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EAN : 9782877060141
611 pages
Editions de Fallois (12/10/1988)
4.13/5   15 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Editions de Fallois - 10/1988)


La clé qui ouvre la Révolution et qui la ferme ? le 15 juin 1789 l'abbé Sieyès, député du Tiers Etat de Paris, appelle les Etats Généraux à se constituer en Assemblée nationale et à proclamer la souveraineté de la Nation. Ce jour-là, l'Ancien Régime a vécu. La Révolution est ouverte.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'abbé Sieyès est surtout connu pour son pamphlet " Qu'est ce que le tiers Etat ?" publié en 1789 à l'occasion de la réunion des états généraux et pour son rôle dans le coup d'état du 18 Brumaire qui donna le pouvoir à Bonaparte.

Sur cet homme très secret qui refusa d'écrire ses mémoires, on ne sait pratiquement rien de sa vie privée, s'il a aimé, été aimé, on ne sait même pas le nom des différentes adresses où il vécut et même simplement à quoi il ressemble, les différents portraits que l'on a de lui, ne montrant jamais le même visage. La seule chose dont on est sûr, c'est que cet abbé ne croyait pas en Dieu comme 80% du clergé à cette époque selon l'auteur.


Son père lui " acheta " un protecteur comme cela était d'usage à l'époque, afin que ce dernier lui procure très vite différentes "charges" telle que la prêtrise ainsi que les émoluments qui vont avec. Devenu abbé, Sieyès s'aperçut très vite que tous les postes importants étaient toujours réservés aux seuls privilégiés, cette aristocratie qu'il se mit à haïr et contre laquelle il lutta toute sa vie.


La Révolution fut sa chance. Grace à son libellé - le pamphlet cité plus haut -, il fut élu député du tiers état et non pas du clergé puis devint très influent à l'égal d'un Mirabeau. Après avoir écrit la plupart des grandes réformes et participé aux actes importants du début de la Révolution, il se fit beaucoup plus discret.


Simple député plus ou moins caché dans ce que l'on appelait le marais, il mit parfois sa grande influence au service de Robespierre pour contrer les royalistes mais se garda bien de s'engager totalement ce qui lui permit de survivre à la période de la Terreur.


Après le 9 thermidor, Sieyès réapparut et s'imposa comme oracle jusqu'au 18 Brumaire où il aida Bonaparte à prendre le pouvoir. Ce dernier qui craignait encore son influence, préféra s'en faire un ami en le couvrant d'honneurs et d'argent pour mieux le discréditer. Avec le retour de la royauté, il connut l'exil en Belgique et revint en France en 1830, suite à une amnistie et mourut en 1836, à l'âge de 88 ans.


En suivant l'abbé Sieyès au fil des jours, c'est aussi l'occasion de revivre la Révolution Française et le règne de Napoléon de façon très minutieuse et surtout d'un point de vue politique à travers toutes les assemblées successives auxquelles participa le tribun.



Il ressort de ce portrait très détaillé et complet que Sieyès, qui a participé à l'écriture de trois constitutions différentes, était un homme très intelligent mais aussi pouvait se montrer prétentieux, vaniteux, lâche, fourbe, geignard (surtout sur sa santé), refusant dans un premier temps tous les titres et honneurs pour mieux être supplié mais peut être fallait-il être tout cela pour survivre à cette période plus que mouvementée.




Un livre fascinant donc, qui retrace, sans parti pris, la vie d'un homme avec beaucoup de défaut, loin d'être exemplaire mais qui compta pour beaucoup dans tous les évènements de cette période si riche de notre Histoire.

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Je tiens d'abord à remercier Monsieur Hulot pour son excellente chronique qui m'a permis de découvrir le Sieyès de Bredin. Ce personnage est plus facile à caricaturer qu'à portraiturer. Et le résumer à « Qu'est-ce le Tiers-État ? » et au 18 Brumaire est un non sens. Certes il apparaît à certaines occasions brumeux et peureux, mais l'époque était propice à perdre la tête.
Et aux moments décisifs, malgré une constitution débile et une santé fragile, il a eu des fulgurances qui ont permis de changer de monde et il n'a pas tremblé quand il a fallu brûler ses vaisseaux. Un théoricien pragmatique qui a compris les forces en présence et su voir les changements possibles.
Cette période, où le système politique était à bout de souffle, où la démagogie et le complotisme faisaient recette, a engendré de nouveaux mythes, la nation et le peuple souverain. Aurions-nous besoin d'un nouveau Sieyès pour dépasser les contradictions de notre temps ?
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Livre incontournable sur le personnage et la période dans laquelle il vit.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
"Jamais, assure Mme de Staël, homme n'a su multiplier les liens de la dépendance mieux que Bonaparte." Il était convaincu que l'intérêt seul remue les hommes, et ne supportait pas qu'il en fut autrement.

Bonaparte proposa solennellement d'offrir l'un des domaines nationaux à Sieyès parce qu'il avait honoré la Révolution par ses vertus désintéressées.

Celui-ci accepta et sacrifia, en quelques heures, sa réputation et son crédit.
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" Le privilège ouvre l'âme à l'intérêt particulier. Il la ferme aux inspirations de l'intérêt commun. L'idée de patrie se resserre pour le privilégié ; elle se referme dans la caste où il est adopté. Nait dans le coeur du privilégié un désir insatiable de domination : vraie maladie antisociale.

Les privilégiés en viennent à se regarder comme une autre espèce d'hommes, ils se considèrent même comme un besoin du peuple."

Sieyès
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Rien n'autorise à penser que l'abbé Sieyès croit en Dieu mais rien ne permet d'assurer le contraire.

Sieyès a exprimé, dans plusieurs écrits, sa détestation des religions qui enchainent les esprits, portent au fanatisme, et prétendent imposer aux hommes une morale qui n'est pas fondée sur la raison et un bonheur qui ne viendra qu'au ciel.
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Les nouveaux terroristes ressemblaient aux anciens, comme des frères.

Mais cette fois-ci, on tuait au nom de la modération, on tuait après avoir répété cent fois qu'on ne voulait plus de carnage. La convention frappait, indistinctement, les meilleurs et les pires des Montagnards. Elle éliminait la gauche de l'Assemblée.


La " Terreur blanche " succède à la " Terreur rouge ".
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Sous le Directoire, on dit partout que les français ne font plus de politique. Ils semblent avoir été gavés d'idéal, et conduit à l'écoeurement.

Les complots, les rivalités de carrière, les liens ostensibles entre l'argent et le pouvoir, l'incapacité d'un classe politique qui ne vit que pour elle-même, voilà ce qui les dégoûte.

Ils méprisent les débris d'un pouvoir aussi médiocre qu'impuissant.
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