Somerset Maugham était, si je me souviens, au programme des cours d'anglais au collège, mais à quel niveau, et quelle œuvre ? Ou bien ne s'agit-il pas d'un souvenir imaginaire, madeleine détraquée, songez-y, lire et étudier, fût-ce pour apprendre la langue de l'ennemi, et protestant encore, un auteur aux mœurs loin d'être au dessus de tout soupçon ? Les bons pères de la Société y auraient-ils consenti ? Ayant lu le billet de Pierre Assouline sur son blog La république des lettres et étant, quelques jours après, de passage chez mon libraire, quelle ne fut pas ma surprise d'y retrouver le livre en cause, et déjà arrivé dans nos lointaines (par rapport à la Douce France, s'entend) contrées ; celui-ci, fort sage personne et docte ès bandes dessinées, ayant donné son aval, je me portai acquéreur, bien que donnant moins que naguère dans ce genre fort prisé encore, et même chez des gens fort respectables de mon âge -- il en est -- , mes années Tintin, Astérix, Gaston, Achille, Agrippine, pour ne citer que le gratin, ayant rejoint celles des dames du temps jadis et de leurs roses ce matin écloses -- ces livres occupant désormais, je l'espère, après leur transmission en guise de legs anticipé, l'imagination de lecteurs d'une autre génération. Et me délectai, une heure durant, de cette acquisition en forme de biographie « à la Rashomon », oserai-je la comparaison : l'intéressé lui-même et plusieurs comparses donnant, à tour de rôle et chapitre après chapitre, le narré de quelques épisodes de cette longue vie d'écrivain célèbre. À quelque jour de mon départ pour cette France, je me suis vu par anticipation transporté sous le doux climat de la Méditerranée -- et, au vu des reportages des gazettes télévisées, sans avoir à subir les inconvénients d'une météo que chacun, là-bas, s'accorde à décréter déréglée (mais déjà sous Daninos, entre naguère et jadis, ne l'était-elle pas : « il n'y a plus de climat » étant déjà la lamentation obligatoire du tourisme en voie de massification.
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