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Critiques de Jean-Denis Bredin (32)
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Sieyès : La clé de la Révolution française

L'abbé Sieyès est surtout connu pour son pamphlet " Qu'est ce que le tiers Etat ?" publié en 1789 à l'occasion de la réunion des états généraux et pour son rôle dans le coup d'état du 18 Brumaire qui donna le pouvoir à Bonaparte.



Sur cet homme très secret qui refusa d'écrire ses mémoires, on ne sait pratiquement rien de sa vie privée, s'il a aimé, été aimé, on ne sait même pas le nom des différentes adresses où il vécut et même simplement à quoi il ressemble, les différents portraits que l'on a de lui, ne montrant jamais le même visage. La seule chose dont on est sûr, c'est que cet abbé ne croyait pas en Dieu comme 80% du clergé à cette époque selon l'auteur.





Son père lui " acheta " un protecteur comme cela était d'usage à l'époque, afin que ce dernier lui procure très vite différentes "charges" telle que la prêtrise ainsi que les émoluments qui vont avec. Devenu abbé, Sieyès s'aperçut très vite que tous les postes importants étaient toujours réservés aux seuls privilégiés, cette aristocratie qu'il se mit à haïr et contre laquelle il lutta toute sa vie.





La Révolution fut sa chance. Grace à son libellé - le pamphlet cité plus haut -, il fut élu député du tiers état et non pas du clergé puis devint très influent à l'égal d'un Mirabeau. Après avoir écrit la plupart des grandes réformes et participé aux actes importants du début de la Révolution, il se fit beaucoup plus discret.





Simple député plus ou moins caché dans ce que l'on appelait le marais, il mit parfois sa grande influence au service de Robespierre pour contrer les royalistes mais se garda bien de s'engager totalement ce qui lui permit de survivre à la période de la Terreur.





Après le 9 thermidor, Sieyès réapparut et s'imposa comme oracle jusqu'au 18 Brumaire où il aida Bonaparte à prendre le pouvoir. Ce dernier qui craignait encore son influence, préféra s'en faire un ami en le couvrant d'honneurs et d'argent pour mieux le discréditer. Avec le retour de la royauté, il connut l'exil en Belgique et revint en France en 1830, suite à une amnistie et mourut en 1836, à l'âge de 88 ans.





En suivant l'abbé Sieyès au fil des jours, c'est aussi l'occasion de revivre la Révolution Française et le règne de Napoléon de façon très minutieuse et surtout d'un point de vue politique à travers toutes les assemblées successives auxquelles participa le tribun.







Il ressort de ce portrait très détaillé et complet que Sieyès, qui a participé à l'écriture de trois constitutions différentes, était un homme très intelligent mais aussi pouvait se montrer prétentieux, vaniteux, lâche, fourbe, geignard (surtout sur sa santé), refusant dans un premier temps tous les titres et honneurs pour mieux être supplié mais peut être fallait-il être tout cela pour survivre à cette période plus que mouvementée.









Un livre fascinant donc, qui retrace, sans parti pris, la vie d'un homme avec beaucoup de défaut, loin d'être exemplaire mais qui compta pour beaucoup dans tous les évènements de cette période si riche de notre Histoire.



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Un enfant sage

Oui, Julien est un enfant sage, trop sage.

Il vit avec son papa, voit sa maman une fois par semaine et pour contenter les deux, il s’efface, consent, acquiesce, il rêve, écrit. Il n’a pas vraiment d’amis au collège. Ses parents accaparent ses pensées. Il ne veut contrarier ni l’un ni l’autre, se plie à ce qu’il pense qu’ils désirent.

C’est un roman de conception très classique, bien écrit, qui dénonce avec justesse la situation des enfants lors d’une séparation des parents.

La part d’eux qu’ils doivent mettre à l’ombre est parfois douloureuse et trop souvent négligée.

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La tache

Curieusement, point d'afféterie ou alors un si grand art chez ce Maître de la plaidoirie, ce redresseur du tort fait aux offensés de l'histoire, Dreyfus, Cezneck, Charlotte Corday.... " La Tache "paru chez Gallimard parle d'enfants égarés dans ce siècle et de destins, comme l'expression d'une souffrance jamais apaisée. Rien n'y fait, ni l'art de l'éloquence savamment conquis sur celui de l'écriture obligée, ni la conscience aiguë de porter en soi l'héritage d'un si grand poids de culture...

Jean-Denis Bredin a la voix douce. demande pardon pour le verbe qu'il pourrait ne pas maîtriser, l'idée qui lui viendrait, susceptible de s'envoler.



" Nous nous racontons beaucoup d'histoires. Toujours les mêmes, fondatrices de notre mémoire. Pardon d'avoir pu déformer."

. .Jean-Denis Bredin











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Une singulière famille. Jacques Necker, Suzan..

Voici une biographie originale, qui ne s'attache pas seulement à retracer la vie d'un individu, mais d'une famille de trois personnes : le ministre Necker, qui joua un grand rôle dans les dernières années de Louis XVI, sa femme et sa fille, Madame de Staël, une des fondatrices du romantisme, contemporaine de Chateaubriand. Il n'est pas fréquent de voir un groupe familial, ici restreint à trois personnes, faire l'objet d'un récit biographique.



L'originalité même de l'entreprise implique son principal défaut, la dispersion : à soi seule, une vie de Necker permettrait d'entrer en profondeur dans la question financière et budgétaire du règne de Louis XVI, sans parler de l'intense vie politique française des années 1775-1790. Mais l'auteur ne peut s'y consacrer entièrement (j'imagine en plus que d'autres historiens l'ont fait) : il doit retracer la vie conjugale de Necker et de sa femme (intéressante figure d'une protestante dévote et mondaine à une époque d'irréligion), et en plus l'enfance et l'éducation de leur fille, et aussi les débuts littéraires, politiques et mondains de cette dernière jusqu'en 1794, année de la mort de Madame Necker. Or la vie et l'oeuvre de Madame de Staël, fille des Necker, sont aussi intéressantes que la vie politique de son père : bien qu'elle soit un auteur bien oublié aujourd'hui. Le biographe, fidèle à sa perspective familiale, s'arrête au moment où commence la vraie carrière de Mme de Staël, ce qui est frustrant. Le livre hésite donc entre l'histoire politique et l'histoire littéraire.



Un dernier reproche, peut-être : il est de bonne méthode de citer les écrits des personnages que l'on étudie, et c'est inévitable avec les Necker, qui vécurent tous trois la plume à la main. Hélas, si les années 1780 furent celles de la douceur de vivre, d'après Talleyrand, on écrivait un français détestable, emphatique, sentimental, larmoyant, à longues phrases vides. Rousseau, qui n'aimait guère la sobriété, avait lancé cette mode de prose "sensible". Torrents de larmes, cris de joie, invocations, serments d'amour verbeux, plaintes, pâmoisons et sensiblerie (même dans les écrits politiques et financiers du père) rendent très pénible la lecture de bien des pages de ce volume.
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L'affaire

Cet ouvrage n'est pas un pavé mais un parpaing. Néanmoins, j'ai pris beaucoup de plaisir à sa lecture.



L'Affaire, dont il est question, est l'Affaire Dreyfus, que je connaissais très peu. Ce livre décrit parfaitement la violence des passions et des affrontements que l'affaire a engendré entre les dreyfusards et le camp opposé.



On y découvre également la naissance d'une nouvelle presse, rempart contre l'arbitraire mais également source de calomnies et de fanatisme.



Ce livre brosse également un portrait complet et cruel des manœuvres politiques de la jeune république.



C'est donc un vrai livre d'histoire, très complet mais très accessible.







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L'affaire

J'ai toujours en mémoire le fameux dessin de Caran d'Ache où l'on voit une tablée de famille au stade premier où personne n'a évoqué l'Affaire Dreyfus, puis au stade suivant ou tout le monde s'étrangle allègrement à travers les bris de vaisselle avec pour légende "Ils en ont parlé". Ce livre est LA somme du dossier d'une affaire qui a marqué notre histoire politique et sociale pendant des decennies, et qui est sans doute encore preignante dans certains milieux. L'histoire incroyable d'une machination ourdie par des militaires désemparés par la défaîte de 1870, recherchant des boucs émissaires et trouvant le coupable idéal : un capitaine d'Etat-Major, polytechnicien guindé et froid, peu sympathique, mais surtout, oh ! sacrilège, juif. Et surout l'enferrement d'une caste qui ne supporte pas la perspective d'une erreur, à une époque où l'ennemi est toujours présent : l'Allemagne ....

Jean-Denis Bredin, grand juriste, est aussi un historien méticuleux et impartial. Il démonte toute la mécanique et sa démonstration est éblouissante. Un livre fondateur, passionnant. Yves Boisset en a tiré un téléfilm qui fait référence.
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Un coupable

Court roman sur une justice expéditive qui condamne un innocent, coupable ideal broyé par la machinerie judiciaire.

Comme dans l'Etranger de Camus, on découvre la relation contrariée avec la mère, la profonde solitude de l'individu et la résignation devant un inéluctable dessein.

Mais le récit manque toutefois de sel pour nous laisser la saveur d'un Camus...
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L'affaire

Jean-Denis Bredin, avocat et écrivain, nous présente, avec son livre, une relation des plus complètes, sinon LA relation la plus complète, la plus précise de l'Affaire Dreyfus qui débuta en 1894.



Nous bénéficions, du fait de l'expérience professionnelle de l'auteur, de passionnantes explications sur le fonctionnement du système judiciaires au moment de cet évènement.



Tout est analysé. En préambule, Jean-Denis Bredin insiste avec justesse sur l'état d'esprit de la population française suite à la défaite de la France contre l'Allemagne en 1870-1871.

Il consacre des pages passionnantes à la montée de l'antisémitisme en France à la fin du XIXème siècle, et notamment dans l'armée.



Tous les intervenants, du plus important ou plus modeste, nous sont présentés. Nous passons du ministère de la Guerre à l'Etat-major de l'armée française, Nous allons dans les coulisses des ambassades d'Allemagne et d'Italie.



La bassesse, la lâcheté, la haine des accusateurs font l'objet de pages où, avec une écriture claire et mesurée l'auteur nous fait part de son indignation sans concession.



Par contre, concernant ceux qui entrent courageusement dans la lutte pour faire reconnaître l'innocence d'Alfred Dreyfus, Jean-Denis Bredin ne cache pas son admiration, tout en reconnaissant les différents motifs et opinions politiques de ces intellectuels, hommes politiques...Au-delà de Zola, âme de ce combat pour la justice, impossible de ne pas citer le colonel Picquart, qui au côté de la famille Dreyfus et des autres défenseurs d'Alfred Dreyfus, alla jusqu'au bout de son combat pour la vérité et l'innocence de ce capitaine injustement condamné. Il fut chassé de l'armée, emprisonné...mais rien ne l'arrêta.



Au-delà de sa passionnante narration, l'auteur traite ce sujet avec une profonde sensibilité. Quand il évoque la personnalité de Dreyfus, son martyr pendant sa déportation à l'île du Diable, je dirai même avec tendresse. Il nous présente un homme écrasé par l'injustice pour un motif infâme, mais un homme qui persévère dans sa confiance en la France, en son armée.

Cet évènement a donné lieu, sur une période de plus de dix ans (1894 à 1906) à des violences antisémites à Paris et en province au cours desquelles des Juifs et leurs biens furent attaqués. Dreyfus et ses défenseurs furent copieusement insultés dans la presse nationaliste et devant les tribunaux…



Jean-Denis Bredin nous présente des personnages "lumineux" d'humanité, tel Bernard Lazare.



J'insiste, encore une fois, sur la sensibilité de l'auteur lorsqu'il évoque le destin de la famille Dreyfus et des dreyfusards dans les décennies qui suivirent la fin de cette triste histoire.

Après les moments sordides, il y a des moments bouleversants.



Il y a une grande humanité dans ce grand livre.

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L'affaire

Nous avons aujourd’hui l’habitude des « affaires » mais il fut un temps où il n’y en avait qu’une : l’Affaire Dreyfus ! Elle réunit en elle beaucoup d’éléments au cœur des préoccupations de l’époque où elle s’est déroulée (la rivalité franco-allemande par exemple) mais aussi de toutes les époques : le mensonge d’état , la persécution d’une minorité, la capacité d’un corps à se protéger lui -même à n‘importe quel prix (c’était l’armée aujourd’hui la police) et bien sûr l’erreur judiciaire . L’auteur mène une étude approfondie (elle lui a pris 8 ans) et remarquable sur ce fait historique et en clarifie les étapes, les enjeux et les conséquences. L’ouvrage se lit avec facilité.
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L'absence

Un bon livre découvert au hasard d'une brocante.

l'auteur raconte la disparition d'un être, Claude, que la vie a déçu et qui se réfugie dans les livres et les voyages accompagnées d'une femme, toujours la même suivant la destination. Un jour, il décide d'emmener sa mère mourante à Venise. Avec elle il va alors disparaître, s'effacer au point de devenir invisible au monde.

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L'affaire

L'affaire Dreyfus n'est qu'une autre erreur judiciaire qui condamna un innocent au bagne. C'est dû moins ce que je croyais avant la lecture du livre de Jean-Denis Bredin. L'affaire Dreyfus transcende le domaine de la justice et vient caractériser toute la décennie qui chevauche la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Cet évènement est rempli de rebondissements invraisemblables, d'horribles injustices et de fortes personnalités qui s'affrontent pour sauver ou condamner le jeune alsacien. Dans l'esprit de vengeance suite à la perte de l'Alsace-Lorraine, le culte de l'armée et de la sécurité d'État amènent plusieurs hommes politiques et membres des forces armées à souhaiter qu'Alfred Dreyfus reste sur l'Ile du Diable, même s'ils sont convaincu de son innocence. D'autres, primant la vraie justice à la raison d'État, comme Zola ou Clemenceau, vont enflammer l'opinion publique et la presse. Au bout du compte, les deux camps utilisent l'affaire Dreyfus pour défendre leur propre vision de la République Française de l'époque. À lire absolument!
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Un coupable

Entraîné dans une manifestation qui a dégénéré, Ali-François Caillou se retrouve devant les tribunaux, jugé pour l’agression d’un policier. Un coupable, qui retrace avec un grand réalisme la procédure judiciaire (l’auteur est lui-même avocat), s’achève sur la sentence des juges.



Ali-François, âgé de dix-huit ans, était au mauvais endroit, au mauvais moment ; le jeune homme solitaire, qui avait huit ans quand sa mère, algérienne, a quitté la France, et douze quand son père breton est mort, s’est réfugié dans ses études de droit qu’il réussit avec succès. Issu d’un « douloureux mélange », sans attache, il est victime de sa propre histoire. Accusé d’agression, il est en prison en attendant la parution devant le tribunal.



La procédure commence, la tension monte ; chacune des parties toise l’autre du haut de ses préjugés ; l’avocat arrange au mieux le dossier, le juge veille à sa carrière. L’avocat guide Ali : tantôt la situation paraît favorable à l’acquittement, tantôt Ali semble condamné la prison… Sa gueule et ses origines le désignent comme le coupable. Le procès, c’est une sorte de spirale où les éléments se mettent en place progressivement pour engouffrer, inéluctablement, l’homme.



Le décalage est immense, entre Ali, renfermé mais poli et souriant, et une machine judiciaire réglée pour entraîner les criminels (et parfois les innocents) sous son poids. Les questions sont biaisées, les préjugés sous-jacents, la moindre faiblesse coupable. Ceux qui incarnent la justice ont les cheveux et la peau blancs, et l’habitude de la joute verbale ; alors qu’Ali, seul contre tous, bafouille, ne trouve pas ses mots, finit par se taire, et surtout il ne paraît pas français...



L'intégralité de la critique sur mon blog :

http://www.bibliolingus.fr/un-coupable-jean-denis-bredin-a80136650
Lien : http://www.bibliolingus.fr/u..
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Bernard Lazare. De l'anarchiste au prophète

Dans cet ouvrage Jean-Denis Bredin ressuscite Bernard Lazare, anarchiste parisien qui fut le premier des dreyfusards avant de se lancer à corps perdu dans la cause de la création d'un Etat juif. Un bouquin passionnant qui décrit l'époque avec beaucoup de minutie et d'érudition et rend justice à un personnage attachant injustement oublié.
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Sieyès : La clé de la Révolution française

Je tiens d'abord à remercier Monsieur Hulot pour son excellente chronique qui m'a permis de découvrir le Sieyès de Bredin. Ce personnage est plus facile à caricaturer qu'à portraiturer. Et le résumer à « Qu'est-ce le Tiers-État ? » et au 18 Brumaire est un non sens. Certes il apparaît à certaines occasions brumeux et peureux, mais l'époque était propice à perdre la tête.

Et aux moments décisifs, malgré une constitution débile et une santé fragile, il a eu des fulgurances qui ont permis de changer de monde et il n'a pas tremblé quand il a fallu brûler ses vaisseaux. Un théoricien pragmatique qui a compris les forces en présence et su voir les changements possibles.

Cette période, où le système politique était à bout de souffle, où la démagogie et le complotisme faisaient recette, a engendré de nouveaux mythes, la nation et le peuple souverain. Aurions-nous besoin d'un nouveau Sieyès pour dépasser les contradictions de notre temps ?
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Trop bien élevé

Quoi faire? Ça me barbe, ça me barbe, mais j'ai toujours eu du mal à abandonner un lecture en cours. Dois-je persévérer?
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Sieyès : La clé de la Révolution française

Livre incontournable sur le personnage et la période dans laquelle il vit.
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L'affaire

Ce livre d’historien est absolument passionnant et se lit très facilement. Je ne peux qu’en recommander la lecture à tous ceux et toutes celles qui sont intéressés par cette période et à qui le fanatisme et l’intolérance font peur. Jean-Denis Bredin permet de comprendre complètement » le pourquoi » de cette affaire. Elle a réussi à prendre forme pour des raisons bien particulières :



L’armée française vient de subir une défaite en 1870 et se sent trahie par la nation disons qu’elle préfère rendre la trahison responsable de sa défaite plutôt que ses propres incompétences.

L’armée est le refuge de la noblesse qui se sent au dessus du pouvoir civile et croit représenter le « véritable » esprit français.

L’antisémitisme était latent et entretenu par l’église catholique qui voulait prendre sa revanche sur l’athéisme de la révolution française.

L’église et l’armée étaient donc les deux piliers de la cause antidreyfusarde.

Le pouvoir civil était très régulièrement secoué par des scandales et avait peu envie de défendre « un juif ».



Tous ces différents facteurs permettent de comprendre pourquoi, quand on a cru avoir trouvé le responsable de l’espionnage et de celui qui livrait aux Allemands les ingénieux systèmes de l’artillerie française, tout le monde était bien content de punir ce traitre et que ce soit un juif arrangeait vraiment tout le monde. Le travail de Jean-Denis Bredin permet aussi de mieux connaître les différents protagonistes de l’affaire , en particulier le colonel Picquart qui sera le personnage central du roman de Robert Harris. Mais aussi la famille Dreyfus en particulier Alfred qui est un pur produit de l’armée française et qui ne souhaite qu’une chose qu’on lui rende son honneur.
Lien : http://luocine.fr/?p=3228
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Un coupable

Il a le profil du coupable, il est solitaire, il était dans une manifestation qui a dégénéré. Parfois, on est au mauvais endroit, au mauvais moment, et là, la vie bascule.

Ça fait très peur, mais on sait que ça arrive.

C'est un bon livre, qui se lit facilement.
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Convaincre dialogue sur l'eloquence

Un dialogue entre deux avocats de renom "discutant" de l'éloquence à la fois instructif et divertissant.



L'occasion d'un cours d'histoire de la défense pénale, mais aussi d'un cours d'histoire tout court dans lequel se côtoient la Grande Histoire, avec par exemple le procès de Marie-Antoinette ou les petites histoires avec de grands procès d'assises de criminels d'envergures variables, du passé au monde contemporain.
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L'affaire

Une somme. LA somme sur l'affaire Dreyfus.



Le livre qui nous plonge au cœur de l'affaire, de la vraie mais aussi de toutes les rumeurs, de toutes les opinions qui s'exprimaient à ce moment là. Richement fourni en extraits d'articles de presse on est dans la France de cette fin de XIXème siècle.



Je le conseille vivement à toute personne qui souhaite connaître l'histoire.

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