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Citations de Jean Cocteau (1037)


YVONNE
Les parents savent ,mon amour.Ils ont l'air ridicule ,insupportable,trouble-fête...mais ils savent.Viens.Ta pauvre vieille te reste.Là,Là,Là...
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Le contraire de la "tour d'ivoire". Tout m'amuse et m'intéresse. Je suis le meilleur public du tohu-bohu.
C'est ce qui explique mon indifférence totale à la mort. J'ai été mort avant de naître. Je serai mort après ma vie. S'effrayer de mourir est aussi étrange que si l'on s'effrayait d'être limité dans l'espace.
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Il est dur de s'entendre réformer par l'opium après plusieurs échecs ; il est dur de savoir que ce tapis volant existe et qu'on n'y volera plus ; il était doux de l'acheter, comme dans la Bagdad du Kalife, chez les Chinois d'une rue sordide, pavoisée de linges ; doux de rentrer vite l'essayer à son hôtel, dans la chambre entre colonnes où habitèrent Sand et Chopin, de le dérouler, de s'étendre dessus, d'ouvrir la fenêtre sur le port, de partir. Sans doute trop doux.
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Obéissons. Le mystère a ses mystères. Les dieux possèdent leurs dieux. Nous avons les nôtres. Ils ont les leurs. C'est ce qui s'appelle l'infini.
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La carte de notre vie est pliée de telle sorte que nous ne voyons pas une seule grande route qui la traverse, mais au fur et à mesure qu'elle s'ouvre, toujours une petite route neuve. Nous croyons choisir et nous n'avons pas le choix.
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HALTE
Hommage à Léonard



Extrait 1ter

Le voilà notre couple innombrable d’Adam
Et d’Eve elle un lac froid et lui le cou du cygne
Et la bête à bon Dieu sous leurs feuilles de vigne
Pour se réfugier cherche un buisson ardent

Ô merveille ce verbe auquel je m’abandonne
Ce silence complice et comprendre la main
D’un ange sac au dos sur le bord du chemin
Avec n’en doutez pas sourire de Madone

Halte
Le stratagème encore a réussi
D’où j’allais son index adroitement m’écarte
Et montre le royaume inconnu sur la carte
Où triomphe l’échec glorieux de Vinci.

                                                   Fin de la halte
                                                   5 mai 1959.
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HALTE
Hommage à Léonard



Extrait 1bis

Hirondelles du soir sont les pieds du cycliste
Dont la beauté s’ignore et derrière son dos
La vitesse en velours referme ses rideaux
Sur ses cornes et ses jambes paysagistes

Page médiéval d’une feinte pucelle
Reine du sceptre d’or auquel sa bourse pend
Toi le fakir hindou vêtu d’un seul serpent
Notre charmeur de pneus colle au cuir de la selle
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HALTE
Hommage à Léonard



Extrait 1

Le silence debout sans porte de sortie
Aspire au gel astral des recommencements
Et le délicieux reptile des amants
S’échappe de la touffe atroce des orties

À votre école Sade un attentif valet
Imite les détours où s’illustre le maître
Pour ce jeune coquin vivre est plus simple qu’être
Lorsque sa bouche d’ogre une perle avalait
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PREMIÈRE PÉRIODE



Le poète salue sa maladie
21 février 1959.

Extrait 21

Sous un angle étrange la peau
Loin de l’os en pointe se drape
Vers le bas et vers le haut
Bat le nœud fluvial des veines
Bat en berne la chamade
Le tambour des nocturnes grappes
Quel joli chapeau d’églantines
Penché sur l’oreille gauche
Quelle couronne précieuse
Touchant l’épaule mise en pointe
Par l’absence de chemise
Par les câbles de bras en l’air
Avez-vous compris ce mélange
De sueur de glaires de morves
Et du coin entrouvert des lèvres
Comme d’un œil crevé coule
La fontaine délicieuse
Où se désaltèrent les anges
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PREMIÈRE PÉRIODE



Le poète salue sa maladie
21 février 1959.

Extrait 20

Le couteau d’un manche plus rare
Que sceptre royal asperge
D’écarlate les perles sur
Le poitrail du prince lorsque
L’hermine à mainte noire queue
Reçoit le jet du régicide
Lorsque l’échanson voit la bouche
Pleine d’ombre ouverte en silence
Britannicus avec ses mains
Sur son ventre plié en deux
Et tandis que pages évêques
Cardinaux ministres papes
Nobles sires et tristes sires
Il y en a pour tous les goûts
Vers le royaume des égouts
Louvre basculent dans vos trappes
Sous son bonnet d’as de pique
Catherine tirant la langue
Comme une élève qui s’applique
Pique une figure de cire
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PREMIÈRE PÉRIODE



Le poète salue sa maladie
21 février 1959.

Extrait 19

L’écu royal fait par la jointure des pouces
Le serment figurant l’écu
Crapauds capétiens des marais de Lutèce
Devîntes fleurs de lys et vous
Vieux druides aux serpes d’or
Écrasant les gouttes de sperme
Du gui neuf danseurs de Saint-Guy
Du haut mal et des écrouelles
La Reine les beaux les belles
Aux fenêtres place de Grève
De Cartouche le corps imberbe
Virent les membres arracher

Sur quelle herbe sur quelle herbe
Sur quelle herbe avaient-ils marché
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PREMIÈRE PÉRIODE



Le poète salue sa maladie
21 février 1959.

Extrait 18

Ce fut le bouquet d’anémones
Sur une nappe mise par
Une plate neige où les drôles
De Breughel jouent sur le velours
Cœur de charbon cottes et dagues
Poison mortel dans les bagues
Arquebuses piques remparts
Et Jeanne dite la Pucelle
Avec ses jambes de métal
De chaque côté de la selle
Bref un bouquet au cœur noir
Que de sa main de vieux saule
Copiait Auguste Renoir
Tandis que nous vîmes au bord
D’un golfe Icare l’aptère
Déplumé de chaque épaule
Rejoindre l’amoureuse terre

Chacun son tour chacun son tour
Chacun son tour mieux vaut se taire
          Mieux vaut ne pas monter au sommet de la tour
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PREMIÈRE PÉRIODE



Le poète salue sa maladie
21 février 1959.

Extrait 17

Au fond voici de ma poche
La clef des songes et des champs
Même la clef de sol des chants
Voici sans vous faire un reproche
La pancarte des chiens méchants
Les pièges à loups et le piège
Du chevalier sous la neige
Avec le diable trichant

Chevalier de belle mine
Je vous trouve fort léger
Je vous avertis d’un danger
Le temps de compter jusqu’à trois
Le diable peut se faire hermine
Et tacher le manteau des rois
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PREMIÈRE PÉRIODE



Le poète salue sa maladie
21 février 1959.

Extrait 16

Fleuve des morts firent la planche
Ceux couchés sur l’eau plate ils crurent
Qu’on pouvait se mirer dans
Un miroir que bouche n’embue
Mais ce fleuve n’ayant plus d’âge
Plutôt pareil à quelque marécage
Propice aux chasseurs de sarcelles
S’il ne trompe bec et plumes
Trompe les hommes sous le voile
D’un apiculteur photographe
Car de cette eau les dieux ont bu
Que n’y boive et prenne garde
Qui confondrait eau pure avec
Celle du miroir à manche
D’os où se mirent les morts.
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PREMIÈRE PÉRIODE



Le poète salue sa maladie
21 février 1959.

Extrait 9

L’arbre de Noël Tannenbaum
Vertes sont ses feuilles refuge
De cette limaille sous forme
De noix d’or boules de couleur
Cheveux d’anges girandoles
Prenait on s’en doute racine
Dans l’appartement du dessous
Et ses racine n’étaient autres
Qu’un lustre en verre de Venise
Tortueusement riche d’où
Se détachent jusqu’au parquet
Constellé de naphtaline
Des mottes de terre meuble
Où pullule une colonie
De rouges noires et puantes
Et plates punaises des bois
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PREMIÈRE PÉRIODE



Le poète salue sa maladie
21 février 1959.

Extrait 8

Quelque part en de faux cieux
Un temple érotique formé
Par des géants nus s’écroule
Et de roche en roche se perd
Au fond des gorges profondes
Bestiales musculatures
Herculéennes d’une équipe
Que déguisait en colonnes
L’architecte des Enfers

Ce sont eux voyez ce sont eux
Criaient des voix de fin du monde
Et leur innombrable avalanche
Nouant ses membres houleux
Par une chute sans fin
Punissait le temple feint
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PREMIÈRE PÉRIODE



Le poète salue sa maladie
21 février 1959.

Extrait 5

Il y a longtemps que de mes
Lignes insignifiantes
J’ai fait une longue cravate
À mettre autour de votre cou
Promis au bourreau par vous cru
Distributeur de récompenses
Dans le petit matin cru
Un royal collier de chanvre
Où les grenats de votre sang
Goutte à goutte feraient merveille
Longtemps qu’une adroite main
De gloire à votre usage noue
Cet Ordre que la Toison d’or
À longue distance m’envie
Et que les hommes de la vie
Offrent aux hommes de la mort.
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PREMIÈRE PÉRIODE



Le poète salue sa maladie
21 février 1959.

Extrait 3

On m’a offert une rose
     Rose à droite de ma couche
     Lèvres que le soleil farde
     Une exquise et fraîche blessure
     Une drôle d’ouverture
     Sur les tripes maternelles
     Auprès de ma tête de mort
     Bouche d’ombre pompant telle
     Sa sœur aux nombreuses joues
     Son parfum dans les tombeaux
     Rose à paroles ni rouge
     Ni jaune ni rose ni blanche
     Qu’un reste de sang arrose
     Au maigre sommet de mon corps
     Puis-je comparer nos sondes
     Lorsque la légère la lourde
     Erige avec impudeur
     En haut d’un col épineux
     Sa petite bouche profonde
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je préfère être pessimiste. Je l'ai toujours été, par optimisme. J'espérais trop pour ne pas me mettre en garde contre une déception.
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LA CRUCIFIXION


1

SÉRÉNISSIME. Les claies
sur l'arbre. L'échelle
sur l'arbre mort debout.
L'échelle debout sur l'arbre
mort. La loupe
des larmes.
Ils virent alors le fil de fer
barbelé. L'ombre. Ils virent
alors la châtaigne
de clous. Les veines
du bois. Les veines d'homme.
Les chemins qui se croisent. Le linge
qui nouait les chemins
l'un sur l'autre et le vent immobile
et la persienne arrachée.
Ils virent lier et délier
les claies. L'ombre. La pointe à poutres.
Le vantail. L'entaille. L'époux.
L'épouvantail hérissé d'ailes.
Le rosier ignoble. L'échelle
du tonnelier.

p.171
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