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Critiques de Jean-Marc Jancovici (292)
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Le monde sans fin

LE MONDE SANS FIN Jancovici – Blain, Dargaud 2021*****



Je croyais, je ne croyais pas, je n’allais pas plus loin et puis il y avait des jours où j’oubliais, j’étais pressé, j’avais fort à faire, mais cette canicule est bien réelle et ce froid en mars ça devient une habitude, et puis l’air, il est irrespirable aujourd’hui et la démographie je n’y ai pas beaucoup pensé, on peut en être envahis et les etc. etc. se multiplient à l’infini.

Faut que ça fasse mal, très mal, que chacun en souffre pour commencer à vraiment y réfléchir et agir.

L’album Le monde sans fin signé Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain reprend avec méthode, explications détaillées, faits et chiffres précis, les causes et les effets d’un trio inséparable : passé-présent-avenir, page par page jusqu’à la 193e.

Les deux personnages,  l’élève  et le prof , ou l’apprenti et son maître mènent un dialogue, du tac au tac, en images et bulles redessinant l’histoire de l’aventure humaine où un humour grinçant accompagne la gravité et le sérieux, l’irréparable que nous avons construit avec efficacité, et fait voir une fin qu’on peut accélérer dans ce monde sans fin.

Y réfléchir et agir s’imposent comme un rituel de tous les jours, une litanie, un pardon à demander et qui ne nous sera pas accordé.

Verrais-je l’avenir plus noir que l’auteur ?

Il y a des millions d’humains sur la terre qui agissent pour la garder, des efforts sont faits à chaque moment, sauf que, sauf que ceux qui ont le pouvoir, ceux qui détruisent le plus ne font RIEN pour arrêter le poison qu’ils distribuent généreusement.

Nous avons construit, depuis fort longtemps, quelques liens qui nous tiennent ensemble, des liens d’amour et d’intelligence, ne les laissons pas s’essouffler et dépérir, nous en souffrirons ensemble.
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Le monde sans fin

Il s’agit d’un documentaire économique sur l’énergie dans le monde, sa consommation, son marché, son lien à l’écologie. Un dossier très complet et très clair. Les chiffres sont mis en rapport les uns avec les autres pour nous donner un aperçu très concret, facile à comprendre. Les démonstrations sont très bien mises en valeur par le graphisme de Christophe Blain.

Évidemment, avec le réchauffement climatique qui arrive, cet ouvrage n’est pas neutre, ces arguments sont vraiment convaincants, même sur les sujets les plus controversés.

C’est un ouvrage sans doute assez dérangeant, voire anxiogène, mais totalement indispensable, qui ouvre les yeux. À lire et à faire lire.
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Le monde sans fin

A quelques mois d'intervalle, le prisme de réflexion sur un sujet peut varier et s'étendre. Fin 2021, lors de la parution de ce livre, on parlait de l'énergie surtout sous l'angle écologique. Aujourd'hui, avec la guerre en Ukraine, on s'interroge nécessairement aussi sur l'énergie dans sa composante économique.



Dans le monde sans fin, Christophe Blain, auteur de bandes dessinées, ayant déjà traité de sujets politiques, notamment avec Quai d'Orsay, interroge Jean-Marc Jancovici, polytechnicien, essayiste, conférencier, engagé sur les thèmes de l'énergie et du climat depuis de nombreuses années.



Cette bande dessinée permet d'apprendre beaucoup, dans sa première partie, sur les différentes sources d'énergie et sur le fait qu'il serait difficile de diminuer leur utilisation au regard de nos modes de vie et de consommation. Globalement, l'ensemble de nos machines correspondrait à avoir deux cents esclaves à notre service… le gaz à effet de serre est également bien expliqué dans la deuxième partie consacrée au climat.



Cependant, au-delà de ces données, ma difficulté est la suivante : n'étant ni scientifique, ni spécialiste des problématiques énergétiques et du climat, je ne sais que penser du discours pronucléaire de Jean-Marc Jancovici. Est-ce que le nucléaire est la solution à adopter ? Est-ce qu'elle ne crée finalement aucun risque ? Est-ce que la peur du nucléaire est plus néfaste que son utilisation ?



Il semble que le droit du sol d'Etienne Davodeau, que je n'ai pas encore lu, fasse contrepoids au livre de Christophe Blain en mentionnant les inconvénients du nucléaire. Cet autre auteur de bandes dessinées est également reconnu et sait traiter de reportage avec des composantes politiques, comme dans Cher pays de notre enfance : enquête sur les années de plomb de la Ve République, que j'avais beaucoup aimé. Je me laisserai peut-être tenter par cette deuxième oeuvre graphique, car j'aime bien, pour essayer de me forger une opinion, avoir une présentation des thèses et antithèses, avec les différents tenants et aboutissants…



En conclusion, je trouve que les bandes dessinées sont des supports très adaptés pour la vulgarisation de sujets complexes, notamment scientifiques, mais quand on touche à des idées politiques, j'aime que les médias proposés me donnent la vision la plus globale possible…

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Le monde sans fin

Le monde sans fin, BD quasi-documentaire sur l’utilisation des ressources énergétiques, les enjeux climatiques et la place de l’énergie nucléaire, a été tout à la fois un immense succès d’édition (rare pour une BD de ce genre) et l’objet de controverses et polémiques.



Pour ce qui est la forme, il s’agit d’un très gros ouvrage, plein d’informations, de chiffres et de graphiques, présentés d’une façon compréhensible au grand public. Christophe Blain s’amuse à illustrer les données les plus complexes avec de petits personnages, et une créature façon super héros, assoiffée d’énergie. Cette façon de faire, et le style des dessins, évoquent l’adaptation BD de Sapiens de Yuval Noah Harari par Daniel Casanave et David Vendermeulen.



La première partie sur la révolution industrielle causée par le développement des solutions énergétiques (machine à vapeur, découverte et usage du pétrole, électricité…) permet de bien comprendre les enjeux d’un monde qui va trop vite, dépense trop d’énergie (et de ressources), mais ne sait plus (et ne peut plus ?) faire marche arrière. La preuve : cette simple critique a été écrite sur un ordinateur, ayant mobilisé énergie et ressources, a été mise en ligne grâce de l’électricité et des serveurs, et vous pouvez la consulter sur un téléphone portable, concentré de terres rares, que vous changerez dés que l’Ibidule 15 sera sorti…



La seconde partie entend montrer que dans cette équation sans bonne solution, le nucléaire peut apparaître comme la moins mauvaise source d’énergie massive limitant la création de CO2. C’est cette partie qui a fait bondir certains milieux écologistes. Le débat est là, mais Jancovici avance des chiffres qui doivent être pris en compte.

L’immense ânerie qui a consisté à sacrifier des kilomètres carrés de territoires marins proches des côtes pour y couler des milliers de tonnes de béton pour servir de support à des éoliennes aux performances énergétiques limitées, et de toute façon non continue, car dépendant du vent, n’est pas la solution.



L’ouvrage de Jean-Marc Jancovici & Christophe Blain a le mérite d’informer, d'alerter, d’ouvrir le débat et de rappeler quelques évidences.
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Le monde sans fin

Depuis quelques temps, les informations quotidiennes affectent le moral de Christophe Blain, illustrateur de BD. C’est pourquoi il contacte Jean-Marc Jancovici pour que celui-ci l’aide à comprendre le monde dans lequel nous vivons, à affronter la crise écologique qui vient en appréhendant ses mécanismes. Ces deux-là s’entendent si bien qu’ensemble ils entreprennent de réaliser une plantureuse bande dessinée de vulgarisation.

(...)

Tout n’est bien sûr pas à jeter dans cet ouvrage mais les quelques erreurs grossières, voire malhonnêtes que nous avons pu relever laissent planer un sérieux doute sur l’ensemble des données avancées qui nécessiteraient une vérification minutieuse. C’est fort dommage d’autant que bien des passages sont éloquents et intelligemment bâtis, que le constat est relativement juste.

Jean-Marc Jancovici devrait au moins se plonger dans l’oeuvre de Günther Anders ou dans le percutant témoignage de Jérémy Désir-Weber qui, lui aussi, a choisi une autre voie que celle à laquelle ses brillantes études le destinaient, après une prise de conscience écologique. Et les 250 000 personnes qui ont déjà lu cette bande dessinée à ce jour, devraient aussi se procurer sans tarder Oublier Fukushima en guise de complément d’informations.

Christophe Blain réussit quant à lui à trouver en permanence des idées pour rendre accessible et digeste cette masse impressionnante de réflexions. Ses trouvailles sont bien souvent pertinentes. Il est drôle, inventif et efficace mais bon sang, qu’allait-il faire dans cette galère ?



Si nous défendons la bande dessinée comme arme d’instruction massive, elle peut aussi parfois, entre de mauvaises mains, devenir un puissant outil de désinformation, de propagande et de manipulation. Aussi nous devions-nous de mettre sérieusement en garde contre celle-ci.



Article (très) complet sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451 :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Le monde sans fin

Un Monde sans fin pourrait être le nom d'un bon roman de science-fiction. Pourtant, derrière ce titre furieusement ironique, se cache un des plus précieux ouvrages de vulgarisation scientifique sur l'énergie et le changement climatique de ces dernières années. Pas exempt de prises de position tranchées et de biais, Jean-Marc Jancovici insuffle sa fougue de boxer intellectuel et sa vision du monde centrée sur l'énergie. Au crayon, un Christophe Blain, fin, drôle et percutant.



Les derniers étés et hivers ont, une fois de plus, démontré l'intensité et la vitesse du chamboulement fou du climat. Si on en voit forcément les conséquences, on comprend souvent moins les causes du changement climatique dû à l'activité humaine. C'est là que débarque Jean-Marc Jancovici ou "Janco". Parfois considéré comme un alarmiste, souvent comme un gourou, toujours comme un vulgarisateur persifleur, l'ingénieur met sur la table tous les sujets qui fâchent. Modes de vie, sources d'énergie, productivisme à outrance, indépendance énergétique, pauvreté ou sobriété, croissance mortifère ou décroissance subie. Peu de sujets sont oubliés, même s'il y en a et on en touchera un mot.



La bande-dessinée pose les clés de compréhension du lien énergie-climat. Qu'est-ce que l'énergie ? Comment ça se matérialise dans la vie de tous les jours ? Comment extrait-on du pétrole de schiste ? Quel est l'impact de l'énergie abondante et "gratuite" sur les évolutions sociales de ces deux derniers siècles ? Comment nos modes de consommation, nos moyens de transports aboutissent directement sur l'évolution du climat ? Comment le niveau de production industrielle et la politique de croissance économique rendent clairement tout objectif d'atténuation (renversement serait un mot galvaudé, comme on dit ces derniers jours) à long terme du changement climatique vain ?



Parce que le Janco, qu'est-ce qu'il dit ? C'est que quoi qu'on fasse à l'avenir, sur le court terme, c'est mort. Les 200 dernières années de révolutions industrielle et technologique ont et vont modifier le climat sur les 1000 prochaines années de manière inéluctable. L'ingénieur émet l'opinion, étayée, que tout ce qui pourra être de positif sera un facteur d'atténuation à l'effondrement prévu et déterminera l'intensité du changement qui s'opère : écroulement du système économique international, biodiversité en chute libre et conditions environnementales impropres à la vie humaine.



Le trait se prête assez bien à l'exercice. Christophe Blain a une patte sûre pour dessiner les machines, les systèmes, les idées complexes que lui propose Jean-Marc Jancovici. Leurs personnages sont assez réussis aussi. Pour qui a déjà écouté le conférencier, on y reconnaît bien ses mimiques et son ton. Petit plus pour cette très belle couverture. C'est drôle, il y a beaucoup d'humour et de second degré. le ton est aussi acerbe qu'espéré. On en prend plein la tronche, il n'y va pas de main morte et c'est très bien.



Mais l'auteur a ses dadas. Certains sont irrésistiblement éclairants, comme les machines. Quand il parle de l'impact des machines et de la force mécanique dans les transformations sociales et sociétales, il est convaincant. Les machines qui changent radicalement le travail dans la société : agriculteurs, ouvriers, salariés du tertiaire. Les machines qui permettent de libérer du temps et d'émanciper. Les machines qui permettent de produire toujours plus pour satisfaire toujours plus. Les machines qui démultiplient les capacités humaines. Toujours plus de machines qui consomment toujours plus d'énergie. Toujours plus d'énergie extraites en produisant en début, milieu et fin de cycle toujours plus de pollution. En fan de science-fiction, comment ne pas être émerveillé par les machines et leurs capacités à dépasser les limites ? En progressiste, comment ne pas être enthousiaste par les libertés et les progrès qu'elles suscitent ? En bon citoyen et attaché à l'espace humaine, comment ne pas être inquiet par ce rouage infini et toujours plus producteur de destruction environnementale ?

Toutes ces contradictions et débats, l'auteur ne prétend pas toujours y répondre ni juger. Il liste les faits et chiffres mais n'hésite pas à être un peu moralisateur et rude.



Mais l'homme a d'autres dadas plus contestés (et qui lui pètent régulièrement à la tête). Notamment, certains mouvements écologistes militants ou politiques lui reprochent son positionnement ouvertement pro-nucléaire. Cette BD ne va pas les réconcilier. Une part conséquente de son récit parle des sources d'énergie. Il égrène le schéma énergies fossiles-énergies renouvelables-nucléaire-nouvelles énergies renouvelables et, là où certains misent sur les énergies renouvelables, Jancovici se pose clairement en défenseur de l'atome. Pas idéologue, il appuie son positionnement par une argumentation logique et scientifique. Il écarte le solaire et l'éolien comme sources d'énergie fiables et viables à cause de leurs défauts.



Par exemple, sur ce biais-là, autant les questions de sécurité semblent écartables, autant ses choix énergétiques sont tout à fait déséquilibrés. Sa préférence pour le financement uniquement du nucléaire au lieu d'un mix qui permettrait de jouer sur tous les tableaux parait dogmatique. Il fait aussi impasse sur l'énergie du futur moyen terme : la fusion nucléaire, alors qu'il s'agit d'un enjeu géo-stratégique majeure ou sur la géothermie. On passe trop vite fait la sobriété. Gros défaut aussi : il ignore le fait sociétal. N'attribuer les évolutions des modes de vie (exodes ruraux, tertiairisation de la société, émancipation des femmes, entre autres) qu'à la révolution énergétique est aussi un biais contestable.



Bref, on peut le critiquer. Et il est d'accord pour être critiqué. Mais si vous le faites, préparez-vous à être solide et attendez-vous à rencontrer la houle. C'est ce que j'aime dans son exercice : contrairement à beaucoup de discours moralisateurs, ses vérités sont claires, factuelles, ouvertes à débat, mais cruellement honnêtes sur lui-même et ses propres travers.



En résumé, pour moi, Un Monde sans fin est un bande-dessinée à mettre entre toutes les mains. Pas parce que c'est la Sainte Vérité, ce n'est pas un livre de propagande hein, c'est un livre pour comprendre le monde et disposer de clés de réflexion. Qu'on soit d'accord ou non avec les opinions exprimées, les faits et constats livrés ne peuvent que nous donner envie de changer le monde.



Bon, à défaut de changer le monde aujourd'hui, j'espère que vous avez chassé les oeufs. Ça pollue un peu mais qu'est ce que c'est bon le chocolat. ;-)
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Le monde sans fin

Ce monde sans fin, c’est le nôtre. Celui que nous habitons. Le seul pour le moment et encore pour un sacré bout de temps. Le pari de cette bande-dessinée à haute valeur pédagogique est de guider le lecteur dans les méandres de thèmes complexes et souvent polémiques comme la crise énergétique, le réchauffement climatique, la régulation des marchés ou de la démographie, le nucléaire et la transition écologique. L’ouvrage se construit comme un dialogue entre Christophe Blain, auteur dessinateur, et son guide pour cette aventure, le dénommé Jean-Marc Jancovici, ingénieur et conférencier (accessoirement papa du « bilan carbone » à destination des entreprises). Les deux hommes remontent le temps pour expliquer à coups de croquis et de propos vulgarisateurs les origines du problème et ses menaces pour le présent comme pour l’avenir.



L’ouvrage se compose principalement de deux grandes parties ciblées sur l’énergie et le climat, avant de traiter plus superficiellement des thèmes corollaires propres aux solutions à apporter aux problèmes de crises économique, démographique et environnementale. Malgré un ton humoristique et parfois même sarcastique, une bonne partie de l’ouvrage pourra paraître très anxiogène pour certains lecteurs, tant le problème paraît démesuré et inextricable. Un véritable nœud gordien dont la seule solution semble être un bon coup de glaive (ce qui peut faire mal).



S’il faut évidemment bien comprendre une équation avant de vouloir résoudre ses inconnues, on peut regretter que les propositions soient résumées en quelques pages quand l’ouvrage complet en fait près de deux cents. Il faut aussi garder à l’esprit que l’on reproche souvent à Jancovici ses formules péremptoires et réductrices (assumées), ainsi que ses positions partisanes sur des sujets comme le nucléaire et la régulation démographique. A chacun de se faire sa propre opinion à la lumière des arguments exposés. Cet ouvrage représente une mine d’informations, très simplifiées mais globalement justes, qui permettra à n’importe quel lecteur de se familiariser avec la question des crises énergétique et climatique actuelles.
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Le monde sans fin

Autant le dire tout de suite, cette lecture donne d'abord envie de se réfugier dans une grotte. Ensuite, on peut commencer un peu à réfléchir, mais les annonces de l'auteur sont tellement désespérantes qu'on se doute bien que les préconisations sont intenables. Blain fait ici figure d' "ami naïf" de Jancovici qui doit tout lui expliquer et que le dessinateur met ensuite en images à grand renfort de métaphores. Les énergies fossiles sont ainsi "la bibine et les croquettes" dont Iron Man a besoin. Iron Man représentant tout ce qui consomme de l'énergie dans notre quotidien, c'est-à-dire l'ensemble de notre mode de vie. Une grande partie de l'ouvrage met en relation la consommation de l'énergie depuis 1850 et tous les efforts déployés depuis pour passer d'une énergie renouvelable (essentiellement à base de travail humain et animal) à une énergie fossile dont nous sommes entièrement dépendants. Le constat n'est pas rose, il est même noir pétrole. On pourrait imaginer que le chapitre sur les énergies renouvelables redonne un peu d'espoir, mais ce n'est pas le cas. Le seul sauveur entrevu par l'auteur est la centrale nucléaire. Pour lui, cette énergie fait injustement peur. Il prend le temps de montrer que les accidents de Tchernobyl et Fukushima ne seraient pas possibles en France et que c'est la seule énergie qui pourraient continuer à subvenir à nos besoins. Soit. Pourtant, l'ensemble du livre montre bien que c'est à l'échelle mondiale qu'une solution doit être envisagée. Nos réacteurs nucléaires français ne changeraient pas grand chose. Il semble aussi de parti pris quand il évacue bien vite la question des déchets nucléaires et de leur nocivité. Les habitants de Bure ne doivent pas le porter dans leur cœur. Les choix à faire pour l'avenir, à l'échelle individuelle, sont de renoncer aux déplacements en avion et en voiture, de diviser par deux la consommation de viande et par trois celle de laitages. Sinon, un covid annuel peut aussi faire l'affaire pour sauver la planète. Vous voyez qu'on est mal barrés.

Cette lecture m'a donné envie d'en savoir plus, notamment en aller chercher à d'autres sources contradictoires car le discours de l'auteur ne m'a pas entièrement convaincue que notre avenir était dans l'uranium.
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Le monde sans fin

Prenez un ouvrage dont le titre vous harponne.

Ajoutez un nom connu en la personne de Jean-Marc Jancovici, ingénieur et spécialiste des questions d'énergie.

Saupoudrez d'un graphisme qui n'est pas sans rappeler - au moins pour moi - le loufoque "La fuite du cerveau" sur l'affaire du cerveau d'Einstein.

Et vous obtenez ...

C'est là le hic ... je n'ai pas réussi à savoir ce que j'obtenais.

Un ouvrage qui se veut vulgarisateur sur les questions complexes liées à l'énergie, sous toutes ses formes, aux ressources - limitées - de la planète, au réchauffement climatique, à la décroissance, à la finitude - ou pas - de notre monde ... Ce simple inventaire de quelques-unes des questions abordées au fil de presque 200 pages suffit à souligner que l'ouvrage ne pouvait être, à mon avis, que parcellaire et nous laisser sur notre faim, sans mauvais jeu de mots.

J'ai le sentiment qu'à trop vouloir en dire, à chercher à être exhaustif, les auteurs perdent en clarté. Trop d'informations, de chiffres, avec aussi nombre de digressions, un découpage peu évident (j'aurais pour le coup apprécié un découpage en chapitres clairement identifiés, fluidifiant le propos et la démonstration) ... Je me suis souvent senti perdu, s'agissant d'un thème certes très présent dans les médias, mais sur lequel mes connaissances sont très limitées.

Et puis, parce que l'on saisit quand même l'essentiel du propos des auteurs, j'ai parfois eu le sentiment de me faire rouler. Dans le sens où, sous couvert de propos très généraux sur les questions que j'évoquais précédemment, Jancovici se fait assez clairement me semble-t-il l'avocat du nucléaire. Il s'agit pour lui du meilleur outil pour une transition énergétique, capable d'amortir au mieux le choc de décroissance nécessaire à notre survie. Je résume à grands traits - je suis donc forcément caricatural - mais c'est globalement l'idée. Je ne dénie pas, loin de là, aux auteurs, le droit de défendre leurs opinions mais c'est assez surprenant dans une bande dessinée, et surtout, j'ai vraiment eu l'impression que le discours n'était pas clairement assumé. Après, peut-être Jancovici a-t-il raison ? Mais je reste malgré tout sur un sentiment de malaise à l'issue de ma lecture.

Un malaise d'autant plus prégnant que je viens de lire "Le droit du sol", d'Étienne Davodeau, qui porte un regard très différent sur les mêmes questions - notamment la question des déchets nucléaires - mais qui assume assez nettement son propos militant.

Reste que l'ouvrage a le mérite de proposer des pistes de réflexion, et qu'après tout, face à toutes ces questions, il peut à sa façon participer de la formation d'une conscience citoyenne éclairée.
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Le monde sans fin

Édifiant, consternant, un bilan sans appel sur notre bêtise et notre égoïsme.

Au fur et à mesure de la lecture, une sensation d'inéluctable se profile, des chiffres, des schémas explicites, d'une logique implacable.

Pourquoi un tel silence des médias, de ceux qui savent. Pourquoi devoir passer par un "BD" pour arriver jusqu'à nos conscience. Nous sommes si ignorants des réalités et des conséquences, ici si bien et clairement expliquées.

Un peu le moral en berne au fur et à mesure de la lecture, heureusement vers la fin des solutions se profilent. Ce qui exigerait un deuxième tome plus explicite sur les actions à mener, mais qui hélas demanderont du temps pour avoir un effet positif, et le temps est ce qui va devenir précieux lui aussi.

Une des solutions, si ce n'est la solution proposée et démontrée par JANCOVICI le scientifique du duo, c'est l'énergie nucléaire. Enfin des explications claires et nettes sur le fonctionnement et les erreurs commises, dont apparemment les leçons ont été tirées. Je n'aurais jamais cru en être un jour convaincue, d'autant plus avec les progrès fait y compris dans le traitement des déchets, ce qui bloquait pour moi auparavant.

Les auteurs ne nous demandent pas de revenir à l'age des machines à vapeur, le charbon restant un des polluants le plus présent ( moi qui croyait bêtement qu'il était passé aux oubliettes depuis que les bougnats ont disparu...) non simplement de revoir la manière dont nous consommons l’Énergie, mot clé de l'histoire et cause des maux actuels qui pèsent sur la planète.

Au moments des achats de Noël de quoi culpabiliser, là ou chacun se dit : " c'est pas à moi tout seul, que je vais changer quelque chose, pourquoi priver les miens?"Ce livre devrait être au pied des sapins fraîchement coupés dans le Morvan ou dans les Vosges.

Changer nos modes de transport et de consommation, renoncer à voyager en consommateur boulimique, nous mettre au régime pour limiter notre poids sur la planète. Quel électrochoc nous faut t'il, puisque les coups de semonces climatiques tant qu'ils cognent au loin, nous laisse de glace.
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Le monde sans fin

Très bonne BD nous présentant toutes nos dérives énergétiques ... Oui nous avons bien profité de la manne pétrolière, des retombées économiques, d'un développement exponentiel, ... Le souci est que maintenant il va falloir lever le pied et ce ne sera pas facile. Décroissance, sobriété ... ce ne sont pas des mots très en vogue!

Les auteurs ont réussi le pari d'expliquer des concepts tortueux et alambiqués avec des termes et dessins assez simples sans être simplistes.

Le réchauffement climatique et les excès de gaz à effet de serre nous impactent déjà et vont le faire de plus en plus.

J'ai beaucoup aimé la phrase rappelant qu'il n'y a pas de bonne solution, et que l'on va seulement prendre la moins mauvaise.

C'est évidemment le nucléaire pour Jankovici et j'en suis également convaincue. J'aurais aimé toutefois qu'il soit un peu plus honnête et qu'il parle des conséquences de l'extraction de l'uranium ...

Une BD "sad but true", réaliste, à lire absolument.

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Le monde sans fin

Jean-Marc JANCOVICI - Christophe BLAIN. Le monde sans fin.



Un documentaire de vulgarisation à mettre entre toutes les mains, des ados jusqu’aux adultes, sans restriction d’âge. Jean-Marc JANCOVICI est un éminent spécialiste du réchauffement climatique et dans cet ouvrage, il met en valeur la dérive du monde face aux diverses sources d’énergies et les contradictions qui découlent de leurs utilisations. Il retrace la découverte de ces sources d’énergies dont nous sommes tous utilisateurs et profitons des bienfaits qu’elles auxquelles elles nous ont permis d’accéder. Mais leur surconsommation nous dépasse et aujourd’hui nous sommes face à un important réchauffement climatique qui règne sur notre planète et que nous ne pourrons malheureusement pas maîtrisé. A mon humble avis, la prise de conscience de ce phénomène est arrivée trop tardivement dans nos esprits. La mécanisation, l’industrialisation, les progrès scientifiques, médicaux, la déforestation à outrance des poumons de la terre, les transports internationaux et la surpopulation sont autant d’obstacles que nous ne pourrons les contourner pour réduire notre impact sur notre terre nourricière….



Il est impossible de revenir en arrière. Nul être humain ne veut réduire son train de vie dans les pays développés et les pays, en voie de développement veulent profiter des bienfaits apportés par l’exploitation des matières premières, le charbon, le pétrole, l’eau, le bois. Ces sources d’énergies ne sont plus aussi abondantes que par le passé. Il nous faut trouver de nouvelles sources tel que le soleil, le vent, la marée, sources d’énergies dites renouvelables, inépuisables… Les multiples réunion que font les grandes puissances mondiales, à laquelle appartient la France émettent de fort belles théories…. Ce sont des vœux pieux car nul ne les respectent et nul n’est en mesure de les respecter… Pour ma part, je suis complètement incapable de laver une salade du jardin avec 2 l d’eau. Je ne veux pas supprimer la viande rouge, je l'aime et l'apprécie, ni renoncer au confort matériel apporté par les diverses machines à laver le linge, la vaisselle, à la cuisson, etc.… Je réduit au maximum et j’effectue peu de voyage en avion…. Ma participation représente une petite goutte d’eau…. Peut mieux faire, sans doute….



Jean-Marc JANCOVICI, s’est associé au dessinateur Christophe BLAIN afin de nous plonger dans le bain… Le scénario est parfait et les vignettes , les coloris sont en parfaite adéquation avec les diverses illustrations. Je félicite les auteurs pour ce bel ouvrage. Aussi je me permets de vous inciter à le lire. Ce documentaire peut faire l’objet d’un superbe cadeau pour un adolescent afin de le sensibiliser à ce sujet de réchauffement climatique qui plombe l’atmosphère. Bonne journée et belle lecture.

(22/03/2024).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Le monde sans fin

Un monde sans fin, prospère, aux ressources inépuisables, le mythe a perduré des siècles. Dérèglement climatique, extinction d’espèces, épuisement des réserves naturelles, les plus pessimistes, aujourd’hui, ne se posent plus qu’une question. C’est pour quand la fin du monde?

Et nous, humains, sur-consommateurs, ne sommes nous pas devenus esclaves de l’industrialisation et de notre propre dépendance énergétique ? Certains préfèrent attendre et fermer les yeux, comme un réflexe, avant un accident inévitable. D’autres constatent, se sentent coupables mais impuissants à grandes échelles par manque d’instruction sur le sujet. Alors expliquez-nous Mr Janvici et faites nous un dessin Mr Blain. Parce ce que, nous, on aimerait bien enfin comprendre pourquoi ça déraille. Et surtout , on fait quoi maintenant?



Au vu du pedigree de Jean-Marc Jancovici, on aurait tendance à se taire, à écouter et à dire « oui, Monsieur » mais l’homme n’est pas ainsi. Il prend le temps, dissèque et étaye son propos, l’agrémente de quelques graphiques. Le défi est immense, certaines notions complexes peut-être un peu trop pour des non initiés ou les plus jeunes. Je pense notamment au personnage de Maestro dans « Il était une fois » qui me semble plus pédagogue pour les plus jeunes pour la vulgarisation scientifique. J’ai regretté également le discours pro-nucléaire trop appuyé et la minimisation des catastrophes de Tchernobyl et Fukushima. Mais là n’est pas l’essentiel de l’ouvrage qui est malgré tout très complet. Et puis très franchement, avons-nous encore le temps de débattre?

La démarche des deux auteurs reste vertueuse. Je recommande donc mais en gardant l’esprit ouvert.
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Le monde sans fin

Un ouvrage profondément déprimant mais paradoxalement essentiel, qui réussit à compiler de manière très pédagogique et chiffrée le sujet de l'énergie avec celui d'une économie durable, soucieuse de préserver les ressources de la planète...



Bon, on l'avait compris avant de lire cette BD, même si nos gouvernants font toujours l'autruche, mais le temps de la décroissance est venu si l'on veut préserver une planète vivable. Non, décroissance n'est pas un gros mot, juste une manière raisonnée et plus juste pour tous de consommer, sans pour autant revenir à l'âge de pierre ou à l'éclairage aux chandelles de suif. Car, si j'ai bien lu et compris, même le nucléaire ne pourra suffire à maintenir ad vitam aeternam nos modes de vie effrénés ! Il sera bien sûr indispensable de l'accroître et cela aidera, c'est certain, mais il ne suffira pas.



Alors cette douloureuse et nécessaire transition passe par des petits gestes, chaque jour plus nombreux, qui évolueront par une prise de conscience plus globale et par des plans d'actions de nos hommes politiques. Espérons seulement qu'ils n'attendront pas le dernier moment !



La crise énergétique actuelle nous amène à économiser l'énergie et il semble que nous ayons réussi à réduire notre consommation énergétique d'au moins de 5% à fin 2022. Et l'on ne s'en porte pas plus mal. Sans doute pouvons-nous faire encore mieux d'ailleurs. Mais alors, pourquoi avoir attendu qu'on nous le demande ? Pourquoi ne pas l'avoir initié avant ? Faudra-t-il une crise à chaque fois pour que l'on nous demande de moins consommer, pour que nous décidions de nous-mêmes de réduire nos dépenses ? Car s'il y a bien une chose dont on peut être sûr, c'est qu'il y aura d'autres crises : crises énergétiques encore, crises de l'eau, des métaux rares, crises migratoire etc... Alors pourquoi sommes-nous aussi attentistes ?



Ce serait la faute de notre striatum selon Sébastien Bohler, journaliste et neurologiste ! Peut-être connaissiez-vous comme moi le striatum sous son petit nom de corps strié. Bref, selon lui, notre comportement consumériste serait imputable au striatum, cette structure nerveuse corticale qui nous récompense par de la dopamine à chaque fois nous assouvissons un besoin vital comme s'empiffrer de chocolat en regardant Better call Saul sur Netflix ou bien s'acheter une quatrième paire de baskets et le dernier Iphone 18. Une explication (toutefois controversée) à la fois amusante et presque déculpabilisante. Après tout, ce n'est pas ma faute si je gaspille les ressources de mon environnement, c'est celle de mon striatum ! Sans nul doute, nos grands-parents et arrières grands-parents devaient avoir un corps strié beaucoup moins développé que le nôtre...



Il y a eu et il y aura encore beaucoup de livres sur ce thème (j'en ai repéré au moins 5 dans la prochaine Masse Critique non fiction) mais celui-ci a l'avantage de se lire très facilement, de rappeler aussi quelques faits chiffrés des débuts de notre industrialisation puis de son évolution. C'est fait avec beaucoup d'humour. Ainsi, j'ai beaucoup aimé les équivalences jours esclaves de Jancovici : c'est une approche que je n'avais encore jamais entendue et elle est extrêmement parlante !



Un petit regret, vraiment mineur : rien sur le secteur du textile, pas grand-chose non plus sur le numérique.



Challenge Multi-défis 2023

Challenge Non fiction 2023
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Le monde sans fin

C'est bien, et c'est pas bien.

La couverture est bien : buildings, autoroutes pleines de bagnoles, fumées industrielles, avions, dans un brouillard jaune pollution où tournent péniblement deux pauvres éoliennes.

Et sur une terrasse, deux témoins, Jean-Marc Jancovici et Blain.

Un prologue raconte la prise de conscience environnementale de Blain (ça c'est moi en 1974, salut et fraternité aux personnes qui ont la référence). Ensuite, il nous présente Jean-Marc Jancovici, ingénieur, scientifique et vulgarisateur, l'inventeur du bilan carbone - et à partir de là, j'écrirai JMJ.

Blain loue l'art de JMJ à trouver "l'image parlante et lumineuse". Et lui, Blain le dessinateur, en fait autant : il rend les chiffres à la fois limpides et passionnants, trouve des images parlantes et lumineuses, et drôles aussi avec l'énergie sous forme d'Iron Man, et sa métaphore de l'extraction du pétrole avec une pierre ponce (Je vous appâte, là.) Je termine vite fait mon avis sur les dessins, qui sont super réussis, simples et efficaces, notamment les flashbacks au 19è siècle, ou encore dans les années 50 ou 70. Réussi aussi le travail de la coloriste Clémence Sapin.

Parlons maintenant du contenu : 100 pages sur les causes du réchauffement, 25 pages sur ses effets, 70 sur les solutions éventuelles.

Le point de départ, c'est l'énergie (ce sur quoi j'ai commencé à me documenter en 1977, re-salut et fraternité aux personnes qui re-ont la référence). J'ai appris beaucoup de choses en plus grâce à JMJ, qui convertit l'énergie en… cyclistes - très pertinent et visuel. Tout y est abordé, de l'agriculture à l'urbanisation, c'est très complet.

La partie sur les effets est assez exhaustive elle aussi (et effrayante).

Puis arrivent les solutions. Pour JMJ : décarboner grâce au nucléaire (plus : circuler en vélo électrique, manger deux fois moins de viande et ne plus prendre l'avion. Point.)

Et là, au moment où je me dis à moi-même : "Je suis d'accord sur tout avec Janco…. sauf sur le nucléaire"… arrive un personnage en tee-shirt fleuri qui dit : "Moi je suis d'accord sur tout avec Janco…. sauf sur le nucléaire". Mouhaha.

Il n'évacue pas les problèmes, JMJ, c'est documenté, pensé, pesé. Mais là où il dit "Il faut arbitrer entre le nucléaire et consommer moins", je trouve que son pragmatisme, ça ne fait pas rêver.

Il est bien trop général sur la question de la production d'énergie, et n'aborde jamais la question des productions locales (Avez-vous remarqué qu'on a plus de vent et de marées en Bretagne, que de soleil ou d'uranium?)

Il ne parle que du court ou moyen terme, pas du temps long des déchets nucléaires ou des réserves d'uranium et de lithium.

Il aborde en trois phrases l'échelle mondiale, trois phrases qui se résument à "éducation des femmes, accès à la contraception, caisses de retraite". On s'en tape de la pauvreté et des inégalités mondiales, en gros qu'ils fassent moins de gosses, et basta.

Alors ça fait quand même trois gros points noirs à mes yeux. Moi je ne veux pas avoir à "arbitrer entre le nucléaire et consommer moins". Je ne veux pas laisser après moi des espaces naturels ravagés par la course aux terres rares, une planète piégée par les déchets radioactifs.

JMJ est ingénieur, et moi géographe, ça doit être pour ça.

Pour ma part, l'arbitrage est fait : mon fournisseur d'énergie me dit que je consomme trois fois moins d'électricité que la moyenne. Normal : je n'ai ni voiture, ni smartphone, ni aspirateur, ni sèche-cheveux, ni lave-vaisselle, ni micro-ondes, ni télé, ni robot ménager, ni grille-pain, ni cafetière électrique, ni congélateur, ni sèche-linge... J'ai des pieds pour me rendre à la bibliothèque et des transports publics pour aller au marché.

Et non, monsieur JMJ, je ne désire pas de tout mon coeur un vélo électrique.

Le monde a davantage besoin de trouver tout près de chez soi petits marchés et bibliothèques publiques, que de vélos électriques.

Donc s'il avait consacré autant de pages à la question de la RÉDUCTION de la consommation d'énergie, j'aurais pris ce livre davantage au sérieux.

Tel quel, c'est un livre pour bobos.
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Le monde sans fin

C'est une BD qui sort de l'ordinaire d'abord par sa dimension (près de 200 pages grand format) et par son contenu scientifique. La vulgarisation qui part de la définition des concepts de puissance et d'énergie et de leurs unités jusqu'aux notions plus avancées de physique nucléaire est bien faite et l'humour de Blain omniprésent évite l'écueil d'un discours fastidieux.

C'est un hasard que j'ai lu cette BD très peu de temps après celle d' Étienne Davodeau « le droit du sol », ce qui m'a permis de me faire une idée plus claire sur le rôle de l'énergie nucléaire en France et sur le problème de la gestion des déchets qui en découlent. Je l'ai lue deux fois de suite pour bien me pénétrer des arguments de Jancovici. La plupart du temps, ils sont très convaincants (ce qui n'enlève rien à l'apport de Davodeau qui se place sur un plan plus émotionnel que Jancovici). On perçoit très clairement l'expertise scientifique de Jean-Marc Jancovici et son analyse est bien étayée. Il met en garde en particulier les lecteurs contre l'engouement pour les énergies renouvelables qui, loin d'être « vertes », sont de surcroît de fausses solutions au problème de la demande croissante en énergie d'une population grandissante dont la frange la plus aisée n'est pas prête à renoncer à son confort. J'ai ainsi apprécié mieux comprendre sa position vis-à-vis du nucléaire, via en particulier l'image du parachute ventral, position qui, contrairement aux apparences, ne s'oppose pas à celle qu'il défend d'une décroissance nécessaire de notre consommation qui apparaissait jusqu'à il y a peu effrénée.

Pour conclure, c'est un ouvrage édifiant dont je recommande la lecture à tous quel que soit votre âge et votre allégeance politique…
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Le changement climatique expliqué à ma fille

Un livre important car accessible à tout un chacun pour saisir l'urgence de l'époque que nous vivons.



Nous sommes en train de flinguer la planète, c'est un fait, et non une supposition personnelle. A part Trump qui, en se caillant les miches l'hiver dernier, réclamait du réchauffement climatique pour pouvoir se réchauffer dans sa tour dorée, nous sommes globalement tous conscients que nos habitudes de consommation nous entraînent droit dans le mur, alors il faut agir. Faire ce qu'on peut de son côté, c'est très bien, mais en parler autour de soi c'est encore mieux.



A force de lectures et de visionnages de conférences, Jean-Marc Jancovici s'est imposé comme un maître à penser et un guide dans ce gros nuage de pollution. Polytechnicien et sonneur d'alerte éclairé car vulgarisateur hors pair car précis, pragmatique et en plus pince-sans-rire. A force de rabacher en toute honneteté et précision des données et des faits scientifiques qu'il m'était difficile de retenir dû à une mémoire sélective qui à son identité propre, j'en ai bavé en essayant de plaider la cause de notre planète auprès de proches et amis pour les pousser à prendre en compte la situation plus que préoccupante de nos habitudes de consommations désastreuses pour la planète.



Et ce livre a été, petit graal de taille modeste, la cristallisation d'attentes et un outil d'information bienfaiteur, à l'importance capitale.



Car pouvoir comprendre et exprimer de manière simple et concise, un phénomène abstrait pour tant de personnes n'est pas chose aisée, et vu le côté complètement tragique et nauséeux du phénomène, on dispose de peu de temps et d'écoute auprès des copains qui décrochent rapidos pour des sujets plus cools, normal. 

Alors  tenir  un ouvrage abordable et compréhensible pour tous, et qui permet développer l'aptitude à répondre  efficacement à des questions simples et pertinentes fait de cet ouvrage un atout précieux.

Il est urgent de changer les choses pour faire que notre Boule bleue soit aussi foisonnante de richesses de découvertes, de vie et de ressources pour nos générations futures qu'elle l'est pour nous.

Et ce petit bouquin est un électrochoc qui me paraît indispensable, vital et urgent à partager au plus grand nombre d'entre nous qui se soucient de léguer un futur décent.

Car cette joie de vivre et ce bonheur quotidien fait d'apaisement et de tranquillité d'esprit quotidienne, sans famine, conflits ni anxiété est quelque chose d'éminemment précieux qu'il nous faut à tout prix préserver et transmettre. Et je me permet de dire ça car je travaille et vit la misère humaine au quotidien donc je ressens le désarroi de nos semblables issus de milieux défavorisés de la planète et je ne souhaite ça à personne.



Parce que l'environnement "ce n'est pas juste des éoliennes , des ampoules à changer, et quelques phoques à sauver. (...) en détruisant la planète on détruit également les conditions de la stabilité et de la prospérité de nos proches descendants."



Le message est dur et les faits sont sombres mais ils sont là mais c'est motivant et grisant d'avoir lu ce bouquin car aujourd'hui je ne peux plus me leurrer en esquivant la vérité. A mon petit niveau, je serais le changement, et etre transporté par une lecture de cette façon c'est quelque chose de remarquable!
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Le monde sans fin

Passionnant avec quelques petits bémols cependant.

D’abord merci à Didier, mon ami qui me l’a prêté après m’en avoir longuement parlé au cours de nos derniers repas. Il m’a fallu attendre mon tour car il l’a fait circuler auprès de tout son entourage mais en rentrant de quelques jours d’escapade, j’ai eu la surprise de le trouver dans ma boîte à lettres.

Donc merci Didier, ça, c’est fait !

Quand on dit que Jean-Marc Jancovici est un très bon vulgarisateur dans son domaine de prédilection à savoir l’énergie et le réchauffement climatique, cet album en est l’illustration. Il est très clair dans ses explications quelquefois complexes et il nous amène à reconsidérer la question en appuyant ses propos par de nombreuses données scientifiques. L’efficacité des mesures à prendre pourrait être une feuille de route claire pour nos gouvernants (“Make our planet great again” Eh Manu, commence par ton propre pays, ce serait déjà pas si mal).

Enfin quelqu’un qui parle de décroissance comme étant inéluctable. Il n’y a que sur le nucléaire que j’ai du mal à le suivre. Sa vision sur la fin de l’ouvrage est cohérente et montre bien qu’il n’est pas question de revenir aux Amish !

En ce qui concerne les bémols, une avalanche de chiffres, de pourcentages, de graphiques, une posture de sachant, à l’opposé, Christophe Blain passe pour le niais, au mieux le candide. Enfin, un peu trop technique à mon goût, le fruit d’un gros travail de scientifique mais il manque un peu de l’humanité du regretté Pierre Rabhi et sa sobriété heureuse.



Challenge Multi-Défis 2023.

Challenge Riquiqui 2023.

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Le monde sans fin

Sur YouTube, le gars (Janco unchained) s'agite comme un beau diable, il parle vite et carbure à donf côté cérébral. Associé à Christophe Blain pour cet essai graphique, c'est un peu la même chose mais en dessiné.

Plein, plein d'infos essentielles mais peut être dans un ensemble un peu foutrac qui finit par vous flinguer le moral... mais c'est fait pour çà.

En tout cas, c'est de l'accessible, on comprend,

pas comme dans certains bouquins où il faut être passé par l'école de Mines, avoir fait parcours sup en chimie et physique pour entraver le discours.

Un livre hautement recommandable à nos élus et dirigeants de toutes sortes atteints de cécité de la comprenette.

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Le monde sans fin

Waouh. Quelle claque. Ca fait presque froid dans le dos. L'impression (encore davantage, parce qu'évidemment je ne l'ignorais pas) que nous sommes assis sur une bombe. Et que faisons-nous ? On se tape dessus. Bref...



Cette BD parle d'abord d'énergie. De consommation, surconsommation, monde moderne, urbanisation, industrialisation, mondialisation, etc. Que de thèmes dont on nous rebat les oreilles, mais - nécessité oblige -, nous devons ouvrir le yeux et changer beaucoup. Puis il est question de climat, de gaz à effet de serre, d'économie. Et on découvre comme tout est lié. Puis, on parle de solutions. Jean-Marc Jancovici, qu'on ne présente plus, propose certes de multiplier les énergies, mais surtout de favoriser le nucléaire, et surtout, une espèce de décroissance.



J'ai trouvé cette BD vraiment bien faite. D'abord, les illustrations sont belles ; drôles ; bien trouvées. Un vrai talent de mise en dessin de la part de Christophe Blain. Ce qui rend la lecture un peu plus légère, car il y a quand même beaucoup de contenu, même si c'est vulgarisé.

Et puis, quelle douche. Bon, certes, c'est un sujet qui me touche déjà, mais là, ce livre donne une vraie prise de conscience.

Cependant, parce que je suis contre la pensée unique, j'ai lu un article (et j'en lirai d'autres) qui nuancent 3 thèses de Jancovici, et qui lui opposent des arguments intéressants. Avec lesquels je suis plus ou moins d'accord, même si ça n'entache pas ma lecture !

En résumé, une BD absolument indispensable, que j'ai empruntée mais que je pense acheter et faire lire un maximum autour de moi.
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