Citations de Jean-François Chabas (401)
Rien de tel que d'être insulté à cause de sa couleur de peau pour donner un sentiment d'appartenance.
Dans le vie de Gupar le forgeron, il n'y avait que des devoirs, et chaque droit avait un prix.
Elle se mit à siffler, suivant le sempiternel adage de son père : on devient gai en faisant semblant de l'être.
Tant que les peuples se déchirent au sein de leur propre pays, nous n'avons pas à craindre des velléités d'indépendance. Nous n'avons pas besoin de diviser pour régner, ils se divisent très bien tout seuls.
C'est donc là-bas, en Inde, que j'ai ressenti les premières attaques du mal suprême des rupins : la crainte de perdre ce que l'on a. Après cela, d'autres idées absurdes me sont venues, qui m'ont aidé à comprendre comment pensent les riches.
Le cerveau est une machine compliquée, je me suis mis à ne plus penser qu'à ma chienne. C'était peut-être que, à cause de son énergie, de sa joie permanente, de ses bonds, elle était petit à petit devenue , pour moi, le symbole de la vie.
La vie -sortilège, le sortilège de la vie.
La vie est un sortilège.
Sortilège, ma chienne, mon braque allemand me sauverait la vie p 99
Le cancer, celui que j'avais en tout cas, ça rétrécit la vie; forcément, puisqu'on ne peut plus faire grand-chose. On est tout le temps fatigué. On pense beaucoup.On regarde ses proches souffrir de notre souffrance, et c'esteux , en fin de compte, qu'il faut consoler. p 95
C'est étonnant, j'ai appris une chose particulière au cours de ces mois. J'ai constaté que les femmes faisaient mieux face à la maladie que les pères et leurs maris. p 86
D'où est-ce que ça vient, la méchanceté ? Il y en a qui racontent que c'est parce qu'on est pas heureux, mais pour moi, c'est une explication qui ne tient pas deux secondes. ....
La méchanceté c'est une sorte de paresse, je crois. Le monde est si dur. Si on ne combat pas, si on se laisse aller, on devient plus facilement méchant. Ça doit se glisser en nous comme une maladie, mais on peut résister.p 18
"On eût dit, à cet instant, qu'un marionnettiste avait tiré de concert sur les fils de leurs mâchoires : tous bouche bée, devant le petit qui portait une pierre aussi grosse que lui. Il la reposa, et mit ses mains sur ses hanches, ponctuant son exploit d'un "Hey ! " satisfait.
Une question me hante. Elle vaut pour les humains, si terribles entre eux, mais également pour mes corbeaux, puisque je connais le secret de leur cœur : Est-ce que, forcément, là où il y a intelligence, il y a cruauté ?
L'apparence est si mensongère.
Quand on lit les pensées d'un être, on se rapproche de lui, c'est inévitable, car on saisit ses motivations, sa vie intérieure.
Certaines personnes étaient trop humbles pour réclamer, ou trop empreintes d'une forme de dignité qui leur était propre, puisque chez elles l'humilité et l'élégance représentaient les deux faces d'une médaille. A d'autres de ces personnes, on avait si bien inculqué qu'elles étaient inférieures qu'elles avaient fini par s'en pénétrer.
Bien que tant d'années fussent passées, l'ancien lieutenant ne pouvait s'empêcher de toujours se mettre à la place de l'ancien harki - ou d'essayer de se mettre à sa place, car ce qui lui était arrivé était bien trop épouvantable pour que l'empathie suffit à la compréhension.