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Critiques de Jean Galtier-Boissière (22)
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La Fleur au fusil

Le livre est un joli objet des éditions Vendémiaire à double couverture cartonnée et illustrée, édité en août 2014. Pour le centenaire de la déclaration de guerre, sans doute.



Le récit est une chronique journalière, du 17 juillet au 13 septembre 1914.

En juillet 1914, Jean Galtier-Boissière arrive au terme de son service militaire. Encore deux mois et il sera rendu à la vie civile. Son heureux caractère lui a permis de vivre cette période qui s'achève avec bonne humeur, et une curiosité bienveillante sur la vie en caserne, ses camarades, ses supérieurs. Avec beaucoup d'humour aussi. L'esprit de cette première partie du livre m'évoque irrésistiblement ce titre, « Les gaietés de l'escadron », que je n'ai pourtant ni lu ni vu.



Mais la guerre est déclarée et c'est la mobilisation. Le régiment de Galtier-Boissière va chercher le front pendant plusieurs jours, sans le trouver. Ces errances dès les premiers jours de la guerre, sont une révélation pour moi qui imaginais des opérations dûment pensées et organisées... La première découverte de l'horreur du front n'en est que plus terrible. Ces hommes qui pensaient partir au combat, homme contre homme, sont pris sous le feu aveugle et dantesque des shrapnells et des obus.



« La tête sous le sac, je jette un coup d'oeil sur mes voisins haletants, secoués de tremblements nerveux, la bouche contractée dans un hideux rictus, tous claquent des dents, leurs visages bouleversés par la peur rappellent les grotesques gargouilles de Notre-Dame ; dans cette posture de prosternation, ils ont l'air de suppliciés qui offrent leur nuque au bourreau.

(...)

- Ah ben ! mon vieux, si j'avais pensé que c'était ça leur guerre !

- J'crois que j'ai attrapé une maladie de coeur

- Si ça doit être tous les jours comme ça, j'aime mieux être tué tout de suite ! »



A hauteur du soldat de l'infanterie, à hauteur de ma lecture, cette guerre allie l'absurdité et la confusion à l'horreur. Marches, retraites, bonds en avant, dégagements, nuits blanches pour progresser sans savoir vers quoi, ou attentes de plusieurs jours en pleine campagne, sans abri et à proximité des lignes ennemies, les mouvements de cette guerre sont incompréhensibles. Comment discerner les desseins et les intentions de l'état-major ? Comment ne pas se demander s'il a une idée juste et raisonnable du front et des opérations ? Comment ne pas douter de la nécessité de la terreur qu'il impose ?



En fait, les troupes françaises n'ont cessé de reculer, jusqu'au « miracle » de la bataille de la Marne. Galtier-Boissière et ses camarades se sont bien rendu compte de l'échec du premier mois de guerre, par la direction que prenaient leurs mouvements, mais les informations officielles étaient inexistantes. Et ce sont les on-dit et la rumeur qui leur apprennent que les Allemands ont finalement cédé à la contre-offensive française.



Des hommes extraits brutalement de leur quotidien banal et versés d'un coup dans un univers où plus rien n'est assuré : ni l'abri, ni le ravitaillement, ni l'hygiène, ni l'information, ni la certitude d'être encore vivant ou indemne le lendemain. Un univers où des hommes croisent d'autres hommes atrocement blessés et mutilés et ne savent plus s'y attarder. Un univers où l'angoisse et la peur sont tellement prégnantes que lorsque l'occasion se présente enfin de se battre, elles se résolvent en rage, « paroxysme de vie et intense jouissance ».



Jean Galtier-Boissière raconte ce qu'il a vécu pendant ces deux mois de l'été 1914, avec simplicité, réalisme et intelligence, n'ignorant pas plus l'absurde ou le grotesque que le tragique.



Merci à Pierre31 qui m'a fait découvrir le livre et son auteur. Un grand moment de lecture pour moi, qui rejoint effectivement « La Peur » et « A l'ouest rien de nouveau » dans mon panthéon personnel.

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Un hiver à Souchez

Il y eut des tentatives de fraternisation au premier Noël du conflit.

Mais ces espoirs furent vite réprimés.

Les militaires et les marchands de canons n'allaient pas, sans réaction, regarder se briser un si beau Joujou (1)

Ce n'était pas une bande de quelques excités, mauvais français, qui allaient leur gâcher la fête.

Car ils l'attendaient depuis si longtemps leur guerre.

Ils étaient comme le joueur sur le banc de touche : frustré et impatient d'en découdre.

Crénom, ils allaient faire voir à ces Boches ce dont ils étaient capables !

L'apothéose de leur carrière s'offrait à eux ! Terminé la caserne où l'on fait toujours semblant. Enfin de vrais combats que l'on imagine sur un vrai champ de bataille avec de vrais ennemis pour une vraie gloire.

Ils en rêvaient les militaires et peu importe le prix à payer. À payer par les autres.

Et c'est ainsi qu'ils ont envoyé des milliers d'hommes se faire hacher, face à un rang de mitrailleuses, dans un champ plat comme le dos de la main. C'est ainsi qu'ils les ont laissé pourrir dans des tranchées pleines de boue et de vermine d'où venaient les déloger l'obus et la baïonnette.

Le livre de Jean Galtier-Boissière est le témoignage de toutes ces infamies et il est facile de l'imaginer à son retour du front à l'hiver 1918. Facile de comprendre son dégout, son état de révolte qui va l'habiter toute sa vie durant.

Jean Galtier-Boissière est l'un de nos penseurs, polémiste rare que chaque amoureux de littérature ancré dans le réel doit lire.

N'attendez pas que cet ouvrage soit introuvable (tirage 300 exemplaires) pour venir découvrir Galtier-Boissière qui dès 1915 créa le journal de tranchées satirique et non conformiste : "Le Crapouillot".

Le premier numéro était ainsi libellé : "Courage les civils".

Le ton était donné pour quatre vingt ans d'existence.

La rage est un moteur de longévité !



(1) Clin d'œil au pamphlet de Remy de Gourmont : Le joujou patriotisme
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Mon journal pendant l'Occupation

Plus je lis de livres sortis chez Libretto et plus j'apprécie cette maison d'édition. Jusqu'à maintenant le total des déceptions que je leur doit est de, voyons voir, hmm je retire deux... hmmm.... preuve par neuf et j'ajoute quatre... voilà, de zéro. Bien sûr, une désillusion, ça arrivera sûrement, ne serait-ce que pour confirmer la règle mais ce ne sera pas encore avec ce petit bijou d'information et de drôlerie que nous livre Jean Galtier-Boissière dans Mon Journal pendant l'Occupation.



Pour tous ceux d'entre nous (nombreux) qui n'ont pas connu la seconde guerre mondiale, si on s'en tient à ce journal, on pourrait presque croire que c'était un peu chaud mais bon, sans plus, tant l'auteur arrive au travers d'une plume subtile en pleine de fantaisie à rendre légère l'une des périodes les plus sombres qu'ai connu la France.

Devenant diariste pour l'occasion, ce caporal de la première guerre mondiale qui s'était vu surnommé la Galtouse choisi de nous raconter le Paris occupé dans lequel il vit rue de la Sorbonne (presque) au jour le jour. Un journal oui mais loin de toute autobiographie ; de son ressenti, on ne saura que peu de choses, le principal : profondément anti nazi, vomissant sur la collaboration, il décide de torpiller momentanément son Crapouillot, journal satirique qui vit le jour dans les tranchées en 1915 et, dans la foulée, refuse tout net d'alléchantes propositions journalistiques que lui font ceux qu'il nomme "les girouettes" qui n'hésitent pas à retourner leur veste parce qu'un collaborateur c'est avant tout un "con... vaincu".

Pour le reste, on verra défiler quatre années émaillées de rumeurs, de petites histoires drôles (parce que tant qu'il y a de la vie...), d'informations sur les prix délirants pratiqués dans les restaurants, de la rareté des tickets de rationnement, des avancées de l'Axe et des Alliés et surtout, d'un optimisme insubmersible.



Finalement, Jean Galtier-Boissière joue le journaliste, celui qui montre mais ne s'engage pas. On va lui en vouloir ? Évidemment non, il en fallait bien quelques uns des comme lui pour laisser des traces, nous raconter, raviver (avec le temps qui passe) le devoir de mémoire et nous appeler à la vigilance, toujours.
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Mémoires d'un Parisien

Des mémoires truculentes! La première partie traite de la Grande Guerre: le front et l'arrière, les va-t-en-guerre, les tire-au-flanc de génie, le système D, le bourrage de crâne, les embusqués, l'impréparation, le désordre, le courage, le militarisme imbécile... Tout cela nous donne une superbe fresque tragi-comique qui vire parfois à la farce pure. La suite de ces mémoires, une suite un peu moins intéressante à mon goût, nous offre une peinture haute en couleur du milieu journalistique, artistique et littéraire du Paris des années 20/30, de l'occupation, de la libération et de l'après guerre. Anecdotes savoureuses, portraits assassins, scènes surréalistes, bons mots, descriptions pittoresques du Paris de l'époque... Ces Mémoires d'un Parisien sont un régal.
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Mon journal dans la Drôle de paix

Libretto poursuit la publication du Journal de Galtier-Boissière. Voici la troisième livraison, toujours en forme de "choses vues", à la Hugo. On retiendra surtout, parmi les événements de 1945 - 1946, les nombreux procès, dont celui de Laval (nous sommes en pleine épuration), le procès Petiot (qui donne lieu à des scènes de prétoire assez cocasses, le bonhomme étant plutôt farceur), et le déroulé des opérations électorales (les communistes, et notamment Thorez et Aragon, en prennent pour leur grade...). Le tout entrelardé de vrais et faux résistants, d'anciens collabos plus ou moins repentis, de dîners en ville où l'on côtoie Marcel Pagnol, Alexandre Breffort (l'auteur d'"Irma la Douce"), Henri Jeanson, et d'autres vedettes du moment, souvent tombées dans l'oubli... Naturellement, les mots d'auteurs et les anecdotes pullulent ! Et (cerise sur le gâteau) Galtier-Boissière nous offre, en guise de final, une critique de son propre livre, afin, dit-il, d'épargner cette tâche à ses détracteurs. Jouissif !
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Mon journal depuis la Libération : 1944-1945

Galtier-Boissière, ayant lu quelques pages de son journal à un ancien résistant, s'entendit répondre: "je pense que vous ferez bien d'acheter une cotte de maille". Le fondateur du Crapouillot poursuit sa chronique de la société parisienne entamée sous l'Occupation, et le fait est qu'il n'y va pas de main morte. De la libération de Paris jusqu'au procès Pétain, c'est tout le petit monde politique et artistique que nous dépeint l'auteur avec une plume acerbe qui n'épargne personne. Le pays est en pleine épuration, et n'offre pas une image très flatteuse, entre la chasse aux collaborateurs et les résistants de la vingt-cinquième heure. La guerre est loin d'être totalement terminée, et les règlements de compte sont légion. On croise des têtes connues (voir le portrait au vitriol d'Aragon...et des communistes en général, qui en prennent pour leur grade), d'autres moins (à cet égard, quelques notes en bas de page seraient les bienvenues). C'est toujours juste, lucide, souvent drôle, bourré d'anecdotes et de petits faits vrais. Souhaitons que Libretto continue ainsi la publication du journal de Galtier-Boissière, qui se prolonge avec "Mon journal dans la Drôle de paix" (1947) et "Mon journal dans la Grande Pagaïe" (1950).
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La Fleur au fusil

Les témoignages de la guerre des tranchées furent nombreux dans les années 20, tant le traumatisme de cette amère victoire militaire fut énorme pour la plupart des français. Des "Croix de Bois" de Roland Dorgelès, au "Feu" d'Henri Barbusse, en passant par "La Peur" de Gabriel Chevallier, ces âpres témoignages, narrant évidemment les mêmes évènements tragiques, s'avérèrent aussi un exercice de style difficile, tant il fallait à la fois raconter des choses vécues, et le faire d'une manière différente des prédécesseurs, ou d'un angle de vue original.

"La Fleur au Fusil" est en ce sens un des ouvrages les plus modernes qui aient été écrits sur ce thème. D'abord parce qu'il fut relativement tardif (1928), et ensuite, parce que le sujet étant désormais connu de tous, l'auteur pouvait se dispenser d'une préoccupation historique, ce qui lui laissait la totale liberté de parler de son expérience propre.

Entré en littérature en 1921, fondateur du "Crapouillot", journal satirique qui a existé plus d'un siècle, Jean Galtier-Boissière a fait partie de cette génération de combattants qui étaient à la base de jeunes gens effectuant leur service militaire, et qui furent parmi les tous premiers à être envoyés au front quand la querre de 1914-1918 fut déclarée. En ce sens, "La Fleur au Fusil" est moins un livre sur Première Guerre Mondiale que le deuxième tome, après "Loin de la Riflette" avec lequel il est quelquefois réédité, d'une adaptation romanesque plus vaste rassemblant tous les souvenirs de la vie militaire de Jean Galtier-Boissière.

Parce qu'il était enrôlé en temps de paix pour son service militaire, Jean-Galtier-Boissière fut "doublement" conscrit, et son expérience du champ de bataille s'inscrit dans le prolongement d'un service militaire qui n'avait pas tellement plus de sens pour lui que la guerre qui lui a succédé. Ces deux romans se veulent donc avant tout le témoignage d'un homme obéissant et stoïque, qui fait ce qu'on lui dit de faire sans chercher à comprendre, et qui d'ailleurs, avec le temps, réalise que ses supérieurs ne comprennent pas tellement mieux les choses que lui, et qu'au final, il n'y a peut-être rien à comprendre, rien à apprendre, de l'absurdité de la folie belliqueuse des hommes.

Pour autant, Jean Galtier-Boissière, de sensibilité anarchiste, ne donne pas non plus dans l'antimilitarisme ou dans le pacifisme militant. Sa guerre est un brouillard opaque, d'où jaillissent de temps à autres, des obus, des balles, des shrapnels, qui portent la mort un peu partout de manière aléatoire. Dans ces Ardennes abondamment boisées, chaque armée est invisible, y compris pour elle-même. Des silhouettes lointaines, à une centaine de mètres, qu'on vise et qu'on tue sans vraiment les distinguer, des cadavres abandonnés et rongés par les vers sur les bords de la route, voilà tout ce que l'auteur verra jamais de l'ennemi qu'il combat.

Au sein de ces tranchées, au coeur de ces bois, au final, chaque soldat est un homme seul, préoccupé de sa survie ou éventuellement de mourir utilement ou en héros. Cette vision intériorisée, quasiment autiste, d'un champ de bataille perçu comme l'oeil d'un cyclone, apporte quelque chose de fondamentalement nouveau au récit de guerre. Présenté de plus comme une sorte de journal intime reconstitué des premiers mois de cette guerre, "La Fleur Au Fusil" est une errance contrôlée en terrain mortifère, marquée par des mouvements de troupe annulés, des replis imprévus, des changements de direction, des ordres absurdes et contradictoires, tout cela formant l'enchaînement chaotique des évènements au cours desquels les soldats ne savent jamais vraiment si leur armée est victorieuse ou non.

La fin du roman est particulièrement touchante, car les survivants de l'escouade traversent des villages, jadis occupés par les Allemands qui ont déserté la place après avoir longuement pillé les maisons. Et ces hommes qui ont connu le terrible enfer des obus, des tranchées, des sièges interminables sous des pluies battantes, des ravages de la dysenterie et qui ont vu mourir leurs meilleurs amis à côté d'eux, se retrouvent face à des villageois qui pleurent le vol de leurs jambons, le bris de leurs fenêtres et de leurs murs, ou la lacération gratuite de leurs garde-robes. De ce fait, ils se retrouvent incapables, de par leurs propres souffrances, de faire preuve envers eux de la moindre empathie, et l'auteur réalise à quel point la guerre fait de tous ceux qui la subissent des monstres d'égoïsme.

"La Fleur Au Fusil" est donc un roman acerbe, froidement cynique, au style compact et factuel qui raconte cependant beaucoup d'anecdotes en un nombre de pages relativement modeste, et ce, avec une froideur et un détachement qui font frissonner, tout en reflétant très fidèlement le ressenti cloisonné des soldats sur le champ de bataille. Journal intime romancé d'un homme qui n'avait plus d'intimité, figé dans un éternel présent sans passé ni avenir, "La Fleur Au Fusil" est une expérience littéraire purement psychologique mais d'une grande intensité et d'une totale vérité, qui, plus d'un siècle après les évènements qui y sont narrés, restitue fidèlement l'horreur et la folie d'une guerre fratricide totale, et le fait d'une manière clinique, sans leçons de morale, sans célébrer la gloire des héros tombés au champ d'honneur, simplement par le biais d'un nihilisme tranquille et désabusé qui représente sans doute la principale révélation que fut cette guerre pour ceux qui l'ont vécue, et en sont revenus, brisés à jamais.

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Mon journal pendant l'Occupation

Sous l'Occupation, un homme se présente à l'Etat Civil pour changer de nom.

"Comment vous appelez-vous ?

- Adolphe Merde.

- Ah oui, en effet... Et comment souhaitez-vous vous appeler ?

- Lucien Merde".

Voilà, vous avez le ton du Journal tenu par Galtier Boissière pendant la guerre. Ce sont ses "Choses vues" au jour le jour, faites d'anecdotes, de portraits parfois assassins, d'histoires drôles, sur un style léger qui contraste fortement avec ces années noires. L'auteur a de l'ironie, de l'humour, le sens de la formule, et la juste lucidité qui lui permet de n'être jamais dupe de ses contemporains. Un petit livre délicieux, dû au fondateur du Crapouillot (journal satirique qui survivra à son créateur jusqu'au milieu des années 90), qui fut également l'une des plumes les plus enlevées du Canard Enchaîné. Bravo à la collection Libretto d'avoir opportunément ressuscité cette petite perle, dont la lecture peut se prolonger par celle de "Mon journal depuis la Libération", qui vient également d'être réédité.









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Mon journal dans la grande pagaïe

A lire comme les autres tomes du Journal. Passionnant et indispensable à la connaissance de l'occupation et des années qui l(ont immédiatement suivie

Mille petits dits vrais qui donnent le climat d'une époque. A ranger sur le même rayon que le Journal des Goncourt et les Mémoires de Saint-Simon
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Loin de la rifflette

Ce livre passionnant du journaliste Galtier-Boissière relate le début de la guerre de 1914-1918. Les pertes en soldats au pantalon rouge furent terribles, notamment dans les Ardennes (27000 morts français le 22 août 1914). Jean Galtier-Boissière nous fait partager les marches et contre-marches, le ravitaillement difficile, les mitraillages, le barda pesant. Pour moi un des meilleurs livres sur la Grand guerre. Il est paru en 1921.
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Mon journal pendant l'Occupation

Reçu grâce au Masse Critique de Babelio, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. En effet, lors de la sélection, je l’ai coché par curiosité en me disant que ça serait intéressant d’avoir le point de vue de quelqu’un ayant vécu l’occupation à Paris. En bref, j’avais envie de découvrir un vécu différent de mes lectures habituelles.



Pour la forme, l’ouvrage se présente comme un carnet de notes où l’auteur raconte ses pensées, des extraits de lecture qui l’interpellent (de presse ou de livre), des blagues sur l’occupant… Des anecdotes, tantôt drôles, tantôt tristes mais toujours bien écrites jalonnent le document.



D’août 1940 au mois de septembre 1944, on suivra Jean Galtier-Boissière dans son quotidien, le tout sans jamais entrer dans son intimité. Profondément journaliste, ses écrits sont principalement informatifs. Un fenêtre ouverte sur un monde qui n’est plus… Un document essentiel donc!



Certaines difficultés du quotidien seront abordées : celles liées aux tickets de rationnement ou encore les prix de certains produits, du tabac, par exemple.



Avec un certain optimisme, on suivra les avancées (et reculs) des différentes armées, les rumeurs qui en découlent, les doutes, les espoirs aussi.



Malheureusement pour moi, je manque de pas mal de connaissance pour apprécier toutes les nuances de ce témoignage (nom de personnes, lieux, dates, événements). J’ai tout de même trouvé cette lecture très instructive.


Lien : http://jaimeleshistoires.wor..
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Mon journal pendant l'Occupation

Quand j’ai vu que, grâce à la masse critique de Babelio, j’allais avoir la chance de pouvoir lire ce livre j’étais aux anges.



Tout d’abord, car la période de la seconde guerre mondiale est une période qui m’intéresse tout particulièrement et qui m’interpelle. Je ne compte plus le nombre d’ouvrages, de documentaires ou de films sur le sujet qui ont croisé ma route. Et malgré tout je cherche encore, et toujours, à comprendre comment on a pu en arriver là.



Ensuite, car je trouvais original et innovant de lire un livre relatant le vécu d’une personne ayant habité Paris durant l’occupation. Je n’avais encore jamais rien lu de tel et j’avais hâte de me confronter au point de vue de l’auteur.



Enfin, car j’apprécie particulièrement de lire des journaux intimes. C’est un style qui me convient et qui généralement me parle.



Ce livre avait donc tout ce qu’il fallait pour me séduire sur le papier, et je suis déçue que l’alchimie ne se soit pas produite.



Cela ne provient en aucune façon du contenu. Les propos tenus par l’auteur ne manquent pas d’intérêt. Ils nous permettent d’entrevoir cette période sombre de notre histoire avec dérision et sarcasme. Cela nous montre aussi, au cas où nous en aurions douté, que l’Occupation était loin d’être une partie de plaisir.



La plume de Jean Galtier-Boissière n’est pas non plus en cause. Son style est plaisant et se lit très facilement.



Non, ce qui a fait que je n’ai pas réussi à accrocher c’est la forme. Je n’ai pas vraiment eu l’impression de lire un journal intime. Cela ressemblait plus à une accumulation d’anecdotes, de bons jeux de mots et de citations ayant marqué l’auteur. Et ce n’est pas par hasard que j’utilise le terme "accumulation". Pour moi, il convient à la perfection car je me suis retrouvé face à une série d’énumérations que j’avais du mal à relier entre elles.



" 15 août



A Barbizon.



Le maire – Légion d’honneur, médaille militaire, croix de guerre – a mis sur sa porte une pancarte : "Burgmeister".



La jeune nièce de Henri Navarre appelait le Maréchal "la vieille puce". On lui demande pourquoi. Elle répond : "On appelle bien Jeanne d’Arc, la petite puce, la pucelle…"



Il y aurait eu à Paris une échauffourée entre patriotes et Allemands, au carrefour Strasbourg-Saint-Denis.", page 64.



Ce manque de structure, de liant m’a perturbé et a rendu ma lecture difficile. Attention, cela ne veut en aucun cas dire que ce livre n’est pas bien. Mais juste qu’il est rédigé d’une manière qui ne me convient (c’est donc tout à fait personnelle et n’engage que moi) m’empêchant par la même de l’apprécier.



Pour finir, je tiens à remercier les éditions "Libretto" et Babelio de m’avoir permis de découvrir cet ouvrage.



Vous l’aurez compris je n’ai pas été conquise par cette lecture. Toutefois cela reste un ouvrage de qualité qui se doit d’exister ne serait-ce que pour le devoir de mémoire qu’il accomplit.
Lien : http://magalitdeslivres.e-mo..
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Mon journal pendant l'Occupation

On pourrait dire que ce livre nous montre la période 40/45 par le petit côté de la lorgnette. Jean Galtier-Boissière nous parle ici de tous ces petits faits que l'on peut qualifier de divers mais qui au final sont indissociables de la "grande" histoire.

C'est plaisant à lire , très bien écrit mais de la part de Jean Galtier-Boissière quoi de plus normal et cela ne nécessite pas une grande connaissance de l'époque pour comprendre et apprécier ce récit.
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La Fleur au fusil

Galtier-Boissière, avec son style alerte, trace un tableau vivant et cruel du début de la guerre de 1914-1918, époque où par dizaine de milliers les soldats au pantalon garance sont fauchés dans les combats meurtriers des Ardennes.
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La Fleur au fusil

Dans ses souvenirs des années 1914 et 1915, rassemblés sous le titre La Fleur au fusil, il relate sa guerre – qu'il terminera blessé, puis démobilisé, à l'été 1917. Il évoque ici les premiers combats meurtriers, la guerre dite « des frontières », qui révèle l'impéritie du commandement, les marches, les premiers cadavres, les civils des contrées chavirées...


Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Tradition de la trahison chez les maréchaux s..

Jean Galtier-Boissière journaliste, romancier a été un observateur avisé de son époque. La fleur au fusil et loin de la riflette nous font découvrir les durs combats du début de la grande guerre, son histoire de la grand guerre est remarquable ainsi que ses livres écrits après guerre. Ce petit ouvrage, paru en 1945, nous rappelle la grande tradition de trahison des maréchaux de France sous l'Empire. la liste en est impressionnante! Tout ceci pour nous amener à l'histoire de Pétain qui pour lui était une culotte de peau vouée à la retraite lorsqu' éclate la guerre de 1914. Econome de la vie des soldats par obligation sa main ne trembla pas en 1917. La victoire lui fut raflée par Foch pourtant adepte de la terrible guerre à outrance des débuts de la guerre avec Joffre qui couta tant de vies humaines. Pétain ministre de la guerre en 1934, ambassadeur chez Franco prend le pouvoir avec Weygand en 1940. Chantre de la famille il n'eut jamais d'enfants. L'installation de son gouvernement à Alger en 1940 au lieu de 1942 aurait changé la face de la guerre. Il a pour Galtier-Boissière trahi la France et tous ceux qui lui firent confiance en les conduisant au désastre.
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Les gros

Jean Galtier-Boissière dans cet ouvrage de 1951 décortique l'histoire des riches, l'histoire des gros comme on disait.

Aujourd'hui bien difficile de dire qui possède quoi dans quel paradis fiscal!
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Mémoires d'un Parisien

Une mine !!!!

Pleine de pépites.
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Mon journal depuis la Libération : 1944-1945

Tout d'abord, merci à Babelio pour m'avoir permis de découvrir ce livre sur lequel je ne me serai sans doute pas penché sans Masse critique.

Nous avons ici un journal retraçant les faits marquants du lendemain de la libération de Paris, débutant dés le 30 aout 1944. Enormément de détails sur le sort des "figures" du Paris occupé nous sont données, ainsi que les rebonds de la presse, des artistes etc. On y voit passer Picasso, Aragon, Mauriac, De Gaulle (évidement)...Un mine d'or historique concernant les détails et anecdotes de cette période.

De plus les paragraphes sont rapides et efficaces.



Cependant, les faits sont relatés ou plutôt énumérés jours par jours, sans réel fil conducteur (à part la date bien sur puisque c'est un journal.) Il manque à mon avis une implication de l'auteur qui aurait put se traduire avec des commentaires personnels etc. Remarquez, c'est peut être le but recherché aussi, emettre un témoignage non pollué par le jugement personnel de l'auteur...Mais j'ai eu comme l'impression de lire des petites coupures de journaux collées bout à bout. Etant une adepte de romans, je me doutais que ce genre de lecture me changerait, mais à ce point, non.

L'autre point sur ce livre qui n'a pas remporté mon adhésion c'est qu'il est bourré de noms... Je suis assez adepte de cette période de l'histoire française, et donc pas totalement novice, mais là, j'ai eu l'esprit embrouillé par tous ces noms énumérés. Au début, bonne élève, je suis allée chercher plus d'infos sur les inconnus rencontrés... Mais j'ai vite oublié cette technique car cela aurait été un travail de titan, et la lecture aurait pris des années! En effet, je ne connais pas Robert Rey, Montmorin, Jaujard, Jeanson, Pierrefonds, Suarez, Youkui Desnos, Béraud... et je ne parle ici que de noms apparaissant sur une seule page... Certains connaisseurs n'auront certainement aucun soucis avec cet aspect, mais moi, lectrice lambda, j'ai eu du mal.

Enfin, je pensais trouver dans ce journal des tranches de vie de la rue, des anecdotes sur l'épicier du coin, sur le prix de la baguette, des difficultés d'approvisionnement, avec commentaires à l'appui, car j'apprécie de pouvoir me transporter dans le quotidien des protagonistes, mais non, rien de tout cela (ou très peu, encore sous la forme de brèves missives tenant sur 2 lignes). L'ouvrage est vraiment tourné vers le monde politique et artistique. Comme si seuls les esprits" éclairés" avaient eu leur importance a cette époque.

Bref, pour résumer, ce livre est un bon ouvrage, bien écrit, riche en détails et devrait certainement intéresser les historiens ou experts de cette période et/ou du milieu artistique et politique parisien.

Pour moi, lectrice lambda, il est juste impossible à apprécier à sa juste valeur, car je ne suis pas "armée" pour ce genre d'ouvrage. J'ai été bernée par le résumé qui indique "un tableau magistral d'une France qui pense ses plaies". Pour moi, la France ne se résume pas à une poignée d'intellectuels et de politiciens. Même si ils ont étés acteurs prédominants, il y a autre chose autour de tout ce petit monde que j'aurais aimé découvrir.

Ma note de 3/5 est une note qui prend en compte la richesse du document et en même temps qui prévient les lecteurs "lambda" qu'ils mettent les pieds dans un univers pour "avertis"...
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Histoire de la grande guerre 1914 - 1918 .

Pour moi Galtier-Boissières est un des meilleurs auteurs qui ont écrit sur la grande guerre qu'il avait d'ailleurs faite. Son histoire est un repère indispensable.
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