Citations de Jean Cocteau (1037)
Nous ne pouvons courir de lieu en lieu sans perdre quelque chose, passer vite d'un endroit à l'autre toute notre marchandise et changer de travail en une minute comme il nous plait. Rien n'est plus long à voyager que l'âme, et c'est lentement, s'il se déplace, qu'elle rejoint le corps. AInsi s'embrouillent ceux qui se croient rapides, mal regroupés à force que l'âme, les joignant peu à peu et les ayant rejoints lorsqu'ils partent, ils lui imposent le même exercice à rebours. A la longue ils finissent par croire qu'ils sont et ne sont plus.
Les dieux sans cœur se livrent aux distractions de l'enfance et arrachent les ailes des mouches.
La poésie ne résulte pas d'une inspiration mais d'une expiration.
Le poète n'est que la main d'oeuvre de forces qui l'habitent, étrangère à la conscience et à la raison.
Tout le reste est littérature c'est à dire intelligence et contrôle, autant d'obstacles à la naissance des oeuvres qui doivent produire de la beauté au lieu de la reproduire.
Jean Cocteau ☆1966 affiche
Les êtres singuliers et leurs actes asociaux sont le charme d'un monde pluriel qui les expulse. On s'angoisse de la vitesse acquise par le cyclone où respirent ces âmes tragiques et légères. Cela débute par des enfantillages; on n'y voit d'abord que des jeux.
A Montmartre, à Carco, Rome et Pino s'ajoutent
Qui sortira vainqueur de ces terribles joutes ?
au yes que j'aspirais verrai-je opposer No ?
Me faudra-t-il enfin signer Coctopino
Nom qui de l'institut désolerait les voûtes.
Avec cet institut
Dont s'abîme le toit
Serai-je un jour à tu
Et à toi ?
Puisse un gai jeudi soir anéantir mes doutes.
LE COMMISSAIRE : Puisque vous me dites votre lieu de naissance, vous ne refuserez pas de me dire votre nom. Vous vous appelez...
LA TÊTE D’ORPHÉE : Jean.
LE COMMISSAIRE : Jean comment ?
LA TÊTE D’ORPHÉE : Jean Cocteau. [...]
LE COMMISSAIRE : C'est un nom à coucher dehors.
Il est de ces maisons, de ces existences, qui stupéfieraient les personnes raisonnables. Elles ne comprendraient pas qu'un désordre qui semble à peine devoir continuer quinze jours puisse tenir plusieurs années. Or ces maisons, ces existences problématiques se maintiennent bel et bien, nombreuses illégales, contre toute attente. Mais, où la raison n'aurait pas tort, c'est que si la force des choses est une force, elle les précipite vers la chute.
Les êtres singuliers et leurs actes associaux sont le charme d'un monde pluriel qui les expulse. On s'angoisse de la vitesse acquise par le cyclone où respirent ces âmes tragiques et légères. Cela débute par des enfantillages; on n'y voit d'abord que des jeux.
11 te manquait de tomber amoureux du fléau public. Du reste, le fléau public... entre nous, veux-tu savoir ce que j'en pense du fléau public?... C'est un vampire! Un simple vampire! Un bonhomme qui se cache et sur le quel la police n'arrive pas à mettre la main.
« Le verbe « aimer » est difficile à conjuguer:
son passé n’est pas simple, son présent n’est qu’indicatif et son futur est toujours conditionnel » .
La poésie est une religion sans espoir .
Les raisins de l'art ne pipent plus les oiseaux. L'esprit seul reconnaît l'esprit. Le trompe-l'esprit existe. Le trompe-l’œil est mort.
Je me reproche d'avoir dit trop de choses à dire et pas assez de choses à ne pas dire.
Il existe des hommes qui inspirent une confiance aveugle et jouissent de privilèges auxquels ils ne peuvent prétendre. (p.59)
- Un conseil : laisse les princes s'arranger avec les princes, les fantômes avec les fantômes, et les soldats avec les soldats. (Le soldat au jeune soldat)
À force de ne jamais réfléchir, on a un bonheur stupide
Aimer, c'est l'un des plus difficiles à conjuguer: son passé n'est pas simple, son présent n'est qu'un indicatif et son future est toujours conditionnel.
Les privilèges de la beauté sont immenses.Ils agissent même sur ceux qui ne la constatent pas.
Apprendrez-vous jamais à ne pas regarder en arrière ? A ce petit jeu, il y en a qui se changent en statues de sel.
"il est court le chemin de la flamme à la neige
du rouge au blanc du blanc au bleu.
Si le feu brulait ma maison qu'emporterai-je ?
j'aimerais emporter le feu"