Citations de Jane Goodall (64)
Au printemps, le rouge-gorge vint avec sa compagne, et ils construisirent leur nid dans ma chambre, sur la bibliothèque, tout près du Dr Doolittle ! C'était vraiment fabuleux.
Nous nous sommes rapidement mises à remplir notre appartement d'animaux. On m'en apportait sans cesse : des animaux orphelins qui avaient besoin d'un toit, des animaux rescapés de marchés africains, etc. Le premier fut un galago nommé Levi.
Au début, ils étaient timides. Il me fallut encore plus de temps pout pouvoir comprendre leur langage de sons et de gestes, et la manière dont ils vivent dans leur société. Mais cela en valait la peine. Car l'être humain mis à part, le chimpanzé est le plus fascinant de tous les animaux. C'est du moins mon avis.
n juillet 1960, avec ma mère, Vanne, je suis arrivé au parc national de Gombe, au Tanganyika, pays qui deviendra la Tanzanie. Au début, j’ai eu beaucoup de mal à étudier les chimpanzés. Ils prenaient la fuite dès mon arrivée. J’ai mis plusieurs mois avant de pouvoir m’en approcher. Malgré des conditions de vie difficiles, rien ne pouvait ébranler ma détermination. Tous les jours j’explorais la forêt sans relâche. Progressivement, les chimpanzés se sont habitués à ma présence.
L’étude comportementale fut effectivement très longue. Heureusement, mes observations étaient riches d’enseignements. C’est en octobre 1960 que j’ai observé un chimpanzé en train de fabriquer et d’utiliser des outils pour attraper des termites. Je savais que j’étais alors le témoin d’un moment très important dans l’étude du comportement animal. Cette constatation a modifié notre conception de l’«homme» qui définissait à cette époque l’usage de l’outil comme exclusivement humain.
Les chimpanzés sont biologiquement semblables aux humains, nous avons en commun plus de 98 % de notre patrimoine génétique. L’homme partage avec les singes actuels des ancêtres identiques qu’on ne connaît pas. L’Homo sapiens serait en fait l’espèce actuelle la plus proche des chimpanzés, et réciproquement. Donc, parmi toutes les espèces vivantes actuelles, il n’y aurait aucun ancêtre, mais simplement des espèces qui sont plus ou moins apparentées entre elles. Aucune n’est « inférieure» à aucune autre. Seuls les degrés de parenté diffèrent, en allant des espèces les plus éloignées jusqu’aux espèces les plus proches de nous.
Le modèle industriel en vigueur dans les fermes ne voit aucun intérêt ou bénéfice à considérer les animaux comme des êtres sensibles. A la place, ils sont ni plus ni moins traités comme des machines qui transforment de la nourriture en de la viande du lait ou des œufs. C'est ainsi qu'on ne leur reconnaît pas plus de sentiments ou de droit qu'un distributeur automatique.
Les enfants du continent américain sont devenus les animaux de laboratoire sur lesquels on peut mesurer les effets à long terme d'une alimentation faite d'OGM.
Mais les animaux ne sont pas seuls à en bénéficier. J'essaie de faire comprendre aux gens à quel point la vie humaine est inextricablement liée au monde de la nature. Notre alimentation, l'air que nous respirons, les vêtements que nous portons - tout en dépend ! Seulement, pour pourvoir à nos besoins, les écosystèmes doivent êtres sains.
Les longues heures que j'ai passées dans la forêt vierge de Gombe m'ont appris que chaque espèce à son rôle à jouer, que tout est interconnecté. Une espèce qui disparaît, c'est un trou dans la tapisserie du vivant. Chaque nouveau trou affaiblit l'écosystème. Il y a de plus en plus de lieux dans le monde où la tapisserie est si abîmée que l'écosystème est au bord de l'effondrement.
C'est là qu'il y a urgence à réparer.
Peu de temps après que les chimpanzés eurent commencé à me rendre visite, la National Geographic Society, qui avait donné à Louis l'argent qui finançait mes recherches, envoya à Gombe un photographe pour qu'il fasse un film. Hugo van Lawick était un baron hollandais. Il aimait et respectait les animaux, tout comme moi, et réalisa un film magnifique. Un an plus tard, en Angleterre, nous nous sommes mariés.
En général, ce n'est pas une bonne chose de faire d'animaux sauvages des animaux domestiques. Ils sont faits pour être livres et ne peuvent pas s'adapter à notre mode de vie comme les chiens ou les chats. Ils sont presque toujours destinés à de tristes fins.
J'espérais toujours que mes singes partiraient vivre dans la forêt, mais ils ne le firent jamais. Une fois qu'un animal a été attrapé et approvoisé, il lui est très difficile de revenir à la vie sauvage.
Il faut être patient si l'on veut apprendre à connaître les animaux.
Parce que les chimpanzés ressemblent beaucoup aux être humains, que chacun a sa propre personnalité, il y a des chimpanzés que je n'ai pas tellement aimés, d'autres qui me laissèrent indifférente, d'autres enfin auxquels je me suis profondément attachée. (p.145)
Je voulais apprendre des choses que personne ne savait, et découvrir des secrets à force d'observations patientes. (p.78)
J'espérais toujours que mes singes partiraient vivre dans la forêt mais ils ne le firent jamais. Une fois qu'un animal a été attrapé et apprivoisé, il lui est très difficile de revenir à la vie sauvage. (p.74)
C'était amusant, surtout lorsque nous nous glissions dans le jardin à minuit, en partie pour nous faire peur, et en partie parce que c'était strictement défendu. (p.33)
Il faut être patient si l'on veut apprendre à connaître les animaux. (p.11)
Je me rappelle ma perplexité au sujet des œufs : sur une poule, où donc se trouvait-il une ouverture assez grande pour laisser sortir un œuf ? (p.10)
Les gens trouvent que la nourriture bio est trop chère. Et puis ils ne sont pas prêts à changer leur mode de vie. Une amie tanzanienne a visité récemment les États-Unis. À son retour, elle a dit qu’elle n’avait rien compris à cette société. « Pourquoi ces gens passent-ils leur vie à courir, à travailler, à gagner plus pour acheter des choses dont ils n’ont pas besoin et à manquer de temps pour élever leurs enfants ? » a-t-elle demandé. C’est vraiment un monde de fous : acheter, gagner, posséder !
La croissance économique sans fin dicte l'objectif de nos gouvernements et des grandes institutions financières. Tant que cela durera, et aussi longtemps que les entreprises viseront les profits rapides au détriment de l'avenir commun, et que tant d'humains continueront à vivre dans le dénuement, les crimes contre la nature continueront.
Tous ces bienfaits sont considérés, dans les milieux de la conservation et du développement forestier, comme des "services" qu'elles nous rendent. Ce qui signifie, bien sûr, que ce sont des services rendus à l'écosystème, à toute la planète et ses habitants. Pourtant, une idée très répandue tend à les considérer comme des services pour nous. Ce qui m'irrite toujours un peu. Les forêts ne sont pas du tout là pour nous servir. Au contraire, nous devons être suffisamment sages pour comprendre leur fragile équilibre, leur fonctionnement, et recevoir avec gratitude les avantages qu'elles nous offrent. Dans ce monde matérialiste dirigé par le désir d'abondance, il n'est pas inutile, si l'on veut se faire l'avocat des forêts, de rappeler un fait clair et rationnel : à la lumière de notre besoin en oxygène pour survivre, il est économiquement plus logique de protéger les arbres au lieu de les détruire, c'est-à-dire d'attribuer une valeur monétaire supérieure aux arbres vivants, particulièrement ceux des forêts laissées intactes.