Lecture du prologue de Morgane Pendragon pour le podcast Double Vie.
Mentir aux autres, ce n'est pas un problème. Mais se mentir à soi-même, c'est vouloir faire d'une illusion sa propre réalité.
Lire et écrire, ça sert à être libre Axelle. Moi, j’sais pas lire. Toi, tu n’auras besoin de personne pour déchiffrer les mots. Tu feras seule tes propres choix.
Son épaule gauche lui fait visiblement mal, mais dans son orgueil, il n'en laisse rien paraître. Vous êtes touchant chevalier. Je passe mon bras sous le sien, nonchalante. Il se raidit un instant mais ne se dégage pas. Serait-ce un début de sourire que je devine dans votre barbe ? A vos côtés, je deviens la femme que j'aurais pu être, l'instant de quelques pas. Nous avançons sous les regards intrigués des passants. Leurs visages affichent la curiosité, l'étonnement, la réprobation ou l'envie. Nous les ignorons et poursuivons notre chemin. Gabriel ralentit le pas et le temps avec lui. La vieille dame et son chevalier. Le démon au bras de son ange gardien.
Règle numéro 2 : laisse rire les cons. Un con qui rit, même de toi, n’est pas un ennemi. Juste un con.
- Il ne faut pas laisser ce monstre te frapper.
- C’est pas un monstre. C’est mon père. Il a peur du monde alors il boit trop, c’est tout. Et pis, y a pas de chevalier comme dans les contes pour me protéger, Silas. Y a juste la porte de ma chambre derrière laquelle me réfugier.
Fouette-moi autant que tu veux, aucune explication ne sortira de ma bouche. Les plaies se referment et les os se ressoudent, mais enlève-moi l’honneur et je ne vaudrais guère plus qu’un chien.
Ce ne sont pas les mots qui nous blessent le plus, mais bien les silences qui nous tuent.
La force, elle part avec le temps. Et Dieu, j’ai eu beau l’prier, je l’ai jamais vu une épée à la main sur le champ de bataille. Le respect, tu l’gagnes, on te l’offre et il reste. Il reste tant que tu fais ce qui faut pour le mériter.
Nous avons le droit d'échouer mais pas celui de renoncer.
Je pourrais mentir, lui dire que l'auberge est complète. Je ne le connais pas, je ne lui dois rien. Son regard a pourtant l'air sincère : c'est celui de quelqu'un qui a tout abandonné pour repartir de zéro. Je connais ce regard, je le croise encore parfois dans mon miroir.