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Critiques de James Welch (60)
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C'est un beau jour pour mourir

« Ce sont les Blancs qui ont écrit l'histoire de ces conflits et de tous ceux qui résultèrent de la rencontre des deux races. Faut-il préciser que cette histoire, au fil des ans, a été soigneusement déformée afin de justifier l'invasion et la soumission de la population indigène ? (p. 41)



James Welch est un Amérindien Blackfeet né dans le Montana en 1940. En 1974, il commence à s'intéresser de près à l'histoire des Indiens. Jusque là, il ne les connaissait qu'à travers les westerns qu'il avait vus au cinéma. Il dépouille les archives, recueille les souvenirs des Anciens, les calendriers constitués de dessins des événements les plus importants de l'année, lit les rapports de balistique et d'archéologie récents. Puis, il se met à écrire pour restituer une perspective détournée au profit des nouveaux occupants.



Le sujet de ce livre est le combat mené par les Sioux Lakotas, les Cheyennes et les Arapahos des Grandes plaines contre les incursions massives des Blancs. Particulièrement depuis que de l'or fut découvert en 1874 dans les Black Hills, leurs montagnes sacrées.



En 1851, le traité de Fort Laramie fixe les limites des territoires de diverses tribus des Grandes Plaines qui vivent essentiellement de la chasse au bison et de la cueillette. Les Indiens acceptent que des routes soient tracées et des forts construits contre une promesse de protection des Blancs et un forfait annuel de 50 000 dollars pendant 50 ans.



Très vite, les limites ne sont pas respectées par les colons. Manquant d'effectifs militaires durant la guerre de Sécession, le gouvernement US n'a pas assuré la protection des Indiens et leur seule issue fut de se battre contre les prédateurs.



En 1865, après la bataille sanglante de Sand Creek, le gouvernement négocie un traité avec les Indiens « amis », ceux qui acceptent de se rendre dans les réserves. Sitting Bull, Crazy Horse et plusieurs autres grands chefs deviennent les « hostiles » car ils veulent rester libres. L'épisode des guerres indiennes commence en 1866 et se terminera par le carnage de Wounded Knee en 1890.



La guerre civile terminée, l'armée dispose d'effectifs importants pour exterminer les Indiens qui sont systématiquement spoliés de leurs terres et assassinés à gogo. Les horreurs ne sont pas différentes des autres guerres, elles sont valorisées autrement. Les Blancs conduits par leur « Destinée Manifeste » voulue par Dieu affrontent des sauvages nus, rouges, incultes et cruels qu'ils ont pour mission de « civiliser ».



En 1874, de l'or est découvert dans les Black Hills et aucune loi ne peut plus juguler la cupidité des hommes d'autant qu'une crise économique mondiale les poussent vers d'autres horizons..



Tous les traités et conférences de paix sont bafoués et après de nombreux massacres de villages indiens, Sitting Bull et Crazy Horse décident d'unir leurs forces. Les batailles sont incessantes, la pression territoriale des colons s'accentue, les bisons sont massacrés, les camps d'hiver sont démolis, la famine et les maladies déciment un grand nombre d'Indiens.



Le 17 juin 1876, le général Crook doit rebrousser chemin lors de la bataille de Rosebud. Quelques jours plus tard, le lieutenant-colonel George Armstrong Custer et son 7e de Cavalerie découvrent l'immense campement des Sioux et Cheyennes qui s'étend sur plus de 5 km le long de la Little Bighorn. Le pourfendeur d'Indiens est tué avec tous ses hommes le 25 juin et devient un mythe aux yeux des Américains.



Après cet affront à la puissante armée américaine, les campagnes s'intensifient, les déportations s'aggravent dans des conditions épouvantables. Plus question pour le gouvernement américain de négocier un quelconque achat des Black Hills, il se les approprie. Crazy Horse et Sitting Bull, poursuivis sans cesse par l'armée, décident de suivre des voies différentes. Sitting Bull séjourne pendant quatre ans au Canada.



En mai 1877, lors de La-Lune-Où-Les-Chevaux-Changent-De-Robe, Crazy Horse, avec ses 1 100 Oglalas et Cheyennes, affamés, à bout de force et en loques, se rend à la réserve de Red Cloud. La reddition est la condition de sa survie. En septembre 1877, lors de La-Lune-Du-Veau-Noir, le grand chef est assassiné suite à des rumeurs répandues par Red Cloud qui craint de perdre son statut de chef de réserve.



En 1881, Sitting Bull revient aux Etats-Unis où il est gardé prisonnier pendant deux ans. Il revendique cependant que n'ayant jamais signé de traité avec les Blancs, il n'en a jamais violé. Son aura de crainte et de courage concourt à un succès de foule. Il est autorisé à s'installer à Standing Rock, en face de l'endroit où il est né. En 1885, il part en tournée avec le grand spectacle de Buffalo Bill « Wild West Show » mais en revient cruellement déçu.



En décembre 1890, quelques jours avant le massacre de Wounded Knee, il est tué par des policiers indiens qui craignent une révolte lors du rite annuel de la danse des Esprits.



Le portrait du lieutenant-colonel Custer est dépeint non selon le mythe de héros et martyr mais selon la réalité. de l'armée d'abord, car il fut mis aux arrêts à plusieurs reprises pour insubordination et perdit même sa solde et son commandement pendant plusieurs mois. Par ses hommes ensuite qui l'affublaient de sobriquets comme « Bouclettes », « Tête Jaune », « Fesse en fer », « Ecuyer de cirque ». Soutenu par les généraux Sheridan et Sherman, il fut réhabilité par le président Ulysses S. Grant à la tête du 7e de Cavalerie qui caracolait sur des chevaux blancs au son du « Garry Owen », hymne irlandais choisi par Custer pour son régiment



A Little Bighorn, il a négligé les rapports de ses éclaireurs et a manqué de stratégie. Même s'il reste beaucoup de controverses par rapport à cette bataille, on sait par des carnets, des lettres, des documents que la poussière et le chaos régnaient en maîtres. Des exhumations récentes ont permis de détecter que des soldats, pris de panique, se sont suicidés ou entretués.

Aujourd'hui, Custer est désigné comme l'exemple à ne pas suivre.



Récit majeur pour rétablir une vérité historique, celle d'hommes libres sur leurs terres ancestrales.

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L'avocat indien

Jack Harwood est en prison ou il purge une longue peine pour vol à main armée, récidive et évasion. Lors de son dernier braquage une somme d'environ 9000$ n'a pas été retrouvée et certains codétenus, des indiens, pensent qu'il a conservé ladite somme. Il est poignardé pour avouer où se trouve l'argent, il ne parle pas et est placé en quartier de haute sécurité pour le protéger.

Il a demandé une mise en liberté conditionnelle. Malheureusement, après l'entretien préalable devant trois juges, il n'est pas accepté et doit rester en prison.

Parmi les juges se trouve un avocat indien du nom de Sylvester Yellow Calf. Jack Harwood, avec l'aide de sa femme, Patti Ann, met en place un plan machiavélique pour être libéré en faisant chanter l'avocat.

Yellow Calf est de la nation des Blackfeet, il vit et travaille à Helena capitale du Montana. il est la fierté de ses grands parents qui l'ont élevé et lui ont permis de faire des études et sortir de la réserve indienne. C'est de plus une star du basket-ball.

En passe de passer associé de son cabinet il est aussi choisi pour se présenter au poste de député du Montana au Congrès Américain.



J'ai énormément apprécié cette lecture, l'écriture de James Welch, lui même indien, est remarquable (ou le traducteur Michel Lederer), on se sent transporté dans le Montana avec ses paysages à couper le souffle, rivières, montagnes, faune et flore. Bien que continuellement présente la réserve indienne, ses rites et ses coutumes, n'empiète jamais dans le récit. On est plus dans l'intrigue qui est superbement bien montée, prenante et intelligente. Les scènes de prison donnent froid dans le dos dans leur réalisme mais sans dépasser la norme de la bonne écriture. Les paysages de Sylvester Yellow Calf (ça claque ce nom, j'aime beaucoup, comme la grand-mère : Little Bird Walking Woman, ça sonne bien) sont grandioses et on s'attend à voir des bisons, des tipis et le calumet de la paix...

Un grand livre un auteur de talent d'écriture.
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C'est un beau jour pour mourir

Le 25 juin 1876, le général Custer et son 7ème de cavalerie sont anéantis sur les rives de la Little Bighorn, ce qui restera comme l'une des défaites les plus marquantes de l'histoire de l'Amérique.

Il sera bien sûr question de cette fameuse bataille dans ce livre, mais l'essentiel du propos va se situer ailleurs car parmi la multitude d'ouvrages disponibles sur le sujet au pays de l'oncle Sam, celui-ci va aller à l'encontre des faits établis et donner un sérieux coup de griffe à la légende de Custer.



James Welch, l'auteur, a la particularité d'être américain, mais d'origine indienne et par conséquent son regard sur les événements sera plus critique, certains diront partisan, à l'arrivée le lecteur se sera fait un avis. Ecrit près d'un siècle après les faits, une fois les passions retombées, j'ai trouvé le propos plutôt courtois et objectif, l'auteur nous assène ses arguments comme des évidences qu'il n'est pas très compliqué d'appréhender aujourd'hui comme très plausibles.



Ce livre, en plus de la déconstruction d'un mythe propose au lecteur une histoire de la nation indienne, afin de montrer que derrière l'étiquette de sauvage assoifé de sang complaisamment colportée par le gouvernement de l'époque se trouvaient des êtres humains.

Il nous propose également une chronologie des événements qui vont précéder la fameuse bataille et décider du sort de tout un peuple, de la vie dans les réserves et de la lente, mais inéluctable perte des traditions pour plusieurs générations d'indiens.



L'essentiel de ce livre va nous parler d'un peuple qui a ses traditions, de rites d'initiations, de nomadisme et aussi, et surtout d'une autre philosophie. Ce livre va nous faire prendre conscience également de la complexité de la composante indienne avec ses nombreuses tribus, certaines se vouant une haine séculaire et se retrouvant naturellement du côté des tuniques bleues pour se battre en tant qu'éclaireurs (les arikawas entre autres).

Les sioux et les cheyennes étant les plus nombreux, les principaux chefs seront issus de ces nations et nous aurons donc un lien particulier avec Sitting Bull et Crazy Horse tout au long de cette lecture.

Déconstruction également du mythe autour de la bataille où l'héroisme du 7ème de cavalerie en prend un sérieux coup, tant en termes d'organisation que de discipline.



Le paradoxe de cette victoire éclatante fut qu'elle signa la reddition et la fin de la liberté pour la nation indienne, ce fut le chant du cygne qui allait précéder l'offensive majeure et désormais "justifiée" de l'armée américaine pour réduire enfin définitivement la résistance des indiens.

L'auteur a rendu la parole aux vainqueurs de Little Bighorn, parole qui n'était jusqu'à présent jamais prise en considération pour raconter cette histoire. J'ai bien aimé cette lecture, malgré un style parfois un peu redondant car usant de répétitions ; j'avais parfois des images du film "Danse avec les loups" qui me revenaient spontanément.



Une citation :

"... Certains ne manqueront pas de l'accuser de révisionnisme, mais il ne fait qu'apporter des voix indiennes en complément à l'histoire." (Sherman Alexie)
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L'avocat indien

James Welch fait partie de mes auteurs incontournables parce que j'aime les Amérindiens.



J'ai beaucoup aimé le déroulement des intrigues, mais ce récit aurait pu arriver à n'importe quelle personne présentant sa candidature à une élection.



Mais là, on se trouve en compagnie d'un jeune avocat amérindien qui à cause d'une erreur se retrouve dans l'obligation de faire un choix. Va-t-il accepter cet odieux chantage ou bien dire la vérité ?



J'adore m'immerger dans cette ambiance de nature sauvage, dans les prairies du Montana, dans la ville d'Helena… plus je découvre ces paysages dans ces lectures plus j'ai envies de me retrouver dans ses contrés.

Mais je ne pense pas que la réalité soit aussi palpitante que je l'imagine…



Il me reste plus qu'à fermer les yeux et ainsi rêver à des plaines étendues et non dévastées par l'homme…

Et bien me voilà en train de faire l'apologie des écologistes…

Ne serais-je pas endoctriné par l'actualité ?





Bonne lecture !
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Comme des ombres sur la terre

James Welch nous fait partager le quotidien d'une tribu indienne qui tente de faire abstraction de la pression des blancs qui se fait de plus en plus sentir et de continuer à vivre.

Nous allons suivre un jeune garçon depuis ses 15 ans jusqu'à la naissance de son premier enfant et voir son environnement changer autour de lui et des siens.

Certaines tribus choisissent d'aller vers les blancs, d'autres pas et, ce jeune homme raconte ce qu'il observe qu'il en ressort. C'est un livre magnifique et poignant et terrifiant comme le génocide programmé dont les indiens ont été victimes et ont à peine réchappé.
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A la grâce de Marseille

Toi qui as toujours rêvé de devenir un Indien. Plus jeune, tu voulais toujours être l’Indien avec son costume de peau et de plumes, son tomahawk et sa danse de la pluie, la rage de scalper ce blanc bec, cow-boy éperonné venu abattre les bisons sur ton territoire. Tu te grimais le visage, le regard perçant au-delà de la grande plaine. Tu te mettais à plat ventre pour écouter le tram arriver. Tu criais, chantais, dansais autour du tipi, avais ligoter ta petite sœur, future monnaie d’échange contre un baril d’eau-de-feu. Voilà donc l’occasion de rejouer une part de cette enfance, en revenant un siècle en arrière. Sauf qu’en 1889, quel avenir as-tu, fier Blackfeet ?



Sur ta terre, sur la terre de tes ancêtres, l’américain blanc t’as « gracieusement » proposé deux solutions à ta survie :



- Vivre paisiblement et docilement « parqués » comme du bétail dans une réserve limitée, cloisonnée, définie arbitrairement par ce même américain,



ou



- Ne pas accepter cette première solution. Te voilà donc exclu de la réserve. Tu te retrouves donc abandonné, sans famille et n’as guère de chances de résister à trois rigoureux hivers. Une mort en solitaire t’est quasiment assurée.



Charging Elk fait partie de ces indiens qui, dans un premier temps, ont refusé ce pacte. Chevaucher les grandes plaines du Montana sur Grand Coureur, un plaisir incommensurable pour un indien, le besoin de la liberté, la vie en plein air, sans but, sans contrainte, l’état sauvage en somme. Mais les hivers du Montana sont extrêmement difficiles. Le froid, la neige, la faim, le sommeil, la rage ou l’abandon, mais tu n’as pas sommeil. Tu veux encore vivre. Jusqu’au jour où l’opportunité se présente.



Charging Elk, bel indien sauvage au teint mat, s’engage alors avec le légendaire Buffalo Bill et sa troupe du Wild West Show pour un spectacle itinérant sur la vie des indiens. Il traverse la grande étendue d’eau et commence une tournée européenne : Londres, Paris, Marseille…Et là, l’accident bête ; il tombe de cheval et se retrouve hospitalisé. The Show Must Go On ! Le Wild West Show continue sa route vers l’Italie et laisse le pauvre Charging Elk sur la Canebière. Peuchère ! Sans papier d’identité, ce dernier qui n’est ni citoyen français, ni citoyen américain, se heurtera à la « fameuse » administration française en lui refusant catégoriquement de quitter le pays sans papier. Pire, l’état français le déclara mort par erreur, compliquant l’affaire. Abandonné par l’ambassade américaine, sans ressource et sans parler la langue des blancs, Charging Elk découvre un nouveau monde. Mais quel avenir a un indien dans un monde qui ne le comprend pas ?



En 1889, Charging Elk n’est aux yeux des marseillais qu’un dangereux sauvage qui fait peur et dont tu dois te méfier. Pourtant, comment un indien tel que lui serait capable du Mal. Il va devoir confronter ses croyances et sa culture à la civilisation moderne citadine. Doit-il les abandonner pour tenter de se fondre dans la masse et devenir invisible aux yeux des autres ? Que faire de tous ses souvenirs de libertés, de fierté et de combat ? Le temps passe. Loin de son Dakota natal, et pendant ces nombreux hivers passés dans la cité phocéenne, Charging Elk ne cessera de penser à ses ancêtres, de prier ses Dieux, d’honorer ses esprits, d’appeler même la mort ou d’attendre un inespéré retour sur ses terres. Mais pour quels résultats ?



[...]
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La mort de Jim Loney

Accoudé au vieux comptoir collant, je commande ma bière. Comme tous les soirs, devrais-je préciser. Je croise quelques têtes connues, fidèles habituées d’un bouge miteux. On se salue d’une mimique faciale ou d’un hochement de tête, le digne respect du paumé du zinc. Il y a des jours où je n’ai plus envie d’y bouger, que je trouve même ma pinte de bière fade, que j’ai envie de sombrer dans les ténèbres, pour en finir un peu plus vite. Ces jours-là, mon cul ne bouge plus du tabouret et attend simplement l’heure de la fermeture.



Ce soir-là, un type mi-indien, mi-américain s’assois à côté de mon tabouret. Pas un regard, pas un « Salut, l’ami ». Il se contente de fixer d’un air de chien battu son verre de whisky que le serveur lui apporte. Je tente une approche humoristique pour faire fondre la glace de son whisky. Il me rétorque, de façon presque glaçante.



« - Va te faire scalper !

- Va te faire scalper toi-même !

Ils s’esclaffèrent. C’était une plaisanterie indienne. »



Peine perdue, ce type est mort. Ou presque. Une sensation qui m’est venue comme ça. Jim Loney. Un indien seul perdu dans ce bouge du Montana. Il ne peut lui arriver rien de bien dans ce monde. A la recherche d’un père qui l’a abandonné, un cœur déchiré entre deux femmes, une âme découpée entre deux civilisations. Je peux comprendre. Avec tristesse certes. Parce que je sais qu’il n’a aucun avenir dans ce coin du monde, dans ce Montana solitaire et froid.



Toi aussi, tu veux prendre un verre avec moi, avec Jim Loney, avec James Welch ? Alors n’hésite pas. Avec ou sans glaçon. Ce monde est triste, mais pas sans saveur. Déracinement garantie, tu ne t’en remettras pas tout à fait de ce bled perdu au milieu du Montana. Jim Loney, il faut le connaître, un gars bien, simple et bon Dieu, terriblement humain. Envoûtant comme une poignante obsession. Lire « la mort de Jim Loney », c’est comme se prendre une balle en plein cœur. Tu la sens venir, elle te fera mal, et déchirera ton âme.
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Comme des ombres sur la terre

Malgré l'évocation des rêves et des dieux qui me rappelaient l'Odyssée, je n'ai pas réussi à accrocher à cette histoire, de bons indiens Pikunis partant voler les chevaux des Corbeaux, de Chien de l’Homme Blanc qui épouse Peinture Rouge, de mauvais blancs Napikwans qui ne respectent pas leurs engagements, de la bande d'Enfant Hibou provoquant les Napikwans et exposant son peuple aux représailles, de maladie des croûtes blanches qui décime les villages...



L'auteur s'ingénie aussi un peu trop à compliquer le vocabulaire : 'Et quand Oiseau Corbeau a regardé dans la presque-nuit, il a vu qu’il s’agissait d’un quatre-jambes, plus petit qu’un bouche-collante mais avec des pattes plus longues et un pelage plus épais que le plus vieux des mordeurs-de-bois'

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L'hiver dans le sang

J'aime bien ce courant communément appelé "renaissance amérindienne". Je trouve que les thèmes abordés sont intéressants et la manière de les traiter assez singulière. J'avais déjà lu du James Welch. J'avais beaucoup aimé son roman "comme des ombres sur la terre" ainsi que son essai "c'est un beau jour pour mourir". C'est donc en toute confiance que je me suis lancée dans la lecture de "l'hiver dans le sang". Le bilan de ma lecture est plutôt mitigé mais ce roman mérite tout de même le détour.



Peut-être que ce n'était pas le moment propice à cette lecture, peut-être que ce 1er roman de l'auteur est moins abouti que les suivants... En tout cas, je n'ai pas été happée autant que je l'espérais par "l'hiver dans le sang".

Bien sûr, ce roman a d'indéniables qualités et reste une œuvre intéressante mais je ne me suis pas sentie totalement impliquée dans le récit. L'écriture de Welch est très belle et a une tonalité, une voix singulière. Il excelle notamment dans les descriptions des espaces sauvages et dans la peinture de la vie quotidienne des habitants d'une réserve. D'ailleurs, ces passages dans la réserve sont les meilleurs du livre. A la fois beaux et tristes, empreints d'humanité autant que désespérés, ces passages sont captivants. Dans ces scènes, les personnages existent, ont du corps. Malheureusement, les scènes en dehors de la réserve, lorsque le narrateur erre de bar en femme, sont nettement moins réussies. Ces passages sont très évocateurs et expriment bien la dérive de ce jeune homme indien en proie à une existence morne et à des questionnements sur lui-même. Mais j'ai trouvé que ces scènes étaient mal racontées. Tout ça était confus, long et plat. Et les digressions avec l'homme de l'avion sont bien ennuyeuses.



"L'hiver dans le sang" est une œuvre certes très imparfaite mais qui a fait date (l'expression "renaissance amérindienne" pour évoquer ce courant littéraire date de ce livre) et qui se révèle bien attachante.

Une lecture qui, si elle ne m'a pas complètement convaincue, rappelle que Welch est une grande et belle voix de la littérature américaine.

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A la grâce de Marseille

C’est le deuxième livre que je lis de cet auteur.

J’adore sa façon d’écrire, de raconter une histoire d’Amérindien avec leur langage et leur manière de penser différente de la nôtre.



Ce fut un récit bouleversant, l’histoire de Charging Elk abandonné à Marseille après une représentation. Et l’administration française qui oublie ce pauvre homme parmi un peuple et une langue qu’il ne connaît pas…



Un très beau moment d’évasion, riche en rebondissements.



Bonne lecture !
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Terres d'Amérique

J’ai voulu lire ce livre, car l’un des auteurs est James Welch.

Mais en le parcourant, je me suis aperçu (sur liseuse) qu’il ne faisait que 55 pages.

Donc, je l’ai vite lu…

Deux histoires, ou plutôt deux ressentis des écrivains Jim Harrison et James Welch, sur leurs terres sauvages.

Un agréable moment tout de même. Trop court. Sur des terres D’Amérique usées et dégarnies par la folie des hommes.



Extrait :



Une région aussi reculée suscite certains types d’activités qui violent sa quasi-virginité. L’une de ces menaces vient des industries du gaz et du pétrole. Le versant oriental des Rocheuses est criblé de trous forés dans le sol à la recherche de gaz ou de pétrole. On trouve de ces forages d’essai dans les lieux les plus improbables.



James Welch



Bonne lecture !
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Comme des ombres sur la terre

Une magnifique épopée amérindienne.

L’histoire d’un peuple les pikunis en guerre contre les crows et les hommes blancs entre autres.

Un beau récit d’aventures entre combats et spiritualités.

Ce roman raconte la bravoure des jeunes Indiens, leur défies pour ce faire respecter par leur tribu et leurs échecs…

Un ouvrage ou jusqu’à la dernière page, l’espoir est le maître mot…



Bonne lecture !
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Comme des ombres sur la terre

Il y a une certaine difficulté à lire ce livre.

Le vocabulaire n'est pas simple, les noms des animaux "à l'indienne" ne sont pas très clairs. Un lexique n'aurait pas été de trop...

Pour certains on peut deviner, pour les autres, j'ai laissé tomber.



Si on "lâche" sur ça, alors la lecture devient plus facile, même s'il y a de très nombreux clans et tribus au sein même des Pikunis.



Comme je m'intéresse aux traditions et aux rites amérindiens, c'est vrai que ma lecture était sans doute biaisée, car ce livre évoque nombre de ces traditions, dans un récit poétique et désespéré...



Le passage à l'âge d'homme du héros nous fait suivre justement de nombreux rites, et la compréhension de la vie amérindienne "avant l'homme blanc" s'en trouve éclairée.



De plus, rien n'est édulcoré, et surtout pas la violence inhérente à la vie des tribus, et je trouve cela bien, car, de fait, rien n'est noir ou blanc. On se rend compte également que les maladies ont sans doute fait plus de ravages dans les populations autochtones que les armes à feu, ou au moins autant.



Bref, cela m'a passionnée, mais je conçois qu'on puisse être rebuté par cette lecture, qui n'est pas des plus simples...
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Comme des ombres sur la terre

Comme des ombres sur la terre est un roman que les lecteurs épris de récits du Grand Ouest et des aventures amérindiennes garderont, à mon sens, longtemps en mémoire.



De fait, ce récit, à la trame historique, est narré par un auteur qui tisse avec habileté une grande, longue et belle histoire, mais qui n'est, in fine, pas que cela. Ce livre, qui témoigne de l'attachement profond de James Welch à ses racines amérindiennes, à aussi valeur de documentaire, tant il est juste sur le plan historique, tant il est riche sur le plan culturel.



Au fil des pages se révèle à nos yeux la grande tragédie du Peuple Pied-Noir, qui compte parmi les puissantes nations des Indiens des Plaines, à l'instar des Sioux et des Cheyennes, tous guerriers redoutables et chasseurs émérites -tant que les bisons purent traverser les Grandes Plaines, et qui furent bousculés et éparpillés par le vent de la Conquête.



James Welch nous procure ici une vision saisissante de l'Ancien Monde, celui de ses aïeux, il nous fait nous asseoir parmi les Pikuni, nous amène à partager la vie du clan des Mangeurs solitaires, nous fait avancer aux côtés de Chien de l'Homme Blanc, ce jeune indien proche de l'âge d'homme mais qui ne le sera qu'en devenant un guerrier.



Page après page, on s'imprègne d'un mode de vie, qui, pour les Pikunis, est en train de s'achever, on découvre une culture, ancienne, riche de savoirs qui se partagent, se transmettent et ne se vendent pas, confrontée à une nouvelle culture, conquérante, dont la dynamique tend à l'annihilation du monde de "l'Homme Rouge".



Cette grande séquence historique est portée par des personnages qui laissent une forte impression, le récit est loin de tout manichéisme, James Welch nous montre au contraire toute la complexité des cœurs et des âmes, il nous décrit avec intensité et justesse les déchirements qui traversent une société et des individus, qui voient leur univers en train de disparaître, en sachant qu'il n'y a d'autre issue que la perte, à court ou moyen terme, de leur mode de vie, de leur identité.



Composer avec l'Homme Blanc et ses règles, le fuir ou l'affronter, toutes ses options, les Pieds-Noirs y furent confrontés, en sachant que quelle que soit leur décision, leur destin était scellé.



James Welch, en nous contant l'épopée tragique d'un clan, offre une grande ode à la mémoire du Peuple Pied-Noir, et contribue ainsi à nous rappeler ce qui est une part -et pas la moindre- de l'âme de l'Amérique.
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C'est un beau jour pour mourir

Le général Custer n'était donc pas celui que l'on croyait ? Et les indiens ces sauvages scalpeurs ?

Une "mise au point" qu'il est bon de lire sur cette période de l'histoire des Etats-Unis .
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L'avocat indien

Jack Harwood est un repris de justice , un dangereux récidiviste avec un passé criminel de poids : 5 crimes, 2 vols à main armée, des évasions et, il se trouve dans le QHS d'une prison du Minnesota ! Il a accompli 30 ans en détention, mais il n'a pas envie de moisir en taule !

Au cours de la Commission des libérations conditionnelles, il remarque un avocat indien : Sylvester Yellow Calf, et comme sa demande de libération est refusée, il va concevoir un plan machiavélique pour piéger cet homme!

Sylvester Calf est un brillant avocat avec une grande carrière qui l'attend, il est un ex basketteur réputé et admiré, il a pour copine : Shelley qui est la fille d'un sénateur, de plus il a tout fait pour s'intégrer dans les milieux Blancs, il a pourtant de grandes origines de Black Feet et, il est même le petit fils de Little Bird Walking Woman qui fait autorité auprès des Indiens, il assiste parfois à des pow-wows !

Fabarès, représentant politique recruteur lui propose de devenir le candidat du parti démocrate au Congrès. Il sera un des rares représentants des amérindiens, et il pourra ainsi défendre les intérêts de son peuple ! Il accepte cet honneur ..

Mais, Jack Harwood va, avec l'aide de sa femme Patti Ann lui tendre le piège le plus classique qu'une femme puisse offrir à un homme !

Sylvester vient de confirmer sa candidature à l'investiture avec ses amis, son "staff" . Ce scandale de moeurs va lui faire perdre sa carrière d'avocat, son engagement politique, sa vie personnelle !

Que va t'il décider pour échapper à cette machination sans perdre son âme ? sa vie...

James Welch nous entraine dans un cas "classique" dans les milieux politiques U.S, dans la machine électorale structurée des candidats au Congrès ! Mais, à mon avis : la partie amérindienne n'est pas assez valorisée car avec un Grand Chef Indien en 1° de couverture + le titre accrocheur, et enfin compte tenu du fait que James Welch est né dans une réserve Pieds Noirs du Montana : on aurait pu s'attendre à un roman très investi dans la condition Amérindienne !

L.C thématique de janvier 2022 : un(e) auteur(e) U.S/Canada.
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A la grâce de Marseille

L'étonnement d'un jeune indien sioux qui découvre la civilisation, en l'espèce Marseille où il a échoué en perdant la troupe du show Buffalo Bill, dont il faisait partie. Le début m'a semblé un peu naïf, mais j'ai lu que l'auteur était né dans une réserve d'indien du Montana. Alors, je me suis laissé porter par le texte, avec une pensée pour mes lectures d' Aigle noir quand j'étais enfant. Et puis l'histoire a pris de la consistance, et je me suis pris au jeu de ce beau roman d'aventure. Et finalement , j'ai passé avec ce livre un agréable moment que je ne regrette pas.

ajout le 20 novembre 2014: à lire sur la nature réelle du Wild West Show et l'histoire de Buffalo Bill, le livre de Eric Vuillard, Tristesse de la terre.
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L'avocat indien

Challenge ABC 2014/2015

Sylvester Yellow Calf est Indien. Sylvester Yellow Calf est un brillant avocat, ancien basketteur remarqué dans son université. Il sera bientôt associé de son cabinet, sa petite amie est la fille d'un député, son métier le passionne, il est membre de la commission des libertés conditionnelles de la prison du comté. La politique le rattrape : il sera candidat à l'élection des députés , espérant ainsi oeuvrer à Washington pour la protection des Indiens. Mais un grain de sable machiavélique va détraquer la belle mécanique: un prisonnier qui s'est vu refuser une libération par la commission dans laquelle il siégeait décide de le piéger. La vengeance est implacable, menée par l'épouse du prisonnier, jeune femme intelligente, qui perd vite la maîtrise du jeu.

Un roman qui ne se lâche pas, avec en toile de fond la situation des Indiens , le jeu politique autour des candidatures et les luttes d'influence. Du grand Welch!
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L'hiver dans le sang

Il y a des livres qui marques d’autre non. Pour ceux qui marque, il y a aussi plusieurs façon. Pour celui ci je me rappelle très bien de l’immense sentiment de tristesse tenace, prenante, presque pesante, que j’ai eu au contact de la solitude, de l’errance du personnage principal. Un jeune amérindien perdu et cherchant sa voie dans l’alcool et les femmes de petites vertu. Pour son premier livre James Welch dépeint avec réalisme la vie dans les réserve. Ce livre est un des piliers de la renaissance littéraire amérindienne.



Jim Harrison à salué le livre : "Les dialogues sont d'une justesse extraordinaire et le contraste entre les valeurs traditionnelles et contemporaines d'une force admirable."
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Comme des ombres sur la terre

Une langue riche et poétique habite cette fin de monde, car c’est bien de ça que ce roman parle. Un rythme lent qui prend son temps, pour parler de mousquet, d’arme à feu. Le chants des oiseaux couvrent la certitude de l’asservissement. James Welch est indien et pour son premier roman historique, il réussi l’exploit de nous faire vibrer au son d’une philosophie de la vie différente. C’est l’histoire irrémédiable et infinie de la lutte des peuples, qui s’ils sont comme beaucoup de tribus d’indiens sans écriture ne laisseront que « des ombres sur la terre ».
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