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Critiques de Jean-François Kierzkowski (36)
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En route pour le Goncourt

La très longue route de l'écrivain à succès!



Ou plutôt de l'écrivaillon raté qui se croit capable du meilleur, face à sa page blanche.

Et toutes les galères du travail de romancier sont illustrées dans ce petit livre fait de scènettes répétitives dans leur contexte de table de travail, doigts sur clavier, face à l'écran, de jour comme de nuit, dans la grande solitude du travailleur de plume.



Pauvre plumitif, bête comme chou mais persévérant à se chercher un style, s'imaginant les lauriers de la gloire sur la tête. Rien ne lui sera épargné! Le trou noir d'inspiration, l'ergotage autour d'un mot, d'une phrase ou d'un titre, les nuits courtes et les petits matins glauques où le bol de café entame une nouvelle journée de Néant créatif, la remise au lendemain des difficultés avec confiance et ténacité, la béquille de la conversation téléphonique pour chercher soutien auprès d'un correspondant (fort patient d'ailleurs...).



Interminable parcours du futur lauréat...

Le plus drôle est sans doute l'autosatisfaction et la certitude de la réussite. On en a mal pour lui.



Une satire grinçante et amusante, parfois un peu répétitive pour la lecture, accentuée par le modèle de dessin identique en support du propos.

Une bande dessinée en forme de mode d'emploi de ce qui ne doit pas arriver si on se pique d'écriture. Si tout ce qui est décrit est le quotidien de l'apprenti romancier, mieux vaut se mettre au macramé!

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Ex Nihilo

Ex nihilo est une expression latine signifiant « à partir de rien »….



Ce one-shot est la deuxième BD publiée par les éditions pirates (et le 3eme ouvrage), et voilà encore une très bonne surprise.



Ce livre est une succession de mini histoires toutes plus farfelues, rocambolesques, et divinement marrantes les unes des autres.



Le sujet principal est le paradoxe temporel, et l’on peut dire que les deux auteurs (JF Kierzkowski et SB Douay) s’en sont donné à cœur joie pour tirer le plus absurde des situations grandement cocasses et imaginables sur ce thème.



Le dessin, le style, les mises en scène, les effets, les couleurs :



Le dessin accompagne très bien le scénario et ne manque pas d’originalité, mais le style employé ne peut pas plaire à tout le monde et certains penseront peut être que le trait reste trop simple en regard de la complexité du scénario.



Le type de dessin déployé est du semi-réaliste caricaturé avec un trait dynamique et saccadé, très anguleux. Il fait penser par moment au trait employé dans les vieux comics américain ou les anciens polars noirs. Il laisse aussi évidement la part la plus belle aux dialogues et à la narration.



Les mises en scène focalisent majoritairement sur les personnages au détriment des « décors ». Les détails limités sont amplement suffisants, et certaines scènes ont même beaucoup de charme quant à leurs aspects schématiques.



Les perspectives sont belles et bien tenues, les cadrages sont très adroitement réalisés et malgré l’environnement SF affiché, les effets utilisés ne sont pas si nombreux que cela. Ces derniers sont donc parsemés par de-ci, par-deçà, aux bons endroits et sont efficaces.



Les couleurs arborées instaurent une ambiance thriller, majoritairement sombre voire presque ternes, mais les petites touches de rouge et de couleurs chaudes ravivent et animent l’ensemble pour admirablement placer l’effet comique des situations.



Ce dessin est donc très professionnel et on finit par y prendre gout.



Le scénario, le découpage :



JF Kierzkowski, après son terrible « la suite de Skolem », nous prouve une nouvelle fois son admirable talent à nous écrire des scénarii exceptionnels ! Et c’est le mot car ces méninges ont dû bruler un peu pour pondre cette suite d’historiettes hallucinantes et excessivement comiques, tout en finissant par une cohérence globale que l’on ne voit absolument pas venir au cours de la lecture.



Vous l’aurez donc compris, chaque histoire nous amène un éclat de rire soudain et inattendu. La lecture de ces hypothèses successives nous dirige vers un bordel ans nom. Mais ce foutoir burlesque des récits a été finalement brillamment et savamment orchestré pour que l’ensemble scénaristique retombe sur ces pattes sans aucune égratignure.

Pour ma part, j’appelle ça du génie scénaristique !



Les dialogues sont très savoureux mais quelquefois un peu prolixes, à la façon politicards, pour maintenir un côté « logico-scientifique».



Le découpage est tout aussi chaotiquement ordonné sur de grandes pages avec de nombreuses vignettes est lui aussi mené avec exemplarité. Les case, cadrages et artifices de découpe s’enchainent à vive allure mais rien ne nous fait perdre le fils !



Bravo aux artistes !



Je conclurai en disant ces simples mots :

Messieurs les créateurs, j’en veux encore des récits ex-nihilo comme cela !!




Lien : http://www.7bd.fr/2016/04/ex..
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Deux fois dans le même fleuve

A Basse Indre, il ne se passe jamais grand-chose, pas de quoi surmener le petite brigade de gendarmerie de la commune. Jusqu’à ce soir de novembre où la toute nouvelle affectée Asae Hekson et l’adjoint de la brigade, l’adjudant-chef Riemann, reçoivent un coup de fil qui les dirige vers une scène de crime, dans une petite maison en bord de Loire. Un certain Wertinger, physicien de son état, y a été assassiné d’un coup de harpon qui lui a transpercé la gorge. Quant à son chat, il a été enfermé dans une boîte opaque sous pression, confiée aux soins des services de déminage.

Ainsi commence, pour Riemann, Hekson, le reste de la brigade et, dans la foulée, la brigade de recherches du coin, une enquête top chrono où un mystérieux tueur, qui les appelle par leur nom, semble avoir toujours un coup d’avance sur eux : les morts s’accumulent et les gendarmes ont du mal à démêler les fils d’une affaire de plus en plus déroutante, impliquant à la fois une société étudiant l’application de la physique quantique au domaine de l’information et des médecins spécialistes des troubles schizophrènes …



Difficile de ne pas penser, dès qu’il est question d’un chat enfermé dans une boîte, à la fameuse expérience du chat de Schrödinger et heureusement cette référence n’échappe pas à nos gendarmes, du moins à l’un d’eux, Colbert, responsable des nouvelles technologies et accessoirement titulaire d’un doctorat en physique des particules (eh oui, nos gendarmes ont du talent! Mais il aurait pu être lecteur de SF, ça aurait marché aussi 😉 ). Nous voilà donc partis, à bride abattue, pour un polar quantique !



Je ne suis pas novice en la matière (en tant que lectrice s’entend) : j’avais il y a quelques années été emballée par « Superposition » de David Walton, qui s’était déjà prêté au jeu, raison pour laquelle je me suis intéressée, lors de la dernière Masse Critique Mauvais Genres de Babelio, à ce roman paru récemment aux éditions Goater (éditions dont j’avais peu de temps auparavant découvert l’existence car un de leurs romans de 2021 a été sélectionné dans le cadre du Grand Prix de l’Imaginaire).



Que le lecteur ne s’effraie pas pour autant à la vue de cette étiquette de « polar quantique » : tout se passe, au moins dans la première partie du roman, comme dans un polar « normal », dont on note au passage que l’auteur affiche soigneusement les dates et horaires de chaque séquence. Nos gendarmes (oui, je peux dire « nos » car ils sont suffisamment bien caractérisés pour que leur sort nous importe, du moins celui de la plupart d’entre eux, car le commandant de la brigade, Calvez, est un arriviste donc lui on ne l’aime pas) enquêtent, en essayant de respecter les procédures même si les circonstances ne leur facilitent pas vraiment la vie car les événements s’enchaînent sans temps mort, pas le temps de respirer et de prendre du recul, l’affaire tourne au jeu de massacre et des instances supérieures s’en mêlent (le lecteur, lui, ne traîne pas à dévorer les pages : il a un pavé sur les bras mais pas du genre indigeste, bonne pioche !).

Ne comptez pas sur moi pour vous en révéler davantage. Je peux quand même vous dire que, à mi-parcours, le récit bascule, sans perdre pour autant un poil de tension dramatique, au contraire. Le rythme demeurera soutenu et même crescendo jusqu’au bout, on y voit de plus en plus clair dans les tenants et aboutissants du meurtre initial et des suivants : le concept justifiant l’architecture d’ensemble de l’intrigue est vertigineux mais présenté de manière suffisamment intelligible pour ne pas nous perdre en route (et l’histoire illustre le propos théorique). L’identité du mystérieux tueur ne sera révélée que tout à la fin (et je ne l’avais pas devinée), une fin qui est … conforme au registre dans lequel se situe le récit !



« Deux fois dans le même fleuve », c’est une brique de plus de 800 pages que j’ai lue à vitesse V, un polar quantique réussi et tout à fait recommandable !

Et pour conclure, laissez-moi juste vous poser une question, qui apparaît régulièrement au fil de l’histoire :

« De quel segment êtes-vous ? ».


Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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La suite de Skolem

Mais que voilà une belle découverte !!



Cette BD, issue d’une petite maison d’Edition « associative » (à laquelle je vais m’empresser d’adhérer…) peu connue à ce jour, est simplement une belle merveille de la ligne claire.



Les éditions Pirates, fort de leur 2eme publication (la première étant le livre "X" de David Latini), nous offrent un bel ouvrage, et s’imposeront comme de potentiel sérieux concurrents dans le monde de l’Edition BD si les œuvres présentées restent du même acabit que celle-ci.



Cette petite maison d’édition a été créée par Stéphane Douay (commandant Achab chez Casterman entre autre) en Mars 2014 et pour lesquels ont répondus présent tout de suite : Jean-François Kierzkowski (en route pour le Goncourt chez les éditions Cornélius et Escales aux éditions Paquet), David Latini, Marek (Agatha Christie chez Emmanuel Proust éditions) et Pascal Follet.



Je vous invite donc à découvrir ce petit éditeur…



Mais revenons-en à notre BD !



Le dessin, le style, la couleur, les effets, la mise en scène :



Le dessin est typiquement dans ce style si cher à Hergé : la ligne claire…

Celui-ci ne manque pas de simplicité et d’humour mais reste tellement expressif et agréable.



Ce style donc semi-réaliste adopté par Marek convient parfaitement à l’histoire et les amateurs de ce trait Franco-belge si classique en seront donc ravis et plus que conquis !



La « couleur » employée fait son originalité à cette BD. En effet, seule la couverture fait l'objet de couleur, sinon l’auteur n’emploie que des nuances entre blanc et noir… Ainsi ces aplats et lavis de gris sont des plus apaisants pour la lecture, notre œil est donc ainsi loin d’être agressé par des couleurs trop vives.

Vraiment ce jeu de teintes est fort appréciable.



Les mises en scène sont classiques, peu exagérées pour le thème de fiction, et le tout donne un aspect cohérent et pas du tout superficiel.



Les proportions sont bien gardés avec quelques gros plans, mais surtout de belles perspectives...



Les effets sont modestes et élémentaires, peu nombreux mais bien placés.



Le scénario, le découpage :



Ce scénario original et plein d’humour est superbement construit autour d’un mystère basé sur une suite mathématique nommée Suite de Skolem que nous devons au mathématicien norvégien Thoralf Skolem.



Et oui cette suite mathématique existe réellement et je retrouve là ce que j’aime particulièrement dans les BD, le fait de partir d’élément réel pour développer une histoire. Ma curiosité a été attisée, et je me coucherai évidement moins bête ce soir…



Ainsi cette intrigue mêle donc science et fantastique (la frontière n’est jamais vraiment loin entre ces 2 matières) avec brio et légèreté !



On peut dire que le scénariste manie parfaitement l’art de la suggestion, de la narration car on ne s’ennuie pas à la lecture, les transitions sont bien amenées et ne nous font pas perdre le fils de l’histoire et le tout est « facile » à lire (pas de théorie fumeuse incompréhensible comme le titre pourrait nous le faire croire…).



Le découpage est bien fait, simple, avec des pages remplies de 4 à 6 vignettes tout au plus, laissant ainsi un ensemble aéré et agréable visuellement. Très peu d'effets fantaisistes, et une à deux pleines pages uniquement...



Bref ce scénario est vraiment accessible pour un grand public !



Ce tome 1 m’a vraiment surpris mais aussi frustré car maintenant je souhaite vraiment connaître la suite de cette aventure hors du commun !




Lien : http://www.7bd.fr/2016/03/la..
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La suite de Skolem

Le scénario est solide, l’humour est présent et l’histoire avance tranquillement au gré de petites révélations ou découvertes.
Lien : http://www.bdencre.com/2016/..
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La suite de Skolem, tome 1

Une étrange silhouette apparait régulièrement selon une suite mathématique à des endroits et des lieux précis. Des scientifiques partent à la recherche des prochaines apparitions, s'en suivent de nombreuses aventures. Un scénario bien ficelé et un dessin précis à la ligne claire, j'ai hâte de lire la suite et de retrouver cette atmosphère particulière.
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Portrait de l'écrivain en chasseur de sanglier

Un enoooooorme merci à Babelio pour cet ouvrage reçu dans le cadre de la dernière Masse Critique ! J’ai ri !

La quatrième de couverture évoque des ressemblances avec Buster Keaton. Je me méfie toujours de ce genre d’effet d’annonce qui se révèle souvent exagéré. Là, je dois reconnaître que ça tient la route. Le narrateur n’en rate pas une et enchaîne les bourdes à vitesse grand V.



J’ai accroché dès le début à ce récit qui brouille les cartes et met le roman en abyme. En effet, le narrateur se présente comme l’auteur. On est occupés à lire la genese du roman que nous tenons entre les mains qui est également le roman en lui-même… Comment ne pas penser d’ailleurs que François Korlowski (le narrateur) n’est autre que Jean-Francois Kierzkowski (l’auteur) ? Tout est en place pour nous le laisser imaginer.



L’histoire : Korlowski est contacté par son éditeur afin de rédiger une notice bio-bibliographique d’un auteur de sa région, un certain Châteaubriant (à ne pas confondre avec son homonyme dont le nom termine par D). De fil en aiguilles, l’auteur va se retrouver à participer à une manifestation de cathos fachos nationalistes, à un barbecue qui lui coûtera une fortune en saucisses (vous aurez l’heur de faire connaissance avec le Bernard Madoff de la chipolata), à une partie de chasse improbable et une cavale pleine de suspense ! Outre tout ceci, il va également imprimer 88 photos d’Hitler, s’interroger sur la possibilité que les sangliers prennent un jour le pouvoir sur les humains (preuve en serait ce marcassin chaussé de lunettes abattu par le voisin) et collaborer à un ouvrage de l’Académie française.



C’est drôle, c’est plein de rebondissements, ça égratigne pas mal le milieu littéraire parisien, c’est écrit fort agréablement et au milieu de tous ces gags, on apprend pas mal de choses sur le vocabulaire lié au milieu naturel du Marais.



Je recommande vivement, histoire d’égayer ces longues et sombres soirées d’hiver.
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La suite de Skolem, tome 2

Il y a quelque temps je vous parlais de ce coup de cœur sur le tome un de cette BD des éditions Pirates.

Voici donc le tome deux qui vient de sortir pour notre plus grand régal !!



Le style de dessin en ligne clair est vraiment toujours aussi plaisant et agréable. L'originalité des aplats de gris est encore bien maîtrisée et reste très appréciable.

Les mises en scène sont bien construites, et les perspectives toujours bien proportionnées.

Il n'y a pas de grande nouveauté dans le dessin. Marek reste fidèle à son trait initial et c’est une vraie réjouissance d'enfin lire ce tome deux.



Le scénario est encore bien dynamique et rythmé, avec sa touche d'humour évidemment, mais on ressent quand même un coté beaucoup plus sérieux et moins caricatural sur ce volume.

Le fantastique est bien au rendez-vous et les auteurs ne se sont pas lancés dans des théories scientifiques potentiellement compliquées. Mais j'avoue que j'aurai bien voulu que ce côté soit un peu plus poussé dans cet opus (mais pas à l'extrême évidement)

Le final est pas mal et laisse la porte ouverte à beaucoup de réflexions maintes fois exploitées notamment sur les paradoxes temporels par exemple, mais je ne vous en dit pas plus pour ne pas gâcher votre plaisir.

La narration est fidèle au premier ouvrage et les transitions sont vraiment bien réalisées.

Le découpage classique est du même acabit que sur le précédent recueil.



En bref, c'est avec délectation que j'ai dévoré cette suite et fin du diptyque. Elle ravira les fans de l'épisode initial. Il ne faut cependant pas en attendre une révolution.

Cette fin est simplement à la hauteur de son début : efficace et pleine d'humour avec un coté scientifico-paranormal.



Cette mini-série reste pour moi une de mes meilleures surprises BD de ces derniers temps.
Lien : http://www.7bd.fr/2017/01/la..
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Portrait de l'écrivain en chasseur de sanglier

Le narrateur, François Korlowski, est un écrivain un peu en marge du milieu littéraire et en mal de contrats, qui paie aussi le fait d'être loin de Paris (il vit en effet au beau milieu de la campagne nantaise). Il se voit proposer de participer à un ouvrage collectif pour célébrer les grands prix du roman de l'Académie française. Flatté dans son orgueil, il s'imagine d'ores et déjà une reconnaissance nationale et ça va vite lui monter à la tête. Les Immortels lui proposent d'écrire une notice sur écrire une notice sur Alphonse de Châteaubriant, homme de lettres de sa région qui a reçu le Grand Prix en 1921. Rien à voir d'ailleurs avec François-René de Chateaubriand (comme le souligne l'auteur, c'est comme Dupond et Dupont !), bien plus célèbre. Son quasi-homonyme a vraiment existé et a vraiment obtenu ce prix. Son roman "La Bièvre" a d'ailleurs été l'une des plus grosses ventes littéraires françaises dans les années 1920. Rapidement séduit par le national-socialisme, il a aussi été l'un des intellectuels collaborationnistes les plus actifs sous l'Occupation, ce qui explique que son oeuvre ait été quelque peu passée à la trappe de nos jours (contrairement aux Céline, Brasillach ou Drieu la Rochelle).

La narrateur va donc s'essayer à en faire une biographie, allant de découvertes en découvertes, et de pétages de plombs en pétages de plomb !

Ce livre est assez comique, et l'auteur brosse en filigrane un portrait assez féroce du milieu littéraire français. Jean-François Kierzkowski est par ailleurs scénariste pour la bande dessinée (il collabore à la revue Décapage) et ça se sent à son écriture. Ce roman ferait d'ailleurs une excellente BD.

Merci à Babelio et aux éditions Mialet-Barrault pour cette sympathique découverte dans le cadre d'une opération Masse critique !
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Deux fois dans le même fleuve

Au secours ! Je n’y arrive pas. Je déteste abandonner un livre surtout lorsqu’il m’a été offert.

Mais comment venir à bout d’un pavé de 877 pages auquel on ne comprend pas grand-chose ?

Tout avait pourtant bien commencé. Un appel anonyme envoie l’inspecteur Rieman et Asae Heckson dans une maison en bord de Loire où les attend le cadavre de Georges Wertinger, physicien de réputation internationale. Sur la table, du salon, une mystérieuse caisse nécessite l’intervention du service de déminage.

Lorsque l’on trouve à l’intérieur, un chat enfermé dans une boîte pressurisée, l’auteur nous parle du chat de Schrödinger, expérience imaginée en 1935 à laquelle, je dois l’avouer je n’ai pas compris grand-chose malgré l’aide de Wikipédia.

Bien décidée à avancer dans ma lecture, je laisse le chat à son sinistre sort et me concentre sur un mystérieux garçon qui semble en savoir beaucoup sur le fonctionnement du commissariat.

Peu à peu les cadavres s’accumulent et la partie scientifique prend de plus en plus de place.

Je m’y perds complètement.

Les personnages sont trop nombreux. L’intrigue perd en intérêt.

L’écriture bien que facile n’a pas davantage retenu mon attention.

Je remercie Babelio et les Editions Goater en regrettant cet avis négatif.

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Deux fois dans le même fleuve

Mazette ! Quel livre !

Merci à l'opération masse critique et à l'éditeur GOATER pour cette découverte.

Déjà un polar qui se déroule à Nantes, c'est chouette. Parce que Nantes est une chic ville. L'intrigue lui va très bien. Donc pour la géographie, j'ai des images, même si l'auteur nous divulgué à la fin avoir un peu bidouillé pour les besoins du récit.

Mais pour les personnages c'était plus difficile. J'étais surprise au bout de 400 pages, de découvrir l'aspect physique de tel ou tel....en gros, je n'avais pas d'images avant. Du coup sur la (grosse) première partie je me suis accrochée.

Heureusement l'intrigue fonctionne et mon attirance pour les énigmes philosophiques, (physique quantique au passage), a trouvé un ancrage tout à fait valable.

Mais, l'attention est portée sur les détails des scènes et avant qu'on comprennent pourquoi il y a un long chemin, au cours duquel on est tenté de décrocher.

Heureusement y'a du rythme, ça saigne, ça éclabousse et là j'ai le "Pulp fiction" de Tarentino, ou les polar nordiques façon "Millénium", en toile de fond, et ça m'accroche.

Donc vraiment, oui. Une vraie chouette expérience ce gros polar énorme, avec les petits bémols, et un sujet central bien sympa.
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La suite de Skolem, tome 2

Bon, bah, non. Vraie belle déception que ce diptyque d'un de mes chouchous, Jean-François Kierzkowski (la saga s'arrête là). C'est ma faute, j'en attendais tellement ! Je ne peux en vouloir qu'à mon affection maladive : j'ai le béguin facile, la bluette immédiate, ça devait bien me jouer des tours. Que voulez-vous, on est là, on aime un auteur de tout son cœur, les yeux fermés, aveugle à tout nuage, comme un adolescent lors d'une première passade, oublieux du fait que l'auteur a une famille, il ne nous attend pas lui, et qu'il faut bien la faire vivre - cette famille - et que pour ça, faut parfois vendre du bouquin, au risque d'abréger un peu la besogne, de simplifier un chouïa l'intransigeance habituelle, de donner davantage dans le "grand public". Oh, ça n'est pas un gros mot. Non. C'est humain. Et ça peut certainement fidéliser de nouveaux adeptes pour les vieux jours.



Alors, attention, l'ensemble de "La suite de Skolem" est bien ficelé, c'est propre, un joli labeur et clôt amplement le concept. J'aurais lu ça à quinze ans avec passion. On est tout de même sur une BD intelligente, efficace, construite, globalement inventive dans son synopsis de base, qui mérite que l'on s'y penche. Il y a de toute façon, dans ce duo d'artistes, un service minimum qui ne sombrera jamais dans l’avilissement, nous avons affaire à des gens qui savent faire, des artisans à la dextérité aiguisée.



Mais quand on lit du Jean-François Kierzkowski, on est en quête de la claque, le grand chambardement, la risette à chaque page et les applaudissements en fin de lecture. On attend beaucoup. On attend qu'il révise les codes de l'absurde et déboulonne les habitudes du lecteur. On veut du caviar et du foie gras dans la même bouchée. Du rire et des larmes. Un arc-en-ciel de couleurs. Le trésor et la fille du pirate.



Or, ici, je regrette de n'avoir retrouvé cette plume aiguisée qui me fait tant apprécier J-F. Le scénario est sympatoche (bien qu'un peu étiré), on ne boude pas son plaisir, mais la prose m'est un peu trop aseptisée, banale, convenue. Les citations ne fusent pas, le bon mot ne décolle pas, on nous sert l'histoire un peu trop simplement à mon goût. En découle une lassitude à la lecture, les pépites manquent, l'ennui guette, puisqu'on ne s'attache donc que peu aux personnages qui n'existent pas tant que ça, ayant tous un langage proche, les personnalités ne percent pas. Des facilités de scénario (on ne croit pas à la folie naissante de l'oncle), des passages longuets, des actions vaines, impression de remplissage, tout ceci tourne un peu à vide.



Je me pose alors la question : à qui - finalement - l'ouvrage s'adressait-il ? Peut-être que les éditions Pirates visent un public jeune/adolescent, ce qui expliquerait une certaine charte pour les auteurs (J-F. K. écrit régulièrement pour la jeunesse). Je cherche une explication.



Voilà. Critique sévère, peu coutumière pour cet excellent auteur (j'insiste). Cela reste un joli bijou, qui n'a pas le brillant attendu. Certain que l'homme Kierzkowski nous offrira prochainement un diamant dont il a secret. En tout cas, il garde ma fidélité et ma curiosité à son égard intactes, car il y a toujours à prendre avec lui, et même ces déceptions restent appréciables.
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Ex Nihilo

Une histoire complète habilement structurée qui a la particularité de bien nous faire voyager. Un pur divertissement paradoxal à découvrir.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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La suite de Skolem, tome 1



Un homme en noir apparaît depuis 20 ans de façon régulière mais rapide. Son apparition est précédée de phénomènes étranges comme des objets pris dans le sol. Seul Ratmir un vieux scientifique et son ami libraire sont au courant de ces manifestations ectoplasmiques. Accompagné désormais de son neveu, il poursuit ce fantôme dont il sait que la date et le lieu de son apparition répondent à une logique mathématique appelée : suite de Skolem. Tous les deux marquent l'endroit de ce surgissement mystérieux en plantant un pieu d'un mètre cinquante de long.

Nous sommes dans le premier tome d'une série fantastique qui, tout de suite, séduit son lecteur. Peu sensible au genre, j'ai pourtant adhéré dès les premières planches. Un magnifique dessin très "ligne claire" accompagné d'un humour léger, nous happe d'emblée. Plus on avance et plus le mystère s'épaissit. Les auteurs créent un univers décalé, sensé se dérouler au début du XXI ème siècle alors qu'à l'image cela ressemble à l'Europe de l'Est des années 50. On est volontairement déboussolé et cette atmosphère ancienne apporte à l'intrigue, bien rythmée et à l'humour léger et bon enfant, une savoureuse particularité. On se demande bien vite comment les auteurs vont se sortir de cette histoire aux apparences alambiquées et pourtant simple à suivre. Malheureusement pour nous, "La suite de Skolem" n'est que le premier volume de ce qui sera finalement un diptyque. Ce premier tome très prenant ne donne qu'une envie : découvrir bien vite la suite !

Un peu plus sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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En route pour le Goncourt

Un écrivain se lance dans son premier roman. Il s’aperçoit rapidement de la difficulté d’écrire, surtout quand on n’a rien à dire. Peu soutenu par son ami et en proie à de nombreux doutes, il achève un livre de 12 mots seulement. Ce qui ne l’empêche pas d’envoyer le manuscrit à Gallimard et d’attendre fermement la réponse de l’éditeur… Vous l’aurez compris, dans cette BD humoristique Jean-François Kierzkowski manie l’ironie en maître et parsème son récit de références littéraires. OVNI graphique : chaque chapître comporte trois cases, le même dessin se répétant à chaque case, et que l’on retrouve au fil des pages.
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En route pour le Goncourt

Trois fois que je le lis. Il me fait éclater de rire à chaque fois.
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Deux fois dans le même fleuve

Un thriller qui mêle à la fois psychiatrie et physique quantique ? Voilà le défi réussi de Deux fois dans le même fleuve.

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Après le super l'avis de @latelierlitteraire , ce roman a intégré ma PAL et a tenu toutes ses promesses.

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Dès les premières pages, le roman devient addictif avec des événements qui s'enchaînent sans temps morts.

La dynamique du récit et des personnages font que je ne me suis pas ennnuyée pas une seule seconde. La plume était fluide, l'intrigue avançait vite et, sans crier gare je me suis retrouvée à la fin.

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Les seules raisons pour lesquelles ce roman n'est pas un coup cœur, sont les personnages pour lesquels je n'ai pas eu d'attachement particulier. Même s'ils sont bien écrits, ils m'ont parfois agacés à écarter des informations cruciales ou des actions logiques qui ont presqu'à chaque amener à des conséquences tragiques. Je me suis parfois dit qu'en tant que flics ils n'étaient pas très doués.

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Malgré ce petit point, l'intrigue est rondement mené et j'aurai presque aimé avoir quelques pages de plus sur la fin.

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Mais c'est vraiment du chipotage. J'ai passé un super moment et lire 800 pages en à peine 3 jours donne un bon indice sur la qualité de ce livre.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Portrait de l'écrivain en chasseur de sanglier

Quand son éditeur lui propose de participer à un ouvrage collectif sur les écrivains Grands Prix de l'Académie française, François Korlowski (un double de l'auteur???) n'est pas forcément enthousiaste, mais il accepte. Qui lui a-t-on refilé? Alphonse de Chateaubriant, grand prix 1923, avec La Brière, et accessoirement prix Goncourt pour Monsieur des Lourdines en 1911. Quand même.



Mais attendez, là? C'est quoi ces dates?



Figurez vous que comme pour les Dupondt, il existe Chateaubriand et Chateaubriant. Tous deux écrivains. Vous ne connaissez rien sur ce Chateaubriant? Moi non plus, et figurez-vous que François de même. Il aurait peut-être dû effectuer quelques recherches avant sur Internet car le personnage peut se révéler d'opinions discutables. Voilà donc François embarqué naïvement dans des aventures inattendues. Quant à Chateaubriant, à la fin du roman, vous saurez tout ou presque sur lui, sur son roman La Brière et quelques mots de vocabulaire agrémenteront votre culture.



D'ailleurs j'ai fort apprécié la façon dont l'auteur semble virevolter (avec les mots et les situations) pour finalement bien retomber sur ses pieds; vous me direz, mais c'est quoi ce sanglier, ce dolmen, etc. hé bien allez le découvrir...
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Ex Nihilo

J'étais tombé en amour pour l'esprit fin de Jean-François Kierzkowski à la lecture de "En route pour le Goncourt", alliant l'humour potache au savant. Rebelote dans ce divertissement SF. Si le coup de coeur est moindre (moins adepte des codes SF), le plaisir reste intact. Je précise que l'on a bien affaire à une histoire tenue de A à Z (mais fragmentée), un vrai one shot, non une multitude de récits courts.



L'histoire : des scientifiques absolument crétins s'acharnent sur un repris de justice innocent, le bien nommé Martin Mac Mouche. C'est sans compter la détermination de notre anti-héros à se sortir du traquenard fignolé par cette bande d'incompétents. Tout est imbriqué, emmêlé, révélateur des conséquences de nos actes, avec une bonne dose d'incohérences qui crée l'absurde du récit. A l'image des protagonistes qui font des aller-retour dans le temps, le lecteur prend plaisir à revenir sur les premières pages pour découvrir des détails qui lui avaient échappé de prime abord.



Les paradoxes des voyages dans le temps sont originaux, l'avancée du récit intéressante. Le vocabulaire oscille entre propret et argot qui tombe à point nommé pour créer l'humour. On s'amuse, tout bonnement. Le tout est homogène, de qualité.



Il est des signes qui ne trompent pas : quand je ralentis ma lecture pour conserver plus longuement l'ouvrage, que j'espère n'être pas à la fin du bouquin, que j'en relève des passages pour Babelio, c'est plutôt bon signe.



Je le classe de suite dans mes talents à suivre, comme Mathieu Bablet, Marc-Antoine Mathieu, Eric Chevillard, Joël Egloff, Mickaël Feugray, Tanguy Viel.
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La suite de Skolem, tome 1

la critique sur bdzoom résume bien le plaisir qu'on a à lire cette aventure
Lien : http://bdzoom.com/86894/bd-d..
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