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Critiques de Jean-Claude Ameisen (80)
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Sur les épaules de Darwin, tome 1 : Les batte..

Lorsque j'ai acheté Sur les épaules de Darwin : Les battements du temps, ma libraire m'a demandé si j'avais écouté les émissions radiophoniques ou si je connaissais déjà le style de Jean-Claude Ameisen. Aux deux question la réponse était non; elle m'a alors prévenue que ça ne passait pas forcément bien avec tout le monde. Une raison de plus à mes yeux de découvrir par moi-même.



C'est vrai que la rythmique d'écriture et le style de la narration sont assez surprenants de prime abord. Mais surprenants dans un sens très positif car je me suis d'emblée sentie conquise par la poésie qui se dégageait de cet ouvrage au demeurant d'une incroyable érudition. Point de connaissances sèches ici mais des savoirs bellement argumentés et ponctués de nombreuses citations émanant de scientifiques, de poètes, de philosophes, d'écrivains, etc.



Comme le souligne le sous-titre, il est principalement question dans ce premier volume de temporalité. Et Jean-Claude Ameisen de nous transporter comme de rien à travers milliers, millions et milliards d'années à la découverte de notre monde qui contient tous les ici et maintenant depuis les débuts. A nous d'en retrouver les traces et d'apprendre à les lire.

De l'infiniment vaste des archéologues, paléoanthropologues, on passe à l'infiniment petit avec les progrès des neurosciences, les arcanes du cerveau, de la mémoire, des complexités infinies qu'ils empruntent. Tant chez nous autres humains que chez les animaux. Les diverses expériences menées avec des oiseaux, des primates, etc sont fascinantes quant aux résultats qu'elles démontrent. Qu'il s'agisse de l'inventivité des corbeaux pour attraper de la nourriture volontairement placée hors de leur portée directe ou de l'empathie et de la conscience de soi montrées par diverses espèces.



Sur les épaules de Darwin permet de se cultiver et de partir à la recherche des temps du monde pour mieux appréhender le présent. Apprendre est une joie et met en joie. Lorsqu'il explique que des chercheurs sont parvenus à faire pousser des plantes à partir de graines datant de plusieurs milliers d'années trouvées dans le permafrost, je ressens une formidable exaltation devant ce qui paraît à première vue impossible.Il me fait redevenir la gamine qui écarquillait les yeux de plaisir en lisant divers articles de l'encyclopédie Tout l'univers.



Mais en parallèle, il engage à une belle humilité face aux merveilles passées et actuelles et à tous les champs de connaissances encore hors de portée. Le livre véhicule un indéniable enthousiasme et renforce la valeur d'humanité bien trop souvent mise à mal. Il donne également envie d'aller plus loin dans l'étude de certains thèmes. Et, bien sûr, de rester sur les épaules de Darwin avec Je t'offrirai des spectacles admirables (rien que le sous-titre, je suis enchantée).
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Les chants mêlés de la Terre et de l'Humanité

RESPECT : accorder de la "valeur" à...

Je pense que l'oeuvre de Jean Claude Ameisen est entièrment basé sur cette notion.

Ce petit livre débute par l'admiration de l'auteur pour les merveilles de la Nature, en particulier pour les oiseaux qui voient les ultraviolets et les chauves souris qui entendent les ultrasons ; ensuite il parle de Bernie Krause, qui passe sa vie à écouter les concerts de la Nature, des animaux et des humains, et constate que le vacarme humain fait taire les deux autres. Il écoute l'orchestre des éléphants comme Elli H. Radinger écoute l'orchestre des hurlements des loups.

Et il aborde la pollution humaine, d'abord par le son.

.

Nous avons un devoir collectif de respecter et aider les démunis, mais aussi d'arrêter les dégradations de la Nature.

Il ne s'agit pas seulement du réchauffement climatique, qui a pour conséquence les phénomènes météorologiques extrêmes, mais aussi de la consommation excessive du XXè siècle ( mines, pétrole, forêts), de la pollution de l'air par les particules fines qui font beaucoup de morts prématurées, de la pollution du sol et de la mer, et enfin il faut s'inquiéter des pauvres qui récoltent tous les problèmes de maladies, d'épidémies, de mauvaise hygiène, de non accès à l'eau potable, qui meurent de famines.

L'auteur cite les textes de l'ONU, l'émergence de la Croix Rouge...

.

Bref, malgré le style lissé, il y a une accumulation de faits qui nous submerge ; cependant, ce texte est instructif, j'ai appris des notions, et il rejoint tout ce que je pensais, signalé dans les deux livres que j'ai écrits, à savoir :

"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme"

( citation de mon François Rabelais chéri, bien sûr ! )

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Qu'est-ce que mourir ?

Un livre à ne surtout pas lire lorsque vous êtes déprimé mais au contraire, lorsque dans votre vie, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles et imaginables, comme dirait l'autre.

Bon, en fait ce n'est pas vraiment le cas pour moi car si j'ai emprunté cet ouvrage à la médiathèque, c'était au contraire pour tenter d'en savoir un peu plus (non pas sur ce qu'est la mort, là-dessus, je pense que nous savons tous de quoi il s'agit) mais ce qu'il est fait et possible de faire pour accompagner les personnes, soit en fin de vie à cause de la vieillesse, soit gravement malades. Et là, je dois dire que, même si ce livre est par moments rempli d'espoir, il est surtout extrêmement angoissant. Certes, je savais qu'en me lançant dans une telle lecture, le sujet serait loin d'être joyeux mais je dirais plus angoissant, voire stressant dans le sens où les auteurs emploient souvent un langage trop scientifique, médical et biologique sans se mettre à la portée du grand public, ce que je trouve vraiment dommage. de plus, dans la troisième partie qui est consacré à la mort du héros ou du saint, les auteurs, à mon goût, se lancent dans une analyse du remarquable texte d'Homère qu'est "L'Iliade", citant des extraits de l'oeuvre mais sans réellement s'attarder à ce que cela nous apporte à nous. Loin donc d'être un livre qui a répondu à mes questions, ce dernier au contraire, n'a fait qu'en rajouter de nouvelles !



Une lecture qui demeure néanmoins intéressante si vous voulez, à vos heures perdues, vous documenter sur je sujet mais qui m'a relativement déçue !

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The house we live in : Penser le monde de d..



Vous connaissez ces grands intellectuels et penseurs de l'environnement que sont Hubert Reeves, Vandana Shiva ou encore , Jean Claude Ameisen...de leur rencontre avec le groupe de musique BRAVERY IN BATTLE est née une série d'entretiens inédits interrogeant nos liens au monde et à la nature .



Leur parole a été mise en musique et en film. pour donner un livre CD et DVD qui s'intitule THE HOUSE WE LIVE IN se fait l'écho d'un mouvement émergent qui épouse préoccupations de notre société, et que les récentes poussées écologiques aux élections municipales françaises ne font qu'illustrer.



La crise climatique nous amène à questionner sur nos méthodes de production d'énergie , sur notre agriculture et notre économie.Comme les musiciens les poètes savent parler de façon singulière et profonde des questions fondamentales de notre époque .



Ce concert spectacle, opéra de voix parlées, offre aussi un contrepoint visuel sous la forme d'un film projeté sur scène où image et sons sont indisociables.



Expérience musicale et visuelle qui questionne nos modèles de société et invite à s’interroger sur nos liens au monde et à la nature, The House We Live In est aussi à une épopée lyrique proposant une nouvelle mythologie, puissante et émouvante, de notre avenir.



Ce livre CD qui allie musique, image, son texte, poème et réfelxion rassemble la quasi intégralité de la musique, de la vidéo et des textes joués sur scène par BRAVERY IN BATTLE...




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Sur les épaules de Darwin, tome 1 : Les batte..

Cet ouvrage est le premier d'une série de trois livres retranscrivant des émissions radiophoniques présentées par l'auteur sur France Inter.

J'ai lu ce premier tome après avoir lu le second de la série « Sur les épaules de Darwin » (ils peuvent se découvrir dans le désordre) ; voici quelques éléments qui ont retenu mon attention.



■ Partie I : Entre hier et demain ton coeur oscille



L'ouvrage débute par des réflexions sur la nature du temps, et présente des découvertes sur nos perceptions.



Nos sens ne nous permettent pas d'appréhender notre environnement tel qu'il est réellement.

Ainsi, il a été constaté que des personnes qui ne connaissent pas une chanson peuvent y percevoir de courts temps de silence insérés sur la version originale, là où ceux qui connaissaient la chanson auparavant croient au contraire entendre le morceau complet. Ces derniers comblent en effet les silences ajoutés en reconstituant de mémoire la bande originale.

De même, une personne ayant perdu l'audition peut avoir l'impression d'entendre des sons qu'elle associait - et continue d'associer - à des modifications simultanées de son environnement ; par exemple, la vue de feuilles s'agitant au vent peut faire croire à une personne devenue sourde qu'elle entend leur bruissement.



Des images subliminales peuvent influencer nos comportements.



Notre perception de la durée d'un événement n'est pas la même selon le contexte (certains psychotropes modifient d'ailleurs la perception du temps, donnant un relief particulier à la musique).



Les prestidigitateurs savent tromper nos sens. La magie peut naître de la contradiction entre notre compréhension du monde et ce que nous croyons en percevoir. Une balle lancée en l'air doit retomber, et c'est magique si tel n'est pas le cas ! Un magicien nous fait croire qu'il lance une balle vers le haut, en feignant de suivre son ascension des yeux alors qu'il la glisse dans sa manche…



■ Partie II : Eclats de mondes disparus



Alors que les astronomes explorent le passé en regardant loin (la lumière perçue est d'autant plus ancienne que l'objet qui l'a émise est éloigné), les paléontologues, eux, le font en observant les profondeurs du sol ou des glaces (les couches les plus anciennes sont les plus profondes).



Certains astronomes pensent désormais que l'Univers est en expansion, et que cette expansion s'accélère (accélération qu'ils attribuent à une mystérieuse « énergie sombre » contrariant les effets de la gravité).

Ameisen rappelle le rôle d'Henrietta Swan Leavitt (1868-1912) dans la compréhension des dimensions de l'Univers. Elle fut embauchée comme 'calculatrice' par l'astronome Edward Charles Pickering (1868-1919), qui choisissait des femmes à ces postes (car elles étaient moins rémunérées que des hommes…). Henrietta Leavitt observa une relation entre la luminosité d'étoiles variables du nuage de Magellan - les Céphéïdes - et leurs périodes (laps de temps régulier séparant deux pics successifs de luminosité) : plus la période de l'étoile est grande et plus sa luminosité absolue est intense. Avec la luminosité apparente de toute étoile variable et la distance nous séparant d'une seule étoile variable (distance trouvée par un autre moyen), la Loi de Leavitt permet de calculer la distance de chacune d'elles. Et les limites visibles de l'Univers vont très largement au-delà de celles de notre galaxie, la Voie Lactée…



L'analyse de l'ADN aide les paléontologues à comprendre l'évolution de la vie sur Terre.

Ils purent notamment confirmer la validité de la loi de Bergmann. Cette loi (non universelle) explique que « la plupart des mammifères et des oiseaux qui vivent (…) dans des régions chaudes ont, généralement, une taille et un poids du corps plus réduits que les animaux de la même espèce, ou d'espèce proches (vivant) dans des régions plus tempérées », et ce pour limiter les dépenses d'énergie imposées par le maintien de la température corporelle. Cette règle a été confirmée par les mesures effectuées sur des fossiles trouvés à l'ouest des Etats-Unis, datés d'environ 55 millions d'années et laissés par de chevaux nains (« sifrhippus ») au cours d'une période d'intense réchauffement climatique de 130 000 ans (le poids de ces animaux est passé de 5,5 kg au début du réchauffement, à 4 kg à son apogée, puis est remonté à 7 kg au fur et à mesure du rafraîchissement de la terre, sans que la sécheresse ou les variations du taux de dioxine de carbone n'expliquent ces variations de poids).



■ Partie III : Nostalgie de la lumière



L'auteur raconte l'histoire de la découverte de l'Univers visible.

Aux observations, succèdent les spéculations…



■ Partie IV : Un éclair dans le nuit



■ Partie V : Au pays de la mémoire et de l'oubli



Ici, la mémoire est explorée sous de multiples aspects.

Comment la mémoire à long terme s'inscrit-elle en nous ? En quoi ce processus de mémorisation diffère-t-il de celui impliqué dans la mémoire à court terme ?

L'étude des processus de mémorisation chez des animaux (plus simples à étudier que chez l'homme) donne des clés pour répondre à ces questions chez l'humain. Mémoriser à long terme implique des constructions mentales, et donc de déformer la réalité. Et notre organisme peut se souvenir sans pensée consciente (comme ces personnes amputées d'un membre qui ressentent encore des sensations à ce 'membre fantôme' qu'ils n'ont pourtant plus) ou contre notre volonté (syndromes post-traumatique).

La mémoire n'est cependant pas qu'individuelle. Nos mémoires collectives imprègnent aussi nos façons d'appréhender le monde.



■ Partie VI :



L'auteur nous fait notamment découvrir la diversité des moyens de séduction chez les oiseaux mâles.

Plumes flamboyantes et colorées figurent parmi les plus connus, car très visibles.

Chez d'autres espèces des chants permettent de séduire l'oiselle.

Chez les Colibris d'Anna, la mâle plonge en piquée à 40 mètres du sol pour provoquer un sifflement séduisant avec le passage rapide de l'air le long de plumes adaptées à cet effet ; les mâles d'une espèce de piverts attirent leur conjointe à coups de bec sur branche creuse choisie pour la qualité de la sonorité que s'en dégage.

Les Oiseaux jardiniers satinés - passereaux australiens - les mâles construisent de très originales tonnelles : une allée de 75 cm de long sur 10 cm de large, pavée (de brindilles et mousses), décorée d'objets de préférence bleus, entourée de branches recourbées en forme de voute. Chez les Jardiniers à nuque rose, l'allée est orientée sud/nord et bordée d'objets disparates (cailloux, coquillages, capsules de bouteilles, …) disposés pour contrer les effets de perspective (les petits objets sont les plus proches de l'entrée et les plus gros au fond de l'allée), tandis que l'extrémité nord débouche sur une cour pavée d'objets. La première visite de l'oiselle s'effectue en l'absence du bâtisseur des lieux : si la construction a été convainquant, elle revient visiter l'artisan lui donnant ainsi l'occasion de parader (danse et émission de sons rythmés) pour tenter de la séduire ; et + seulement si affinités… Allez voir des photos ou des vidéos sur le net, c'est impressionnant (les constructions et les parades, pas le +) ! Darwin avait déjà identifié les choix d'accouplement comme un facteur de sélection, la sélection sexuelle, en sus de la sélection naturelle, ces formes de sélection pouvant d'ailleurs se contrecarrer partiellement (des plumes trop encombrantes et trop visibles peuvent attirer l'attention de prédateurs voire ralentir la fuite).



••• A mon avis : Les analogies avec l'homme ne sont pas fortuites (avec en guise de tonnelle, des signes extérieurs de richesse). Ces analogies nous renvoient à notre animalité, même si seuls d'autres modes de conquête sexuelle - plus brutaux - sont regardés comme inhumains. Humains, des comportements le deviennent lorsqu'on considère l'homme comme un animal parmi les autres animaux, ce qu'il est. Ne voyez dans ce propos aucune justification du viol. Plutôt qu'un loup, l'homme est un homme pour l'homme, avec toute la sophistication dont il est capable dans l'expression de sa cruauté envers autrui…



Ameisen, plus optimiste que moi, termine son ouvrage par un chapitre soulignant les facultés empathiques humaines, en montrant que certains animaux ont aussi de telles capacités.

___



Mon avis pour conclure :



Cet ouvrage de vulgarisation scientifique traite de multiples disciplines (astronomie, paléontologie, biologie, neurosciences…). Lorsqu'il présente des découvertes scientifiques, les propos sont clairs, et accessibles au plus grand nombre. L'auteur ajoute des réflexions philosophiques induites par ces multiples découvertes. C'est souvent intéressant, mais il nous égare alors parfois dans des citations ésotériques…

Ainsi, je ne suis pas sûr de pouvoir lire avec plaisir Patrick Quignard, si abondamment cité par Ameisen, et suis encore moins attiré par les écrits de Borges, lui aussi cité…



Le texte d'Ameisen a été écrit pour être lu à haute voix et écouté ; il reste adapté à une lecture de visu.



Je recommande vivement cet ouvrage, de même que les deux autres tomes de la série « Sur les épaules de Darwin ».
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Sur les épaules de Darwin, tome 1 : Les batte..

"Il fut un temps où le récit était un chant" . Il sera toujours un temps de la parole et de l'écoute. Ce temps où l'on se réunit tous ensemble avec tous nos "peut être... encore".

L'un parle l'autre écoute. Et ce que l'autre vous dit il le porte en vous même.

Écouter une voix en toute liberté de se savoir en adresse.

Un récit, un conte, une mémoire. Tout ce que porte la possibilité des mondes. Ce sont les ondes qui portent les voix. Nos feus de camps se sont éteints mais nous nous réunissons pour entendre et recevoir ce qui nous rappelle à ce qui nous rassemble.

L’émission de Jean Claude Amaisen est importante importante pour son enseignement. Comme sont les émissions de Daniel Mermet, d'Alain Veinstein, de Laure Adler, Sonia Kronlund et de tant d'autres qui me pardonneront de ne pas être cités mais que je remercie. A l'heure où la maison de Radio France tremble, il faudrait dire à tous ces journalistes et à leurs équipes combien leur travail est important.

Sur les épaules de Darwin nous offre l'occasion de nos hisser sur les épaules des géants. Poésie, sciences, philosophie. S'interroger sur ce que nous nommons le temps, sur ce qu'est un souvenir,sur ce que ne voyons pas, sur ce que nous percevons, sur ce que nous pouvons apprendre en observant l'infiniment grand, l'infiniment petit. Changer d'échelle. Faire bouger, changer le rapport et la distance.

S'interroger. Poser la question. Penser et réfléchir. Prendre le temps.

Entendre les battements du temps présent, de ces temps venus, de ceux qui viendront, et qui créent l'intelligence de notre chant.

Ces textes écrits et réunis par Jean Claude Ameisen sont beaux, étincelants parce que extrêmement brillants. Il nous faut bien des épaules de géant pour nous aider à traverser le fleuve du temps.



Astrid Shriqui Garain
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Les chants mêlés de la Terre et de l'Humanité

Un entretien entre le concepteur et animateur de l'émission Sur les épaules de Darwin de France Inter, et le journaliste, dont le propos est une mise en garde contre la réduction des enjeux écologiques aux seules questions climatiques. L'ouvrage est publié dans le contexte de l'organisation de la COP21 qui doit se tenir à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015
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Sur les épaules de Darwin, tome 1 : Les batte..

Le temps est la trame principale de ce livre (on l'aura deviné). Passé, présent, futur... comment percevons-nous ces notions ?

On parle ici d'astronomie et de paléontologie, ces domaines qui nous permettent de remonter le temps, de regarder dans le passé pour mieux comprendre nos origines. Puis c'est vers notre cerveau et notre mémoire où l'auteur nous emmène, cet organe qui nous est encore tellement inconnue, dans lequel passé, présent, futur semble se mélanger, ne pas répondre aux même lois pendant la nuit et le jour... Également, beaucoup d'analyses sur de récentes études sur tout ce qui est a trait aux fonctions cognitives chez certains animaux et la comparaison avec nous, humains.

C'est plaisant à lire, le mélange de citations, d'extraits de textes littéraire et poétique, de réflexions philosophiques avec les parties plus scientifiques donne une bonne dynamique au récit.

Mais j'ai trouvé quelques points négatifs, le style est parfois bien maîtrisé, reflétant très bien la beauté de ce que l'auteur décrit, mais parfois trop redondant, un peu lourd, ce qui peut laisser notre attention se détacher un peu du livre à certains moments. Mais ce n'est que mon ressenti.

Si j'ai toujours autant de plaisir à écouter Jean-Claude Ameisen, son livre en revanche m'aura un peu déçu, pas dans le fond, qui est très enrichissant, mais plutôt dans la forme et la construction des chapitres qui m'a semblé manquer de cohérence.
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Une histoire de la médecine ou le souffle d'H..

A partir des médaillons sculptés sur les façades du Centre universitaire des Saint Pères, les trois auteurs retracent en trois grands ensembles les découvertes de la médecine au cours de son histoire: le corps humain, le monde vivant invisible et les mondes de l'esprit.

Outre l'apport du fonds ancien de la bibliothèque interuniversitaire de Médecine de Paris qui illustre merveilleusement l'un des rares beaux livres sur la médecine, des inserts conséquents d'Yvan Brohard mènent le lecteur dans l'histoire des interrelations entre patients, médecins et société.

J'ai toutefois regretté une histoire trop européocentrée et des considérations introductives sur la Préhistoire incorrectes et qui traduisent une vision très obsolète de cette vaste période de l'histoire humaine.
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Sur les épaules de Darwin, tome 2 : Je t'offr..

Ma première tentative avec ce livre fut un échec.

En lisant les premières pages, j'avais l'impression d'entendre la voix de Jean-Claude Ameisen, qui a compilé ici des chroniques radiophoniques consacrées aux sciences, en particulier à la biologie (sur France Inter). Il faut dire qu'Ameisen raconte admirablement bien. Mais j'aime lire à mon rythme, non à celui d'une diction que j'imagine, et j'ai donc momentanément reposé ce livre. Quelques mois plus tard, l'essai fut plus concluant, et je me suis plongé dans ce livre avec ravissement, comme promis par le sous-titre.



Les premiers chapitres montrent la manière dont les fourmis tirent parti de leurs environnements, par leurs organisations sociales et leurs caractéristiques génétiques. Sens de l'orientation et communication sont particulièrement nécessaires à leur survie.



Il en est de même pour les abeilles, autres insectes sociaux présentés. Karl von Frisch (1886-1982), avant de décoder les fameuses danses des abeilles - découverte qui lui valut le prix Nobel de physiologie en 1973 (avec Konrad Lorenz et Nikolaas Tinbergen) - avait travaillé sur leur perception des couleurs. Ameisen résume certaines de ses expériences à ce sujet ; elles étaient simples mais dénotaient des capacités de von Frisch à ne pas regarder le monde comme le ferait un homme… Ameisen explique comment les équilibres nécessaires au fonctionnement d'une ruche (température, taux de CO2, répartitions des tâches entre les abeilles…) s'établissent en lien avec la biologie de ses membres (transformations corporelles nécessaires à la production de la cire, rôle des phéromones…). Pour affronter les froids hivernaux, les abeilles se comportent un peu comme les manchots empereurs, se disposant en grappe et organisant des rotations d'individus de la froide périphérie vers le centre (voir le merveilleux film « La marche de l'empereur »). C'est là le contraire de l'organisation sociale en place dans nos métropoles. Les pauvres y restent cantonnés en banlieue, tandis que les plus fortunés organisent leur entre soi dans les centres historiques… Nos politiques devraient parfois s'inspirer de la nature, qui démontre son efficacité sur le long terme. Il est vrai qu'ils n'ont souvent en ligne de mire que l'issue du prochain vote et les avantages individuels qu'ils en attendent, non la survie de l'espèce…



L'ouvrage présente des théories expliquant l'intérêt évolutif et les mécanismes des horloges internes présentes chez de nombreuses espèces animales et végétales, en particulier les rythmes circadiens.

L'auteur montre aussi d'étonnantes capacités d'apprentissage chez des animaux : des mésanges qui apprirent à percer l'opercule de bouteilles de lait, et des bourdons à découper des parties basses de la corolle de fleurs pour accéder plus aisément au nectar….



La dernière partie est consacrée à l'histoire de découvertes relatives au système solaire et à notre planète. On y trouve la citation de Newton (1643-1727) qui inspira le titre de l'émission d'Ameisen et de cette série de livres : « (Quant à moi), si j'ai vu un tout petit peu mieux, c'est parce que je me tenais sur les épaules de géants » (à propos de sa découverte de la gravitation universelle, dans une lettre à Robert Hooke). Joannes Kepler (1571-1630), découvreur des trois Lois qui portent son som fait partie de ces géants, bien que dans toutes ses recherches il ait cherché à retrouver la main du Créateur auquel il croyait. S'appuyant sur les observations de l'astronome danois Tycho Brahé (1546-1601), Kepler sut notamment se détacher de l'idée préconçue selon laquelle le système solaire devrait nécessairement posséder des caractéristiques reflétant une perfection divine (Terre en centre su système, orbites circulaires…). Pour compléter cette lecture, sur ce thème, je recommande vivement le remarquable essai intitulé 'Les Somnambules' d'Arthur Koestler. Quelques chapitres du livre d'Ameisen résument bien l'évolution des idées, tandis que le livre de Koestler ajoute une recherche de compréhension du processus de découverte.



En résumé : cet ouvrage d'Ameisen est à la fois accessible sans connaissances scientifiques préalables, et passionnant.

Billets à venir sur les deux autres tomes.
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La Sculpture du vivant : Le suicide cellula..

C'est avec beaucoup de talent que JC Ameisen parvient à rendre accessible des notions parfois très complexes de biologie, comme avec ce remarquable bouquin consacré au « suicide cellulaire ». En des termes relativement simples, il nous fait découvrir que chaque cellule de notre corps est programmée pour disparaître, ce qui assure un renouvellement (qui nous fait le plus grand bien) de la majorité de nos cellules. La découverte de cette mort programmée comme composante fondamentale de la vie a bouleversé les conceptions que l'on avait de l'apparition de la vie, du développement de l'embryon, des maladies et du vieillissement. Par exemple, le développement d'un embryon n'a rien à voir avec une construction progressive et linéaire de chaque organe, cellule après cellule. C'est beaucoup plus chaotique que cela : les cellules prolifèrent, forment des amas de chair, et la plupart sont ensuite détruites. Les tissus, les organes, etc. sont donc usinés : c'est la sculpture du vivant.

Il est alors facile de comprendre ce qu'est la maladie du cancer : au niveau cellulaire, elle est due à un arrêt du processus de suicide cellulaire : les cellules touchées prolifèrent, mais ne se « suicident » plus.

Ce livre, décidément très réussi, accroît non seulement nos connaissances sur la nature, mais, en changeant radicalement notre vision classique d'opposition entre la vie et la mort, comme beaucoup d'autres frontières qui s'estompent, ouvre de nouvelles perspectives philosophiques à notre manière de concevoir le monde.
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Dans la Lumière et les ombres. Darwin et le b..

Un livre scientifique qui a des allures de polar, une biographie qui se lit comme un roman, oui je vous fait l’article, oui je veux vous convaincre de lire ce livre !



Darwin : j’ai laissé passé les festivités liées aux anniversaires car j’éprouve vite un certain ras le bol quand tous les journaux, toutes les revues se donnent le mot, mais je dois dire qu’il y a un avantage c’est de voir fleurir les publications et les livres.

Cette biographie s’attache à nous livrer un portrait en pied, sans occulter les difficultés, les doutes, les erreurs parfois, du grand savant. On est invité dans son intimité, on le suit de son voyage sur le Beagle à l’élaboration de sa théorie ....



Embarqué en 1831, il ne revient en Angleterre que cinq ans plus tard, entre temps il a amassé une quantité d’observations, d’expériences, d’échantillons qui suffirait à remplir la vie d’un homme, mais pour Charles Darwin ce n’est que le début de l’aventure.



Jean Claude Ameisen nous fait toucher du doigt le combat intérieur mené par Darwin, ses doutes, ses questionnements, tout ce qui le fait hésiter à porter à la connaissance de tous sa théorie. Vingt ans, il lui faudra vingt ans !

En même temps il nous restitue un aspect de Darwin que pour ma part j’ignorais, son combat contre l’esclavage, le combat d’une vie. On suit avec passion le parcours de Darwin, ses relations avec d’autres savants de l’époque, Cuvier, Buffon, Lamarck qui fut son grand rival. On est touché par les doutes en matière religieuse et la véritable épreuve que représentent les conséquences de sa théorie sur ses convictions.

Plusieurs chapitres nous entraînent du côté de la lumière : les sciences de la vie doivent tout à Darwin et Ameisen fait un vaste tour d’horizon des acquis que nous lui devons : la biologie, la génétique. Mais il y a aussi une face sombre, c’est le dévoiement de la théorie de l’évolution, son utilisation pour servir la cause de l’eugénisme ou du racisme.



Jean Claude Ameisen est un passeur exceptionnel, son écriture est d’une grande élégance sans nuire à la simplicité, ses propos éclairés par la philosophie et la poésie sont pleins de ferveur, d’admiration.



C’est un livre riche, plein, un livre savant et pourtant à la portée de tous, j’ai été captivé et je vous propose de vous embarquer vous aussi sur le Beagle vous ne le regretterez pas.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Sur les épaules de Darwin, tome 2 : Je t'offr..

Qui a entendu Ameisen à la radio sait à quel point sa voix est envoûtante, sans s’en apercevoir on se met à écouter et à comprendre la Science. Cette chose à côté de laquelle beaucoup d’entre-nous sont passés. « Se hisser sur les épaules des géants » dit-il pour voir plus loin, ses émissions devenues cultes ont fait l’objet d’un premier ouvrage. Pour qui n’a pas la chance de pouvoir l’écouter tous les samedis matin sur Inter (ce qui est mon cas), ses livres sont une alternative. Ameisen sait nous conduire vers un vrai savoir sans compliquer la route, il ne démarre jamais brutalement, il tourne autour du sujet, il le ficelle, le rend beau, le pare avant de nous le livrer et de nous charmer.



Prenons l’exemple des fourmis ou plus précisément du chemin que choisissent les fourmis pour aller jusqu’à leur nourriture. Ameisen démarre par … Le palais de Cnossos où Pasiphaé la femme de Minos, roi de Crète, donna naissance au Minautore ! Oui, ça commence ainsi, parce que tout est relié, tout fait sens, tout est dans tout. Donc pour emprisonner cet être affamé de jeunes gens, Minos demande à Dédale de construire un Labyrinthe. Un lieu d’où il est difficile de sortir. Nous y sommes : comment trouver le chemin de la sortie ?. Il semble que sur cette terre ceux qui s’en sortent le mieux ce sont… les fourmis. Ameisen nous conduit alors vers ces petits êtres qui « depuis des centaines de millions d’années » cherchent et trouvent le chemin le plus court. Comment font-elles ? Trouvent-elles vraiment le chemin le plus court ? Peut-on se servir de leur méthode pour nos algorithmes compliqués ? Pour répondre à aux questions que se posent les biologistes, mathématiciens, informaticiens etc… des chercheurs ont mis des colonies de fourmis à l’extrémité d’un labyrinthe débouchant sur de la nourriture. Ce labyrinthe permettait 37 677 chemins différents dont 2 plus courts que les autres. En moins d’une heure nos fourmis avaient non seulement trouvé la sortie mais étaient sur la route la plus courte. Moi, ça m’en bouche un coin ! Tous les autres chapitres procurent le même émerveillement devant la nature. Les paragraphes sur les abeilles sont tous simplement magnifiques. Dans cet ouvrage, Ameisen prend le parti des toutes petites choses et c’est d’une phrase de Virgile dans les Géorgiques qu’il tire le titre de son livre « Je t’offrirai, à partir de toutes petites choses, des spectacles admirables ». Impossible de ne pas être séduite par un auteur qui sait mêler avant autant de délicatesse science, poésie, littérature…

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Portrait n°2 : Le hasard débusqué

Qu'est-ce que le hasard ? En quoi est-il parfois étrange ou bienfaiteur ? Comment l'appréhende-t-on et quel est son rôle dans nos vies ?

"Portrait, N°2 : le Hasard débusqué" nous invite à une réflexion autour de ce thème, avec l'aide de portraits tout en nuances, d'entretiens, de nouvelles, de chroniques.

Dans ce numéro, Jean-Clause Ameisen, psychiatre et président du conseil d'éthique, nous livre sa vision philosophique du hasard ; Guillaume Dumora, libraire à contre-courant, se raconte dans un portrait chinois ; on partage un moment intense avec Raphaël Jerusalmy, écrivain icônoclaste qui brise tous les codes ; un grand regard circulaire sur la vie de Jean-Claude Zylberstein, avocat-éditeur amateur de jazz ; et bien d'autres...

Au fil de ma lecture, piochée au hasard, j'ai été particulièrement touchée par le parcours de Lisa Lovatt-Smith, ancienne grande rédactrice en chef de Vogue Espagne, dont la vie chaotique l'a menée vers son destin : créer une fondation qui s'occupe de trouver des familles d'accueil pour les orphelins du Ghana après avoir fait fermer les orphelinats mouroirs.

J'ai beaucoup aimé aussi les portraits photos de Richard Renaldi et son projet "Touching Strangers" (Toucher des étrangers) : faire se rencontrer et se toucher, sur une photo des gens qui ne se connaissent pas.

Avec "Kihnu, une ile au large du temps", j'ai fait un saut au large des côtes Estoniennes, dans une ile gérée par des femmes, qui se chargent de faire perdurer la mémoire collective et la tradition.

J'ajouterais que la nouvelle de Julie Bonnie "In virus veritas" était fort agréable à lire.

Voilà donc un moog fort sympathique, intelligent, tout en finesse, et je remercie chaleureusement Babelio et ses opérations Masse Critique, ainsi que les Editions du Portrait pour me l'avoir fait connaitre.



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Sur les épaules de Darwin, tome 1 : Les batte..

Lire Ameisen, c’est entrer dans le monde insoupçonné de la beauté du monde qui nous entoure et en percevoir toute la poésie. Fidèle à l’esprit de son émission programmée chaque samedi sur l’antenne de France-Inter, Ameisen livre pour nous les dernières découvertes scientifiques et produit une réflexion qui se veut pédagogique et rationnelle tout en conservant un talent de conteur qui rend son propos passionnant pour le lecteur.



Après une brillante démonstration sur notre capacité à percevoir du présent dans la lecture du passé : contempler les étoiles, c’est observer un passé parfois très lointain (le temps qu’il faut à la lumière pour traverser les espaces intersidéraux, soit 300.000 kms à la seconde), réagir à un son, c’est réagir à un événement passé qui aura mis un certain temps à parvenir jusqu’à notre perception de ce son (soit 300m à la seconde), il évoque le paradoxe de ce temps que nous envisageons présent mais qui n’est en fait que le croisement improbable entre le passé et le futur.



Le présent n’existe pas en tant que tel, puisque chaque instant, chaque action, chaque pensée, quand ils sont formulés ou effectués, trouvent leur source dans un passé (le temps qu’il faut pour observer, pour penser, pour réagir, mais aussi le temps de consulter nos référents culturels, sociaux et biologiques et ce de façon consciente ou inconsciente) et se projeter dans un futur que l’on soupçonne advenir.



Cela amène à se pencher sur le fonctionnement de notre cerveau, sur notre relation intime au monde, sur cette dynamique qui existe entre nos souvenirs (la mémoire, le rapport aux choses passées, à notre propre culture) et le temps de l’action.



Il défriche devant nous les dernières connaissances sur ce fonctionnement encore mystérieux de notre activité cérébrale et relate au passage nombre de découvertes inattendues : sur le sommeil, sur la faculté de développer le nombre de synapses et de connections, sur les modalités de la mémorisation (à court terme, à long terme), chez l’homme mais aussi chez les animaux. Car le règne animal possède en lui une multiplicité de caractéristiques qui nous rapprochent…



Ainsi, certains oiseaux possèdent des caractéristiques étonnantes qui vont de la mémorisation poussée à une emprise sur le monde réel absolument époustouflante (être capable de moduler ses modes de communication au monde au-delà de la simple utilisation de caractères innés pour produire des résultats qui doivent beaucoup à leur propre capacité d’apprentissage), inventer les lois de la perspective bien avant les génies de la Renaissance pour en faire un objet de séduction, utiliser des outils alors que l’on croyait cette capacité n’être que l’apanage des espèces les plus évoluées… La liste n’est pas exhaustive et je vous laisse le plaisir de découvrir ces divers éléments par vous-mêmes…



Lire Ameisen, c’est reconnaître qu’il existe dans notre univers bien des éléments d’émerveillement et aussi bien des questions qui restent posées. C’est admettre que nos certitudes, notre regard sur le monde doit évoluer et n’est en aucun cas figé sur des vérités inamovibles. Beaucoup reste à découvrir.



Nous sommes peut-être les seuls dans cet univers à pouvoir porter un regard conscient sur ce qui nous entoure : "La pensée consciente n'a duré et ne durera qu'un moment, dit Poincaré. La pensée n'est qu'un éclair au milieu d'une longue nuit. Mais c'est cet éclair qui est tout." Sachons en profiter ! Empruntez ce délicieux chemin tracé par Ameisen, peuplé de découvertes et de poésie. Vous y trouverez motif à balayer cet engourdissement suffisant qui est le signe de notre époque. Soyez humble mais déterminé. Soyez curieux mais lucide. Soyez poète et magicien !







Michelangelo 2014
Lien : http://jaimelireetecrire.ove..
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Sur les épaules de Darwin, tome 1 : Les batte..

Sur les épaules de Darwin/Jean Claude Ameisen

D’entrée l’auteur nous plonge dans le fonctionnement obscur du cerveau et de ses circonvolutions. Un chapitre où les méandres du temps sont analysés avec des conclusions surprenantes à terme :

« Une confrontation à l’inattendu, à l’imprévisible se traduit en nous, sans que nous le réalisions, par une modification de notre perception de la durée, par une surestimation du temps écoulé. » Des exemples très simples viennent étayer cette affirmation.

Le second chapitre nous parle de la sociologie de l’éléphant, expliquée à partir de traces vieilles de sept millions d’années découvertes en Arabie. Plonger notre regard dans le passé pour comprendre le présent : c’est ainsi que J.C. Ameisen conçoit la recherche dans bien des cas. Ainsi est évoquée l’influence de la température sur la taille des mammifères en étudiant les couches sédimentaires du Wyoming. (Loi de Bergmann).

Au début du XV é siècle se répand une frénésie de recherches de volumes anciens oubliés ou considérés comme disparus empoussiérés dans les bibliothèques d’abbayes, monastères, tombes ou châteaux : ce fut le début de la Renaissance. Ainsi furent découvertes les œuvres de Lucrèce (98-55 av. J.C.) en 1417 qui aussitôt seront mises à l’index en raison de leur contenu révolutionnaire !

Et l’on apprend que ce sont les philosophes, mathématiciens, astronomes et médecins arabes qui ont sauvé les manuscrits de l’Antiquité grecque et romaine avant le Xé siècle.

Une foule d’anecdotes scientifiques et de découvertes récentes solidement étayées comme la découverte de l’ADN de l’homme de Néanderthal, ou bien la germination de noyaux de dattes vieux de 2000 ans découvert à Massada et de graines de fleurs vieux de 30 000 ans découverts dans le permafrost sibérien.

La mémoire, le chant des colibris, la prévoyance des corbeaux : des chapitres intéressants, très documentés et faciles à lire. Puis le sommeil et les rêves. On apprend ainsi que non seulement le sommeil consolide les souvenirs et leur inscription dans la mémoire durable. Mais aussi, le sommeil restaure notre capacité à acquérir de nouveaux souvenirs.

Et encore bien d’autres sujets comme la migration des oiseaux guidés par le champ magnétique terrestre, les méfaits des mésanges voleuses, et les capacités extraordinaires des corneilles de Nouvelle Calédonie.

Le bémol : beaucoup et même trop de citations empruntées à quelques auteurs qui donne l’allure d’une énorme compilation. Un style assez calqué sur l’émission radiophonique avec ses répétitions qui alourdissent l’écrit.

En tout cas, à lire à petite dose tant les informations sont nombreuses.

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Sur les épaules de Darwin, tome 1 : Les batte..

Extrait du blog :

Jean Claude Ameisen, c’est une voix, une voix de radio incroyable, sur France Inter, un conteur d’un autre temps dont la poésie côtoie une expertise scientifique indéniable. Sur les épaules de Darwin est une émission à part. Jean Claude Ameisen s’adresse à l’intelligence des auditeurs, mais s’adresse aussi à leur sensibilité multipliant les références aussi bien au monde scientifique qu’au monde littéraire. Il nous fait mieux nous connaitre en tant qu’espèce et nous fait découvrir ce qui partage notre planète ! Il nous rend plus humain, plus humaniste en suscitant l’émerveillement pour un cloporte, un colibri, ou une fleur…
Lien : http://livrepoche.fr/les-bat..
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Les couleurs de l'oubli

Le projet de monter un atelier de peinture dans un hôpital de gériatrie revient à François Arnold, plasticien, praticien de l'art thérapie, fondateur de l'association "L'arbre à mains" . Tous les mardis, il accueille ses "artistes" atteints de la maladie d'Alzheimer pendant 1h30. Quand tout le monde est là, chacun volontaire, habitué ou curieux, le thème est choisi ensemble, donnant lieu parfois à des réminiscences, des souvenirs. Le ton est donné, le travail peut commencer dans une ambiance joyeuse, néanmoins studieuse. La peinture utilisée est la gouache en tube, appliquée en "crottes" sur des assiettes en carton, le support, des feuilles de bristol blanches ou colorées, un soin particulier est apporté aux pinceaux. Les artistes sont invités à faire leur mélange de couleur, à laisser parler leur imagination, courir leur pinceaux, chacun est encouragé, félicité. A la fin de la séance, toutes les œuvres sont exposées, elles doivent être terminées pour des raisons évidentes liées aux symptômes de cette maladie, elles sont admirées et l'une est choisie pour l'exposition de fin d'année.



Les couleurs de l'oubli est un recueil de ces peintures, enrichi de textes somptueux, de phrases d'auteurs.

Un livre coloré, gai, vivant, qui se feuillette, à la découverte d’œuvres magnifiques, drôles, sérieuses, souvent naïves, toujours émouvantes, à la recherche d'une émotion particulière selon nos propres vies, et aussi pour plonger dans l'univers envoûtant de Jean-Claude Ameisen, La voix de France Inter. J'ai été touchée, en imaginant tout ce que ces personnes avaient mis dans leurs dessins. Je les ai imaginées, certaines appliquées mordillant le bout de leur pinceau, d'autres rigolardes cherchant le rire du voisin, les dernières fredonnant un air de leur jeunesse, un sourire posé sur leurs lèvres fines, parties dans un ailleurs qu'elles sont seules à connaître. Impossible d'en choisir une à vous présenter, elles ont toutes une force de vie incroyable, on les dirait sorties de l'imaginaire d'enfants ; les roses de Guy, le vitrail de Roland, la lune rousse de Simone, le chat de Mme Eugénie, l'ange de Jeanne, le bouquet de Georges...



Un livre d'art, à conserver, à offrir. A ouvrir parfois, souvent pour se souvenir de la fragilité de la vie, toucher la grâce et se remplir de l'espoir qui fait vivre chacun de nous.



http://www.levoyagedelola.com/
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Sur les épaules de Darwin, tome 2 : Je t'offr..

Ce livre fait suite à un premier tome que je vais d’urgence me procurer tant j’ai aimé celui-ci, c’est un complément aux émissions radio du même nom. JC Ameisen nous fait rêver avec la science, son écriture est tout en poésie. On voyage dans un univers incroyable qui est le notre et que l’on connaît si peu. A la découverte de nos cousines, les abeilles et les fourmis, et de nos lointaines parentes, les étoiles. Et puis d un flocon de neige. On rencontre des penseurs , des savants et on se sent bien car on arrive à comprendre des concepts compliqués, on se sent plus "savant" au fil des pages et on se dit que notre Terre est magnifique, que notre Univers est vaste et beau. On devient poète et on est même ému de tant de grandeur, tant de beauté.



J’aime le fait que l’auteur nous prenne par la main et ne cherche pas à compliquer les choses, il ne nous prends pas de haut. Mais, que de beau voyages j’ai fait dans ces pages, j’aime sa façon de nous conter les choses, de nous envoûter avec ses récits, à mi-chemin entre l’ouvrage de vulgarisation scientifique et l’essai littéraire.



De l’émerveillement à toute les pages et l’envie que le livre n’ai jamais de fin. Vivement le troisième tome. MAGNIFIQUE !!!



VERDICT



A lire et à offrir ce livre regroupe la poésie, la science, la nature, la littérature, l’aventure de la vie, aventure dans le temps, découverte de l’univers … Une pure merveille à partager autour de soi
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Sur les épaules de Darwin, tome 1 : Les batte..

Lancée depuis deux ans, l’émission diffusée sur France Inter tous les samedis attire 1,5 million d’auditeurs. Devenue une émission culte, Sur les épaules de Darwin aborde l’Univers, la nature, l’évolution, l’éthique, les grandes révolutions scientifiques, etc.

Ce volume reprend la série Les battements du temps commencée en septembre 2011.



Une de nos "pépites" !
Lien : http://www.cite-sciences.fr/..
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Un extrait de poème (avec un indice) pour trouver l'auteur.

Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ? Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ? Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ; Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement Dans la même prison le même mouvement. Accroupis sous les dents d'une machine sombre, Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre, Innocents dans un bagne, anges dans un enfer, Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer. Indice : Esmeralda

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