Citations de Jean-François Nahmias (31)
C'était peut-être cela, l’héroïsme : Le manque d'imagination. On va au devant de son sort d'un pas ferme parce qu'on ne comprend pas bien ce qui vous attend et quand on comprend enfin, il est trop tard.
[...] il comprit que l'Église n'était à l'abri d'aucune des perversions du monde, car elle n'était composée que d'hommes [...]
[...] c'est sa transmission qui fait la grandeur du savoir.
- [...] Je fuis les émotions. Elles émoussent l'esprit, tout comme la graisse émousse le corps...
- La caresse est le plus merveilleux des sens, car elle est vouée à la beauté. Tous les autres sens nous dominent ; nous sommes leurs esclaves. Nos yeux nous font voir l'or et les habits de gala aussi bien que les culs-de-jatte et les lépreux ; nos oreilles nous font entendre les cantiques de la messe comme le braillement des ivrognes et le gémissement des mourants ; notre nez nous fait sentir la rose et la merde, et combien de fois nous avons porté à notre bouche quelque chose d'immonde, que nous avons dû recracher ! Mais nous sommes les maîtres de nos caresses ; nous ne caressons que ce que nous avons choisi : la soie, le velours, la fourrure, la chevelure et la peau des femmes. C'est le seul sens qui soit fait uniquement pour notre plaisir !...
- Le pardon est plus facile à demander qu'à mériter...
- Les nuages sont le spectacle des amants. Ils sont faits pour ceux qui sont couchés le jour...
Le peintre trouvère avisa un mur récemment refait à la chaux, sortit de sa besace un morceau de bois charbonneux et commença à dessiner.
- Regardez comment dansent les morts à la manière de Messire Macabré ! Regardez comme ils rient, comment ils frétillent ! [...] Et maintenant, quel titre allons-nous donner à ce chef-d'œuvre ?
Jean, qui était au premier rang, repondit d'une voix calme :
- Triumphus Mortis.
Le trouvère le regarda avec surprise.
- Voyez-vous cela ! C'est tout jeune et tout maigre et cela sait déjà le latin ! Qui donc t'a appris le latin, petit savant ?
- Un moine.
- Et que penses-tu être plus tard, avec toute ta science ?
- Un mort.
- Dans ce cas, il a beaucoup de courage, dit Vikus.
- Le courage sans la prudence amène une mort prématurée, c'est ce que tu me répètes tous les jours.
- Que veux-tu que je chante, Viridomar?
- Ma gloire, imbécile! Es-tu déjà soûl, pour me poser pareille question?
Ariane, comme sa compagne du mythe, avait le fil pour symbole et il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il en était ainsi de toutes les femmes. Elles cherchent à attacher au foyer l'homme de leur cœur, en usant de tous leurs charmes, de tous leurs sortilèges. Dans un sens, comme Calypso, qui retint longtemps Ulysse dans son île, elles sont toutes magiciennes. Les hommes, au contraire, ne rêvent que de partir vers d'autres horizons, d'autres aventures.
La première chose à faire en arrivant était de retirer ses vêtements pour se mettre entièrement nu (d'ailleurs "gymnastique" veut dire "ce qu'on pratique nu"!).
Athènes était une ville d'hommes. Il se demandait comment un peuple, qui rendait un tel hommage à la féminité par les statues admirables qu'on voyait partout, pouvait à ce point la mépriser dans la vie. Mais c'était ainsi: en Grèce, les femmes étaient de marbre, pas d'os et de chair.
Il voyait défiler ces visages qui avaient surgi dans sa vie :Augustin Grandier, sage et facétieux avec ses livres factices, en qui il pourrait trouver une autorité bienveillante ;Maxime qui sous ses dehors ingrats, pouvait lui apporter ce lien fraternel qui lui avait tant manqué ;Raoul Rigault, enfin, qui venait de lui adresser le plus grand des compliments
Le gladiateur, c'est ton frère d'armes, mais c'est peut-être aussi ton futur meurtrier. Tu l'aimes, mais tu ne peux pas t'empêcher de la haïr. Et si c'est toi qui gagnes, tu souffres encore plus. Tu enfonces ton épée dans sa gorge en pleurant.
A la veille du jour où tant d'hommes et de femmes allaient perdre la vie, la caserne de Pompéi se donnait avec ferveur, avec rage, avec désespoir, au seul dieu qui ose combattre la mort et qui est capable de triompher d'elle un bref instant: l'amour.
- Il vaut mieux mourir libre que vivre dans les fers. As-tu idée de ce qu'est la vie d'un gladiateur ?
- C'est un sort cruel, mais c'est la destinée.
- La cruauté se combat, Flaminius, la destinée se change...
- Se battre est à la portée de tout le monde, c'est une question d'entraînement, même vaincre est facile. Mais mourir, bien mourir, voilà ce qui est difficile! Je vais t'apprendre à mourir...
- Titus, je n'aurais pas dû !
- Delicia, comment peut-tu dire cela? Jamais je n'avais connu une chose pareille auparavant.
- Je suis sûre que c'est ce que tu dis à toutes celles qui viennent ici. Tu as la pire réputation de Rome. Tu payes l'impôt sur les célibataires et tu t'en vantes!
- A te regarder, j'ai envie de faire cette économie.
- Je suis mariée, Titus...
Qui était cette femme, à la fois sanguinaire et respectueuse de la vie d'autrui?