille de lire d'une traite pour en saisir au maximum les subtilités !
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American Express

Je n'avais pas lu de recueil de nouvelles depuis bien longtemps, et j'avoue avoir été happé par la prose étrange de James Salter.

Bien que ses histoires soient conçues comme des narrations un peu décousues, aux intentions parfois même franchement opaques, je dois bien admettre que la force des images et des ambiances m'a hypnotisé tout au long du recueil.

L'auteur n'a pas son pareil pour poser un décor, emprunt de mystère et de non-dits, pour y laisser vivre ses personnages.

Pendant ma lecture, j'étais un peu perdu, dénué de repères, malgré tout j'avalais les pages avec une certaine avidité. Il m'en est resté, après coup, une sorte d'amertume à l'arrière-goût sucré, entre douceur et tristesse.



Rien que pour ces qualités, pour cette prose si personnelle, j'ai apprécié ce livre, et compte bien m'attaquer à un roman du même auteur, pour voir si je retrouve la même ambivalence dans le format du roman.

Une découverte, assurément.
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Un bonheur parfait

Un bonheur parfait est un roman superbement triste, la perfection très troublante d’une vie de couple et l’esthétique de sa réussite comme de son échec.
Lien : https://actualitte.com/artic..
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Un bonheur parfait

Lorsqu'un auteur américain plaît à la critique germanopratine, j'ai tendance à fuir.

Une fois de plus, mon instinct ne m'a pas trompée. Ce roman est profondément vain, et il est écrit par un homme qui se prend terriblement au sérieux, au point d'aligner des banalités en pensant écrire la vie.

On se moque comme d'une guigne de l'existence - et de la mort - de ces bourgeois fragiles décidément plus parisiens qu'américains (ils passent d'ailleurs beaucoup de temps en France et leurs références culturelles sont souvent françaises), d'une vacuité frisant le cliché. Les femmes, en dehors de l'héroïne, sont dépeintes uniquement en fonction de leur degré de soumission, ainsi que de la taille et de la teinte de leurs seins. Seul le chapitre consacré au retour de Nedra dans sa ville natale pour l'enterrement de son père est réussi, et pour cause : on renoue brièvement avec l'Amérique, la vraie. Dommage que cela ne dure pas.

"Un bonheur parfait" est le roman anti-américain par excellence : il pue Paris et le parisianisme par tous ses pores, ce qui fait de Salter une sorte de traître à son pays littéraire.

Reste la prose fluide de l'auteur et son amour des chiens (au fait, qu'est devenu Hadji ?...), qui sauvent l'ensemble du pire.
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