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Citations de Jean-Claude Carrière (447)


Le client : Dieu a fait le monde en six jours, et vous, vous n'êtes pas foutu de me faire un pantalon en six mois!
Le tailleur : Mais Monsieur, regardez le monde, et regardez votre pantalon.
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Un homme à la richesse légendaire vient de mourir. On conduit le cercueil au cimetière, en grand équipage.
Un homme est là, qui pleure vraiment très fort.
-Pourquoi pleurez-vous ? lui demande-t-on. Vous êtes de la famille ?
-Non. Justement.
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- Pourquoi cet homme tremble-t-il ?
- Parce qu'il a froid.
- Ah bon ? Et trembler l'empêche d'avoir froid ?
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La lutte difficile

Un maître zen, apprenant qu'un de ses disciples n'avait rien mangé depuis trois jours, lui demanda les raisons de ce jeûne.
-J'essaye de lutter contre mon moi, dit le disciple.
- C'est difficile, dit le maître en hochant la tête. Et ce doit être encore plus difficile avec un estomac vide.
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En citant Suzuki: "L'esprit du débutant contient toutes les possibilités, l'esprit de l'expert en contient peu".
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Une bibliothèque est comme une cave.C'est avant tout un endroit de plaisir.
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LE RAGA DU SOIR

On connut en Inde, dans les deux derniers siècles,
plusieurs grands maîtres de musique,
qui ont laissé derrière eux quelques anecdotes légendaires.
Il est établi, dans la musique indienne,
qu'il faut distinguer les harmonies, les ragas, du soir et du matin,
de l'été et de l'hiver, des différents sentiments,
et ainsi de suite.

Un roi capricieux fit venir un matin un grand maître du sitar,
et lui demanda de jouer un raga du soir.
- Cela m'est impossible, dit le musicien,
c'est le matin et je ne peux jouer un raga du soir.
- Fais-le quand même.
- Je ne peux pas, je te l'assure.
- Si tu refuses, je te fais couper la tête.
Le joueur de sitar essaya de résister encore,
puis il céda à la menace.
Il commença à jouer de son mieux,
le raga du soir.

Et le soleil se coucha.
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Lorsque nous nous regardons dans un miroir, nous nous voyons à l'envers. Nous nous sommes familiarisés, à la longue, avec une fausse image de nous-mêmes. De là notre surprise quand, sous l'œil du peintre, nous nous voyons soudain tels que nous sommes, ou presque.
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Il quitte sa table et s'avance. Son émotion devient très vive et très visible.
- Ces peuples ne nous faisaient pas la guerre ! Ils venaient à nous tout souriants, le visage gai, curieux de nous connaÎtre, chargés de fruits et de présents ! Ils ne savaient meme pas ce qu'est la guerre ! Et nous leur avons apporté la mort ! Au nom du Christ !
Plusieurs assistants se dressent, comme scandalisés.
Parmi eux le supérieur qui dit au légat :
- Eminence, n'est-ce pas là un blasphème ?
Et Las Casas n'hésite pas :
- Oui, tout ce que j'ai vu, je l'ai vu se faire au nom du Chris ! J'ai vu les Espagnols prendre la graisse d'Indiens vivants pour panser leurs propres blessures ! Vivants ! Je l'ai vu ! J'ai vu nos soldats leur couper le nez, les oreilles, la langue, les mains, les seins des femmes et les verges des hommes, oui, les tailler comme on taille un arbre ! Pour s'amuser ! Pour se distraire !....
..... - Une autre fois, Eminence, toujours à Cuba, on s'appretait à mettre à mort un de leurs chefs, un cacique, qui avait osé se rebeller ou protester, et à le brûler vif. Un moine s'approcha de l'homme et lui parla un peu de notre foi. Il lui demanda s'il voulait aller au ciel, où sont la gloire et le repos éternels, au lieu de souffrir pour l'éternité en enfer. Le cacique lui dit : Est-ce que les chrétiens vont au ciel ? Oui, dit le moine, certains d'entre eux y vont. Alors, dit le cacique, je préfère aller en enfer pour ne pas me retrouver avec des hommes aussi cruels !

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Comment obtenir une domination légale sur des indigènes tout nouvellement rencontrés ? c'est très simple, disent certains théologiens. Il suffit de s'adresser à eux, sous la bonne protection d'une escorte munie de fusils (arme qu'ils ignorent et qui les terrifie), et de leur lire au nom du roi un texte officiel, parfois meme directement en espagnol, sans interprète, texte qui raconte en une page l'histoire générale du monde depuis la Création et l'établissement de la foi véritable par la venue du Christ sur la Terre. Lecture affirmative et brève de la vérité, qu'on peut imaginer dans la clairière de quelque foret tropicale, face à des Indiens étonnés, ou dans une crique, sur le sable, près de la mer, et qui se termine ainsi : le pape Alexandre VI, représentant de Dieu, et agissant en Son nom, a donné au roi d'Espagne un droit sur ces terres nouvelles. Ces terres, ipso facto, cessent d'appartenir aux indigènes (qui n'étaient là que par hasard, ou par erreur, en attendant l'arrivée des vrais maÎtres) et passent aux mains espagnoles. Les Indiens sont prévenus par cette lecture. En conséquence, ils sont "requis" de se soumettre et de faire dorénavant ce qu'on leur dira. Sinon gare à eux. pouraient etre portés, dans ce qu'ils croyaient etre leur pays, "le fer et le feu".
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Un pauvre honteux
Il l'a tirée
De sa poche percée,
L'a mise sous ses yeux ;
Et l'a bien regardée
En disant : " Malheureux ! "

Il l'a soufflée
De sa bouche humectée ;
Il avait presque peur
D'une horrible pensée
Qui vint le prendre au coeur.

Il l'a mouillée
D'une larme gelée
Qui fondit par hasard ;
Sa chambre était trouée
Encor plus qu'un bazar.

Il l'a frottée
Ne l'a pas réchauffée
A peine il la sentait ;
Car, par le froid pincée,
Elle se retirait.

Il l'a pesée
Comme on pèse une idée,
En l'appuyant sur l'air.
Puis il l'a mesurée
Avec du fil de fer.

Il l'a touchée
De sa lèvre ridée. -
D'un frénétique effroi
Elle s'est écriée :
Adieu, embrasse-moi !

Il l'a baisée,
Et après l'a croisée
Sur l'horloge du corps,
Qui rendait, mal montée,
De mats et lourds accords.

Il l'a palpée
D'une main décidée
A la faire mourir. -
- Oui, c'est une bouchée
Dont on peut se nourrir.

Il l'a pliée,
Il l'a cassée,
Il l'a placée,
Il l'a coupée ;
Il l'a lavée,
Il l'a portée,
Il l'a grillée,
Il l'a mangée.

Quand il n'était pas grand on lui avait dit : Si tu as faim, mange une de tes mains.

Xavier Forneret
(1809-1884)
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Jean-Claude Carrière
Nous devons préserver notre fragilité parce qu'elle nous rapproche les uns des autres, alors que la force nous éloigne.
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La vie Ailleurs
Un astrophysicien fut mis en présence d'un Papou et, grâce à un interprète, ils commencèrent à bavarder. Le Papou se montra très intéresé par les recherches du scientifique et lui demanda sur quel problème, à ce moment-là, il travaillait.
- Notre grand rêve, lui dit l'astrophysicien, est de trouver de la vie sur la planète Mars.
- Pourquoi ? demanda le Papou. Votre vie est donc un échec ?
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